LES DÉLÉGATIONS SOULIGNENT L’IMPORTANCE DE L’ÉTUDE DES EFFETS DES RAYONNEMENTS IONISANTS
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Quatrième Commission
19e séance – matin
LES DÉLÉGATIONS SOULIGNENT L’IMPORTANCE DE L’ÉTUDE DES EFFETS DES RAYONNEMENTS IONISANTS
La Quatrième Commission (questions politiques spéciales et de décolonisation) a tenu ce matin son débat général sur les effets des rayonnements ionisants. Plusieurs délégations qui ont pris la parole se sont inquiétées de l’insuffisance du budget opérationnel du Comité scientifique des Nations Unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants, qui a tenu sa 60e session. Le représentant cubain a estimé que ces difficultés budgétaires auraient un impact négatif sur l’efficacité des travaux du Comité, soulignant que cette année marquait à la fois le 60e anniversaire des événements d’Hiroshima et de Nagasaki ainsi que le 20e anniversaire de l’accident de Tchernobyl. La tragédie de Tchernobyl continue de hanter les esprits et de rappeler à l’humanité les dangers d’une utilisation hasardeuse de l’énergie nucléaire, a déclaré de son côté la représentante du Myanmar, ajoutant que cela justifiait l’établissement de normes de protection et de sécurité au niveau international.
Pour sa part, la représentante de l’Ukraine a appelé toutes les organisations compétentes à fournir les informations dont le Comité a besoin pour assurer la qualité de ses travaux. Toutes les délégations ont souligné l’importance de la coopération internationale en la matière.
Par ailleurs, le représentant de la Syrie a demandé que les installations nucléaires d’Israël soient placées sous la surveillance de l’Agence internationale de l’énergie atomique, car elles représentent à ses yeux un danger pour la région.
Les délégations suivantes ont pris la parole: Japon, Cuba, République arabe syrienne, Myanmar, Royaume-Uni (au nom de l’Union européenne), Ukraine et Uruguay (au nom du Mercosur).
La Commission devrait publier la semaine prochaine en tant que document de travail le document non officiel C.4/60/WP.2 sur la revitalisation de ses travaux.
La Commission poursuivra ses travaux mardi 1er novembre à 14 h 30.
EFFETS DES RAYONNEMENTS IONISANTS
Débat général
M. MALCOM CRICK, Secrétaire du Comité scientifique des Nations Unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants, a souligné les problèmes financiers rencontrés par le Comité, alors que le 20e anniversaire de l’accident de Tchernobyl est proche.
M. TAKEOMI YAMAMOTO (Japon), Président du Comité scientifique des Nations Unies, pour l'étude des effets des rayonnements ionisants a insisté sur la fonction vitale remplie par le Comité, soulignant que ce dernier avait dû relever de nouveaux défis relatifs aux conséquences de l’exposition aux radiations comme les cancers ou les atteintes au système immunologique humain. Il a rappelé que les gouvernements et les organisations se fondaient sur ses conclusions pour établir notamment des normes de protection et de sécurité en la matière. Il a également noté que les informations du Comité étaient utilisées par l’Assemblée générale pour formuler des recommandations sur la coopération internationale dans le domaine de la santé. Le représentant a salué, 20 ans après l’accident de Tchernobyl, la contribution du Comité au développement des connaissances en matière d’effets des radiations sur la santé, notant toutefois que le financement du Comité était insuffisant, ce qui diminuait son efficacité. Il a enfin appelé à adopter par consensus le projet de résolution qu’il a présenté sur la question.
M. ABEL LA ROSA DOMINGUEZ (Cuba) a souligné l’importance du Comité scientifique, « source d’une information spécialisée, objective et équilibrée » sur la question des effets des rayonnements ionisants sur la santé humaine et l’environnement. Rappelant que cette année marque le 60e anniversaire d’Hiroshima et de Nagasaki, il a réaffirmé l’opposition de son pays à l’usage militaire de l’énergie nucléaire. Il a également insisté sur sa collaboration avec l’Ukraine dans la gestion des conséquences de l’accident de Tchernobyl, estimant que « le blocus illégal imposé par les États-Unis » avait un impact négatif sur l’aide que Cuba souhaiterait pouvoir apporter en la matière. Il a toutefois salué les résultats de la coopération de son pays avec l’Ukraine au niveau humanitaire et scientifique. Le représentant a déclaré par ailleurs que sa délégation espérait pouvoir intensifier sa coopération avec le Comité scientifique et les institutions des Nations Unies et s’est inquiété des difficultés d’ordre budgétaire de la structure, estimant qu’elles auront un impact négatif sur ses résultats.
M. ALI AHMAD (République arabe syrienne) a demandé au Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) de continuer à appuyer le Comité afin qu’il puisse mener à bien les tâches que lui a confiées l’Assemblée générale. Le Comité doit recevoir les ressources nécessaires à son travail, a-t-il affirmé, et les autres organisations doivent coopérer avec lui car son travail dépend de la qualité des informations dont il dispose. Il a par ailleurs affirmé que son pays soutenait l’élimination des stocks d’armes susceptibles de représenter un danger en raison de rayonnements, et qu’elle souhaitait que le Moyen-Orient devienne une zone libre de toute arme de destruction massive, en commençant par les armes nucléaires. Il a donc déploré l’absence de toute supervision internationale des installations nucléaires israéliennes, qui créent à son avis un réel danger pour les pays voisins. Des pressions doivent être exercées sur Israël, a-t-il déclaré, pour que ce pays place ses installations sous la supervision de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Enfin il s’est déclaré préoccupé par les fuites radioactives liées à l’enfouissement de déchets nucléaires dans certains pays en développement et en mer.
Mme YIN YIN MYINT (Myanmar) a souligné les efforts infatigables du Comité pour informer les États Membres des sources et des effets des rayonnements ionisants, et sa contribution à l’établissement de normes de protection et de sécurité en la matière. Elle a estimé que compte tenu des ressources limitées en combustibles fossiles, l’énergie nucléaire représentait une source d’énergie alternative, rappelant que la tragédie de Tchernobyl continuait de hanter les esprits. Elle a également déclaré que la prolifération des armes nucléaires exigeait l’établissement de normes de sécurité et de protection en matière de rayonnements ionisants. La représentante a rappelé que son pays utilisait l’énergie nucléaire à des fins pacifiques de développement et salué la contribution de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à ses côtés dans ses différentes applications. Elle a appelé à l’attribution d’un budget approprié pour le Comité et à un soutien continu de tous les États Membres et des agences spécialisées des Nations Unies.
Prenant la parole au nom de l’Union européenne, M. SIMON WILLIAMS (Royaume-Uni) a salué le travail du Comité scientifique des Nations Unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants, dont les rapports servent de base à l’élaboration de normes nationales et internationales permettant de protéger les populations contre les effets des rayonnements ionisants. L’Union européenne appuie pleinement son programme de travail, notamment la poursuite de ses travaux sur les effets sur la santé de l’accident de Tchernobyl et les effets des rayonnements à faibles doses. Il s’est félicité que des représentants de diverses organisations aient participé à la session du Comité, ce qui favorise à son avis l’échange d’informations et la coopération.
Mme OLHA KAVUN (Ukraine) a appelé toutes les organisations à fournir des informations au Comité scientifique des Nations Unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisant. Elle s’est inquiétée que le budget opérationnel du Comité n’ait pas été pleinement restauré, affectant sa capacité à s’acquitter du mandat confié par l'Assemblée générale. Cela pourrait diminuer l’efficacité de ses travaux, notamment en raison de l’intérêt prévu du public à l’occasion du 20e anniversaire de l’accident de Tchernobyl et de la prochaine révision des normes fondamentales. Elle a ensuite indiqué que l’Ukraine était très attachée aux travaux du Comité et a salué sa participation au Forum de Tchernobyl, qui devrait permettre de mieux connaître les effets sur la santé de cet accident. Vingt ans après cette catastrophe, elle a jugé nécessaire d’analyser l’efficacité des mesures prises immédiatement après la tragédie afin de mettre en place un plan d’action pour l’avenir. Enfin elle a annoncé que son Gouvernement organiserait une conférence internationale en avril 2006 sur ce 20e anniversaire et sur les perspectives d’avenir.
M. ENRIQUE LOEDEL (Uruguay), au nom du Mercosur, a rappelé que la sous-région attachait une grande importance à la question des conséquences des rayonnements ionisants, soulignant la validité du Comité scientifique ainsi que la participation directe en son sein de plusieurs scientifiques uruguayens, notamment sur les conséquences des rayonnements sur l’environnement. Il a déclaré que cette question concernait aussi de nombreuses agences spécialisées et institutions des Nations Unies. Le représentant a estimé qu’il était important de vulgariser les informations sur la question au-delà du cercle scientifique et rappelé la nécessité de continuer à promouvoir une utilisation strictement pacifique de l’énergie nucléaire.
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