En cours au Siège de l'ONU

AG/AB/3688

LA CINQUIÈME COMMISSION ENTEND UNE PRÉSENTATION DE LA SITUATION FINANCIÈRE ENCOURAGEANTE DE l’ONU MALGRÉ QUELQUES PRÉOCCUPATIONS

13/10/2005
Assemblée généraleAG/AB/3688
Department of Public Information • News and Media Division • New York

LA CINQUIÈME COMMISSION ENTEND UNE PRÉSENTATION DE LA SITUATION FINANCIÈRE ENCOURAGEANTE DE l’ONU MALGRÉ QUELQUES PRÉOCCUPATIONS


Elle conclut les débats entamés hier sur le rapport annuel du BSCI et l’examen de l’efficacité administrative et financière de l’ONU


La Cinquième Commission a entendu ce matin, par la voix du Contrôleur des Nations Unies (ONU), M. Warren Sach, une présentation de la situation financière des Nations Unies, avant de conclure les débats généraux entamés hier relatifs à l’examen du rapport annuel du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) ainsi qu’à l’efficacité du fonctionnement administratif et financier de l’ONU


Au cours de sa présentation, le Contrôleur des Nations Unies a mentionné des signes encourageants d’amélioration de la situation financière des Nations Unes, tout en citant certaines raisons de préoccupation.  Illustrant ces propos, il a indiqué qu’au 7 octobre 2005 on constatait des arriérés de paiement de 739 millions de dollars au titre du budget ordinaire (contre 725 l’année précédente), 2,164 milliards au titre des opérations de maintien de la paix (contre 2,57), 73 millions au titre des Tribunaux internationaux (contre 111), soit un total d’arriérés de 2,976 milliards de dollars pour l’année 2005, contre 3,4 milliards de dollars l’année dernière.


Il a noté que trois pays cumulaient à eux seuls 90% des 739 millions de retards de contributions, la grande partie, soit 607 millions de dollars par les États-Unis, 65 millions par le Brésil et 22 par l’Argentine.  Il a souligné que la seule façon d’améliorer la situation financière des Nations Unies était de s’assurer que tous les États Membres règlent intégralement et dans les délais prévus toutes leurs contributions.  C’est pourquoi il a précisé que la situation financière de l’Organisation à la fin de l’année dépendrait essentiellement de l’action de ces trois pays, en particulier des États-Unis, avant de remercier les 126 pays qui avaient versé la totalité de leur contribution au budget ordinaire à la date du 7 octobre.


Répondant aux préoccupations des délégations relatives à l’examen du rapport annuel sur les activités du BSCI, la Secrétaire générale adjointe aux services de contrôle interne, Mme Ahlenius, a mis l’accent sur l’indépendance financière de ce Bureau, notant que les directeurs de programme consacraient beaucoup de temps à lever des fonds.  Elle a insisté sur les risques énormes que représentent les OMP, en regrettant que le Conseil de sécurité n’ait pas à prendre note des rapports du BSCI sur les abus constatés sur le terrain. 


Plusieurs délégations ont cité la référence que constituait la résolution 59/272 de l'Assemblée mentionnant le caractère fondamental de l’évaluation dans les activités de contrôle.  Tout en estimant que cette résolution avait permis d’améliorer la qualité des données du BSCI, le représentant syrien a estimé que l’on insistait trop sur l’enquête au détriment de l’évaluation.  La Chine a demandé des précisions sur les résultats des enquêtes réalisées sur les allégations de corruptions à l’aéroport de Pristina au sein de la Mission d’administration intérimaire de l’ONU au Kosovo (MINUK) ainsi que sur les sommes astronomiques (1,1 million de dollars) dépensées en communications téléphoniques au sein de la Mission de l’ONU en Éthiopie et en Érythrée (MINUEE).  En outre, le représentant de l’Inde a demandé des précisions sur les économies annoncées dans le domaine de l’informatique, en s’étonnant que l’ONU achetait ses ordinateurs à un coût supérieur à celui du marché.  


Répondant aux interventions des délégations dans le cadre du débat général clos aujourd’hui et relatif à l’examen de l’efficacité administrative et financière de l’ONU, Mme Nancy Hurtz Soykja, représentante du Département de la gestion, a assuré que l’objectif du futur Comité de contrôle serait d’offrir au Secrétariat les moyens d’assurer la mise en œuvre des recommandations du BSCI, du Corps commun d’inspection (CCI) et du Comité des commissaires aux comptes (CCC).  Elle a expliqué que les membres de ce Comité seraient plus objectifs qu’un directeur de programme.


Dans le contexte de la réforme en cours, le représentant des États-Unis a déclaré essentielle la mise en place d’un dispositif de responsabilisation avant que les États membres ne demandent à l’ONU d’assumer plus de responsabilités encore.  Si des délégations se sont félicitées des projets de création d’un Conseil d’évaluation de la performance de la haute direction et d’un bureau de l’éthique professionnelle, elles ont néanmoins souhaité que la nécessaire multiplication des contrôles ne se traduise pas forcément par une multiplication des organes pour renforcer le dispositif de responsabilisation. 


Par les résolutions 59/264 A du 23 décembre 2004 et 59/264 B du 22 juin 2005, l’Assemblée a respectivement prié le Secrétaire général de lui rendre compte d’une analyse du fonctionnement des comités d’audit et de contrôle de l’ONU et des mesures prises pour préciser les délais d’application des recommandations de ces organes.  Les deux mesures visées font partie intégrante de l’action menée pour renforcer le dispositif de responsabilisation du Secrétariat.


Sont intervenus aujourd’hui les représentants des pays suivants: Royaume-Uni au nom de l’Union européenne, Jamaïque au nom du Groupe des 77, Australie au nom du CANZ, Argentine au nom du Groupe de Rio, Afrique du Sud, Arabie saoudite, Chine, Suisse, États-Unis, Nigéria, Cuba, Trinité-et-Tobago, Brésil, Syrie, Pakistan, Inde, Singapour, Égypte, Fédération de Russie, Burkina Faso, Jordanie, Cuba et République Unie de Tanzanie.


La prochaine réunion de la Cinquième Commission aura lieu le lundi 17 octobre 2005 à 10 heures.


AMÉLIORATION DE LA SITUATION FINANCIÈRE DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES


Déclaration du Contrôleur de la situation financière actuelle de l’Organisation des Nations Unies


Présentant la situation financière des Nations Unies, M WARREN SACH, Contrôleur des Nations Unies, a déclaré qu’il y avait des signes encourageants d’amélioration de la situation financière des Nations Unes, tout en citant certaines raisons de préoccupation.  Au 7 octobre 2005, a-t-il précisé, la situation des liquidités est meilleure qu’à la fin 2004, alors que les projections pour le budget régulier et les tribunaux internationaux pour le 31 décembre 2005 étaient très positives.  Il a rappelé que la santé financière des Nations Unies se mesurait sur la base de quatre critères suivants: contributions perçues, contributions dues par les États Membres, liquidités disponibles, dette des Nations Unies aux États Membres.  


Illustrant ces propos, il a indiqué qu’au 7 octobre 2005 on constatait des arriérés de paiement de 739 millions de dollars au titre du budget ordinaire (contre 725 l’année précédente), 2,164 milliards au titre des opérations de maintien de la paix (contre 2,57), 73 millions au titre des Tribunaux internationaux (contre 111), soit un total d’arriérés de 2,976 milliards de dollars pour l’année 2005, chiffre qui se montait à 3,4 milliards de dollars l’année dernière.


S’agissant tout particulièrement des sommes dues par les États Membres au budget régulier des Nations Unies, il a noté que trois pays devaient à eux seuls 90% des 739 millions de retards de contributions, les États-Unis étaient responsables de 80% de cette somme, soit 607 millions de dollars, 65 millions étant dus par le Brésil et 22 par l’Argentine.  C’est pourquoi, il a précisé que la situation financière de l’Organisation à la fin de l’année dépendrait hautement de l’action de ces trois pays, en particulier des États-Unis.  Enfin, il a particulièrement remercié les 126 pays qui avaient versé leur contribution au budget ordinaire à la date du 7 octobre.


S’agissant des questions des liquidités disponibles au 7 octobre 2005 (budget régulier, Fonds de roulement et compte spécial), celles-ci devraient se monter, selon les estimations, à 292 millions de dollars fin 2005 contre 192 seulement fin 2004.


Concernant le budget du maintien de la paix, le document de présentation de la situation financière met en évidence que sur les 2,164 milliards de dollars d’arriérés (contre 2,57 milliards au 31 décembre 2004), 607 millions sont le fait des États-Unis, 576 du Japon, 147 de l’Ukraine, 109 de la France.  Les liquidités que l’on estimera disponibles au 31 décembre 2005 se monteraient 1 milliard 521 millions, qui se répartissent de la façon suivante: 1 milliard 35 millions au titre des missions actives, 345 millions au titre des missions clôturées et 141 millions du fonds de réserve des OMP.  


Il a félicité les 18 pays qui avaient entièrement réglé les contributions dues au titre des OMP à la date du 13 octobre à savoir: Afrique du Sud, Allemagne, Australie, Azerbaïdjan, Canada, Croatie, Danemark, Finlande, Irlande, Liechtenstein, Nouvelle-Zélande, Sierra Leone, Singapore, Suède, Thaïlande et Royaume-Uni.


En ce qui concerne les dettes des Nations Unies aux États fournisseurs de contingents, ce montant pourrait atteindre 779 millions de dollars à la fin de l’année selon les estimations, alors qu’il n’était que de 549 millions fin 2004.  Une situation qui est notamment due au déploiement de troupes supplémentaires à la MONUC, à la MINUSTAH et à l’ONUCI, mais aussi à l’insuffisance de trésorerie de la MONUC, de la MINURSO, de l’UNFICYP et de la MINUK. 


S’agissant des contributions aux deux tribunaux internationaux, le TPIR (Rwanda) et le TPIY (Yougoslavie), il a relevé que 79 États Membres avaient versé la totalité des contributions dues, contre 77 l’année précédentes, alors que les montants encore dus s’élèvent à 73 millions au 30 septembre 2005, contre 111 millions au 30 septembre 2004.  Même s’il y a certains progrès, a-t-il ajouté, il faut constater que 112 États Membres doivent encore des contributions à l’un ou l’autre tribunal alors que dix pays n’ont jamais versés la moindre contribution.  Il a également noté que 75% des montants dus, l’étaient par deux pays seulement.  Il s’est félicité que, d’après les projections, nous pouvions nous attendre à un solde positif de 25 millions pour le TPIY et de seulement 9 millions le TPIR à la fin de l’année.


En ce qui concerne le plan-cadre d´équipement, il a précisé que l'Assemblée générale avait autorisé des mises en recouvrement de 43 millions de dollars depuis 2002 pour couvrir les travaux préparatoires, en ajoutant que 31 millions de dollars de paiement avaient été reçus au 7 octobre 2005.  Il a précisé qu’un nouveau rapport sur la situation du cadre d’équipement serait publié au terme de l’exercice en cours


Pour résumer, a-t-il dit, l’on perçoit des signes encourageants d’amélioration, même s’il reste des motifs de préoccupation.  Le solde de trésorerie du budget de l’Organisation est plus élevé ainsi que celui des tribunaux.  Ceci dit, a-t-il ajouté, les soldes non réglés sont encore très concentrés et les projections que nous avons faites dépendent d’un petit nombre d’États membres.  Il a conclu que la seule façon d’améliorer la situation financière des Nations Unies était de s’assurer que tous les États Membres règlent intégralement et dans les délais prévus toutes leurs contributions.


RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LES ACTIVITÉS DU BUREAU DES SERVICES DE CONTRÔLE INTERNE (A/60/346)


Fin du débat général


Intervenant au nom de l’Union européenne et des pays associés, Mme ELIZABETH GALVEZ (Royaume-Uni) s’est félicitée de l’attention accrue accordée par le BSCI à des domaines de haut risque de vulnérabilité, comme les achats.  Elle a salué l’accent mis sur les dangers d’exploitation et d’abus sexuels dans les missions de maintien de la paix.  Elle s’est en revanche dite préoccupée par le faible taux de mise en œuvre des recommandations du BSCI, en saluant les initiatives du Secrétaire général pour renforcer la responsabilisation et le suivi de la mise en œuvre des recommandations.  Les audits et les contrôles ne devraient pas dépendre de l’organe qui est l’objet de ces contrôles, a-t-elle insisté.  Elle a par ailleurs exprimé sa préoccupation devant le grand nombre de cas d’allégations de corruption à l’aéroport de Pristina, ainsi qu’à la MINUK dans son ensemble; cette question devrait, selon elle, être portée à l’attention du Conseil de sécurité.  Elle a souhaité une coordination plus étroite entre le BSCI et le CCI afin d’éviter les doubles emplois et a salué les efforts du BSCI pour favoriser une culture de gestion axée sur les résultats.  Notant que les demandes de ressources du BSCI étaient traitées par le Département de la gestion, elle a affirmé que l’Union européenne était favorable à la création d’un Comité de contrôle externe qui conseillerait l'Assemblée générale sur les moyens de garantir l’indépendance financière du BSCI. 


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Mme NORMA TAYLOR ROBERTS (Jamaïque) a estimé nécessaire que soient pleinement appliquées les recommandations de contrôle.  Elle a salué le montant important des économies réalisables, 35,1 millions dont 18 effectivement recouvrés, grâce aux recommandations du BSCI.  En ce qui concerne les enquêtes sur les abus sexuels, elle a déclaré que les recommandations du BSCI devraient s’appuyer sur la résolution 59/300 de l'Assemblée générale.  Elle a demandé des précisions sur les attentes du BSCI en matière de renforcement de ses capacités en faisant sienne la nécessité d’un mécanisme de coordination des contrôles de haut niveau.  Elle a invité les différentes structures chargées de l’audit et des contrôles de mieux utiliser leurs ressources en commun et de partager les expériences accumulées. 


Au nom du Groupe de CANZ, Mme EDWINA STEVENS (Australie) a estimé essentiel que les Nations Unies puissent disposer d’un système de contrôle aussi indépendant que possible, dans l’intérêt de sa crédibilité.  Elle a fait sienne la nécessité d’une évaluation indépendante des systèmes de contrôle des Nations Unies et a souligné la nécessité urgente de renforcer les capacités du BSCI, se félicitant de l’évaluation menée par ce Bureau à cette fin.  Elle s’est notamment inquiétée de l’insuffisance de fonds pour contrôler les activités extrabudgétaires et de la question des abus sexuels dans les opérations de maintien de la paix.  Elle a demandé si les activités de contrôle ont pu décourager les exploitations et abus sexuels dans les missions de maintien de la paix. 


Intervenant au nom du Groupe de Rio, M. ALEJANDRO TORRES LEPORI (Argentine) a regretté le faible taux d’application des recommandations du BSCI et a exhorté tous les départements à l’améliorer en appliquant ces recommandations le plus rapidement possible, spécialement celles qui ont été considérées comme essentielles.  Il a rappelé que l’indépendance du BSCI était la garantie de son bon fonctionnement.  Des mesures de contrôle au plus haut niveau de l’Organisation doivent être prévues.  Il a exprimé le souhait que des mesures soient prises pour augmenter l’efficacité et la transparence de la politique d’achats tout en garantissant des économies.  En outre, il a rappelé l’importance de l’élimination de la pauvreté et a souhaité qu’une évaluation thématique soit menée en ce qui concerne le retour d’expérience, qui selon lui n’est pas assez efficace.


Mme KAREN LOCK (Afrique du Sud) a salué les améliorations du format de présentation du rapport annuel.  Selon elle, le rapport annuel permet aux délégations de se faire une opinion objective des activités du BSCI.  Elle a encouragé le Secrétariat à tout faire pour appliquer les recommandations du BSCI.  Concernant les bureaux sous-régionaux de la CEA, elle s’est félicitée des actions entreprises, mentionnées dans le rapport du BSCI concernant les activités de ces instances dont elle a réaffirmé l’importance.  Elle s’est cependant dite préoccupée d’apprendre que les fonctions fondamentales des cinq bureaux sous-régionaux ne soient pas appuyées par des ressources adéquates; en effet, l’appui du Siège reste faible et le taux de vacance de postes est élevé, a-t-elle affirmé.


M. AHMED El-RASHID (Arabie Saoudite) a appuyé les activités du BSCI en estimant que ses fonctions étaient parmi les plus importantes au sein de l’Organisation en matière de détection de la corruption et d’utilisation efficace des fonds de l’Organisation.  Il s’est félicité que 35 millions de dollars d’économies puissent être réalisées grâce à ses recommandations et souligné l’importance de ses enquêtes sur le récent tsunami, les abus sexuels dans les missions de maintien de la paix et sur les politiques d’achat au Siège et ailleurs.  Il s’est dit persuadé que la création de bureaux du BSCI dans six missions de maintien de la paix contribuerait à limiter les problèmes de corruption.  En ce qui concerne l’informatique, il a salué les efforts déployés visant à mettre au point des stratégies d’audit en vue de parvenir à une réduction des risques pour prévenir les accès non autorisés de l’extérieur aux données des Nations Unies.  Il a également souligné la nécessité de garantir la protection de ceux qui dénoncent les abus.


M.  XUDONG SUN (Chine) a indiqué que ce 11e rapport annuel du BSCI était l’occasion de relever que seulement 50% des 2167 recommandations avaient été mises en œuvre, soit une diminution de 2,3% par rapport à l’année dernière.  Il s’est inquiété que le taux d’application des recommandations fondamentales demeure faible, à peine 43%.  Notant que le nombre de problèmes augmentait parallèlement à l’importance du budget dans les missions de maintien de la paix, il a estimé que de nombreux problèmes pourraient être évités grâce une responsabilisation accrue.  Il a relevé à ce sujet que les enquêteurs avaient travaillé durant 18 mois sur les allégations de corruption dénoncées à l’aéroport de Pristina au sein de la MINUK.  Pour ce qui est de la MINUEE, il a mis l’accent sur la somme astronomique, selon lui - 1,1 million de dollars - des appels téléphoniques relevés dans cette mission en demandant si une partie de ces sommes avait pu être récupérée.  Il a souhaité que l’on puisse garantir une plus grande indépendance du BSCI pour ses ressources et l’organisation de ses travaux.  


Mme ANJA ZOBRIST RENTENAAR (Suisse) a regretté le taux trop faible d’application des recommandations du BSCI.  Elle s’est aussi inquiétée de l’insuffisance des ressources allouées aux activités extrabudgétaires et a appuyé la proposition du BSCI d’intégrer dans le financement des programmes et activités une part dédiée au contrôle.  Concernant la gestion des opérations de maintien de la paix (OMP), elle a rappelé l’importance des enquêtes du BSCI sur la discipline au sein des OMP et a souhaité connaître les mesures du Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) pour remédier notamment aux vols de combustibles auxquels se livrent les personnels sur le terrain.  En évoquant le Sommet de 2005, la représentante helvétique a souligné le fait que le contrôle devait rester prioritaire et a insisté sur le renforcement de ses moyens.


Mme ANNE W. PATTERSON (États-Unis) a rappelé que la réforme de la gestion était une nécessité absolue pour que l’Organisation puisse atteindre l’excellence et les compétences requises, comme cela a été dit au cours du Sommet mondial de 2005.  Sur plus de 2000 recommandations formulées par le BSCI, seuls 50% ont été appliquées, un taux trop faible, selon elle.  Les fraudes doivent cesser et pour ce faire, la représentante des États-Unis a insisté auprès des directeurs de programme pour qu’ils appliquent les recommandations du BSCI et qu’ils rendent des comptes s’ils ne s’y conforment pas.  Tout en félicitant le BSCI pour ses travaux concernant les fraudes dans le domaine des achats, elle a souhaité obtenir des informations sur les mesures de rétorsion prises contre les contrevenants et dans le cadre de la protection des témoins de telles fraudes.  En conclusion, elle a salué les efforts du BSCI pour les mesures d’autoévaluation entreprises et l’a enjoint à poursuivre ses efforts.


Mme NONYE UDO (Nigéria) a félicité le BSCI pour son travail dans le recouvrement de 18 millions de dollars.  La mise en œuvre à hauteur de 50% des recommandations est remarquable, selon elle, mais reste malgré tout faible.  Elle a demandé si une partie des sommes économisées grâce au BSCI pourrait être reversée vers d’autres enquêtes reportées du fait du manque de crédit.  Elle a noté que l’augmentation des activités de maintien de la paix avait entraîné une plus grande charge de travail pour le BSCI.  Elle a demandé si l’augmentation du nombre des auditeurs sur le terrain, passant de 30 à 51, avait été bénéfique pour le travail du Bureau.  Elle a rappelé que le rapport du BSCI précisait que les activités des achats étaient les fonctions les plus à risque.  Elle a souhaité des informations sur l’application des recommandations du BSCI dans ce domaine particulier. 


M. PABLO BERTI OLIVA (Cuba) a insisté sur la réforme des activités de contrôle, activités qui revêtent une très grande importance pour l’Organisation et les médias.  Il s’est déclaré surpris qu’il soit fait référence, dans le rapport du BSCI, à des recommandations ayant déjà fait l’objet d’une résolution.  Il a en outre demandé si le BSCI avait déjà appliqué les recommandations du rapport Voelcker, alors que l’Assemblée générale n’a pas encore été saisie de ce rapport.


M. RAJIV RAMLAL (Trinité-et-Tobago) a appuyé l’indépendance et le renforcement des capacités du BSCI.  Il s’est félicité que le rapport annuel du BSCI ait noté des économies effectives de 18 millions de dollars grâce à la mise en œuvre de ses recommandations.  Il a déclaré qu’il y avait une tendance préoccupante à l’ONU à dépenser beaucoup d’argent dans tels ou tels domaines, en citant la création d’un Département de la sûreté et de la sécurité.  Il a souhaité une évaluation détaillée de cette question ainsi que la pleine mise en œuvre de toutes les recommandations de contrôle.  Il a fait sienne la proposition de création d’un mécanisme de suivi de haut niveau des activités de contrôle et cité la référence que constitue le paragraphe 13 de la résolution 59/272 de l’Assemblée générale, qui mentionne que l’évaluation était une composante fondamentale de nombreux organes, en affirmant qu’à son avis on insistait peut-être trop sur l’enquête au détriment de l’évaluation.


M. FERNANDO DE OLIVEIRA SENA (Brésil) s’est inquiété d’un système très complexe de liens entre le Siège, le terrain et les bureaux régionaux.  Une complexité qui selon lui freinait la bonne transmission des compétences et des expériences en limitant ainsi l’efficacité de la lutte contre la faim et la pauvreté.  Il a déclaré que l’élimination de la faim et de la pauvreté était d’une importance capitale et que cela nécessitait une collaboration multisectorielle efficace.  Il a souligné que le Comité des programmes et de la coordination (CPC) avait recommandé que le Secrétaire général prenne des mesures pour améliorer la coopération interinstitutions aux fins de la lutte contre la faim et la pauvreté. 


M. MHD NAJIB ELJI (République arabe syrienne) a souligné l’importance de la contribution du BSCI au regard des activités de la Cinquième Commission.  Il a souhaité que l’on se concentre sur les pratiques de malversations.  Il a considéré avec satisfaction les mesures importantes prises avec la résolution 59/272 qui permettent de renforcer le BSCI.  Nous attendons la présentation d’un rapport sur les moyens d’approfondir l’indépendance budgétaire du BSCI, a-t-il déclaré.  En ce qui concerne le rapport annuel du BSCI, il a estimé que la résolution 59/272 a permis d’améliorer la qualité, le contenu et la précision des chiffres.  Par contre, il a déclaré que le BSCI avait outrepassé ses droits et son mandat dans certaines situations et souhaité que ce dernier évite de traiter de questions ne relevant que d’organes législatifs.


Il a regretté que les rapports du BSCI sur les recours de justice soient d’une qualité insuffisante en s’étonnant que la rédaction de ce rapport ait été confié à un retraité des Nations Unies sans une expertise particulière sur les questions de justice.  C’est pourquoi il a exhorté le BSCI à choisir ses experts en fonction de réelles compétences.  Il s’est dit préoccupé des pratiques consistant à empêcher le BSCI de réaliser ses fonctions de surveillance en notant que 17 recommandations fondamentales n’avaient pas été appliquées par la Commission d’indemnisation des Nations Unies.  En ce qui concerne la Caisse commune des pensions, il a noté que les enquêtes du BSCI avaient porté surtout sur les investissements de la Caisse et du Fonds en négligeant les carences administratives liées au versement de la retraite.  Il a également regretté que le BSCI se concentre essentiellement sur des recommandations financières sans se soucier de la qualité des travaux effectivement réalisés par le Secrétariat.  Enfin, il a demandé plus de précisions, sur le contenu du paragraphe 101 du rapport définissant les responsabilités des auteurs des enquêtes.  


M. AHMED FAROOK (Pakistan) a souligné l’importance des travaux du BSCI qui ont permis d’économiser 18 millions de dollars, tout en restant préoccupé par le fait que seulement 50% de ses recommandations aient pu être mises en œuvre.  Il a noté qu’une application intégrale aurait pu engendrer des économies de plus de 35 millions de dollars.  La collaboration entre les différents organes de contrôle des Nations Unies est une donnée essentielle, a-t-il rappelé.


EXAMEN DE L’EFFICACITÉ DU FONCTIONNEMENT ADMINISTRATIF ET FINANCIER DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES


Fin du débat général


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Mme NORMA TAYLOR-ROBERTS (Jamaïque) a dit avoir appréciée les efforts en cours pour augmenter la responsabilisation au sein des Nations Unies.  Elle a toutefois regretté que ces efforts ne se soient pas produits en réponse aux appels des États Membres, mais en réaction aux allégations qui ont nui à l’image et à la réputation de l’Organisation.  Rappelant que l’Assemblée générale était le principal organe de contrôle auquel le Secrétariat devait rendre des comptes, elle a souligné la nécessité de structures de contrôle clairement pensées.  Elle a rappelé l’importance d’examiner les structures de responsabilités au sein de l’Organisation et a regretté que cet examen ne soit pas prévu pour la 60e session, mais plutôt pour la 61e session de l'Assemblée générale.  Concernant les bureaux sous-régionaux de la CEA, elle a insisté sur l’importance de ces bureaux et de leurs missions dans le développement du continent.  Il est, de ce fait, nécessaire de leur fournir des ressources et des formations adéquates pour qu’ils remplissent leurs missions, a-t-elle déclaré.


Rappelant les termes du rapport A/60/312, elle a indiqué que le dispositif de responsabilisation devait permettre d’exiger du personnel des comptes en ce qui concerne l’utilisation des ressources.  Elle a pris note de la création du Conseil de contrôle des performances de la haute direction mais voudrait avoir des informations sur son mode de fonctionnement.  En ce qui concerne l’évaluation de l’exécution des programmes, elle a souligné que le processus d’évaluation de performances de directeurs devait être transparent.  Elle a précisé que les préoccupations du CCQAB étaient partagées par le Groupe des 77, en insistant sur l’importance de préserver l’indépendance des organes de contrôle.  Elle a demandé que le mandat du comité de contrôle à venir soit révisé par la Commission.  L’examen de la gestion devant permettre d’étudier les structures de l’Organisation, elle a dit que cet exercice devait intégrer les meilleures pratiques internationales.  Selon elle, l’élaboration du mandat de l’exercice – qui a duré trois ans – était un processus trop long.  De même, elle a souhaité que le groupe chargé de cet examen s’intéresse aux aspects financiers et structurels.


M. SARTAJ SINGH CHHATWAL (Inde) a regretté qu’il ait fallu cinq ans aux Nations Unies pour produire un rapport sur la responsabilisation en souhaitant désormais recevoir un tel rapport tous les deux ans au moins.  Il a estimé que les démarches pour parvenir à un dispositif crédible de responsabilisation du personnel avaient à peine commencé.  Il a déclaré que la transparence était la caractéristique essentielle de tout type de responsabilisation, une responsabilisation qui selon lui doit exister à tous les niveaux de la prise de décision et de la réalisation des mandats.  Il a souligné l’importance d’un contrôle efficace pour s’assurer que les fonctionnaires s’acquittent de leurs responsabilités.  Nous voyons le renforcement des capacités du BSCI dans cette perspective, a-t-il ajouté.  Il a dit qu’il appartenait au BSCI à déterminer dans quels domaines il devait être renforcé et a invité ce dernier à achever son autoévaluation pour que les États membres puissent bénéficier de son avis avant de conclure son renforcement.  Il a estimé que la mise en place récente d’un Comité de contrôle composé de personnels du Secrétariat ne servirait pas l’objectif d’un mécanisme d’évaluation de haut niveau des opérations de contrôle en raison d’un conflit d’intérêt évident.  Enfin, il a demandé des précisions sur les économies annoncées dans le domaine de l’informatique, en s’étonnant que les Nations Unies achètent ses ordinateurs à un coût supérieur à celui du marché.  


Mme VANU GOPALA MENON (Singapour) a estimé que la réforme de la gestion de l’administration devait être perçue comme un moyen de répondre aux attentes des États membres.  La réforme, a-t-elle ajouté, doit être un exercice constant et permanent pour s’assurer que l’ONU puisse s’acquitter de ses obligations de façon efficace, en tenant le plus grand compte des règles administratives.  Si un des objectifs est de parvenir à une meilleure image des Nations Unies, a-t-elle déclaré, il faut tenir compte des mauvaises nouvelles en citant des carences systémiques observées dans la demande de la prise de décision.  Elle a estimé que le personnel des Nations Unies n’était redevable qu’à l’administration des Nations Unies et non aux États membres.  Elle a regretté la tendance de consacrer une plus grande attention à la responsabilité financière à l’égard du personnel au détriment de la mise en œuvre efficace des programmes.


Mme KAREN LOCK (Afrique du Sud) a rappelé que l’Assemblée générale avait examiné depuis trois ans de nombreuses possibilités de structures de contrôle interne et externe des Nations Unies.  Dans ce contexte, de nombreux outils et recommandations ont été mis à sa disposition.  Elle a salué le rapport du Secrétaire général sur les mesures de responsabilisation au sein des Nations Unies et s’est dit confiante dans les mesures prises pour augmenter la responsabilisation, la transparence et l’éthique au sein de l’Organisation.  Les objectifs de l’Organisation doivent être clairs, a-t-elle affirmé; c’est pourquoi il est indispensable à son avis de savoir si on dispose des dispositifs adéquats de vérification.  Il conviendrait aussi d’examiner si ces mécanismes sont fiables dans leurs résultats et dans les réponses qu’ils fournissent.  Un plan global de ce projet, énonçant un calendrier pour les différentes étapes de cet examen d’ensemble est indispensable, a-t-elle déclaré.


M. YASSER EL NAGGAR (Égypte) a réaffirmé que l’Assemblée générale était l’autorité suprême au sein de l’Organisation en matière de contrôle et de responsabilité.  De ce fait, toutes propositions et mesures prises à l’avenir doivent être adoptées dans le respect de ce principe.  De plus, il est nécessaire, selon lui, que l’examen des mesures de contrôle et de responsabilisation dans l’Organisation se fasse d’une façon globale.  Partant de ce principe, la création de structures administratives sans vision ni objectifs précis ne résoudrait pas les problèmes, a-t-il estimé.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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