SG/SM/9218-SC/8038-AFR/866

UNE SOLUTION DURABLE DES PROBLEMES DE L’AFRIQUE DE L’OUEST EXIGE UNE APPROCHE REGIONALE

25/03/2004
Communiqué de presse
SG/SM/9218
SC/8038
AFR/866


UNE SOLUTION DURABLE DES PROBLEMES DE L’AFRIQUE DE L’OUEST EXIGE UNE APPROCHE REGIONALE


Vous trouverez ci-après l’allocution du Secrétaire général faite aujourd’hui à New York, au débat public du Conseil de sécurité sur les moyens de combattre les problèmes sous-régionaux et transfrontaliers en Afrique de l’Ouest:


Permettez-moi tout d’abord de souhaiter la bienvenue aux ministres des affaires étrangères ici présents, ainsi qu’à M. Chambas, Secrétaire exécutif de la CEDAO, et à M. Wiltzer, Ministre français délégué à la coopération et la francophonie. Je dis aussi « akwaaba », ou bienvenue, à Nana Akuffo Addo, Ministre des affaires étrangères du Ghana, qui représente le Président de la CEDEAO.


La CEDAO a récemment pris des initiatives importantes pour s’attaquer aux graves problèmes que rencontrent les peuples de l’Afrique de l’Ouest dans le domaine de la paix et de la sécurité. Comme le Conseil de sécurité l’a constaté, ces initiatives sont la preuve que les Africains sont déterminés à régler les problèmes des Africains, en coopération avec la communauté internationale.


Le débat public d’aujourd’hui représente un nouvel effort du Conseil pour que tous ces problèmes soient abordés dans une perspective régionale et témoigne des bonnes relations de travail qui existent entre le Conseil et les États membres de la CEDEAO.


Le rapport dont vous êtes saisis est le premier qui soit expressément consacré aux problèmes transfrontaliers que connaît la sous-région.


Les recommandations qu’il contient sont pragmatiques.


Elles sont classées non pas par ordre de priorité, mais par grands thèmes, comme la réforme du secteur de la sécurité, le désarmement, la lutte contre l’extorsion, la dénonciation publique de ceux qui enfreignent le droit international et la prolifération des armes légères.


Elles ne se veulent pas un « catalogue » à l’intention des donateurs, mais un appel à l’action.


Elles s’adressent à un large éventail d’acteurs, dont le Conseil de sécurité et d’autres entités du système des Nations Unies, les partenaires de développement bilatéraux et multilatéraux, le secrétariat de la CEDEAO, les pays de l’Afrique de l’Ouest, les organisations de la société civile et d’autres acteurs non étatiques tels que les fournisseurs d’armes légères.


L’idée maîtresse du rapport est la suivante : pour que les problèmes de la région puissent être réglés efficacement et durablement, les recommandations ne doivent pas être seulement appliquées pays par pays. Leur application doit s’inscrire dans une démarche complexe et régionale.


Cela étant dit, il est clair que certaines questions ont des incidences toutes particulières sur la sécurité et la stabilité, sans lesquelles il n’y a aucun progrès possible. C’est le cas de la prolifération des armes légères, de l’exploitation illégale des ressources naturelles et du recours à des enfants soldats ou à des mercenaires, ainsi que des barrages routiers, qui rendent la circulation des personnes et des biens très difficile dans la sous-région. Une attention spéciale doit donc leur être accordée.


Compte tenu de tout ce qui précède, et pour donner suite au rapport dont vous êtes saisis, ainsi qu’à la présente séance, j’ai demandé à mon Représentant spécial pour l’Afrique de l’Ouest, M. Ahmedou Ould-Abdallah, qui est parmi nous aujourd’hui, de convoquer prochainement dans la région une réunion ayant pour but de déterminer quelles devraient être les prochaines étapes pour la CEDEAO et les organismes compétents des Nations Unies.


Un pas important a déjà été fait : désormais, tous mes représentants spéciaux et tous les commandants des forces des Nations Unies présents dans la sous-région se réunissent régulièrement sous la présidence de M. Ould-Abdallah. Dans le même ordre d’idée, M. Ould-Abdhalla redoublera d’efforts pour promouvoir des synergies entre les opérations de paix des Nations Unies et leurs activités dans le domaine de l’aide humanitaire et du développement.


Les causes profondes des difficultés de la région et, en fait, des conflits qui y donnent naissance ou les exacerbent, n’étaient pas l’objet de mon rapport. Mais comme nous le savons tous, elles tiennent pour la plupart à des problèmes de gouvernance, de droits de l’homme et de transparence. Malheureusement, ces problèmes ne sont que trop répandus dans la région. Tant que l’on ne s’y attaquera pas avec la détermination voulue, tant que l’autoritarisme et la culture de la violence, de l’exclusion et de l’impunité ne seront pas complètement rejetés, je crains fort que les victoires que nous remporterons sur les problèmes transfrontaliers ne soient extrêmement fragiles, et donc tout à fait temporaires.


J’exhorte donc les gouvernements de la région à exploiter les progrès récemment accomplis et à mettre en place des institutions solidement démocratiques, ainsi que des organisations régionales efficaces. L’Afrique de l’Ouest a la grande chance d’avoir une société civile dynamique et forte d’une vaste expérience de la prévention des conflits, de la consolidation de la paix et du développement. Les États doivent tirer parti de cette expérience pour régler leurs problèmes.


J’engage la communauté internationale à apporter toute l’assistance possible, notamment sur le plan politique.


Pour sa part, le système des Nations Unies poursuivra ses efforts pour former une équipe plus efficace, mieux à même de répondre aux aspirations des peuples de la région, et renforcer la coopération avec la CEDEAO afin d’oeuvrer avec elle à la réalisation d’objectifs communs : la paix, la stabilité et le développement.


Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour faire vraiment changer les choses et rendre l’espoir aux peuples de la région, qui luttent pour laisser derrière eux leurs souffrances actuelles et avoir demain une vie meilleure.


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