L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INVITE LES ÉTATS MEMBRES À FAIRE PLUS POUR PRÉVENIR DÉCÈS ET TRAUMATISMES DUS AUX ACCIDENTS DE LA ROUTE
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Assemblée générale
38e séance plénière – matin
L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INVITE LES ÉTATS MEMBRES À FAIRE PLUS POUR PRÉVENIR DÉCÈS ET TRAUMATISMES DUS AUX ACCIDENTS DE LA ROUTE
L’Assemblée générale, préoccupée par l’augmentation ininterrompue, surtout dans les pays en développement, du nombre des victimes de la route, a invité, ce matin, les États Membres à appliquer les recommandations formulées dans le Rapport mondial sur la prévention des traumatismes dus aux accidents de la circulation routière réalisé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Banque mondiale.
Parmi ces recommandations figurent celles ayant trait aux cinq principaux facteurs de risque que sont la non-utilisation des ceintures de sécurité et des dispositifs de retenue des enfants, la non-utilisation des casques, la conduite en état d’ivresse, les comportements inappropriés et les excès de vitesse ainsi que l’absence d’infrastructure appropriée. Par sa résolution1, adoptée sans vote, l’Assemblée générale invite également les commissions régionales des Nations Unies et l’OMS à organiser la première Semaine des Nations Unies pour la sécurité routière mondiale qui servira de tremplin à des activités mondiales et régionales, mais surtout nationales et locales, de sensibilisation aux problèmes de sécurité routière.
Les États Membres et la communauté internationale sont en outre invités à célébrer chaque année, le troisième dimanche de novembre, la Journée mondiale du souvenir des victimes de la circulation routière, en hommage aux victimes des accidents de la route et à leur famille.
Les accidents de la route constituent l’une des principales causes de mortalité dans le monde. Dans son rapport transmis par le Secrétaire général des Nations Unies2, l’OMS souligne que chaque année, ces accidents, particulièrement fréquents dans les zones urbanisées des pays en développement, font près de 1,2 million de morts, soit plus de 3 000 par jour, et des dizaines de millions de blessés dont certains restent handicapés. Ce phénomène connaît une telle progression que, selon les prévisions de l’OMS, le nombre des victimes des accidents de la route pourrait, d’ici à 2020, dépasser celui du VIH/sida.
Outre les souffrances humaines considérables qu’ils causent, ces accidents ont un impact négatif sur les conditions économiques et sociales de chaque communauté, en particulier dans les pays en développement. Leur coût est estimé à 500 milliards de dollars par an, dont 65 milliards supportés par les pays en développement, soit le montant total de l’aide publique au développement qu’ils reçoivent.
Cette situation est d’autant plus alarmante, qu’elle est prévisible et que l’on pourrait la prévenir car nous disposons des outils et des connaissances nécessaires pour empêcher ces morts, a souligné le représentant d’Oman, qui a présenté le projet de résolution. Face à ce fléau, qui est une épidémie, peu reconnue comme telle, le fatalisme constitue le plus gros problème, a-t-il constaté. Pour le délégué d’Oman, si l’on veut mettre en œuvre les programmes liés à la sécurité routière, les pays en développement et les pays pauvres ont besoin de ressources financières que seule la coopération renforcée avec les commissions et institutions des Nations Unies au niveau régional peut apporter.
L’Assemblée générale a, par ailleurs, poursuivi son débat entamé la veille sur l’« application des textes issus des grandes conférences et réunions au sommet des Nations Unies dans les domaines économique et social et dans les domaines connexes » et sur la « suite à donner aux textes issus de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants »3, session qui avait eu lieu du 8 au 10 mai 2002 et qui avait débouché sur la définition d’un « monde digne des enfants ».
Les pays suivants ont pris la parole: Viet Nam, Indonésie, Venezuela, Oman, Émirats arabes unis, Singapour, Inde, Chine, Fédération de Russie, Thaïlande, Fidji, Malaisie, Australie, Islande et Argentine de même que la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
La prochaine séance plénière de l’Assemblée générale, qui sera consacrée au rapport de la Cour internationale de Justice (CIJ), aura lieu demain, à 10 heures.
1. Projet de résolution publié sous la cote A/60/L.8
2. Document publié sous les cotes A/60/181, A/60/181/Corr.1 et A/60/181/Corr.2
3. Document publié sous la cote A/60/207
APPLICATION ET SUIVI INTEGRÉS ET COORDONNÉS DES TEXTES ISSUS DES GRANDES CONFÉRENCES ET RÉUNIONS AU SOMMET ORGANISÉES PAR LES NATIONS UNIES DANS LES DOMAINES ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ET DANS LES DOMAINES CONNEXES; SUITE À DONNER AUX TEXTES ISSUS DE LA SESSION EXTRAORDINAIRE CONSACRÉE AUX ENFANTS
Déclarations
M. NGUYEN DUY CHIEN (Viet Nam) a regretté que trois ans après l’adoption de la Déclaration « Un monde digne de nos enfants », les objectifs définis à cette occasion n’aient pas été réalisés. Rappelant qu’aujourd’hui 300 millions d’enfants étaient victimes de violence, d’exploitation et d’abus et sévices de toutes formes dans le monde, il a préconisé l’intensification des politiques nationales complétant les activités entreprises au titre du Plan d’action en faveur des enfants et de la Déclaration du millénaire ainsi qu’une mobilisation accrue des ressources qui y sont allouées. Il a aussi recommandé un renforcement de la coopération entre les pays. Rappelant que les enfants représentaient 41% de la population du Viet Nam qui, a-t-il rappelé, avait été le deuxième pays à ratifier la Convention relative aux droits de l’enfant, M. Duy Chien a expliqué qu’au niveau national, des cadres légaux et institutionnels de protection des droits de l’enfant avaient été développés. Le Gouvernement travaille avec la Commission de la population, de la famille et des enfants afin d’assurer la mise en œuvre des ces instruments législatifs. Parmi les quatre principaux domaines d’action, la santé des enfants demeure la priorité du Viet Nam, a-t-il ensuite souligné en se félicitant de la baisse de 58 pour 1 000 en 1990 à 42 pour 1 000 en 2004 du taux de mortalité infantile due, selon lui, à une amélioration de la santé maternelle.
La seconde priorité du Gouvernement vietnamien consiste à fournir une éducation de qualité. Outre une hausse du budget alloué à l’éducation de 15% en 2000 à 17,4% en 2004, différentes stratégies telles que la Stratégie pour la formation et l’éducation 2001-2010 ou le Plan d’action national de l’éducation pour tous 2003-2015 ont été adoptés. Désormais, près de 94,5% des enfants vietnamiens sont inscrits à l’école primaire. M. Duy Chien a précisé que des mesures avaient été également prises en vue de réduire la disparité en matière d’éducation entre les différentes régions et ethnies du Viet Nam, notamment grâce au développement du système d’internats gratuits et à la traduction des manuels et programmes scolaires dans les huit principaux dialectes nationaux. Enfin, M. Duy Chien a précisé que, conformément au rapport du Secrétaire général sur les suites à donner aux textes issus de la session extraordinaire de l’Assemblée générale sur les enfants, les objectifs fixés ne seraient réalisés que si les actions en la matière étaient intensifiées. Ainsi, au regard des stratégies mises en place par son pays, M. Duy Chien a fait savoir que son pays devrait approuver le programme Vision 2020 en faveur des enfants en difficulté, d’ici à la fin de l’année.
Mme ADIYATWIDI ADIWOSO ASMADY (Indonésie) a d'abord déploré que les applications et suivi intégrés des textes issus des grandes conférences et réunions au sommet organisées par les Nations Unies dans les domaines économique et social soient lentes, et a exhorté les organismes spécialisés et les Gouvernements nationaux à poursuivre leur coopération avec l'ECOSOC afin d'assurer leur mise en œuvre pleine et entière. Concernant le document « Un monde digne des enfants », elle a noté qu'un nombre croissant de pays avaient repris à leur compte les concepts qui y étaient exposés. Eu égard à la santé, elle a précisé que son pays avait mis en place des programmes visant à garantir une plus grande protection des enfants à l'encontre des mauvais traitements, de l'exploitation et de la violence. Elle a aussi indiqué que des campagnes de vaccination avaient été menées contre la poliomyélite et la rougeole, au vu de leur réapparition en Malaisie, et que près de 24 millions d'enfants en avaient bénéficié. Un autre volet important des initiatives gouvernementales s'est porté sur le bien-être des enfants, avec l'administration de régimes alimentaires riches en protéines et en éléments micronutritifs afin de pallier aux déficiences constatées, notamment au sein des familles pauvres et des femmes enceintes des milieux défavorisés, entraînant ainsi une baisse de la mortalité maternelle et infantile.
Ensuite, elle a rappelé que des campagnes d'alphabétisation avaient été menées, et que la Malaisie, en association avec l'UNICEF et l'UNESCO avaient mis en place un certain nombre de centres d'enseignement à l'intention des enfants, destinés à rendre plus attractif le procédé d'apprentissage. Elle a indiqué que ces institutions bénéficiaient d'une gestion transparente et de l'appui des communautés avoisinantes, et que leur expansion avait été foudroyante: leur nombre était passé de 79 en 2000 à 1 326 en 2004, permettant la scolarisation de près d'un quart de million d'enfants. Enfin, elle a précisé que son pays était prêt à partager les enseignements tirés et les pratiques optimales en ce domaine avec ses voisins.
Mme IMERA NÙÑEZ DE ODREMÁN (Venezuela) a déclaré que son pays n’estimait pas opportun que soit invoqué le Document final du Sommet mondial, parce que le Chef de l’État vénézuélien avait adressé une lettre au Président de l’Assemblée générale pour que le service juridique de l’ONU puisse établir la légitimité dudit Document. La procédure du processus de réforme est-elle conforme à la Charte des Nations Unies et au règlement de l’Assemblée générale? Est-ce que la réforme a été approuvée par consensus compte tenu de l’accusation d’illégitimité énoncée par le Venezuela, s’est-elle interrogée. Tant que l’on n’aura pas apporté de réponse à cette demande de notre pays, exerçant le plein usage de sa souveraineté, nous devons tenir en suspens toute action de suivi faisant référence au Document final, a conclu l’intervenante.
M. ENCHO GOSPODINOV, Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a rappelé qu’un Plan d’action visant, entre autres, à réduire la discrimination dont étaient victimes les personnes infectées par le VIH et les enfants orphelins à cause du sida avait été adopté en 2004, à Alger, par les Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge d’Afrique. En Afrique australe seulement, grâce à ses réseaux de volontaires, la Fédération atteint près de 50 000 personnes dans le besoin, de nombreuses étant des enfants, et elle envisage de tripler ce chiffre d’ici à 2010. L’intervenant a rappelé par ailleurs qu’un appel avait été lancé il y’a quelques semaines afin de fournir de la nourriture, de l’eau potable et une aide agricole à 1,5 million de personnes en Afrique australe.
Si le continent africain est particulièrement touché par le VIH/sida, cela ne nous empêche pas de faire de la prévention au niveau mondial, a ensuite déclaré M. Gospodinov. Ainsi, des programmes d’éducation qui se sont avérés efficaces ont été mis en œuvre dans les écoles, les prisons, les clubs pour les jeunes et parmi les populations à haut risque telles que les conducteurs de poids lourds ou les prostituées, a-t-il expliqué avant d’annoncer que la campagne anti-discriminatoire « Come Closer » allait être lancée le 1er décembre 2005 à l’échelle mondiale. Il a fait part de sa satisfaction au sujet de la coopération de la Fédération avec les différentes agences des Nations Unies et organismes internationaux. Nous continuons à former de nombreux volontaires, a insisté M. Gospodinov en précisant qu’il y avait désormais un volontaire pour 10 récipiendaires et que la formation de ces volontaires était onéreuse, même si
ceux-ci travaillaient de manière bénévole. En conclusion, M. Gospodinov a affirmé que les Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge étaient prêtes à coopérer avec les gouvernements et les autorités publiques mais a déploré le fait que le monde soit plus enclin à travailler dans l’urgence et se montre plus généreux dans le cas de catastrophes naturelles que dans le cas d’épidémies meurtrières telles que le VIH/sida.
CRISE MONDIALE DE LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE
Déclarations
M. FUAD AL-HINAI (Oman), qui présentait le projet de résolution A/60/L.8 sur l’amélioration de la sécurité routière mondiale, a rappelé que depuis le dernier débat sur ce sujet devant l’Assemblée générale, en avril 2004, 1,2 million de personnes avaient été tuées sur la route dans le monde et 20 à 50 millions d’autres blessées ou handicapées. Ces chiffres connaissent une progression rapide et, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le nombre des victimes des accidents de la route pourrait, d’ici à 2020, dépasser celui du VIH/sida. Cette situation est d’autant plus alarmante, qu’elle est prévisible et que l’on pourrait la prévenir, a souligné le représentant, précisant que nous disposons des outils et des connaissances pour empêcher ces morts. Ces morts sont prévisibles car leur nombre augmente en même temps que celui des voitures, a-t-il ajouté. Peu de gens reconnaissent qu’il s’agit d’une épidémie et que l’on peut la prévenir, a-t-il également estimé, notant que le fatalisme était notre plus gros problème.
Le représentant a affirmé que même si un long chemin avait été parcouru depuis que la question de la sécurité avait été intégrée à l’ordre du jour de l’Assemblée générale en 2003, il restait encore beaucoup à faire. Des buts doivent être définis, a-t-il déclaré, mettant l’accent sur la nécessité de suivre les résultats obtenus. Selon le représentant, si nous pouvons empêcher que le nombre de morts dues aux accidents de la route augmente au cours des 15 prochaines années, nous pourrons épargner 5 millions de vie. Il faut développer les capacités de gérer les systèmes de sécurité routière, a-t-il en outre assuré. De même, il convient d’adopter et appliquer des lois permettant que les véhicules, les routes et les conducteurs jouissent d’une plus grande sûreté. Le plus important, a-t-il poursuivi, est de générer la volonté politique nécessaire. À ses yeux, la sécurité routière exige un engagement au niveau le plus élevé des gouvernements, a-t-il souligné. Le représentant a également indiqué que le projet de résolution tenait compte des recommandations du Secrétaire général contenues dans son rapport sur la crise mondiale de la sécurité routière ainsi que du rapport mondial de l’OMS sur la prévention des traumatismes dus aux accidents de la circulation routière.
M. FAHAD SALEM AL KAABI (Émirats arabes unis) a réaffirmé la nécessité d’entreprendre une action décisive afin d’améliorer la sécurité routière. En effet, il a rappelé que les accidents de la route étaient l’une des premières causes de décès des populations âgées de 15 à 44 ans, puisqu’un million de personnes étaient tuées et plusieurs millions étaient sérieusement blessées sur les routes chaque année. Ces importantes pertes humaines ont un impact négatif sur les conditions économiques et sociales de chaque communauté, en particulier dans les pays en développement, a-t-il regretté. Toutefois, a-t-il poursuivi, pour mettre en œuvre les programmes liés à la sécurité routière, les pays en développement et les pays pauvres ont besoin de ressources financières que seule la coopération renforcée avec les commissions et institutions des Nations Unies au niveau régional peut apporter.
Considérant le rythme de développement rapide et la préférence pour les automobiles comme moyen de transport caractéristiques des Émirats arabes unis, M. Al Kaabi a souligné que son pays était très touché par les accidents de la route, notamment parmi les jeunes. Afin de remédier à cette crise, les Émirats arabes unis ont mis en œuvre les résolutions internationales sur la sécurité routière et ont pris des mesures nationales visant à réduire le nombre d’accidents de la route de 5,5% chaque année. En outre, s’est félicité M. Al Kaabi, des mesures préventives telles que la construction d’un réseau routier conforme aux standards internationaux, le vote de lois sur les limitations de vitesse, des mesures punitives telles que les pénalités données à ceux qui enfreignent le code de la route et des mesures de réhabilitation avec une prise en charge médicale pour les victimes des accidents de la route ont été prises. Enfin, le Gouvernement des Émirats arabes unis examine actuellement des moyens de transport alternatifs afin de réduire l’usage des automobiles privées et afin d’augmenter l’usage des transports en commun, a souligné M. Al Kaabi.
M. NG CHUN PIN (Singapour) a déploré que la grande presse accorde plus d’attention aux accidents d’avion qu’à ceux de la route qui, chaque jour, tuent plus de 3 000 personnes à travers le monde, selon le Rapport mondial 2004 sur la prévention des traumatismes dus aux accidents de la circulation routière. Il a souligné qu’outre les tragédies que représentaient ces accidents aux niveaux familial et social, ceux-ci coûtent également cher financièrement à l’État -de 1 à 3% de leur PNB-, notamment pour l’assistance médicale, la construction d’infrastructures appropriées, les enquêtes à mener à la suite d’un accident. Alors que les pays développés s’attendent à continuer à améliorer leur situation en la matière, le nombre de morts résultant des accidents de la route risquent d’augmenter de 80% d’ici à 2020 dans les pays en développement, en particulier en Asie du Sud, s’est-il inquiété, appelant la communauté internationale à redoubler d’efforts pour y faire face.
Le représentant a ensuite présenté le Programme d’action national pour la sécurité routière instauré par le Gouvernement de Singapour. L’établissement d’un Bureau chargé de planifier des changements stratégiques pour l’amélioration de la sécurité routière, la fourniture d’une assistance médicale rapide et adéquate dans les lieux d’accidents, la création d’un système global de données régulièrement actualisées pour la conception et la gestion des routes, mais également l’éducation à la sécurité routière et la mise en place de règles et de sanctions strictes dans le code de la route, constituent les principaux éléments de ce Programme.
M. JANARDHANA POOJARY (Inde) a d'abord rappelé que l'Inde disposait d'un vaste réseau routier s'étendant sur plus de 3 millions de kilomètres et que la circulation routière augmentait au rythme de 7 à 10% par an, et qu'il assurait 85% du trafic passager et 60% du trafic de marchandises. Il a précisé que du fait que les autoroutes ne représentaient que 2% du réseau routier mais assuraient 40% du trafic, elles avaient fait l'objet d'un plan de réfection, qui projetait de transformer 14 279 kilomètres d'autoroutes nationales en axes à quatre ou six voies, à un coût approximatif de 151 milliards de dollars, et qui incluait également de lier des sites portuaires entre eux, et d'élargir 21 000 km de routes à voies uniques en routes à doubles voies.
L’intervenant a ensuite indiqué que des campagnes de publicité avaient été menées en matière de sécurité routière, parallèlement à des programmes de remise à niveau à l'intention des conducteurs de poids lourds et la mise en place d'auto-écoles. Il a également noté que des concours de rédactions sur la sécurité routière avaient été organisés dans les écoles et que de nombreux prix avaient été institués à divers niveaux afin de reconnaître les travaux menés par de multiples institutions. Il a rappelé que la communauté internationale devait aider les pays en développement, qui illustraient les liens existant entre pauvreté, sous-développement et sécurité routière, à identifier les interventions en matière de sécurité routière dont l'expérience avaient prouvé la valeur, mais en les adaptant à l'environnement culturel du pays considéré. Enfin, il a remercié l'apport de l'Organisation mondiale de la santé, du Conseil économique et social pour l'Asie et le Pacifique, et de la Banque mondiale en matière de mobilisation de ressources financières afin de remédier au problème de la sécurité routière, mais a estimé que les fonds alloués ne correspondaient pas à l'ampleur des tâches à entreprendre.
M. BOHUA XIE (Chine) a estimé que la crise de la sécurité routière, qui touche plus durement les pays en développement, devait recevoir une attention plus grande de la part de la communauté internationale. La Chine, a-t-il dit, a connu un développement considérable de son réseau routier, avec 30 000 kilomètres d’autoroutes et un nombre de véhicules privés qui continue de croître. Les accidents de la route sont essentiellement dus à la méconnaissance des lois et des règlements relatifs à la sécurité routière, à une mauvaise gestion des routes et de la circulation, a-t-il souligné. Le représentant a indiqué que la loi nationale sur la sécurité routière était entrée en vigueur en mai 2004 avec, pour principal objectif, la protection de la sécurité humaine.
La nouvelle législation institutionnalise plusieurs mesures préventives, a-t-il précisé. Selon lui, différents résultats positifs ont été obtenus depuis. En 2004, il y a eu 567 753 accidents de la route en Chine, causant 99 217 morts, a-t-il noté, précisant que le nombre des accidents avait enregistré une baisse de 14,9% par rapport à celui de 2003. Grâce aux efforts conjoints du Gouvernement et du peuple chinois, des améliorations significatives continueront d’être réalisées dans le domaine de la sécurité routière, a-t-il conclu.
M. DMITRY MAKSIMYCHEV (Fédération de Russie) s’est félicité que la question de la sécurité routière soit examinée par l’Assemblée générale et a salué l’ensemble des mesures adoptées par le système des Nations Unies dans ce domaine. La création du Groupe des Nations Unies en matière de sécurité routière est opportune et nous attendons d’autres résultats concrets et pratiques, a-t-il ajouté. Estimant par ailleurs que les Commissions économiques régionales de l’ONU jouent également un rôle important dans ce secteur, le représentant a indiqué que le 28 septembre dernier avait été adopté des amendements aux Conventions de Vienne sur la signalisation routière et la circulation routière qui rentreront en vigueur le 28 mars 2006.
L’intervenant a ensuite présenté les mesures prises par le Gouvernement russe pour réduire le nombre d’accidents de la route. Les règles de circulation et la législation du code de la route ont été améliorées, avec un accent particulier sur la responsabilité des contrevenants en cas de violation des règles sur la sécurité, et des efforts ont été également fournis pour réduire les conséquences sociales des accidents de la route, promouvoir la prévention routière dans les établissements scolaires. Des résultats positifs ont déjà été constatés, a précisé le représentant: pour la première moitié de l’année 2005, le nombre d’accidents mortels a été réduit de 5,4%, ceux causés par des individus en état d’ébriété à 16%, des taux inférieurs à ceux de l’année dernière à la même époque.
M. ITTIPORN BOONPRACONG (Tha ïlande) a affirmé que son pays saluait l’établissement du Groupe des Nations Unies pour la Collaboration en matière de sécurité routière qui travaille actuellement sur une base de données concernant les législations pertinentes et sur la production de manuels pratiques qui indiqueront comment appliquer certaines des recommandations formulées dans le Rapport mondial sur la Prévention des traumatismes dus aux accidents de la route. M. Boonpracong a exprimé sa satisfaction par rapport au travail de révision des résolutions d’ensemble la circulation routière et sur la signalisation routière effectué par la Commission économique pour l’Europe.
La prévention contre les traumatismes dus aux accidents de la route étant inscrite sur l’agenda national depuis 2003, le Gouvernement thaïlandais s’inquiète de la fréquence des accidents impliquant les jeunes automobilistes ainsi que les conducteurs en état d’ébriété. L’intervenant a indiqué que l’une des préoccupations majeures de son Gouvernement étant la hausse importante des accidents de la route mortels en période de fêtes, en 2003, une somme de 1,75 million de dollars a été apportée pour augmenter les contrôles de police durant cette période. Malgré les progrès peu encourageants, le représentant thaïlandais a fait savoir que son Gouvernement n’a pas relâché les efforts dans un premier temps, permettant ainsi au taux de mortalité de baisser de 22,8% en 2004 et de 25% en 2005. L’exemple de la Thaïlande témoigne ainsi de l’efficacité de la coordination de tous les secteurs concernés en matière de sécurité routière, a déclaré M. Boonpracong, et c’est pourquoi nous appelons tous les États Membres à renouveler les efforts en la matière. Par ailleurs, le manque de ressources demeurant un obstacle important, la Thaïlande salue les initiatives prises par la Banque mondiale pour aider à faire face au problème. Enfin, la Thaïlande soutient la proposition visant à faire du troisième dimanche de novembre la Journée mondiale en mémoire des victimes de la route et visant à organiser, en coopération avec l’OMS, la semaine mondiale des Nations Unies pour la sécurité routière.
M. WEE KA SIONG (Malaisie) a affirmé que son pays accordait une attention sérieuse au problème de la sécurité routière. Les accidents de la route constituent une des principales causes de décès et de traumatismes en Malaisie, a-t-il noté. Malgré les nombreux efforts entrepris par le Gouvernement pour renforcer la sécurité routière, plus de 300 000 accidents ont eu lieu en 2004, contre 290 000 en 2003, avec en moyenne 895 accidents par jour, causant ainsi la mort de 6 000 personnes. Le taux de mortalité a néanmoins baissé de 17%, a-t-il précisé. Ces accidents engendrent des dépenses s’élevant à 1,5 milliard de dollars, a-t-il souligné.
Le représentant a également déclaré que le Gouvernement malaisien avait inscrit la question de la sécurité routière à son ordre du jour national. Il s’est par ailleurs félicité du rôle des Nations Unies, en particulier de l’initiative de l’Assemblée générale visant à sensibiliser davantage le monde sur la nécessité de considérer ce phénomène comme un problème mondial de santé publique et de développement. Le représentant a également appuyé la participation des commissions régionales ainsi que des autres agences internationales dans la mise en place des mesures visant à renforcer la sécurité routière.
M. ISIKIA R. SAVUA (Fidji) a d'abord déploré le nombre de victimes imputables aux accidents de la route sur le plan mondial, à savoir 1,2 million de tués et des millions de blessés et d'handicapés, ainsi que le fait que les pays en développement soient touchés de manière disproportionnée par ce problème. Il a rappelé que le coût économique des accidents de la route avoisinait 518 milliards de dollars US par an, dont 110 milliards pour les seuls pays en développement, et qu'il y aurait un accroissement de l'ordre de 80% des accidents de la route mortels dans les pays à revenu faible ou intermédiaire d'ici à 2020 si des mesures de prévention n'étaient pas prises. Aux îles Fidji, le nombre d'accidents a augmenté de 9% en 2004 par rapport à 2003, alors que le nombre de victimes est demeuré constant, une amélioration relative due à la coopération entreprise avec des organisations des Nations Unies et des partenaires internationaux afin de mettre en œuvre une plus grande sécurité routière.
L’intervenant a précisé qu'au niveau national des banques de données étaient conservées depuis 1994 par les services de police, grâce à des fonds alloués par la Banque de développement asiatique et qu'au vu de l'augmentation considérable de véhicules surchargés, de pluies diluviennes, d'inondations et de glissements de terrain, le nombre d'accidents et de victimes s'était accru, ce qui avait entraîné une maintenance et une réfection du système routier qui se chiffrait à 25 millions de dollars US par an. Il a ensuite évoqué la nécessité de mettre au point une meilleure architecture routière, associé à une utilisation optimale des sols et une amélioration du réseau routier. Il a indiqué que des campagnes de responsabilisation et de formation des conducteurs et des passagers avaient aussi été menées, avec un accent mis sur les techniques de conduite permettant d'apprécier et d'éviter les risques. Il a aussi évoqué que des mesures destinées à interdire la circulation de véhicules techniquement peu sûrs ont été mises en œuvre, y compris une interdiction d'importation, de vente et de conduite de véhicules dangereux. Ensuite, il a rappelé qu'en raison du nombre élevé d'enfants qui avaient été touchés par ce problème -16% d'enfants de moins de 15 ans avaient été victimes d'un accident de la route et représentaient 19% des accidents mortels- une éducation en matière de sécurité routière était dispensée dans les écoles, tant au niveau du jardin d'enfants que des écoles primaires et des lycées, et qu'une formation en matière de sécurité routière des enseignants, des techniciens, des ingénieurs et des responsables de planification avait été menée au niveau de l'enseignement supérieur.
M. ANDREW SOUTHCOTT (Australie) a reconnu la nécessité que soit apportée une réponse mondiale aux traumatismes dus aux accidents de la route et a exprimé son soutien à cet effet au projet de résolution correspondant, ainsi que l’action coordonnée de l’OMS. La sécurité routière est un important problème de politique publique en Australie, a dit M. Southcott avant de préciser que son pays avait adopté une approche stratégique qui d’une part reprenait les principes contenus dans le Rapport mondial sur la prévention des traumatismes dus aux accidents de la route et qui d’autre part développait des plans d’action fondés sur la recherche et l’analyse tout en encourageant la coopération intersectorielle. L’objectif actuel de l’Australie étant de réduire de 40% le taux de mortalité des accidents de la route d’ici à 2010, nous acceptons l’idée que des progrès substantiels ne pourront être réalisés que si nous intégrons dans notre stratégie les différentes parties de notre système routier, a affirmé le représentant australien. Il a alors souligné que des stratégies d’investissement pour la construction de routes, l’amélioration de l’habitacle des automobiles par de longs programmes de recherche, les campagnes de sensibilisation et l’obtention des permis de conduite progressifs avaient été mis en place.
D’autre part, le représentant australien s’est félicité des progrès faits par son pays durant les quatre premières années de sa stratégie décennale puisque entre 2000 et 2004 le taux de mortalité sur les routes a baissé de 17%. Toutefois, M. Southcott a prévenu l’Assemblée que maintenir de tels chiffres s’annonçait d’avance difficile et qu’il faudrait faire preuve d’ingéniosité pour réussir à atteindre les objectifs fixés. En définitive, M. Southcott a insisté sur le fait que l’Australie et tous les autres États Membres devaient coopérer et échanger leurs informations afin de pouvoir améliorer la sécurité routière dans le monde.
M. HJALMAR W. HANNESSON (Islande) a observé que, contrairement à la situation dans de nombreux autres pays, la grande majorité des accidents de la route en Islande n’avait pas lieu en ville. En effet, le 3/4 des accidents mortels surviennent en campagne. Tenant compte des facteurs à l’origine de cette situation, telle que la vitesse, la conduite sous l’emprise de l’alcool ou de la drogue, le non-usage de la ceinture de sécurité et le mauvais état des infrastructures, le Ministère des transports islandais a développé une stratégie d’amélioration de la sécurité routière étalée sur quatre ans, a annoncé M. Hannesson. La réduction de la vitesse, le port de la ceinture de sécurité sur les autoroutes, l’augmentation de la surveillance policière et l’installation de caméras, figurent parmi les initiatives prises par l’Islande. Les premiers résultats positifs ont été enregistrés à l’issue d’une période de sensibilisation et d’action contre la vitesse qui a duré de juin à septembre 2005, a-t-il souligné, indiquant que la réduction de la vitesse avait fait chuter le nombre d’accidents de la route de 3%. Le représentant a annoncé que les autorités islandaises préparaient une campagne similaire, qui sera appliquée durant toute une année, contre la conduite en état d’ébriété et sous l’influence d’autres drogues. Ceci est un projet à long terme et requiert à la fois une préparation technique et probablement une nouvelle législation, a-t-il expliqué.
M. MARCELO SUAREZ SALVIA (Argentine) a d'abord rappelé que la sécurité routière représentait un véritable problème de santé publique, affectant les populations les plus vulnérables des pays en développement, et que si -se basant sur des chiffres fournis par l'Organisation mondiale de la santé- des initiatives sur le plan international n'étaient pas prises de manière urgente, les accidents de la route risquaient, d'ici à 2020, de représenter la troisième cause de décès et d'invalidité, à égalité avec le paludisme, la tuberculose et le VIH/sida. Il a noté que toutes les études s'accordaient à privilégier le rôle central des facteurs d'ordre humain, mécanique et d'infrastructures dans l'étiologie des accidents de la route, et a insisté sur l'établissement d'une coopération entre la société civile, le secteur privé et le secteur universitaire afin d'établir et de mener à bien des programmes de prévention.
Il a indiqué que les sommes allouées à l'amélioration de la sécurité routière demeuraient en deçà de l'ampleur des problèmes et ne suffisaient pas ni à une mise en œuvre efficace des campagnes de sensibilisation ni à une évaluation précise des résultats qui en découlaient. Au niveau de son pays, il a indiqué que chaque province disposait de sa propre réglementation routière, mais qu'une loi nationale sur le transit avait été adoptée par le Congrès national en 1995, évitant de ce fait un chevauchement des normes et des règles en matière de sécurité routière. Il a précisé que cette autorité nationale se chargeait des questions ayant trait à la structure physique, à la maintenance, au contrôle de l'implantation des sociétés de concession et aux tolérances en matière de poids de la chaussée, alors que les autorités provinciales traitaient plus spécifiquement des problèmes liés au transit et à la circulation. Il a ensuite évoqué le rôle primordial des campagnes d'éducation en matière de sécurité routière à tous les niveaux, et a rappelé qu'afin de remédier à cette crise, il importait que les États Membres fassent preuve de volonté et d'esprit de négociation politiques, et que les Etats interviennent afin de la garantir.
Projet de résolution
Amélioration de la sécurité routière mondiale (A/60/L.8)
Par cette résolution, l’Assemblée générale invite les États Membres et la communauté internationale à célébrer chaque année, le troisième dimanche de novembre, la Journée mondiale du souvenir des victimes de la circulation routière, en hommage aux victimes des accidents de la route et à leur famille.
L’Assemblée générale invite les commissions régionales des Nations Unies et l’Organisation mondiale de la santé à organiser de concert, dans la limite de leurs ressources et avec les concours financiers volontaires des parties intéressées des administrations publiques, de la société civile et du secteur privé, la première Semaine des Nations Unies pour la sécurité routière mondiale, qui servira de tremplin à des activités mondiales et régionales, mais surtout nationales et locales, de sensibilisation aux problèmes de sécurité routière et stimulera et servira les réactions voulues dans ces différents cadres, et à convoquer un deuxième forum des acteurs de la sécurité routière à Genève, dans le cadre de la Semaine de la sécurité routière mondiale, pour poursuivre les travaux engagés au premier Forum tenu en 2004 au Siège de l’Organisation des Nations Unies.
L’Assemblée générale invite également les commissions régionales des Nations Unies, les institutions compétentes des Nations Unies et les partenaires internationaux à poursuivre les initiatives engagées en faveur de la sécurité routière et les encourage à en lancer de nouvelles.
Elle invite les États Membres à appliquer les recommandations formulées dans le Rapport mondial sur la prévention des traumatismes dus aux accidents de la circulation routière, et notamment celles qui ont trait aux cinq principaux facteurs de risque que sont la non-utilisation des ceintures de sécurité et des dispositifs de retenue des enfants, la non-utilisation des casques, la conduite en état d’ivresse, les comportements inappropriés et les excès de vitesse ainsi que l’absence d’infrastructure appropriée.
Elle invite par ailleurs les États Membres à créer au niveau national un organisme chef de file pour la sécurité routière et à élaborer un plan d’action national en vue de réduire les traumatismes dus aux accidents de la circulation, en adoptant et en faisant respecter la législation requise, en organisant les campagnes de sensibilisation nécessaires et en mettant en place des méthodes appropriées de surveillance et d’évaluation des interventions qui sont conduites.
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