AG/COL/3118

LE COMITÉ SPÉCIAL SUR LA DÉCOLONISATION ADOPTE DEUX PROJETS DE RÉSOLUTION SUR LA DIFFUSION D’INFORMATIONS ET LES MISSIONS DE VISITE DANS LES TERRITOIRES

06/06/2005
Communiqué de presse
AG/COL/3118


Comité spécial chargé d’étudier la situation

en ce qui concerne l’application de la

Déclaration sur l’octroi de l’indépendance

aux pays et aux peuples coloniaux

3e séance – matin


LE COMITÉ SPÉCIAL SUR LA DÉCOLONISATION ADOPTE DEUX PROJETS DE RÉSOLUTION SUR LA DIFFUSION D’INFORMATIONS ET LES MISSIONS DE VISITE DANS LES TERRITOIRES


Le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance des pays et peuples coloniaux a adopté sans vote, ce matin, deux projets de résolution portant respectivement sur les renseignements relatifs aux territoires non autonomes communiqués en vertu de l’Article 73 de la Charte des Nations Unies et sur la question de l’envoi de missions de visite dans les territoires.  


Par le premier texte*, le Comité spécial a prié les puissances administrantes concernées de communiquer ou de continuer de communiquer au Secrétaire général les renseignements demandés à l’alinéa e de l’Article 73 de la Charte, ainsi que des renseignements aussi complets que possible sur l’évolution de la situation politique et constitutionnelle dans les territoires en question dans les six mois suivants l’expiration de l’exercice administratif dans ces territoires.  En vertu de cette disposition**, les puissances administrantes doivent fournir des informations sur la géographie, l’histoire, la population, les conditions économiques et sociales et l’éducation dans les territoires considérés.      

Aux termes du deuxième texte***, adopté tel qu’amendé oralement, le Comité spécial a souligné la nécessité d’envoyer régulièrement des missions de visite dans les territoires non autonomes en vue de faciliter l’application intégrale, rapide et efficace de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux en ce qui concerne ces territoires et le Programme d’action de la deuxième Décennie internationale pour l’élimination du colonialisme.  Il a prié les puissances administrantes d’envisager de reprendre une coopération formelle avec le Comité spécial afin de faire progresser le mandat relatif à la décolonisation de l’Assemblée générale.  Il a prié son Président de poursuivre ses consultations avec les puissances administrantes intéressées et de lui rendre compte du résultat de ces consultations.


En début de séance, le Comité spécial avait approuvé la demande d’audition de J.J. Bossano, Chef de l’opposition de Gibraltar, de M. Mouloud Said, représentant du Front POLISARIO et de M. Carlyle Corbin, représentant du Gouvernement des îles Vierges américaines.


Les membres du Comité spécial avaient également tenu une discussion associant le Chef du Service des campagnes de communication du Département de l’information, M. Manoel de Almeida e Silva, et la responsable du Groupe de la décolonisation du Département des affaires politiques, Mme Maria Maldonado.  Dans ce cadre, les délégations ont souligné la nécessité d’intensifier les activités relatives à la décolonisation, rappelant que la deuxième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme est à mi-parcours.  Les délégations ont également abordé la question des renseignements relatifs aux territoires non autonomes communiqués en vertu de l’Article 73, alinéa e de la Charte des Nations Unies.


Le Comité examinera la question de Gibraltar demain, mardi 7 juin à 10 heures.


*    Résolution parue sous la cote A/AC.109/2005/L.5

**   Le rapport du Secrétaire général est paru sous la cote A/60/69

*** Résolution parue sous la cote A/AC.109/2005/L.6


QUESTION DE LA DIFFUSION D’INFORMATIONS SUR LA DÉCOLONISATION


Déclarations


M. MANOEL DE ALMEIDA E SILVA, Chef du Service des campagnes de communication de la Division de la communication stratégique du Département de l’information, a présenté les actions du DPI pour diffuser l’information relative aux initiatives des Nations Unies en matière de décolonisation conformément aux paragraphes 2 et 3 de la résolution 59/135 de décembre 2004 de l’Assemblée générale.  Outre les informations contenues dans le rapport annuel du Département portant sur la période allant de juin 2004 à mars 2005, il a indiqué que le DPI avait dépêché un attaché de presse et un opérateur radio pour couvrir le séminaire régional des Caraïbes sur la décolonisation, qui s’est tenu à Saint-Vincent-et-les Grenadines.  Cinq communiqués de presse ont été publiés sur le site Internet des Nations Unies et des émissions radio diffusées par les services de radio des Nations Unies, a-t-il ajouté.  Il a déclaré que le DPI avait réédité une brochure intitulée « Les Nations Unies et la décolonisation - questions et réponses » dont 1 000 exemplaires avaient été adressés à la mission spéciale du Comité aux Bermudes par le biais du Département des affaires politiques.  Enfin, a-t-il précisé, une autre brochure intitulée « Les Nations Unies et la décolonisation » a été publiée en avril-mai 2005.  Il a également indiqué qu’au cours de la période examinée, le Département de l’information avait publié plus de 40 communiqués de presse en langues anglaise et française concernant les réunions du Comité spécial de la décolonisation et la Quatrième Commission (chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation).  M. de Almeida da Silva a précisé que la radio des Nations Unies avait continué de diffuser des émissions sur la décolonisation dans les six langues officielles, ainsi qu’en portugais, en touchant 133 millions de personnes selon les estimations.  Il a précisé que la décolonisation faisait partie des thèmes abordés à l’occasion des visites guidées en précisant que 360 000 personnes avaient participé en 2004 à des visites au Siège des Nations Unies à New York, à Genève et à Vienne.  Des communiqués sur la décolonisation ont également été diffusés en anglais et en français par le biais du service électronique du Centre des nouvelles auquel sont abonnés plus de 36 000 personnes. Il a ajouté que le Service d’information de Genève rappelait toujours dans ses points de presse et réunions que la décolonisation était un grand succès des Nations Unies en rappelant tout particulièrement l’épisode de l’accès à l’indépendance du Timor-Leste qui est devenu le 191e État Membre des Nations Unies.  Il a également souligné toute la portée de la deuxième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme (2001-2010).  Il a assuré que le DPI continuerait de promouvoir les travaux des Nations Unies portant sur la décolonisation par le biais de tous ses outils de communication, tout en travaillant en étroite coopération avec le Département des affaires politiques et le Comité spécial de la décolonisation et tous les autres services et entités concernés. 


Mme MARIA MALDONADO, Chef du Groupe de la décolonisation du Département des affaires politiques, évoquant les modalités de travail entre son Département et le Comité spécial, a expliqué que pour le Groupe de la décolonisation du Département, la diffusion des informations sur ces territoires auprès de leurs habitants était un véritable défi.  La représentante est revenue également sur l’organisation des missions de visite qui sont extrêmement importantes.  Le Département a établi une brochure en réponse aux nombreuses demandes d’organisations et de particuliers habitant ces territoires.  La brochure intitulée « Les Nations Unies et la décolonisation » offre un aperçu d’ensemble de l’histoire de la participation des Nations Unies aux efforts de décolonisation.  Une mission spéciale s’est rendue en mars et mai 2005 aux Bermudes permettant ainsi au peuple des Bermudes d’avoir accès au rôle du Comité spécial et aux programmes d’assistance des Nations Unies.  Le Groupe de la décolonisation de Département des affaires politiques dispose désormais d’un site Internet dans le but de palier à un déficit d’informations sur cette question.  Le Département fournit aussi des informations factuelles sur la décolonisation dans le cadre de l’élaboration de l’Annuaire des Nations Unies.  Nous disposons également d’experts en matière de décolonisation, ce qui permet d’optimiser les activités du Comité spécial.


M. ORLANDO REQUEIJO GUAL (Cuba) a convenu que la situation a changé et que l’on assiste à une véritable coopération entre le Département des affaires politiques et le Département de l’information.  Il est possible de progresser en ce sens, a-t-il estimé, d’autant plus que la question de la décolonisation n’est pas mentionnée dans le projet de texte qui sera soumis pour adoption lors du Sommet du Millénaire ni dans le rapport du Secrétaire général « Dans une liberté plus grande ». 


M. CHEICK SIDI DIARRA (Mali) s’est félicité des multiples activités entreprises par le Secrétariat. 


M. LUC JOSEPH OKIO (République du Congo) a souhaité que les modalités de diffusion de l’information soient améliorées.


M. MARCOS FUENMAYOR-CONTRERAS (Venezuela) s’est réjoui de ce que, pour la première fois depuis 200 ans, le peuple vénézuelien puisse participer à son destin politique d’où l’importance pour le Venezuela de montrer sa solidarité avec les peuples coloniaux et notamment les aspirations légitimes du peuple frère du Sahara occidental.  Il faut absolument que l’on respecte la volonté populaire sahraouie.  Nous réitérons notre appui au droit souverain de l’Argentine sur les Malouines.  Notre position sur Porto Rico demeure également inchangée.


M. ERWIN ORTIZ GANDARILLAS (Bolivie) a estimé qu’il était nécessaire que l’information sur l’autodétermination des peuples soit renforcée, compte tenu du fait que nous sommes déjà à mi-chemin de la deuxième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme.  Il a précisé l’impact des programmes d’information sur la décolonisation.


M. JIMMY OVIA (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a jugé fondamental de diffuser l’information auprès des populations non autonomes, rappelant lui aussi que l’échéance de la Décennie approche. 


M. CRISPIN GREGOIRE (Dominique) a déclaré que la diffusion des informations sur la décolonisation par les Nations Unies était fondamentale, étant donné que les puissances coloniales ne respectent pas toujours leurs obligations en matière de décolonisation.  Il a exhorté le Comité spécial à continuer d’organiser des séminaires et missions d’information dans les territoires non autonomes.


M. ERWIN ORTIZ GANDARILLAS (Bolivie) a indiqué que sa mission se terminait à New York après un mandat de quatre ans au sein du Comité spécial.  Il a indiqué qu’il continuerait à œuvrer en faveur de la décolonisation et à s’informer sur la question.  Il a souhaité qu’il n’y ait plus de liste de pays à décoloniser d’ici à 2010, au terme de la deuxième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme.



RENSEIGNEMENTS RELATIFS AUX TERRITOIRES NON AUTONOMES COMMUNIQUÉS EN VERTU DE L’ARTICLE 73 E DE LA CHARTE DES NATIONS UNIES.


Déclarations


M. ORLANDO REQUEIJO GUAL (Cuba) a relevé une contradiction dans le rapport du Secrétaire général sur la question.  Tout en notant que le paragraphe 3 du rapport précise que des renseignements ont été fournis par les États-Unis, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni, il a relevé que l’annexe de ce rapport ne semblait pas confirmer cette information.   


Répondant à ces remarques, Mme Maldonado a indiqué que le paragraphe 3 du rapport à l’examen contenait ce que l’on attendait des puissances administrantes, alors que l’annexe du rapport présentait les informations qu’elles avaient effectivement communiquées au Département des affaires politiques. 


Faisant sienne l’intervention du représentant de Cuba, le Président du Comité spécial, M. JULIAN HUNTE (Sainte-Lucie), a insisté qu’il était important de mettre en évidence le fossé qui existait entre ce que l’on attendait des puissances administrantes en vertu de plusieurs résolutions et de la Charte des Nations Unies et ce qu’elles produisaient réellement en termes d’informations relatives à la géographie, l’histoire, la population, les conditions économiques et sociales et l’éducation dans les territoires non autonomes. 


M. SIDI DIARRA (Mali) a constaté que le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande avaient fait beaucoup d’efforts pour soumettre dans les délais impartis leur rapport sur les territoires dont ils avaient la responsabilité.  Il a souhaité que l’on encourage les États, qui n’avaient pas fait ce pas, à s’acquitter de leurs obligations. 


Répondant à une question du représentant de la République du Congo, Mme Maldonado a indiqué que la France ne figurait pas à la liste des puissances administrantes citées dans le rapport examiné intitulé « Renseignements relatifs aux territoires non autonomes, communiqués en vertu de l’alinéa e de l’Article 73 de la Charte des Nations Unies » parce que ce pays n’avait pas fourni les informations attendues au cours de la période examinée. 


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