DE NOMBREUX ÉTATS MEMBRES SOUTIENNENT LA MODERNISATION DU FONDS CENTRAL AUTORENOUVELABLE D’URGENCE
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Assemblée générale
51e & 52e séances plénières
matin & après-midi
DE NOMBREUX ÉTATS MEMBRES SOUTIENNENT LA MODERNISATION DU FONDS CENTRAL AUTORENOUVELABLE D’URGENCE
Au terme d’une année marquée par de terribles catastrophes naturelles, du tsunami dans l’océan Indien au récent tremblement de terre en Asie du Sud, en passant par les ouragans dans les Caraïbes, le Golfe du Mexique et en Amérique centrale, l’Assemblée générale a adopté aujourd’hui, sans vote, deux résolutions consacrées au renforcement de la coordination de l’aide humanitaire et des secours fournis par les organismes des Nations Unies. De nombreux États Membres se sont en outre prononcés en faveur de la modernisation du Fonds central autorenouvelable d’urgence préconisée par le Secrétaire général afin de répondre plus rapidement et plus efficacement aux situations humanitaires d’urgence.
L’Assemblée générale a engagé1 la communauté internationale, en particulier les pays donateurs, les institutions financières internationales et les organisations internationales compétentes, ainsi que le secteur privé et la société civile, à tenir sans retard leurs promesses et à continuer de fournir les fonds et l’aide nécessaires à la poursuite des efforts de relèvement et de reconstruction après le tremblement de terre en Asie du Sud. Elle a en outre demandé au Secrétaire général de désigner un envoyé spécial chargé, entre autres, d’entretenir la volonté politique de la communauté internationale d’appuyer les efforts de relèvement, de reconstruction et de réduction des risques à moyen et à long terme.
Encourageant2 le Président Bill Clinton, Envoyé spécial du Secrétaire général pour l’après-tsunami, à poursuivre ses efforts, l’Assemblée générale a également encouragé les pays donateurs, les institutions financières internationales et régionales ainsi que le secteur privé et la société civile à renforcer les partenariats existants et à continuer de soutenir les opérations de relèvement et de reconstruction, à moyen et à long terme, dans les pays touchés, notamment en faisant parvenir rapidement les contributions faites par les donateurs. Elle a réaffirmé que toutes les initiatives régionales devraient tendre à renforcer la coopération internationale en vue de créer un système d’alerte avancée mondial multirisques, et notamment le système d’alerte et d’atténuation des effets des tsunamis dans l’océan Indien nouvellement établi.
En outre, l’Assemblée générale a invité3 les États Membres à célébrer, le 26 avril, la Journée internationale de commémoration des victimes d’accidents et de catastrophes radiologiques et à mener des activités appropriées pour commémorer les victimes des accidents et des catastrophes. Elle a demandé au Coordonnateur des Nations Unies pour la coopération internationale pour Tchernobyl d’organiser, en collaboration avec les Gouvernements du Bélarus, de la Fédération de Russie et de l’Ukraine, une nouvelle étude des conséquences de l’accident de Tchernobyl pour la santé et l’environnement et dans le domaine économique et social, conformément aux recommandations du Forum sur Tchernobyl.
Concluant la séance d’aujourd’hui qui, outre le renforcement de la coordination de l’aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe5, portait également sur les efforts déployés pour étudier et atténuer les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl6, l’assistance au peuple palestinien7 et le programme mondial pour le dialogue entre les civilisations, le Président de l’Assemblée générale, Jan Eliasson (Suède), a affirmé que de nombreux intervenants avaient loué le travail des agents humanitaires sur le terrain, et demandé que ces derniers puissent accéder sans obstacle aux zones frappées par les catastrophes naturelles. M. Eliasson a également relevé que la transformation du Fonds central autorenouvelable d’urgence, fréquemment évoquée dans les discours, avait été plutôt bien accueillie par les États Membres, certaines délégations souhaitant néanmoins que des organisations non humanitaires, dont le secteur privé, participent au processus de dons. Le Président de l’Assemblée générale a par ailleurs estimé que les capacités du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) devaient être renforcées, et a plaidé pour une collaboration accrue du Bureau avec les organisations régionales.
Par ailleurs, l’Assemblée générale a invité4 les États Membres, l’ONU, ses institutions spécialisées et les organismes des Nations Unies, ainsi que les organisations intergouvernementales et les organisations non gouvernementales concernées, les organisations et les fondations régionales et les universités à prendre une part active aux manifestations organisées par la Mongolie pour célébrer huit centième anniversaire de l’État mongol.
Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Pakistan, Bélarus, Malaisie (au nom de l’ANASE), Jamaïque (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Royaume-Uni (au nom de l’Union européenne), Grenade (au nom de la Communauté des Caraïbes), États-Unis, Japon, Cuba, Émirats arabes unis, Australie, Fédération de Russie, Maldives, Chine, Suisse, Canada, Malawi (au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe), Azerbaïdjan, Afrique du Sud, Ukraine, Sri Lanka, Indonésie, Norvège, Guatemala, Kazakhstan, Koweït, Népal, Mexique, Colombie, Pérou, Inde, Thaïlande et Mongolie. Les observateurs de la Palestine, de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, de l’Ordre souverain militaire de Malte, du Comité international de la Croix-Rouge, de l’Organisation internationale pour les migrations et de l’Union internationale pour la conservation de la nature et des ressources naturelles se sont également exprimés.
La représentante d’Israël et l’observateur de la Palestine ont exercé leur droit de réponse.
La prochaine séance plénière de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal.
1. Projet de résolution publié sous la cote A/60/L.18
2. Projet de résolution publié sous la cote A/60/L.20
3. Projet de résolution publié sous la cote A/60/L.19
4. Projet de résolution publié sous la cote A/60/L.17
5. Rapports du Secrétaire général publiés sous les cotes A/60/223 et A/60/223/Corr.1, A/60/86, A/60/87, A/60/89, A/60/227, A/60/302 et A/60/432
6. Rapport du Secrétaire général publié sous la cote A/60/443
7. Rapport du Secrétaire général publié sous la cote A/60/90
RENFORCEMENT DE LA COORDINATION DE L’AIDE HUMANITAIRE ET DES SECOURS EN CAS DE CATASTROPHE FOURNIS PAR LES ORGANISMES DES NATIONS UNIES, Y COMPRIS L’ASSISTANCE ÉCONOMIQUE SPÉCIALE
Déclarations
M. JAN ELIASSON (Suède), Président de l’Assemblée générale, a introduit le débat d’aujourd’hui, portant sur le renforcement de la coordination de l’aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe, le renforcement de la coordination de l’aide humanitaire d’urgence, le renforcement de la coopération internationale et de la coordination des efforts déployés pour étudier et atténuer les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl, l’assistance au peuple palestinien et le programme mondial pour le dialogue entre les civilisations. Le monde, a-t-il tout d’abord déclaré, a été cette année témoin de catastrophes naturelles d’une échelle sans précédent, allant du tsunami dans l’océan Indien au mois de décembre dernier au tremblement de terre en Asie du Sud, au début d’octobre. Ailleurs, a-t-il ajouté, les situations d’urgence résultant de conflits continuent avec une intensité qui varie d’un lieu à un autre, comme le montre la situation au Darfour. La complexité des crises d’aujourd’hui et l’ampleur des catastrophes naturelles exigent que les secours d’urgence soit une des principales priorités du travail des Nations Unies, a-t-il souligné, estimant que les événements de cette année montraient que les réformes liées à la coordination de l’aide humanitaire étaient urgentes. Il convient de procéder à d’importantes réformes au niveau du système tout entier, a-t-il assuré.
Le Président a ajouté que depuis plus d’une décennie, le Fonds central autorenouvelable d’urgence jouait un rôle important et permettait aux institutions des Nations Unies de disposer de ressources pour faire face rapidement aux urgences humanitaires. Toutefois, compte tenu notamment de sa taille limitée, ce Fonds, dont la modernisation et le renforcement sont proposés, a rencontré des difficultés pour fournir des ressources adéquates dans le cadre des phases initiales d’urgence, a-t-il dit. Rappelant que l’année prochaine marquera le vingtième anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, il a fait remarquer que les efforts tant nationaux qu’internationaux doivent viser à examiner, atténuer et réduire ses conséquences à long terme.
M. HAMIDON ALI (Malaisie) a indiqué, au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), après avoir présenté le projet de résolution L.20, le point de vue de sa délégation sur la question de l’assistance au peuple palestinien. Le représentant a ainsi regretté que cette assistance continue d’être fournie dans des circonstances difficiles, dues principalement aux mesures de répression et de restriction imposées par Israël. Ces mesures, a-t-il dit, violent les principes du droit international universellement reconnus et entraînent un alourdissement des coûts pour les institutions spécialisées actives sur le terrain, ces coûts devant être assumés par la communauté internationale, a-t-il ajouté. Le représentant a ainsi réitéré l’appel de son pays à Israël pour qu’il accorde un accès sans entrave aux Membres des Nations Unies et au personnel humanitaire dans les territoires occupés afin qu’ils puissent mener à bien leur tâche.
Le représentant a ajouté qu’Israël devait assouplir les restrictions et œuvrer en étroite coopération avec les institutions des Nations Unies, les pays donateurs et les organisations humanitaires afin d’assurer le bon acheminement de l’aide humanitaire et la mise en œuvre des projets de développement. Il a en outre souhaité qu’Israël se conforme à l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) sur le mur de séparation, et respecte la résolution de l’Assemblée générale ES-10/15. Le mur et le régime associé ont posé des problèmes sérieux pour le déplacement et l’accès du personnel humanitaire et des Nations Unies aux territoires occupés, a-t-il assuré.
M. STAFFORD NEIL, (Jamaïque), au nom du Groupe des 77 et la Chine, a constaté l’augmentation des catastrophes naturelles et la sévérité de leur impact au cours de l’année dernière. Les situations d’urgence sont aussi celles générées par les conflits armés, le plus souvent dans les pays en développement, a-t-il noté, et de nombreux défis sont ainsi posés au mécanisme de réponse humanitaire des Nations Unies. À son avis, outre le besoin de renforcer sa capacité en matière de coordination et de secours d’urgence, l’ONU doit avoir la certitude d’un financement suffisant pour faire face aux grandes catastrophes comme aux crises humanitaires méconnues. Le représentant a donc approuvé les recommandations du Secrétaire général qui figurent dans son rapport sur l’amélioration du Fonds central autorenouvelable d’urgence. Il s’est en particulier déclaré favorable à ce que le Fonds passe de l’actuel élément autorenouvelable (50 millions) à l’objectif général de 500 millions de dollars, grâce à un élément dons. À cet égard, M. Neil a apprécié les contributions apportées par la communauté internationale. En ce qui concerne la coordination efficace des secours humanitaires d’urgence, il a appelé à une coopération entre tous les acteurs, y compris ceux du système des Nations Unies.
Le Groupe des 77et la Chine réaffirme la responsabilité première qui incombe aux États de répondre aux besoins de la population dans des situations d’urgence, a poursuivi le représentant. Il a souligné aussi que la coopération internationale, non seulement en termes de financement mais aussi de partage des compétences, comme le transfert de technologies aux pays en développement, doit être un des aspects de la réponse donnée aux catastrophes humanitaires. M. Neil a soutenu les recommandations faites par le Secrétaire général à cet égard dans son rapport intitulé « Coopération internationale en matière d’aide humanitaire à la suite de catastrophes naturelles: de la phase des secours à celle de l’aide au développement ».
SIR EMYR JONES PARRY (Royaume-Uni), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a affirmé que les événements de cette année, en particulier le récent tremblement de terre au Pakistan, avaient souligné l’importance d’un accroissement et d’une amélioration de la capacité des Nations Unies à répondre rapidement et efficacement aux catastrophes naturelles majeures. L’Union européenne, a-t-il dit, appuie l’appel lancé par le Secrétaire général dans son rapport « Dans une liberté plus grande » en vue d’une réponse humanitaire plus prévisible. L’Union européenne considère comme utiles les mécanismes des Nations Unies, tels que les équipes des Nations Unies d'évaluation et de coordination en cas de catastrophe (UNDAC), ainsi que le Groupe international de recherche et de secours (INSARAG), et accorde beaucoup d’importance à la réduction des risques, à la préparation et à la capacité d’intervention à tous les niveaux, a-t-il poursuivi. Le représentant a observé en outre que la capacité d’intervention rapide de la communauté internationale était toujours inférieure aux besoins et a demandé à ce qu’un appui accru soit octroyé à l’ONU pour un renforcement de ses capacités dans ce domaine.
Le représentant s’est par ailleurs félicité des améliorations proposées du Fonds central autorenouvelable d’urgence, espérant qu’il sera opérationnel au début de l’année 2006. Il a jugé préoccupant le sous-financement de certaines situations d’urgence, en particulier en Afrique. L’Union européenne accorde également une grande importance à la réduction des risques de catastrophes naturelles, à l’alerte précoce et à la prévention, a-t-il souligné, exhortant ainsi les États à mettre en œuvre les priorités établies dans le cadre de la plate-forme d’action de Hyogo, et à intégrer les efforts de réduction des catastrophes naturelles dans les stratégies de développement durable et de réduction de la pauvreté. L’Union européenne accepte la nécessité de faire en sorte que la réponse humanitaire internationale soit plus prévisible et efficace, en particulier grâce aux leçons apprises et aux engagements pris, a-t-il déclaré. Condamnant fermement les attaques et actes de violence dont est victime le personnel humanitaire, il a insisté pour que ces incidents fassent l’objet d’enquêtes et que les coupables soient traduits en justice.
Mme RUTH ELIZABETH ROUSE (Grenade), s’exprimant au nom des pays membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), s’est félicitée de l’assistance indispensable fournie dans cette région par les agences des Nations Unies, particulièrement par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Toutefois, face à la multiplication des catastrophes naturelles, la représentante a souligné la nécessité d’une collaboration renforcée avec d’autres institutions régionales. À ce propos, elle a rappelé qu’à l’occasion du Sommet mondial, la communauté internationale s’était résolue à mettre en œuvre la Déclaration de Hyogo et le Cadre d'action de Hyogo pour 2005-2015. L’intervenante a relevé que le rapport sur le Fonds central autorenouvelable d'urgence montre que les appels globaux et éclairs avaient été insuffisants à satisfaire les besoins résultant des différentes crises. Il est donc clair que dans un avenir proche, des ressources supplémentaires seront nécessaires pour permettre un déploiement plus rapide de l’aide, ainsi que la mise en place de mécanismes adaptés pour garantir aux États un accès immédiat à ces fonds.
Regrettant la réponse très faible apportée aux appels en faveur de la région caraïbe au lendemain de certaines catastrophes, la représentante a attiré l’attention sur l’importance d’un traitement spécial et différentiel pour les petits États insulaires en développement, particulièrement vulnérables. Dans la mesure où les populations des ces pays ne peuvent échapper aux catastrophes, tels l’ouragan Ivan en septembre 2004, le processus de relèvement est pour eux de la plus haute importance. C’est la raison pour laquelle la délégation a appelé les pays qui sont en position de le faire à rejoindre la communauté des contributeurs.
M. SICHAN SIV (États-Unis) a estimé que la réforme de l’appareil humanitaire des Nations Unies devait être abordée dans son ensemble. Au-delà du Fonds central autorenouvelable d’urgence, dont la réforme est actuellement examinée, il faut élargir les rangs des donateurs, garantir des ressources volontaires additionnelles, renforcer les systèmes d’alerte précoce, accroître la capacité de réponse et améliorer la coordination générale de l’aide humanitaire à la suite de catastrophes, a-t-il indiqué. Évoquant les difficultés auxquelles était confronté le personnel humanitaire -restrictions à l’accès aux populations dans le besoin, de l’insécurité ou de problèmes logistiques-, il a estimé que pour surmonter efficacement ces différents obstacles, il faudrait prévenir les situations d’urgence en formant le personnel, en augmentant la capacité des institutions pertinentes à absorber des fonds additionnels, et en équipant mieux les équipes humanitaires qui travaillent dans ce contexte difficile.
Si une leçon a été tirée au cours de l’année écoulée, c’est que le système des Nations Unies doit être en mesure de passer en « mode d’urgence » de manière fluide et efficace lorsqu’une situation se détériore, a signalé M. Siv. S’il a salué les récents efforts de l’ONU afin de renforcer son leadership dans le secteur humanitaire, il a remarqué que des progrès devaient encore être réalisés en matière de protection des personnes touchées par les catastrophes naturelles et les conflits internes. La protection des populations vulnérables dépend néanmoins de la sécurité des travailleurs humanitaires, a-t-il estimé, indiquant que les États-Unis étaient déterminés à accroître la sécurité de ces derniers. Les mesures prises par l’Assemblée générale constituent une étape importante en ce sens, a-t-il remarqué. Le représentant des États-Unis a enfin tenu à rappeler que son pays était le contributeur le plus important aux programmes humanitaires et de développement visant à venir en aide aux Palestiniens, signalant que les États-Unis avaient notamment donné 588 millions de dollars au Fonds général de l’Office des Nations Unies d’aide et de secours aux réfugiés palestiniens depuis 1998.
M. TOSHIRO OZAWA (Japon) s’est félicité du rapport audacieux du Secrétaire général sur l’amélioration du Fonds central autorenouvelable d’urgence. En fait ce qui est proposé est une transformation draconienne. Le Japon n’est pas prêt à annoncer des contributions au Fonds réformé mais comprend les bonnes intentions qui sont à la base des idées avancées et considère que ces propositions ont un intérêt. Le Japon continuera à participer sérieusement aux discussions sur ce sujet. Le représentant a d’autre part indiqué que son pays estime que des réformes sont aussi nécessaires dans l'identification des besoins et l'établissement d'une stratégie commune pour l'assistance humanitaire. Sans progrès sur ces deux fronts, une réponse efficace n'est pas réellement possible même s’il y a des ressources financières suffisantes, a t-il ajouté. À cet égard, il a estimé que la crise au Niger avait été aggravée par les tensions entre les objectifs de développement et les exigences de l'assistance humanitaire, soulignant la nécessité d'un dialogue plus étroit entre les acteurs dans ces deux domaines. Il a également insisté sur le besoin d'améliorer les mécanismes de coordination au sein même de l'action humanitaire, entre les agences, les organisations non gouvernementales et les gouvernements.
Le représentant a affirmé que l'expansion des ressources financières consacrées à l'assistance humanitaire passait par des donateurs nouveaux et par le secteur privé, estimant qu'il fallait consolider cette nouvelle tendance observée depuis le tsunami et le tremblement de terre en Asie du Sud. Enfin, il a insisté sur l'importance de la prévention et de la préparation des catastrophes naturelles, qui devraient à ses yeux être intégrées dans une stratégie globale de développement et de reconstruction.
M. LUIS ALBERTO AMOROS NUÑEZ (Cuba) a affirmé que certaines situations d’urgence complexes avaient été privilégiées au cours des années, laissant au second plan les cas de catastrophes naturelles. Il a fallu une catastrophe exceptionnelle dans l’océan Indien pour que l’on réévalue l’action des Nations Unies dans ce domaine, a-t-il rappelé. Selon lui, l’impact de la saison actuelle des ouragans dans le Bassin des Caraïbes, le Golfe du Mexique et en Amérique centrale et les conséquences dévastatrices du récent tremblement de terre en Asie du Sud nécessitent un changement radical dans la façon de planifier et de coordonner l’aide d’urgence du système des Nations Unies, a-t-il assuré. Il faut, a-t-il ajouté, réaffirmer les principes d’humanité, de neutralité et d’impartialité tels qu’établis dans la résolution 46/182 de l’Assemblée générale. De même, il est indispensable que l’assistance humanitaire s’accompagne de l’engagement sérieux et sans conditions en faveur de la croissance économique et du développement durable développement économique des pays en développement.
Le représentant a également souligné que l’expérience montrait la nécessité d’accorder une grande importance à la transition des secours d’urgence et au développement. Il faut adopter des mesures concrètes pour relancer l’activité socioéconomique des communautés affectées, a-t-il soutenu. Le représentant a par ailleurs plaidé en faveur d’un effort concerté pour la mobilisation de nouvelles ressources financières pour les pays touchés. Les conséquences de plus en lourdes des catastrophes naturelles exigent que l’on renforce les mesures nationales de prévention, d’atténuation, de planification et de mise en œuvre des résultats de la deuxième Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes qui s’est tenue au Japon en 2005, a-t-il ajouté. Il faut renforcer aussi les mécanismes de coopération internationale, a-t-il souligné, notant que l’aide solidaire en faveur des victimes constituait l’un des grands piliers de la politique extérieure de Cuba, et ce, depuis plus de 40 ans.
M. ABDULAZIZ NASSER AL-SHAMSI (Émirats arabes unis) a estimé que les récentes catastrophes humanitaires sans précédent avaient démontré que les pays en développement n'étaient pas préparés, ce qui amplifiait encore les conséquences de ces catastrophes, et que les pays avaient besoin les uns des autres, quel que soit leur niveau de développement. Les Nations Unies ont un rôle central à jouer dans le renforcement et la coordination de l'assistance humanitaire, a t-il ajouté, rappelant la nécessité de mettre en œuvre une stratégie internationale répondant aux besoins à toutes les étapes, de l’alerte précoce aux secours, à la reconstruction et au développement. Cette stratégie doit inclure les mesures nécessaires pour aider les pays pauvres à développer leurs capacités institutionnelles de réponse aux catastrophes et aux guerres. L’intervenant a appelé les pays et les institutions à augmenter leurs contributions pour financer les activités de secours et opérations humanitaires.
Le représentant a souligné l'apport de son pays aux activités d'assistance humanitaire, distinguant ses contributions dans des opérations de reconstruction en Afghanistan, en Iraq et dans certaines villes palestiniennes et du Sud-Liban, ainsi que dans l'aide d'urgence en Iran, en Asie du Sud-Est et après le cyclone Katrina aux États-Unis. Il a également rappelé l'assistance apportée par la Société du Croissant-Rouge des Émirats arabes unis. Enfin, il a insisté sur les conditions humanitaires dans les territoires palestiniens et les conséquences de la poursuite du mur de séparation par Israël sur la population, appelant la communauté internationale à faire pression sur Israël et à continuer à contribuer à apporter une assistance au peuple palestinien jusqu'à l'établissement d'un État palestinien avec Al-Qods Al Sharif comme capitale.
Mme NATASHA SMITH (Australie) a déclaré qu'il fallait faire de la prévention des catastrophes naturelles et de l'atténuation de leurs conséquences une plus haute priorité, intégrée dans un plan de développement. Elle a insisté sur les efforts humanitaires de la communauté internationale face aux défis sans précédent auxquels elle a été confrontée cette année, rappelant la contribution de son pays aux habitants des zones sinistrées, en particulier en Indonésie après le tsunami. La complexité des situations dans lesquelles l'action humanitaire est nécessaire souligne l'importance de travailler à renforcer la capacité d'intervention humanitaire, a t-elle ajouté, rappelant que cela passait par une utilisation plus efficace des ressources et une collaboration plus étroite entre les gouvernements partenaires et les institutions humanitaires. Des progrès importants ont été faits en la matière mais nous devons encore travailler, a t-elle déclaré, estimant que toutes les priorités énoncées dans l'agenda des réformes devaient être traitées simultanément.
La représentante a également rappelé que l'action humanitaire nécessitait un financement plus prévisible, saluant l'initiative clef que représente l'amélioration du Fonds central autorenouvelable d'urgence. Enfin, elle a souligné l'importance de la transition entre l'aide d'urgence et le développement, déclarant que la coordination et le financement étaient des éléments essentiels dans toutes les étapes de la reconstruction après les catastrophes.
M. NIKOLAY V. CHULKOV (Fédération de Russie) a affirmé que son pays, qui assurera la présidence du G8 en 2006, avait l’intention d’accorder une attention particulière à la question des mesures à prendre pour améliorer les mécanismes et les instruments existants de la coopération humanitaire internationale. Au vu des catastrophes naturelles de ces dernières années, il devient évident que nous devons prendre des mesures pratiques pour renforcer notre capacité d’intervention humanitaire, a-t-il déclaré. Les États Membres doivent améliorer les mécanismes de coordination humanitaire à tous les niveaux, a-t-il dit, soulignant le rôle important joué par les coordinateurs humanitaires et des coordinateurs résidents.
Il convient de réorganiser le Fonds central autorenouvelable d’urgence, et ce en ajoutant une composante dons, a-t-il dit. De même, il a mis l’accent sur la nécessité d’accorder une attention particulière aux situations d’urgence dites « oubliées » ou « chroniquement sous financées ». Le représentant a également jugé extrêmement important que l’on considère les critères selon lesquels les activités du Fonds seront menées. Ceux-ci doivent être adoptés dans le cadre d’un processus intergouvernemental ouvert, donnant plus de légitimité à la gestion du Fonds à l’avenir, a-t-il souligné. En outre, l’OCHA devrait continuer d’accorder la priorité aux principes fondamentaux de l’aide humanitaire, à savoir l’humanité, la neutralité, l’impartialité et l’indépendance. Nous ne pouvons nous permettre une situation qui saperait la confiance des États Membres à l’égard de ces principes, a-t-il assuré.
S’agissant des conséquences de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, il a évoqué la politique de son pays visant à intégrer le facteur de la radiation dans les activités en faveur de la pleine réintégration des territoires sinistrés, une politique qui a fait l’objet de dépenses dépassant 25 milliards de dollars, a-t-il précisé. Ce travail porte ses fruits, a-t-il dit, insistant sur le relèvement moral et psychologique des populations. Il a enfin mis l’accent sur l’importance de la coopération internationale. Un consensus sur le projet de résolution témoignerait de la solidarité de la communauté internationale avec le travail des pays sinistrés, a-t-il conclu.
M. MOHAMED LATHEEF (Maldives) a noté que si les catastrophes naturelles frappaient les pays riches comme les pauvres, les pauvres en pâtissaient néanmoins davantage à cause de la faiblesse de leurs infrastructures et de leur manque de ressources. Près d’un an après le tsunami, la situation des Maldives ne s’est toujours pas améliorée, a-t-il signalé, expliquant qu’il faudrait beaucoup de temps au pays avant qu’il ne soit en mesure de retrouver le niveau de développement qui était le sien avant la catastrophe. Parmi les tâches à effectuer en ce sens, il a notamment cité la réhabilitation des communautés déplacées, expliquant néanmoins que près d’un tiers des 470 millions de dollars nécessaires au programme national de relance et de reconstruction n’avait pour l’instant fait l’objet d’aucune promesse de contribution. Il a donc exhorté la communauté internationale à soutenir davantage son pays afin que ce déficit de financement puisse être résorbé dès que possible.
M. Latheef a par ailleurs estimé qu’afin de mieux faire face aux défis que constituent les catastrophes naturelles, la communauté internationale devait passer d’une optique de réponse d’urgence aux catastrophes à une démarche plus proactive de prévention des catastrophes. La mise en œuvre complète de la Déclaration de Hyogo et du cadre d’action de Hyogo 2005-2015 pourrait grandement contribuer à cet effort, a-t-il indiqué. Rappelant le rôle central des Nations Unies en matière d’aide humanitaire post-catastrophes, le représentant des Maldives a estimé que le renforcement de la capacité d’intervention rapide des Nations Unies devait constituer une priorité de la communauté internationale. Il a à cet égard appuyé la proposition du Secrétaire général d’améliorer le Fonds central autorenouvelable d’urgence, estimant que cela contribuerait au renforcement de la capacité de coordination et de réponse humanitaire de l’Organisation.
M. YAO WENLONG (Chine) a déclaré que l’ampleur des opérations au lendemain du passage du tsunami en Asie du sud avait démontré l’immense potentiel de la communauté internationale, ainsi que des Nations Unies, dans le domaine de la coordination de l’assistance humanitaire. Alors que de plus en plus d’organisations et d’agences prennent part à cet effort, il devient donc indispensable de reconnaître un rôle de leadership au Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et aux coordonnateurs résidents. La délégation chinoise a ensuite appelé les pays donateurs qui en ont les moyens à faire preuve de générosité et à mettre à disposition davantage de fonds pour l’assistance humanitaire aux pays en développement touchés par les catastrophes naturelles, en particulier les moins développés d’entre eux. À cet égard, la Chine a salué les recommandations émises par le Secrétaire général concernant l’amélioration du Fonds central autorenouvelable d'urgence, qui devra bénéficier de l’appui de la communauté internationale dans son ensemble.
Au-delà de l’assistance, la Chine a attiré l’attention sur la nécessité de mettre en place dans les pays à risque des mécanismes appropriés de prévention des catastrophes naturelles, de préparation aux catastrophes et d'atténuation de leurs effets, soulignant l’expérience indiscutable des Nations Unies en ce domaine. Le représentant a enfin rappelé qu’en dépit du fait que la Chine subissait régulièrement des catastrophes naturelles, notamment des inondations, son gouvernement avait contribué aux efforts de secours dans d’autres pays, en particulier en Asie du sud après le passage du tsunami et, plus récemment, au Pakistan.
M. BROWN B. CHIMPHAMBA (Malawi), au nom de Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), a estimé que les catastrophes naturelles récentes avaient rappelé la vulnérabilité de l'homme face à la nature, en particulier les plus pauvres. Il a principalement évoqué les conséquences de la sécheresse dans de nombreuses régions d'Afrique, estimant que la communauté internationale n'était pas parvenue à tenir sa promesse de ne jamais laisser une situation d'insécurité alimentaire similaire à celle de 1992 se reproduire dans la région. Il faut soit tout changer, soit grandement intensifier l'aide humanitaire, a t-il poursuivi, appelant notamment à remplacer la dichotomie entre l'aide humanitaire et l'aide au développement par une action qui prenne en considération à la fois les crises passagères et les défis plus larges. Il a rappelé que, dans ses programmes, la SADC privilégiait les solutions à long terme, notamment par un financement durable de l'agriculture et la mise en place de stratégies prévisibles.
Le représentant a appelé la communauté internationale à remédier au plus vite aux problèmes de sous-financement des organismes humanitaires, notamment ceux travaillant en Afrique australe. Il faut essayer de prévenir et atténuer les futurs facteurs de pauvreté et de vulnérabilité dans les pays concernés, a t-il ajouté, soulignant la nécessité d'appuyer les périodes de transition entre l'aide d'urgence et l'aide au développement. Enfin, il a affirmé qu'il fallait renforcer les partenariats existants et la participation du secteur privé, afin d'améliorer l'efficacité et le financement de l'aide humanitaire.
M. PETER MAURER (Suisse) a affirmé que l’accès aux populations civiles et les conditions de sécurité dans lesquelles les organisations humanitaires oeuvrent continuaient à être largement insatisfaisantes et fort préoccupantes. Des efforts de longue haleine doivent être entrepris afin d’accroître le respect scrupuleux du droit international humanitaire par tous les acteurs concernés, a-t-il ajouté, soulignant également la nécessité d’un engagement déterminé dans d’autres domaines de politique internationale, comme la sécurité, le développement durable et les droits de l’homme. Selon lui, il est important que ces objectifs tiennent pleinement compte de la diversité du système humanitaire, des rôles et mandats spécifiques des institutions du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, du rôle des organisations non gouvernementales ainsi que celui des acteurs locaux et nationaux.
S’agissant de la réforme du Fonds central autorenouvelable d’urgence, la Suisse a annoncé son intention de mettre à la disposition de celui-ci, le moment venu, un montant de cinq millions de francs. Des discussions approfondies devront encore être menées avec toutes les parties concernées pour clarifier ses paramètres d’action et ses modalités concrètes de fonctionnement, notamment les mécanismes internes et externes de redevabilité, a-t-il poursuivi.
M. GILBERT LAURIN (Canada) s’est félicité des efforts déployés au cours de la dernière année afin de renforcer l’infrastructure humanitaire internationale pour que les Nations Unies agissent de façon plus prévisible, plus rapide et plus efficace. C’est au Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) qu’il revient d’élaborer un plan d’action intégré en vue d’une réforme humanitaire, a-t-il estimé, expliquant que ce plan devra définir comment le Bureau appliquera ses recommandations et celles du Secrétaire général, en collaboration avec le Comité permanent interorganisations. M. Laurin a également salué la proposition du Secrétaire général d’élargir le Fonds central autorenouvelable d’urgence, estimant qu’un Fonds élargi serait un outil important en vue d’un financement humanitaire plus rapide et plus équitable. Le Canada entend faire une contribution significative au Fonds en 2006 ainsi qu’à l’avenir, si les opérations de la première année sont jugées satisfaisantes.
Convaincu que l’efficacité du Fonds dépend directement de la qualité de l’analyse qui oriente les allocations, le représentant a estimé que la communauté internationale devait concentrer son énergie sur l’amélioration de ces évaluations afin d’assurer un déploiement optimal des maigres ressources disponibles. Les Procédures d’appel global, le Fonds central d’urgence et les secteurs d’expertise constituent autant d’outils devant bonifier la réponse humanitaire des Nations Unies, a-t-il poursuivi, estimant que ces outils et les autres composantes devaient former un tout cohérent, plus efficace que la somme des parties. Le représentant du Canada a néanmoins remarqué que ces améliorations au système humanitaire auraient peu de conséquences pour les populations affectées si la protection des civils n’était pas au cœur de l’agenda international. Des crises perdurent depuis nombre d’années et les civils continuent d’en faire les frais, lorsque ce ne sont pas les travailleurs humanitaires, a-t-il signalé, indiquant que le Canada entendait maintenir son engagement sur la question de la protection des civils.
M. YASHAR ALIYEV (Azerbaïdjan) a estimé que la qualité de la réponse humanitaire internationale devait encore être améliorée, expliquant qu’elle ne répondait pas toujours aux besoins fondamentaux des populations et qu’elle variait considérablement selon les crises. Ces lacunes sont bien connues, a-t-il remarqué, évoquant notamment le manque de préparation des organisations humanitaires, tant en matière de ressources humaines que de capacités sectorielles. Il a dès lors indiqué que l’Azerbaïdjan soutenait les efforts visant à réformer le système de réponse humanitaire en vigueur, affirmant qu’un financement humanitaire prévisible était l’un des principaux éléments du processus de réforme. À cet égard, il a souligné l’importance d’améliorer le Fonds central autorenouvelable d’urgence actuel en y ajoutant un volet relatif aux dons, afin d’assurer une réponse rapide et efficace tant aux crises émergeantes qu’à celles qui sont sous-financées.
M. Aliyev a rappelé l’importance de la coordination humanitaire, et a plaidé pour une meilleure coordination par l’Organisation des Nations Unies de l’ensemble des efforts déployés sur le terrain afin d’éviter les doubles emplois. Il a également jugé que l’aide humanitaire ne devait pas se limiter à la phase d’urgence, mais devait également prendre en compte la phase de transition. Le représentant de l’Azerbaïdjan a également invité les institutions spécialisées des Nations Unies à coopérer davantage et à faire évoluer leur collaboration afin de combler les lacunes que connaît actuellement l’assistance humanitaire à l’égard des déplacés internes. En dépit de l’action internationale considérable, a noté le représentant, un nombre très alarmant de personnes déplacées ne reçoivent pas une protection et une aide suffisante. C’est pourquoi il est important que la communauté internationale leur assure aide et protection afin de contribuer à la stabilisation des pays affectés, à la restauration de la situation économique et sociale et à la création d’un environnement propice au développement.
M. ANDRIES OOSTHUIZEN (Afrique du Sud) a rappelé que cette année avait été très marquée par de nombreuses catastrophes naturelles qui ont affecté différentes régions du monde. Il a insisté sur le manque de ressources disponibles par rapport aux besoins, en particulier dans les pays touchés par le tsunami et dans plusieurs pays d'Afrique: Djibouti, Bénin, Mozambique et Malawi. Ce qui est particulièrement troublant concernant l'Afrique, c'est que même quand les appels sont lancés suffisamment tôt pour affronter ces problèmes, nous n'obtenons pas la réponse souhaitée, a t-il déclaré, estimant qu’il fallait repenser la répartition « inéquitable » du financement. Le Document final du Sommet mondial indique clairement que l’efficacité du système d’aide humanitaire pourrait en partie être renforcée par l’amélioration du Fonds central autorenouvelable.
Le représentant a salué la modernisation du Fonds central autorenouvelable d’urgence, rappelant que la rapidité d’action dans certaines crises permettait parfois de compenser le manque de ressources financières. À cet égard, il a appelé les États contributeurs à apporter des contributions nouvelles à ce Fonds. Améliorer l'assistance humanitaire n'est pas simplement un problème de financement, a-t-il ajouté, estimant qu'il fallait également renforcer la coordination entre les acteurs résidents et les acteurs humanitaires. C’est pourquoi il a demandé une clarification du rôle des institutions des Nations Unies au sein de l'Organisation, ainsi que dans leurs rapports avec les organisations non gouvernementales. Enfin, il a souligné la nécessité d'aider les États à améliorer leur capacité de réponse rapide aux catastrophes, notamment en s'appuyant sur les organisations régionales.
M. VOLODYMYR HOLOSHA (Ukraine), évoquant les conséquences de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, a affirmé que la contamination radiologique avait touché plus de 10% du territoire du pays. Il a ajouté que 3,5 millions de personnes avaient enduré les conséquences de la catastrophe. Le pays a dû consacrer des ressources matérielles et financières considérables, a-t-il souligné. L’Ukraine a, à elle seule, consacré des ressources représentant 15 à 20% du budget du pays au cours des 10 à 15 dernières années, a-t-il dit, précisant que les pertes financières étaient estimées à 180 milliards de dollars.
Le représentant a ajouté que le G-8, avec l’Ukraine, avait proposé de réaliser des projets spécifiques en vue d’améliorer la sécurité des installations. Quatre grands projets sont en cours, a-t-il poursuivi, s’inquiétant notamment des retards enregistrés pour certains d’entre eux. Il est indispensable, a-t-il déclaré, que les donateurs et les entreprises fassent un effort conjugué pour le financement et les travaux. Le délégué a espéré que la coopération avec le système des Nations Unies et les pays donateurs sera encore renforcée pour réaliser les projets, améliorer les services de santé et l’assistance médicale, notamment aux femmes et aux enfants, la mise en place de programmes sociaux et écologiques, l’achèvement des travaux internationaux pour le déclassement définitif de la centrale. Il a jugé important que le projet de résolution sur le renforcement de la coopération internationale et la coordination des efforts déployés pour étudier et atténuer le plus possible les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl soit adopté par consensus.
M. PRASAD KARIYAWASAM (Sri Lanka), rappelant que les deux tiers des régions côtières de son pays avaient été frappées par les raz-de-marée du 26 décembre, a affirmé que cette expérience a montré que la clef du succès des efforts de réhabilitation et de reconstruction réside dans la qualité des capacités locales. Le renforcement de ces capacités exige la mise en place d’un partenariat avec les localités, une bonne compréhension des conditions locales et l’identification des projets que les populations des régions affectées pourront s’approprier. Dans ce contexte, le Sri Lanka a développé une feuille de route de la reconstruction, en coopération avec le système des Nations Unies, la communauté des donateurs et de nombreuses organisations de la société civile. Compte tenu de la diversité des acteurs, le pays a jugé bon de faire en sorte que la feuille de route reflète la volonté des populations de chaque région touchée. De plus, les Nations Unies ont travaillé avec le pays pour mettre au point un système de données de l’assistance au développement qui permet au Gouvernement de coordonner les efforts de reconstruction et d’identifier les lacunes tout au long du processus. Le système permet aussi au public d’accéder aux données financières et de suivre les progrès dans les activités des donateurs et des partenaires chargés de la mise en œuvre des projets.
Les efforts de reconstruction exigeant une mobilisation importante de ressources financières, le représentant a plaidé pour un meilleur accès des exportations de son pays aux marchés internationaux et pour l’allègement de la dette. Il a, par exemple, indiqué qu’avant le tsunami, son pays avait l’intention de consacrer 500 millions de dollars des États-Unis au service de la dette, une somme qu’il ne peut plus débloquer au regard des dépenses liées à la reconstruction. Le représentant a aussi jugé utile, face à la multiplication des catastrophes naturelles, de mettre sur un pied des systèmes d’alerte rapide. Il a ensuite appelé les États Membres à apporter leur appui à la création, d’ici à janvier 2006, d’un système d’alerte rapide au tsunami dans l’océan Indien. Il a aussi appuyé l’idée de renforcer le Fonds central d’urgence qui devrait devenir opérationnel en janvier 2006 avec une base financière élargie. Soulignant la nécessité pour le Fonds de bénéficier d’un financement prévisible, le représentant a aussi jugé utile qu’il soit administré par des donateurs traditionnels et non traditionnels et aussi par les pays qui ont une certaine expérience en matière de catastrophes naturelles. Il a conclu en citant quatre points sur lesquels, pour être efficace et rentable, l’assistance internationale doit se fonder. Il a cité l’élimination des doubles emplois, la promotion d’une implication active des autorités nationales et locales dans les efforts de reconstruction, le recrutement des ressources humaines locales, et la promotion de la transparence tant aux niveaux international et local.
Mme ADIYATWIDI ADIWOSO ASMADY (Indonésie) a affirmé que les Nations Unies devaient prendre des mesures pour renforcer les systèmes, les instruments et les compétences dont la communauté internationale dispose pour répondre efficacement aux besoins humanitaires, présents et futurs. Elle a préconisé une augmentation des ressources et une plus grande coordination des efforts Nations Unies pour que le temps de réponse aux futures catastrophes soit réduit. Les rôles d’OCHA, du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et d’autres organisations intervenant dans la phase humanitaire d’urgence et le suivi des efforts de réhabilitation et de reconstruction devraient être consolidés, a-t-elle dit. Il faut, selon elle, être conscient que les besoins humanitaires vont bien au-delà de la phase d’urgence et de reconstruction.
De pair avec ces changements, des mesures doivent être prises pour traiter des contraintes financières qui affectent le travail humanitaire, a-t-elle souligné. C’est pourquoi, sa délégation appuie pleinement la recommandation du Secrétaire général visant à réformer le Fonds central autorenouvelable d’urgence. La représentante a par ailleurs indiqué que son pays était reconnaissant à la communauté internationale pour ses contributions généreuses et sa sympathie après le tsunami de décembre 2004. L’Indonésie poursuit ses efforts pour une bonne gestion de ces fonds et en assurer la pleine transparence. Elle a également mis l’accent sur l’importance de la participation des communautés dans les efforts de reconstruction.
Mme MONA JUUL (Norvège) a estimé que la situation au Pakistan après le tremblement de terre et dans plusieurs pays d'Afrique confrontés actuellement à la sécheresse, montraient l'échec des Nations Unies, ajoutant que dans les deux cas, la réponse des donateurs avait été trop lente et que ces crises humanitaires auraient pu être abordées différemment et plus efficacement si les Nations Unies et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) avaient disposé des outils nécessaires. Elle a rappelé que le renforcement de la coordination de l'assistance humanitaire était nécessaire car nous avons l’obligation de fournir l’aide à ceux qui en ont besoin. Il est crucial de fournir aux Nations Unies les ressources nécessaires leur permettant d’assurer efficacement la coordination, a poursuivi l’intervenante. Aussi, la Norvège accueille-t-elle avec satisfaction la proposition de modernisation du Fonds qui ferait de celui-ci un fond d’urgence permanent pouvant permettre de répondre et parfois d'éviter certaines crises comme celle qui touche l'Afrique australe actuellement.
La représentante a également affirmé que cette amélioration était nécessaire pour affronter plus efficacement les situations d'urgence négligées. La clef du succès de la réforme humanitaire est de répondre plus étroitement aux besoins sur le terrain, a-t-elle poursuivi, estimant que cela demandera notamment une structure moins bureaucratique, plus flexible et un dialogue plus étroit avec les organisations non gouvernementales. Notre but est d'améliorer la réponse humanitaire, a-t-elle conclu, annonçant un don de 200 millions de couronnes au Fonds de la part du Gouvernement norvégien.
M. JOSÉ BRIZ GUTIÉRREZ (Guatemala), s’associant à la déclaration faite par la Jamaïque au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que l’action préventive à l’égard des personnes vivant dans des conditions qui les rendent vulnérables constituait le meilleur moyen de réduire les conséquences des catastrophes. Il a indiqué que le Guatemala appuyait la recommandation du Secrétaire général selon laquelle les organes compétents des Nations Unies et les gouvernements donateurs sont appelés à renforcer les capacités des pays exposés aux catastrophes potentielles, notamment en matière de préparation, de réponse et de reconstruction après une catastrophe. Pour réaliser ces objectifs, il faut une réponse mondiale, a-t-il poursuivi, soulignant dès lors l’importance de la coopération avec les gouvernements.
Le représentant du Guatemala a par ailleurs expliqué que son pays appuyait l’amélioration du Fonds central autorenouvelable d’urgence, en particulier le renforcement des éléments fondamentaux de réponse humanitaire concernant les situations de crise sous-financées. Il a d’ailleurs jugé que toutes les catastrophes naturelles devaient bénéficier de la même attention, déplorant qu’elles soient bien souvent jaugées en termes de morts, de dégâts et de titres dans la presse internationale. Il a à cet égard émis des réserves quant au rôle du Groupe consultatif pour la répartition des ressources financières au sein du nouveau système, exigeant à tout le moins que ce Groupe soit composé sur la base d’une répartition géographique équitable. Estimant enfin que le rôle de ce Fonds était de sauver des vies, le représentant du Guatemala a souligné l’importance de la reconstruction après une catastrophe, indiquant qu’à cette fin, son pays soutenait les efforts des Nations Unies visant à établir un programme international.
M. YERZHAN KH. KAZYKHANOV (Kazakhstan) a affirmé qu’il était indispensable d’accélérer les initiatives générales pour créer un système d’alerte rapide en cas de catastrophes naturelles. Le représentant a consacré une large partie de son intervention aux conséquences de la catastrophe de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Dix-neuf ans après, des dizaines de milliers de personnes en subissent toujours les conséquences, a-t-il dit, soulignant l’impossibilité pour l’instant de redonner aux régions touchées les moyens de retrouver des activités normales. Il y a toujours une zone de crise et il faudra des dizaines d’années avant qu’elle ne soit relevée. Le représentant a ajouté que son pays se félicitait de l’activité réalisée par l’ONU pour une nouvelle stratégie de relèvement.
Le représentant a ajouté que son pays était sensible à l’assistance apportée par les bailleurs de fonds pour la réalisation de projets dans des régions du Bélarus, de la Fédération de Russie et de l’Ukraine. Il a souhaité que le vingtième anniversaire de la catastrophe soit l’occasion pour la communauté internationale de prendre des mesures fermes pour rappeler ce qui s’est passé et demeurer consciente de la nécessité de protéger les populations. Il a souhaité également l’organisation d’une session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée à cet anniversaire.
Mme AMIRA AL-DASHTI (Koweït), s’associant à la déclaration de la Jamaïque faite au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que les conséquences dévastatrices des récentes catastrophes naturelles soulignaient le besoin d’établir un mécanisme d’alerte précoce et de coordonner les efforts d’aide humanitaire immédiatement après l’émergence d’une catastrophe naturelle. La communauté internationale devrait s’atteler davantage à renforcer les capacités nationales et régionales afin qu’elles puissent contribuer au processus de réhabilitation et de reconstruction, a-t-elle également indiqué.
Mme Al-Dashti a par ailleurs signalé que le Koweït appuyait les efforts de la communauté internationale visant à renforcer les capacités de réponse rapide en matière d’aide humanitaire. Elle a salué le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) pour promouvoir et coordonner la réponse aux catastrophes au sein des institutions humanitaires des Nations Unies et des pays donateurs, et a tenu à souligner le rôle joué par la Croix-Rouge nationale et la Société du Croissant-Rouge dans le secteur de l’aide humanitaire après une catastrophe. Elle a enfin rappelé l’engagement de son pays en matière d’aide humanitaire, signalant que le Koweït avait versé 100 millions de dollars aux victimes du tsunami, et avait affecté la même somme aux victimes du tremblement de terre en Asie du Sud.
M. SHANADA SINGH (Népal) a insisté sur les conséquences des catastrophes naturelles pour le développement socioéconomique, les infrastructures et l’environnement des pays touchés, soulignant la vulnérabilité des femmes et des enfants. Il a estimé que leur multiplication et leur diversité représentaient un défi immense pour la communauté internationale, la paix et le développement durable dans le monde, rappelant la nécessité d’une assistance financière et technique pour les pays en développement afin de renforcer leur capacité nationale à affronter les catastrophes et à en gérer les conséquences. À cet égard, il a salué les recommandations concernant l’amélioration du Fonds central autorenouvelable d’urgence, en incluant un élément « don ». Le Népal n’a aucune objection non plus au changement de nom du Fonds tel que proposé.
Le représentant a déclaré que les catastrophes naturelles constituaient l’un des principaux obstacles au développement socioéconomique du Népal, soulignant son exposition aux tremblements de terre et aux inondations. Il a évoqué plusieurs mécanismes institutionnels mis en place aux niveaux local et national par le Gouvernement et salué l’apport des organismes des Nations Unies, de la société civile et des organisations non gouvernementales en la matière. Enfin, il a déclaré que le terrorisme avait également eu de graves conséquences dans le pays, exhortant la communauté internationale à compléter les efforts fournis au niveau national pour soutenir l’aide humanitaire aux personnes déplacées de ce fait.
M. ENRIQUE BERRUGA FILLOY (Mexique) a appelé les États Membres de l’ONU à mettre un terme à leurs débats sans fin sur le cadre conceptuel de l’assistance humanitaire et à retourner à une discussion plus pragmatique sur les questions fondamentales que sont la mise au point d’un plan mondial pour la fourniture rapide et effective de l’assistance humanitaire ainsi que sur une stratégie pour la coordination entre les États, la société civile et les autres organisations humanitaires pour acheminer l’assistance, répondre aux besoins réels des populations affectées et éviter un flux non coordonné des ressources. En la matière, le représentant a estimé que le Cadre d’action de Hyogo est une excellente base de travail. Il a néanmoins prévenu que tous ces efforts resteront vains s’ils ne s’accompagnent pas de plans nationaux et internationaux de la protection de l’environnement. Il a profondément regretté le refus de certains États de souscrire aux accords existants, en particulier le Protocole de Kyoto dont la pleine mise en œuvre contribuerait substantiellement à la stabilité de l’écosystème.
Le représentant a poursuivi en exprimant sa profonde préoccupation face à la tendance de certains pays d’invoquer les quatre principes directeurs de l’assistance humanitaire que sont l’humanité, la neutralité, l’impartialité et le plein respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale des États, pour faire obstacle à l’accès du personnel humanitaire aux populations affectées alors que même que ces pays sont souvent réticents à respecter leur obligation de protéger voire incapables de la respecter. Il a aussi dénoncé la tendance à conditionner l’assistance humanitaire à des considérations politiques ou à des intérêts qui ne sont pas conformes aux principes directeurs de l’assistance humanitaire. Le représentant a, à son tour, appuyé le renforcement du Fonds central autorenouvelable d’urgence pour permettre à l’ONU d’accélérer sa réponse aux crises humanitaires et de débloquer les fonds nécessaires pour des crises qui, en raison de leur manque d’aura politique, ne sont pas suffisamment financées. Le Mexique, a-t-il indiqué, tient déjà des consultations pour déterminer le moment où il sera en mesure de faire une contribution au Fonds.
Mme MARIA ANGELA HOLGUIN CUÉLLAR (Colombie) a affirmé que le système des Nations Unies était confronté à un défi considérable pour aider au relèvement dans les zones touchées par les différentes catastrophes naturelles. L’assistance doit être fournie en suivant les principes d’humanité, de neutralité et d’impartialité, a-t-elle assuré. Il convient de faire en sorte que cette assistance humanitaire ne soit pas politisée, de manière à en préserver la crédibilité, a-t-elle dit, mettant l’accent sur le travail et l’expérience du Comité international de la Croix-Rouge. La représentante a également déclaré que tout devait être fait pour améliorer la coordination humanitaire. La modernisation du Fonds central autorenouvelable d’urgence doit être à ce titre examinée, a-t-elle assuré, estimant que l’Assemblée générale devait en superviser la gestion.
M. RICARDO MOROTE (Pérou) a mis l’accent sur la nécessité de prendre conscience de l’ampleur du défi humanitaire auquel est confrontée la communauté internationale. Le représentant a jugé important de faire la différence entre les catastrophes d’origine naturelle qui ne constituent que 15% des catastrophes et ceux qui sont le fait, directement ou indirectement, des activités humaines. Il a déploré, dans la conception et la mise en place des stratégies à adopter face aux causes des catastrophes, l’absence de volonté politique, les inégalités, des modèles de développement inappropriés, une gouvernance déficiente, des vulnérabilités croissantes des pays en transition, les conflits, des élevés de pauvreté. Le représentant du Pérou a en outre plaidé en faveur d’une meilleure capacité de réaction rapide et efficace face aux catastrophes naturelles, d’un renforcement du Bureau de coordination de l’aide humanitaire (OCHA), la publication par celui-ci d’un rapport annuel sur ses activités face aux catastrophes naturelles, la création d’un fonds humanitaire international, le Fonds du Sud pour le droit à l’assistance humanitaire, et un plafond plus élevé du Fonds central autorenouvelable d’urgence en y incluant un volet pour les dons qui s’ajouterait à la composante actuelle.
M. NIRUPAM SEN (Inde) a souhaité s’associer aux remarques du représentant de la Jamaïque, qui s’était exprimé au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Il a salué l’idée d’améliorer le Fonds central autorenouvelable d’urgence, émettant néanmoins plusieurs réserves quant aux propositions concernant le fonctionnement d’un nouveau Fonds central autorenouvelable d’urgence. D’un côté, un Fonds central amélioré permettrait de rendre le financement humanitaire plus prévisible, et le fait qu’un tiers du volet relatif aux dons du nouveau Fonds soit accordé aux urgences sous-financées permettrait de venir en aide aux pays qui ne bénéficient pas de l’« effet CNN », a-t-il expliqué. De l’autre, il a remarqué que le rapport du Secrétaire général qui suggérait l’amélioration du Fonds ne contenait pas de directives ou de critères clairs concernant l’allocation des fonds du nouveau Fonds. Selon le rapport, c’est au Coordonnateur de secours d’urgence qu’il appartiendrait d’allouer l’ensemble des aides du nouveau Fonds, a expliqué M. Sen, qui a jugé que des règles détaillées en la matière devaient être approuvées par les États Membres afin que le Coordonnateur de secours d’urgence n’ait à trancher que lors de rares occasions.
Le représentant de l’Inde a également remarqué que l’objectif ambitieux pour le nouveau Fonds d’urgence avait été fixé à 500 millions de dollars, soit 450 millions de plus qu’actuellement, et a espéré que les nouvelles contributions au Fonds ne se fassent pas aux dépens du financement des activités de développement. Il a aussi noté que le nouveau Fonds ne s’occuperait pas des besoins de réhabilitation et de reconstruction des pays affectés par les catastrophes. Expliquant par ailleurs que les efforts de redressement des pays touchés par le tsunami de décembre dernier devraient continuer longtemps, il a indiqué que l’Inde soutenait la résolution de l’Assemblée générale qui exhortait la communauté internationale à aller au-delà des démarches d’aide d’urgence en appuyant les efforts de réhabilitation, de réduction des risques et de reconstruction entrepris par les gouvernements des pays touchés. En matière de réduction de risques, M. Sen a enfin tenu à signaler qu’un système d’alerte précoce aux tsunamis était mis en place par des scientifiques indiens, et devrait être opérationnel d’ici à 2006.
M. ITTIPORN BOONPRACONG (Thaïlande) a fait sienne les déclarations des représentants de la Jamaïque au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et de la Malaisie au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE). Dans le cadre de la réponse humanitaire dans les pays touchés par le tsunami, il a indiqué que son pays a accompli des efforts incommensurables à tous les niveaux pour permettre à toutes les personnes touchées de reprendre une vie normale dans les meilleurs délais. Ainsi, des mesures financières favorables aux entrepreneurs locaux ont été prises au niveau national et des partenariats ont été formés avec de nombreux pays, et des organisations et institutions financières tant régionales qu’internationales. La Thaïlande est attachée à renforcer en priorité les communautés locales des régions touchées, a poursuivi le représentant. En outre, pour faire mieux comprendre au grand public les risques des catastrophes naturelles, la Thaïlande a inclus dans ses programmes d’éducation la question du tsunami. Le représentant a indiqué qu’un premier exercice d’évacuation d’urgence a été mené à Phuket en avril 2005. Au niveau mondial, il a précisé que son pays avait pris part à l’initiative du Consortium mondial pour les pays affectés par le tsunami qui vise à améliorer la coordination et la transparence de l’aide fournie. Le représentant a ensuite cité la réunion ministérielle, tenue à Phuket, qui a permis de conclure des accords régionaux d’alerte précoce en cas de tsunami, ainsi qu’un Fonds pour les contributions volontaires. Le Gouvernement thaïlandais organisera le 26 décembre prochain une cérémonie commémorative à la mémoire des victimes du tsunami.
M. RIYAD MANSOUR, Observateur de la Palestine, a affirmé que la bonne volonté de la communauté internationale et ses efforts généreux s’étaient toujours heurtés à l’obstacle que constitue l’occupation israélienne. Après 38 ans d’occupation militaire et les cinq dernières d’agression, l’économie palestinienne est aujourd’hui ruinée, a-t-il dit. Les obstructions israéliennes constituent de graves violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme, a-t-il assuré. Selon lui, les pertes financières enregistrées au cours des cinq dernières années, évaluées à 9,9 milliards de dollars, dépassent de loin le montant de l’assistance internationale reçue par le peuple palestinien entre 1994 et 1999. Israël a appliqué un régime de bouclage avec plus de 700 barrages et voies de contrôle qui limitent gravement les mouvements des personnes et des biens, a-t-il ajouté, précisant que le mur de séparation érigé par Israël avait provoqué des dommages indicibles à l’économie palestinienne.
De nombreuses études et rapports indépendants ont selon lui signalé que le recul de l’économie et du niveau de vie palestiniens étaient le résultat de la politique d’agression menée par Israël. Israël, puissance occupante, continue à bloquer les sorties de la bande de Gaza vers le monde et les autres zones du Territoire palestinien occupé, a-t-il déclaré. L’Autorité palestinienne a formulé un plan de développement à moyen terme, a également indiqué l’Observateur, demandant à la communauté internationale de l’entériner et de s’assurer que les projets prévus dans ce cadre sont rapidement financés. Il a en outre demandé instamment à la communauté internationale de veiller à ce que les fonds versés correspondent bien aux sommes annoncées.
M. MICHAEL SCHULTZ, Observateur permanent adjoint de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a salué les efforts de renforcement de la coordination des Nations Unies en matière humanitaire et de secours en cas de catastrophe. Alors que les principes humanitaires nous guident pour mener nos travaux dans la plus grande indépendance et la plus grande neutralité, a-t-il déclaré, nous savons aussi apprécier la coopération avec les États Membres et reconnaître toute l’efficacité de la coordination avec les organismes, les fonds et les programmes des Nations Unies. Il a rappelé la collaboration de la Fédération avec la Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) et sa place au sein du Comité permanent interorganisations. Il a précisé que cette collaboration avec le système des Nations Unies se traduisait en Afrique australe et au Sahel par la distribution de nourriture en collaboration avec le Programme alimentaire mondial (PAM) et en Amérique centrale, dans les Caraïbes et dans les régions touchées par le tsunami par la mise en œuvre de plans annuels de gestion des catastrophes en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
La Fédération se félicite des efforts des Nations Unies visant à améliorer la prévisibilité des ressources financières destinées à l’action humanitaire, notamment la création d’un Fonds central autorenouvelable d’urgence. Le propre fonds de la Fédération –Fonds d’urgence pour les catastrophes- permet d’intervenir bien avant que les donateurs soient en mesure de verser des contributions. M. Schultz a souligné que le rôle de l’ECOSOC doit être renforcé pour servir d’outil privilégie de la coordination humanitaire. Il a aussi souligné l’importance pour les pays de renforcer leurs propres capacités dans le but de limiter l’impact des catastrophes naturelles. Il a soutenu la nécessité d’efforts de redressement à long terme après des catastrophes, comme en témoigne la persistance d’assistance humanitaire à Tchernobyl, 19 ans après la catastrophe. Le renforcement de la coordination humanitaire et de la gestion des catastrophes, a-t-il insisté, devait se traduire par une coordination holistique incluant une myriade d’acteurs du niveau local au niveau international. En conclusion, il a estimé que nous nous trouvions devant des opportunités sans précédent, en exhortant les États Membres à prendre conscience du très large impact qu’aurait le succès d’une telle réforme et d’un renforcement de la coopération en matière humanitaire.
M. ROBERT L. SHAFER, Observateur de l’Ordre militaire souverain de Malte, a rappelé que l’Ordre dispose de 80 000 travailleurs humanitaires dans le monde qui mettent en place des programmes de plus en plus nombreux dans le seul but d’alléger les souffrances humaines. Expliquant dans quelle mesure les travailleurs humanitaires étaient vulnérables à la violence et aux persécutions, le représentant a fait part de sa préoccupation au sujet de leur protection et a estimé que ce volet devrait être inclus dans les mandats des opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Au lendemain des catastrophes naturelles et de celles causées par l’homme, il est impératif de fournir une aide immédiate aux victimes et aussi de développer un système d’aide global qui inclut l’atténuation des conséquences, la prévention et la reconstruction.
L’Ordre de Malte a démontré sa capacité à faire la transition entre les secours immédiats et l’aide au développement sur le long terme dans de nombreuses circonstances. Dans le cas du Tsunami qui a frappé en décembre 2004, l’Ordre disposait de personnel sur le terrain dès les tout premiers jours qui ont suivi la catastrophe. De même, l’Ordre met en place des programmes s’étalant sur des périodes de trois ou cinq ans, en coopération avec les autorités locales.
Mme ANNE PETITPIERRE, Vice-Présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a relevé trois domaines dans lesquels la coordination de l’assistance humanitaire joue un rôle crucial. Elle a d’abord évoqué la réforme actuelle du système humanitaire des Nations Unies, en soulignant l’importance d’améliorer la complémentarité et la coordination entre le système des Nations Unies, le réseau Croix-Rouge/Croissant-Rouge et la communauté des ONG. Pour elle, cette complémentarité peut être améliorée en définissant des critères communs d’évaluation des besoins et de l’impact de l’action menée, et en mettant en place des arrangements clairs orchestrant la répartition des rôles et des responsabilités selon des critères géographiques et thématiques. Cette coordination peut, quant à elle, être améliorée par des mesures qui facilitent la coopération entre le Centre logistique conjoint des Nations Unies, le CICR et d’autres centres logistiques.
La Vice-Présidente a ensuite évoqué les situations particulières dans lesquelles le déplacement interne des populations engendre des besoins humanitaires considérables. Elle a estimé que là encore, une étroite coordination avec les autres institutions constitue la meilleure manière de répondre aux besoins de toutes les personnes qui dont dû fuir leurs foyers et ont été contraintes de s’installer provisoirement dans des abris de fortune, en attendant d’avoir la possibilité de rentrer chez elles. La Vice-Présidente du CICR a conclu en évoquant des situations de transition et en arguant que c’est réellement dans ce troisième volet que la coordination est cruciale. Comme il peut être nécessaire de prolonger les opérations de secours au-delà d’une situation d’urgence après un conflit, elle a dit attendre une clarification de la future Commission de consolidation de la paix. De nombreuses opérations humanitaires du CICR ont lieu pendant de telles périodes de transition ou situations post-conflit, et le maintien de contacts réguliers et la coopération avec la Commission seront utiles et importants pour les deux parties. Elle a estimé, en particulier, que l’existence de cet organisme intergouvernemental améliorera la coordination entre les stratégies de désengagement des organisations humanitaires et les stratégies d’engagement des institutions de développement.
M. LUCA DALL’OGLIO, Organisation internationale pour les migrations, a d’emblée estimé que le Comité permanent interinstitutions et le processus des appels conjoints sont deux mécanismes de coordination importants. Il a ensuite souligné que le renforcement de la coordination entre les différentes agences humanitaires exige une bonne prise en compte de la nature changeante des différents cas d’urgence et de l’évolution des agences participantes elles-mêmes. Des réformes périodiques et des approches novatrices sont, en conséquence, nécessaires. Le représentant a rappelé, dans ce contexte, que le Comité permanent vient de mettre au point une approche par groupements dans neuf domaines clefs d’intervention comme un moyen de renforcer le leadership, l’appui et l’obligation redditionnelle. Cette approche a été testée, pour la première fois, dans le cadre de la réponse interinstitutions au tremblement de terre qui a secoué l’Asie du Sud. Tous ces efforts, a-t-il aussi prévenu, nécessite des fonds prévisibles. Il a donc salué l’initiative visant à mettre sur pied un Fonds autorenouvelable d’urgence amélioré. Compte tenu de l’intensification des migrations au lendemain des catastrophes naturelles, le représentant a souligné qu’elles exigent une réponse rapide à court et à moyen termes.
À long terme, il faut aussi en tenir compte dans le Cadre d’action de Hyogo. Il a enfin estimé que la Commission de consolidation de la paix améliorera la capacité de la communauté internationale de créer les conditions d’une paix durable. Les activités de la Commission, a–t-il prédit, auront un réel impact sur les agences humanitaires actives dans les scénarios post-conflit.
M. BHAGWAT-SINGH, Union internationale pour la conservation de la nature et des ressources naturelles (IUCN), a expliqué que, face aux catastrophes naturelles de magnitude croissante que la planète a connues ces dernières années, l’IUCN avait joué un rôle significatif pour fournir les secours d’urgence, reconstruire et assurer une gestion environnementale à long terme. Comptant 82 gouvernements et plus de 800 organisations non gouvernementales parmi ses membres, l’IUCN a notamment participé aux efforts d’aide humanitaire et de reconstruction à la suite du tsunami de décembre 2004, a expliqué M. Singh. L’IUCN avait alors mis en avant une série de propositions relatives à la restauration des écosystèmes de l’océan Indien, soulignant notamment l’importance du système des mangroves afin de protéger les zones côtières de la dégradation environnementale. Ces mangroves, composées de forêts côtières et de zones humides, ont décliné tant en superficie qu’en composition, a-t-il signalé. Il a enfin rappelé que les forêts étaient essentielles à la survie des victimes de catastrophes naturelles, et a réaffirmé la détermination de l’IUCN à appuyer des efforts de réhabilitation, de reconstruction et de réduction de risques, à moyen comme à long terme, afin d’atténuer les conséquences des catastrophes naturelles.
Droits de réponse
La représentante d’Israël a affirmé que l’Observateur de la Palestine, dans son intervention, avait utilisé la même rhétorique, fait les mêmes omissions et repris les mêmes inexactitudes et généralisations qu’à l’accoutumée. Il y a moins d’un an, un nouvel espoir est né à Charm el-Cheikh, a-t-elle dit, citant également l’initiative du Premier Ministre Ariel Sharon de retrait des troupes israéliennes de Gaza et de la Cisjordanie du Nord. L’Autorité palestinienne continue de ne pas vouloir affronter le terrorisme, a-t-elle ajouté, alors que des terroristes palestiniens continuent de tuer des civils israéliens. Aucune des deux parties n’a le monopole de la souffrance et ne doit oublier ses engagements, a-t-elle déclaré, invitant l’Observateur de la Palestine à cesser sa rhétorique inutile.
L’Observateur de la Palestine a répondu à la représentante israélienne que tant qu’Israël ne cessera pas sa campagne militaire contre le peuple palestinien, il sera responsable de conséquences. Les récentes initiatives israéliennes concernant Gaza ont été lancées avec 38 ans de retard, a-t-il jugé. Si Israël met fin à son occupation et aux souffrances du peuple palestinien, l’assistance internationale pourra donner les résultats escomptés.
Documentation
Renforcement de la coordination de l’aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe fournis par les organismes des Nations Unies, y compris l’assistance économique spéciale (A/60/223)
Ce rapport décrit les menaces dirigées contre la sécurité du personnel humanitaire et du personnel des Nations Unies au cours de la période allant du 1er juillet 2004 au 30 juin 2005 et fait le point de l’application des mesures approuvées par l’Assemblée générale à sa cinquante-neuvième session. Pendant cette période, 11 membres du personnel civil sont morts du fait d’actes criminels, dont quatre en Afrique, trois au Moyen-Orient, trois en Asie et un en Europe, contre 22 morts enregistrées l’année dernière (essentiellement lors de l’attentat suicide à la bombe contre le quartier général de l’ONU à Bagdad, le 19 août 2003). À ces décès, s’ajoutent trois prises d’otages, 17 enlèvements, quatre cas de viol et six cas de violences sexuelles. L’Organisation a reçu notification de 119 vols à main armée portant sur du matériel de valeur et de neuf attaques dirigées contre des convois humanitaires dans lesquelles des membres du personnel des Nations Unies ont trouvé la mort ou ont été blessés. En outre, le nombre de membres du personnel des Nations Unies arrêtés, détenus ou portés disparus, et à l’égard desquels l’ONU n’a pu exercer son droit de protection, est passé à 23 au cours de la période considérée contre 20 l’an dernier.
Le rapport mentionne également les mesures prises au Siège par le Département de la sûreté pour sensibiliser davantage le personnel aux questions de sécurité (formation sur les notions de base de sécurité sur le terrain, formation complémentaire destiné au personnel en poste dans les lieux d’affectation, stages d’orientation, etc.) ainsi que par le Groupe de gestion du stress qui a fourni des services à 4 387 fonctionnaires du monde entier. Enfin, le Secrétaire général prie aux États Membres d’apporter leur soutien et leur collaboration pour permettre aux membres du personnel de l’ONU de travailler dans de bonnes conditions de sécurité, en particulier dans des endroits dangereux.
Renforcement de la coordination de l’aide humanitaire d’urgence fournie par les organismes des Nations Unies
Dans le rapport intitulé « Renforcement des secours d’urgence, du relèvement, de la reconstruction et de la prévention au lendemain de la catastrophe du raz-de-marée dans l’Océan indien » (A/60/86), le Secrétaire général présente les succès mais aussi les difficultés enregistrées dans le cadre de l’aide humanitaire apportée par la communauté internationale au lendemain du tremblement de terre dans l’Océan indien de décembre 2004. Parmi les nombreuses recommandations, le Secrétaire général préconise l’établissement par l’ONU de services humanitaires communs ainsi qu’une structure de gestion sur le terrain plus unifiée permettant de la garantir la bonne coordination des interventions. Outre la création de système d’alerte rapide notamment par la mise en place de mécanismes régionaux, la communauté internationale devrait également investir dans la construction de dispositifs d’évaluation des risques et de normes de sensibilisation des zones particulièrement vulnérables.
Le rapport dénommé « Renforcement de la coordination de l’aide humanitaire d’urgence fournie par les organismes des Nations Unies » (A/60/87) examine les principaux faits et problèmes survenus dans le domaine humanitaire, en particulier le manque de moyens ressenti au cours de l’année écoulée dans des situations d’urgence complexes et des catastrophes. Il est précisé que d’après l’appel humanitaire global pour 2005, il est nécessaire de mobiliser 4,5 milliards de dollars pour venir en aide à 26 millions de personnes touchées par 20 situations de crise dans le monde. Si le nombre de crises humanitaires a diminué pendant l’année écoulée, le financement requis, lui, a augmenté de 25% (soit 3,4 milliards de dollars), ce qui est la conséquence de l’ampleur et du caractère dévastateur des crises humanitaires qui se sont produites au cours des 12 derniers mois. Le rapport passe en revue ces crises, notamment le tsunami né du tremblement de terre de l’Océan indien de décembre 2004 causant la mort de plus de 240 000 personnes et plus d’un million de déplacées; les violents ouragans des Caraïbes de l’automne 2004; les millions d’hectares ravagés par des criquets pèlerins en Afrique de l’Ouest et du nord durant l’été 2004; les 35 épidémies qui ont éclaté dans le monde; la crise du Darfour… Il analyse également la mise en oeuvre et les effets des résolutions 2002/32, 2003/5 et 2004/50 du Conseil économique et social aux fins de consolider les lignes d’action qu’offrent ces résolutions à la communauté internationale au sujet des questions et des activités relevant du domaine humanitaire.
Enfin, le rapport recommande une expansion des mécanismes permettant un déploiement approprié et prévisible du personnel humanitaire et une utilisation des connaissances et des qualifications existantes dans les pays concernés afin de rendre la base de déploiement « plus épaisse ». Sont également préconisés: une amélioration de la coordination en utilisant plus efficacement les ressources disponibles, un renforcement des mécanismes financiers en élargissant l’utilisation du Fonds central autorenouvelable d’urgence, ainsi que le respect des principes humanitaires dans les missions de consolidation de la paix à travers notamment l’élaboration de meilleures directives et mandats pour ces missions.
Placé également sous le thème du renforcement de la coordination de l’aide humanitaire, le rapport intitulé « Passage de la phase de secours à la phase de développement » (A/60/227) traite de la question de ce passage en vue d’améliorer les efforts déployés par la communauté internationale à l’appui des États, pour mieux répondre aux situations de transition, au lendemain de catastrophes ou de situations d’urgence. Il est en effet désormais admis que les processus de transition sont complexes, se situant entre phase d’urgence et phase de développement pendant laquelle il faut faire face aux besoins humanitaires et où les avantages à long terme du relèvement et de la reconstruction ne se sont pas encore pleinement exploitables. Le rapport s’appuie sur des études de cas de pays en phase de relèvement après une catastrophe ou qui passent d’un conflit à la paix pour examiner les difficultés particulières (reconstructions coûteuses, misère généralisée, fragilité des gouvernements, chômage, nombre élevé de réfugiés, etc.) posées par la maîtrise des programmes par le pays, la coordination et le financement.
La gestion du relèvement dans toute situation de transition exige des investissements financiers, mais aussi un effort de renforcement des capacités nationales, de dotation en moyens des collectivités, et d’utilisation des synergies entre acteurs du développement, acteurs humanitaires et autres. Pour appuyer ces efforts, note le rapport, il faudra que les Nations Unies continuent d’améliorer l’exécution des services de relèvement et la responsabilisation, en renforçant par exemple le système des coordonnateurs résidents afin qu’ils puissent assumer un rôle plus directif au cours de la phase de transition. Le rapport recommande également d’inclure dans les besoins définis par les mécanismes actuels de mobilisation des ressources (appel éclair, appel global) un appui pour les premiers besoins du relèvement et pour la coordination de la transition, et de soutenir les appels d’aide à la transition des coordonnateurs résidents et des équipes de pays, pour couvrir les besoins qui n’auraient pas été mentionnés dans les appels d’urgence. De même, conclut le rapport, il est indispensable d’assurer le financement intégral des activités répondant aux besoins déterminés dans l’appel global, et de soutenir les coordonnateurs résidents et les équipes de pays pour qu’ils puissent, si nécessaire, lancer très tôt un appel pour l’aide à la transition, couvrant les besoins qui n’auraient pas été mentionnés dans l’appel global.
Intitulé « Aide humanitaire et aide au relèvement fournies à certains pays et à certaines régions » (A/60/302) contient des informations sur l’aide fournie aux pays qui traversent une crise humanitaire causée par un conflit ou une catastrophe naturelle telle que la sécheresse, ou qui en sortent. Il s’agit en l’occurrence des pays suivants: Djibouti, Éthiopie, Kazakhstan, Rwanda, Somalie et Timor-Leste. Après une présentation de la situation humanitaire de chaque pays, des efforts nationaux pour la mise en œuvre de solutions de long terme et du soutien apporté par l’ONU, le rapport fait des recommandations spécifiques pour chaque cas. Dans l’ensemble, s’il est demandé à la communauté internationale de poursuivre, voire d’augmenter son aide pour mettre fin aux situations de crises alimentaires dues à la guerre ou à la sécheresse (Éthiopie, Somalie), aux souffrances causées par des années d’essais nucléaires (région de Semipalatinsk, au Kazakhstan), à la reconstruction de pays sortant de génocide (Rwanda) ou indépendant depuis peu (Timor-Leste), il est également recommandé qu’à partir de sa soixante et unième session, l’Assemblée générale cesse d’examiner la situation à Djibouti au titre du point de l’ordre du jour intitulé « Assistance économique spéciale à certains pays ou à certaines régions », parce que la crise qui a donné lieu à la fourniture d’une assistance économique spéciale s’ y est, pour l’essentiel, stabilisée.
Dans son rapport intitulé « Amélioration du Fonds central autorenouvelable d’urgence » (A/60/432) le Secrétaire général propose que l’actuel Fonds soit élargi et approvisionné à hauteur de 500 millions de dollars des États-Unis de manière à y inclure une composante dons en plus de sa composante prêts, ceci afin de pouvoir répondre de façon plus prévisible et ponctuelle aux crises humanitaires. Le fonds modernisé sera utilisé pour faire en sorte que des sources de financement soient immédiatement disponibles pour appuyer des interventions rapides en cas de crises humanitaires et répondre aux besoins humanitaires critiques dans le contexte d’interventions d’urgence sous-financées. Le Secrétaire général demande que l’Assemblée générale approuve le renforcement de l’actuel Fonds central autorenouvelable d’urgence afin que les interventions humanitaires puissent être plus prévisibles. Il reconnaît également qu’un financement prévisible de l’assistance humanitaire n’est qu’un des éléments clefs de l’ensemble de sa réforme humanitaire et que l’approbation d’un fonds modernisé, qui serait rebaptisé Fonds central d’intervention d’urgence, contribuera à la réalisation des autres éléments de la réforme humanitaire, y compris ceux qui concernent le renforcement de la coordination de l’aide humanitaire et de la capacité d’intervention humanitaire.
Le rapport intitulé « Assistance au peuple palestinien » (A/60/90) couvre la période allant de mai 2004 à avril 2005. Il est indiqué que bien que quelque peu assouplis à la fin de la période à l’examen, les bouclages intérieurs et extérieurs et d’autres mesures prises par l’armée israélienne ont entretenu les difficultés économiques dont souffrent les Palestiniens et continué de restreindre l’acheminement des fournitures d’urgence nécessaires. Du fait de la situation humanitaire, l’aide d’urgence est demeurée la priorité tout au long de l’année, mais les organismes des Nations Unies ont pris des mesures au niveau de leurs programmes de façon à aider l’Autorité palestinienne, par l’appui technique et le renforcement des capacités, à recentrer son action sur la planification à long terme et sur l’amélioration de la gouvernance aux niveaux central et municipal.
Le rapport présente une description des efforts déployés par les organismes des Nations Unies, en collaboration avec leurs partenaires palestiniens et ceux de la communauté des donateurs, pour venir en aide à la population civile et aux institutions palestiniennes. Il fait également les observations et recommandations suivantes: pour parvenir à une solution pacifique du conflit, il faut que les deux parties tiennent leurs engagements jusqu’au bout, notamment dans le cadre de la Feuille de route et de cessation des Hostilités ; il est indispensable que la communauté internationale continue de fournir les ressources nécessaires aux programmes d’assistance au peuple palestinien qui devra encore faire face pendant l’année à venir à de graves difficultés socioéconomiques et relever des défis dans les domaines de la réforme et de la gouvernance.
Dans le rapport « Recherche d’une efficacité optimale dans l’action internationale entreprise pour étudier et atténuer le plus possible les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl » (A/60/443), il est expliqué que les besoins des populations touchées par l’accident ont beaucoup changé au fil du temps. On est passé d’une opération d’urgence ayant pour objectif de protéger des milliers de personnes contre la radioactivité à des activités de développement visant à aider les populations locales à créer de nouveaux moyens de subsistance et à inciter les individus à retrouver leur autonomie. Le nouveau problème est moins redoutable que le précédent, mais il pourra être résolu si les organisations internationales et les gouvernements concernés travaillent ensemble, échangeant leurs connaissances et appliquant les méthodes qui ont fait leurs preuves ailleurs. Une telle coopération est l’occasion de transformer les victimes en lutteurs, et Tchernobyl, jusqu’à présent symbole de destruction, en un symbole de ténacité et d’espoir.
L’Assemblée générale s’est également saisie de la question du rapport A/60/89.
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