L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ACHÈVE LE DÉBAT GÉNÉRAL DE SA SOIXANTIÈME SESSION
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
Assemblée générale
22e & 23 séances plénières
matin & après-midi
L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ACHÈVE LE DÉBAT GÉNÉRAL DE SA SOIXANTIÈME SESSION
Les États Membres soulignent la nécessité de maintenir
et de renforcer l’élan politique en faveur du développement
L’Assemblée générale a achevé aujourd’hui son débat général, qui s’est ouvert le 17 septembre dernier, au lendemain du Sommet mondial 2005. Tout au long de la semaine, les États Membres ont rappelé que le combat contre la pauvreté devait être mené et remporté collectivement et que l’élan politique en faveur du développement maintenu et renforcé, a souligné le Président de la soixantième session, le Suédois Jan Eliasson.
D’autres questions ont été largement débattues, a ajouté le Président, qui a cité la nécessité de progresser rapidement vers la création d’une Commission de consolidation de la paix et d’un Conseil des droits de l’homme. Le terrorisme et la responsabilité de protéger les populations du génocide, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et des crimes contre l’humanité ont aussi été au cœur des interventions des chefs d’État et de gouvernement, des Ministres ou des représentants des États Membres. M. Eliasson a par ailleurs constaté, tout en s’en félicitant, la reconnaissance largement répandue selon laquelle le développement, la sécurité et le respect des droits de l’homme sont étroitement liés entre eux, et le besoin d’une Organisation réformée et rajeunie pour les peuples du monde.
Au dernier jour du débat général, nombre de Ministres sont donc revenus sur la nécessaire réforme des Nations Unies, certains, à l’instar de ceux du Liechtenstein, de la Côte d’Ivoire ou du Cambodge, regrettant que le Document final du Sommet mondial n’aient pas répondu à toutes les attentes de la communauté internationale et enregistré les percées espérées.
Pour le représentant mexicain Enrique Berruga Filloy, le Document final adopté par les chefs d’État et de gouvernement représente cependant l’ossature des objectifs à atteindre. Il n’en demeure pas moins, à ses yeux, que le concept de réforme ne doit pas se limiter au seul Conseil de sécurité, que les négociations intergouvernementales demeurent le meilleur moyen de progresser, et qu’afin de devenir pertinentes et efficaces, les structures institutionnelles des Nations Unies doivent s’adapter à la grille des réalités internationales et non le contraire. Il a cité, à cet égard, le cas du nouveau Conseil des droits de l’homme, où la composition et le nombre de membres ont, selon lui, retenu plus d’attention que les mandats et les tâches dont cet organe devrait se charger afin de promouvoir la dignité humaine.
Le chef de la diplomatie du Liechtenstein, Rita Kieber-Beck, évoquant les conséquences du scandale lié au Programme « pétrole contre nourriture », a estimé pour sa part qu’un Secrétariat plus responsable saurait restaurer la confiance des peuples des États Membres qu’il est censé servir. La Ministre a mis l’accent sur la nécessité de se doter d’une Assemblée générale plus forte qui puisse s’acquitter de ses fonctions et d’un Conseil de sécurité plus transparent et également plus responsable, dont les méthodes de travail seraient améliorées.
Outre les orateurs cités, le Premier Ministre de Bosnie-Herzégovine, des Ministres de la Grenade, de Trinité-et-Tobago, de la Norvège, de l’Éthiopie, d’Antigua-et-Barbuda, de Sierra Leone, du Tchad, de Belize, du Bénin, du Bhoutan, des États fédérés de Micronésie, les représentants de la République arabe syrienne, de la Finlande, des Îles Marshall, de la Nouvelle-Zélande, du Swaziland, de l’Ouzbékistan, de la République de Moldova, de la Dominique, du Cameroun ainsi que l’Oobservateur du Saint-Siège ont également pris la parole.
Les représentants de la Jamahiriya arabe libyenne, de la République démocratique du Congo (RDC) et de l’Azerbaïdjan ont exercé leur droit de réponse.
La prochaine séance plénière de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal.
FIN DU DÉBAT GÉNÉRAL
Déclarations
M. ADNAN TERZIĆ, Président du Conseil des ministres de Bosnie-Herzégovine, a jugé regrettable que la réforme du Conseil de sécurité ait perdu son élan et ait été reportée à plus tard. Évoquant le principe de la « responsabilité de protéger », il a souligné le rôle essentiel de la diplomatie préventive, précisant qu’il convenait de renforcer le Département des affaires politiques des Nations Unies. Le Conseil de sécurité doit rester engagé envers sa responsabilité première relevant de la Charte des Nations Unies et maintenir la paix et la sécurité internationales plutôt que d’élargir son ordre du jour au détriment de l’Assemblée générale. Il a affirmé que l’un des défis d’aujourd’hui, que la Bosnie affrontait avec un certain succès, était la guerre contre le terrorisme. Un ministère spécial de la sécurité a été établi, visant non seulement à améliorer la sécurité intérieure, mais aussi pour contribuer plus efficacement au combat international contre le terrorisme, a-t-il ajouté.
M. Terzić a également indiqué que l’année 2005 marquait l’anniversaire des Accords de Dayton et du crime de génocide de Srebrenica. L’accord de Dayton, souvent critiqué en raison de dispositions compliquées, a fait cesser la guerre et permis la liberté de déplacement, a-t-il dit. Il a constitué un cadre qui a permis en 10 ans de transformer la situation et d’amener les réformes fondamentales. La route suivie par la Bosnie-Herzégovine est, selon lui, une expérience précieuse d’un point de vue international. La paix est solide et l’État est reconstruit, a-t-il assuré. S’agissant du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, il s’est déclaré découragé par le fait que deux parmi les criminels les plus recherchés n’aient toujours pas été arrêtés. De nombreux criminels encore en liberté ont utilisé Belgrade comme voie de fuite, a-t-il affirmé. Il a souligné que la Bosnie-Herzégovine était le premier pays de la région à réunir les normes internationales requises pour traiter des cas de crimes de guerre. Le processus de jugement est entravé dans les pays où les crimes ont été commis en raison du problème de double citoyenneté, a-t-il également observé, espérant que cette question serait réglée rapidement avec l’aide des institutions internationales pertinentes.
M. ELVIN NIMROD, Ministre des affaires étrangères de la Grenade, a rappelé que son pays a accueilli avec satisfaction la création d’une Commission de consolidation de la paix afin d’assurer le processus de relance post-conflictuel, en particulier en ce qui concerne les femmes et les enfants, qu’il a appuyé l’établissement d’un Conseil des droits de l’homme et qu’il s’est associé à la condamnation du terrorisme. Il a toutefois déploré le manque de progrès observé en matière de désarmement et de non-prolifération des armes nucléaires et a précisé que la Grenade approuvait l’élargissement du Conseil de sécurité ainsi que la réorganisation de l’ECOSOC.
Il a indiqué que la Grenade avait été frappée de plein fouet par deux ouragans au cours de l’année passée. Ces derniers avaient provoqué d’importants dégâts à l’infrastructure du pays –jusqu’à 250% du PNB, paralysant le secteur du tourisme, provoquant une hausse du chômage de l’ordre de 31% et ayant des répercussions psycho sociales dans la population. Il a précisé qu’avant ces revers, son pays avait réussi à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, assurant l’éducation primaire universelle, abaissant le taux de mortalité infantile, réduisant de moitié le ratio de pauvreté et s’attaquant aux maladies tels le VIH/sida. Il a rappelé également que la région des Caraïbes -suite aux récentes décisions de l’Organisation mondiale du commerce en matière d’annulation du statut préférentiel– avait connu un accroissement du chômage et de la pauvreté, et que les secteurs de la production bananière et sucrière avaient été particulièrement éprouvés. Le Ministre a déclaré que son pays se déclarait satisfait de la décision des pays de l’Union européenne d’allouer 0,7% de leur PNB à l’aide publique au développement, mais qu’il fallait également qu’un transfert des technologies et une protection de l’environnement soient assurés. Il a précisé qu’une stratégie d’atténuation des catastrophes naturelles devait être adoptée, avec l’établissement éventuel d’un Fonds de secours, dont l’idée avait été proposée il y a cinq ans par le Premier Ministre de la Grenade. Il s’est ensuite félicité de la reconnaissance par les pays développés des vulnérabilités spécifiques des petits États insulaires en développement ainsi que de la mise en œuvre effective de la Stratégie de Maurice dans un proche avenir. Enfin, au vu des revenus annuels importants que la Grenade tire de la mer –plus de 30 millions de dollars EC, il a appelé à une protection renouvelée du milieu marin, en particulier eu égard au transport et au transit de matières radioactives par voie maritime.
M. KNOWLSON GIFT, Ministre des affaires étrangères de Trinité-et-Tobago, a déclaré que de nombreux défis restaient à relever pour les Caraïbes, en particulier dans le domaine du commerce, où l’érosion rapide des tarifs préférentiels pour les produits de première nécessité, comme la banane et le sucre, était extrêmement préjudiciable pour le développement socioéconomique de nombreux pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM). Cette région reste également particulièrement vulnérable aux conséquences dévastatrices des ouragans, a-t-il ajouté, tout en appelant la communauté internationale et l’ONU à apporter secours et assistance aux pays des Caraïbes afin qu’ils soient mieux préparés à ces éventualités. Le Ministre a également fait remarquer que les récents ouragans qui ont frappé les États-Unis rappellent à tous les pays qu’ils étaient tous égaux devant les menaces communes posées par les catastrophes naturelles, et qu’il était temps que l’ensemble des États Membres de l’ONU parviennent à s’accorder sur le Protocole de Kyoto et les autres instruments internationaux visant à lutter contre le réchauffement de la planète.
M. Gift s’est par ailleurs félicité du contenu du Document final de la Réunion plénière de haut niveau, en particulier la réaffirmation de la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade pour le développement durable des petits États insulaires en développement. À cet égard, le Ministre a mentionné les priorités suivantes de son pays: la réalisation complète des Objectifs du Millénaire; une meilleure démocratisation de tous les organes et organismes connexes de l’ONU, tant dans leur composition que dans leur fonctionnement; la stricte application de la justice et du droit international; le respect des valeurs communes qui sont au fondement des Nations Unies.
Aussi, a annoncé le Ministre, son pays souhaitait-il d’ici l’an 2020 atteindre le niveau des pays développés, notamment grâce à l’introduction des technologies de l’information à l’école afin que les Trinidadiens soient compétitifs aux échelons local, régional et mondial. Enfin, M. Gift a indiqué que Trinité-et-Tobago, consciente de l’importance de l’intégration régionale pour le développement des pays de la CARICOM, fournissait une assistance financière substantielle à ses voisins, en particulier grâce à la mise à disposition de 48 millions de dollars américains par an, sans aucune condition, tiré de son propre Fonds de stabilisation de pétrole.
M. JAN PETERSEN, Ministre des affaires étrangères de la Norvège, a appelé l’Assemblée Générale à multiplier les mesures en faveur du désarmement et de la non-prolifération, comme le préconise le Document final. M. Petersen a par ailleurs plaidé pour la recherche d’un consensus sur l’action à adopter en matière de prévention des conflits. À cet égard, tout en rappelant l’engagement de la Norvège dans la transition au Sri Lanka, il a salué l’initiative visant à créer une Commission de consolidation de la paix et annoncé que son pays y contribuerait 15 millions de dollars.
Le Ministre norvégien a par ailleurs dénoncé les menaces que représentent la multiplication des crises alimentaires, la propagation du VIH/sida et la sécheresse en Afrique et s’est félicité du financement par la Norvège du Fonds des secours d’urgence à hauteur de 15 millions de dollars et de l’APD à hauteur de 150 millions de dollars. Partisan d’un développement basé sur des principes d’échanges justes et équitables, M. Petersen a encouragé les États Membres à mener à bien les négociations sur le cycle de Doha à l’OMC. En outre, M. Petersen a exhorté les États Membres à signer les 13 Conventions onusiennes de lutte contre le terrorisme afin que cette lutte puisse s’effectuer sur une base juridique efficace et centrée sur la défense des droits de l’homme. Enfin, M. Petersen a apporté son soutien à la réforme de l’Organisation en appelant à un renforcement de la Commission des droits de l’homme et du Bureau du Haut Commissaire aux droits de l’homme, notamment grâce au doublement budgétaire récemment décidé par la Cinquième Commission. L’indépendance du Bureau des services de contrôle interne doit en outre être garantie afin d’améliorer l’éthique et la capacité à rendre des comptes du système, a-t-il conclu.
M. SEYOUM MESFIN, Ministre des affaires étrangères de l’Éthiopie, a affirmé que son pays ne ménageait aucun effort pour améliorer la situation économique, la priorité étant accordée à l’agriculture. L’Éthiopie a fait des efforts continus pour mettre en œuvre les Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il ajouté. Le Ministre a également souligné que les élections récentes dans son pays, malgré toutes les complications et l’absence d’une tradition d’opposition loyale, avaient démontré l’engagement des autorités à transformer la tradition de gouvernance en Éthiopie. Ces élections, a-t-il dit, constituent une étape dans le processus de démocratisation de l’État et de la société dans son ensemble, a-t-il ajouté, précisant que l’Éthiopie était entrée dans une nouvelle ère marquée par un système multipartite dynamique.
Le Ministre a consacré une partie de son intervention au conflit avec l’Érythrée, en réponse au discours prononcé mercredi devant l’Assemblée générale par le Ministre érythréen. L’Érythrée, a-t-il souligné, a menacé l’Éthiopie du recours à la force en se fondant sur des accusations non fondées, en affirmant qu’une partie du territoire érythréen était sous occupation éthiopienne. Cette accusation est une moquerie, une insulte à l’intelligence de la communauté internationale, a-t-il estimé. L’Érythrée doit savoir qu’il sera tenu responsable de ses actions, a-t-il ajouté, précisant que l’Éthiopie était attachée à la primauté du droit et au maintien de la paix et de la stabilité. Il a affirmé que son pays était prêt à établir le dialogue avec l’Érythrée pour garantir la démarcation de la frontière sur la base des indications de la Commission du tracé de la frontière entre l’Érythrée et l’Éthiopie. Mais l’Érythrée abhorre le dialogue, a-t-il estimé, ajoutant que ce pays craignait sans doute que ce dialogue n’aboutisse à la paix.
M. TREVOR WALKER, Ministre d’État d’Antigua-et-Barbuda, a exprimé sa fierté d’être le premier Antiguais-et-Barbudien à représenter son pays devant l’Assemblée générale des Nations Unies. Il a ensuite affirmé qu’en dépit de conditions économiques difficiles, de nombreux progrès avaient été accomplis par son pays dans la réalisation des Objectifs du Millénaire, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’égalité entre les sexes. Le Ministre a déclaré que son pays ressentait néanmoins beaucoup de frustration dans ces efforts de développement, estimant que rien dans le Consensus de Monterrey ne profitait aux pays « aux revenus moyens » situés à mi-chemin entre les pays développés et en développement. « C’est comme si nous étions punis par la communauté internationale pour avoir progressé », a-t-il déclaré. Il a demandé que la totalité des pays en développement soit incluse dans les accords internationaux sur le développement, « sans exclure ceux qui sont en progrès ».
Par ailleurs, M. Walker s’est inquiété « des batailles commerciales brutales » dans les productions de sucre et de banane, deux secteurs vitaux pour l’économie des Caraïbes. Il a également insisté sur le différend qui oppose son pays et les États-Unis concernant les jeux d’argent en ligne. « Le secteur des services est presque la seule option de diversification que nous ayons », a t-il déclaré, estimant que des pratiques commerciales injustes des pays développés, en particulier des États-Unis, empêchaient son pays de réaliser des bénéfices dans le domaine des jeux en ligne. Le Ministre a ensuite affirmé que le poids de la dette représentait aussi un frein important au développement des petits États. Il a rappelé la vulnérabilité d’Antigua-et-Barbuda au changement climatique, son engagement dans la lutte contre le trafic de drogues et son soutien à la réforme des Nations Unies. « En ces temps où le multilatéralisme subit des attaques, nous, en tant que petits États en développement, restons plus conscients que jamais de la nécessité des Nations Unies », a-t-il conclu.
M. OUCH BORITH, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale du Cambodge, a déclaré que le Document final du Sommet mondial n’avait pas répondu à toutes les attentes de la communauté internationale, mais qu’il fournissait un cadre de travail pour les actions à entreprendre. Il a ensuite estimé qu’en matière de désarmement, la promotion des mesures de renforcement de la confiance était nécessaire. Le Gouvernement cambodgien, qui a ratifié la Convention sur l'interdiction des armes chimiques le 19 juillet 2005, s’est aussi déclaré partisan du renforcement du droit international, qui comprend des instruments tels que les Traités de non-prolifération et d'interdiction complète des essais nucléaires. Insistant sur la nécessité d’adopter des stratégies préventives, ouvertes et globales, la délégation a exprimé le souhait que les États Membres parviennent à un accord sur la Convention générale sur le terrorisme international. Pour sa part, au niveau national, le Cambodge avait pris un certain nombre de mesures indispensables, notamment en finalisant sa législation de lutte contre le terrorisme, a-t-il dit.
Le Ministre a en outre réaffirmé l’attachement de son pays à la Déclaration du Millénaire, rappelant qu’il avait déterminé en 2003 les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) à l’échelle nationale et préparait à présent un Plan de développement stratégique pour la période 2006-2010. Toutefois, les progrès du Cambodge vers la réalisation des OMD sont limités par le manque chronique de capitaux, qui pourrait être résolu par un financement externe plus important. C’est pourquoi la délégation a réitéré l’appel de son pays en faveur de la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles pour les pays les moins développés, a conclu M. Borith.
M. FAYSAL MEKDAD (République arabe syrienne) a exprimé sa préoccupation de constater que cinq ans après la Déclaration du Millénaire, la pauvreté, la faim, les épidémies prévalaient encore dans le monde. Les tensions et l’occupation étrangère, a-t-il ajouté, constituaient toujours une menace à la paix et la sécurité internationales et enfreignaient le développement des pays qui vivent sous occupation. Toute réforme du système international en faveur du développement, a par ailleurs estimé le représentant, ne devait pas se limiter à l’Organisation des Nations Unies, mais devait concerner aussi les institutions économiques et financières internationales, en particulier les institutions de Bretton Woods, conformément aux vœux exprimés par les pays du Sud dans de nombreux sommets. De même, a-t-il souligné, aucune réforme de l’ONU ne serait complète sans une prise en compte de l’incapacité de l’Organisation à appliquer ses propres résolutions relatives au conflit israélo-arabe, et ce, pour des raisons bien connus de tous, a-t-il affirmé, notamment l’occupation par l’État hébreu du Golan syrien, des territoires palestiniens et de ce qui reste du Sud-Liban.
À cet égard, a poursuivi M. Mekdad, le retrait des colons et des forces israéliennes de la bande de Gaza était indubitablement un premier pas, et qu’il fallait désormais appliquer toutes les résolutions de l’ONU, notamment les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité, créer un État palestinien indépendant, se retirer du Golan et permettre un retour des réfugiés. Le retrait israélien ne sera total, a-t-il considéré, qu’à partir du moment où l’État hébreu aura non seulement mis fin à la construction du mur de séparation, reconnu comme illégitime par la Cour internationale de Justice, mais quitté également l’ensemble des espaces terrestre, aérien et maritime appartenant aux États arabes de la région, y compris Jérusalem-Est. Israël, a-t-il ajouté, doit s’engager à respecter aussi les engagements pris dans le cadre de la Conférence de Madrid ou les initiatives pour la paix proposées par les États arabes au Sommet de Beyrouth de 2002. Mais en dépit de la violation flagrante par Israël du droit international et de la Convention de Genève, la Syrie était toujours prête à tout faire pour parvenir, sans condition, à une paix juste et globale dans la région, a assuré le représentant qui a précisé que la mise en œuvre de ces résolutions internationales ne constitue guère un préalable.
Tout en condamnant les actes de terrorisme qui sévissent contre les victimes innocentes en Iraq, la destruction et la division de ce pays frère, le représentant syrien a demandé plus d’assistante à la communauté internationale pour faire face aux infiltrations terroristes le long de la frontière syro-iraquienne où des milliers de soldats syriens ont été déployés. Il a rappelé que le contrôle des frontières était une responsabilité commune qui incombe aux deux pays, et qu’à cet égard, la Syrie ne pouvait être tenue pour seule responsable. Enfin, il a souhaité que l’on ne fasse pas l’amalgame entre le terrorisme et la lutte légitime des peuples pour l’autodétermination ou contre l’occupation étrangère.
Mme KIRSTI LINTONEN (Finlande) a souligné que cinq ans après le Sommet du Millénaire, les défis et les menaces restaient toujours aussi grands et interdépendants, rendant vulnérables les faibles comme les puissants. Nous devons déterminer des solutions communes et les Nations Unies doivent devenir plus pertinentes, a-t-elle ajouté. Les opportunités sont nombreuses puisque l’humanité n’a jamais été aussi prospère et technologiquement avancée, et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) demeure possible, à condition que la volonté politique s’affirme. Elle a ensuite jugé que le Document final du Sommet mondial constituait une avancée en de nombreux domaines et que même s’il subsistait des lacunes, la soixantième session de l’Assemblée générale permettrait de progresser. Mme Lintonen s’est félicitée que le lien entre développement, sécurité et droits de l’homme ait enfin été reconnu, tout comme le rôle pivot de l’état de droit pour la sécurité, le développement et la croissance économique. Elle a appelé les Nations Unies à soutenir les capacités nationales des États en développement pour assurer une bonne gouvernance. De même, elle a mentionné l’interdépendance entre développement et justice sociale, évoquant le modèle d’équité qui a bénéficié à la Scandinavie, avant de dénoncer les effets délétères de la corruption.
Abordant ensuite la question de l’environnement, Mme Lintonen a souligné la complémentarité entre le Plan de mise en œuvre de Johannesburg et les OMD, qui seront plus facilement réalisés si la biodiversité est protégée et le changement climatique freiné. Elle a ensuite souligné le danger des armes légères et portatives, appelant à une meilleure régulation du commerce d’armes international. Enfin, elle a demandé aux Nations Unies de mettre rapidement en œuvre des réformes de gestion afin de préserver leur crédibilité. Nous devons appliquer le droit et la bonne gouvernance à l’Organisation comme à ses États Membres, a-t-elle expliqué, souhaitant que soit créé un poste de chef des opérations au rang de Secrétaire général adjoint. Les programmes obsolètes ne doivent plus être financés au détriment des nouveaux, a-t-elle ajouté.
M. ALFRED CAPELLE (Îles Marshall) a tenu à souligner l’engagement de son pays dans le Forum des îles du Pacifique et s’est félicité de la mise en œuvre du Plan Pacifique, une stratégie visant à intensifier la coopération régionale en matière de croissance, de développement durable, de bonne gouvernance et de sécurité. M. Capelle a par ailleurs remercié la communauté internationale pour son engagement auprès des petits États insulaires en développement à l’occasion de la Réunion de Maurice. « Notre vulnérabilité aux chocs environnementaux et économiques continue d’entraver notre développement », a-t-il déclaré avant de se féliciter de l’entrée en vigueur du Protocole de Kyoto.
En ce qui concerne la santé, si l’implication des chefs traditionnels a permis de contenir la progression de certaines maladies, nous demandons à la communauté internationale de faciliter notre accès au Fonds mondial afin de pouvoir combattre et prévenir efficacement le VIH/sida, la tuberculose, le diabète et le paludisme, a précisé le représentant des Îles Marshall. En outre, M. Capelle a déclaré que les OMD avaient été intégrés à une stratégie nationale de développement durable. Encore hanté par le spectre des essais nucléaires, le Gouvernement des Îles Marshall apporte un vif soutien au Traité de non-prolifération, aux mesures de désarmement et à la récente Convention de suppression des actes de terrorisme nucléaire. Enfin, M. Capelle a salué les progrès de la Cour pénale internationale et s’est prononcé en faveur d’une réforme des Nations Unies, insistant sur la nécessité d’attribuer un siège du Conseil de sécurité au Japon.
M. ENRIQUE BERRUGA FILLOY (Mexique) a d’abord rappelé que le Document final adopté par les chefs d’État et de gouvernement lors du Sommet représente l’ossature des objectifs à atteindre. Concernant la réforme du système de l’Organisation, il a indiqué que le concept de réforme ne devait pas se limiter au seul Conseil de sécurité, que les négociations intergouvernementales demeuraient le meilleur moyen de faire avancer le processus de réforme, et qu’afin de devenir pertinentes et efficaces, les structures institutionnelles des Nations Unies devaient s’adapter à la grille des réalités internationales et non le contraire. À cet égard, il a cité le cas du nouveau Conseil des droits de l’homme, où la composition et le nombre de membres a retenu plus d’attention que les mandats et les tâches dont le Conseil devrait se charger afin de promouvoir la dignité humaine. Il a ensuite apporté son soutien à l’établissement d’une Commission de consolidation de la paix, au concept de la responsabilité collective de protection, et à la création d’un Conseil des droits de l’homme qui s’éloignerait de la pratique des « deux poids, deux mesures » et des carences qui avaient terni la réputation de la Commission des droits de l’homme, ainsi qu’à la réforme du Conseil de sécurité.
La Conférence internationale sur le financement du développement, qui s’était tenue à Monterrey, a rappelé le représentant du Mexique, avait représenté une étape marquante en matière de la promotion du développement, avec l’établissement d’un partenariat entre pays riches et pays en développement afin d’éradiquer la pauvreté conformément à des cibles financières spécifiques et des calendriers précis. Il s’est également félicité de l’intention annoncée par les pays développés d’allouer 0,7% de leur PNB à l’aide publique au développement. Il a déploré que le Document final ne fasse pas mention du désarmement et de la non-prolifération des armes nucléaires, un sujet qui demeure une priorité pour le Mexique, qui avait eu l’honneur d’organiser la première Conférence sur les zones exemptes d’armes nucléaires. Il a également souligné que son pays attachait une grande importance à l’adoption d’une convention internationale sur les droits des personnes handicapées, et qu’il fallait renforcer la Cour internationale de Justice, seule habilitée à prendre des décisions qui soient rationnelles et préventives dans le règlement des différends. Enfin, il a appuyé le principe du multilatéralisme, et renouvelé les remerciements du Président Fox à l’égard de ses partenaires de l’Algérie, de l’Australie, du Canada, du Chili, de la Colombie, de l’Allemagne, du Japon, du Kenya, des Pays-Bas, de la Nouvelle-Zélande, du Pakistan, de Singapour, de l’Espagne et de la Suède pour leur contribution éclairée et positive au processus de réforme.
MGR CELESTINO MIGLIORE, Observateur permanent du Saint-Siège, s’est félicité de l’essentiel du Document final adopté par le Sommet mondial, regrettant cependant l’absence de consensus sur le contrôle des armes et la non-prolifération. À ce sujet, il a insisté sur la nécessité d’aboutir à un désarmement nucléaire général et au renforcement du système de vérification de l’AIEA. Mgr Migliore a aussi précisé que les références aux Conférences internationales du Caire et de Beijing et à la santé reproductive, mentionnées dans le Document final devaient être comprises dans le sens d’un concept holistique de la santé qui exclut l’avortement ou l’accès à l’avortement.
Abordant le rôle des Nations Unies, Mgr Migliore a estimé que l’ONU concentrait les espoirs de paix et de bien-être du monde. Il a mis l’accent sur trois domaines particuliers où se posent des questions éthiques: la solidarité avec les classes démunies; la promotion du bien-être commun; et l’environnement durable. En ce qui concerne les droits de l’homme, Mgr Migliore a apprécié la création d’un Conseil des droits de l’homme, rappelant toutefois à ce sujet que la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 comprenait non seulement les droits essentiels mais aussi les devoirs de l’homme. Il a estimé que la valorisation de ces devoirs serait profitable à la cause de la paix et a affirmé que certaines valeurs étaient tellement fondamentales qu’elles devaient être reconnues de façon universelle pour être appliquées à tous. Il a ainsi rejeté l’idée suivant laquelle les droits fondamentaux sont relatifs. Pour conclure, Mgr Migliore a soutenu l’initiative de dialogue entre les civilisations et de coopération interreligieuse.
M. ALHAJI MOMODU KOROMA, Ministre des affaires étrangères de la Sierra Leone, a salué l'Organisation pour le bilan positif de la Mission des Nations Unies en Sierra Leone (MINUSIL) dont le retrait était prévu pour le mois de décembre 2005. Toutefois, M. Koroma a fait savoir qu'il souhaitait que la coopération entre l'ONU, ses institutions et la Sierra Leone ne prenne pas fin avec le départ du personnel de maintien de la paix de l’ONU. En effet, dans la perspective de réalisation des OMD, une mobilisation des ressources et des réformes doit être entreprise afin de relever les défis de sécurité alimentaire et de réduction de la pauvreté qui demeurent. Ainsi, M. Koroma a estimé qu'il incombait à tous de mener à bien la mise en place d'un système de santé de base, éducatif et d'un système d'accès à l'eau potable minimal. Si la Sierra Leone a fait des progrès considérables à tous les niveaux depuis la fin du conflit armé en 2002, la préparation des élections présidentielles et parlementaires en 2007 constitue une priorité pour la consolidation de la démocratie en Sierra Leone, a-t-il ajouté. M. Koroma a souligné l’augmentation remarquable du taux de scolarisation, ce qui explique la priorité que le Gouvernement sierra-léonais accorde à l'éducation et à l'avenir de ses jeunes citoyens.
Par ailleurs, M. Koroma a tenu à saluer la performance de la Commission de vérité et de réconciliation et du Tribunal spécial, ces deux organes ayant largement contribué à l'établissement d'une paix durable en Sierra Leone. Il a cependant exhorté la communauté internationale à multiplier ses efforts de lutte contre l'impunité afin de juger les auteurs des crimes perpétrés pendant les conflits et d'apporter une aide aux victimes de ces actes. À cet égard, le Ministre sierra-léonais s'est félicité de la mise en place du Fonds des victimes de guerre prévu par l'Accord de Lomé avant d'attirer l'attention de l'Assemblée sur le fait que la Sierra Leone ne se sentirait jamais totalement en paix tant que des conflits perdureraient en Afrique de l'Ouest.
M. MAMADOU BAMBA, Ministre d’État, Ministère des affaires étrangères de la Côte d’Ivoire, a souligné que le Sommet mondial 2005 n’avait pas connu le succès que les États Membres étaient en droit d’attendre. Il s’est toutefois félicité qu’ait pu être adopté, malgré les difficultés, un Document final qui a permis de réaffirmer les Objectifs du Millénaire et le Consensus de Monterrey adopté en 2002 sur le financement du développement, et de condamner pour la première fois « tous les actes de terrorisme. Le Ministre a, par ailleurs, associé la voix de son pays aux demandes de justice et d’équité pour des solutions durables aux problèmes générés par le système commercial multilatéral, en matière notamment d’accès de ses produits aux marchés des pays développés, de subventions accordées par les pays riches à leurs agriculteurs ainsi que de soutiens internes qui compromettent la compétitivité de ces produits sur le marché mondial. Le Ministre a également réitéré l’appel du Gouvernement de réconciliation nationale à l’ONU et aux partenaires au développement, tant bilatéraux que multilatéraux, à l’aider davantage à relever efficacement les nouveaux défis de reconstruction du pays, s’agissant notamment de la réinstallation des personnes déplacées, de la réhabilitation des équipements socioéducatifs, sanitaires, culturels et de la protection de l’environnement.
S’agissant des droits de l’homme, il s’est félicité de tous les efforts déployés par l’ONU en vue du respect de la personne humaine et de la lutte contre l’impunité en Côte d’Ivoire, en particulier la visite du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme en juillet dernier, et de l’envoi de différentes commissions d’enquête et de rapporteurs spéciaux sur place. Concernant la situation dans son pays, le Ministre a indiqué que le processus pacifique était pratiquement dans l’impasse et que l’élection présidentielle prévue pour le 30 octobre ne pourrait se réaliser à cette date. La tenue d’élections libres, justes et transparentes, dans un délai raisonnable demeure l’objectif principal à atteindre pour une paix durable en Côte d’Ivoire, a-t-il dit. En dépit du blocage actuel du processus de paix et de réconciliation, le Gouvernement ivoirien prie instamment la communauté internationale de ne pas se laisser gagner par la déception, le découragement et l’agacement. Selon lui, le Conseil de sécurité doit envisager sérieusement d’imposer désormais des sanctions à toutes les personnes coupables de violations graves des droits de l’homme, d’appel à la haine et à la violence, de blocage du processus de paix et de violations de l’embargo sur les armes sur toute l’étendue du territoire national.
M. ALLAM-MI AHMAD, Ministre des affaires étrangères et de l’intégration africaine du Tchad, a déclaré que son pays avait envisagé et mis en œuvre, depuis l’instauration de la démocratie en 1990, un vaste programme de transformations institutionnelles favorable au développement socioéconomique, à la paix et à la sécurité intérieure et extérieure. Le Ministre a ensuite fait remarquer que l’instabilité politique en République centrafricaine et au Soudan, avec lesquels le Tchad partage de longues frontières, avait des conséquences sérieuses sur le territoire tchadien, qui a déjà accueilli un afflux massif de réfugiés, dont 200 000 Soudanais. Le Tchad subit en outre les méfaits de l’insécurité aux frontières, la détérioration des axes routiers par les convois humanitaires; c’est pourquoi, a-t-il expliqué, les autorités tchadiennes se sont activement impliquées dans des initiatives de médiation du conflit au Soudan, qui ont conduit à la conclusion des Accords de N’Djamena et d’Abuja au Nigéria. M. Ahmad a lancé un appel à l’aide internationale au Tchad, pays lequel, compte tenu de ses maigres ressources, ne peut faire face seul à une telle situation. Abordant ensuite les questions de développement, le Ministre a assuré que l’entrée du Tchad dans le cercle restreint des pays exportateurs de pétrole, il y a deux ans, n’avait généré que des recettes modestes, du fait des dispositions des accords avec les Consortiums.
De même, a-t-il souligné, la production cotonnière, qui fait vivre une grande partie de la population tchadienne, était menacée par les mesures protectionnistes des pays développés. Aussi, a-t-il ajouté, une meilleure régulation du marché mondial du coton et le soutien de la communauté internationale, en complément des ressources naturelles du pays, demeuraient-elles toujours indispensables pour permettre au Tchad de mettre en œuvre efficacement son Programme national de développement et de lutte contre la pauvreté.
M. GODFREY SMITH, Ministre des affaires étrangères, des échanges et du tourisme du Bélize, a rappelé que la manifestation la plus saisissante et la plus terrifiante de notre époque était celle de la pauvreté abjecte, et que les populations de la région d’Amérique centrale et des Caraïbes devaient faire face chaque jour à des menaces qui mettaient en péril leur sécurité: VIH/sida, trafic des armes et des stupéfiants, trafic des personnes, pauvreté extrême et inégalités de toutes sortes. Il a indiqué qu’une démarche nouvelle en matière de sécurité était requise pour maîtriser ces menaces et qu’il fallait promouvoir l’humanisation de la sécurité, plutôt que de s’engager dans une militarisation à l’échelle mondiale. Il a précisé que d’accorder la priorité à la sécurité humaine ne signifiait pas pour autant que la souveraineté nationale ou la sécurité d’État étaient délaissées.
Le Ministre a également rappelé que son pays et le Guatemala avaient prévu, dans le cadre d’un accord avec l’Organisation des États américains, de soumettre le différend frontalier qui les oppose à l’appréciation d’un organisme juridique international en cas de non-résolution du litige. Il a recommandé d’autre part que les nations développées adoptent un régime d’échanges plus juste à l’encontre des pays en développement, et a rappelé à cet effet l’extrême fragilité des industries sucrière et bananière du Bélize. Il a aussi attiré l’attention sur la vulnérabilité des petits États insulaires en développement en matière de changements climatiques, et a appelé à une coopération élargie et plus inclusive lors de la tenue de la 11e session de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Enfin, il a rappelé que si l’Organisation des Nations Unies était inadéquate, elle n’en restait pas moins pertinente, et que son pays soutenait les réformes actuellement envisagées.
M. ROGATIEN BIAOU, Ministre des affaires étrangères et de l’intégration africaine du Bénin, a rappelé que l’élimination de la pauvreté figurait en tête des priorités de son Gouvernement. Une dynamique de progrès peut se déclencher à condition de se concentrer sur certains domaines tels que l’allègement du fardeau de la dette des pays les moins avancés (PMA), le renforcement des capacités institutionnelles pour attirer les investissements étrangers, la promotion des investissements Sud-Sud ou le renforcement du potentiel des microcrédits. Il a demandé au G-8, qui a décidé d’annuler la dette de 18 pays dont 13 PMA, à étendre cette mesure à l’ensemble des PMA. Appelant à prendre en compte l’Agenda pour le développement dans le cadre des négociations commerciales multilatérales, il a insisté sur la nécessité pour les pays développés de prendre des engagements fermes pour éliminer les subventions agricoles, notamment celles liées au coton. M. Biaou a ensuite déploré que les Nations Unies ne soient pas parvenues à forger le consensus sur les questions de désarmement et de non-prolifération des armes nucléaires. Il a alors exhorté les États Membres à faire aboutir l’élargissement du Conseil de sécurité pour le rendre plus représentatif et mieux à même de contrer les menaces. Le Conseil doit accorder un ordre de priorité plus élevé à la prévention des conflits, dans l’esprit de l’Article 34 de la Charte qui lui permet de surveiller les situations comportant des risques de conflits armés ou de rupture de paix, afin de s’impliquer activement par anticipation dans les gestion des crises avant l’éclatement des conflits, a-t-il affirmé, appelant à interpréter en ce sens la Résolution 1625 (2005).
Le Bénin soutient « l’Alliance des civilisations » présentée par le Secrétaire général, a poursuivi M. Biaou, avant de demander que soit créé un groupe de travail sur la lutte contre le recrutement et l’utilisation d’enfants dans les conflits armés, afin de requalifier ce crime de guerre en crime contre l’humanité. Mentionnant ensuite la Côte d’Ivoire, il a appelé toutes les parties à surmonter leurs divergences. De même, il a demandé à la communauté internationale de renforcer son aide à la transition en République démocratique du Congo, précisant que le Bénin poursuivrait sa participation active aux opérations de maintien de la paix et qu’il se tenait prêt à accroître sa contribution. Il a ensuite fait référence au Soudan et à la Somalie, demandant aux Nations Unies d’aider l’Union africaine à constituer et structurer ses capacités de maintien de la paix et réclamant la constitution d’une force de police permanente. Enfin, il a salué la création d’une Commission de consolidation de la paix et d’un Conseil des droits de l’homme, soulignant que ce dernier aura un rôle crucial à jouer en tant que structure d’alerte rapide dans le système des Nations Unies, mais aussi comme un élément essentiel du dispositif de la prévention des conflit.
Mme RITA KIEBER-BECK, Ministre des affaires étrangères du Liechtenstein, a estimé que le Sommet mondial 2005 n’avait pas enregistré les percées espérées. La réputation et l’image internationale des Nations Unies ne sont plus ce qu’elles étaient, a-t-elle ajouté, citant le scandale lié au Programme « pétrole contre nourriture », les cas d’exploitation sexuelle par des Casques bleus de l’ONU, l’inaction face à des violations massives de droit international et des crises humanitaires qui, a-t-elle précisé, ont éclipsé les nombreux succès dont cette Organisation pourrait se targuer. La Ministre a jugé important de surmonter les difficultés du scandale concernant le Programme « pétrole contre nourriture », ce qui ne signifie pas qu’il faut ignorer le fait que les abus massifs et les insuffisances de gestion révélés dans les rapports Volcker ne sont que l’expression d’un problème systémique. Chacune des personnes concernées n’a pas été à la hauteur de ses responsabilités, y compris le Conseil de sécurité, a-t-elle assuré. Selon elle, un Secrétariat plus responsable saura restaurer la confiance des peuples des États Membres qu’il est censé servir.
La Ministre a, par ailleurs, mis l’accent sur la nécessité de se doter d’une Assemblée générale plus forte qui puisse s’acquitter de ses fonctions, et d’un Conseil de sécurité plus transparent et responsable. Il faut améliorer les méthodes de travail du Conseil de sécurité, a-t-elle ajouté. Elle a ajouté que son pays appuyait pleinement la création rapide d’un Conseil des droits de l’homme, appelé à remplacer l’actuelle Commission des droits de l’homme. Comme les autres pays, le Liechtenstein est déçu par le maigre contenu sur ce sujet dans le Document final du Sommet mondial 2005, a-t-elle dit.
M. LYONPO KHANDU WANGCHUK, Ministre des affaires étrangères du Bhoutan, a déclaré que sa délégation souhaitait un renforcement de l'Assemblée générale ainsi que l'attribution de sièges permanents du Conseil de sécurité à l'Inde, au Japon, à l'Allemagne, au Brésil et à au moins un pays africain. Par ailleurs, M. Wangchuk a salué l'initiative visant à augmenter l'Aide publique au développement (APD) à hauteur de 0,7% du PNB des pays industrialisés d'ici à 2015. Il a ainsi demandé que 0,2% de cette aide soit allouée aux pays les moins avancés (PMA) afin de les aider à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). En tant que petit pays enclavé, le Bhoutan reconnaît que l'APD constitue la première source de financement pour son développement et appelle ses partenaires multilatéraux à poursuivre leur assistance.
Une constitution visant à transformer le pays en démocratie parlementaire est en cours de rédaction, a ensuite souligné le Ministre. Celui-ci s’est également prononcé en faveur de la proposition visant à établir un système international de prévention des catastrophes naturelles. Soulignant par ailleurs l'extrême vulnérabilité des petits pays en développement au terrorisme, M. Wangchuk a plaidé pour qu'une assistance internationale leur soit fournie afin de lutter contre toute forme de crime transnational. Le Ministre a conclu en invitant l'Assemblée à entamer un dialogue sur le problème de l'immigration illégale qui affecte de manière considérable les petits pays comme le Bhoutan.
Mme ROSEMARY BANKS (Nouvelle-Zélande) a déclaré que la double tâche de la communauté internationale, en ce soixantième anniversaire de l’Organisation des Nations Unies, était à la fois une réaffirmation par les États Membres de leur foi aux buts et principes de la Charte et l’adaptation de l’Organisation aux défis du XXIe siècle. Elle a regretté que le Document final de la Réunion plénière de haut niveau, qui devait tracer la voie pour l’accomplissement de ces deux missions, n’ait guère été plus ambitieux dans certains domaines, en particulier l’absence d’accord sur les détails nécessaires à l’établissement du nouveau Conseil des droits de l’homme et sur l’autorité et les moyens à fournir au Secrétaire général de l’ONU pour une meilleure gestion des ressources en échange d’une plus grande obligation de responsabilité.
Mme Banks a cependant exprimé sa satisfaction sur les nombreuses avancées proposées par le Document final, notamment en matière d’aide au développement, l’établissement de la Commission de la consolidation de la paix, la condamnation unanime et sans ambiguïté du terrorisme sous toutes ses formes, le doublement des ressources allouées au Haut Commissariat aux droits de l’homme et la reconnaissance de la responsabilité commune de protéger les populations du génocide, du crime de guerre, du nettoyage ethnique et du crime contre l’humanité. La représentante s’est enfin félicitée que le Document final ait reconnu la nécessité de mener, au cours de cette soixantième session de l’Assemblée générale, des négociations sur le projet de protocole à la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé.
M. LORIN ROBERT, Secrétaire adjoint du Département des affaires étrangères des États fédérés de Micronésie, a rappelé qu’en dépit de ses carences, l’Organisation des Nations Unies pouvait apporter une solution multilatérale aux problèmes de l’humanité. En ce qui concerne la réforme du Conseil de sécurité, il a précisé que son pays avait appelé à l’inclusion du Japon, de l’Allemagne et de l’Inde, avec un statut de membres permanents. Il a indiqué que son pays attachait une grande importance à la tenue du Sommet mondial sur la société de l’information, puisque l’accès abordable et fiable aux technologies de l’information et des communications était vital pour le progrès socioéconomique de sa population.
M. Robert a rappelé la vulnérabilité des petits États insulaires en développement (PEID) face aux changements climatiques et a réitéré l’appel lancé à certaines nations d’adhérer au Protocole de Kyoto, si elles ne l’avaient déjà pas fait. Il a également demandé à la communauté internationale de mettre en œuvre la Stratégie de Maurice en matière du Programme d’action pour le développement durable des PEID, et au vu de la flambée des cours du pétrole, a exhorté à un partage des technologies en matière de sources renouvelables et alternatives d’énergie.
M. PHESHEYA M. DLAMINI (Swaziland) a déclaré que les conflits en cours se nourrissaient du commerce illégal d’armes sans cesse croissant et a assuré la communauté internationale du soutien sans faille de son pays dans la lutte contre ce trafic. « Dans cette ère de mondialisation, l’action collective sera nécessaire car aucun État n’est en mesure de trouver, seul, la solution aux défis que nous devons affronter », a-t-il ajouté, se félicitant des initiatives prises pour développer la coopération régionale, en particulier par le biais de l’Union africaine. Il a insisté par ailleurs sur la nécessité d’accompagner toutes les opérations de maintien de la paix d’assistance humanitaire, demandant un soutien accru de la communauté internationale à l’Union africaine dans la gestion des conflits, « l’Organisation qui est la plus à même de mobiliser les efforts de ses membres ».
Le représentant du Swaziland a également estimé que le paludisme et le VIH/sida étaient les causes les plus importantes de la pauvreté en Afrique. « Ces maladies continuent de mettre en péril la situation sanitaire de l’Afrique, faisant stagner et même reculer les progrès en matière de santé réalisés ces dernières années », a-t-il ajouté. Il s’est prononcé pour la création d’un fonds de solidarité mondial contre l’extrême pauvreté et pour la conclusion d’un accord au sein de l’Organisation mondiale du commerce sur les brevets de médicaments. M. Dlamini a déclaré que des progrès avaient été accomplis concernant l’égalité des sexes dans son pays mais s’est inquiété du nombre croissant de femmes et de jeunes filles malades du VIH/sida. « La pandémie est autant une crise sanitaire qu’une crise économique, sociale et politique », a-t-il estimé. Il a demandé aux pays développés de respecter leurs engagements pour vaincre la pauvreté, en assurant notamment à son pays un accès plus facile et à moindre coût aux marchés des pays industrialisés. Enfin, il s’est prononcé pour une réforme des Nations Unies qui renforcerait les pouvoirs de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social, et pour l’intégration de Taiwan au sein de l’ONU.
M. ALISHER VOHIDOV (Ouzbékistan) a réaffirmé l’importance de la réforme urgente de l’ONU dans le contexte actuel: il est nécessaire pour l’Organisation de se moderniser et de reformer et réorganiser ses organes principaux et leurs rôles respectifs afin de rester un acteur fondamental de la scène internationale. L’action régionale doit aussi être consolidée, notamment ce qui concerne le travail de la Commission économique pour l’Europe (CEE) et la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) afin de renforcer leur rôle dans le développement de l’Asie centrale. Il a en outre insisté sur l’importance de la coopération régionale et sur le soutien de la communauté internationale dans tous les domaines, notamment celui du désarmement et de la lutte contre le terrorisme, en appelant à l’entrée en vigueur rapide de la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire et en saluant la résolution 1624 (2005) du Conseil de sécurité. Le terrorisme se nourrissant du trafic international de stupéfiants, il a déploré qu’aucun progrès dans la lutte contre la production de drogues ne soit constaté, notamment en Afghanistan. Son pays, a-t-il rappelé, est à l’origine du projet du Centre régional d’information et de coordination dans la lutte contre la criminalité transnationale liée au trafic de drogues. La communauté internationale doit rester consciente du lien existant entre développement et sécurité et du respect des droits de l’homme. L’Ouzbékistan a d’ailleurs œuvré dans ce sens en abolissant la peine de mort. Il a ajouté que l’Ouzbékistan reste très préoccupé par la situation en Afghanistan et soutient les efforts de stabilisation du pays afin que ce dernier retrouve sa place pleine et entière en Asie centrale.
M. VSEVOLOD GRIGORE, (République de Moldova) a appelé à un renforcement du partenariat entre pays pauvres et industrialisés afin de faciliter la réalisation des OMD. En matière de sécurité, la République de Moldova soutient les différentes conventions de lutte contre le terrorisme, tout en encourageant la création d'une Commission et d'un Fonds de consolidation de la paix afin de faciliter la reconstruction des pays ravagés par les conflits. Pourtant, M. Grigore a regretté que le Document final fasse si peu de cas des conflits interétatiques, dont la prise en charge peut être du ressort des organisations régionales, en vertu du Chapitre VIII de la Charte de l'ONU. « Cette disposition ne doit pas dispenser les Nations Unies de se sentir également responsables et d'œuvrer au désarmement dans ces régions », a poursuivi M. Grigore. En ce qui concerne les réformes de l'ONU, le Ministre moldove s'est prononcé en faveur d'une revitalisation de l'Assemblée générale, de l'ECOSOC et du Secrétariat. Il a également appelé à plus de transparence et de représentativité au Conseil de Sécurité.
Ayant à subir les séquelles d'un conflit inspiré et encouragé par l'étranger pendant 13 ans, M. Grigore a affirmé que le règlement du conflit transnistrien était la priorité absolue de son Gouvernement. Le séparatisme menaçant notre souveraineté et notre développement économique, il nous faut trouver au plus vite une solution, a-t-il souligné. Afin que ces velléités « sans justification ethnique ou religieuse » cessent, la République de Moldova apporte son soutien au nouveau plan de règlement sur la rive gauche du fleuve Nistre proposé par l'Ukraine. M. Grigore a demandé le retrait complet des troupes étrangères du territoire moldove, le contrôle renforcé de la zone transfrontalière Ukraine-Moldova et la démilitarisation de la zone transnistrienne.
M. CRISPIN GREGOIRE (Dominique) s’est félicité que le Document final de la Réunion plénière de haut niveau ait accordé une attention aux besoins particuliers des petits États insulaires en développement. Il a appelé la communauté internationale à soutenir la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice et du Programme d’action de la Barbade pour le développement des États insulaires en développement. Le représentant a par ailleurs souligné que l’accomplissement de progrès dans le domaine du développement requerrait une volonté politique forte à la fois de la part des pays donateurs et de l’ensemble des États Membres de l’ONU afin de dynamiser la coopération économique internationale. Les Nations Unies, a-t-il poursuivi, devraient jouer un rôle central sur les réponses à apporter aux questions cruciales liées au développement tels que le commerce, l’allègement de la dette, l’investissement, la modernisation des industries, afin de permettre aux pays en développement d’atteindre des niveaux de vies comparables aux pays riches. Tout en saluant l’initiative du G-8 en faveur de l’annulation totale de la dette de 18 pays pauvres très endettés (PPTE), M. Grégoire a souhaité qu’une mesure analogue soit également prise pour les petits États insulaires en développement et les autres pays à faibles revenus et à revenus intermédiaires en dehors des PPTE. Dans le cadre de la coopération Sud-Sud, il a salué la création récente du Fonds pour le développement des pays du Sud, et l’établissement, à l’initiative du Venezuela, du Fonds Pétro-Caribe destiné aux pays des Caraïbes pour leur permettre de faire face aux fluctuations des prix du pétrole.
La Dominique, a par ailleurs indiqué M. Grégoire, a fait de nombreux progrès dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, qui pourraient cependant être remis en cause si, en 2006, l’île perdait l’accès préférentiel de sa production bananière au marché européen. C’est pourquoi, a-t-il insisté, les négociations commerciales en cours à l’OMC dans le cadre du Cycle de Doha devraient également tenir compte des préoccupations des îles des Caraïbes pour l’avènement d’un commerce international plus équitable. De même, la Dominique et les autres États vulnérables des Caraïbes souhaitent que l’ONU améliore de manière significative ses mécanismes de réponse aux catastrophes naturelles, a souligné M. Grégoire qui a réitéré l’appel de son pays pour l’application du Protocole de Kyoto et la création d’un Fonds mondial pour assister les États dévastés par ces phénomènes. Enfin, le représentant a exprimé sa préoccupation face aux difficultés que posent, pour la paix et la stabilité des Caraïbes, la circulation des armes légères et de petit calibre stimulée par l’augmentation du trafic de stupéfiants. Il a demandé que soit institué un instrument juridique international contraignant visant la lutte contre le commerce illicite des armes légères, y compris pour les acteurs non étatiques.
M. MARTIN BELINGA EBOUTOU (Cameroun) a rappelé qu’en termes de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le monde avait réalisé des progrès sensibles, mais que l’Afrique accusait toujours un retard préoccupant dans leur mise en œuvre. Il a indiqué que le taux de croissance économique actuel, de l’ordre de 3% en moyenne, ne suffisait pas à la création des conditions macroéconomiques souhaitées,et a remarqué qu’en Afrique subsaharienne, sans création robuste d’emplois et de revenus, sans afflux massif de capitaux privés et de l’aide publique au développement, sans une solution efficace et durable à la question de la dette en particulier, les efforts entrepris dans ce domaine risquaient d’être voués à l’échec. Sur le plan interne, il a rappelé que son pays avait adopté la mise en œuvre du Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP) -une initiative soutenue par la communauté des bailleurs de fonds, l’avait révisée afin de la rendre plus compatible avec la réalisation des OMD, et avait entrepris la réalisation de son Programme national de gouvernance, avec une lutte intensifiée contre la corruption et l’adoption d’une gestion plus transparente et plus efficace des finances publiques.
Il a rappelé que son pays était favorable à l’élargissement du Conseil de sécurité. Il a également précisé que le règlement des différends entre États devait se faire par des moyens pacifiques, conformément aux dispositions de la décision de la Cour internationale de Justice de La Haye. Le représentant a enfin indiqué que le Cameroun était favorable à une mise en place rapide de la Commission de consolidation de la paix et du Conseil des droits de l’homme, par le biais d’un processus de négociations ouvert, transparent et inclusif.
Droits de réponse
Le représentant libyen, répondant à la déclaration de la délégation bulgare, a reproché au représentant de Sofia de s’être contenté d’évoquer simplement l'épisode malheureux des enfants libyens soignés par des médecins palestiniens et bulgares. « Une simple description ne suffit pas à traduire la souffrance de leurs familles, il s'agit d'une immense catastrophe pour notre peuple », a-t-il dit. Le représentant libyen a déclaré se remettre à la justice, dans l’attente de l'appel du procès dans lequel un verdict a été rendu.
Usant de son droit de réponse, le Représentant de la République démocratique du Congo (RDC), a déclaré que le Ministre ougandais des affaires étrangèresavait tenu, en date du 21 septembre 2005, des propos vexatoires et désobligeants sur la situation en RDC. Le représentant d’un État qui a produit des dictateurs les plus ubuesques ne devait donner de leçons à personne, a affirmé le Représentant congolais. En remettant en cause la non-ingérence, a-t-il ajouté, le Ministre ougandais perpétuait des visées irrédentistes sur la RDC avec pour objectif le démembrement et le contrôle des ressources naturelles importantes de ce pays. Le Représentant a par ailleurs invité la communauté internationale à imposer un embargo à la vente d’armes vers l’Ouganda, à suspendre l’aide internationale destinée à ce pays, tout en prenant soin de ne pas pénaliser la population ougandaise. Il a souhaité que les auteurs ougandais et congolais qui se sont rendus coupables de violations massives de droits de l’homme en RDC soient un jour traduits en justice devant la Cour pénale internationale.
Le représentant de l'Azerbaïdjan a déclaré que, contrairement aux affirmations de l'Arménie, le territoire de Nagorny-Karabakh appartenait à son pays. Il a précisé que c'était l'Arménie qui avait occupé ce territoire, provoquant le massacre de 700 civils, en dépit de la résolution du Conseil de l'Europe selon laquelle cette région faisait partie intégrante de l Azerbaïdjan et qui demandait un retrait immédiat de toutes les zones occupées ainsi que l'établissement de conditions favorables au retour de toutes les personnes déplacées. En outre, le représentant de l'Azerbaïdjan a souligné que le coprésident du groupe OSCE de Minsk avait conclu qu'il fallait éviter tout changement géographique dans la région. L'Azerbaïdjan qui encourage le dialogue espère que l’Arménie prendra la même voie.
Déclaration de clôture
M. JAN ELIASSON (Suède), Président de la 60ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, a rappelé que le débat général, au cours duquel ont été entendues de nombreuses interventions constructives et riches, a été consacré au suivi et à la mise en œuvre des conclusions du Sommet mondial 2005. Tout comme lors du Sommet mondial, les orateurs ont mis l’accent sur la nécessité d’accélérer les progrès substantiels pour aboutir aux Objectifs du Millénaire pour le développement. Ils ont souligné, a-t-il ajouté, que la bataille contre la pauvreté est celle que nous devons tous ensemble mener et remporter. Le message vigoureux est que l’élan politique pour le développement, qui s’est accru cette année, doit être maintenu et renforcé. De cette façon, nous devrions explorer les moyens avec lesquels nous pouvons accélérer les progrès en faveur du développement de sorte à compléter les travaux des autres entités des Nations Unies et des autres organismes économiques et sociaux.
D’autres points ont été soulevés, a ajouté le Président, citant la nécessité de progresser rapidement vers la création d’une Commission de consolidation de la paix et d’un Conseil des droits de l’homme. Le terrorisme et la responsabilité de protéger les populations du génocide, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et des crimes contre l’humanité ont également été largement mis en exergue, a-t-il affirmé. M. Eliasson a par ailleurs constaté, tout en s’en félicitant, de la reconnaissance largement répandue selon laquelle le développement, la sécurité et le respect des droits de l’homme sont étroitement liés entre eux, et les peuples du monde ont besoin d’une Organisation réformée et revigorée.
Le Président de la 60ème session a annoncé qu’il s’adresserait par écrit à tous les États Membres avant la fin de la semaine prochaine afin de leur présenter une esquisse de la voie à suivre. Il a également indiqué son intention d’organiser ensuite un débat ouvert sur le programme de travail proposé. Le monde nous observera de près, a-t-il redit, reprenant sa formule utilisée lors de l’ouverture du débat général, espérant que le Sommet mondial constituera le début du programme de réforme le plus substantiel de l’histoire de l’Organisation. Nous devons travailler de manière efficace, avec civilité et discipline et en étant disposés à faire des compromis, a-t-il conclu.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel