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AG/SHC/3814

LA COMMISSION SOCIALE ET HUMANITAIRE OUVRE SES TRAVAUX DANS UN CONTEXTE MARQUÉ PAR DES INÉGALITÉS CROISSANTES ENTRE PAYS ET AU SEIN DES PAYS

03/10/05
Assemblée généraleAG/SHC/3814
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

1ère et 2ème séances - matin et après-midi


LA COMMISSION SOCIALE ET HUMANITAIRE OUVRE SES TRAVAUX DANS UN CONTEXTE MARQUÉ PAR DES IN É GALIT É S CROISSANTES ENTRE PAYS ET AU SEIN DES PAYS


La Commission des affaires sociales, humanitaires et culturelles (Troisième Commission) a entamé ce matin ses travaux qui s’achèveront le 23 novembre prochain.  La Commission devra faire des recommandations à l’Assemblée générale sur la situation sociale dans le monde et celle des droits de l’homme.


Même si la pauvreté et l’analphabétisme ont reculé dans de nombreuses régions du monde, ces progrès se trouvent éclipsés par une inégalité croissante entre pays et au sein même des pays, a expliqué le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. José Antonio Ocampo.  Celui-ci a ajouté que près d’un travailleur sur quatre vivait en 2003 avec moins d’1 dollar par jour.  Devant la hausse du chômage, l’emploi informel augmente tandis que le fossé grandissant entre travailleurs qualifiés et non qualifiés, entre économie formelle et informelle n’a fait que contribuer à accentuer les inégalités dans le monde.


M. Ocampo a admis qu’il était difficile de ne pas associer la hausse des inégalités aux réformes économiques mises en place il y a deux décennies.  Avec la mise en place des programmes d’ajustement structurel, le chômage, les écarts de salaires et une protection sociale inadaptée sont apparus. Le Secrétaire général adjoint a alors plaidé en faveur d’une approche plus vaste qui vise l’élimination de la faim, des bas salaires tout en menant de front un vaste combat contre les inégalités dans l’accès aux soins de santé, à l’éducation, à la sécurité humaine, à l’emploi et à la participation politique.


Ces inégalités sont également à la base de la vulnérabilité des marchés émergents, a insisté M. Jomo Kwame Sundaram, Sous-Secrétaire général au développement économique.  La tendance vers une libération financière n’a pas permis de réaliser les objectifs de développement attendus.  La volatilité des marchés financiers internationaux n’a fait que saper la portée des facilités de financement aux fins du développement et accroître la vulnérabilité des marchés des pays en développement.


Lors du débat général, les pays et groupes régionaux ont insisté sur la nécessité de promouvoir le plein emploi et un emploi décent qui constituent des outils indispensables à la lutte contre la pauvreté.  Pour l’Union européenne, qui a annoncé qu’elle doublera son aide d’ici 2010, l’emploi joue un rôle central dans la lutte contre la pauvreté et la promotion du développement.  La réforme du marché de l’emploi, l’emploi des jeunes, la mobilité de l’emploi, l’accès à une meilleure éducation et à la formation professionnelle, l’égalité entre les sexes et l’égalité de rémunération, tels sont des domaines d’action de l’Union.


D’autres pays comme Madagascar, qui s’exprimait au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), se sont dits préoccupés du retard pris dans la mise en œuvre du Programme d’action adopté lors du Sommet de Copenhague en 1995, la pauvreté se maintenant à des niveaux élevés et les objectifs atteints en matière d’intégration sociale restant inégaux.  Pour le représentant de la Jamaïque qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, les obstacles à la réalisation des objectifs de Copenhague trouvent leurs origines dans les catastrophes naturelles, la pandémie du VIH/sida, les conflits armés, le terrorisme ou encore les inégalités et les mesures coercitives.


En début de séance, la Commission avait adopté son ordre du jour et son programme de travail contenu dans le document portant la cote A/C.3/L.1/ADD.1/Rev.1.


Outre les pays cités, les représentants des pays suivants ont fait des déclarations: Argentine au nom du Groupe de Rio, Chine, Pakistan, Egypte, Cuba et Suisse.


Outre les orateurs cités, Johan Schölvinck, Directeur de la Division des politiques sociales et du développement, Robert Leigh du Programme des Volontaires du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ont a pris la parole.


Le débat général de la Commission sur le développement social se poursuivra demain mardi 4 octobre à 10 heures.


Suite donnée au sommet mondial pour le développement social à la vingt-quatri è me session extraordinaire de l’Assembl é e générale (point 61)


Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux handicapés et à la famille (point 62)


Suite donnée à l’Ann é e internationale des personnes âgées, Deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (point 63)


Documentation:


Rapport du Secrétaire général sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/60/80)


Dans son rapport, le Secrétaire général présente un aperçu des activités marquant le dixième anniversaire du Sommet mondial pour le développement social, qui a été célébré lors de la quarante-troisième session de la Commission du développement social.


Il fait ensuite la synthèse des débats que la Commission du développement social a consacrés à l’examen décennal du Sommet mondial pour le développement social de Copenhague de 1995.


Il fait également état de la « Déclaration à l’occasion du dixième anniversaire du Sommet mondial pour le développement social », que la Commission a adoptée et qui sera soumise à l’Assemblée générale en septembre 2005, en tant que contribution à l’examen de la Déclaration du Millénaire. 


Le Secrétaire général rend, par ailleurs, compte des discussions tenues lors du débat de haut niveau de la Commission, abordant successivement la question des conditions nécessaires au développement social et les enjeux de la pauvreté, de l’emploi de l’intégration sociale, avant de faire état de la suite donnée au Sommet mondial au niveau régional, qui montre que les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs du Sommet ont été inégaux.


Parmi les conclusions auxquelles ces délibérations ont permis d’aboutir et qui seront présentées à l’Assemblée générale, le Secrétaire général mentionne la nécessité de promouvoir:


-        des politiques monétaires et budgétaires axées sur le développement à long terme, plutôt que sur l’allocation optimale des ressources à court terme;

-        des politiques de réduction de la pauvreté favorisant l’équité et l’égalité;

-        des efforts concertés entre les gouvernements, les organisations internationales et la société civile;

-        la bonne gouvernance et l’état de droit;

-        des stratégies tenant compte de la féminisation de la pauvreté;

-        des politiques macroéconomiques intégrant la création d’emplois, dans des conditions d’équité, de sécurité et de dignité;

-        des politiques d’intégration sociale combattant les effets négatifs de la mondialisation sur le développement social et les nouvelles menaces que font peser les réformes dictées par les lois du marché, qui semblent engendrer l’exclusion sociale.


Lettre datée du 5 juillet 2005, adressée au Secrétaire général  par le Représentant permanent de la Jamaïque  auprès de l’Organisation des Nations Unies (A/60/111)


Cette lettre transmet la Déclaration de Doha et le Plan d’action de Doha adoptés par le deuxième Sommet du Sud du Groupe des 77 et de la Chine, qui s’est tenu à Doha du 12 au 16 juin 2005 (voir annexes I et II).


Rapport du Secrétaire général transmettant le Rapport mondial sur la jeunesse 2005 (A/60/61-E/2005/7)


Dans son rapport, le Secrétaire général présente une évaluation  de la mise en œuvre du Programme d’action mondial depuis 1995 dans les domaines d’activités prioritaires. Lors de l’élaboration de ce rapport, le Secrétaire général a prêté une attention particulière à  l’impact inégal de la mondialisation sur les jeunes des deux sexes, l’utilisation des technologies de l’information et des communications et l’accès à ces technologies.  Il est également question des conséquences de la propagation spectaculaire de l’infection au virus de l’immunodéficience humaine chez les jeunes et l’influence de l’épidémie sur leur vie, la participation active de jeunes aux conflits armés, qu’ils en soient les victimes ou les protagonistes, et les problèmes intergénérationnels dans une société vieillissante.


Des recommandations concernant ces questions sont présentées dans la deuxième partie du rapport. La troisième partie du document contient les recommandations finales ayant trait à la politique mondiale en faveur de la jeunesse.


Parmi ces recommandations, le Secrétaire général souligne qu’il faudrait associer les jeunes aux stratégies de réduction de la pauvreté.  De plus, les jeunes des zones rurales devraient être la cible privilégiée des initiatives visant à lutter contre la pauvreté, afin d’endiguer le vaste mouvement migratoire actuel des jeunes vers les villes. Il faut également mener des études quantitatives et qualitatives plus poussées sur les moyens d’atténuer la pauvreté chez les jeunes.


Selon le Secrétaire général, il faut chercher sans délai à éviter que la fracture numérique qui sépare pays développés et pays en développement ne s’accentue chez la génération montante. Il faut s’employer à maintenir la tendance positive en faveur de la réalisation de l’égalité des sexes dans le système éducatif, puis dans l’emploi et  prendre conscience de l’importance des enseignants et des formateurs dans la perspective d’une éducation de qualité pour tous. Les pouvoirs publics sont invités à mettre en place ou en œuvre des systèmes de validation de l’apprentissage non scolaire pour les jeunes.


Le Secrétaire général insiste également sur la participation des jeunes à la préservation de l’environnement.  Par ailleurs, il recommande que l’aménagement urbain et le développement rural prennent  en compte les besoins de la jeunesse en matière de loisirs de manière à offrir aux jeunes une gamme variée d’activités bénévoles et de possibilités constructives.


Dans le domaine de la santé,  il recommande la mise en œuvre de programmes et de politiques pluridisciplinaires et de ne pas se limiter au secteur sanitaire. Le personnel soignant devrait recevoir une formation spécifique afin d’être mieux à même de communiquer avec les jeunes.  Les gouvernements doivent aider les jeunes à accéder plus facilement aux informations sur la santé, aux services sanitaires et aux services de santé en matière de sexualité et de procréation.


Par ailleurs, une approche plus globale de la politique de lutte contre la drogue devrait imposer davantage de restrictions à la commercialisation du tabac et de l’alcool et mettre l’accent sur des mesures de réduction de la demande qui séduisent les jeunes.  Il faut élaborer des stratégies spéciales pour les jeunes particulièrement exposés à la toxicomanie, ce qui englobe les jeunes issus de milieux défavorisés, les réfugiés et les déplacés, les toxicomanes se droguant par voie intraveineuse et les travailleurs du sexe.


L’étude de la situation sur le plan de l’égalité des sexes doit figurer dans toutes les stratégies adoptées.  Il faut que les gouvernements promulguent et appliquent des lois protégeant les filles et les jeunes femmes de toutes les formes de violence.  Les gouvernements et les organisations internationales et non gouvernementales doivent faire en sorte que les filles et les jeunes femmes aient accès à la formation, à l’information et aux médias dans les domaines sociaux, culturels, économiques et politiques, et qu’elles aient les moyens d’exprimer leur opinion.


Il ressort du rapport que la jeunesse actuelle doit faire face à des problèmes beaucoup plus complexes que ceux de la génération précédente. Le Secrétaire général propose ainsi une série de recommandations en vue de l’adoption d’une politique mondiale en faveur de la jeunesse. Ainsi, les États devraient élaborer des politiques globales et intégrées en faveur des jeunes. En outre, dans le cadre du suivi du Programme d’action, il faut aussi accorder une attention particulière aux besoins spéciaux des groupes de jeunes défavorisés, notamment les handicapés, les migrants et les autochtones.


Disposer d’un ensemble d’indicateurs vérifiables, dont certains pourraient être extraits des objectifs du Millénaire pour le développement ayant trait à la jeunesse, permettrait de mieux mesurer les progrès qui seront accomplis à l’avenir en faveur des jeunes, suggère aussi le Secrétaire général.  À sa soixantième session, l’Assemblée générale pourrait envisager de charger le Secrétariat d’élaborer de tels indicateurs.


L’Assemblée générale pourrait aussi envisager d’adopter officiellement les cinq nouvelles questions importantes abordées dans le présent rapport et les ajouter aux priorités du Programme d’action mondial. Elle pourrait inviter les organismes du système des Nations Unies à mettre en œuvre des arrangements interinstitutions destinés à favoriser les synergies entre les diverses activités entreprises au sein du système.


Enfin, l’Assemblée générale pourrait inviter les États Membres à faire en sorte que les jeunes se joignent aux délégations officielles qui assisteront aux séances spéciales de l’Assemblée générale organisées lors de sa soixantième session pour marquer le dixième anniversaire du Programme d’action mondial pour les jeunes (2005). Il conviendrait de s’appuyer sur cette expérience pour assurer une large participation à la commémoration du dixième anniversaire du Programme d’action mondial.


Rapport du Secrétaire général sur le suivi de l’Année internationale des Volontaires (A/60/128)


Le Secrétaire général examine dans son rapport les progrès accomplis depuis l’Année internationale des Volontaires.  Celle-ci, qui a été décidée par une résolution de l’Assemblée générale, dans le but de valoriser la contribution du volontariat à la résolution des problèmes du monde, a eu lieu en 2001.


Les progrès étudiés sur la période 2001-2005 portent sur:


-        la reconnaissance par le public du phénomène du volontariat;

-        la promotion auprès des groupes les plus larges de la société du volontariat;

-        la facilitation de la démarche grâce à la création et au renforcement d’infrastructures humaines et matérielles;

-        la constitution de réseaux, notamment par le biais du portail Internet du volontariat mondial;

-        l’intégration du volontariat dans les mentalités;

-        la prise en compte de l’action des volontaires dans les forums internationaux;

-        la sensibilisation du rôle et de l’apport des volontaires au sein du système des Nations Unies.


En conclusion, le Secrétaire général indique que, quatre ans après la fin de l’Année internationale des Volontaires, la dynamique engagée continue de stimuler un puissant élan en faveur du volontariat.  La sensibilisation est croissante dans de nombreux pays, ce qui devrait se traduire par un nombre accrû de volontaires.  Les États, les médias et le secteur privé affichent de plus en plus leur soutien au volontariat.  Des infrastructures sont mises en place pour le favoriser, à la fois sur le plan des ressources humaines nécessaires pour recruter, former et soutenir les volontaires et sur le plan des structures matérielles destinées à soutenir et renforcer ces activités.  Le cadre législatif vient de plus en plus à l’appui du volontariat et la contribution que cette démarche apporte aux individus et aux sociétés dans leur ensemble est de plus en plus reconnue.  La situation est cependant moins favorable dans les pays les moins avancés ou en transition, tandis qu’elle est encourageante en Amérique latine et en Europe orientale.


Le Secrétaire général présente ensuite un certain nombre de recommandations que l’Assemblée générale souhaitera peut-être étudier:


Les efforts devraient être intensifiés pour accroître la reconnaissance du travail des volontaires, à la fois par l’élaboration par les États de cadres adaptés, par la sensibilisation des pays donateurs et par la promotion des emplois que le volontariat est susceptible de procurer au secteur privé.


Les États pourraient soutenir les recherches sur le volontariat dans les pays en développement, notamment sous l’angle économique.


La promotion pourrait être intensifiée. En particulier, les liens entre le volontariat aux niveaux national et local et les efforts visant à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement devraient être mis en lumière.


Les États pourraient mener une réflexion, en consultation avec la société civile, sur la nature des infrastructures permettant le plus efficacement de renforcer le potentiel du volontariat dans leur pays. Le système des Nations Unies pourrait également contribuer à la création des infrastructures favorables au développement du volontariat.


Les États pourraient faciliter l’engagement de toutes les catégories de la population au volontariat, au-delà des jeunes.


Enfin, l’Assemblée générale voudra peut-être envisager de célébrer le dixième anniversaire de l’Année internationale des Volontaires, afin de dresser le bilan des progrès accomplis, de se réjouir des succès obtenus et d’évaluer les difficultés restantes.


Rapport du Secrétaire général intitulé Analyse et évaluation mondiales des plans
d’action nationaux en faveur de l’emploi des jeunes (A/60/133)


Le rapport contient une analyse et une évaluation mondiales des plans d’action nationaux en faveur de l’emploi des jeunes.


La section II du rapport présente un aperçu des difficultés relatives à l’emploi des jeunes et replace cette question dans le contexte de la Déclaration du Millénaire, notamment des objectifs connexes de la communauté internationale relatifs au développement et à la sécurité collective. La section III offre une analyse et une évaluation de 39 plans d’action nationaux, ou rapports d’étape, en faveur de l’emploi des jeunes. On y trouvera une analyse des orientations en matière de politiques et de programmes de ces plans d’action, ainsi que des procédés qui ont été utilisés pour élaborer ces plans. La section IV tire de cette analyse un ensemble de conclusions, et la section V formule pour conclure plusieurs recommandations relatives au rôle que peut jouer le Réseau pour l’emploi des jeunes, constitué à l’initiative du Secrétaire général, en tant que mécanisme de renforcement des échanges entre pairs, de soutien et d’évaluation servant de catalyseur à la prise


Le Secrétaire général formule une série de recommandations que l’Assemblée générale souhaitera peut-être examiner.  Il recommande d’encourager les pays ayant préparé des examens et des plans d’action nationaux relatifs à l’emploi des jeunes à s’acheminer vers la mise en œuvre et d’encourager ceux qui ne l’ont pas fait à préparer des plans d’action nationaux.  Le Secrétaire général recommande d’encourager les gouvernements à élaborer leurs plans d’action nationaux dans le cadre d’une collaboration entre le gouvernement, les représentants des organisations de jeunes, d’employeurs et de travailleurs et de la société civile.  Il leur recommande d’intégrer leurs plans d’action dans les documents relatifs au développement en général et dans les documents stratégiques de réduction de la pauvreté.


Il  recommande également d’encourager les gouvernements à élaborer de nouveaux indicateurs permettant de dégager des orientations afin de contrôler et d’évaluer les progrès réalisés dans l’application des plans d’action nationaux.  Il recommande que le Réseau pour l’emploi des jeunes coordonne les travaux de ses principaux partenaires en vue d’établir un indicateur plus adapté qui prenne en compte non seulement les jeunes en situation de chômage déclaré, mais aussi les jeunes en formation, sous-employés, travaillant dans le secteur informel ou ayant complètement abandonné le marché de l’emploi.


Le Secrétaire général recommande également d’encourager  les États Membres à considérer l’emploi des jeunes comme faisant partie intégrante de leurs stratégies relatives au développement et à la sécurité collective. Cet engagement doit être considéré comme le fondement de la réalisation des autres objectifs du Millénaire pour le développement


Parmi les autres recommandations, figurent le renforcement du  Groupe consultatif du Réseau pour l’emploi des jeunes afin que ses organisations constitutives puissent, outre leur rôle consultatif général, appuyer plus activement l’élaboration et l’application des plans d’action nationaux au niveau des pays.  Les États Membres sont aussi appelés à fournir des ressources additionnelles en vue de renforcer et d’élargir les activités du Réseau pour l’emploi des jeunes aux niveaux national, régional et international.


Rapport du Secrétaire général sur le rôle des coopératives dans le développement social (A/60/138)


Dans son rapport, le Secrétaire général souligne la reconnaissance, à l’intérieur et à l’extérieur du système des Nations Unies, de la contribution des coopératives à l’élimination de la pauvreté et à l’amélioration de l’intégration sociale.  Le chapitre II examine comment les coopératives contribuent à la création d’emplois productifs et au renforcement de l’intégration et de la cohésion sociales.  Il présente aussi les résultats d’une enquête effectuée par les États Membres et des organisations coopératives faîtières, à qui il a été demandé d’exprimer leur point de vue sur le rôle des coopératives dans l’éradication de la pauvreté.  Le chapitre III examine les principaux défis auxquels sont confrontées les coopératives.


Le Secrétaire général recommande de promouvoir la participation accrue des coopératives et de leurs organisations faîtières à l’action menée en vue de réduire la pauvreté; de réviser, modifier ou adopter une législation, notamment des directives et des procédures administratives, afin d’encourager la croissance et la pérennité des coopératives et de leurs organisations faîtières dans un environnement socioéconomique en mutation rapide; étendre et élargir l’audience des coopératives auprès des populations pauvres, notamment pour les sociétés coopératives établies en milieu rural ou dans le secteur agricole; et promouvoir la participation des femmes et des groupes vulnérables aux activités des coopératives dans tous les secteurs.


Le Secrétaire général recommande aussi d’adopter et appuyer des programmes visant à faciliter l’accès des coopératives aux technologies et à renforcer leurs capacités en améliorant les compétences de leurs membres.  Il a aussi recommandé de créer un environnement politique, social et économique propre à assurer et à protéger les principes d’autonomie et de démocratie des coopératives, tout en leur offrant des chances égales en tant que fournisseurs compétitifs de biens et de services pour les pouvoirs publics et le secteur privé.


Rapport du Secrétaire général sur la suite donnée à l’Année internationale de la famille et à la célébration de son dixième anniversaire (A/60/155)


Dans son rapport, le Secrétaire général présente la synthèse des récentes politiques et stratégies mises en œuvre par 26 gouvernements en faveur d’un renforcement et d’une responsabilisation de la famille dans leur pays.


Il étudie les mesures prises à l’échelon national sur les questions relatives à la famille, en particulier du point de vue de la volonté et de l’engagement politiques, de la coordination nationale, de la révision de la législation, de la collecte des données et des travaux de recherche, de la prestation de services sociaux, de la détection et de la prévention de la violence dans la famille, ainsi que d’autres initiatives et mesures pertinentes.


Il rend également compte de certaines des initiatives prises récemment par le Programme des Nations Unies sur la famille.  Il cite notamment l’actualisation prochaine d’une étude sur les répercussions du VIH/sida sur la famille, devant être publiée au cours du second semestre 2005.


Le Secrétaire général attire en outre l’attention de l’Assemblée générale sur les recommandations suivantes qu’elle souhaite peut-être examiner:


Les gouvernements devraient tirer parti des mécanismes de coordination qu’ils ont mis en place dans le cadre de la célébration du dixième anniversaire de l’Année de la famille, afin de coordonner leurs activités et politiques familiales.


Les programmes, fonds et institutions spécialisées des Nations Unies pourraient prendre en compte la dimension de la famille dans leurs activités et désigner en leur sein un coordonnateur dédié.


Les gouvernements pourraient être encouragés à contribuer au Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour les activités en faveur de la famille.


L’Assemblée générale pourrait permettre au Département des affaires économiques et sociales d’aider davantage les pays qui souhaitent renforcer leurs capacités nationales en matière de politique familiale.  Elle pourrait recommander aux gouvernements d’encourager les travaux de recherche, afin d’intégrer dans leurs politiques des mesures adaptées aux besoins des familles et des différentes générations.


Le Secrétaire général indique enfin qu’un prochain rapport pourrait avoir pour objet de présenter une analyse de la meilleure façon dont les autorités et les politiques gouvernementales peuvent régler les problèmes qui se posent dans les domaines liés aux politiques familiales.


Rapport du Secrétaire général intitulé « Pour que les engagements aient un sens: contribution des jeunes à l’examen des 10 ans d’application du Programme d’action mondial pour la jeunesse à l’horizon 2000 et au-delà » (A/60/156)


Dans son rapport, le Secrétaire général récapitule les idées émises par les jeunes soit au cours des réunions consultatives soit en réaction à l’opuscule intitulé «  Pour que les engagements aient un sens: un guide pour aider les jeunes à évaluer la politique de la jeunesse dans leur pays ».  Ce guide a été publié par le Département des affaires économiques et sociales de l’ONU en 2004 pour faire mieux connaître aux organisations de jeunes et aux jeunes en général les mesures proposées dans le Programme d’action et permettre de recueillir plus facilement leurs vues sur la question.


Les réponses que les jeunes ont adressées portent sur leur place dans l’économie mondiale, l’éducation, l’emploi, la mondialisation, leur place dans la société civile, la participation à la prise de décision, les technologies de l’information et des communications, les relations intergénérationnelles, les jeunes face aux risques, la délinquance juvénile, les drogues, le VIH/sida, les conflits, les filles et les jeunes femmes.


Ces réponses, conclut le Secrétaire général, indiquent l’importance que le Programme d’action mondial continue d’avoir dans leurs vies.  En sollicitant des apports à l’établissement du présent rapport, on a suscité un intérêt et un engagement considérables tant au niveau régional qu’au niveau national.  Les organisations de jeunes, les organes intergouvernementaux et les autres parties prenantes sont résolus à faire mieux connaître le Programme d’action mondial et comptent le faire en œuvrant à sa mise en œuvre en collaboration directe avec les États Membres.


Rapport du Secrétaire général sur laMise en œuvre du Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées : vers une société pour tous au XXIe siècle (A/60/290)


Dans son rapport, le Secrétaire général donne des informations sur les activités que 26 gouvernements et 14 organismes du système des Nations Unies et 2 organisations non gouvernementales ont menées pour mettre en œuvre le Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées. Il aborde successivement : i) le cadre d’action international en matière d’incapacité; ii) les progrès réalisés dans le domaine de l’égalisation des chances des handicapés; iii) les activités visant à favoriser l’intégration d’une problématique des incapacités dans le développement; iv) les mesures destinées à améliorer l’accessibilité à l’Organisation des Nations Unies.


Le Secrétaire général présente aussi une série de recommandations.  Il estime notamment que l’examen quinquennal des objectifs du Millénaire pour le développement pourrait fournir l’occasion d’envisager les moyens éventuels d’inclure des considérations sur l’incapacité dans les mesures adoptées en vue d’atteindre les objectifs comme ceux par exemple liés à l’élimination de la pauvreté, à l’enseignement primaire pour tous et à la lutte contre le VIH/sida.  L’Assemblée générale souhaitera peut-être aussi envisager les moyens d’intégrer l’incapacité dans les plans nationaux de développement des Nations Unies, comme par exemple le bilan commun de pays et le Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement.


Sans perdre de vue les négociations en cours concernant une convention internationale d’ensemble pour promouvoir et protéger les droits et la dignité des personnes handicapées, l’Assemblée souhaitera peut-être envisager les moyens d’améliorer les synergies dans le suivi de la mise en œuvre des deux instruments internationaux existants en matière d’incapacité – le Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées et les règles types pour l’égalisation des chances des handicapés – et le suivi ultérieur de l’application de la convention envisagée.


La réforme en cours de l’Organisation des Nations Unies et de ses organes conventionnels devrait être prise en compte à cet égard, tout comme la requête que le Secrétaire général a adressée à l’Assemblée générale dans son rapport intitulé « Dans une liberté plus grande : développement, sécurité et respect des droits de l’homme pour tous » (A/59/2005), dans lequel il lui demandait d’examiner tous les mandats remontant à plus de cinq ans, afin de déterminer si les activités concernées sont encore vraiment nécessaires, ou si les ressources qui y sont dévolues peuvent être consacrées à relever de nouveaux défis.


Rapport du Secrétaire général sur la suite donnée à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/60/151)


Dans son rapport, le Secrétaire général témoigne tout d’abord de la diversité et de l’ampleur des activités menées sur le vieillissement à travers le monde au cours de la période 2004-2005.  Il décrit les mesures prises sur le plan national pour mettre en œuvre le Plan d’action de Madrid sur le vieillissement, puis l’appui apporté à ces mesures par diverses entités de l’ONU (Division des politiques sociales et du développement social du Département des affaires économiques et sociales, Commissions économiques régionales, PNUD, etc.) et par plusieurs ONG internationales.  Le Secrétaire général présente également l’action conduite au niveau international et les activités menées au niveau régional.


Évoquant en outre le Programme de recherche sur le vieillissement pour le XXIème siècle, développé en coopération par le Département des affaires économiques et sociales du Secrétariat et par l’Association internationale de gérontologie, le Secrétaire général propose à l’Assemblée générale d’inviter les gouvernements à utiliser le programme pour renforcer leurs capacités nationales et les ONG et les organisations intergouvernementales à s’en servir comme référence pour concevoir leurs activités de recherche et la mise en œuvre du Plan d’action.


Dans ses conclusions, le Secrétaire général attire l’attention de l’Assemblée générale sur les recommandations suivantes qu’elle souhaite peut-être examiner:


Le Plan d’action de Madrid sur le vieillissement étant, dans de nombreuses régions du monde, peu ou pas connu, les gouvernements, les organismes des Nations Unies et les ONG pourraient renforcer leurs campagnes d’information auprès des principaux acteurs de la société, y compris les personnes âgées et leurs organisations, afin de faire connaître les décisions issues de la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement.


Le rôle que les personnes âgées pourraient jouer dans la réalisation des objectifs nationaux de développement étant souvent ignoré, les États Membres pourraient intégrer la question du vieillissement dans la poursuite de ces objectifs, y compris ceux figurant dans la Déclaration du Millénaire.


Enfin, les États pourraient davantage contribuer au Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies concernant le vieillissement, afin de renforcer l’aide aux pays dont les capacités sont insuffisantes pour faire face à la situation des personnes âgées.


Déclarations liminaires


M. JOMO KWAME SUNDARAM, Sous-Secrétaire général au développement économique, présentant le rapport sur le développement social (A/60/117), a mis l’accent sur les conséquences de l’inégalité dans le monde.  Il s’agit d’un problème exacerbé par divers développements récents, notamment la mondialisation.  L’inégalité met en péril les efforts de lutte contre le développement et les objectifs du Millénaire en ce qu’elle est le reflet de l’injustice sociale.  Les 10% de la population les plus riches dispose de 54,3% du revenu mondial. Les inégalités se sont accrues dans les années 90.  A la source se trouvent des inégalités de revenus, les disparités au niveau des richesses nationales et internationales qui ont elles-mêmes une incidence sur les inégalités dans la répartition des revenus.  Le taux de chômages a augmenté de manière significative. L’économie mondiale qui s’enracinait dans le passé dans l’agriculture et désormais supplanté par les économies informelles qui sapent les droits des travailleurs.  Il faut non seulement augmenter la quantité de l’emploi mais également sa qualité.


La libéralisation du commerce et les barrières commerciales continuent de porter atteinte aux capacités d’exportation des pays en développement.  On reconnaît de plus en plus que les accords de libre échange ont eu comme conséquence d’aggraver les inégalités.  Nous avons également constaté une baisse dans les termes de l’échange. Le prix des produits de base a baissé par rapport aux produits manufacturés et les pris des produits tropicaux a baissé par rapport à ceux des produits des pays tempérés.  La tendance vers une libération financière n’a pas pu réaliser les objectifs de développement attendus.  La volatilité des marchés financiers internationaux n’a fait que saper la portée des facilités de financement aux fins du développement et accru la vulnérabilité des marchés émergents. 


La privation nutritionnelle continue touche plus de 800 millions de personnes tandis que plus d’un milliard de personnes ont un surpoids.  La transmission intergénérations de l’inégalité est également expliquée dans le rapport. Au cours des dernières années, les jeunes ne peuvent plus, en raison du chômage, du sida, des maladies infectieuses, venir en aide aux personnes âgées.   Les gouvernements en revanche assurent beaucoup moins de protection sociale tandis que les systèmes d’impôt régressent tout comme les systèmes de dépenses sociales.  L’influence croissante des entreprises privées dans le monde augmente, menant à un choix limité.  Il existe une relation étroite entre les inégalités les conflits et les violences sociales. Il est important de cultiver la démocratie politique et de considérer la diversité comme une source de richesses.  Ce sont les gouvernements qui doivent jouer un rôle indispensable à un développement soutenu, durable et équitable.  Un appui budgétaire en plus de l’Aide publique au développement devrait permettre de lutter contre les inégalités. Le rôle de la société civile qui a souvent lutté pour la reconnaissance juridique du droit fondamental au développement doit être reconnu.


Présentant le rapport du Secrétaire général sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale, M. JOHAN SCHÖLVINCK, Directeur de la division des politiques sociales et du développement, a attiré l’attention sur la « Déclaration à l’occasion du dixième anniversaire du Sommet mondial pour le développement social » qu’a adoptée la Commission pour le développement social et qui a été soumise à la 60ème session de l’Assemblée générale par l’intermédiaire de l’ECOSOC.  Cette Déclaration souligne que les engagements pris à Copenhague en 1995 et les Objectifs du Millénaire pour le développement doivent se renforcer mutuellement.  Elle demande également que des mesures spécifiques soient prises en faveur de l’intégration sociale et d’un accès égal aux opportunités pour les groupes marginalisés.  Elle estime enfin que l’une des composantes essentielles des stratégies de développement doit résider dans la lutte pour l’emploi.


S’agissant du point 64 sur le développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux handicapés et à la famille, M. Schölvinck a considéré que le rapport sur les inégalités représentait un apport essentiel en ce qu’il considère la croissance économique et les politiques économiques comme la base indispensable de toute approche relative aux problèmes de développement.


M. Schölvinck a indiqué que le rapport du Secrétaire général sur le rapport mondial sur la jeunesse 2005 soulignait que, malgré les progrès enregistrés dans de nombreux domaines prioritaires du Programme d’action au cours des dix dernières années, la génération actuelle des jeunes gens faisait face à des problèmes de plus en plus complexes.


Se référant au rapport intitulé « Analyse et évaluation mondiales des plans d’action nationaux en faveur de l’emploi des jeunes », il a souligné qu’il n’existait pas « une seule politique » en faveur de l’emploi des jeunes qui puisse être exportée dans tous les pays et que ces politiques devaient se centrer sur l’offre, en favorisant des initiatives en matière d’éducation, qui soient mieux orientées vers l’emploi ou qui aident les jeunes gens à créer leurs propres opportunités d’emploi, notamment par le biais de créations d’entreprise.  La participation des jeunes dans l’élaboration des politiques doit être renforcée, a-t-il ajouté, estimant que le Réseau pour l’emploi des jeunes constituait un lieu intéressant pour favoriser le dialogue entre les jeunes gens et les responsables politiques.


M. Schölvinck a par ailleurs déclaré que le rapport intitulé « Pour que les engagements aient un sens: contribution des jeunes à l’examen des 10 ans d’application du Programme d’action mondial pour la jeunesse à l’horizon 2000 et au-delà » mettait en avant le fait que le respect des droits de l’homme était à la base de l’amélioration de la situation des jeunes gens.


M. Schölvinck a également fait mention du rapport sur le rôle des coopératives dans le développement social, en soulignant que sa principale recommandation portait sur la nécessaire promotion de la participation des coopératives dans les stratégies d’éradication de la pauvreté, en particulier à travers la promulgation de lois qui facilitent la création de coopératives par les populations les plus pauvres.


S’agissant du rapport sur la suite donnée à l’Année internationale de la famille et à la célébration de son dixième anniversaire, il a souligné que les propositions résidaient en l’établissement de mécanismes internationaux pour intégrer les questions liées à la famille dans les opérations de l’ONU, la création d’un point focal sur la famille et la mise en place de méthodes participatives pour fixer les priorités au niveau national.


M. Schölvinck a par ailleurs déclaré que les recommandations du rapport intitulé« Mise en œuvre du Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées: vers une société pour tous au XXIe siècle », résident en particulier dans l’inclusion d’une perspective handicap dans les OMD, ainsi que dans les cadres de développement national de l’ONU.


S’agissant enfin du suivi de l’Année internationale des personnes âgées, M. Schölvinck a indiqué que le rapport du Secrétaire général sur la suite donnée à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement proposait notamment à l’Assemblée générale que la mise en œuvre du Plan international d’action de Madrid passe par un appel en faveur d’une campagne d’information auprès des organisations des personnes âgées, portant sur les conclusions du Sommet mondial.


En conclusion, M. Schölvinck a regretté que la Troisième commission soit obligée de considérer les domaines économiques et sociaux comme s’ils étaient déconnectés, espérant qu’une approche plus cohérente soit retenue à l’avenir lors de la répartition des points de l’ordre du jour.


M. ROBERT LEIGH, Programme des Volontaires du programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), présentant le rapport du Secrétaire général sur le suivi de l’Année internationale des Volontaires (A/60/128), a évoqué la résolution 57/106 de l’Assemblée générale dans laquelle il est dit que le volontariat est un outil stratégique pour le développement socioéconomique.  Le volontariat est à la hausse, a expliqué le représentant.  L’environnement législatif et le secteur privé y sont de plus en plus favorables.  Il existe cependant des variations importantes d’une région à une autre.  Dans les pays en développement, il faut sensibiliser davantage les décideurs pour qu’ils intègrent le volontariat dans leur programme de développement.  Il est critique de mettre en place un cadre législatif et fiscal du volontariat.  Le rapport insiste pour que tous les segments de la population aient accès au volontarisme.  Le rapport suggère de commémorer en 2011 le dixième anniversaire du programme des Volontaires.


É change de vues


M. OCAMPO, répondant à la question posée par le représentant de l’Afrique du Sud relative à l’atténuation des catastrophes naturelles, a expliqué que l’ensemble du système des Nations Unies devrait être associé à une réflexion d’ensemble sur cette question, précisant que le Bureau de la Coordination des affaires humanitaires (OCHA) joue un rôle de chef de file.  Il s’agit également d’une question qui touche aux inégalités.  Pour sa part, M. Leigh a souligné l’action décisive des Volontaires dans l’aide aux populations en détresse.


Débat général


M. RICHARD WOOD (Royaume Uni), au nom de l’Union européenne et des États associés, a estimé qu’il était clair que la promotion d’un emploi décent et la lutte contre le chômage constituaient des outils essentiels à la lutte contre la pauvreté et aux stratégies de développement.  Il a rappelé les engagements principaux en dix points pris par l’Union européenne lors du Sommet de Lisbonne en 2000 pour faire de l’Union une entité plus compétitive et plus soudée socialement.  Nous devons pour cela garantir que les politiques que nous adoptons nous permettent d’atteindre nos objectifs sociaux et ne freinent pas notre progrès économique.  Réforme du marché de l’emploi, emploi des jeunes, mobilité de l’emploi, accès à une meilleure éducation et formation professionnelle, égalité entre les sexes et égalité de rémunération, tels sont des domaines d’action de l’Union.  Il est crucial que la communauté internationale reconnaisse la place centrale de l’emploi dans la lutte contre la pauvreté et la promotion du développement.


Le représentant a rappelé que lors du Sommet du Millénaire, il est apparu urgent de redoubler d’efforts pour atteindre les objectifs fixés d’ici 2015.  Pour cela, il nous faut compter sur une aide plus importante et plus ciblée qui soit distribuée par le biais de réels partenariats entre les donateurs et les gouvernement des pays en développement.  Une attention particulière doit être accordée aux objectifs de santé maternelle et infantile qui ne progressent que lentement.  Des indicateurs en la matière seraient nécessaires.  Les Objectifs du Millénaire pour le développement ne pourront pas être atteints sans que des progrès ne soient réalisés en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs tels que définis par le Programme d’action du Caire.


Le représentant a déclaré que chaque pays doit porter la responsabilité première de son propre développement et pour cela mettre en place des stratégies de bonne gouvernance, de promotion de la transparence et des droits de l’homme.  Leurs efforts devraient être toutefois soutenus par davantage de ressources et d’opportunités, y compris en allouant 0,7% de leur PNB aux pays en développement, en développant des mécanismes innovants de financement, en éliminant le fardeau de la dette là où cela est nécessaire et en soutenant la mise en place du Programme de travail de Doha.  Le représentant a rappelé qu’au mois de mai de cette année, l’Union avait convenu de doubler son aide d’ici 2010.


Mme DEPHALINNEE RAHANTABOLOLO (Madagascar), au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADEC), s’est déclarée préoccupée du retard pris dans la mise en œuvre du Programme d’action adopté lors du Sommet de Copenhague en 1995, la pauvreté se maintenant à des niveaux élevés et les objectifs atteints en matière d’intégration sociale restant inégaux.  Elle a souligné que la communauté internationale disposait désormais des atouts technologiques lui permettant de surmonter les nombreux obstacles qui se posent au bien-être des populations mondiales et que le succès dans ce domaine supposait que la communauté internationale s’implique davantage dans la mise en œuvre des stratégies de lutte pour le développement social.


Mme Rahantabololo a déclaré que la SADEC avait lancé en mars 2004 un plan régional de développement, qui vise à coordonner les efforts déployés par chacun des États membres, afin que les populations de l’ensemble de la région en bénéficient.  Il en résulte aujourd’hui des taux de croissance économique de 7 à 8% pour certains pays, un nombre d’élèves dans l’éducation primaire qui a augmenté de 20%, et ce, malgré des ressources limitées, a-t-elle souligné.  Les défis restent cependant importants, en particulier du fait de crises économiques persistantes, de la pandémie du VIH/sida et de ressources restreintes, a-t-elle indiqué, précisant que l’indice de développement humain pour la région avait diminué, tandis qu’une forte sécheresse menaçait aujourd’hui la vie de 7,9 millions de personnes vivant dans la région.


Mme Rahantabololo a enfin déclaré que la SADEC soutenait l’appel lancé pour la promotion du bien-être des personnes âgées.  Elle a attiré l’attention sur les difficultés supplémentaires auxquelles les personnes âgées sont confrontées dans la région, du fait de la prise en charge de leurs petits-enfants, devenus orphelins à cause du VIH/sida.


M. STAFFORD NEIL (Jamaïque) a souligné, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le lien important entre les Objectifs du Millénaire pour le développement et le Programme d’action de Copenhague dont les trois priorités portent sur l’élimination de la pauvreté, l’intégration sociale et le plein emploi.  Leurs objectifs principaux se renforcent mutuellement.  Malgré les résultats mitigés obtenus dans ces domaines, le représentant s’est dit persuadé que l’objectif d’éliminer la pauvreté de moitié d’ici 2015 était possible.  L’attention accordée à l’Afrique, en particulier l’Afrique sub-saharienne, est justifiée.


Pour le représentant, les obstacles à la réalisation des objectifs de Copenhague trouvent leurs origines dans l’absence d’un environnement adéquat.  Les catastrophes naturelles, la pandémie du VIH/sida, les conflits armés, le terrorisme, les inégalités, les mesures coercitives constituent un premier défi.  Le processus de mondialisation continue par ailleurs d’être une source de déception.  Les objectifs de développement social ne peuvent pas être atteints sans ressources et nous applaudissons les pays qui ont honoré leurs obligations de verser 0,7% de leur PNB à l’Aide Publique au développement.  Nous encourageons tous nos partenaires à respecter leurs engagements.  En même temps, l’Aide publique au développement ne peut pas constituer la source principale du développement social.  La mobilisation de ressources nationales pour les investissements dans les infrastructures sociales est de la plus grande importance.


Quant à la pauvreté, il faut traiter ses causes et ses manifestations.  Les politiques internationales doivent soutenir la coopération bilatérale, y compris les transferts de technologies.  Il s’agit par ailleurs d’intensifier les efforts pour aider les pays à atteindre les objectifs de développement par le biais des flux de capitaux et en éliminant le fardeau de la dette.


M. CESAR MAYORAL (Argentine), au nom du Groupe de Rio, a déclaré espérer que les jeunes gens seraient nombreux lors des sessions extraordinaires du Dixième anniversaire sur le Programme d’action mondial de la jeunesse.  Il a fait part de son attachement à la famille comme unité de base de la société, vecteur essentiel dans la préservation et la promotion du bien-être social et économique.  Dans ce domaine, le Groupe de Rio entend mener des politiques multisectorielles et coordonnées, a-t-il indiqué.


S’agissant des personnes âgées, il a déclaré approuver la recommandation du Secrétaire général visant à prendre en compte cette problématique spécifique dans les Objectifs du Millénaire pour le développement.


M. Mayoral a par ailleurs affirmé que le Groupe de Rio entendait promouvoir les droits et la dignité des personnes handicapées, en particulier en soutenant la convention qui est en cours de négociation et qui nécessite, selon lui, de faire preuve de créativité.


M. Mayoral a déclaré que les ressources financières et économiques étaient essentielles pour permettre aux pays en développement de poursuivre les objectifs de développement social et a ainsi souligné l’importance de l’Aide publique au développement, d’un système de commerce international libre et équitable, de la lutte contre la corruption et d’une gestion juste de la dette.  Il a déclaré que l’accès aux marchés internationaux, en particulier agricoles, devait se faire sans conditions.


M. Mayoral a conclu que le Document final du Sommet mondial de 2005 constituait, sur le plan du développement social, une plate-forme minimale sur la base de laquelle l’ONU devait continuer à travailler.


MME CHE YING (Chine) a déclaré que le développement social est une condition indispensable à la paix et à la sécurité mondiale.  Il y a dix ans, l’adoption du Programme d’action de Copenhague a jeté les fondements de l’action de la communauté internationale et de grands progrès ont été faits dans les divers pays.  Il faut toutefois reconnaître que nous sommes encore très loin des Objectifs du Millénaire pour le développement dans la mesure où les maladies, les guerres et le chômage mettent un frein au développement.  La représentante a cependant ajouté qu’une des réalisations de la communauté internationale avait été d’accorder une attention accrue aux groupes vulnérables comme les personnes âgées et les personnes handicapées.  Elle a également estimé qu’il fallait incorporer la question de la famille dans toutes les politiques de développement social dans la mesure où la famille est la cellule de base de la société.   Avec une population de 1,3 milliard, il est important pour la Chine de prendre une voie de développement qui soit adaptée à sa situation spécifique.  L’emploi, la protection sociale et la promotion d’une société harmonieuse ont ainsi été définis comme la priorité en Chine.


M. AIZAZ AHMAD CHAUDHRY (Pakistan) a souligné l’importance d’effectuer des progrès concrets dans la mise en œuvre des objectifs du Sommet de Copenhague sur le développement social.


Il a indiqué que la stratégie de lutte contre la pauvreté adoptée par le Pakistan était guidée par une approche holistique et s’inscrivait dans les Objectifs du Millénaire pour le développement.  La croissance économique élevée de 8,4% atteinte en 2004 par le Pakistan n’étant pas suffisante pour réduire totalement la pauvreté, le Gouvernement a pris des mesures qui s’adressent aux segments les plus déshérités de la population, a-t-il déclaré.  Ces mesures résident en particulier dans la distribution de terres appartenant à l’État, un accès facilité au crédit grâce à des conditions favorables, la lutte contre la sécheresse dans les régions les plus affectées, ainsi que des réformes globales de la police, de la justice, des impôts et des efforts de prise en compte de la dimension sexospécifique de ces réformes.  La participation locale dans tous les processus de décision relatifs au développement social a également été intégrée, a-t-il indiqué.


M. AFIFI (É gypte) a déclaré que le droit au développement est devenu un droit de l’homme dans la mesure où il existe un lien fort entre développement économique et développement social.  Il reste cependant encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs de Copenhague.  Le représentant s’est félicité de l’adoption du Document final du Sommet de la soixantième session de l’Assemblée générale qui réitère les engagements du Millénaire et ceux pris en faveur de l’Afrique.  Nous aimerions discuter d’autres points comme la charge de la dette des pays à revenu moyen a-t-il ajouté.  Le développement ne peut être atteint que dans un environnement juste et stable.  La politique de blocus dans les territoires palestiniens et la construction du mur ont eu des effets importants sur les conditions de vie socioéconomique des palestiniens.  Le représentant a fait état d’une amélioration des indicateurs sociaux dans son pays.  Par ailleurs, l’Egypte a pris des mesures pour renforcer la participation de la société dans la vie publique.  Le Président est désormais élu à vote direct et secret.  Nous avons modernisé les organes d’État selon les principes de démocratie et de droits de l’homme.


M. JORGE CUMBERBACH MIGUEN (Cuba) a déclaré que les résultats des récentes conférences sur le développement social représentaient un net recul, qui s’expliquait par des enjeux contraires aux intérêts des pays les plus puissants.  Il a regretté que les objectifs en matière de développement social aient été réduits, alors que la pauvreté reste un problème chronique.


Il a souligné que les promesses faites en matière d’Aide publique au développement étaient non seulement faibles, mais que les intérêts accumulés de la dette des pays en développement leur étaient supérieurs.  Il a ajouté que les méthodes néolibérales qui étaient prônées pour favoriser le développement social des pays en développement se faisaient au détriment des dispositifs d’intégration sociale.


M. Miguen a déclaré que le Gouvernement cubain assurait, pour sa part, la protection des travailleurs et la retraite des personnes âgées, que son pays connaissait actuellement le plein emploi et que les programmes sociaux planifiés étaient nombreux.  Il a toutefois dénoncé le blocus économique imposé par les États-Unis, qui accentue les difficultés économiques de Cuba.


MME NATALIE ERARD (Suisse) s’est félicitée des progrès réalisés à Copenhague, même s’ils ont été inégaux.  La recherche du plein emploi et la promotion d’un emploi décent doivent être placés au centre des stratégies de développement comme le spécifie le paragraphe 47 du Document final du Sommet de haut niveau de l’Assemblée générale.  Les droits sur les lieux de travail et la protection sociale doivent être garantis à chacun.  L’intégration sociale des groupes marginalisés doit aussi être une priorité.  Pour cela, il nous faut investir dans ces domaines tant au plan international que national, a insisté la représentante.  Nous devons œuvrer pour l’équité et l’égalité ainsi que pour un système de participation effective aux prises de décisions.  Nous devons intensifier la coopération internationale et veiller à l’adoption de politiques monétaires et budgétaires propres à combattre les effets négatifs de la mondialisation sur le développement social.  La Suisse soutient en particulier une approche intégrée des politiques économiques, sociales et environnementales, tant au niveau national qu’international.


M. JOSÉ ANTONIO OCAMPO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a mis l’accent sur les inégalités qui doivent rester au cœur des préoccupations de la Troisième Commission.  M. Ocampo s’est félicité que la pauvreté absolue ait connu un déclin général, bien que cette baisse n’ait pas atteint l’Afrique sub-saharienne.  L’accès à l’éducation des filles est également à la hausse tandis qu’un lien a été établi entre les dépenses sociales de santé et l’augmentation de l’espérance de vie.  Toutefois, ces progrès se trouvent éclipsés par une inégalité croissante entre pays et au sein même des pays.  Il s’agit du message même du Rapport 2005 sur la situation sociale dans le monde. 


En 2003, la moitié des travailleurs du monde n’étaient pas en mesure de se hausser au-dessus du seuil de pauvreté, à savoir deux dollars par jour.  Près d’un travailleur sur quatre vivait en 2003 avec moins d’un dollar par jour.  Devant la hausse du chômage, l’emploi informel augmente tandis que le fossé grandissant entre travailleurs qualifiés et non qualifiés, entre économie formelle et informelle n’a fait que contribuer à accentuer les inégalités dans le monde.  Les 20% de la population la plus riche au monde sont responsables de 86% de la consommation mondiale tandis que les 20% de la population la plus pauvre au monde représentent 1% de la consommation mondiale.  Le spectre de la pauvreté est ainsi transmis de génération en génération.


Il est difficile de ne pas associer la hausse des inégalités aux réformes économiques mises en place il y a deux décennies.  Les pays ont mis en place des programmes d’ajustement économique pour promouvoir la croissance économique mais dans de nombreux pays et régions, les réformes n’ont pas donné lieu aux résultats escomptés.  Avec les réformes, le chômage, les écarts de salaires et une protection sociale inadaptée sont apparus.  Les inégalités  accrues ont un impact négatif sur la croissance économique et sont un des facteurs contribuant à la montée de la criminalité.


Le Secrétaire général adjoint a alors plaidé en faveur d’une approche plus large qui vise l’élimination de la faim et des bas salaires tout en menant de front un vaste combat contre les inégalités dans l’accès aux soins de santé, à l’éducation, à la sécurité humaine, à l’emploi et à la participation politique.  Fournir une opportunité égale à tous les groupes sociaux de prendre part à la société est la pierre angulaire de l’intégration sociale et du développement inclusif socialement, a ajouté M. Ocampo, qu’il s’agisse des personnes âgées, de femmes, des jeunes et des personnes autochtones.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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