QUATRIÈME COMMISSION: LES DÉLÉGATIONS APPELLENT À RÉDUIRE LA FRACTURE NUMÉRIQUE POUR GARANTIR UNE INFORMATION ÉQUILIBRÉE
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Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
Quatrième Commission
9e séance – matin
QUATRIÈME COMMISSION: LES DÉLÉGATIONS APPELLENT À RÉDUIRE LA FRACTURE NUMÉRIQUE POUR GARANTIR UNE INFORMATION ÉQUILIBRÉE
La Quatrième Commission (questions politiques spéciales et décolonisation) a conclu ce matin son débat général sur l’information, au cours duquel plusieurs délégations ont évoqué la fracture numérique grandissante entre les pays développés et les pays en développement. Le représentant de la Mongolie a indiqué que cette fracture privait la plupart des individus des « immenses opportunités » offertes par la technologie moderne et les petits pays de la possibilité de faire entendre leur voix. Les délégués du Togo et du Botswana ont rappelé pour leur part que, compte tenu des besoins spécifiques et des difficultés de déplacement dans de nombreux pays africains, de nombreuses personnes n’avaient aucun accès à l’information. Ils ont rappelé à ce sujet le rôle central joué par la radio et les médias traditionnels pour atteindre les régions les plus reculées.
Plusieurs délégations ont insisté sur la nécessité de diffuser une information juste et non partisane. En effet, nombre d’entre elles ont dénoncé le fait que l’information était détenue par de grands groupes de médias privés qui n’assuraient pas une diffusion équilibrée des informations. La question de l’indépendance de certains médias et de leur utilisation à des fins politiques est revenue plusieurs fois lors du débat. Le délégué cubain a dénoncé la diffusion à Cuba depuis les États-Unis d’émissions « de propagande », qui incitent « à la désobéissance civile ». Le représentant d’Israël a quant à lui dénoncé les appels à la haine lancés dans certains médias d’État, et estimé que dans la lutte contre le terrorisme, la question de l’information des populations était fondamentale.
Plusieurs délégations qui ont déploré l’accès insuffisant à l’information des pays en voie de développement et l’élargissement de la fracture numérique se sont prononcées pour un renforcement des centres d’information. Sur cette question, le représentant américain a déclaré que « pour différentes raisons, le besoin de rationalisation du système des centres d’information continue d’être nécessaire » et rappelé que la réduction des sommes consacrées au réseau des Centres d’information des Nations Unies avait été acceptée par tous les participants lors des négociations, affirmant même que le budget de DPI avait augmenté ces trois dernières années. Il a été rejoint en cela par le représentant du Royaume-Uni, qui, au nom de l’Union européenne, a affirmé que les États Membres contribuaient considérablement au soutien financier des activités d’information.
La Commission a par ailleurs adopté sans vote deux projets de résolution relatifs à l’information et un projet de décision qui recommande de porter de 107 à 108 le nombre de membres du Comité de l’information.
Dans le cadre du débat général, les délégations suivantes ont pris la parole: Royaume-Uni, Japon, Botswana, Cuba, Suisse, Inde, Mongolie, Israël, Bahreïn, Ukraine, Togo, Yémen, Trinité-et-Tobago et États-Unis.
La Quatrième Commission entamera son débat consacré au droit de l’espace lundi 17 octobre à 15 heures.
QUESTIONS RELATIVES À L’INFORMATION
Débat général
M. WILLIAM LONGHURST (Royaume-Uni), au nom de l’Union Européenne, a estimé que la mission d’information et de promotion des actions menées par les Nations Unies était cruciale, en particulier à un moment où ces dernières cherchent à améliorer leur efficacité par « des réformes ambitieuses, comme celles établies lors du Sommet mondial du mois dernier ». Il a salué le travail du DPI à cette occasion ainsi que les améliorations prévues dans le cadre du fonctionnement de la Bibliothèque Dag Hammarskjöld et du site Internet.
Concernant le plan de rationalisation des Centres d’information des Nations Unies à travers le monde, le représentant a rappelé que de nombreux pays européens avaient du prendre « la décision difficile » de fermer leurs bureaux. Il a réaffirmé son soutien à ce plan qu’il a jugé « ambitieux » et a appelé à des efforts complets pour créer un réseau global qui réponde plus efficacement aux besoins des clients. Le représentant a conclu en regrettant les références dans le rapport du Secrétaire général à « des coupes budgétaires » dans le budget de l’information. Il a affirmé qu’au contraire, l’Assemblée générale avait augmenté le budget de DPI de 7,5% et que l’Union européenne avait le sentiment d’avoir respecté ses engagements en la matière, compte tenu des pressions budgétaires auxquelles ses membres sont confrontés.
M. JIRO KODERA (Japon) a salué les efforts de réforme accomplis par le Département de l’information (DPI) et a estimé qu’elle ne prendrait tout son sens que si elle produisait des résultats concrets. Évoquant ensuite le rapport final du Comité d’enquête indépendant sur le Programme « pétrole contre nourriture » en Iraq, M. Kodera a estimé que ce document avait soulevé des questions critiques sur les capacités de gestion et de contrôle de l’Organisation, affirmant que les cas de corruption en son sein avait miné sa crédibilité aux yeux du monde. Il faut maintenant s’efforcer de rétablir la crédibilité des Nations Unies et tous les efforts de réforme doivent être inclus dans les efforts de communication, a-t-il déclaré, ajoutant que l’information de l’ONU devait être impartiale, précise, complète et rapide.
M. Kodera a ensuite affirmé que son gouvernement faisait son possible pour que le Centre d’information de Tokyo n’absorbe pas une large proportion des ressources de DPI. Il a souligné qu’en trois ans, le Japon avait augmenté de 70% sa contribution au financement de ce centre. Celui-ci suscite l’intérêt des Japonais pour les activités des Nations Unies puisqu’il est le seul à publier des informations en japonais. Le représentant a ensuite évoqué le don par le Japon de documents numériques, qui devraient contribuer à la modernisation de la Bibliothèque Dag Hammarskjöld du Département favorisée par le DPI. Il a en outre fait référence à l’exposition organisée avec succès à Aiichi au Japon sur le thème de la sagesse de la nature en 2005, et qui comportait un stand des Nations Unies.
M. LESEDI N. THEMA (Botswana), au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe, a rappelé que dans la lutte des pays durement touchés par le HIV/sida, l’information était l’outil le plus efficace, et que si ces pays avaient été mieux préparés à cet égard, ils n’auraient peut-être pas connu la maladie dans les « proportions pandémiques » d’aujourd’hui. Il a rappelé les conséquences désastreuses du virus sur l’espérance de vie globale dans les pays d’Afrique australe et a salué la couverture de ces éléments par DPI, ainsi que ses efforts de promotion des questions liées au développement lors de la dernière Réunion plénière de haut niveau et dans les problématiques spéciales liées à l’Afrique. Il a souligné le fait que 60% du texte du Document final avait été consacré à des questions de développement mais que les résultats avaient été minces « en raison d’un manque d’information ».
Le représentant a estimé qu’à la lumière des besoins spécifiques de l’Afrique, les Nations Unies devaient « maintenir une présence physique sur le terrain ». Il a rappelé l’éloignement géographique et les difficultés de déplacement et de communication dans la région et a affirmé que les Centres d’information des Nations Unies étaient fondamentaux pour assurer un minimum d’accès à l’information aux populations locales. Il s’est donc déclaré contre la fermeture de certains centres et a appuyé l’idée de la création d’un nouveau centre à Luanda, en Angola. Il s’est également prononcé pour le renforcement des centres existants. « Le savoir, c’est le pouvoir » a-t-il conclu, estimant urgent de défendre l’image des Nations Unies dans le monde et de combler le fossé informatif entre pays développés et en développement.
M. RODRIGO MALMIERCA (Cuba) a souligné que les progrès technologiques ne bénéficiaient pas à la majorité et que les inégalités entre pays développés et en développement ne cessaient de progresser dans tous les domaines, y compris en matière de technologie. Nous attendons des solutions concrètes du Sommet mondial de l’information qui se déroulera à Tunis le mois prochain, a-t-il déclaré, jugeant nécessaire que les pays en développement reçoivent des ressources substantielles et prévisibles pour accéder aux techniques de l’information et soulignant la responsabilité des pays riches à cet égard.
Le représentant a ensuite dénoncé l’agression menée par les États-Unis contre Cuba par le truchement de la télévision et de la radio, au mépris des résolutions des Nations Unies. Le Gouvernement américain consacre des millions de dollars chaque année au financement d’émissions illégales depuis son territoire pour inciter à l’immigration illégale, appeler à la désobéissance civile et déformer la réalité, en violation de la souveraineté de Cuba et du droit international, a-t-il affirmé. En outre, a-t-il dit, ce pays encourage les activités terroristes dans une totale impunité. M. Malmierca a jugé que cette campagne de diffamation était un complément de la politique génocidaire d’embargo imposée depuis plus de 40 ans à Cuba par les États-Unis, au mépris des résolutions votées tous les ans aux Nations Unies. Il a conclu en dénonçant les « ridicules ambitions d’annexion » encouragées par le Gouvernement des États-Unis.
M. RUEDI CHRISTEN (Suisse) a déclaré que son pays notait avec satisfaction les résultats équilibrés et « dans la bonne direction » de la 27e session du Comité de l’Information. Il a estimé en revanche que le compromis en matière de régionalisation et de rationalisation des Centres d’information des Nations Unies restait insatisfaisant car il n’apportait pas l’aide souhaitée à DPI. Il a salué les efforts de modernisation des bibliothèques de New York et de Genève et l’affirmation d’une culture de prestation de service et d’adaptation aux nouvelles technologies.
Le représentant a rappelé l’attachement de son pays au multilinguisme en appelant au pragmatisme sur ce dossier et en affirmant la nécessité d’un usage « aussi large que possible des langues officiellement reconnues au sein de l’Organisation ».
M. PRASANNA KUMAR PATASANI (Inde) s’est félicité que le Département de l’information ait été restructuré et revitalisé. Tout en saluant le travail réalisé par DPI à l’occasion du Sommet mondial, M. Patasani a estimé que ce Département devait fournir un effort particulier pour répondre aux besoins des pays en développement en matière de technologies de l’information et de la communication. La « fracture numérique » et les inégalités qu’elle crée au détriment de larges portions de la population des pays en développement doivent être résorbées, a-t-il estimé. Cependant, à son avis, le développement des nouvelles technologies ne doit pas se faire au détriment des médias traditionnels tels que la radio et l’imprimerie, qui sont très utiles dans les pays en développement. Le Département doit également concentrer ses efforts sur les grandes questions économiques, sociales et environnementales, a affirmé le représentant, qui a salué le travail déjà accompli pour communiquer sur la prévention du VIH/sida, la question de Palestine, la décolonisation et les besoins du continent africain.
Il a ensuite souligné le rôle critique joué par les Centres d’information, notamment dans les pays en développement. Nous avons soutenu le programme de régionalisation des centres par le passé, a expliqué M. Patasani, et nous avons été déçus qu’il n’ait pas réussi. Il s’est néanmoins réjoui que les efforts de synergie régionale se soient poursuivis. Le représentant a ensuite rappelé que l’Inde, en tant que pays contributeur de troupes, attachait une importance particulière aux relations entre le DPI et le Département des opérations de maintien de la paix. Il s’est déclaré impressionné par les efforts fournis par le DPI pour pallier au déficit d’information, qui crée un décalage entre les réalités de ces opérations et la perception qu’en a le public.
M. BAATAR CHOISUREN (Mongolie) a rappelé que l’information était « un outil puissant dans les mains de ceux qui la possèdent », estimant que la fracture numérique qui allait en s’élargissant représentait un obstacle qui privait la plupart des individus des « immenses opportunités » offertes par la technologie moderne. Il a également affirmé que la couverture médiatique globale continuait d’être contrôlée par des entreprises privées offrant une information consacrée aux besoins et aux intérêts des pays du Nord. Il a estimé que la voix de petits pays comme le sien était par conséquent « noyée dans l’océan d’informations disponibles ».
Le représentant a félicité le DPI d’assurer la couverture de sujets « commercialement peu séduisants », rappelant qu’il s’agissait là de l’une de ses missions. « Le changement doit se poursuivre » au DPI, a-t-il ajouté, l’appelant aussi à diffuser globalement le contenu du Document final, en particulier autour des problématiques de développement. Il a détaillé les opérations entreprises en Mongolie pour faire connaître les Nations Unies dans les écoles et a proposé la publication d’un livre rappelant les succès de l’Organisation.
M. RAN GIDOR (Israël) a rappelé que le DPI avait pour rôle de promouvoir et de diffuser les idéaux des Nations Unies ainsi que de convaincre les médias internationaux de la sincérité de leurs efforts. Il a appelé à augmenter le recours aux nouvelles technologies de communication et à essayer de réduire le fossé numérique entre les différentes régions du monde. Il a également salué la communication qui a entouré le soixantième anniversaire de la libération des camps de concentration nazis, notant que la contribution du DPI avait été profondément appréciée par le public israélien. À cet égard, le représentant a rappelé que son pays avait été à l’origine d’un projet de résolution appelé « Holocauste Remembrance » et a demandé aux États Membres ainsi qu’aux Nations Unies de développer des projets éducatifs autour de l’Holocauste. Il a estimé que les Nations Unies avaient tout intérêt à apporter leur soutien à ce type d’initiatives plutôt que de se contenter d’offrir une tribune « à un banal échange de récriminations ».
Le représentant a affirmé qu’en dépit de ces développements positifs, le DPI n’échappait pas à « l’exploitation cynique qui continue de parasiter plusieurs des objectifs nobles des Nations Unies ». Il a notamment déclaré que des gouvernements du Moyen-Orient utilisaient le DPI pour promouvoir leurs intérêts politiques et s’est dit déçu qu’Israël soit mis à l’écart à la fois dans certains séminaires et dans certaines publications. Il a aussi appelé à supprimer le Programme d’information spéciale sur la question de la Palestine, et a regretté que le DPI ne compte aucun fonctionnaire israélien. « Il n’y a qu’à travers une présentation honnête de l’information que le DPI peut garder sa crédibilité comme un ensemble international objectif », a-t-il ajouté. Il a souligné l’importance d’un accès libre à l’information, affirmant qu’Israël pouvait être considéré comme un exemple à cet égard en raison du haut niveau d’éducation et d’équipement technologique dans le pays. Il a notamment rappelé que dans la lutte contre le terrorisme, la question de l’information des populations était fondamentale, dénonçant les incitations à la haine lancées par certains médias soutenus par leurs gouvernements et réaffirmant la nécessité « d’arriver à ce que l’information circule librement pour que le dialogue entre les cultures puisse s’épanouir ».
M. FAISAL ALZAYANI (Bahreïn) s’est félicité des améliorations enregistrées par le Département de l’information, même si des avancées supplémentaires peuvent encore être réalisées. Le représentant a estimé que le DPI devait contribuer à mettre les technologies de l’information au service de tous les peuples du monde, et il s’est félicité des efforts du Secrétaire général pour combler le « fossé numérique », qui ont notamment abouti à créer un Département des technologies au sein des Nations Unies. Il a rappelé que l’Assemblée générale considérait les nouvelles technologies comme une contribution à la paix dans le monde.
M. Alzayani a en outre insisté sur l’importance des Centres d’information des Nations Unies dans le monde en développement, qui manque de moyens de communication modernes. Il a rappelé que les médias traditionnels restaient la principale source d’information pour le grand public et qu’ils ne devaient donc pas être négligés. Les Centres d’information ne doivent pas être fermés ni regroupés mais revitalisés, et le point de vue du pays hôte doit être pris en compte avant toute décision, a-t-il fait valoir. Le représentant a conclu en remerciant le DPI pour ses activités d’information sur la Palestine et il a espéré qu’il poursuivrait en ce sens tant qu’une solution juste ne serait pas intervenue dans la région.
M. YURII ONISCHENKO (Ukraine) a déclaré que son pays accordait une grande importance aux travaux de DPI, notamment dans l’information publique sur le terrorisme, le VIH/sida, l’environnement ou les conséquences de Tchernobyl. Il a estimé néanmoins qu’il fallait encore renforcer la promotion des actions et des réformes engagées par les Nations Unies.
Le représentant a également souligné l’importance des Centres d’information, notamment en Ukraine, qui permettent à son avis de donner une image « unifiée » des Nations Unies. Il s’est félicité des améliorations faites sur le site Internet des Nations Unies et des réformes engagées dans le fonctionnement des bibliothèques. Enfin, il a conclu en rappelant que l’Ukraine était prête à apporter tout son concours au DPI.
M. MBALEMBOU PATO (Togo) a salué « le travail gigantesque réalisé par le Département de l’information », rappelant la nécessité de faire connaître aux peuples du monde les efforts et les réalisations des Nations Unies. Il a néanmoins souligné que beaucoup d’hommes et de femmes « ne savent rien de ce qui se passe en dehors de leur contrée », en raison de problèmes liés à la langue et au manque de moyens.
À cet égard, le représentant a estimé qu’il fallait que le Centre d’information de Lomé au Togo évolue, dans la droite ligne des objectifs du Secrétaire général des Nations Unies, vers un renforcement de la communication entre l’Organisation et le public. Il a insisté sur le rôle de la radio pour atteindre les hameaux les plus reculés, notamment dans cette région d’Afrique, évoquant aussi les « énormes difficultés financières du Centre d’information de Lomé ». Il a affirmé que les autorités togolaises étaient « résolument engagées sur la voie de la démocratie », rappelant que le pays avait récemment adopté un « code de la presse libéral dépénalisant ». Il a conclu en déclarant qu’une information juste, équilibrée et objective avait un impact positif sur la société, et en lançant un appel à œuvrer à une information « saine et crédible ».
M. SMAIL M. ALMAABRI (Yémen) a déclaré que les grands événements devaient faire l’objet d’informations véridiques et qu’il fallait créer des mécanismes permettant de dialoguer entre les nations afin de renoncer aux appels à la haine entre elles. Concernant la rationalisation du réseau des Centres d’information, il a souligné qu’il fallait poursuivre les travaux sur le centre installé à Sanaa au Yémen, car celui-ci contribue à la démocratie et à la liberté de la presse dans le pays, comme en témoigne un certain nombre de séminaires organisés sur place. Il a demandé qu’un directeur compétent y soit nommé.
M. Almaabri a ensuite estimé qu’un équilibre devait être assuré entre les différentes langues et que les pays en développement devaient bénéficier de programmes favorisant la formation de leurs journalistes et le transfert des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Il a émis l’espoir que le Sommet de l’information qui aura lieu en novembre prochain en Tunisie aurait des résultats positifs.
Prenant la parole au nom de la CARICOM, M. PHILIP SEALY (Trinité-et-Tobago) a souligné l’importance des Centres d’information, qui jouent un rôle irremplaçable auprès des populations et médias locaux et régionaux. Il a donc déploré que ces centres ne bénéficient pas des ressources humaines et financières nécessaires, comme c’est le cas pour le Centre de Port d’Espagne, et a indiqué que son gouvernement réfléchissait à la manière dont il pourrait aider le centre à rayonner dans la région.
Le représentant a ensuite souligné que le développement était prioritaire pour les pays du Sud comme pour les Nations Unies, et que cette priorité devait être reflétée dans les programmes du DPI, ce qui impliquait d’augmenter les ressources consacrées à la promotion de l’agenda du développement de l’Organisation. Les travaux du DPI dans le domaine des opérations de maintien de la paix sont également cruciaux, et le DPI doit prêter une attention particulière à l’information du public en la matière, a-t-il dit. Il a ensuite rappelé qu’en dépit du développement des nouvelles technologies, les médias traditionnels conservaient toute leur importance et a affirmé que les émissions de radio des Nations Unies dans les Caraïbes devaient continuer à être financées.
M. WILLIAM MARSH (États-Unis) a salué le travail de réforme engagé dans la Bibliothèque Dag Hammarskjöld et exprimé sa satisfaction de voir le rôle de ses fonctionnaires redéfini et élargi, ce qui leur permettra, à ses yeux, de travailler plus étroitement avec les utilisateurs. Il a aussi félicité le DPI pour les améliorations de l’efficacité du système des Centres d’information des Nations Unies dont il a rappelé les objectifs: promouvoir les activités et les objectifs de l’Organisation, en atteignant le plus large public possible.
Le représentant a rappelé que la décision de réduire l’allocation budgétaire au réseau des Centres d’information avait été adoptée par tous les participants aux négociations. Il a rappelé que, comme d’autres départements du Secrétariat général, le Département de l’information était sujet au processus de révision du budget, ajoutant qu’en l’occurrence, le DPI avait vu son budget augmenter au cours des trois dernières années. Il a indiqué que « pour différentes raisons, le besoin de rationalisation du système des Centres d’information continuait d’être nécessaire ».
Le représentant a conclu en rappelant que la population de la planète avait droit à l’accès libre à l’information et qu’il était regrettable que Cuba se voit « obligé de diffuser à cette tribune des informations fausses au sujet des États-Unis »
ADOPTION DE PROJETS DE RESOLUTION SUR L’INFORMATION
Prenant la parole au nom de l’Union européenne, le représentant du Royaume-Uni a proposé de remplacer, dans le projet de résolution B, la référence à la résolution 56/262 par une référence à la résolution 59/309.
Les deux projets de résolution, relatifs à « l’information au service de l’humanité » et à « politique et activités de l’Organisation des Nations Unies en matière d’information », tels qu’amendés oralement, ont été adoptés sans vote conjointement.
Aux termes du projet de décision intitulé « Augmentation du nombre de membres du Comité de l’information », également adopté sans vote, l’Assemblée génale déciderait de porter de 107 à 108 le nombre de membres du Comité de l’information et de nommer l’Autriche en tant que membre.
Projet de résolution A: « L’information au service de l’humanité »
Aux termes de ce projet, l’Assemblée générale demanderait instamment que tous les pays, le système des Nations Unies dans son ensemble et tous les autres intéressés, réaffirmant leur attachement aux principes de la liberté de la presse et à ceux de l’indépendance, du pluralisme et de la diversité des médias, jugeant profondément préoccupantes les disparités existant entre pays développés et pays en développement et leurs conséquences de tous ordres sur l’aptitude des médias publics, privés ou autres et des particuliers des pays en développement à faire connaître leurs vues et leurs valeurs culturelles et morales grâce à la production culturelle endogène, s’efforceraient de fournir aux pays en développement et à leurs médias, en complément de la coopération bilatérale, tout l’appui et toute l’aide possibles, compte dûment tenu de leurs intérêts et de leurs besoins dans le domaine de l’information et des mesures déjà prises par le système des Nations Unies.
Projet de résolution B: « Politique et activités de l’Organisation des Nations Unies en matière d’information »
Aux termes de ce projet, l’Assemblée générale réaffirmerait que la voix de l’ONU doit être entendue de façon claire et efficace et soulignerait que le Département de l’information a un rôle essentiel à jouer à cet égard. Elle réaffirmerait aussi que le Comité de l’information joue un rôle central dans les politiques et activités de l’Organisation en matière d’information, y compris dans la restructuration du Département de l’information et dans la hiérarchisation de ses activités. Elle demanderait au Département d’accorder une attention particulière aux grandes questions que sont l’élimination de la pauvreté, la prévention des conflits, le développement durable, les droits de l’homme, l’épidémie de VIH/sida, la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations et les besoins du continent africain. Elle accueillerait également le Cap-Vert, l’Islande, le Luxembourg, le Madagascar et le Qatar au Comité de l’information.
S’agissant des activités générales du Département de l’information, l’Assemblée prendrait acte des propositions faites et des mesures prises par le Secrétaire général pour améliorer les activités d’information au moyen notamment d’une restructuration du Département et se féliciterait des recommandations formulées par ce dernier en vue d’élaborer une stratégie de communication pour diffuser les travaux et décisions de l’Assemblée. Elle prendrait note de la réorientation visant à accroître l’efficacité et la productivité du Département et prierait le Secrétaire général, dans le cadre de ce processus, de continuer à ne ménager aucun effort pour que les publications et autres services d’information du Secrétariat, notamment le site Web de l’Organisation des Nations Unies et le Service d’information des Nations Unies, donnent des informations détaillées, objectives et impartiales sur les questions dont est saisie l’Organisation. Elle engagerait le Département de l’information à continuer d’étudier ses politiques et activités concernant la préservation durable de ses archives radiophoniques, télévisées et photographiques, à prendre des mesures, dans la limite des ressources disponibles, pour faire en sorte que ces archives soient préservées et accessibles, et à faire rapport à ce sujet au Comité de l’information à sa vingt-huitième session.
Pour ce qui est du volet « multilinguisme et information », l’Assemblée soulignerait l’importance de faire en sorte que toutes les langues officielles de l’Organisation des Nations Unies soient traitées sur un pied d’égalité dans toutes les activités du Département de l’information et noterait sa satisfaction des efforts faits dans ce sens. Afin de réduire la fracture numérique, elle demanderait au Département de contribuer à la prise de conscience par la communauté internationale de l’importance du Sommet mondial sur la société de l’information et de la nécessité de s’unir pour assurer son succès, notamment dans sa deuxième phase qui se déroulera du 16 au 18 novembre 2005 à Tunis.
Concernant les Centres d’information des Nations Unies, l’Assemblée générale prendrait notedu rapport du Secrétaire général sur la poursuite de la rationalisation du réseau des Centres d’information des Nations Unies autour de pôles régionaux, selon les besoins et en consultation avec les États Membres concernés. Elle prendrait acte également du rapport du Secrétaire général sur les consultations concernant la création d’un centre d’information à Luanda pour répondre aux besoins particuliers des pays africains lusophones, et soulignerait les besoins propres aux pays en développement dans le domaine des technologies de l’information et des communications, qui représentent un élément important dans la bonne circulation de l’information dans ces pays.
S’agissant des recommandations relatives aux Services de communication stratégique, l’Assemblée générale considérerait que les campagnes de publicité organisées à l’appui des sessions extraordinaires et des conférences internationales des Nations Unies comptent parmi les responsabilités les plus essentielles du DPI, et se féliciterait des efforts déployés par le Département pour trouver des modalités novatrices qui lui permettraient d’organiser et de mener à bien ces campagnes en partenariat avec les départements organiques concernés et en utilisant comme guide la Déclaration du Millénaire.
Pour ce qui est du rôle du Département de l’information dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies, l’Assemblée générale se féliciterait des efforts faits par le Secrétaire général pour rendre le Département de l’information mieux à même d’établir et de faire fonctionner des antennes d’informations dans les opérations de maintien de la paix et les missions politiques et de consolidation de la paix des Nations Unies, notamment des activités de promotion et autres activités d’appui à l’information, et engagerait également le Département de l’information et le Département des opérations de maintien de la paix à coopérer à l’établissement d’un programme efficace d’ouverture aux populations locales pour expliquer la politique de l’Organisation en matière de lutte contre l’exploitation et les abus sexuels.
S’agissant des moyens traditionnels de communication, l’Assemblée soulignerait que la radio demeure l’un des moyens de très grande portée les plus efficaces et noterait que la capacité de radiodiffusion internationale de l’Organisation des Nations Unies est devenue partie intégrante des activités du Département de l’information. Elle prierait le Secrétaire général de tout faire pour en assurer le succès et de rendre compte de l’action menée au Comité de l’information à sa vingt-huitième session et encouragerait le Département de l’information à continuer de constituer des partenariats avec les journalistes des stations de radio locales, nationales et régionales afin de propager fidèlement et de manière impartiale le message de l’Organisation des Nations Unies dans le monde entier et encourage aussi le Service de la radio et de la télévision du Département à continuer de tirer pleinement parti de l’infrastructure technologique rendue disponible ces dernières années.
En ce qui concerne le site Web de l’Organisation, l’Assemblée remercierait le DPI pour avoir créé un site Web de qualité, notant que cela est particulièrement remarquable vu la portée de l’entreprise et les contraintes budgétaires de l’Organisation. Elle prendrait des efforts engagés par le Département de l’information pour se conformer aux critères de base concernant l’accès des personnes handicapées au site Web de l’Organisation des Nations Unies. Elle encouragerait en outre le Département à améliorer encore les mesures prises pour assurer la parité entre les six langues officielles sur le site Web. Elle réaffirmerait la nécessité d’établir une égalité absolue entre ces langues. L’Assemblée demanderait enfin au Secrétaire général de continuer à chercher à créer un portail commun au système des Nations Unies.
Concernant les services de bibliothèque, l’Assemblée prendrait note avec satisfaction du rapport du Secrétaire général sur la modernisation et la gestion intégrée des bibliothèques de l’Organisation des Nations Unies et les nouvelles orientations stratégiques. Elle réaffirmerait qu’il est nécessaire de mettre à la disposition de tous les États Membres des exemplaires sur papier des documents de bibliothèque et prierait le Secrétaire général de rendre compte au Comité de l’information, à sa vingt-huitième session, des activités du Comité directeur et du travail de la Bibliothèque Dag Hammarskjöld, notamment sur l’application des mesures visant à accroître l’efficacité des bibliothèques dans le cadre des mandats qui leur sont confiés.
Au sujet des services de diffusion, l’Assemblée prendrait note de l’importance que revêt la poursuite de l’exécution par le DPI du programme de formation des journalistes originaires des pays en développement et en transition. Elle réaffirmerait la nécessité de prévoir une analyse de l’influence et de la portée des activités du DPI pour recenser les régions mal desservies et demanderait au Département de l’information de renforcer son rôle de plaque tournante dans les relations avec la société civile en ce qui concerne les priorités et préoccupations de l’Organisation des Nations Unies.
Droit de réponse
Exerçant son droit de réponse, la représentante de Cuba a affirmé que les États-Unis violaient le droit international en soutenant la diffusion d’émissions qui répandent des mensonges sur Cuba, et en accueillant sur leur sol des terroristes bien connus. Le Gouvernement des États-Unis cherche seulement à masquer ses propres échecs et il est bien mal placé pour arguer des droits de l’homme, a-t-elle déclaré. Ceux que les États-Unis nomment opposants politiques ne sont que des mercenaires, salariés pour faire de Cuba un protectorat américain. La représentante a souligné que Cuba continuait à développer les technologies de l’information et de la communication avec ses maigres moyens.
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