SG/SM/9417-AIDS/76

LE VIH/SIDA RISQUE D’ANNULER LES SUCCÈS SPECTACULAIRES DE LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ EN ASIE ET DANS LE PACIFIQUE, AFFIRME LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL

29/07/2004
Communiqué de presse
SG/SM/9417
AIDS/76


LE VIH/SIDA RISQUE D’ANNULER LES SUCCÈS SPECTACULAIRES DE LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ EN ASIE ET DANS LE PACIFIQUE, AFFIRME LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL


On trouvera ci-après les remarques prononcées le 11 juillet par le Secrétaire général, M. Kofi Annan, à la cérémonie d’ouverture de la Réunion ministérielle Asie-Pacifique sur le VIH/sida, tenue à Bangkok:


Je suis heureux de vous rencontrer en ce moment critique de la lutte contre le sida dans la région de l’Asie et du Pacifique.


Je sais que beaucoup d’entre vous font preuve d’une volonté politique impressionnante dans cette lutte.  C’est cette détermination qu’il nous faut chez tous les dirigeants de la région.


Le sida est, nous le savons, beaucoup plus qu’une crise sanitaire. C’est une menace pour l’ensemble du développement social et économique.  Il faut que les grands ministères –finances, éducation, développement et santé– s’impliquent activement pour mettre en œuvre les programmes nationaux de lutte contre le sida et mobiliser les moyens financiers et humains nécessaires à cette entreprise.


De la même manière, les mesures qui sont prises face à un problème de cette complexité doivent engager tous les acteurs de la société –pouvoirs publics, entreprises, société civile et personnes directement touchées par la maladie.


L’Asie est parvenue à un tournant dans la lutte contre le VIH/sida –Peter Piot vous en dira plus à ce sujet.


Mais ne nous leurrons pas: la lutte qui sera menée contre le VIH/sida conditionnera l’avenir même de la région.


Au cours des dernières décennies, le nombre de personnes qui ont échappé à la pauvreté en Asie et dans le Pacifique a été beaucoup plus élevé que dans toute autre partie du monde, et plus élevé qu’à toute autre époque.  Mieux que toute autre région, vous avez su faire tourner la mondialisation à votre avantage.


Cette réussite, qui impressionne le monde entier, doit être l’objet de tous vos soins.  Vous ne devez pas laisser le VIH/sida la réduire à néant.


Plus de 8 millions de personnes sont maintenant touchées par le VIH/sida dans la région et l’épidémie progresse rapidement.  Certaines zones se battent contre elle depuis bien plus de 10 ans et l’on peut pratiquement affirmer que désormais nul lieu n’est épargné.


Si l’on n’y met bon ordre, non seulement le sida ravagera des millions de vies: il fera aussi payer de lourds tributs aux systèmes de santé de la région et absorbera les ressources dont on a tant besoin pour le développement social et économique.


Aussi la lutte contre le sida exige-t-elle une vigilance et une réorganisation de tous les instants.  L’expérience acquise ailleurs l’a montré, on peut réussir à endiguer la propagation mais à une seule condition: il faut une coordonnée de tous les secteurs de la société et de toutes les branches des pouvoirs publics.  La volonté politique doit se manifester à tous les niveaux.


En votre qualité de représentants des gouvernements de la région, vous pouvez tous aider à faire bouger les choses.  C’est là une responsabilité primordiale, qui doit mobiliser votre énergie et votre imagination tout entières.


Il vous faut trouver les moyens de toucher tous les groupes et imaginer des stratégies de prévention et de traitement adaptées à leurs besoins –qu’il s’agisse des jeunes, des prostitués, des consommateurs de drogues injectables ou des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes.


Cela veut dire aussi qu’il faut bannir l’ostracisme et la discrimination dans les communautés et sur le lieu de travail –phénomènes hideux qui engendrent la peur et l’exclusion et sapent les efforts de prévention et de traitement.


Aujourd’hui, vous examinerez les quatre piliers de la lutte contre le VIH/sida –l’engagement politique, la participation des communautés, l’action concrète et les ressources–, quatre éléments dont dépendent le succès et la solidité de la lutte.


J’attends avec intérêt les résultats de vos travaux et vous remercie tous de votre dévouement.


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