En cours au Siège de l'ONU

AG/SHC/3818

LES ÉTATS S’ENGAGENT À COOPERER À TOUS LES NIVEAUX POUR LUTTER CONTRE LA CRIMINALITÉ TRANSANTIONALE ORGANISÉE

10/10/05
Assemblée généraleAG/SHC/3818
Department of Public Information • News and Media Division • New York

Troisième Commission

8e et 9e séances – matin et après midi


LES ÉTATS S’ENGAGENT À COOPERER À TOUS LES NIVEAUX POUR LUTTER CONTRE LA CRIMINALITÉ TRANSANTIONALE ORGANISÉE


La Commission des affaires sociales, humanitaires et culturelles (Troisième Commission) a achevé le débat général qu’elle consacre depuis vendredi 7 octobre à la prévention du crime et la justice pénale.  Elle a auparavant entendu la présentation de sept projets de résolution sur la situation sociale dans le monde.


Devant le lien entre criminalité transnationale organisée, terrorisme, blanchiment de l’argent, trafic illégal des armes et la traite des êtres humains, ainsi que les mouvements illégaux de produits chimiques ou biologiques, les orateursse sont engagés à renforcer leur modalité de coopération, tant au niveau international et régional qu’au plan bilatéral.  Cette coopération est d’ailleurs prévue par la Convention contre la criminalité transnationale organisée et par d’autres conventions internationales.


Ainsi, la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée stipule que les États Parties s’efforcent de développer et de promouvoir la coopération mondiale, régionale, sous-régionale et bilatérale entre les autorités judiciaires, les services de détection et de répression et les autorités de réglementation financière en vue de lutter contre le blanchiment de l’argent.


La Convention prévoit également la coopération internationale aux fins de confiscation.  Ainsi, dans le cadre de son système juridique national, un État Partie qui a reçu d’un autre État Partie une demande de confiscation du produit du crime, des biens, des matériels ou autres instruments, transmet la demande à ses autorités compétentes en vue de faire prononcer une décision de confiscation.

Les États se sont également félicités de l’adoption de la Déclaration de Bangkok lors du onzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime.  Organisé du 18 au 25 avril 2005, le Congrès en tant que forum mondial a favorisé l'échange de pratiques optimales et d'informations entre les États et les professionnels oeuvrant dans ce domaine.  Leur but commun est de promouvoir des politiques de prévention du crime et des mesures de justice pénale plus efficaces partout dans le monde.  De même, le Pacte de Paris adopté en juin 2003 s’articule autour de trois axes: le renforcement des capacités nationales, le développement de partenariat régionaux et le lancement d’une stratégie opérationnelle multilatérales visant à neutraliser le trafic eurasiatique d’héroïne.

      Les représentants des pays suivants ont participé au débat général: Fidji, Liechtenstein, Mexique, Bélarus, Chili, Albanie, Kazakhstan, Bangladesh, Ukraine, République islamique d’Iran, Émirats arabes unis, Soudan, Bahamas, Brésil, Colombie, Haïti, Inde, Indonésie, Israël, Jamaïque, Jordanie, République démocratique populaire lao, Népal, Nigéria, République arabe syrienne, Turquie et Venezuela.  La représentante de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) s’est également exprimée au cours du débat.

La Commission reprendra ses travaux demain mardi 11 octobre à 15 heures et entamera son point de l’ordre du jour consacré aux femmes.



PRÉVENTION DU CRIME ET JUSTICE PÉNALE


CONTRÔLE INTERNATIONAL DES DROGUES


Documentation:


Rapport du Secrétaire général sur l’Institut africain pour la prévention du crime et le traitement des délinquants (A/60/123)


Le rapport présente les propositions faites pour renforcer les programmes et les activités de l’Institut africain pour la prévention du crime et le traitement des délinquants.  Il contient des informations sur l’administration et la gestion de l’Institut; ses programmes et activités; la coopération et les partenariats internationaux; ainsi que le financement de l’Institut et le soutien dont il bénéficie.  Le rapport traite également de l’avenir de l’Institut et propose un certain nombre de stratégies visant à assurer à l’Institut un financement plus stable et plus durable tout en augmentant sa capacité d’assurer aux pays africains les services qui relèvent de son mandat.


Dans ses conclusions, le Secrétaire général explique que l’Institut continuera à centrer son programme de travail sur les projets et activités concrets dans les domaines où il dispose d’un avantage technique et comparatif dans la région africaine.  Étant donné le rôle que la criminalité joue en faisant obstacle au développement social et économique durable et viable, la communauté internationale cherche en permanence à établir de nouveaux partenariats ou à consolider les partenariats existants dans le cadre d’une action coercitive contre la criminalité transnationale organisée, y compris le terrorisme.  L’Institut s’efforcera d’atteindre cet objectif par l’intermédiaire de programmes spécifiques de prévention de la criminalité


L’Institut poursuivra également ses activités de promotion pour encourager les organismes d’aide au développement présents dans la région à faire une place aux questions de prévention de la criminalité et de justice pénale dans leurs programmes de coopération, compte tenu de la menace que la criminalité fait peser sur le développement durable, et il étudiera la possibilité d’exécuter des activités conjointes en vue de la mise en œuvre efficace des programmes de développement en Afrique.


L’Institut engagera avec ses États membres un dialogue continu au niveau décisionnel le plus élevé (chefs de gouvernement et ministres des affaires étrangères, de la justice, de l’intérieur et de la santé) pour mobiliser un appui politique et matériel pour ses programmes.  D’autres mesures qui pourraient être prises à l’égard des États membres, qui manquaient systématiquement à leurs obligations financières, sont activement étudiées, et de nouveaux moyens de recouvrer les arriérés de contributions de longue date sont envisagés.


L’Institut développera encore les partenariats avec le secteur privé et avec les organisations non gouvernementales, en instaurant notamment avec d’autres organismes des liens solides à des fins de recherche et pour diffuser au niveau régional des informations sur les pratiques optimales de prévention de la criminalité et de réforme de la justice pénale.


Rapport du Secrétaire général sur le Renforcement du Programme des Nations Unies pour la Prévention du crime et la justice pénale, en particulier de ses capacités de coopération technique (A/60/131)


Dans son rapport, le Secrétaire général met en lumière les activités menées dans le cadre du Programme des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, notamment la tenue du onzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, l’entrée en vigueur de la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et des trois Protocoles s’y rapportant, et l’action visant à promouvoir l’entrée en vigueur de la Convention des Nations Unies contre la corruption.


Il attire également l’attention sur les activités de coopération technique du Programme destinées à aider les États à lutter plus efficacement contre les problèmes soulevés par la criminalité transnationale, la traite des êtres humains, la corruption et le terrorisme, et à renforcer leurs mécanismes institutionnels pour le maintien de l’état de droit.  Y sont enfin examinées les grandes initiatives concernant l’application des règles et normes en matière de prévention du crime et de justice pénale, la recherche et la diffusion de l’information, la coordination.


Dans ses conclusions, le Secrétaire général estime que le soixantième anniversaire de l’Organisation des Nations Unies offre aux États Membres l’occasion de traduire les appels internationaux en faveur d’un partenariat renforcé contre le terrorisme, les drogues, la criminalité organisée et la corruption en de nouvelles mesures visant à répondre aux besoins des États dans le domaine de la prévention de la criminalité et de la justice pénale.  Il s’agirait notamment d’examiner les ressources dont dispose le Programme des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale pour s’acquitter efficacement des mandats élargis qui lui reviennent.


L’Assemblée pourrait envisager et décider d’engager les États Membres à ratifier les conventions et protocoles universels relatifs au terrorisme international, la Convention contre la criminalité organisée et ses Protocoles et la Convention contre la corruption ou à y adhérer afin de garantir leur application intégrale, y compris en tirant parti, s’il y a lieu, des services disponibles à cet effet à l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime.


L’Assemblée pourrait réaffirmer le rang de priorité élevé accordé au Programme des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale eu égard au renforcement de la coopération technique et à la fourniture de services consultatifs techniques aux États Membres afin de les aider, sur leur demande, à faire face aux défis que posent la criminalité transnationale organisée, la traite des personnes, la corruption, le terrorisme international et la réforme de la justice pénale, notamment dans les situations de reconstruction après les conflits.


L’Assemblée pourrait inviter les États Membres, les organisations intergouvernementales et non gouvernementales, les institutions financières internationales et le secteur privé à augmenter nettement le montant de leurs contributions au Fonds des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, pour permettre au Programme de répondre à la demande accrue d’assistance technique, d’obtenir plus de résultats et d’élargir son champ d’action, notamment sur le terrain, ainsi que pour susciter une participation plus active de l’ensemble du système des Nations Unies à ses activités.

Rapport du Secrétaire général sur l’action préventive et lutte contre la corruption et le transfert de fonds d’origine illicite et restitution de ces avoirs aux pays d’origine (A/60/157)


Dans son rapport, le Secrétaire général y récapitule les réponses reçues de 28 États Membres sur les suites données à cette résolution.  Il présente également des informations sur les récentes initiatives internationales et une brève analyse de l’impact de la corruption sous toutes ses formes, notamment sur l’ampleur des transferts d’avoirs d’origine illicite et l’impact de la corruption et desdits transferts sur la croissance économique et le développement durable.


Le Secrétaire général conclut qu’étant donné que la Convention des Nations Unies contre la corruption offre toute une série d’options possibles en matière de prévention de la corruption et de recouvrement d’avoirs, il est primordial de faire en sorte qu’elle soit ratifiée par le nombre d’États requis pour son entrée en vigueur et qu’elle soit pleinement opérationnelle.  Au 22 juillet 2005, 29 instruments de ratification avaient été déposés.  La Convention entrera en vigueur le quatre-vingt dixième jour suivant la date de dépôt du trentième instrument de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion.


En vue de l’application effective de la Convention, il sera également capital que la Conférence des États parties à la Convention, qui se réunira dans l’année qui suivra l’entrée en vigueur de la Convention, puisse compter sur un grand nombre de ratifications et d’adhésions supplémentaires, apportées par des États de toutes les régions du monde.


L’Assemblée générale voudra donc peut-être inviter les États Membres à redoubler d’efforts pour ratifier et, ultérieurement, appliquer la Convention.  L’Assemblée générale voudra peut-être aussi examiner les problèmes posés par le caractère limité des ressources consacrées à la promotion de l’application efficace de la Convention.


En outre, l’ONUDC devra convoquer la première session de la Conférence des États parties à laquelle il fournira des services de secrétariat.  L’Assemblée générale voudra peut-être examiner à cette fin les ressources nécessaires pour permettre à l’Office de s’acquitter des tâches qui lui incombent en ce qui concerne l’application de la Convention.


Rapport du Secrétaire général sur l’intensification de la coopération internationale et de l’assistance technique en vue de prévenir et de combattre le terrorisme (A/60/164)


Dans son rapport, le Secrétaire général présente tout d’abord les faits nouveaux intervenus depuis un an en matière de lutte contre le terrorisme: l’élaboration par l’ONU d’une riposte mondiale contre le terrorisme; l’intensification des travaux du Comité du Conseil de sécurité contre le terrorisme; le Onzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale; les travaux de la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale et l’adoption d’une approche intégrée de la lutte contre le terrorisme international et la criminalité transnationale organisée.


Le Secrétaire général indique ensuite que l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a apporté à une vingtaine de pays qui l’avaient demandé, une assistance technique à la transposition dans leur droit interne des conventions et protocoles universels relatifs à la lutte contre le terrorisme et en a assuré le suivi qualitatif.  Le Secrétaire général fait également état des initiatives conduites par l’ONUDC aux niveaux bilatéral, sous-régional et régional; la nomination d’experts sur le terrain et la conclusion de partenariats; la création d’outils de coopération technique et l’évaluation de l’impact des activités de l’Office.


Le Secrétaire général présente en outre le bilan des ressources et dépenses consacrées par l’ONU à la lutte contre le terrorisme et récapitule les mesures prises par les États Membres pour mettre en œuvre la résolution 59/153 de l’Assemblée générale (« Intensification de la coopération internationale et de l’assistance technique en vue de promouvoir l’application des conventions et protocoles universels relatifs au terrorisme dans le cadre des activités de l’ONUDC »).


Dans ses conclusions, le Secrétaire général indique que la mission d’assistance technique de l’ONUDC a vocation à rester prioritaire, tandis que son activité de suivi a vocation à prendre une place croissante.  Dans ce but, la représentation nationale et sous-régionale de l’ONUDC sera étoffée par l’affectation d’experts sur le terrain, la participation de bureaux extérieurs de l’Office et la recherche active de partenariats.


Le Secrétaire général annonce en outre que l’ONUDC renforcera son assistance aux États en matière d’état de droit, de justice pénale et de coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme, ces trois axes étant complémentaires dans une approche globale du phénomène.


Rappelant que le Groupe de personnalités de haut niveau a réaffirmé qu’aucun pays ne peut seul se mettre à l’abri des menaces terroristes et que chaque État a besoin de coopérer avec les autres pour assurer sa sécurité, le Secrétaire général attire par ailleurs l’attention sur l’insuffisance des financements actuels pour répondre aux demandes croissantes d’assistance et pour mettre en œuvre les initiatives visant à renforcer la coopération internationale.


Le Secrétaire général conclut que l’augmentation des contributions volontaires au Fonds des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale est cruciale, tout comme le sont les partenariats avec d’autres organisations compétentes.


Rapport du Secrétaire général sur le Onzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et de la justice pénale (A/60/172) et rapport du Onzième Congrès (A/CONF.203/18)


Dans son rapport, le Secrétaire général expose les faits saillants du Onzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et de la justice pénale, qui s’est tenu à Bangkok du 18 au 25 avril 2005.  Il rend compte du débat de haut niveau, des délibérations sur les questions de fond et de l’issue des ateliers de travail qui se sont tenus en marge du Congrès.


Il fait également état de l’adoption de la Déclaration de Bangkok « Synergies et réponses: alliances stratégiques pour la prévention du crime et la justice pénale », dont les sujets traités sont la criminalité internationale organisée, la traite des personnes, la corruption, le terrorisme, le blanchiment de l’argent, la cybercriminalité, le traitement des prisonniers, la justice pour mineurs et la justice réparatrice.


Le Secrétaire général donne en outre un aperçu du débat thématique que la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale a tenu sur les conclusions et recommandations du Onzième Congrès lors de sa quatorzième session.

Sur les différents sujets traités par la Déclaration de Bangkok, les ateliers thématiques ont formulé les conclusions et recommandations suivantes:


L’assistance technique et les liens de coopération internationale pourraient être renforcés, notamment au moyen de la ratification par tous les pays et de l’application des instruments internationaux en vigueur relatifs à la prévention du crime et au terrorisme.  La confiance devrait être approfondie entre les praticiens des États, tandis que la compréhension des différents systèmes juridiques pourrait être facilitée, considérant que la formation d’un réseau transparent de législations nationales est l’une des bases d’une coopération internationale efficace contre le terrorisme, notamment en matière pénale.  Chaque pays pourrait en outre créer un organisme central chargé de l’entraide judiciaire et de l’extradition.


En matière de criminalité économique, les recherches pourraient être poursuivies et la collecte des données améliorées.  La coopération entre les autorités publiques et le secteur privé pourrait être renforcée, notamment en matière de formation et d’échanges d’informations, ainsi qu’avec les ONG, dans le but de sensibiliser le public, en suscitant des activités de prévention.  Les législations nationales pourraient en outre intégrer tous les aspects de la criminalité économique, y compris l’usurpation d’identité et la criminalité informatique.


Dans ce dernier domaine, l’ONU devrait jouer un rôle directeur pour aider les États à combattre la cybercriminalité et pourrait, par exemple, créer un réseau de recherche en ligne facilitant la communication entre experts du monde entier.  Quant à l’ONUDC, il devrait fournir aux États une assistance technique et une formation, lorsque cela s’avère nécessaire.


Le Secrétaire général indique enfin que la Commission a recommandé au Conseil économique et social d’approuver, pour adoption par l’Assemblée, un projet de résolution par lequel cette dernière ferait sienne la Déclaration de Bangkok et inviterait les États à s’inspirer de cette Déclaration et des recommandations adoptées par le Congrès pour élaborer des lois et des directives.  Par cette résolution également, l’Assemblée prierait le Secrétaire général de demander aux États Membres de présenter des propositions quant aux moyens d’assurer le suivi de la Déclaration, propositions que la Commission examinerait à sa quinzième session et sur lesquelles elle se prononcerait.


Rapport du Secrétaire général sur la coopération internationale face au problème mondial de la drogue (A/60/130)


Dans son rapport, le Secrétaire général donne un aperçu de la coopération internationale en matière de lutte contre le problème mondial de la drogue, notamment de l’exécution d’activités en rapport avec les textes issus de la vingtième session extraordinaire de l’Assemblée générale, consacrée à la lutte commune contre le problème mondial de la drogue, tenue à New York du 8 au 10 juin 1998.

Dans ses conclusions, le Secrétaire général estime que des progrès continuent d’être réalisés en ce qui concerne l’amélioration de la coopération internationale face au problème mondial de la drogue.  Un nombre croissant d’États ont élaboré et mettent actuellement en œuvre une stratégie nationale multisectorielle et coordonnée de contrôle des drogues, notamment des stratégies ou plans nationaux de réduction de la demande, ce qui constitue la base politique et stratégique requise pour une action efficace et coordonnée en matière de contrôle des drogues.


       Le pourcentage d’États ayant adopté des plans ou programmes nationaux visant à réduire et à éliminer les cultures illicites augmente.  Le cadre juridique de la lutte contre la fabrication illicite, le trafic et l’abus de drogues synthétiques a été renforcé, de même que le contrôle des précurseurs.  Par ailleurs, la majorité des États ont adopté une législation contre le blanchiment d’argent prévoyant des dispositions sur le gel, la saisie et la confiscation du produit du crime, et la proportion de ceux ayant révisé, simplifié ou renforcé leurs procédures de coopération judiciaire depuis 1998 continue de progresser.


Cependant, il reste beaucoup à faire, surtout en vue de l’application efficace des mesures législatives adoptées en matière de coopération internationale.  Des problèmes d’ordre procédural, logistique, technique et financier font encore obstacle à l’exécution des demandes de coopération judiciaire.  L’expertise et les capacités qu’implique une lutte efficace contre le blanchiment d’argent, y compris par le gel, la saisie et la confiscation du produit du crime, font aussi souvent défaut.


Les États les plus touchés par les cultures illicites ont besoin de continuer à renforcer leurs capacités, coordonner leurs programmes, mettre en place des systèmes de surveillance et d’évaluation des résultats, et assurer un développement socioéconomique durable.  Des efforts supplémentaires s’imposent pour renforcer le contrôle des précurseurs et lutter contre la fabrication et le trafic illicites de stimulants de type amphétamine.  À cette fin, il faut renforcer l’action et la coopération des services de détection et de répression, améliorer les capacités opérationnelles des laboratoires de police scientifique et consolider les partenariats avec les industries chimique et pharmaceutique.  En parallèle, des mesures devraient être prises pour prévenir l’abus de stimulants de type amphétamine, éviter en particulier que les jeunes n’y goûtent, et traiter l’abus de ces substances.


L’Assemblée générale souhaitera peut-être inviter la Commission des stupéfiants, avec l’appui des États Membres et de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, à continuer de suivre attentivement les progrès accomplis par les États Membres, afin de procéder à un examen et une évaluation approfondis des résultats obtenus quant aux objectifs et buts fixés à la vingtième session extraordinaire de l’Assemblée, en 1998.


L’Assemblée générale voudra peut-être demander à nouveau aux États de tenir compte des conclusions de ladite session énoncées dans la Déclaration politique et les inviter à répondre en temps voulu au questionnaire destiné aux rapports biennaux en communiquant les informations requises sur les efforts entrepris pour atteindre les objectifs et buts face au problème mondial de la drogue, comme décidé à la session extraordinaire.


Suite du débat général


M. SAINIVALATI NAVOTI (Fidji) a déclaré que, dans le cadre de la suite donnée à la deuxième conférence ministérielle régionale de Bali sur la traite des êtres humains et le crime transnational, Fidji a accueilli un atelier consacré à la nécessité de concilier l’intérêt légitime des États à contrôler l’immigration et la protection des réfugiés.


Il a en outre indiqué que Fidji était déterminé à lutter contre la corruption.  Dans ce but, le pays a adopté le Plan d’action contre la corruption pour l’Asie et le Pacifique et a créé auprès du Parlement une commission chargée à cette question.


Si les îles Fidji ne sont pas nécessairement menacées sur leur territoire par le terrorisme, a-t-il déclaré, elles le sont sur le plan des répercussions économiques, c’est pourquoi le pays accueillera la 8ème réunion annuelle du Groupe Asie/Pacifique, sur blanchiment de l’argent et la lutte contre le financement du terrorisme, les 24 et 26 octobre 2005.


M. PATRICK RITTER (Liechtenstein) a déclaré que la criminalité transnationale organisée constituait une des menaces majeures à la paix et à la sécurité internationales et doit être combattue à tous les niveaux.  Le rôle des Nations Unies est d’accroître l’efficacité des mesures prises dans le monde pour lutter contre ce fléau en développant la coordination et l’aide technique aux États qui ne disposent pas de la capacité nécessaire.  Le fait que le Document final du Sommet du Millénaire ne comporte pas plus d’un chapitre consacré à ce phénomène montre que la communauté internationale n’a pas pris toute la mesure de ce défi.  Le Lichtenstein soutient les efforts développés pour renforcer les capacités de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime.  M. Ritter a rappelé que son pays avait fourni une aide financière et technique pour l’organisation de séminaires.  Cette année, le gouvernement a décidé d’allouer 1,4 millions de dollars aux activités de l’Office et notamment aux unités de renseignement financier.


La participation du secteur privé à l’élaboration de mesure de lutte contre le blanchiment de l’argent et la corruption est essentielle.  Pour éliminer la corruption, il faut en premier lieu promouvoir une culture de l’intégrité au sein du secteur public comme privé.  Les autorités publiques toutefois ont un rôle de premier plan à jouer en garantissant la bonne gouvernance, la bonne gestion des affaires publiques et en imposant la primauté du droit.  Il a été reconnu que la réponse de la communauté internationale à la criminalité transnationale organisée est décentralisée et fragmentaire, avant et après les conflits, et que dans les périodes suivant un conflit, les belligérants tentent de tirer profit de leurs réseaux criminels et de leur savoir acquis pendant les conflits, minant ainsi les efforts de consolidation de la paix de la communauté internationale.


Mme JENNIFER FELLER (Mexique) s’est félicitée de l’adoption de la Convention de Mérida sur la corruption, que son pays a considérée comme le premier texte exhaustif sur la question et comme particulièrement utile pour guider les actions des États.


En matière de lutte contre le crime organisé et le trafic de drogue, elle a estimé que la mise en œuvre de mesures punitives ne suffisaient pas et que des mesures préventives devaient maintenant prendre le relais, qu’il s’agisse de développer des programmes de cultures alternatives, d’informer les communautés locales ou de former les forces de l’ordre.  Elle a demandé que les pays qui ont une expérience dans ce domaine partagent les pratiques qu’ils considèrent comme les plus efficaces.  Elle s’est en outre déclarée inquiète que des efforts équivalents pour réduire la demande de stupéfiants ne soient pas toujours déployés.  Elle a demandé que soient élaborées des politiques spécifiques et précises destinées aux pays de transit dont les populations souffrent, autant que celles des pays producteurs, de la violence liée aux trafics.


Rappelant que le Mexique avait toujours été entièrement engagé dans la lutte contre ce fléau, Mme Feller a annoncé que son pays présenterait un projet de résolution sur la coopération internationale relative au contrôle mondial des drogues.


M ANDREI POPKOV (Bélarus) a déclaré que son pays était favorable à l’élargissement de la coopération internationale dans la lutte contre la criminalité transnationale organisée.  Parmi les questions prioritaires à l’ordre du jour du Bélarus, figurent l’élimination de la traite des êtres humains, de l’immigration illégale et du trafic de drogues.  La traite des êtres humains entraîne des conséquences sur des millions de personnes dans le monde.  En tant que pays de l’Europe de l’Est et membre de la CEI, le Bélarus est touché par ce phénomène et travaille à l’intégration des instruments internationaux à sa législation nationale, notamment le Protocole facultatif sur la traite des femmes et des enfants à la Convention sur la criminalité transnationale organisée.


En août 2005, le Président du Bélarus a signé un décret sur le statut des victimes de la traite et de l’aide qui leur est fournie.  Nous disposons également de plusieurs projets internationaux dans ce domaine.  Nous demandons que des mesures plus volontaristes soient prises sous l’égide des Nations Unies et que ces activités soient mises en place sous la forme d’un partenariat contre l’esclavage moderne du 21ème siècle.  Ce partenariat doit associer les pays de transit, de destination et d’origine.  Le trafic de drogues est également un autre problème préoccupant notamment pour les pays de transit comme le notre qui a constaté une augmentation de 80% de la consommation des drogues en 2005.  Nous constatons que de plus en plus de drogues synthétiques sont consommées et aimerions pouvoir compter sur une coopération internationale dans ce domaine également, ce qui nous permettrait de mieux comprendre l’incidence de la consommation de drogues dans notre pays.


Mme CARLA SERAZZI (Chili) a insisté sur le fait que la lutte contre la criminalité organisée et le blanchiment de l’argent passait nécessairement par une coopération internationale et, notamment, par une entraide judiciaire, ajoutant que la seule manière de lutter avec succès contre le terrorisme était également d’appliquer une stratégie mondiale, dans le respect des droits de l’homme.  Elle a indiqué, à cet égard, que le Chili avait, pour sa part, ratifié toutes les conventions des Nations Unies existant sur le terrorisme.


Elle a par ailleurs indiqué qu’au cours des dernières décennies, la lutte contre la criminalité avait été placée au Chili, au premier rang des priorités de l’État, mais aussi de la société civile et du secteur privé.  Celle-ci s’est traduite par une réforme du système judiciaire pénal, qui a permis d’instituer des procès publics pour les auteurs de crimes et a conduit à prendre en compte les spécificités exigées, pour les délinquants mineurs, par la Convention des Nations Unies sur les droits de l’enfant.


Estimant que tous les pays étaient touchés par le trafic de drogue, qu’ils soient producteurs, pays de transit ou consommateurs, Mme Feller a déclaré que la coopération internationale était essentielle dans la lutte contre ce fléau, et ce, d’autant plus que, ces dernières années, les trafiquants trouvent de nouvelles ressources dans les liens qu’ils établissent avec les guérillas et le terrorisme.  Elle a estimé que la 23ème Conférence internationale sur le contrôle des drogues, qui s’est tenu au Chili en avril 2005, constituait un bon exemple de coopération.


M. ILIR MELO (Albanie) a fait part de la détermination de son pays à éliminer toutes les formes de traite des êtres humains sur le plan international, régional et national.  La coopération régionale est non seulement un défi mais une obligation permettant d’ouvrir la voie à un processus d’intégration de la région aux structures européennes et euroatlantiques.  L’une des priorités de l’Albanie est de lutter contre la traite des êtres humains.  À cet effet, elle a mis en œuvre la stratégie nationale contre la traite des êtres humains et vient d’achever l’élaboration d’une stratégie de lutte contre la traite des enfants.  Nous souscrivons par ailleurs pleinement aux appels lancés lors du Sommet de l’Assemblée générale en faveur d’une coopération accrue pour ce qui touche aux migrations.  Nous sommes d’avis que les migrations sont source de bénéfice comme elles sont source de nouveaux défis.  Pour répondre aux questions que pose ce phénomène, nous avons élaboré une Stratégie nationale de gestion des migrations.


S’agissant du trafic des drogues, le représentant a expliqué que l’Albanie est un pays de transit en raison de sa situation géographique.  Nous disposons également d’une Stratégie nationale pour la période 2004-2010 qui englobe également la production, le trafic, la distribution et la réhabilitation des victimes de la drogue.  L’Albanie est également partie à trois conventions des Nations Unies pour le contrôle des drogues et a ratifié la Convention contre la criminalité transnationale organisée et ses trois Protocoles.  Par ailleurs, nous partageons pleinement les vues de l’Union européenne selon lesquelles la corruption est un obstacle au développement, à la prospérité économique et au respect des droits de l’homme.  Le Gouvernement albanais, qui a été nommé à ses fonctions il y a un mois, a l’intention de gouverner « avec les mains propres » et a pour priorité de restaurer la confiance en éliminant la corruption.


M. YERZHAN KAZYKHANOV (Kazakhstan), au nom de la Communauté des États indépendants (CEI), a déclaré que les efforts déployés jusqu’à présent par la communauté internationale ne suffisaient pas à éradiquer le trafic de drogues.  Les Nations Unies doivent, selon lui, jouer le rôle de centre de coordination, afin de lutter efficacement contre ce fléau, en agissant à la fois sur l’offre et sur la demande de stupéfiants dans le monde.  A cet titre, il a salué le renforcement des capacités de l’ONUDC, qui permettront à celui-ci de disposer de davantage de moyens pour apporter son assistance aux États qui en manifestent le besoin.  Le représentant du Kazakhstan a en outre salué les succès réalisés par certains pays pour réduire leur production, mais aussi les progrès enregistrés par d’autres pour lutter contre la consommation de stupéfiants dans leur pays.


Il a indiqué que les États membres de la CEI oeuvraient en coordination, en particulier par le biais du centre antidrogue de la Communauté, en échangeant des informations et en mettant en œuvre une entraide judiciaire.  La CEI travaille actuellement à la création de structures juridiques communes et au renforcement de ses accords bilatéraux et multilatéraux.  Elle a également créé un centre régional d’information et de coordination de la lutte contre la drogue pour l’Asie centrale, a-t-il précisé.


M. Kazykhanov a déclaré que le fait que la route du Nord de l’Afghanistan, qui passe par l’Aise centrale et la Russie, représentait la principale voie de transit de l’héroïne vers les pays de la CEI et l’Europe, engageait d’autant plus les États membres à renforcer leurs efforts pour établir un cordon de sécurité antidrogue autour de l’Afghanistan et à militer pour un élargissement du Pacte de Paris.


M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a déclaré que la criminalité transnationale organisée était une menace pour tous et que son pays restait déterminé à lutter contre ce phénomène.  Nous avons établi une commission anticorruption et avons pris des mesures législatives pour contrer les activités criminelles.  Par ailleurs, nous condamnons le terrorisme et toutes ses manifestations.  Le Bangladesh a ratifié 12 Conventions des Nations Unies sur le terrorisme et il est partie à la Convention régionale de lutte contre le terrorisme.  En 2002, nous avons adopté une loi punissant le blanchiment de l’argent.  La traite des êtres humains demeure un sujet de préoccupation important.  Le Gouvernement a ratifié en 2002 la Convention régionale de prévention et de lutte contre la traite des enfants et des femmes.  Le Bangladesh a également ratifié les trois conventions des Nations Unies sur les drogues ainsi que la Convention régionale sur les substances psychotropes.  Nous avons passé divers accords de collaboration régionale et sommes prêts à conclure davantage d’accords de coopération avec d’autres pays.  Sur le plan national, a expliqué le représentant, le Gouvernement a adopté les lois nécessaires lui permettant de contrer les visées des trafiquants.  M. Chowdhury a précisé que depuis 1984, l’importation d’opium pur est interdite dans le pays tandis que la culture, le stockage et la consommation de cannabis ont été interdites en 1987.


M. VOLODYMIR PEKARCHUK (Ukraine) a déclaré que la lutte contre la criminalité et la corruption représentait une priorité nationale pour son pays.  Il a indiqué que l’Ukraine avait accru ses efforts dans ce domaine et multiplié les accords bilatéraux et multilatéraux, notamment en ratifiant la Convention de Palerme sur la criminalité transnationale organisée.


En étant parmi les premiers États à avoir ratifié la Convention internationale sur la suppression des actes de terrorisme nucléaire, l’Ukraine a une fois de plus montré sa promptitude à lutter contre le terrorisme, a-t-il souligné.  Il a également estimé que la coopération régionale menée avec le Groupe de GOUAM (Géorgie, Ouzbékistan, Ukraine, Azerbaïdjan et Moldavie) en matière de lutte contre le terrorisme contribuait à la stabilité de la région.


M. MOSTAFA ALAEI (République islamique d’Iran) a indiqué que depuis 2004 son pays avait intensifié le contrôle à ses frontières en augmentant le nombre de militaires et de policiers déployés.  L’Iran a également dépensé 80 millions de dollars pour fortifier ses frontières avec l’Afghanistan.  Le représentant a expliqué que son gouvernement avait saisi 290 tonnes de narcotiques en 2004 et a expliqué que 60% du hashis saisi l’avait été alors qu’il transitait vers les pays occidentaux.  Le représentant a insisté sur la nécessité de démanteler les réseaux de trafic de drogues en s’appuyant sur la coopération régionale avec en particulier la Turquie, le Pakistan et l’Afghanistan.  A cet égard, l’Iran travaille à la reconstitution des forces de police afghanes et des gardes frontaliers.  De plus, nous avons signé un mémorandum d’accord de coopération avec 35 pays et avons accueilli des officiers de liaison en provenance du Royaume Uni et de l’Italie.  Le représentant a expliqué par ailleurs que son pays a pris diverses mesures pour protéger les victimes du trafic de drogues.  Il existe différentes catégories de traitements selon le type et la durée de l’addiction dont souffre la victime et le danger potentiel qu’il représente pour la société iranienne.  À l’heure actuelle, le sujet de préoccupation majeur est le traitement des usagers par injections intraveineuses en raison des risques de contamination.


Mme AL SHAMISI (Émirats arabes unis) a déclaré que l’éradication de la drogue dans le monde requérait davantage d’efforts coordonnés entre les États, c’est-à-dire davantage d’échanges d’informations, un contrôle des trafics plus rigoureux, ainsi qu’une coopération judiciaire.  Elle a insisté sur le fait que ce combat ne relevait pas de la seule responsabilité des pays pauvres, dont une partie de la population vit de ces trafics, mais de l’ensemble de la communauté internationale.  Elle a invité les pays développés à apporter une assistance technique et sanitaire aux pays en développement, afin de les aider à mettre en place les structures adéquates pour lutter contre les trafics, mais aussi contre ses conséquences sur la santé de leur population.  Une telle coopération passe par des programmes de formation, des plans de lutte contre les récoltes illicites et un renforcement de la coopération sanitaire.


Mme Al Shamisi a en outre déclaré que les Émirats arabes unis oeuvraient à l’éradication du trafic de stupéfiants dans le cadre de sa stratégie nationale de développement et des mesures législatives fermes qu’ils ont prises pour punir les auteurs: adoption de lois criminalisant le trafic et la consommation; création d’une base de données; programmes de formation; renforcement des compétences de la police, notamment au frontières, pour lutter contre les trafics; renforcement des capacités des forces de sécurité pour lutter contre la production; mesures législatives contre les activités connexes telles que le blanchiment de l’argent; campagnes de sensibilisation au grand public sur les aspects sanitaires et sociaux de la consommation de stupéfiants; et ratification de conventions internationales.


M. SAEED (Soudan) a estimé qu’il fallait intensifier les efforts de coopération et les partenariats pour mettre un terme à la criminalité transnationale organisée et il s’est félicité à cet égard des résultats du onzième Congrès mondial qui s’est tenu à Bangkok.  Le Soudan consent des efforts importants pour mettre en œuvre les instruments nationaux et internationaux de lutte contre la traite des organes humains et la corruption, a indiqué le représentant.  Celui-ci a insisté sur la nécessité d’accorder les ressources nécessaires au bon fonctionnement de l’Office des Nations Unies contre le crime et la drogue.  Il a précisé que son pays est utilisé comme pays de transit par les trafiquants de drogues.  Pour y mettre un terme, nous devons intensifier notre coopération à tous les niveaux y compris avec les représentants de la société civile.


Mme FLORENCE CHENOWETH, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), rappelant qu’en matière de lutte contre la criminalité organisée et le trafic de drogue, l’intervention de la FAO se situe au niveau de la définition de programmes de développement alternatif pour les États producteurs, a souligné l’importance d’une approche stratégique et coopérative des États, afin d’intégrer la question de la drogue dans les objectifs poursuivis par les organismes nationaux et internationaux dédiés au développement.


À ce titre, elle a fait part de l’intention de la Commission européenne de financer deux ateliers internationaux, qui seront chargés d’établir des réseaux et de coordonner les efforts des Etats participants.  Ces ateliers seront animés conjointement par la FAO et par l’Agence de coopération technique allemande (GTZ).


Le premier atelier, qui aura lieu du 27 au 31 mars 2006 à Munich, réunira en priorité les États qui ont déjà accumulé une expérience importante en matière de développement alternatif.  Les participants devront tendre vers une meilleure compréhension des points communs entre les programmes de développement conventionnel et alternatif et identifier des possibilités de partenariat entre les acteurs impliqués dans le domaine du développement et ceux qui s’attachent au contrôle des drogues.


Le deuxième atelier, qui se tiendra en 2007, verra la participation de pays et d’organismes engagés dans les actions de contrôle de la drogue et visera à réfléchir à l’intégration pleine et entière des enjeux de la production de drogue dans les programmes de développement alternatif.


La représentante de la FAO a espéré que ces ateliers aideront les pays à préparer leurs contributions aux discussions techniques qui auront lieu sur le développement alternatif, dans le cadre de la Commission sur les stupéfiants et lors de l’Assemblée générale des Nations Unies.


M. GUSTI AGUNG WESAKA PUJA (Indonésie) a déclaré que cette réunion prend une importante particulière en raison des attentats odieux de Bali qui se sont produits récemment.  Nous remercions la communauté internationale pour son soutien qui a eu un effet positif sur l’unité du pays.  En même temps, cet attentat nous a montré clairement la nécessité de la coopération internationale pour lutter contre la criminalité transnationale organisée.  Le représentant a relevé que malgré les lois en vigueur dans les pays, les terroristes avaient été en mesure d’unir leurs efforts grâce aux technologies de l’information et des communications, créant ainsi un empire qui s’alimente de la traite des être humains, du trafic de drogues, du blanchiment de l’argent, de la corruption ainsi que d’une cohorte de maux sociaux.  Dans le même temps, les États membres continuent d’éprouver des difficultés à coopérer en matière d’échange d’informations, de mise en œuvre des mesures d’extradition, de formation et d’application de la loi.  L’Indonésie, a ajouté le représentant, est fermement engagé en faveur de la coopération qui est le seul moyen de démanteler les réseaux terroristes.


L’Indonésie est signataire de la Convention sur la criminalité transnationale organisée et de ses deux Protocoles ainsi que de la Convention contre la corruption.  Toutefois, même si nous prenons les mesures nécessaires à la ratification de ces instruments, la réalité est que leurs dispositions sont déjà mises en œuvre de manière habituelle en Indonésie.  La Convention exige la collaboration des États pour combattre les activités criminelles.  Le représentant a indiqué qu’en 2004, un Plan d’action national sur cinq ans avait été élaboré pour lutter contre la criminalité, tandis que deux équipes anticorruption avaient été créées.  Comme signe de son engagement à éliminer le trafic de drogues, l’Indonésie ne figure plus sur la liste des pays ne coopérant pas.  Avec l’Australie, le pays a mis en place le Centre de Jakarta pour la coopération en matière de répression.


M. ISAAC BIRUMA SEBULIME (Ouganda) a apporté son soutien au constat du Directeur exécutif de l’ONUDC, aux termes duquel l’Afrique n’était pas en mesure de lutter contre les conflits, la criminalité, la violence et la corruption, compte tenu de son état de relative faiblesse.  Il a estimé que la solution résidait cependant dans l’accroissement de l’aide apportée par la communauté internationale et par les partenaires de l’Afrique en matière de développement, à travers des initiatives nationales et régionales, telles que l’Institut africain pour la prévention du crime et le traitement des délinquants (UNAFRI).


Il a par ailleurs indiqué que le Gouvernement ougandais avait adopté une loi antiterroriste, entrée en vigueur en 2002, pour assurer la sécurité du pays.  Celle-ci vise à poursuivre les auteurs de crimes terroristes et à apporter des compensations aux victimes.  Dans cette perspective, une étude a été menée, en partenariat avec les Ministères de la justice et de l’intérieur, pour assurer une couverture judiciaire complète sur l’ensemble du territoire.  Le Gouvernement projette en outre d’augmenter le nombre de tribunaux, de procureurs généraux, de magistrats et de juges.  Il dispense également une formation aux forces de police, afin d’améliorer leur capacité à réagir aux crimes violents et à prendre en charge les victimes, ce qui tend à renforcer le confiance de la population dans leur police, a-t-il souligné.


MME PAULETTE BETHEL (Bahamas) a expliqué que son pays est un pays de transit en raison de sa situation géographique entre les pays de provenance situés au sud et les pays de destination situés au nord.  Par conséquent, les Bahamas ont connu une augmentation certaine du taux de criminalité qui s’est également accompagné du trafic de petites armes et d’armes légères.  Ce lien mortel menace notre société et notre développement socioéconomique.  Nous avons répondu à ces menaces à tous les nivaux et sommes pleinement engagés au plan international dans la lutte contre les stupéfiants en étant partie à tous les instruments juridiques internationaux.  La coopération internationale est l’outil le plus efficace dont nous disposons en particulier pour les États aux économies en transition.  À cette fin nous appelons tous les États à mettre en œuvre la résolution du Conseil économique et social sur l’aide à fournir aux États touchés par le trafic de drogues.  Nous leur demandons également de continuer à mettre en oeuvre une approche équilibrée qui vise l’offre et la demande.


La représentante a par ailleurs précisé que l’action collective au niveau régional avait permis aux pays de la région de devenir de réels acteurs en affrontant le phénomène du trafic de drogues.  Sur le plan national, a ajouté la représentante, nous avons établi un régime législatif complet pour criminaliser les drogues psychotropes, faciliter la coopération internationale et prévenir le blanchiment de l’argent.  Les Bahamas consacrent 12% de leur budget national à leur sécurité nationale ce qui a pour effet d’exercer des pression sur notre budget national.  L’adoption de notre Plan antidrogue pour la période de 2004 à 2009 a donné un coup de fouet aux efforts de coordination de nos activités.  Les Bahamas disposent également d’accords de coopération bilatéraux avec ses voisins afin d’accroître ses capacités nationales par le biais notamment de l’Opération Bahamas et Turc et Caïques qui fait figure de modèle de coopération dans la région.


M. OUNSENG VIXAY (République démocratique populaire lao) a déclaré que, cinq ans après le lancement du Plan national stratégique sur une approche équilibrée dans l’élimination de l’opium au Lao, en partenariat avec l’ONUDC, les résultats étaient concluants, en particulier sur le plan de l’offre de stupéfiants.  Entre l’an 2000 et mai 2005, les dix provinces du pays et une zone économique spéciale ont été déclarées exemptes de toute production d’opium.  Il reste cependant beaucoup à faire pour parvenir à éliminer totalement les cultures illicites, a-t-il souligné, ajoutant que pour réduire, en outre, la demande de drogue, un programme stratégique de trois ans (2006-2009) a été adopté, en partenariat avec l’ONUDC.  Celui-ci vise à mettre en œuvre des efforts de développement économique à long terme, centré sur l’amélioration des moyens de subsistance et, partant, sur la réduction de la pauvreté des anciens cultivateurs de pavot.  Le plan vise également les 20 000 usagers de drogue, qui bénéficieront d’un traitement global et d’un programme de réhabilitation.  Une campagne de prévention est également prévue à l’adresse des jeunes gens.  Enfin, un renforcement de la répression devrait porter sur la production et le trafic de drogues.


M. Vixay a en outre souligné les problèmes persistants en matière de criminalité urbaine, du fait du statut de pays de transit du Lao pour les trafiquants de stimulants de type amphétamines. Il a ainsi indiqué que les conséquences néfastes sur le développement socioéconomique du pays étaient particulièrement visibles dans les quatre provinces du sud, où le nombre de jeunes dépendants de ces stimulants est en forte augmentation.  La stratégie mise en œuvre passe par le lancement d’une campagne d’information, le renforcement de l’application de lois répressives et une coopération approfondie avec les pays voisins du Lao, a-t-il précisé.


M. SERHAT AKSEN (Turquie) a expliqué que son pays avait adopté un nouveau code pénal le premier juin 2005, qui comprend une définition explicite de la traite des êtres humains et qui prévoit des peines d’emprisonnement de 8 à 12 ans.  En 2002, une équipe spéciale pour lutter contre la traite des êtres humains a été mise en place.  La corruption a également gagné du terrain au cours des dernières années.  La Turquie est un des premiers pays de l’Union européenne à avoir signé la Convention sur la corruption et achèvera prochainement la préparation de ses instruments de ratification.  L’abus des drogues constitue également un problème de taille dans la mesure où il a atteint un record chez les jeunes.  En raison de sa situation géographique, la Turquie est touchée par l’arrivage de drogues en provenance de l’Asie du Sud-Ouest à destination de l’Europe ainsi que par le trafic illicite de précurseurs chimiques et de drogues de synthèse en provenance d’Europe et à destination du Moyen-Orient.


Le représentant a expliqué que la stratégie de son pays reposait sur la coopération régionale et internationale.  Le pays est également partie ou signataire des textes internationaux.  La Turquie a établit il y a cinq ans l’Académie internationale turque contre la drogue et la criminalité transnationale organisée qui a depuis, fait ses preuves.  L’Académie fonctionne comme un centre d’information et un forum de consultation.  Jusqu’à présent 902 policiers de 49 pays d’Asie centrale, de la région de la mer Noire, des Balkan, du Caucase et d’Afrique en ont bénéficié.  De plus, la Turquie continue de fournir une aide à divers pays dans le but de renforcer les capacités de répression et de réduire la demande.  Elle a pris une part active dans la mise en œuvre de l’Initiative de Paris visant à identifier les faiblesses et les défauts des stratégies de prévention du trafic de drogues en provenance d’Afghanistan.


Mme MARIA ANGELA HOLGUIN CUELLAR (Colombie) a déclaré que son pays avait accompli de grands progrès dans l’élimination des cultures de coca, aidé en cela par l’ONUDC et ses programmes de développement alternatif.  Une aide financière internationale est cependant nécessaire pour renforcer ces stratégies, qui se révèlent efficaces non seulement pour réduire la production de stupéfiants, mais aussi pour diminuer la pauvreté dans les zones rurales, a-t-elle souligné.


Mme Holguin Cuellar a en outre indiqué que le Gouvernement colombien avait encouragé des programmes de substitution, qui favorisent des cultures respectueuses de l’environnement et l’écotourisme.  Ces programmes ont porté sur 36 500 familles, soit 365 000 hectares.  Ils ont été soutenus par des contributions du secteur privé national et de la communauté internationale.


Elle a conclu que d’autres initiatives innovantes devraient être favorisées, à la fois par les mécanismes financiers internationaux et par l’accès au microcrédit, mais également par l’accès de ces productions aux marchés internationaux, afin d’assurer l’élimination de la pauvreté à long terme.


M. LEO MERORES (Haïti) a lui aussi expliqué que son pays, en raison de sa situation géographique, de la précarité de sa situation socioéconomique et de l’absence d’un corps de police totalement effectif est devenu un lieu de passage idéal des organisations criminelles pour l’acheminement de leurs marchandises.  Dans ce contexte, le Gouvernement intérimaire a adopté une série de mesures visant le renforcement de la police d’Haïti, la réforme judiciaire, la lutte contre la corruption et le blanchiment de l’argent.  Il a lancé une stratégie de transition pour la consolidation de la police.  Au regard de la réforme judiciaire, il s’agit de combattre l’impunité, de promouvoir l’indépendance de l’appareil judiciaire, de réhabiliter les infrastructures et d’encourager les femmes dans les processus de prise de décision.


En dépit de l’arrestation de nombreux trafiquants notoires en 2004 et en 2005, a expliqué le représentant, il est très difficile de lier ce fait à la diminution des saisies de drogues constatée au cours de ce dernier mois.  La police nationale est toujours dépourvue de moyens nécessaires pour contrôler les 1 200 kilomètres de côtes.  Par ailleurs, le nombre de policiers à la Brigade de lutte contre le trafic de stupéfiants, bien que stable, est nettement insuffisant.  Il y a cependant lieu de constater une meilleure coordination entre les différentes unités impliquées dans la lutte contre le trafic de drogues.  Ceci s’est traduit par la signature d’un Protocole d’entente entre les douanes et la direction centrale de la pharmacie pour un meilleur contrôle des produits chimiques.  La ratification, en avril 2005, de la Convention interaméricaine contre les armes à feu procède également de la même logique.


M. ALHAJI BELLO LAFIAJI (Nigéria) a déclaré que si son pays n’était pas un pays producteur (à l’exception du cannabis), il était utilisé comme pays de transit pour les drogues venant d’Amérique latine et destinées aux pays consommateurs d’Europe et des États-Unis.  Il subit ainsi les conséquences du crime organisé.  Le Gouvernement nigérian a pris en compte ce problème, en lançant une campagne nationale de répression du trafic de drogue, ainsi qu’en appuyant les efforts de l’agence nigériane de répression en matière de drogues (NDLEA), dont les résultats en termes de saisie de stupéfiants ne sont pas négligeables, a-t-il souligné.  


Le succès de ces actions a cependant conduit les trafiquants à passer par les pays voisins du Nigeria, c’est pourquoi le pays a engagé en 2001 une coopération régionale, dans le cadre du programme d’opérations conjointes de l’Afrique occidentale (WAJO), a-t-il indiqué.  Ce programme consiste principalement en des échanges d’informations et en des opérations transfrontalières.  Prenant également conscience de l’importance de bien former les fonctionnaires participant à ces opérations, un centre de formation international a été créé.  Le soutien de l’ONUDC a permis de dispenser des enseignements variés, portant notamment sur l’informatique, au bénéfice de plusieurs États africains, a-t-il précisé.


M. GILL (Inde) a soutenu l’approche intégrée adoptée par l’Office des Nations Unies contre le crime et la drogue et l’a encouragé à poursuivre son processus de réforme opérationnelle.  Il est devenu en effet urgent de replacer la lutte contre la criminalité et les drogues dans un contexte plus large de développement.  Le représentant a établi un lien entre la criminalité transnationale organisée et le terrorisme, le blanchiment de l’argent, le trafic illégal des armes et la traite des êtres humains ainsi que les mouvement illégaux de produits chimiques ou biologiques.  Passant à la situation de son pays, le représentant a expliqué que 80 000 personnes étaient décédées à la suite d’attaques terroristes en Inde.  Nous estimons que le renforcement de la coopération internationale est essentiel pour lutter contre le terrorisme et à nos yeux, les Nations Unies sont l’institution idoine pour le faire.  En sa qualité de pays chef de file pour ce qui est de l’élaboration de la Convention contre le terrorisme international, nous nous félicitons de la décision de l’Assemblée générale de conclure les négociations au cours de cette session.


Le représentant a dit accueillir avec satisfaction la Déclaration de Bangkok adoptée lors du onzième Congrès sur la prévention du crime et la justice pénale et notamment le fait que les pays sont encouragés à coopérer en matière d’extradition et d’aide juridique mutuelle.  Celui-ci a également précisé que son pays prépare ses instruments de ratification lui permettant de ratifier à la Convention sur la criminalité transnationale organisée.  L’Inde a par ailleurs conclu plusieurs accords bilatéraux avec divers pays en matière d’échange d’informations, d’extradition, d’aide juridique et de lutte contre la criminalité cybernétique.  Par rapport au trafic de drogues, le représentant a rappelé qu’en 2005, 200 millions de personnes avaient consommé des drogues illégales au moins une fois au cours des 12 dernier mois.  Les efforts nationaux seuls ne peuvent pas régler le problème de la drogue.  La coopération régionale, bilatérale et internationale est indispensable.


M. ARJUN BAHADUR THAPA (Népal) a indiqué que le Gouvernement de son pays était déterminé à lutter contre la corruption.  Il a ainsi lancé un plan national orienté vers ce problème et a donné tout pouvoir aux institutions nationales pour prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher les actes de corruption, a-t-il déclaré, ajoutant que la bonne gouvernance constituait l’un des cinq piliers du plan national quinquennal de développement du Népal.


M. Thapa a en outre indiqué que son pays s’était engagé dans une lutte contre le terrorisme aux niveaux national, régional et international, notamment en étendant sa coopération au Comité contre le terrorisme du Conseil de sécurité et à la Branche de prévention du terrorisme de l’ONUDC.


M. TUVIA ISRAELI (Israël) a dit partager les préoccupations que suscite le trafic de drogues.  Israël prend une part active à la lutte contre ce fléau.  Convaincu de la nécessité de la coopération internationale dans ce domaine, Israël est partie à diverses conventions et traités sur les drogues psychotropes.  Depuis janvier 2004, Israël est membre de la Commission des stupéfiants des Nations Unies et il est pleinement déterminé à mettre en œuvre le plan sur dix ans consacré à la lutte contre ce phénomène.  Le trafic de drogues est une menace stratégique majeure.  Au Moyen-Orient et dans le monde, les groupes terroristes ont recours aux réseaux de trafiquants de drogues pour mener à bien leurs activités.  Ce phénomène exige que nous déployions des efforts concertés, que nous utilisions nos ressources de manière plus efficace et que nous collaborions dans le domaine de la répression.


Nous réalisons que la lutte contre le trafic de drogues exige une coopération internationale et régionale et souhaitons collaborer plus étroitement avec nos voisins arabes, a déclaré M. Israeli.  Nous souhaitons que la réunion régionale de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime qui sera organisée à la fin de 2005 permette d’accroître une telle coopération.  Sur le plan national, nos efforts de lutte contre le trafic des stupéfiants partent du principe que ce phénomène est source de violence et nous développons des programmes de prévention, de sensibilisation et de réhabilitation.


M. MU’TAZ HYASSAT (Jordanie) a déclaré que la lutte contre la criminalité organisée, le terrorisme, le blanchiment de l’argent et le trafic d’êtres humains exigeait une coopération internationale renforcée.  Il a indiqué qu’en matière de lutte contre la corruption, la Jordanie poursuivait la mise en œuvre de mesures draconiennes.  Un organisme indépendant a notamment été créé pour coordonner le travail des différents organes concernés, en vue d’établir une stratégie globale de lutte contre ce phénomène.


Estimant en outre que la lutte contre le trafic de drogue passait à la fois par des actions de prévention et de réhabilitation, le représentant a précisé qu’une campagne de sensibilisation avait été lancée, en partenariat avec les Conseils nationaux de la jeunesse et de la famille et la société civile, pour créer des programmes destinés à alerter les jeunes des dangers de l’usage de drogues.  Sur le plan sanitaire, une coordination a été engagée entre le Ministère de la santé et le Ministère des affaires sociales pour élaborer des programmes de réinsertion des toxicomanes.


Mme WARIF-HALABI (République arabe syrienne) a déclaré que le fléau du trafic de drogues et de la criminalité est le plus grand à l’heure actuelle et exige toute l’attention de la communauté internationale.  La République arabe syrienne a adhéré à tous les textes internationaux visant à lutter contre le trafic des drogues.  Elle a passé des accords bilatéraux de coopération en matière d’échange d’information tandis que le gouvernement a intensifié ses efforts sur le plan national pour lutter contre la consommation de stupéfiants chez les jeunes.  Nous disposons de centres de traitement et de réhabilitation des toxicomanes.  Nous ne sommes ni un pays de transit ni un pays producteur et nous déployons tous les efforts pour lutter contre ce fléau.  Nous avons adhéré à la Convention sur la criminalité transnationale organisée et la Convention contre la corruption.  Nous sommes également liés par des accords bilatéraux avec la majorité des États arabes et nous efforçons de renforcer la coopération technique sous toutes ses formes.  Enfin, nous appelons à l’accroissement des ressources dévolues à l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime.


M. FERMIN TORO JIMENEZ (Venezuela) a déclaré que son pays considérait le trafic de drogues comme un crime contre l’humanité - crime qui frappe, de surcroît, les couches les plus vulnérables de la société.  C’est pourquoi le traitement de ce fléau relève d’une responsabilité internationale et exige une vision globale et équilibrée, a-t-il déclaré.  Si des mécanismes bilatéraux et internationaux doivent renforcer les réponses immédiates que le Gouvernement apporte à ce défi, il a estimé qu’aucun accord de coopération en matière de lutte contre le trafic de drogues ne pouvait aller à l’encontre des principes inscrits dans la Charte des Nations Unis, relatifs à l’intégrité territoriale et à la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État.


Il a par ailleurs annoncé que les saisies de drogues enregistrées cette année dépassaient déjà largement celles de 2004.  Malgré les succès rencontrés, il a cependant dénoncé le comportement du Gouvernement américain, qui avait, selon lui, pour objectif de saper le crédit du Gouvernement du Venezuela.  Il a déclaré qu’aucun État ne pouvait s’arroger le droit de définir de manière unilatérale les critères selon lesquels un pays est efficace dans sa lutte contre le trafic de drogues, ni ne pouvait légitimement engager des mesures de coercition contre un État soi-disant inefficace.


Le Gouvernement vénézuelien a ainsi été conduit, le 8 août 2005, à interrompre sa coopération avec l’Agence de lutte contre la drogue américaine (DEA).  Souhaitant cependant rétablir ces relations dans un cadre renouvelé, il a engagé, par le biais de son Ministère de l’intérieur et de la justice, des négociations avec l’Ambassade des États-Unis en vue d’élaborer un nouvel accord.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.