QUATRIÈME COMMISSION: LES DÉLÉGATIONS SOULIGNENT L’IMPORTANCE DES CENTRES D’INFORMATION ET DU MULTILINGUISME
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Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
Quatrième Commission
8e séance – matin
QUATRIÈME COMMISSION: LES DÉLÉGATIONS SOULIGNENT L’IMPORTANCE DES CENTRES D’INFORMATION ET DU MULTILINGUISME
La Quatrième Commission (questions politiques spéciales et décolonisation) a poursuivi ce matin son débat général sur l’information. Le représentant du Pakistan a souligné le grand déséquilibre entre pays développés et en développement en matière de nouvelles technologies et de circulation de l’information, disparité dont la première victime est la compréhension entre les cultures. Le Département de l’information (DPI) doit donc s’efforcer d’atteindre un public aussi large que possible, a-t-il estimé, soulignant le rôle joué à cet égard par les Centres d’information. Il a noté que ces centres permettaient de faire passer des messages aux populations locales et d’améliorer l’image des Nations Unies, notamment dans les pays en développement. Il a en outre rappelé que la vingt-septième session du Comité de l’information avait abouti à un consensus sur l’abandon progressif du processus de rationalisation, qui avait prévu de regrouper les bureaux d’information nationaux en centres régionaux, comme cela s’est produit pour le Centre régional d’information pour l’Europe occidentale à Bruxelles. Ce consensus n’a été atteint qu’après des discussions houleuses et il ne serait donc pas prudent d’y revenir, a insisté le représentant. De son côté, la représentante de la Colombie a rappelé que le Comité de l’information avait convenu d’adopter une approche progressive afin de rendre les centres plus efficaces. Fermer ou transférer les bureaux nationaux d’information ne servirait pas cet objectif, a-t-elle affirmé, avant d’ajouter que tout changement relatif à un centre d’information nécessitait l’accord du pays d’accueil. L’information sur une région doit être créée sur place et non dans un autre pays, a-t-elle ajouté.
Plusieurs représentants se sont prononcés en faveur du renforcement du multilinguisme au sein du Département de l’information, notamment sur le site Internet et à la radio. Le représentant de la Malaisie a expliqué que la nouvelle stratégie de communication du DPI ne bénéficierait d’une plus grande portée qu’à condition d’être relayée dans de nombreuses langues reflétant la diversité du monde. Tout en saluant les progrès effectués en la matière, la représentante de l’Algérie a renouvelé son appel pour que les six langues officielles bénéficient d’un traitement équitable. Des ressources financières et humaines supplémentaires sont nécessaires pour y parvenir, a estimé pour sa part le représentant de la République arabe syrienne.
Dans le cadre du débat général, les délégations suivantes ont pris la parole: Émirats arabes unis, Fédération de Russie, Malaisie, Philippines, Singapour, Jamaïque au nom du Groupe des 77, Chine, République arabe syrienne, Égypte, République islamique d’Iran, Colombie, République de Corée, Algérie, Soudan, Pakistan, Myanmar et Saint-Siège.
La Quatrième Commission poursuivra son débat consacré à l’information demain vendredi à 10 heures.
QUESTIONS RELATIVES À L’INFORMATION
Débat général
M. SAEED RASHED S. ALWAN AL-HEBSI (Émirats arabes unis) a insisté sur la nécessité d’améliorer les moyens d’information afin qu’ils contribuent à l’amélioration de la sécurité, de la paix et de l’environnement. Il a souligné que les pays en développement n’avaient pas les moyens de tirer parti des techniques de l’information et de la communication telles qu’Internet et que ce fossé numérique créait des obligations aux pays développés, qui doivent aider les pays en développement à améliorer leurs ressources matérielles et humaines. Le représentant s’est ensuite déclaré satisfait du travail fourni par le Département de l’information des Nations Unies (DPI), mais il a appelé à mobiliser les ressources nécessaires pour améliorer les conditions de travail de ses employés, notamment dans les services de langue arabophone. Il a assuré que son pays avait mené une campagne d’information équilibrée pour servir les intérêts nationaux et humanitaires, et améliorer les relations avec d’autres cultures et civilisations, en tenant compte de la nécessité de sauvegarder les principes de l’Islam et le patrimoine historique des Émirats arabes unis. Cette démarche est parallèle à notre ouverture sur l’extérieur, a-t-il précisé, avant d’annoncer la volonté de son pays de s’associer à un certain nombre de séminaires et de traités internationaux ayant trait à l’information. En conclusion, le représentant a souligné la nécessité de renforcer la coopération entre DPI, les ONG et les autres départements des Nations Unies, afin d’améliorer la prise de conscience des populations vis-à-vis des Nations Unies. Il a en outre appelé DPI à accorder une attention particulière aux crises de la Palestine et du Moyen-Orient, ainsi qu’aux souffrances endurées par le peuple palestinien.
M. SERGEY TREPELKOV (Fédération de Russie) a salué les « étapes concrètes » suivies par le DPI dans l’application de ses nouveaux objectifs stratégiques, de ses réformes structurelles et de ses priorités de fonctionnement, appelant à garder le cap dans l’établissement d’une culture de la communication, « l’un des éléments clefs de la réforme et de l’amélioration de l’efficacité du système global des Nations Unies ». Il a néanmoins estimé nécessaire d’attirer une nouvelle fois l’attention du DPI sur l’importance de continuer ses efforts dans la diffusion de l’information, élément « crucial et stratégique pour les Nations Unies à la lumière des décisions prises au Sommet de 2005 ». Il a rappelé que le Président de son pays, Vladimir Poutine, avait lui-même appelé à utiliser tous les moyens de la société civile, dont les médias de masse, dans la lutte contre la propagande terroriste, l’idéologie raciste et l’intolérance nationale ou religieuse. Il s’est d’ailleurs félicité de l’adoption de la résolution 1624 par le Conseil de sécurité qui condamne l’incitation au terrorisme. Cette adoption devrait constituer, à ses yeux, « une barrière sérieuse » à l’utilisation des médias dans l’incitation, la propagande ou la justification du terrorisme. Il a salué le travail préventif du DPI à cet égard, lors de différents séminaires sur l’antisémitisme, l’islamophobie ou le rôle des médias dans l’enseignement de la tolérance.
Le représentant a apporté son soutien au plan de rationalisation des Centres d’information des Nations Unies dans sa nouvelle version, soulignant le rôle du Centre de Moscou et demandant un renforcement de sa dimension régionale. Il a réaffirmé sa satisfaction quant aux améliorations prévues concernant le fonctionnement des bibliothèques, le multilinguisme et le site Internet, soulignant le bon fonctionnement de la version russe du site dont la popularité est grandissante. Il a enfin conclu en estimant que les décisions adoptées lors de cette session de l’Assemblée générale en matière d’information permettraient d’atteindre les objectifs fixés dans ce domaine.
M. MOHD PUAD ZARKASHI (Malaisie) s’est déclaré satisfait que la réorientation de DPI avait été réalisée, afin d’améliorer son efficacité. Il s’est félicité que le Département concentre ses efforts sur des questions d’intérêt commun comme le VIH/sida ou la pauvreté. Au moment où on remet en cause les Nations Unies, il est important que leurs activités soient largement connues afin d’informer le public mais aussi de reforger des liens de confiance avec lui, a-t-il estimé. Le rôle central joué par DPI en étroite collaboration avec les grands médias a permis d’éduquer réellement le monde sur la nécessité des changements aux Nations Unies, s’est-il félicité, rendant particulièrement hommage aux Centres d’information, qui ont traduit le rapport du Secrétaire général en de très nombreuses langues. Par ailleurs, a-t-il indiqué, la Malaisie soutient l’approche de DPI, qui consiste à diffuser des messages clairs, simples et cohérents pour tenter d’expliquer à la communauté internationale les difficultés économiques particulières des pays africains et la responsabilité des dirigeants de ces pays vis-à-vis de leur propre développement, et elle appuie le partenariat avec le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD).
La Malaisie salue également le travail déployé par DPI sur la question de la Palestine, organisant notamment des séminaires et soulignant la difficile condition des Palestiniens, a-t-il dit, se félicitant des mesures adoptées par le Département pour améliorer l’image des Nations Unies dans le monde arabe. Il a en outre encouragé DPI à continuer de coopérer avec le Département des opérations de maintien de la paix afin d’accroître la prise de conscience quant aux nouvelles difficultés et aux succès rencontrés dans le cadre de ces missions. Il faut également communiquer sur le dialogue entre les civilisations et la culture de paix, a-t-il précisé. M. Zarkashi a ensuite appuyé le multilinguisme, notamment sur l’Internet. La nouvelle stratégie de communication du Département ne bénéficiera d’une plus grande portée que si elle est relayée dans de nombreuses langues, reflétant la diversité du monde, a-t-il insisté. La Malaisie soutient pleinement la direction nouvelle prise par le Département de l’information, a-t-il conclu.
M. LAURO L BAJA (Philippines) a estimé que « le rôle du DPI dans la promotion d’une image positive des Nations Unies est indispensable », en particulier après une année marquée par les controverses liées au Programme « pétrole contre nourriture » et les allégations concernant les abus et l’exploitation sexuels dans lesquels des responsables de mission de maintien de la paix ont été impliqués. Il a appelé les femmes et les hommes travaillant au DPI à délivrer une information pertinente et de qualité « dans les limites des ressources qui leur sont accordées ». Il a notamment salué le rôle du Département dans la couverture des conséquences du tsunami, de la lutte contre la pauvreté, de la prévention des conflits, des droits de l’homme et de la prise de conscience autour du VIH/sida, soulignant aussi son soutien lors d’une conférence tripartite initiée par les Philippines le 22 juin dernier.
Le représentant a affirmé que DPI était sur la bonne voie dans son expansion, notamment dans son approche plus orientée vers « les clients » et son utilisation élargie des nouvelles technologies, demandant aussi une plus grande couverture du travail des missions extérieures, en particulier en Afrique. Il a ajouté que dans la communication concernant les abus sexuels présumés, il fallait que le DPI et ses partenaires parlent « d’une seule voix » et avec rapidité. Il a estimé nécessaire d’informer les populations sur les actions des Nations Unies, mais aussi de leur faire sentir en quoi leur travail les touchent directement, se prononçant pour inciter les radios et les journaux à se faire le relais de ce travail, et évoquant la possibilité d’insérer un cours sur l’ONU dans les cursus scolaires.
Mme KAROLYN POON (Singapour) a affirmé que le droit à l’information était un droit universel. Il appartient donc au Département de l’information (DPI) d’informer sur les activités et objectifs de l’Organisation comme moyen de lutter contre l’obscurantisme. Le Département doit cependant évoluer et s’adapter à un milieu de l’information en constante évolution. À cette fin, a-t-il estimé, DPI sera forcé de relever les trois défis suivants: d’abord, tenter de retenir et maintenir l’attention d’un public de plus en plus sollicité avec le développement de nouveaux médias, notamment l’Internet, sans pour autant négliger les moyens traditionnels de communication; ensuite, tenter de délivrer un message clair et crédible, sans pour autant s’abandonner au sensationnalisme; enfin, tirer les leçons du récent scandale du Programme « pétrole contre nourriture » et des cas d’exploitation sexuelle, qui ont considérablement terni l’image de l’ONU dans le monde, et veiller à améliorer le fonctionnement de l’Organisation. La création d’un bureau de l’éthique devrait constituer une avancée positive dans ce domaine, a-t-il dit. En outre, l’ONU doit s’efforcer à attirer l’attention des populations de la planète sur le côté positif de ses innombrables activités dans le monde, qui visent, par exemple, à améliorer les conditions des enfants, à préserver l’environnement et à trouver de nouveaux remèdes aux maladies, a-t-il conclu.
Mme JANICE MILLER (Jamaïque), au nom du Groupe des 77, a réaffirmé le rôle indispensable du DPI dans la promotion des actions menées par les Nations Unies. Elle a salué le nouveau modèle opérationnel établi et félicité la réforme et la réorientation du DPI. Elle a aussi insisté sur la nécessité d’intégrer les nouvelles technologies de l’information et d’assurer un accès équilibré à ces dernières. « Un grand nombre des publics ciblés ne peuvent pas suivre le rythme de la modernisation technologique de communication », a-t-elle constaté, ajoutant qu’il fallait continuer d’utiliser les méthodes de communication traditionnelles, comme la radio et la presse écrite.
La représentante a salué le rôle des Centres d’information, en particulier ceux situés dans les pays en développement, notamment dans l’attention accordée au VIH/sida, la lutte contre la pauvreté et les questions palestiniennes et de décolonisation. Elle a rappelé la nécessité de fournir une formation poussée aux employés locaux de ces centres, affirmant qu’il fallait consentir des ressources supplémentaires à cette fin. Elle a insisté sur le fait qu’à ses yeux, les efforts en vue d’améliorer le fonctionnement des centres ne devaient pas avoir pour contrepartie la fermeture de certains d’entre eux. À son avis, les efforts d’information devaient essentiellement porter sur le rôle et objectifs des opérations de maintien de la paix et avoir pour souci principal de contrecarrer la publicité négative que l’ONU avait récemment reçue en matière de corruption.
Mme YAN JIARONG (Chine) a salué le travail effectué par le Département de l’information pour préparer le Sommet mondial et pour gérer la presse pendant son déroulement. Nous pensons que l’information des Nations Unies devrait maintenant se concentrer sur le consensus qui s’est dégagé du Sommet afin d’accélérer l’application du Document final, a-t-elle déclaré. À son avis, la Chine estime qu’il faut accorder la priorité au développement afin de répondre aux besoins des pays en développement, notamment en Afrique. Il faut rétablir la confiance dans l’intégrité, l’impartialité et la capacité à fournir des services de l’Organisation, a souligné Mme Yan, précisant que le rôle du Département de l’information était indispensable à cet égard.
Mme Yan a par ailleurs jugé utiles les articles publiés par le Secrétaire général Kofi Annan et le Secrétaire général adjoint à l’information Shashi Tharoor dans les grands journaux. Néanmoins, a-t-elle dit, il était également important d’entretenir des liens avec les ONG, dont une grande partie n’ont pas eu l’occasion de participer aux points de presse hebdomadaires avec DPI ou aux séminaires d’information. La représentante s’est ensuite prononcée en faveur du renforcement du multilinguisme de la radio et du site Internet des Nations Unies. Elle a également souligné le rôle joué par les Centres d’information et jugé qu’ils devaient devenir plus efficaces et influents. Il faut conduire des consultations avec les États Membres pour prendre en compte l’environnement de chaque région, a-t-elle estimé. Elle a ensuite exprimé les remerciements de son pays à DPI pour l’avoir aidé à organiser une exposition et à produire des programmes spécifiques pour le soixantième anniversaire de l’Organisation.
M. HAYDAR ALI AHMAD (République arabe syrienne) a estimé qu’il fallait assurer une diffusion élargie de l’information qui prenne en compte les notions de légitimité et toutes les autres valeurs des Nations Unies. Il a rappelé que le DPI était la voix des Nations Unies dans la lutte contre la pauvreté et contre les occupations étrangères, entre autres. Il a également rappelé qu’il était important de prendre en compte les spécificités locales concernant les questions liées à l’information.
« Suite à la situation tragique qui subsiste au Moyen-Orient, à la suite de l’occupation israélienne », le représentant a estimé qu’un effort particulier devait continuer à être mené à cet égard. Il a salué les efforts déployés pour mettre à jour les différentes versions du site Internet de l’Organisation des Nations Unies et les efforts faits également en matière de multilinguisme. Il a ajouté qu’il était très important qu’un équilibre soit assuré entre les six langues de l’Organisation, estimant que « d’autres ressources financières et humaines sont nécessaires ». Il a réaffirmé la nécessité absolue de réduire la fracture numérique et a souligné l’importance de la mise en œuvre de la Décennie de l’élimination du colonialisme.
M. TAREK ADEL (Égypte) a jugé qu’il fallait modifier l’information pratiquée par les Nations Unies afin de répondre à l’esprit du temps et aux besoins croissants en matière d’information. L’ensemble des activités des Nations Unies doit être décrit et diffusé dans le monde et il faut maintenir les efforts pour revitaliser DPI, a-t-il lancé. L’Égypte accorde une attention toute particulière au multilinguisme et à l’équilibre entre les différentes langues et elle espère que des progrès seront réalisés dans ce domaine, ce qui favorisera l’amélioration des communications entre les peuples et les États. Il faut également renforcer le rôle des Centres d’information et promouvoir le rôle des Nations Unies pour la paix et dans les situations de postconflit. Le représentant a également jugé nécessaire de sensibiliser l’opinion aux conditions nécessaires pour stabiliser et ramener la paix au Moyen-Orient, et mettre un terme à l’occupation dans la région. Il a salué les séminaires organisés en juin par DPI sur le Moyen-Orient.
Le représentant a affirmé que les Nations Unies devaient en outre mettre l’accent sur la Déclaration du Millénaire et sur leurs activités actuelles, et qu’il espérait que le Département mettrait au point une stratégie claire incluant les Objectifs du Millénaire pour le développement et tenant compte des résultats du Sommet mondial. La question des centres régionaux reste très importante et la délégation égyptienne attend de débattre à l’Assemblée générale les propositions émises à ce sujet par le Secrétaire général dans son rapport, a-t-il dit. Les ressources de ces centres doivent être utilisées de façon optimale et il faut tirer parti du progrès technologique pour assurer la liaison entre eux, a conclu le représentant.
M. HOSSEIN MALEKI (République islamique d’Iran) a estimé qu’il y avait un « besoin criant » dans le monde, d’un organe d’information efficace des Nations Unies. Il a aussi insisté sur la nécessité de renforcer les organes subsidiaires de l’Organisation, c'est-à-dire les Centres d’information. « Réduire le nombre des centres ne fera qu’affaiblir la voix des Nations Unies », a-t-il ajouté, saluant le fait que le Secrétaire général ait pris en compte cette considération et le félicitant pour les nouvelles orientations dans ce domaine.
« Dans un monde où les médias sont monopolisés, il est d’une grande importance d’apporter une information précise », a déclaré le représentant, soulignant qu’il fallait lutter contre « les informations partisanes de tout type ». Il a estimé que le Département pouvait diriger « la marche vers une plus grande harmonie » en accordant une importance particulière aux pays en voie de développement. Il a encouragé DPI à continuer à intégrer une culture de l’évaluation et une révision régulière de la qualité des services qu’elle produit et a estimé que les pays hôtes devaient participer à cette évaluation. Il a conclu en se félicitant du lancement de nombreux programmes par le DPI autour du dialogue entre les cultures.
Mme MARÍA ÁNGELA HOLGUÍN (Colombie) a demandé que le Bureau d’information des Nations Unies en Colombie devienne permanent et a affirmé son opposition au processus de rationalisation, qui n’a pas donné les résultats attendus. La vingt-septième session du Comité de l’information a fait ressortir la nécessité d’adopter une approche progressive afin de rendre les centres plus efficaces, a-t-elle rappelé, avant d’ajouter que fermer ou transférer les centres ne servait pas cet objectif. Par ailleurs, elle a déclaré que tout ce processus devait faire l’objet de consultations avec les États Membres et que tout changement nécessitait l’accord des États d’accueil. Après avoir rappelé que son pays finançait 81% du budget du Centre d’information présent sur son sol, la représentante a affirmé qu’il était indispensable à son avis que celui-ci puisse continuer de fonctionner à Bogota. L’information sur une région doit être créée sur place et non dans un autre pays, a-t-elle assuré.
M. HONG-GHI CHOI (République de Corée) a salué la nouvelle approche « de service » du DPI, ainsi que les progrès significatifs faits dans l’amélioration du site Internet. Dans un monde où il y a de plus en plus d’informations, il a estimé très important de continuer à promouvoir les actions menées par les Nations Unies. Il a également affirmé qu’il fallait encore renforcer les efforts des Nations Unies vers le secteur privé et la société civile, à son avis indispensables pour renforcer le soutien de ces secteurs aux opérations et objectifs des Nations Unies.
Concernant les efforts faits en matière de multilinguisme, le représentant a insisté sur la nécessité que les citoyens qui ne parlent pas l’une des six langues officielles des Nations Unies ne soient pas exclus du débat mondial. Il a appelé à un recours élargi à d’autres langues non officielles. Il a encouragé à renouveler la culture d’évaluation et salué les efforts de réforme menés par l’ensemble du personnel qui travaille dans la Bibliothèque Dan Hammarskjöld.
Mme NADJEH BAAZIZ (Algérie) a regretté que les progrès effectués dans les technologies de l’information et de la communication n’aient pas profité à l’ensemble de l’humanité. La réduction des inégalités est inséparable d’une grande action internationale pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-elle dit. Les Nations Unies doivent œuvrer pour réduire le fossé numérique entre pays développés et en développement, afin d’établir un équilibre international dans le domaine de l’information. Elle a émis le vœu que le prochain Sommet de l’information permette d’atteindre un consensus en vue de répartir équitablement les acquis des nouvelles technologies. Mme Baaziz a ensuite rendu hommage au travail effectué par le DPI, notamment pour faire face aux critiques adressées à l’Organisation et pour promouvoir son soixantième anniversaire. Le respect de la diversité des moyens d’expression et du multilinguisme demeure une préoccupation pour l’Algérie, a-t-elle indiqué. Mon pays salue les progrès effectués dans ce domaine mais renouvelle son appel afin que les six langues officielles bénéficient d’un traitement équitable, a-t-elle ajouté. La représentante a ensuite rappelé l’attachement de son pays aux Centres d’information, notamment dans les pays de développement qui manquent de moyens technologiques.
M. AWAD MAOHAMED HASAN (Soudan) a indiqué qu’à son avis l’information était l’un des piliers du développement durable et salué les mesures prises pour élargir la diffusion de l’information par le Département de l’information (DPI). Il a indiqué que son pays soutenait toutes les initiatives prises dans le cadre des Nations Unies, et particulièrement du DPI, pour promouvoir les actions de l’Organisation et le dialogue entre les cultures.
Le représentant a insisté sur l’importance des Centres d’information régionaux, en particulier dans les pays en voie de développement, car « ils transmettent les messages des Nations Unies ». Il a indiqué que ces centres avaient joué un rôle très important au Soudan, notamment depuis que ce pays « a mis fin à une longue guerre », en particulier dans les premières phases d’application des accords de paix.
M. MANSOOR SUHAIL (Pakistan) a salué le bon fonctionnement du Département de l’information, qui a suscité un regain d’intérêt de la part des délégations. Il a souligné le grand déséquilibre entre les pays développés et en développement en matière de nouvelles technologies et de circulation de l’information. Il est plus nécessaire que jamais de soutenir les infrastructures et les ressources matérielles des pays en développement, a-t-il déclaré, soulignant que les grands médias occidentaux avaient des budgets parfois supérieurs à ceux de certains États en développement. La principale victime de ce jeu inégal est à son avis la compréhension entre les cultures, qui se trouve trop souvent sacrifiée.
Le représentant a ensuite estimé que le DPI devait s’efforcer d’atteindre un public aussi large que possible. Les Centres d’information jouent un tel rôle et leur fonctionnement doit être renforcé, car ils constituent autant de petites ONU et permettent de faire passer des messages aux populations locales, notamment dans les pays en développement, et d’y améliorer l’image de l’Organisation. Le consensus consistant à abandonner progressivement la régionalisation a été atteint après des discussions houleuses, a rappelé le représentant, et il ne serait donc pas prudent d’y revenir, d’autant que le chef du DPI, Shashi Tharoor, avait lui-même admis que la régionalisation ne constituait plus un facteur clef. Il a par ailleurs insisté sur le multilinguisme, soulignant l’utilité des émissions de radio en langue ourdou et sur la nécessité d’accorder une aide croissante aux journalistes originaires du monde en développement.
U NAY WIN (Myanmar) a indiqué que son pays appréciait pleinement le rôle joué par le Département de l’Information dans la communication sur le processus de revitalisation et de réforme des Nations Unies. Il a également salué les initiatives d’intégration des nouvelles technologies de communication et d’information dans leur infrastructure globale, en insistant sur leur importance pour le monde en développement, et a appelé l’ONU à jouer un rôle actif pour réduire la fracture numérique dans le monde. Myanmar fait de son côté de son mieux, compte tenu de ses moyens limités, pour faire avancer ces dossiers, a-t-il assuré.
Le représentant a insisté sur l’importance des Centres d’information des Nations Unies, en particulier dans des régions où il n’existe pas d’autre accès aux informations délivrées sur ces questions. Il a demandé que la rationalisation de ces centres se fasse en fonction du besoin spécifique des pays et des régions, notant qu’ils étaient essentiels dans les pays en voie de développement.
L’Archevêque CELESTINO MIGLIORE (Saint-Siège) a déclaré que « l’exercice de la liberté de communication ne devait pas dépendre de la richesse, de l’éducation ou du pouvoir politique », soulignant que la liberté d’expression et le droit à l’information se développaient dans les sociétés où l’éthique fondamentale de la communication n’était pas remise en question. Il a également insisté sur le rôle des nouvelles technologies dans la lutte contre la pauvreté. À cet égard, il a rappelé que le Saint-Siège avait initié un programme appelé Red Informatica de Iglesia en America Latina, qui promeut l’accès aux technologies numériques dans les zones les plus pauvres, et qu’il soutenait aussi le rôle traditionnel des bibliothèques et des radios dans la formation. Il a jugé souhaitable l’apparition dans ce domaine d’« une nouvelle dynamique, au-delà de la logique commerciale et politique ».
Le représentant a estimé que la connaissance était essentielle pour être en mesure de participer à l’économie globale, dans laquelle l’Internet joue un rôle de plus en plus important, ajoutant qu’il existait aussi « un besoin fondamental » de développer la capacité de discernement dans la masse d’informations qui circule. « Ce processus ne peut s’épanouir que là où existe une hiérarchie reconnue de valeurs », a-t-il conclu.
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À l’intention des organes d’information • Document non officiel