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AG/10403

LES DÉLÉGATIONS PLAIDENT POUR UN SOUTIEN ENCORE PLUS FORT DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE À L’INITIATIVE AFRICAINE DU NEPAD

13/10/2005
Assemblée généraleAG/10403
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

31e et 32e séances plénières

matin et après-midi


LES DÉLÉGATIONS PLAIDENT POUR UN SOUTIEN ENCORE PLUS FORT DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE À L’INITIATIVE AFRICAINE DU NEPAD


L’Assemblée générale a examiné aujourd’hui les progrès accomplis dans la mise en œuvre et l’appui international au Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), dans la lutte antipaludique et débattu de la consolidation de la paix dans les pays touchés par des conflits.


Adopté en 2001 par les dirigeants africains comme cadre directif pour le développement et l’intégration du continent dans l’économie mondiale, le NEPAD a fait cette année l’objet d’un rapport du Secrétaire général, inspiré largement par le document du Groupe consultatif sur l’appui international au NEPAD, publié en juin 2005.  Intitulé « Des discours aux actes: mobiliser l’aide internationale pour valoriser le potentiel en Afrique », celui-ci souligne notamment que « le NEPAD ne saurait être couronné de succès sans une augmentation considérable de l’appui international ».  Une grande majorité d’intervenants se sont faits l’écho de ce mot d’ordre.


Dans son discours d’ouverture, le Président de l’Assemblée générale, Jan Eliasson, a noté qu’il fallait maintenir l’élan pris cette année par la communauté internationale à la faveur du Sommet mondial de septembre dernier, et déployer « des efforts rapides et accélérés pour que les Objectifs du Millénaires pour le développement (OMD) soient atteints en Afrique subsaharienne ».  De même, a estimé le représentant de la Namibie, s’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, il faut s’assurer que les engagements pris lors du Sommet mondial, notamment celui des pays développés visant à atteindre 0,7% de leur PNB à verser dans le cadre de l’aide publique au développement, se concrétisent de façon durable, efficace et rapide.  En effet, les orateurs se sont inquiétés des nombreux problèmes que rencontre encore ce continent, comme les guerres civiles, les maladies telles que paludisme qui demeure la première cause des décès chez les enfants de moins de cinq ans et le VIH/sida, le fardeau de la dette, les inégalités au sein du système international, qui affectent gravement les capacités de développement des pays.


Plusieurs intervenants ont cependant salué les progrès accomplis cette année à la fois par la communauté internationale et par les pays africains eux-mêmes sur la voie du développement et de la paix.  Le représentant de la Malaisie, au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a noté une transformation en Afrique depuis le lancement du NEPAD.  Certains représentants, comme celui de l’Ouganda, ont illustré un tel constat en insistant sur les efforts réalisés par leur pays, notamment en matière de bonne gouvernance économique et politique dans le cadre du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) du NEPAD.  Les représentants des pays développés ont pour leur part rappelé leur détermination à  soutenir le NEPAD.  Celui du Japon a par exemple indiqué que son pays avait établit un partenariat avec le NEPAD à travers la Tokyo Internab National Conference on African Development (TICAD), processus lancé en 1993 et axé sur trois domaines: la consolidation de la paix, la réduction de la pauvreté à travers la croissance économique et le développement humain.  Le Japon, a-t-il assuré, va contribuer à hauteur de 60,97 millions de dollars destiné à financer le processus de reconstruction dans les pays en conflit et débourser près de 32 millions de dollars pour le rapatriement des réfugiés et déplacés du Soudan.  S’exprimant quant à lui au nom de l’Union européenne (EU), le représentant du Royaume-Uni, a rappelé que la promesse d’augmentation de l’aide publique au développement faite par les pays de l’UE, devrait permettre de dégager 80 milliards de dollars US d’ici à 2010, dont au moins la moitié devrait aller à l’Afrique.  Il a également annoncé que dans la lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, des programmes de recherches sur des traitements abordables, voire des vaccins, étaient en cours, et que les promesses de contributions avaient atteint le chiffre de 4,5 milliards de dollars US.


Certains intervenants, reprenant à leur compte les recommandations des différents rapports à l’étude, se sont enfin dit confiants en l’avenir, à condition qu’un véritable partenariat entre l’Afrique et la communauté internationale s’établisse, comme l’a rappelé le Ministre des affaires étrangères du Nigéria, selon qui le partenariat au développement devait être fondé sur les principes de bonne foi et d’obligation redditionnelle mutuelles, tant au niveau africain qu’au niveau international.


Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Namibie (au nom des États d’Afrique), Royaume-Uni (au nom de l’Union européenne), Jamaïque (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Guyana (au nom de la Communauté des Caraïbes), Lesotho (au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe), Malaisie (au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est), Égypte, Cuba, Tunisie, Inde, Fédération de Russie, Chine, Afrique du Sud, Norvège, Ghana, République-Unie de Tanzanie, Angola, France, Maroc, Algérie, Italie, Singapour, Koweït, Canada, Viet Nam, Sénégal, Burkina Faso, Ouganda, États-Unis, Nigéria et Japon.


Le débat se poursuivra demain, vendredi 14 octobre, à 10 heures.



DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE


Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique: Progrès accomplis dans la mise en œuvre et appui international; Les causes des conflits et la promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique


Déclarations


Le Président de l’Assemblée générale, M. JAN ELIASSON (Suède), s’est félicité que le Groupe consultatif du Secrétaire général sur l’appui international au NEPAD se soit appuyé pour la rédaction de son rapport sur la réalité de la vie des pauvres.  Il a affirmé que des progrès avaient été faits ces dernières années dans la lutte contre la paludisme, grâce notamment à l’augmentation de la distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticide, l’ouverture en 2004 de la première usine de fabrication de moustiquaires à effets rémanents en Afrique, le soutien de l’OMS pour la distribution de médicaments efficaces dans les 53 pays du continent, une ferme volonté de la communauté internationale, déterminée à lutter contre cette maladie par le biais d’une coopération financière multilatérale et bilatérale.  Le Président a cependant déploré qu’en dépit du fait que la communauté internationale dispose de moyens pour prévenir et traiter le paludisme, cette maladie soit encore la plus meurtrière des enfants de moins cinq ans en Afrique.  C’est pourquoi, a-t-il estimé, un partenariat fort aux niveaux financier et politique est indispensable pour aider les pays pauvres à lutter contre le paludisme.


Au sujet du NEPAD, M. Eliasson a jugé que 2005 avait été une bonne année pour la cause du développement, en Afrique en particulier, comme l’a prouvé le Sommet mondial, et s’est félicité des progrès accomplis comme les mesures prises pour l’annulation de la dette des pays pauvres par le G-8 et les engagements des dirigeants africains en faveur de la bonne gouvernance.  Nous savons ce que nous devons faire pour parvenir aux Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il ajouté, précisant que des efforts rapides et accélérés devaient être déployés encore pour que ces objectifs soient atteints en Afrique subsaharienne.  Le Président de l’Assemblée a par ailleurs exprimé sa satisfaction devant le fait que l’Union africaine jouait un rôle de plus en plus grand en matière de paix et de sécurité sur le continent et devant l’engagement des Africains eux-mêmes à assumer leur responsabilité sur la question du développement.  Selon l’intervenant, quatre défis restent encore à relever: la mise en œuvre effective des engagements pris cette année par les donateurs et les Africains; la nécessité de parvenir à un accord sur les négociations commerciales de l’OMC, lors du prochain sommet à Hong Kong en décembre prochain, pour faire avancer la cause du développement; le maintien de l’élan pris cette année en veillant à ce que tous les partenaires au développement, gouvernements africains, organisations régionales, donateurs, institutions financières internationales, société civile, secteur privé jouent bien leur rôle ; enfin, continuer à accorder une grande importance au développement dans l’ordre du jour de l’Assemblée générale afin que la communauté internationale accorde toute l’attention nécessaire à l’Afrique qui rencontre toujours de nombreux problèmes tout en évitant cependant tout sentiment d’impuissance et de désespoir à l’égard de ce continent.  Jan Eliasson a conclu en appelant les dirigeants africains à mieux faire connaître les efforts qu’ils fournissent pour lutter contre la corruption, améliorer la gouvernance, attirer l’investissement étranger et débarrasser leurs peuples de la pauvreté, ceci afin de trouver un soutien fort de la communauté internationale en matière d’aide au développement.   


M. MARTIN ANDJABA (Namibie), qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Afrique, s’est déclaré fortement préoccupé par la poursuite des guerres civiles dans certaines régions du continent, faisant obstacle à l’exploitation de superficies importantes de terres qui pourraient être productives.  Un certain nombre de pays jouissent de la stabilité dans le cadre de gouvernements démocratiques, s’est-il néanmoins félicité.  Les nombreux défis et menaces auxquels l’Afrique doit faire face exigent un engagement plus important de la part de la communauté internationale.  L’intervenant a jugé nécessaire de consolider les conditions d’une paix durable sur l’ensemble du continent.  Il a noté que les défis sont immenses lorsqu’il s’agit de retenir l’attention de la communauté internationale dans les zones où la paix demeure fragile.  Selon lui, le temps étant venu d’établir une coopération structurée entres l’Union africaine et les Nations Unies dans les efforts visant à établir une capacité africaine de consolidation de la paix, et ce, en considérant notamment les questions de développement et d’aide humanitaire.


Le représentant a en outre rappelé que l’élimination des menaces économiques et sociales était au cœur même de l’initiative du NEPAD, celui-ci visant à susciter une croissance générale et équitable devant permettre à l’Afrique de mieux s’intégrer dans l’économie mondiale.  Il a notamment mis l’accent sur la nature complexe du processus pour parvenir aux objectifs du NEPAD, le manque de capacités techniques constituant à ses yeux un obstacle majeur à leur réalisation, d’où la nécessité d’adopter des mesures correctives.  Le représentant s’est également félicité du lancement du projet de cyberécoles du NEPAD et a demandé à ce que davantage de ressources lui soient allouées.  Il est essentiel d’appuyer les systèmes de santé en Afrique, a-t-il par ailleurs déclaré.  Il a en outre rappelé l’engagement des pays africains à promouvoir la démocratie et la bonne gouvernance, y compris économique.  La communauté internationale a décidé sans équivoque, dans le Document final du Sommet mondial de 2005, de fournir un appui cohérent aux programmes du NEPAD, a-t-il poursuivi, espérant que ces engagements soient mis en œuvre rapidement.  Il faut s’assurer, selon lui, que ces engagements se concrétisent de façon durable, efficace et rapide.  Il a lancé ainsi un appel pour que les pays développés atteignent le chiffre prévu de 0,7% de leur PNB à verser dans le cadre de l’aide publique au développement.  La coordination de la fourniture de l’aide en conformité avec les priorités nationales sera essentielle pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il ajouté.  Il s’est par ailleurs déclaré préoccupé par le fait que de nombreux pays africains soient lourdement frappés par le fardeau de la dette, des mesures d’urgence devant être prises.  Si l’allègement de la dette et l’accroissement de l’aide publique au développement sont nécessaires, le commerce équitable est essentiel pour assurer le développement de l’Afrique, a-t-il estimé, lançant un appel à tous les membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), en particulier les pays industrialisés, pour qu’ils donnent l’exemple et affichent la volonté politique pour faire progresser le processus de Doha.  Se disant conscient du potentiel de la coopération Sud-Sud, il a souligné la nécessité de la concrétiser afin d’obtenir des résultats dans un délai rapide.  La coopération Sud-Sud devrait compléter la coopération Nord-Sud et non se substituer à celle-ci, a-t-il observé.  Le Groupe des États d’Afrique se tourne à nouveau vers le système des Nations Unies pour qu’il continue de fournir son appui précieux aux programmes du NEPAD, a-t-il conclu.


M. ADAM THOMSON (Royaume-Uni), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a d’abord rappelé que le Document final du Sommet mondial de 2005 mettait en relief l’engagement de la communauté internationale à mettre en œuvre les Objectifs du Millénaire pour le développement et établissait les bases d’un cadre commun garantissant l’exécution des objectifs tant internationaux qu’africains du Forum pour le partenariat avec l’Afrique.  Eu égard au système commercial international, il a indiqué que le Cycle de Doha, avec un ordre du jour orienté vers le développement, combinant la libéralisation des échanges, l’élaboration de règlementations et l’assistance en matière commerciale, pouvait constituer un puissant moteur en faveur du développement et de la réalisation des OMD dans les pays en développement.  Le représentant a également évoqué l’accès préférentiel aux marchés des pays en développement, avec la mise en place d’un marché permettant l’admission des produits à l’exportation des pays pauvres en franchise et hors quota.  Il a ensuite évoqué la décision des pays de l’Union européenne d’augmenter leur aide publique au développement, en vue d’atteindre 0,7% de leur PNB en 2015; une décision capitale qui devrait permettre de dégager 80 milliards de dollars US d’ici à 2010, dont au moins la moitié devrait aller à l’Afrique.


Eu égard à la lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, il a rappelé que les initiatives de l’Union européenne  portaient surtout sur la réalisation de l’accès universel à la prévention, au traitement et aux soins d’ici à 2010, et que des programmes de recherches sur des traitements abordables, voire des vaccins, étaient en cours, et que les promesses de contributions avaient atteint le chiffre de 4,5 milliards de dollars US.


Enfin, il a indiqué qu’en matière d’insécurité et d’instabilité, l’Union européenne avait soutenu l’établissement d’un Conseil de paix et de sécurité, d’un Conseil des sages et d’un système continental d’alerte rapide de l’Union africaine –couplé à un partage accru de la planification, des informations, des normes et du soutien logistiques.  Enfin, il a réitéré le soutien de l’Union européenne à la création d’une Commission de consolidation de la paix, qui permettrait d’éviter la répétition d’opérations sporadiques, mal coordonnées, échappant souvent à une prise en main locale, et ouvrant de ce fait la voie à une reprise ultérieure des conflits.  Enfin, l’intervenant s’est déclaré convaincu que les OMD, bien qu’ambitieux, demeuraient réalisables. 


M. STAFFORD NEIL (Jama ï que), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a fait remarquer que les progrès continuent de se heurter à de nombreux obstacles comme en particulier la fuite des cerveaux dans le secteur de la santé.  C’est pourquoi, il est important tant pour les pays africains que pour les pays hôtes de coordonner leurs efforts pour régler ce problème.  Concernant les conséquences dévastatrices du VIH/sida, du paludisme et de la tuberculose sur le développement social et économique du continent, M. Neil a appelé la communauté internationale à faciliter l’accès aux médicaments et aux traitements antirétroviraux, comme le préconise le Document final.  Il a par ailleurs salué l’engagement des pays industrialisés à financer l’APD à hauteur de 0,7% de leur PNB et à doubler l’aide à destination de l’Afrique.  Toutefois, a-t-il souligné, une plus grande attention doit être accordée au budget consacré au développement afin que les secteurs clefs du NEPAD puissent bénéficier des volumes de ressources conséquents. 


« Quant aux investissements directs étrangers, bien qu’ils soient passés de 15 milliards en 2003 à 20 milliards de dollars US en 2004, on constate que l’Afrique ne participe qu’à 3% des flux d’investissements mondiaux », a ensuite regretté le représentant jamaïcain.  Pour augmenter les investissements directs étrangers en Afrique, M. Neil a encouragé les initiatives créatives ainsi que la construction d’infrastructures.  Il a souhaité que la prochaine réunion ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) prenne des décisions visant à faciliter une croissance à long terme et une participation accrue de l’Afrique aux échanges mondiaux.  Enfin, M. Neil a appuyé les propositions visant à améliorer la coordination entre les Nations Unies et l’Union africaine afin que la coopération en faveur du NEPAD soit renforcée au sein du système des Nations Unies.


M. GEORGE TALBOT (Guyana), s’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes(CARICOM), a s’est félicité de l’esprit d’initiative dont ont fait preuve les pays africains, tant en matière de mise en œuvre de mécanismes solides favorisant le développement que de mesures visant à consolider la paix et la sécurité dans les diverses régions du continent.  Le représentant s’est également félicité du renforcement des liens entre les pays de la CARICOM et l’Afrique, ce qui a notamment permis la tenue d’une conférence organisée par la Jamaïque et l’Afrique du Sud en mars 2005.  Cette conférence, qui avait réuni des représentants du secteur public et de la société civile, avait pour objectif d’institutionnaliser les liens entre la CARICOM et l’Union africaine, et de mettre la diplomatie internationale au service de la promotion d’objectifs communs au sein des Nations Unies et de l’OMC.  Il a également loué les efforts entrepris au niveau du continent africain en matière de renforcement des infrastructures, de la technologie de l’information et des communications, de la santé, de l’éducation, de l’environnement et du tourisme ainsi que de l’agriculture.  Sur ce dernier sujet, il a noté avec intérêt l’élaboration de la feuille de route du Programme intégré pour le développement de l’agriculture en Afrique, qui devrait permettre l’avènement d’une véritable révolution verte.


Le représentant a néanmoins rappelé que des obstacles majeurs entravaient encore le développement de l’Afrique, notamment le fardeau de la dette, le manque de ressources financières, le déséquilibre des échanges et la place marginale qu’occupe le continent en matière de commerce, ce qui rend indispensables les investissements directs étrangers.  Il s’est félicité des décisions récentes prises par les pays du G-8 en matière d’allègement de la dette, du renforcement  flux financiers, de la facilitation de l’accès des produits d’exportation africains aux marchés mondiaux, d’un accord d’assistance médicale, et de la décision des pays du G-8 d’allouer 0,7% de leur PNB à l’aide au développement d’ici à 2015.  Enfin, il a indiqué qu’il fallait inverser les tendances à la baisse de certains marchés de produits de base tels que le sucre et le coton et instituer des politiques en matière de développement, de commerce et de finances qui soient cohérentes et mettent un terme à l’érosion des acquis du développement et à l’aggravation de la pauvreté des pays en développement.


M. LEBOHANG FINE MAEMA (Lesotho), s’exprimant au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a déclaré que le NEPAD envisage un partenariat solide avec la communauté internationale fondée sur une bonne volonté mutuelle, le respect et la solidarité.  Il a ajouté que des efforts avaient été déployés par la SADC, à travers le Plan stratégique indicatif de développement régional (RISDP) pour harmoniser les priorités de développement régional avec celles du NEPAD dans les domaines de l’éducation, la santé, la science et la technologie, l’agriculture, la participation de la société civile, l’égalité des sexes, la démocratie, la paix et la sécurité.  À cet égard, a-t-il précisé, la priorité a été donnée à l’harmonisation et la coordination de la mise œuvre des politiques de développement des États de la SADC, conformément aux objectifs fixés par le RISDP, le NEPAD et les OMD.  Il a souligné par ailleurs que cette harmonisation, soutenue depuis 2004 par un partenariat dynamique entre les programmes de développement de la SADC et le NEPAD, se poursuivrait et devrait: apporter aux États des bénéfices sociaux et économiques directs; contribuer à l’éradication de la pauvreté et au développement humain; à valoriser le potentiel économique de zones et pays défavorisés; et à l’intégration économique de la SADC aux niveaux régional, continental et mondial.


Le représentant a ensuite déploré les dégâts causés par le VIH/sida, rappelant qu’un tiers de la population africaine contaminée vivait dans les pays de la SADC, et insistant sur les dangers que représente cette maladie ainsi que le paludisme et la tuberculose pour le développement.  M. Maema a demandé enfin que le fardeau de la dette des pays de la SADC, qui s’élève à un total de 78 millions de dollars US, soit pris en compte pour que la communauté internationale respecte ses engagements en faveur de l’Afrique afin de lui permettre de réaliser les OMD.


M. HAMIDON ALI (Malaisie), parlant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a noté une transformation en Afrique depuis le lancement du NEPAD, il y a quatre ans.  Le continent est plus uni.  La façon dont les pays d’Afrique ont décidé de saisir cette occasion est remarquable.  Des initiatives sont prises dans le sens du développement, des infrastructures, des technologies de l’information, de la santé, l’éducation, l’agriculture…  La communauté internationale a promis de répondre aux besoins spécifiques de l’Afrique, dans le sens des Objectifs du Millénaire pour le développement, pour améliorer l’intégration économique du continent.


Le partenariat Asie-Afrique date de la conférence de Bandung de 1955.  C’est un esprit de fraternité tout particulier, qui a été réaffirmé en 2005.  Un pont entre les deux continents se tisse maintenant avec le Nouveau Partenariat stratégique Asie-Afrique.  Il y a beaucoup de points communs entre le NPSAA et le NEPAD, les défis auxquels sont confrontées les pays en développement de part et d’autre sont comparables.  L’ANASE connaît aussi la pauvreté en milieu rural et en ville, elle doit aussi faire face au VIH/sida, et à d’autres maladies comme la tuberculose et la malaria.  Les catastrophes naturelles affectent aussi nos vies.  Il est donc naturel de travailler ensemble.  L’ANASE souhaite donc avoir un partenariat spécifique avec le NEPAD et le NPSAA, notamment via la conférence de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD)) et l’Organisation de la conférence sous-régionale Asie-Afrique.


M. MAGED ABDELFATTAH ABDELAZIZ (Égypte) a rappelé que son pays avait accueilli la Réunion régionale pour l’Afrique du Nord pour la mise au point du Programme de développement intégré de l’agriculture en Afrique, ainsi que la Réunion des Ministres africains du commerce afin d’étudier le renforcement des chances de l’Afrique d’accéder aux marchés mondiaux.  L’Égypte insiste sur la nécessité pour la communauté internationale de réaliser ses engagements à l’égard de l’agriculture en mobilisant ses ressources en faveur du développement du continent africain, a-t-il indiqué, souhaitant la conclusion d’un accord rapide qui permettra d’apporter les financements nécessaires aux projets africains.  Le représentant est également revenu sur l’engagement des pays industrialisés du G-8 d’éliminer la dette extérieure des 18 pays les moins avancés, dont 14 pays africains, espérant voir cette mesure élargie à d’autres pays.  L’engagement des pays développés ne doit pas s’arrêter à la dette extérieure, a-t-il dit, souhaitant notamment ainsi une ouverture à leurs marchés des produits africains et un accroissement de l’aide publique au développement.


Conformément aux engagements pris dans le cadre du Sommet mondial, le représentant a également espéré la création d’une Commission de consolidation de la paix avant la fin de l’année, ainsi qu’une meilleure concertation entre le Secrétariat des Nations Unies et le NEPAD.  L’élimination du paludisme d’ici à 2015, qui constitue un des Objectifs du Millénaire pour le développement, exige de plus grandes ressources financières sur les plans régional et local, a-t-il ajouté, jugeant impératif de développer des vaccins et des traitements diversifiés, étant donné la résistance de cette maladie aux traitements actuels.  Il est essentiel, a-t-il ajouté, que les entreprises et les gouvernements accroissent leurs investissements pour permettre aux pays en développement d’obtenir des traitements à un coût accessible, a-t-il souligné.  Il a affirmé que le programme égyptien de lutte contre le paludisme était une expérience réussie à tous égards, le pays étant prêt à partager cette expertise avec les autres États africains qui le souhaitent. 


Mme ILEANA NUNEZ MORDOCHE (Cuba) a d’abord rappelé que le continent africain ne saurait se défaire de la pauvreté si les programmes de réajustements structurels actuels continuaient, associés à un service de la dette astronomique.  Elle a indiqué que son pays continuerait à soutenir les efforts entrepris par l’Union africaine et l’ensemble des mécanismes régionaux afin de trouver une solution de dimension africaine à des problèmes africains.  Les efforts régionaux, a-t-elle souligné, doivent viser à mettre fin à l’ingérence étrangère, aux interventions et activités de mercenaires, et à la concurrence à laquelle se livrent les sociétés transnationales pour avoir la mainmise sur les vastes ressources minières du continent, afin que les bénéfices considérables qui en sont retirés éradiquent enfin la pauvreté, améliorent les conditions de santé et garantissent l’éducation universelle de tous les habitants du continent.


Après avoir rappelé le rôle joué par Cuba dans la lutte contre le colonialisme en Afrique, la représentante a souligné que son pays intervenait principalement dans les domaines de la santé, de l’éducation, des sports, de l’agriculture, des pêcheries, de la construction, des ressources hydrauliques et de la planification matérielle.  Elle a indiqué qu’à ce jour, près de 30 000 étudiants africains avaient reçu une formation dans des centres d’enseignement cubains.  Elle a rappelé que la proposition cubaine, présentée lors de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée au VIH/sida, visant à fournir du personnel médical afin de lutter contre la pandémie, tenait toujours.  Si certains pays disposant de moyens importants décidaient de contribuer financièrement à un programme de coopération triangulaire, des résultats concrets seraient immédiatement visibles.  Enfin, elle a rappelé qu’une volonté politique sérieuse était nécessaire, associée à l’abandon de diverses formes de paternalisme à l’égard des Africains ainsi que leur accès à des programmes de formation, aux marchés et aux technologies.


M. ALI HACHANI (Tunisie) a rappelé qu’en réservant une partie de ses recommandations aux besoins spécifiques de l’Afrique, le Document final de la Réunion plénière de haut niveau confirmait d’une part la priorité accordée par la communauté internationale et le système des Nations Unies à l’Afrique, et, d’autre part, l’urgence de concrétiser ce consensus en mettant sur pied un véritable partenariat de développement pour le continent, longtemps fragilisé par les affres des conflits armés, des pandémies, de l’instabilité, de la pauvreté et de la

marginalisation.  Il a affirmé que, malgré la volonté des pays africains et l’engagement de leurs partenaires, la mise en œuvre du NEPAD requiert une plus grande mobilisation de la communauté internationale et une meilleure harmonisation de ses instruments d’intervention.  Le représentant a estimé que le processus de réforme macroéconomique et de développement humain réclamait des ressources financières, humaines et techniques au-dessus des moyens de plusieurs pays africains, d’où la nécessité structurelle d’un apport extérieur conforme aux besoins. 


Le représentant a également considéré que l’installation d’un environnement propice au développement de l’Afrique, qui est aussi un pilier dans le processus de mise en œuvre des priorités du NEPAD, constituait un préalable pour installer un équilibre stable et permanent dans l’ordre économique et politique régional et sous-régional.  Les liens d’interaction entre le développement et la sécurité sont bien établis, a-t-il dit, notant que la paix resterait toujours fragile et réversible sans un environnement économique propice et de véritables perspectives de développement.  Selon lui, pour que le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine soit en mesure de s’acquitter de son mandat, il est indispensable de continuer à mieux harmoniser institutionnellement son action avec les Nations Unies.  Il a ainsi espéré que le Bureau du Conseiller spécial du Secrétaire général pour l’Afrique, chargé entre autres des relations avec le NEPAD, continuera à se renforcer. 


M. SURESH KURUP (Inde) a déclaré qu’avec l’abondance de ses ressources naturelles et l’immense capacité de ses populations comme agents du changement, l’Afrique détenait la clef de son propre développement.  Il a affirmé que le succès du NEPAD dépendait des pays africains eux-mêmes, qui connaissaient mieux que quiconque les problèmes auxquels ils étaient confrontés, mais également d’un appui international concerté.  Saluant la qualité des recommandations du Rapport du Groupe consultatif du Secrétaire général sur l’appui international au NEPAD, le représentant a rappelé que son pays avait toujours soutenu l’Afrique à travers un nombre varié d’initiatives, telles que ses contributions financières à divers fonds et programmes spécifiques destinés à ce continent.  Il a précisé que ces six derniers mois, des projets d’une valeur de 84,30 millions de dollars US avaient été approuvés par le Gouvernement indien dans le cadre du NEPAD. 


Soulignant que des relations économiques et commerciales existaient depuis longtemps avec l’Afrique, il a indiqué que l’Inde avait commencé à travailler sur une mission d’interconnectivité avec les pays africains et mettra en place bientôt un système de coopération via Internet notamment pour l’éducation à distance, la médecine à distance ou le commerce électronique.  Il a par ailleurs noté que depuis 1960, l’Inde avait contribué à la résolution des conflits en Afrique et avait participé à chaque mission de maintien de la paix de l’ONU sur ce continent, avec 5 000 Casques bleus indiens en service actuellement sur le terrain africain.  Il a conclu en émettant le vœu qu’un suivi du Sommet mondial de 2005 soit assuré, en particulier en matière de développement, pour soutenir le NEPAD.  


M. NIKOLAY CHULKOV (Fédération de Russie) a salué les progrès réalisés au cours des dernières années dans le règlement des conflits en Sierra Leone, au Burundi, au Soudan, au Libéria et en République Démocratique du Congo, tout en notant que la situation générale sur le continent était loin d’être stable.  La recherche de la stabilité en Afrique doit, selon lui, demeurer une priorité pour la communauté internationale.  À cet égard, l’adoption en septembre 2005 de la résolution sur la prévention des conflits en Afrique par la réunion au Sommet du Conseil de sécurité traduit bien cette idée, a-t-il poursuivi.  En tant que membre permanent du Conseil de sécurité, la Fédération de Russie se félicite de la participation et de la formation de 220 de ses ressortissants aux opérations de maintien de la paix en Afrique.  Après avoir salué l’interaction accrue entre les différentes missions de l’ONU opérant dans des pays africains voisins, M. Chulkov a mis en garde les États Membres contre les risques d’ingérence et de dépassement du mandat de chacune d’elles.  Il faut a-t-il dit, que toutes les activités entreprises dans le cadre de la coordination soient autorisées par le Conseil de sécurité. 


Le représentant russe a ensuite apporté son soutien à la future Commission de consolidation de la paix, souhaitant que les États Membres parviennent le plus rapidement possible à un accord sur toutes les questions liées à ses activités.  L’intervenant a par ailleurs estimé que la participation active des Africains eux-mêmes est indispensable à l’instauration d’une paix durable sur leur propre continent.  Dès lors, avant d’apporter son soutien au Conseil de la paix et de la sécurité de l’Union africaine, M. Chulkov a déclaré que des mesures contre les groupes armés clandestins et en faveur du bon voisinage et de la sécurité aux frontières doivent être entreprises pour que cessent les violations du droit international humanitaire. 


En tant que membre du G-8, la Fédération de Russie se félicite de la mise en œuvre du Plan d’action pour l’Afrique du G-8, chargé de promouvoir l’appui au NEPAD.  En matière de dette, la Russie seule a annulé ou s’est engagée à annuler plus de deux milliards de dollars sur l’ardoise des pays pauvres très endettés (PPTE), a souligné M. Chulkov avant de préciser que pour 2005-2006, une contribution de 15 milliards de dollars allait être apportée par son pays au Fonds de solidarité.  En outre, précisant que la Fédération de Russie pratiquait des tarifs préférentiels pour les biens originaires de l’Afrique et offrait 700 bourses d’études annuelles pour la formation de personnels locaux, M. Chulkov a annoncé que les échanges avec les pays africains avaient bénéficié d’une hausse de 25% en 2004.  Enfin, en ce qui concerne l’aide humanitaire, M. Chulkov a fait savoir que son pays développait son partenariat avec le Programme alimentaire mondial et doublait actuellement sa contribution de 40 millions de dollars au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.


M. WANG GUANGYA (Chine) s’est félicité de des efforts très importants fournis par les pays africains en vue de mettre en œuvre le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD).  Ils ont adopté, a-t-il noté, des mesures positives dans les domaines des infrastructures, de l’information, de la santé publique, de l’éducation, de l’environnement ou encore de l’industrialisation.  Le représentant a également salué les engagements pris au titre de l’aide publique au développement de certains pays industrialisés et l’action accrue de ces derniers en matière de promotion de la coopération Sud-Sud.  Toutefois, a poursuivi M. Guangya, des efforts supplémentaires sont nécessaires, en particulier en ce qui concerne l’allégement de la dette et le renforcement des capacités de développement autonome.  En vue d’évaluer au plus près l’impact de l’appui international, il convient de mettre en place des mécanismes d’information efficaces, fournissant notamment des rapports détaillés et des recommandations sur l’état de l’assistance.  Pour le représentant, il faut respecter la décision d’un pays de prendre en main son programme de développement et explorer de nouveaux moyens pour renforcer les relations Sud-Sud, touchant entre autres au commerce, à l’investissement et à la coopération technique.


Dans ce contexte, a ajouté M. Guangya, la Chine se tient aux côtés des peuples frères d’Afrique.  Il a précisé que la politique étrangère de la Chine accordait une place importante à la consolidation des liens de développement économique et social avec ces peuples.  C’est pourquoi, le Gouvernement chinois a mis sur pied, en 2000, le Forum de coopération Chine-Afrique.  Ainsi, en 2004, le Gouvernement de la Chine a signé un accord de prêts pour 43 pays africains, l’aide étant destinée prioritairement au développement agricole, des infrastructures, de la formation professionnelle et de la santé publique.  Des aides supplémentaires ont par ailleurs été annoncées par le Président Hu Jintao lors du récent Sommet mondial, dont un prêt à l'appui de la politique de développement de 10 milliards de dollars échelonné sur trois ans, a rappelé le représentant. 


M. XOLISA MFUNDISO MABHONGO (Afrique du Sud) a expliqué qu’avec le NEPAD, mis en place il y a quatre ans, les dirigeants africains avaient créé une approche holistique du développement.  La mise en œuvre du NEPAD doit être accélérée au cours des prochaines années alors que les gouvernements se sont engagés à augmenter de 10% par an les allocations des budgets nationaux pour l’agriculture et que des progrès ont été enregistrés en matière de santé, de TIC, d’éducation, d’énergie et d’environnement.  Le mécanisme du contrôle par les pairs permet de rendre compte de l’importance des forces sociales dans le développement tout en assurant une cohérence interne et une certaine uniformité au niveau continental.  L’Afrique du Sud a tenu une conférence de consultations en septembre 2005 et encourage tous ses citoyens à s’approprier le processus d’évaluation des pairs dans la mesure où les Africains doivent pouvoir déterminer leur propre avenir, a poursuivi M. Mabhongo. 


Le représentant sud-africain a rappelé que cette année marque une importante étape dans les efforts déployés par le continent pour combattre le paludisme.  Il a rappelé le Plan d’action qui avait été adopté à l’occasion du Sommet d’Abuja de 2005 sur la prévention de la maladie, constatant que malgré des progrès significatifs, le paludisme a tué cette année un million de personnes, dont 90% en Afrique.  Il a donc plaidé pour une action coordonnée de toutes les parties prenantes.


En ce qui concerne l’Union africaine, l’Afrique du Sud considère que ses priorités doivent demeurer le maintien de la paix et de la sécurité ainsi que la reconstruction dans les zones dévastées par la guerre et la mobilisation des ressources.  En effet, comme le souligne le rapport du Secrétaire général, le manque de ressources constitue le premier obstacle au développement de l’Afrique.  Le Gouvernement sud-africain a ainsi calculé que si les engagements d’augmentation de l’APD étaient tenus, les flux en destination de l’Afrique connaîtraient une hausse de 44 milliards d’ici à 2010.  Mais, a prévenu M. Mabhongo, pour que cette aide soit effective, il convient qu’elle soit contrôlée et qu’elle ne soit pas compromise par des facteurs internes et externes.  Tout comme la dette a été annulée pour certains pays, l’Afrique du Sud espère que les subventions agricoles aux pays industrialisés cesseront, a conclu M. Mabhongo.


M. JOHAN LØVALD (Norvège) a rappelé l’engagement de son pays dans la lutte contre la pauvreté, avec les pays d’Afrique et les institutions concernées.  Le défi est de maintenir l’attention du monde sur ces questions et de s’assurer que la mise en application est à la hauteur des promesses, a estimé le représentant.  Comme coprésidente du Forum pour le développement de l’Afrique, en 2006, la Norvège veut développer les processus d’examen mutuel.  Il conviendrait de s’attaquer à certaines questions en vue de réformer le cadre stratégique international, à savoir l’annulation de la dette et les régimes du commerce et des investissements internationaux.  Des mesures prometteuses ont été prises sur l’allègement de la dette par les institutions de Bretton Woods notamment, il convient de les mettre en application.  Les pays d’Afrique doivent disposer de ressources propres, qui seront principalement le fruit du commerce, d’où l’importance du Cycle de Doha.  Mais il faut aussi faire plus et mieux en matière d’aide.  Les efforts doivent se polariser sur les pays les plus pauvres, et les donateurs devraient harmoniser leurs actions, se coordonner entre eux et avec les pays récipiendaires.


La Norvège va porter son aide au développement à 1% de son PNB, et encourage ses partenaires à atteindre la cible de 0,7% fixée par l’ONU.  La part dévolue à l’Afrique sera portée de 55 à 65% du total de l’APD de la Norvège en 2009.  Le pays s’est engagé dans la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide, et révise ses procédures à cette fin.  La Norvège veut devenir un pays donateur plus prévisible, avec des promesses de dons sur cinq ans envers quelques pays clefs, et vers les structures essentielles de l’ONU.  Les scénarios de financement devraient gagner en transparence, et fonctionner plus souvent en partenariat.  La Norvège privilégie l’aide par le canal des budgets nationaux, par l’intermédiaire du Trésor.  Son aide va au budget général et à des programmes de soutien larges, en partenariat.  Le pays s’appuie sur les institutions de gestion financière, de contrôle et d’achat des pays qu’elle soutient.  Cela suppose que les procédures d’achat soient acceptables.  L’aide n’est pas liée.  La Norvège souhaite faire porter ses efforts sur 2 ou 3 secteurs par pays, en évitant les domaines déjà largement couverts par d’autres.  La Norvège accepte d’être un partenaire silencieux, en laissant opérer un autre donateur.  Mais il appartient avant tout aux pays africains d’assurer leur propre croissance.


M. NANA EFFAH-APENTENG (Ghana) a déclaré que le Conseil de la paix et de la sécurité de l’Union africaine étant maintenant en place et qu’il était nécessaire de renforcer les capacités opérationnelles de l’Afrique à intervenir dans les conflits, à gérer les crises et à promouvoir la paix sur le continent.  Il a noté que la communauté internationale avait pris des engagements fermes, lors du Sommet de septembre, pour renforcer les capacités de maintien de la paix du continent.  M. Effah-Apenteng a ensuite appelé l’Union européenne, l’Union africaine et les organisations sous-régionales telles que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à multiplier leurs efforts pour mettre fin aux crises et aux conflits qui sévissent sur le continent.  Dès lors, il a encouragé la mise en place d’une architecture africaine de paix et de sécurité afin que soient activés les mécanismes de l’Union africaine. 


Pour assister les pays africains et leur permettre de combler leur retard technique et économique, le représentant ghanéen a appelé la communauté internationale à appliquer au plus vite les recommandations du Document final, qui engagent le NEPAD, l’Union africaine, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement à créer un consortium international de mise en place d’infrastructures, un tel consortium servant de cadre principal pour faciliter les investissements publics et privés en Afrique.   


Si M. Effah-Apenteng a salué les initiatives qui ont été prises pour la lutte contre le VIH/sida, il a déploré toutefois l’état précaire et désastreux des services de santé sur le continent et a appuyé à cet égard la proposition de la Commission pour l’Afrique selon laquelle un tiers des ressources supplémentaires résultant de l’augmentation de l’APD soit consacré à la santé.  Par ailleurs, le représentant ghanéen a exhorté les pays africains à allouer 10% de leurs budgets nationaux à l’agriculture pendant les cinq prochaines années, comme convenu dans la Déclaration de Maputo de 2003. 


Conscient des difficultés à mettre en œuvre le Mécanisme africain de contrôle par les pairs, M. Effah-Epateng a néanmoins encouragé les chefs d’État africains à rechercher l’expertise technique et les ressources financières nécessaires à la réalisation des programmes et projets entrepris dans le cadre du NEPAD.  Le deuxième défi est d’assurer une plus grande cohérence et une meilleure coordination entre les plans de développement nationaux et  les priorités du NEPAD.  Enfin, une troisième difficuté à surmonter est celle touchant à la promotion de la participation du secteur privé dans la mise en œuvre des programmes et projets du NEPAD.  Après avoir salué Les initiatives prises par le G-8 en matière de dette, M. Effah-Epateng a fait savoir qu’il souhaitait que le Cycle de Doha à l’OMC tienne compte des efforts que fait l’Afrique pour s’intégrer dans les flux d’échanges mondiaux.  Regrettant que les investissements étrangers directs soient majoritairement consacrés à l’exploitation des ressources naturelles que ne détient qu’une minorité de pays, M. Effah-Epateng a encouragé les efforts visant à augmenter les capacités des industries manufacturières orientées vers l’exportation.


M. AUGUSTINE P. MAHIGA (République-Unie de Tanzanie) a rappelé que le NEPAD continuait à s’engager à établir des programmes prioritaires pour réaliser ses objectifs.  L’objectif général vise à promouvoir l’intégration sous-régionale et régionale, à contribuer à l’éradication de la pauvreté, à autonomiser des populations et à promouvoir l’esprit d’entreprise, et à faciliter les échanges préférentiels au niveau des produits, des services et des forces productives.  Au niveau du continent, elle s’est félicitée de l’adoption de stratégies visant à accroître la compétitivité de l’Afrique en matière de commerce par le biais d’un meilleur accès aux marchés, ainsi que l’accroissement de l’aide au développement, tant au niveau de la quantité que de la qualité, la promotion de l’annulation de la dette et le renforcement des phases d’acheminement, de cohérence et de coordination du processus d’aide.  Elle a noté que l’accent avait été mis sur l’accroissement de la production alimentaire, la recherche dans le domaine agricole, la dissémination de la technologie, le développement des infrastructures matérielles et sociales ainsi que l’impulsion donnée à la lutte contre le VIH/sida, le paludisme, la tuberculose, et d’autres maladies infectieuses.  Eu égard aux liens interdépendants entre paix, sécurité et développement, elle a salué l’intervention de l’Union africaine, de la CEDEAO et de l’IGAD dans les conflits du Burundi, du Soudan, de la Somalie, du Libéria et de la Sierra Leone et la création prochaine de la Commission de consolidation de la paix.


Enfin, en tant que partie au Mécanisme africain d’évaluation par les pairs, elle a noté que la Tanzanie avait ajusté sa législation pour tenir compte des recommandations du Mécanisme et a renforcé son appareil judiciaire, assorti de l’adoption de mesures de lutte contre la corruption et la promotion des droits de l’homme et de la bonne gouvernance.  Elle a indiqué que son pays travaillait de concert avec le NEPAD par le biais d’engagements associant secteur privé, mécanismes de soutien bilatéral et multilatéral et coopération régionale, tels la construction d’un pont entre le Mozambique et la Tanzanie, le dragage et l’agrandissement de l’entrée du port de Dar es-Salaam, ou l’approvisionnement d’électricité entre la Zambie, la Tanzanie et le Kenya.  Enfin, elle a souligné que le partenariat entre le continent africain et le reste du monde devait être une initiative synergique.


M. ISMAEL A. GASPAR MARTINS (Angola) a d’abord rappelé que le NEPAD, l’Union africaine et les divers organismes partenaires, ont entrepris d’affirmer les principes d’autonomisation et de responsabilité en matière de développement du continent, de promotion de la démocratie et des droits de l’homme, de bonne gouvernance et d’obligation redditionnelle des gouvernements, d’autosuffisance afin de réduire la dépendance à l’aide, du renforcement des capacités des institutions africaines, de l’accélération de l’intégration régionale, de la parité entre les sexes, de la consolidation de la présence de l’Afrique au sein des forums internationaux et de la mise en œuvre de partenariats avec la société civile africaine et le secteur privé.  Il a ensuite évoqué l’aide au développement, et a loué le fait que les pays du G-8 ont dressé un calendrier fixant des échéances pour allouer 0,7% de leur PNB à l’aide publique au développement, tout en notant qu’un pourcentage croissant de l’aide à l’Afrique était réservé à des activités n’impliquant pas le développement, du type de celles relevant des secours d’urgence ou de l’annulation de la dette, d’où l’intérêt de la signature de cadres stratégiques entre le TICAD et le NEPAD et le Nouveau Partenariat Afrique-Asie.  Il s’est félicité de la décision récente du FMI et de la Banque mondiale d’annuler intégralement la dette des Pays pauvres très endettés et de garantir la permanence des capacités financières des grandes institutions bancaires internationales.  Il a toutefois émis le souhait que cette annulation soit étendue aux autres pays d’Afrique, à savoir les pays à revenu intermédiaire.  Il a ensuite indiqué que l’insuffisance des investissement étrangers directs en Afrique, axés principalement sur l’industrie minière, faible créatrice d’emplois et monolithique, et qui ne représentaient que 3% des flux d’investissements internationaux en 2001, demeurait une source d’inquiétude, et qu’il fallait instituer un environnement favorable aux investissements.


Il a ensuite rappelé que l’adoption d’une stratégie de la reconstruction après un conflit, associée à des programmes à court, moyen et long terme, était indispensable afin d’éviter que des différends non résolus n’escaladent et ne donnent lieu à de nouvelles flambées de violence, et que l’objectif ultime était de remédier aux causes profondes des conflits et d’établir les bases d’une société caractérisée par la justice sociale et une paix durable.  Il a souligné que le continent mettait au point un cadre de travail qui intégrerait des éléments aussi divers que la sécurité, la transition politique, la gouvernance, la participation, le développement sociopolitique, les droits de l’homme, la justice, la réconciliation, la coordination, la gestion et la mobilisation des ressources afin de faire face à la nature multidisciplinaire et multidimensionnelle des situations d’après un conflit.  Il a ajouté qu’à cet égard, il accueillait avec intérêt la création d’une Commission de consolidation de la paix.  Enfin, il s’est félicité de l’établissement d’initiatives visant à lutter contre le paludisme, mais a rappelé qu’il fallait axer davantage d’efforts sur le renforcement des systèmes de santé et le développement des ressources humaines.


Mme KAREEN RISPAL (France) a affirmé que son pays partageait, pour l’essentiel, les recommandations du Secrétaire général contenues dans son rapport, en particulier l’importance de renforcer encore la cohérence des priorités et la coordination des acteurs.  La France, a-t-elle souligné, a fait siennes les priorités du NEPAD et a revu son aide publique en conséquence.  Après avoir notamment démontré l’importance de la mobilisation internationale manifestée lors du Sommet de New York en faveur de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et des priorités sectorielles du NEPAD, la représentante a estimé qu’il restait néanmoins beaucoup à faire.  Il est nécessaire en particulier d’améliorer encore la prévisibilité du soutien international, ainsi que sa coordination, a-t-elle dit.  En matière de lutte contre le VIH/sida, la France souhaite que la session spéciale de l’Assemblée générale, en juin prochain, adopte une feuille de route précise et adaptée à chaque pays, a-t-elle ajouté, soulignant également la nécessité d’assurer les financements indispensables aux agences des Nations Unies concernées et au Fonds mondial, auquel la France a doublé sa contribution.  Évoquant la protection des ressources naturelles, la représentante a par ailleurs assuré que le moment était venu de réfléchir à une Organisation des Nations Unies pour l’environnement, à partir du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), qui serait la première institution spécialisée à avoir son siège en Afrique, à Nairobi. 


En matière de financement du développement, il est en outre indispensable, selon la représentante, de poursuivre la réflexion sur la viabilité de la dette et sur la prise en compte des chocs exogènes, trop fréquents en Afrique.  Elle a par ailleurs souligné que l’Union européenne avait fait des propositions ambitieuses en faveur de la préservation et de l’accroissement des parts de marché des pays en développement, des subventions agricoles, ainsi que sur le problème des produits de base.  La France se réjouit que les négociations dans le cadre du Cycle de Doha s’engagent véritablement, a-t-elle observé.  Estimant que les agences des Nations Unies avaient un rôle fondamental à jouer pour le développement, sur le terrain et dans le débat global, la représentante a précisé qu’elles devaient cependant poursuivre leur adaptation afin de répondre aux nouveaux enjeux du développement.  Le Groupe des Nations Unies pour le développement (UNDG) doit poursuivre l’effort engagé en ce sens, a-t-elle affirmé. 


M. MOHAMED BENNOUNA (Maroc) a regretté qu’une grande partie de l’aide au développement continuait d’être octroyée sous forme d’allègement de la dette et n’avait pas fait l’objet de ressources nouvelles destinées à financer les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Les sources novatrices de financement apporteront des moyens additionnels et contribueront à soutenir les efforts visant à la réalisation des OMD en Afrique, a-t-il ajouté, se réjouissant du lancement de la Facilité financière internationale pour la vaccination ainsi que du Projet de contribution sur les billets d’avion.  Le succès de ces initiatives aura, sans aucun doute, un impact sur la vie de millions de personnes qui vivent dans la pauvreté et le désespoir, a-t-il dit.  Par ailleurs, l’engagement des partenaires développés à résoudre les problèmes d’endettement des pays africains est un autre exemple de solidarité avec les pays africains, a-t-il poursuivi.


Le représentant a indiqué que son pays avait, au cours des dernières années, lancé un ensemble d’initiatives s’inscrivant dans le cadre des priorités fixées par le NEPAD avec l’objectif de mettre au point, avec la participation du secteur privé, de véritables partenariats Sud-Sud, en mettant notamment l’accent sur les secteurs prioritaires du développement durable, tels que l’agriculture, l’éducation, la santé, la formation des cadres, ainsi que l’échange d’expériences et de savoir-faire dans différents domaines.  Il a par ailleurs souligné l’engagement du Maroc en faveur des pays les moins avancés d’Afrique, auxquels il accorde l’accès à son marché en franchise des droits de douane.  Cette mesure, a-t-il assuré, s’est traduite par une augmentation des exportations de ces pays vers le Maroc.  L’intervenant a encouragé d’autres pays en développement à faire de même pour aider ces pays à sortir du piège de la pauvreté.


M. ABDALLAH BAALI (Algérie) a affirmé que pour éviter au Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) d’échouer, il était urgent d’augmenter sensiblement le montant de l’aide publique au développement, de s’attaquer de manière plus résolue au problème de la dette et d’encourager les investissements directs étrangers sur le continent, en vue de lui permettre de réaliser une croissance forte et soutenue et de s’intégrer dans l’économie mondiale.  En termes de mise en œuvre des programmes destinés à l’Afrique, a-t-il poursuivi, un rapide examen de la structure des dépenses révèle qu’une grande partie de celles-ci est absorbée par les besoins humanitaires, laissant donc une marge très réduite pour l’accompagnement des efforts de reconstruction.


Selon l’Algérie, rien n’illustre mieux l’engagement de l’Afrique à renforcer sa stabilité et la paix nécessaire à son développement, que la création, dans le cadre du NEPAD, du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs, qui soumet les pays adhérents à un examen sur le respect des codes en matière de gouvernance et démocratie.  Pour relancer le NEPAD, le représentant a indiqué que sa délégation était convaincue de la nécessité de placer le secteur privé au centre de l’activité économique en tant que vecteur essentiel de la croissance et du développement.  Par ailleurs, il a déclaré éprouver des doutes sérieux quant à l’idée selon laquelle une réduction des subventions agricoles dans les pays de l’Union européenne et aux États-Unis serait de nature à nuire aux nombreux pays africains qui sont des importateurs nets de produits agricoles.  Cette affirmation ne paraît pas tenir compte de la vocation agricole de beaucoup d’économies africaines, dont la plupart sont tournées vers l’exportation, a fait remarquer M. Baali.  Nos chefs d’État et de gouvernement, a-t-il poursuivi, ont porté une attention particulière, dans le Document final qu’ils ont adopté lors du récent Sommet mondial, à l’Afrique et au NEPAD, défini le cadre et identifié les actions à entreprendre pour aider au développement de l’Afrique et à l’exécution des programmes du NEPAD.  Le système des Nations Unies dispose, de ce fait, d’une feuille de route et d’objectifs clairs qu’il se doit d’atteindre.  Il doit, pour ce faire, améliorer la qualité et l’efficacité de ses programmes et redoubler d’effort pour compléter l’aide qu’il apporte de manière générale à l’Afrique par des activités de plaidoyer et de financement appropriées, a souligné M. Baali.


M. ALDO MANTOVANI (Italie) s’est félicité de ce que les pays africains aient continué à réaliser des progrès en matière de sécurité et de développement.  Notant que le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs est maintenant mis en place, il a fait remarquer que les pays africains sont de plus en plus conscients de l’importance de la bonne gouvernance et de l’état de droit.  Le nombre de conflits majeurs a baissé et la démocratie s’est répandue sur le continent africain.  M. Mantovani a attribué cette performance à l’Union africaine, à l’Union européenne, au G-8 et à la coopération Sud-Sud.  Toutefois, appelant à plus de réalisme, le représentant italien a exhorté la communauté internationale à redoubler ses efforts en faveur de l’Afrique et afin que les OMD soient réalisés avant la date butoir.  « Que ce soit de manière bilatérale ou multilatérale, l’Italie continuera d’apporter sa contribution à ces efforts », a assuré M. Mantovani avant de préciser que son pays avait déjà annulé 2,8 milliards de dollars sur la dette des pays africains.  En outre, l’Italie se félicite d’être le troisième donateur du Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme et de consacrer environ 50% de son aide publique au développement (APD) au continent africain. 


L’Italie, a-t-il ajouté, contribue à la lutte contre la désertification avec le Club du Sahel ou aux missions de maintien de la paix de l’ONU.  En outre, a indiqué M. Mantovani, l’Italie a permis d’aider à financer les élections de quatre pays africains, à établir des partenariats avec les pays africains pour promouvoir le gouvernement électronique et à appuyer le programme de l’« Inventaire de la gouvernance africaine » en 2005.  Enfin, outre la promotion des investissements privés à destination de l’Afrique, le représentant a affirmé que l’Italie contribuait à la préservation de l’héritage artistique et culturel en Afrique.


M. VANU GOPALA MENON (Singapour) a rappelé que récemment, le Président Obasanjo du Nigéria avait déclaré que « l’Afrique était un continent qui bougeait ».  Le NEPAD constitue à bien des égards le mécanisme clef par lequel les institutions financières multilatérales et les partenaires du développement cherchent à engager l’Afrique.  Les rapports de la Commission du Royaume-Uni pour l’Afrique et du Projet du Millénaire ont non seulement établi des analyses indépendantes mais également proposé des solutions à certains problèmes de l’Afrique.  Ces rapports ont renforcé ce qui a déjà été accompli par le NEPAD.  Dans le cadre du Programme singapourien de coopération, a rappelé le représentant, Singapour avait, entre autres, formé 3 700 responsables de 47 pays africains à la gestion des ressources humaines et était prête à continuer.  Il a également lancé des projets de services consultatifs à la demande d’un certain nombre de pays africains, notamment dans le domaine de la promotion du commerce international, en vue de contribuer au développement du continent.  Comme le soutenait l’historien africain Joseph Ki-Zerbo, on ne peut développer d’autres peuples que le sien.  C’est pourquoi, le NEPAD doit réaliser cet objectif, a estimé le représentant de Singapour, ajoutant cependant qu’une aide extérieure est toujours très utile en particulier dans la phase initiale d’un programme.


Par ailleurs, le représentant a souligné que le bien-être des pays dépendait aujourd’hui, sous peine d’être marginalisés, de leur capacité à prendre part à l’économie mondialisée.  À cet égard, Singapour s’est dit très encouragé par la Déclaration adoptée à l’occasion du Sommet Asie-Afrique pour faire porter à l’avenir la coopération sur les relations politiques, économiques, sociales et culturelles.  La communauté internationale, en particulier les Nations Unies et les institutions spécialisées dans le développement, devraient pour leur part continuer d’aider les gouvernements africains à formuler des stratégies nationales, a conclu M. Menon.


Mme NABEELA A. AL-MULLA (Koweït) a déclaré que son pays espérait que l’ensemble des résolutions adoptées lors de nombreuses conférences internationales, et visant à réaliser le développement durable, ainsi que celles contenues dans le Document final du Sommet mondial de 2005, contribueraient à jeter les bases d’un véritable partenariat entre pays développés et pays en développement, permettant ainsi la stabilité et le développement des relations économiques entre ces pays à travers l’établissement de conditions justes et équilibrées du commerce international.  La représentante a également souligné que le Fonds koweïtien de développement économique arabe avait contribué à alléger le fardeau de la dette de 14 pays africains dans le cadre de l’Initiative des pays pauvres très endettés.  


La solution au problème de l’endettement ou l’annulation des dettes ne sera pas efficace si elle n’est pas associée aux moyens de fournir les fonds nécessaires pour l’aide au développement.  Au total, a-t-elle ajouté, l’aide publique au développement fournie par le Koweït représente près du double de l’objectif de 0,7% du PNB fixé par les Nations Unies.  La représentante a par ailleurs assuré que son pays travaillait à la stabilité des marchés mondiaux du pétrole afin de maintenir le développement et la croissance économiques pour la communauté internationale dans son ensemble.  Le partenariat n’est pas un processus temporaire, a-t-elle encore dit, mais un effort de longue haleine qui exige patience et réévaluation constante.  Les pays africains ont accompli des efforts importants pour répondre aux demandes de la communauté internationale d’assumer eux-mêmes le rôle essentiel d’instaurer la stabilité en Afrique, en vue d’encourager les pays donateurs et le secteur privé à offrir l’assistance économique et technique nécessaire au continent.  Il est temps pour la communauté internationale, a souligné Mme Al-Mulla, de prendre des mesures décisives pour encourager le continent africain et appuyer ses efforts par le biais d’une assistance technique, politique et financière accrue.


M. ALLAN ROCK (Canada) a souligné que son pays avait répondu de façon enthousiaste au NEPAD.  En sa qualité de Président du G-8 en 2002, le Canada a travaillé de concert avec ses partenaires pour élaborer le Plan d’action pour l’Afrique du G-8, plan qui répondait aux priorités définies dans le document-cadre du NEPAD.  En juin dernier, le Premier Ministre Martin a rendu public un rapport montrant comment le Canada a tenu ses engagements à l’égard de l’ensemble des secteurs prioritaires définis dans le Plan d’action pour l’Afrique, a-t-il dit.  Le Canada a toujours considéré le NEPAD comme un engagement à long terme, a-t-il ajouté, jugeant essentiel que la communauté internationale dans son ensemble, œuvrant de concert avec l’Afrique, maintienne son engagement d’allouer le temps nécessaire à la mise en œuvre des principes et programmes du NEPAD pour qu’ils puissent donner des résultats positifs.


Le représentant a par ailleurs estimé, à l’heure de la phase de mise en œuvre du NEPAD, que le Mécanisme africain d’examen par des pairs constituait l’un des éléments les plus prometteurs.  Ce mécanisme, a-t-il dit, illustre l’engagement de bon nombre de gouvernements africains à améliorer la gouvernance.  Il a ainsi salué l’adhésion de 23 États africains à cette initiative audacieuse et novatrice.  Le représentant a également affirmé que son pays s’unissait à d’autres États dans le cadre de l’engagement à soutenir les efforts déployés par les Africains pour prévenir les conflits, user de la médiation, trouver des solutions et à appuyer le renforcement des capacités africaines de maintien de la paix.  Indiquant que son pays avait lancé le Fonds canadien d’investissement pour l’Afrique, espérant ainsi donner une impulsion à l’investissement qui aura des retombées positives sur le développement de ce continent, il a ajouté que le Canada avait ouvert ses marchés à pratiquement tous les produits des pays les moins avancés.  Les subventions aux exportations agricoles doivent être éliminées afin d’offrir des chances égales aux producteurs des pays en développement d’Afrique et d’ailleurs, a-t-il poursuivi.  Il est, selon lui, tout aussi important que l’Afrique, avec l’aide des partenaires de développement, travaille à développer sa capacité de commercer et d’affronter la concurrence dans l’économie mondiale.


M. LE LUONG MINH (Viet Nam) a fait observer, comme l’indiquait le récent Rapport 2005 sur le développement humain, qu’en dépit des progrès considérables accomplis en vue de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement, de nombreux pays africains restent loin derrière et risquent de ne pas les atteindre d’ici à 2015.  Cinquante pays, avec une population totale de 900 millions de personnes, régressent dans un ou plusieurs domaines de développement.  Près de la moitié de ces pays se trouvent dans la région sub-saharienne qui est très pauvre.  Les crises alimentaires continuent d’affecter la plupart des régions en Afrique, dévastées par des catastrophes naturelles ou en proie à des conflits.  À ces situations tragiques s’ajoutent la pandémie du VIH/sida et autres maladies infectieuses.  C’est pourquoi, une augmentation sensible de l’aide internationale en faveur de l’Afrique est essentielle pour le développement économique et social du continent.  À cet égard, le Viet Nam se félicite de l’annonce faite par les membres de l’Union africaine de doubler leur aide au développement de 2004 à 2010, avec au moins 50% de ce montant pour l’Afrique subsaharienne.  Considérant le rôle clef du commerce en matière de développement, le représentant vietnamien a encouragé les pays industrialisés à ouvrir davantage leurs marchés aux pays africains et à éliminer les subventions et les politiques qui contournent les règles commerciales. 


La paix et la stabilité sont essentielles au développement économique, a souligné M. Minh qui a ensuite salué les initiatives des Nations Unies, de l’Union africaine et de la CEDEAO en matière de règlement des conflits et de consolidation de la paix.  Enfin en tant que pays asiatique membre de l’ANASE, qui soutient pleinement à la fois le NEPAD et le Nouveau Partenariat stratégique Afrique-Asie, le Viet Nam a continué à promouvoir la coopération avec les pays africains.  Des centaines d’experts vietnamiens dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’agriculture travaillent dans un certain nombre de pays africains dans le cadre d’accords bilatéraux et tripartites.


M. PAUL BADJI (Sénégal) a entamé son intervention en exprimant ses sincères remerciements à l’ensemble des États Membres, aux organes et aux institutions du système des Nations Unies pour l’aide et le soutien sans cesse renouvelés apportés à l’Afrique, en particulier au cours de cette année 2005.  Il a ensuite mis l’accent sur ce que son pays considère comme des conditions sine qua noneau décollage du continent: le problème de la dette extérieure et la question de l’intégration des Etats africains dans le commerce mondial.  Sur le premier point, M. Badji s’est félicité de la récente décision du G-8 en faveur de 14 pays pauvres très endettés africains (PPTE), dont le Sénégal, mais a souhaité que soient prises des mesures non seulement plus hardies mais plus généralisées, afin qu’un plus grand nombre de pays, y compris les pays à revenus intermédiaires, en soient bénéficiaires. 


Sur le second point, le représentant a rappelé que la fin progressive des régimes de préférence dont bénéficiaient les produits de base des pays africains avant la conclusion de l’« Uruguay Round » s’était traduite par des pertes notables des recettes nationales elles-mêmes non compensées par les avantages attendues de la libéralisation accrue du commerce mondial, faute d’accès des produits africains aux marchés extérieurs.  Il a estimé qu’il fallait donc créer les conditions de ce commerce, car chaque fois qu’elle en avait la conviction et la volonté, la communauté internationale avait pu, dans le passé, relever des défis exigeant des moyens plus importants et des décisions beaucoup plus hardies que ceux nécessaires à une meilleure intégration de l’Afrique dans le commerce mondial.  M. Badji a conclu son propos en appelant l’ensemble des nations à agir collectivement et dans la solidarité afin que la réalisation rapide des attentes des Africains marque le début d’une ère nouvelle pour leur continent.     


M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) a rappelé que quatre ans après l’adoption du NEPAD, le bilan était toujours mitigé.  Il a cependant retenu que le Sommet mondial avait réaffirmé la volonté des bailleurs de fonds internationaux de répondre aux besoins de l’Afrique afin de lui permettre de s’intégrer pleinement à l’économie mondiale, et a indiqué que la mise en œuvre du NEPAD devait être la conjonction des efforts et des actions aux niveaux national, sous-régional, régional et mondial, ce qui induisait d’immenses défis multiformes à relever et requérait le concours de toutes les parties prenantes.  Il a noté que le rapport du Secrétaire général avait mis en évidence les défis majeurs de la mise en œuvre du NEPAD, à savoir: le renforcement de la capacité des institutions nationales et régionales, chargées de promouvoir le NEPAD, la nécessité d’assurer une plus grande cohérence et une meilleure coordination entre les plans de développement nationaux et les priorités du NEPAD, avec une harmonisation des actions au niveau des pays, et le financement, avec l’adoption d’un rythme et d’une prévisibilité des engagements financiers des partenaires, comme condition expresse pour une bonne exécution des plans et programmes de développement convenus dans le NEPAD.  Il a indiqué que pour faire du NEPAD un partenariat réussi, des actions clefs et efficaces devaient être lancées sans délais, notamment pour l’octroi d’une aide plus substantielle et plus ciblée, ainsi qu’un allègement plus généralisé de la dette et l’augmentation des flux de capitaux privés.  Il a aussi insisté sur la détermination des pays africains à entreprendre des réformes économiques, sociales et politiques, ainsi que les progrès observés eu égard au principe de bonne gouvernance.


Le représentant a ensuite évoqué la persistance des conflits armés sur le continent; il a insisté sur le renforcement des mécanismes existants de gestion et de règlement des conflits, ainsi que sur la mise en place de cadres appropriés de raffermissement de la paix et de relèvement économique des pays sortant d’un conflit.  Dans ce cadre, il a loué la décision de créer une Commission pour la consolidation de la paix.  Enfin, il a appelé à ce que la lutte contre les fléaux du VIH/sida et du paludisme devienne une priorité, avec en particulier la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide et de traitements antipaludéens gratuits.


M. FRANCIS K. BUTAGIRA (Ouganda) a déclaré que la Commission tripartite, composée de la République démocratique du Congo, du Rwanda, du Burundi et de son pays, allait travailler pour faire avancer la cause de la paix dans la région des Grands Lacs.  Il a ajouté que le Gouvernement ougandais devait faire face, seul, aux terroristes du mouvement de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA), pratiquement écrasé dans le nord du pays, et a exprimé sa reconnaissance à l’égard des autorités soudanaises pour avoir permis aux forces ougandaises de mener directement des opérations dans leur territoire pour chasser ces terroristes.  Le représentant a appelé la communauté internationale et les pays voisins de l’Ouganda à pourchasser et désarmer les miliciens de la LRA, dont un certain nombre de dirigeants sont déjà appelés à comparaître, suite aux mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale. 


Saluant par ailleurs la décision d’établir d’ici à décembre 2005 de la Commission de consolidation de la paix, M. Butagira a noté qu’à l’instar des autres pays africains en situation de conflit, l’Ouganda avait besoin d’assistance et de la coopération internationale pour mener à bien les programmes humanitaires et les efforts de reconstruction.  Dans le cadre du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) mis en place par le NEPAD, a-t-il poursuivi, l’État ougandais a reçu la visite en septembre dernier du MAEP et a fourni notamment des données sur la gouvernance économique et politique ainsi qu’un projet de plan d’action pour le développement comme éléments du processus préparatoire d’évaluation.  Le représentant a enfin fait valoir que son Gouvernement fournissait des efforts pour harmoniser et intégrer les programmes du NEPAD dans ses propres stratégies d’éradication de la pauvreté et avait identifié un certain nombre de priorités pour le pays et l’ensemble de la région.  Il a notamment cité la construction d’un oléoduc pétrolier qui relierait l’Ouganda et le Kenya, et la sécurisation de la navigation sur le lac Victoria.  Tous ces projets, a-t-il assuré, ne pourront voir le jour sans un appui de la communauté internationale. 


M. SICHAN SIV (États-Unis) a rappelé que le paludisme tue près de 1,2 million de personnes en Afrique chaque année, essentiellement des jeunes enfants, et entraîne des pertes économiques estimées à 12 milliards de dollars.  Ainsi, le Gouvernement américain s’est engagé à verser sur cinq ans 1,2 milliard de dollars pour la prévention et le traitement de cette maladie en Afrique subsaharienne.  Alors que des programmes ont été lancés le 1er octobre dernier en Angola, en Tanzanie et en Ouganda, nous envisageons d’étendre nos initiatives à 15 pays dans le cadre d’une approche globale du paludisme visant à favoriser l’emploi d’insecticides et les thérapies à base d’artémésinine, a affirmé le représentant américain.  Les États-Unis ont de nombreux partenaires dans ces efforts a dit le représentant, citant le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, l’Organisation mondiale de la santé, le G-8 ainsi que la Fondation Gates et les autres partenaires privés.  Ces efforts combinés peuvent sauver la vie de 600 000 enfants d’ici à 2015 et permettre de réduire la mortalité au niveau fixé par la déclaration « Faire reculer le paludisme », a conclu M. Siv.


M. ABUBAKAR A. TANKO, Ministre des affaires étrangères du Nigéria, a d’entrée rappelé les liens d’interdépendance qui existent entre paix, sécurité et développement durables, et a noté que des signes encourageants en matière de démocratisation et de gouvernance constitutionnelle s’étaient fait jour, tels l’opposition par nombre de dirigeants africains aux régimes installés par un processus non démocratique.  Il a indiqué qu’un environnement favorisant la transparence, l’obligation redditionnelle, la croissance économique, l’harmonie sociale, la participation, la lutte contre l’exclusion et la garantie de libertés fondamentales et élargies était indispensable, qu’il était essentiel d’appuyer et de renforcer les capacités des gouvernements africains et de l’Union africaine, ainsi que d’établir un système continental d’alerte rapide et des initiatives visant à constituer une Force africaine en attente.  Il a également déclaré qu’il fallait allouer des fonds adéquats pour les stratégies de réinsertion des combattants et de relèvement, et dans le cas du Nigéria, ventiler des sommes supplémentaires pour prendre en compte les activités de relance et de reconstruction.  Il a émis le souhait qu’un équilibre soit instauré entre l’appui consenti aux activités de consolidation de la paix et de la sécurité d’une part, et celles génératrices de revenus, et visant à l’éradication de la pauvreté, à la formation professionnelle des jeunes, à la lutte contre le VIH/sida, le paludisme, la tuberculose et autres maladies infectieuses, et les mesures de protection et d’autonomisation des femmes, d’autre part.


Il a réitéré le fait que la mise en œuvre du NEPAD permettrait à l’Afrique de conserver la maîtrise des programmes et des stratégies adoptés afin d’éradiquer la pauvreté et d’assurer l’intégration du continent au sein de l’économie mondiale.  Il a cependant insisté sur les points suivants: les dirigeants et les gouvernements africains doivent maintenir leurs engagements envers la mise en œuvre du NEPAD, les partenaires du développement doivent tenir leurs promesses, et les partenariats devaient être fondés sur les principes de bonne foi et d’obligation redditionnelle mutuelles, tant au niveau africain qu’au niveau international, afin de prendre parti du potentiel considérable que pouvaient offrir les gouvernements et le secteur privé à des fins de mobilisation des ressources internes et externes.  Eu égard à l’agriculture, le Ministre a déclaré que l’Afrique a désespérément besoin d’une révolution verte pour la lancer sur la voie du développement, et a, dans la foulée, émis le vœu qu’un élan aussi audacieux soit appliqué à l’industrie.


Quant à l’aide publique au développement, l’intervenant a déclaré que son pays attendait avec intérêt la réalisation de la proposition de l’Union européenne visant à consentir 50% de son assistance élargie à l’Afrique subsaharienne et a renouvelé l’espoir que les promesses de contributions seraient satisfaites dans des délais rapides.  Enfin, il a rappelé l’importance capitale de la lutte contre le paludisme, soulignant que ce fléau était responsable de 60% des visites d’hôpital au Nigéria, de 20% de la mortalité infantile, de 11% de la mortalité maternelle; à cet effet, son pays a introduit un réseau d’accès rapide à un traitement dans les 24 heures, associé à un approvisionnement en moustiquaires traitées à l’insecticide en faveur des groupes les plus vulnérables de la société, ainsi que des programmes agissant en qualité de filet de protection.


M. TOSHIRO OZAWA (Japon) a d’abord rappelé que le Japon s’est engagé à appuyer les programmes du NEPAD visant à renforcer les capacités par le biais de son aide, y compris la coopération technique.  Le Japon renforce son partenariat avec le NEPAD à travers le processus de la TICAD qui est axé sur trois domaines: la consolidation de la paix, la réduction de la pauvreté à travers la croissance économique et le développement humain.  M. Ozawa a salué le renforcement des capacités de l’Union africaine et de la CEDEAO en matière de consolidation de la paix et a annoncé la tenue d’une conférence sur la sécurité au début de l’année prochaine dans le cadre de la TICAD.  Le représentant japonais a ensuite annoncé que son pays allait contribuer à hauteur de 60,97 millions de dollars pour la reconstruction dans les pays en conflit et qu’il allait débourser près de 32 millions de dollars pour assurer le rapatriement des réfugiés et déplacés du Soudan.


En ce qui concerne la réduction de la pauvreté, le Japon privilégie la promotion du commerce et des investissements.  Ainsi, M. Ozawa a précisé que son pays allait mettre en œuvre un partenariat avec la Banque africaine de développement et apporter 1,2 milliard de dollars US pour appuyer les activités des petites et moyennes entreprises et promouvoir un environnement favorable aux les investissements notamment par le biais de la construction d’infrastructures.  En outre, a déclaré M. Ozawa, le Japon organisera l’année prochaine le quatrième Forum économique Afrique-Asie.  En a trait au le paludisme, qui demeure la première cause de décès chez les femmes et les enfants de moins de cinq ans, outre l’utilisation de moustiquaires imprégnées et de polythérapies à base d’artémésinine, le représentant japonais a rappelé que le renforcement des services de santé publique demeurait une priorité.  À cet égard, le Japon vient d’annoncer une contribution additionnelle de 500 millions de dollars au Fonds mondial, en plus des 330 millions déjà apportés; et un apport de 5 milliards de dollars sur cinq ans avec la nouvelle Initiative de santé et de développement lancée en juin dernier.



Documentation


Troisième rapport complet sur les progrès de la mise en œuvre et de l’appui international (A/60/178)


Ce rapport du Secrétaire général s’inspire largement de celui intitulé « Des discours aux actes: mobiliser l’aide internationale pour valoriser le potentiel de l’Afrique », établi par le Groupe consultatif du Secrétaire général sur l’appui international au Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (A/60/85).


Le rapport du Groupe consultatif a permis de tenir une concertation approfondie et de mener des activités de sensibilisation sur l’appui international en faveur de l’Afrique.  Il vient renforcer le message véhiculé par la Commission du Royaume-Uni pour l’Afrique, « Notre intérêt commun » et le projet des objectifs du Millénaire « Investir dans le développement: Plan pratique pour réaliser les Objectifs du Millénaire », publié au début de 2005 et qui était un appel à accroître le soutien international à l’Afrique.  Il est rappelé qu’il y a quatre ans déjà que le NEPAD, principal cadre directif du développement de l’Afrique, a été adopté par les dirigeants africains.  Depuis le deuxième rapport complet, d’importantes initiatives régionales ont vu le jour et la réponse internationale à l’appui du développement de l’Afrique a été plus considérable.  Il y a eu en particulier une mobilisation sans précédent de l’opinion publique internationale en faveur du continent. 


Le Secrétaire général, qui s’en félicite, assure qu’un défi majeur consistera à renforcer la capacité des institutions nationales et régionales chargées de la mise en œuvre du NEPAD.  Il sera important, selon lui, de doter ces institutions des compétences techniques et des ressources financières qui leur permettent de bien s’acquitter des tâches qui leur ont été confiées dans la mise en œuvre du NEPAD.  Le deuxième défi à relever est d’assurer une plus grande cohérence et une meilleure coordination entre les plans de développement nationaux et les priorités du NEPAD.  Il faudra également favoriser une plus grande participation du secteur privé à la mise en œuvre des programmes et projets du NEPAD, ajoute-t-il.


Le Secrétaire général souligne en outre la nécessité d’honorer les engagements.  Promettre un appui, est une chose; fournir l’appui annoncé en temps voulu en est une autre, observe-t-il.  Ainsi, selon lui, la lenteur ou le retard des décaissements des fonds annoncés peut entraver le rythme de la mise en œuvre, perturber les priorités des pays partenaires et finir par faire douter de l’appui international. 


Le Secrétaire général estime que les pays africains doivent continuer à montrer qu’ils sont déterminés à opérer des réformes économiques et sociales en assurant une saine gestion macroéconomique et en mettant l’accent sur la mise en oeuvre des priorités du NEPAD.  Il importe par conséquent que les engagements pris par les partenaires du développement de l’Afrique se traduisent par des résultats.  De fait, les efforts visant à accroître l’aide à l’Afrique doivent aller de pair avec des efforts encore plus déterminés de mettre en place des dispositifs efficaces pour la fourniture de l’aide, en améliorant notamment la coordination de l’aide entre les donateurs.  Il sera important, poursuit-il, que les partenaires du développement de l’Afrique procèdent à de rapides décaissements de montants importants pour la mise en œuvre des programmes du NEPAD, en particulier dans les domaines de l’infrastructure, de l’agriculture, de la santé, de l’éducation, de l’eau et de l’assainissement.


Le Secrétaire général considère que l’allégement de la dette proposé devrait être élargi pour concerner l’ensemble des pays africains à faible revenu et ceux à revenu intermédiaire qui pourraient bénéficier d’une réduction substantielle de la dette.  De même, pour respecter le principe du commerce équitable, il faudrait non seulement assurer l’accès des pays africains aux marchés mais aussi renforcer leur capacité d’exportation.  Par conséquent, des initiatives telles que le programme « Aide pour le commerce » devraient être encouragées et élargies.


Les causes des conflits et la promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique (A/60/182)


Dans ce rapport, le Secrétaire général examine les dispositions prises pour donner suite aux recommandations figurant dans son rapport sur les causes des conflits et la promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique (A/52/871-S/1998/318).  Il note d’emblée que bien que le nombre de pays en situation de conflit armé ou connaissant des troubles civils soit passé de 14 en 1998 à trois à l’heure actuelle, la réaction de la communauté internationale pour faire face aux crises de la République démocratique du Congo et de la région du Darfour, au Soudan, a été lente et insuffisante.


Il précise cependant que les moyens d’intervention et de médiation de l’Union africaine ont été renforcés, et qu’à ce dispositif, il faut ajouter les activités d’appui des missions de maintien de la paix, avec des composantes police civile, affaires civiles, restauration de l’autorité des gouvernements sur le territoire national par le rétablissement des structures judiciaires et de l’état de droit, l’assistance à des réformes électorales complètes et la remise en état des infrastructures administratives.  Il indique que les missions interviennent également afin de faciliter la réconciliation nationale en dispensant une éducation à la paix et en créant des mécanismes communautaires de résolution des conflits, et en collaborant étroitement avec la presse locale afin d’éviter l’utilisation des médias à des fins négatives, par exemple pour inciter à la haine raciale et à la violence.


Il évoque l’importance que revêtent les mesures de contrôle à l’encontre de la circulation des armes légères, la mise au point de programmes de remise d’armes en échange d’assistance pour des projets de développement communautaire, le démantèlement des milices, la destruction des armes collectées lors des opérations de désarmement, et enfin l’un des piliers des opérations de maintien de la paix – à savoir les programmes de désarmement, de démobilisation, de réinsertion et stabilité – qui par le biais du financement de projets à effet rapide permettent un redressement des économies locales, en matière de projets relatifs à la santé, l’éducation, l’eau, l’assainissement, l’agriculture et les infrastructures.


Il rappelle que face aux mouvements massifs de population sur le continent au cours de 2004, avec plus de 13 millions de personnes déplacées sur les 25 millions dénombrées dans le monde, une stratégie interinstitutions dite des 4 R – rapatriement, réinsertion, réadaptation et reconstruction – a été engagée et permet le passage des activités de secours au développement à long terme.


À ces initiatives, le Secrétaire général rappelle que viennent s’adjoindre les volets de la lutte contre le chômage des jeunes et la mise en œuvre de programmes de formation professionnelle en leur faveur, l’action menée par l’ONUSIDA auprès des forces armées afin qu’elles deviennent un partenaire important de la lutte contre le VIH/sida aussi bien dans leurs rangs que dans la communauté au sens large, et la limitation du commerce illicite des ressources naturelles, qui servent souvent à financer les conflits.


Il évoque le rôle des femmes dans la prévention, le règlement des conflits et la consolidation de la paix, avec une participation accrue en matière de processus de paix, de représentation électorale et politique, auxquels se rajoutent une consolidation de la législation relative à l’égalité des sexes et à la lutte contre la violence sexiste.


Eu égard aux recommandations, le Secrétaire général rappelle qu’il importe que la communauté internationale, notamment les organismes des Nations Unies, s’engagent à allouer davantage de ressources financières, humaines et techniques pour appuyer les efforts faits aux niveaux régional, sous-régional et national pour le renforcement de la sécurité et pour le développement.  La communauté internationale doit soutenir les efforts tendant à fournir des ressources suffisantes spécialement destinées au renforcement des capacités des organisations régionales.  Soulignant par ailleurs l’importance de détecter le plus tôt possible les situations comportant un risque de conflit, le Secrétaire général est d’avis que le système continental d’alerte rapide de l’Union africaine devrait être mis en place à titre prioritaire et devrait bénéficier d’un plus grand concours de l’ONU.


Rapport du Groupe consultatif du Secrétaire général sur l’appui international (A/60/85)


Ce rapport intitulé « Des discours aux actes: mobiliser l’aide internationale pour valoriser le potentiel de l’Afrique » contient un double message central: premièrement, le NEPAD ne saurait être couronné de succès sans une augmentation considérable de l’appui international; deuxièmement, pour valoriser le potentiel de développement considérable de l’Afrique, il faudra exploiter la créativité et le dynamisme de l’initiative privée dans toute une série de domaines, notamment l’agriculture, l’industrie, la science et la technique, et le développement des infrastructures.  Le Groupe consultatif estime que le renforcement de l’initiative privée au sens le plus large est la clef de la transformation économique de l’Afrique, et qu’un secteur public efficace, porteur et capable est indispensable à réalisation de ces objectifs.


Le Groupe consultatif estime que les pays africains devront continuer à améliorer la qualité et les processus de gouvernance économique et politique.  Il présente aussi un certain nombre de recommandations, qui, à son avis, nécessitent une action prioritaire de la part de la communauté internationale et des organismes des Nations Unies.  Ainsi, il affirme une augmentation substantielle des niveaux de l’aide (compte non tenu de l’allégement de la dette et de l’aide humanitaire), cette aide devant être fournie sous la forme de dons (ou de prêts assortis d’un équivalent don sensiblement supérieur à 25%) et être prévisible et non liée afin de réduire les perturbations au niveau de l’exécution du budget et d’accroître son efficacité.  Elle devrait être fournie sur une base pluriannuelle et soutenue, pour encourager les pays à prendre des engagements à long terme en matière de dépenses. 


Le Groupe consultatif appuie énergiquement la proposition tendant à ce que la totalité de la dette soit annulée.  Il reconnaît aussi le rôle important que la libéralisation des échanges peut jouer dans le développement de l’Afrique, celle-ci devant être le fait à la fois des pays africains et des autres pays.


Le Groupe estime que les pays développés devraient s’efforcer de promouvoir l’adoption de mesures facilitant le rapatriement de salaires et les flux de capitaux à destination de l’Afrique, en encourageant la réduction des frais bancaires et, dans le cas du rapatriement de salaires, des commissions prélevées par d’autres intermédiaires, et en améliorant les possibilités d’investissement en Afrique.  Un processus de consultation et des dialogues visant à assurer le suivi des engagements pris devrait être instauré.  Ce processus devrait s’inscrire dans le cadre d’un partenariat entre l’Union africaine et l’Organisation des Nations Unies et avoir pour objectif de suivre les contributions annoncées.


Le Groupe consultatif estime également qu’un rôle plus large devrait être donné au Bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique au Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies afin qu’il puisse, entre autres, suivre la mise en œuvre des engagements pris par la communauté internationale à l’appui du développement de l’Afrique et promouvoir le renforcement de la coordination de l’appui apporté au NEPAD par les divers organismes des Nations Unies.


2001-2010: Décennie pour faire reculer le paludisme dans les pays en développement, particulièrement en Afrique (A/60/208)


Le présent rapport établi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) évalue, à mi-parcours, les avancées mondiales et locales en matière de lutte contre le paludisme.  En effet, depuis l’adoption de sa résolution 256 adoptée l’année dernière par l’Assemblée générale, résolution impulsée par les recommandations du Sommet d’Abuja de l’OUA (Organisation de l’unité africaine, devenue depuis l’Union africaine) en 2000 et le partenariat « Faire reculer le paludisme » lancé en 1998 par l’OMS, l’UNICEF, la Banque mondiale et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD); l’ONU s’est fixée pour objectif de faire reculer l’endémie, particulièrement en Afrique.


Alors que le paludisme entraîne de 155 000 à 310 000 morts de tous âges chaque année, le présent rapport indique que depuis cinq ans, si des dizaines de pays ont déjà suivi les recommandations de l’OMS concernant la modification de leur politique de traitement du paludisme, il subsiste des difficultés considérables de mise en œuvre puisque le manque de moyens et de personnel, les lacunes des systèmes de santé continuent de faire gravement obstacle à la lutte antipaludique.  Toutefois, l’OMS et la FAO ont pu, pendant la période considérée, fournir une assistance technique aux ministères de la santé des pays d’endémie palustre en lançant notamment un programme de collaboration sur l’échange, la production et la demande de l’artémésinine, un extrait de plante utilisée dans les polythérapies.  Grâce au partenariat « Faire reculer le paludisme », la demande et la distribution de moustiquaires imprégnées à effet rémanent a augmenté rapidement depuis 2004.


En matière de financement, le rapport précise que l’appui financier au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a augmenté au cours des cinq dernières années.  En effet, à la fin de 2004, le Fonds mondial avait permis d’affecter 1,8 milliard de dollars sur une période de cinq ans à la lutte contre la maladie dans 69 pays, dont 38 pays africains.  En outre, la Banque mondiale a annoncé en avril 2005 qu’elle augmenterait sensiblement son aide à la lutte antipaludique dans le cadre de sa nouvelle stratégie mondiale « Malaria Booster Project »; le Gouvernement des États-Unis a lancé un programme quinquennal en faveur de 35 pays gravement touchés; le Président Bush ayant proposé une augmentation de 30 millions de dollars pour 2006 et de 135 millions de dollars pour 2007 au Fonds mondial; le G-8 s’est engagé en 2005 à mobiliser 1,5 milliard de dollars supplémentaires par an pour lutter contre le paludisme.


Le rapport rend également compte des activités de recherche et développement, expliquant ainsi que malgré l’augmentation des investissements, la mise au point d’un vaccin antipaludéen s’est avérée plus complexe que prévue en raison de la complexité de la carte du génome du parasite du paludisme.  Enfin, le rapport s’achève sur les recommandations à l’intention de l’Assemblée générale, qui s’inspirent notamment du rapport sur le paludisme établi dans le cadre du projet Objectifs du Millénaire.  Entre autres, la nécessité de fixer des objectifs quantifiables pour le recul de la pandémie, la promotion de la participation des communautés et collectivités territoriales ainsi que le développement de nouveaux médicaments et la collaboration des secteurs privés et publics dans les domaines de l’éducation, de l’agriculture, de l’économie et de l’environnement figurent ainsi dans la liste des recommandations émises.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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