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AG/AB/3672

CINQUIÈME COMMISSION: LES DÉLÉGATIONS INSISTENT SUR LA NÉCÉSSITÉ D’AMÉLIORER LA GESTION DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX

03/05/2005
Communiqué de presse
AG/AB/3672


Cinquième Commission

48e séance – matin


CINQUIÈME COMMISSION: LES DÉLÉGATIONS INSISTENT SUR LA NÉCÉSSITÉ D’AMÉLIORER LA GESTION  DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX


      Alors que le budget des opérations de maintien de la paix doit atteindre 5 milliards de dollars pour la période 2005/2006, l’examen aujourd’hui par la Cinquième Commission (administrative et budgétaire) des sommes allouées à ce secteur a été l’occasion d’insister sur l’importance d’une gestion et d’une utilisation des ressources plus efficaces.  Rappelant les pressions qu’exercent les budgets des opérations de maintien de la paix sur les ressources de l’ONU en raison de leur taille, de leur nombre et de leur complexité, plusieurs représentants ont en conséquence plaidé pour une stricte discipline budgétaire afin de garantir un usage efficace des fonds fournis par les États Membres.


Ainsi, les représentants du Brésil, au nom du Groupe de Rio, et du Japon ont estimé que l’Assemblée générale devait fournir des instructions claires au Secrétaire général sur la gestion des opérations de maintien de la paix, en utilisant au mieux les recommandations du Comité consultatif sur les questions administratives et budgétaires (CCQAB) et en abordant, au sein de la Cinquième Commission, les questions transversales de gestion communes à toutes les missions. 


Toujours afin d’améliorer la gestion, plusieurs délégations, dont celle du Mexique et celle de la Belgique, au nom de l’Union européenne, ont regretté de ne pas disposer du rapport sur les structures de gestion des opérations de maintien de la paix au cours de cette session.  À leur avis, ce rapport aurait pu être un instrument essentiel à l’examen de la question à l’ordre du jour.  En tant que premier contributeur aux opérations de maintien de la paix, l’Union européenne a notamment expliqué qu’elle s’attendait à ce que les budgets soient affectés à des besoins réels et qu’on tire partie de la formation et des technologies de l’information.  Quant au représentant des États-Unis, il a indiqué que la création de postes n’était pas une solution pour remédier aux problèmes d’une faible gestion, d’allégations de mauvaise conduite et au manque de responsabilité.


Répondant aux questions et commentaires des délégations, le Contrôleur des Nations Unies, M. Warren Sach, a notamment expliqué, concernant spécifiquement la création de 110 postes au sein du compte d’appui, que l’augmentation massive des opérations de maintien de la paix sur le terrain ne pouvait aller sans l’augmentation de capacités correspondantes au Siège.  S’agissant de la disponibilité des rapports, il a indiqué que le CCQAB avait du parer au plus pressé face à l’augmentation brutale du nombre des opérations, et n’avait été en mesure de produire le rapport tant attendu sur la gestion intégrée des missions de maintien de la paix. 


Par ailleurs, la Cinquième Commission s’est penchée sur la contribution des Volontaires des Nations Unies en entendant deux présentations par vidéoconférence.  M. Ian Gorita, Président du Corps commun d’inspection (CCI), a évoqué un rapport* d’évaluation du Programme des Volontaires des Nations Unies, affirmant que ce dernier, administré par le PNUD, s’est révélé apte à réagir de façon dynamique et sans délai face à l’évolution et à l’élargissement des besoins.  De plus, M. Ad de Raad, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour les Volontaires à Bonn, s’est lui particulièrement concentré sur la participation des Volontaires aux opérations de maintien de la paix en se félicitant du Mémorandum signé le 18 décembre 2003 entre le Département et le programme.


Enfin, deux opérations de maintien de la paix en Afrique ont fait l’objet de déclarations spécifiques.  Le représentant du Nigéria, au nom des pays africains, a ainsi centré son intervention sur la Mission des Nations Unies en Sierra Leone (MINUSIL), estimant raisonnable le budget de 107 159 700 dollars pour la période 2005/2006, incluant la phase de liquidation, tel que proposé par le Secrétariat et appuyé par le CCQAB.  Soulignant la coopération entre la MINUSIL et la MINUL, la représentante du Ghana s’est exprimée, au nom du Groupe des États africains, spécifiquement sur le financement de cette dernière mission dont le budget doit s’élever à 722 753 600 dollars pour 2005/2006.  Elle a notamment indiqué sa perplexité quant à la réduction de 1 035 300 de dollars du budget des services médicaux malgré le taux alarmant de décès dû aux maladies contagieuses. 


La Cinquième Commission poursuivra ses travaux jeudi matin 5 mai à 10 heures.


* A/59/68/Add.1


ASPECTS ADMINISTRATIFS ET BUDGETAIRES DU FINANCEMENT DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DES NATIONS UNIES


Déclarations


M. KARL VAN DEN BOSSCHE (Belgique), intervenant au nom de l’Union européenne (UE), s’est inquiété des conséquences de l’augmentation du nombre des missions de maintien de la paix et de leur complexité, sur les capacités du Secrétariat des Nations Unies et les contributions des États Membres.  Dans ce contexte, il s’est notamment félicité des efforts du Secrétariat en matière de présentation des budgets de missions de maintien de la paix axés sur les résultats, tout en suggérant de réaligner les lignes budgétaires en fonction des priorités et mandats respectifs des missions.  Il a fait part de sa grande déception de constater que le rapport sur les structures de gestion des opérations de maintien de la paix ne pourra être présenté au cours de cette session, alors que la Commission doit examiner et approuver un budget annuel de maintien de la paix de près de 5 milliards de dollars.  Il a souhaité que l’on prenne des mesures pour faire face à un certain nombre de problèmes de gestion constamment identifiés par le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires et par le Comité des commissaires aux comptes, dont le non-respect des instructions administratives, le manque de transparence, le mauvais usage constant de certaines dispositions, ou encore le non-respect des délais de versement des quotes-parts.  Si toutes les OMP ont des qualités spécifiques, a-t-il ajouté, beaucoup d’opérations de gestion sont communes.  C’est pourquoi, il a souhaité un examen des éléments qui peuvent être gérés en commun pour éviter les doubles emplois. 


S’agissant de l’augmentation des effectifs du compte d’appui, il a estimé que même si il n’y avait pas de formule mathématique pour définir les besoins exacts de cette structure, il semblait évident, comme le soulignent le CCC et le CCQAB, que cette augmentation doit refléter l’augmentation importante du nombre des missions et de leurs effectifs.  Par ailleurs, il a déclaré que la notion de mission intégrée était une notion à laquelle l’UE souscrivait entièrement, car elle permettait une démarche d’ensemble au niveau de tout le système des Nations Unies.  En ce qui concerne la question des abus sexuels, l’UE a pris note des ressources demandées et de leurs conséquences sur le budget ordinaire.  Il a indiqué que l’UE qui avait joué un rôle actif dans les délibérations du C34, regrettait qu’il n’ait pas été possible de s’entendre sur la mise en place d’une capacité d’enquête véritablement indépendante.  Dans un tout autre domaine, il a souhaité que l’on saisisse l’offre du Gouvernement italien d’élargir la Base de soutien logistique des Nations Unies à la base de San Vito, une base qui selon lui pourrait servir à la formation, au logement de personnel à court terme, ainsi qu’au stockage stratégique.  En tant que premier contributeur des Nations Unies, a-t-il conclu, l’Union européenne s’attend à ce que les opérations de maintien de la paix soient gérées de manière efficace, que les budgets soient affectés à des besoins réels et que la formation et l’investissement en informatique produisent des progrès concrets. 


M. FREDERICO S. DUQUE ESTRADA MEYER (Brésil), s’exprimant au nom du Groupe de Rio, a insisté sur l’importance de l’examen des questions intersectorielles qui ont un impact direct sur les opérations de maintien de la paix en cours ou à venir.  Il a ainsi souhaité que la Cinquième Commission puis la plénière de l’Assemblée générale, prennent des décisions sur ces questions afin de définir des politiques que le Secrétaire général pourrait appliquer à toutes les opérations de maintien de la paix.  Ces directives, a-t-il précisé, doivent permettre d’améliorer l’efficacité du processus de gestion avec une administration transparente et soucieuse des coûts.  Par ailleurs, le représentant a réitéré que l’Administration devait utiliser les ressources des budgets des opérations de maintien de la paix en accord avec les mécanismes financiers et administratifs établis par l’Assemblée générale.  Il s’est notamment dit préoccupé par les domaines de l’acquisition d’équipement, de véhicules, de rations alimentaires, des services aériens, de l’équipement des technologies de l’information et de la sécurité aérienne.  Ainsi, il a par exemple noté le manque de coopération continue entre les diverses missions et le Siège concernant la gestion des rations alimentaires, notamment l’absence de partage de l’expérience acquise dont on pourrait tirer partie.  Le représentant a aussi insisté sur la nécessité de finaliser la mise en place de directives pour renforcer les règles de conduite des employés de l’ONU.  Il a émis des réserves au sujet de la création d’un groupe sur la déontologie à New York et dans les missions pour les périodes 2005/2006 et 2006-2007, craignant que cette démarche occasionne des doubles emplois et un gaspillage de ressources.  Enfin, il a souhaité que les politiques d’achat intègrent l’offre des fournisseurs de toutes les régions et particulièrement la participation des fournisseurs des pays en développement. 


Intervenant au nom du Groupe de CANZ, Mme FELICITY BUCHANAN (Nouvelle-Zélande) s’est concentré sur la gestion des achats, le fonctionnement des stocks de déploiement stratégique, la sécurité aérienne, la gestion des rations alimentaires, le compte d’appui et autres questions transversales qui sont autant d’éléments de la gestion des opérations.  Elle a estimé indispensable de renforcer l’intégrité, la compétitivité et la bonne gestion des achats et des marchés.  Elle a partagé l’impatience du CCQAB en ce qui concerne la publication d’un code de déontologie destiné aux responsables des achats.  Elle a souhaité que l’on investisse dans les ressources humaines aussi bien pour satisfaire aux aspirations du personnel qu’aux objectifs des programmes.  Il nous faut une politique de formation claire, a-t-elle ajouté, qui définisse les besoins en ressources et les méthodes d’évaluation, une politique qui aille au-delà des priorités vagues et des grands principes.


Il est tout à fait indispensable, a-t-elle déclaré, de recruter le personnel plus rapidement en encourageant le recours aux fichiers.  Elle a souligné l’importance de renforcer le compte d’appui en notant que le budget de cette structure contenait des éléments de la proposition du Secrétaire général visant à répondre aux problèmes d’exploitations et d’abus sexuels.  Des éléments qui concernent notamment le renforcement des capacités visant à s’assurer de la conduite des employés sur le terrain et celui des capacités d’enquêtes du BSCI pour faire face aux problèmes des abus sexuels.  


En outre, elle a estimé indispensable que le DOMP et les ressources humaines mettent en place des mesures plus novatrices dans le cadre des règles en vigueur,  pour favoriser le recrutement du personnel national dans les missions.  S’agissant du compte d’appui, qui est un concept budgétaire et non un programme, elle a estimé que le moment était venu de voir si les activités telles que les achats, la gestion du personnel et des actifs, ou encore de budget et de la comptabilité, étaient efficaces et pouvaient être rationalisées.  Elle a formé le vœu que la gestion du Groupe des pratiques optimales de maintien de la paix soit assurée de façon à ne pas porter atteinte à sa capacité de réflexion.  L’une des questions transversales les plus importantes est le fonctionnement du concept de mission intégrée.  La représentante a souhaité que l’on se concentre sur les moyens de faciliter la coopération entre les forces militaires et les forces de police civile et de voir comment les missions assumaient les fonctions humanitaires et de développement.  Tout en reconnaissant le caractère vital des opérations de DDR, d’action humanitaire et de développement, elle a regretté le manque d’information et la difficulté de savoir qui fait quoi dans les missions de maintien de la paix.


M. HITOSHO KOZAKI (Japon) a indiqué que son pays portait une attention particulière au budget des opérations de maintien de la paix, qui devrait atteindre pour 2005/2006 une somme sans précédent de 5 milliards de dollars, afin de savoir si cette somme était pleinement justifiée et si le Secrétaire général avait établi les mécanismes de gestion pour s’assurer de l’usage efficace des ressources fournies par les États Membres.  Il a regretté que le rapport sur l’évaluation de la structure de gestion de toutes les opérations de maintien de la paix ne soit pas fourni lors de cette session, malgré la décision 59/507 de l’Assemblée générale.  De même, il a noté qu’un rapport d’ensemble sur le financement des opérations de maintien de la paix n’avait pas été soumis pour cette session.  Il a affirmé qu’il était impératif pour l’Assemblée générale de fournir des instructions claires au Secrétaire général sur la gestion des opérations de maintien de la paix, en utilisant au mieux les recommandations du Comité des commissaires aux comptes (CCC) et du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB).  Soulignant la nécessité de voir des résultats concrets, il a prié le Secrétaire général de faire rapport sur l’application de ces décisions dans le cadre de son rapport d’ensemble. 


Concernant les budgets individuels des missions, il a affirmé que sa délégation défendrait une discipline budgétaire et a souhaité que la Cinquième Commission aborde les questions transversales de gestion communes à toutes les missions.  Par ailleurs, il s’est dit préoccupé par la tendance du Secrétariat à se servir des budgets des opérations de maintien de la paix pour prendre des initiatives qui ont des incidences sur les principes.  Le Secrétaire général doit obtenir de l'Assemblée générale une décision sur les grandes orientations des programmes avant de mettre en place ces initiatives, a-t-il ajouté. 


Le représentant a aussi noté avec intérêt la question soulevée par le CCC, selon laquelle le taux d’augmentation du budget du compte d’appui est beaucoup plus important que celui du budget total des opérations de maintien de la paix.  Faisant écho aux recommandations du CCABQ, il a demandé que l’efficacité du processus de gestion, au Siège et sur le terrain, soit régulièrement évaluée avant que le Secrétariat ne fasse appel à des nouvelles ressources, tout en insistant sur la nécessité de redéployer les fonctions et ressources existantes au sein d’une mission et de renforcer la coordination entre missions et les départements au Siège.


Mme MELANIE ATTWOOLL (États-Unis) s’est particulièrement inquiétée des capacités du Secrétariat des Nations Unies de faire face aux multiples défis posés par le maintien de la paix résultant d’une augmentation sans précédant du nombre des missions, de leurs effectifs et budgets.  Face à ces défis, a-t-elle ajouté, il est indispensable de pratiquer une gestion plus vigoureuse et une utilisation plus efficace des moyens et des ressources.  Elle a mentionné la perception d’une gestion insuffisante alors que demeuraient des allégations de comportements graves sur le terrain.  S’agissant des opérations de maintien de la paix spécifiques, elle s’est félicitée du programme de modernisation de la Force des Nations Unies chargée d'observer le dégagement qui a amélioré ses communications. 


En ce qui concerne l’augmentation du budget de la MONUC, elle a estimé l’accroissement du nombre de personnels et notamment des troupes, passé à 20 000 ne constituait pas une explication suffisante.  C’est pourquoi, elle a demandé que soit présenté un budget auquel figureront des stratégies, explications et directives claires et qui pourra être examiné par l'Assemblée générale au cours de sa présente session.  En outre, elle s’est étonnée du fait que la mission qui avait été la plus touchée par les révélations concernant les mauvais traitements infligés à des femmes et des enfants n’avait toujours pas été en mesure de prendre des mesures pour faire cesser ces abus.  En ce qui concerne, la Mission en Haïti, la MINUSTAH, elle a noté que les 4,5 millions destinés à des opérations de DDR avaient été en fait entièrement consacrés à des opérations de réinsertion qui d’habitude tombent sous les prérogatives des organismes, fonds et programmes des Nations Unies.  À cet égard, il a affirmé qu’il n’appartenait pas aux missions de maintien de la paix de financer des activités de développement. 


Notant que la demande de nouveaux postes du compte d’appui s’élevaient à 110 soit une croissance bien plus élevée que les effectifs des missions de maintien de la paix, elle a demandé au Secrétariat des informations et descriptions plus détaillées des postes sollicités.  S’agissant des problèmes d’exploitation sexuelle, elle a déclaré que les États-Unis, qui avaient participé aux délibérations du Comité spécial, se félicitaient d’un rapport favorisant l’émergence d’une culture institutionnelle visant la tolérance zéro.  Elle a estimé indispensable pour la transparence, la création d’une capacité d’enquête au sein du BSCI.  En conclusion, elle s’est inquiétée de la charge de travail qui pèse sur la Cinquième Commission qui devait au cours de cette session de quatre semaines examiner 150 rapports résultant certes de l’augmentation du nombre de missions de maintien de la paix mais aussi des demandes des délégations.  Elle a craint que cette situation ne soit pas gérable à long terme et ne nous permette d’accorder à la question sensible des opérations de maintien de la paix l’attention qu’elle mérite. 


Mme WANG XINXIA (Chine), commentant le rapport du CCC sur la gestion des opérations de maintien de la paix, a expliqué que la grande majorité des recommandations visant à améliorer l’efficacité de la gestion des ressources avaient déjà été faites ou étaient en cours de mise en œuvre.  Toutefois, en ce qui concerne celles qui n’avaient pas encore pris effet, elle a souhaité que les organes concernés fournissent un calendrier précis avec une description détaillée des mesures prises et des éventuels obstacles à leur application.  Par ailleurs, elle a regretté les cas de non-respect des directives administratives au sein des missions, notamment au sujet du dépassement de dépenses, et a appelé à corriger immédiatement ces situations.  S’agissant du compte d’appui, elle a salué les travaux du CCQAB s’associant à sa recommandation de justifier la totalité des ressources demandées, la demande de ressources supplémentaires ne pouvant être dissociée d’une évaluation des processus de gestion.  La représentante a par ailleurs estimé que l’utilisation des technologies de l’information et des communications et les nouveaux outils de gestion, entre autres, devaient conduire à une amélioration du rendement et à un renforcement de l’efficacité des opérations de maintien de la paix.


Mme KANG KYUNG-WHA (République de Corée) s’est inquiétée de l’inégalité des présentations budgétaires des missions de maintien de la paix.  Elle s’est interrogée sur la capacité du Secrétariat de faire face à un nombre croissant de missions de maintien de la paix dont le budget total atteindra bientôt 5 milliards de dollars et des effectifs sans précédent.  Elle s’est particulièrement arrêtée sur le problème de la surbudgétisation des transports aériens.  Elle a demandé une meilleure coopération interinstitutions pour l’utilisation des transports aériens en suggérant une régionalisation de leur gestion.  Tout en reconnaissant l’importance du pilier humanitaire dans les activités des Nations Unies, il a fait sienne la recommandation du CCQAB de ne pas affecter les budgets des opérations de maintien de la paix à des activités humanitaires sans des directives claires de l'Assemblée générale à ce sujet.  Il s’est félicité du rapport du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) sur la première année d’expérience des enquêteurs régionaux à Vienne et à Nairobi, en faisant siennes les conclusions de ce rapport jugeant que la combinaison d’enquêteurs régionaux et d’enquêteurs locaux constituait l’approche la plus efficace pour répondre à des demandes urgentes d’enquête, ce qu’a d’ailleurs démontré l’efficacité des enquêtes menées dans le cadre des allégations d’exploitation et d’abus sexuels à la MONUC.


S’associant à la déclaration du Groupe de Rio, M. DIEGO SIMANCAS (Mexique) a toutefois souhaité apporter quelques précisions de sa délégation.  Il a affirmé que, face à la demande budgétaire croissante qui exerce une forte pression sur les États Membres, son pays mettait tout en œuvre pour s’acquitter de ses engagements, et notamment en ce qui concerne les contributions non réglées.  Il a espéré qu’en conséquent, les budgets individuels des missions de maintien de la paix seraient gérés dans la plus stricte discipline budgétaire.  De plus, il s’est dit préoccupé par la tendance du Secrétariat à utiliser les ressources du budget des opérations de maintien de la paix pour introduire des initiatives sans consulter l'Assemblée générale sur celles-ci.  Enfin, il a regretté que le rapport demandé par la décision 59/507 n’ait pas été présenté par le Secrétariat, alors que le projet de budget dépasse les 5 milliards de dollars et que des demandes budgétaires ont été effectuées tardivement.  


Intervenant au nom du Groupe des États d’Afrique, M. SALEH MANU PISAGIH (Nigéria) s’est tout particulièrement concentré sur la situation de la Mission des Nations Unies en Sierra Leone (MINUSIL) qu’il a citée en exemple et défini comme étant à la hauteur de toutes les attentes.  Il s’est dit néanmoins préoccupé par l’incidence croissante de la fièvre de lassa sur la situation du pays et a demandé d’envisager que la mission entreprenne des démarches en matière d’épidémiologie.  En ce qui concerne le projet de budget, il a déclaré que le Groupe africain était satisfait d’apprendre qu’il y a eu un faible nombre de demandes d’indemnités pour décès ou incapacités et de ce que le taux de vacance était finalement plus faible que celui prévu dans le budget.  Par ailleurs, il a demandé que des efforts soient faits pour éviter un exode du personnel lors de cette étape critique de la Mission, demandant des mécanismes pour repousser le départ des employés vers la fin du mandat et s’inquiétant que la liquidation de la MINUSIL serait réalisée à un rythme plus rapide que prévu.  Le représentant a souhaité que tout soit mis en œuvre pour conserver le personnel essentiel et que la stratégie de sortie définitive soit guidée par le souci de ne pas remettre en cause les acquis du passé.  Enfin, il a estimé raisonnables les ressources de 107 159 700 dollars demandées pour la période de 12 mois incluant la phase de liquidation, même si elles représentent une baisse de 63,3% par rapport au budget annuel 2004/2005 qui se monte à 291 millions de dollars. 


Mme GLORIA POKU (Ghana) a pris la parole au nom du Groupe des États d’Afrique sur le financement de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL).  Elle a expliqué que si cette Mission avait mené certaines activités envisagées dans les indicateurs de succès réalisation, mais que d’autres avaient été repoussées en raison du retard dans le recrutement du personnel.  Soulignant la persistance du taux de vacance élevé dans les opérations de maintien de la paix, elle a souhaité une amélioration du système Galaxie, afin de minimiser les contraintes pour la MINUL notamment.  Concernant la coordination entre missions au niveau sous-régional, elle s’est dite satisfaite par la coopération entre cette Mission et la Mission des Nations Unies en Sierra Leone (MINUSIL) et a espéré que celle-ci serve d’exemple pour la MUNIL et autres opérations de maintien de la paix, avec le soutien du Groupe des pratiques optimales du Département des opérations de maintien de la paix. 


Sur la question du budget proposé pour la MINUL pour la période du 1er juillet 2005 au 30 juin 2006, elle a souligné, à l’instar du CCQAB, sa perplexité quant à la réduction de 1 035 300 de dollars du budget des services médicaux, insistant sur le taux alarmant de décès dus aux maladies contagieuses qui plaide plutôt en faveur d’une augmentation des ressources dans ce secteur.  De plus, elle a déclaré que le Groupe des États africains était inquiet du déficit de 40 millions de dollars manquant pour les projets de réhabilitation et de réintégration des ex-combattants qui doivent être réalisés de manière urgente.  Les promesses de contribution, si et quand elles seront versées, ne totalisent que 30 millions de dollars, a-t-elle noté.  Enfin, elle a appuyé l’observation du CCQAB qui s’est dit prêt à considérer toutes ressources budgétaires supplémentaires qui pourraient être nécessaires suite au sixième rapport de progression du Secrétaire général, ce dernier pouvant refléter le besoin de 120 éléments additionnels pour la police civile pour une période de six mois. 


Mme KAREN LOCK (Afrique du Sud) s’est concentrée sur la situation de quatre missions de maintien de la paix, la Mission des Nations Unies en Éthiopie et en Érythrée (MINUEE), la Mission des Nations Unies en Sierra Leone (MINUSIL), la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO), et la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL).  Elle s’est félicitée de la contribution du CCQAB qui permet de réaliser des économies et de guider le Secrétariat dans la préparation des prochains projets de budget.  En revanche, elle s’est inquiétée de la pression de travail croissante à laquelle le CCQAB doit faire face, alors que les projets de budget sont présentés de plus en plus tard, laissant de moins en moins de temps au CCQAB pour réaliser son travail d’expertise.  Alors que le maintien de la paix connaît une étape critique de son histoire  avec un nombre sans précédent de missions, a-t-elle ajouté, il faut que l’appui nécessaire soit fourni à l’Organisation pour qu’elle puisse faire face à ses obligations. 


La complexité croissante des missions de maintien de la paix au cours des dernières années exige une plus grande intégration de l’action des acteurs du système des Nations Unies.  Cela passe par la mise en place des stratégies communes qui associent les efforts de consolidation de la paix et d’appui au développement aux phases de transition entre la fin des conflits et l’établissement de la paix.  Elle a souhaité que les systèmes d’audit internes et externes nous aident à mieux apprécier l’ampleur des réformes des OMP et estimé que les États Membres avaient une responsabilité partagée pour fournir aux Nations Unies les ressources et contributions à temps.  S’agissant du service des achats elle a noté que moins de 10% des contrats d’achats totaux pour la constitution de stocks avaient été accordés à plus de deux tiers de membres de l’organisation.  En conclusion, elle s’est félicitée que la MINUEE, la MINURSO, la MINUSIL et la MINUL aient toutes entrepris un examen de leurs structures respectives pour mieux remplir le mandat que leur a confié le Conseil de sécurité.


M. NAJIB ELJI (République arabe syrienne) a affirmé que la responsabilité du financement de la Force des Nations Unies chargée d’observer le dégagement (FNUOD) devait incomber à la partie occupante, conformément aux résolutions pertinentes, puisque c’était elle qui était responsable de l’établissement de cette Force, il y a 30 ans.  Il a expliqué que sa délégation approuvait les recommandations du CCQAB, contenu dans son rapport, préconisant d’accepter le budget proposé par le Secrétaire général.  Il a souligné l’importance d’instaurer un dialogue pertinent entre le personnel local de la Force et son administration afin d’aider à la réalisation de ses objectifs.  Rappelant que son pays avait accueilli favorablement la FNUOD depuis sa création et lui avait présenté tout le soutien nécessaire, il a également salué la coopération entre la Force et les parties concernées au sein de la République arabe syrienne.  Enfin, il a exprimé ses remerciements aux pays contributeurs de troupes pour la FNUOD. 


M. YASSER ELNAGGAR (Égypte) a insisté sur quelques points de la méthode de travail de la Cinquième Commission dans son examen du budget des opérations de maintien de la paix.  Notant le besoin de se pencher sur le calendrier des travaux, il a affirmé qu’il était impératif d’étudier les questions intersectorielles au sein de cette Commission et que le travail sur le budget des opérations de maintien de la paix devait se faire en considérant également le budget régulier.  Alors que le maintien de la paix évolue, a-t-il poursuivi, il est nécessaire de prendre en considération la préparation des documents mais aussi l’organisation des délégations en vue de l’examen de ces budgets.  De plus, il a estimé nécessaire de prendre en considération également les questions politiques dans le cadre du budget des opérations de maintien de la paix.  Tout en soulignant le rôle essentiel des opérations de maintien de la paix, le représentant a indiqué que si chacun des budgets individuels des opérations devait être examiné, cette tâche prendrait au moins trois mois.  


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