TRANSCRIPTION DE LA CONFERENCE DE PRESSE DU SECRETAIRE GENERAL, KOFI ANNAN, AU SIEGE DES NATIONS UNIES, LE 13 FEBRIER
Communiqué de presse SG/SM/9159 |
TRANSCRIPTION DE LA CONFERENCE DE PRESSE DU SECRETAIRE GENERAL, KOFI ANNAN, AU SIEGE DES NATIONS UNIES, LE 13 FEBRIER
Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Bonjour, Mesdames et Messieurs, ou bonsoir à ceux d’entre vous qui nous regardez de Chypre. C’est d’ailleurs, à mon avis, une très bonne soirée pour Chypre : nous n’avons pas résolu le problème mais je suis réellement convaincu qu’après 40 ans, un règlement politique est enfin à portée de main, à condition que les deux parties fassent preuve de la volonté politique nécessaire.
Je vais donner lecture dans un instant d’une déclaration qui a été acceptée par les deux parties et par les gouvernements grec et turc. Mais auparavant, je voudrais féliciter les deux dirigeants, M. Papadopoulos et M. Denktash, pour le courage et la volonté politique dont ils ont tous deux fait preuve au cours des trois derniers jours, et qui m’ont permis de prendre la décision de reprendre les négociations la semaine prochaine. Je voudrais également remercier les gouvernements grec et turc du rôle particulièrement constructif qu’ils ont joué tous les deux.
Beaucoup de travail acharné sera encore nécessaire et il reste des questions difficiles auxquelles il faudra répondre mais si toutes les parties concernées font preuve du même courage et de la même bonne volonté au cours des trois prochains mois que ceux dont ils ont fait preuve ces trois derniers jours, je pense qu’il existe maintenant une véritable possibilité de voir Chypre réunifiée avant le 1er mai.
Je voudrais maintenant lire la déclaration :
« Les négociations ont repris le 10 février au siège de l’ONU, à New York, entre les parties de Chypre, en ma présence. Après trois jours de réunions et de consultations, j’ai le plaisir d’annoncer que les parties se sont engagées à négocier de bonne foi sur la base de mon plan afin de parvenir à un règlement global du problème chypriote par voie de référendums parallèles et simultanés avant le 1er mai 2004.
A cette fin, les parties vont s’atteler à trouver un accord sur les changements à apporter, et à finaliser le plan dans tous ses aspects d’ici le 22 mars 2004, dans le cadre de ma mission de bons offices, pour que l’on puisse élaborer un texte final. Au cas où cet accord n’aurait pas lieu, je convoquerais une réunion entre les deux parties, avec la participation de la Grèce et de la Turquie, afin qu’elles y apportent leur collaboration – dans un effort redoublé pour trouver un accord sur un texte final avant le 29 mars.
En dernier recours, en cas d’impasse continue et tenace, les parties m’ont invité à m’en remettre à mon propre jugement pour obtenir un texte final qui sera proposé aux référendums sur la base de mon plan. En outre, les parties se sont entendues sur les autres propositions contenues dans mon invitation du 4 février 2004. Elles ont également décidé de former un comité technique sur les aspects économiques et financiers de la mise en oeuvre, qui sera présidé par l’ONU. Les Etats garants ont signifié leur attachement à ce processus et aux obligations qu’ils ont contractées à ce titre.
Je salue ces engagements ainsi que les assurances qui ont été données par l’Union européenne de prendre les dispositions nécessaires relativement à un règlement et de proposer une aide technique de la Commission européenne. Je me félicite de pouvoir compter sur cette aide ainsi que sur celle d’autres parties au cours des négociations.
Les pourparlers reprendront à Chypre le jeudi 19 février, par des réunions directes entre les deux parties en présence de mon Conseiller spécial, Alvaro de Soto. Les comités techniques sur les lois et les traités se réuniront le même jour.
Je salue l’esprit constructif et la volonté politique dont font preuve les deux parties, ainsi que la Grèce et la Turquie, pour conclure cet accord. Toutes les parties concernées ont désormais la responsabilité historique d’établir une paix juste et durable à Chypre. Je leur adresse tous mes vœux de succès et serai heureux de travailler en étroite collaboration avec eux.
Efharistó! Teşekkürler! Merci beaucoup!
Question (interprétation de l’anglais) : Par le passé, le rôle de l’Union européenne a fait partie des points les plus épineux. Je vois qu’il est mentionné dans votre texte final aujourd’hui – dans votre déclaration, devrais-je dire. Pouvez-vous expliquer ce que sera le rôle exact de l’Union européenne? Vous parlez de prendre les dispositions nécessaires pour un règlement. Cela paraît plutôt vague. Quelle sera l’importance de ce rôle? A quel point l’Union sera-t-elle concernée?
Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : A mesure que nous progressons, comme je l’ai dit, il va y avoir beaucoup de travail à faire en ce qui concerne les lois, les constitutions et les aspects économiques et financiers, où l’Union européenne devra veiller à ce que tout ce que nous faisons soit conforme avec ses propres exigences. Par conséquent, nous comptons travailler avec elle, dans la suite du processus. Et nous travaillons d’ailleurs avec elle, même si elle n’est pas dans la salle quand nous négocions. Elle participe pleinement aux aspects techniques et autres, et les parties s’en félicitent.
Question (interprétation de l’anglais) : Dans le sillage de la question de Tony : j’ai été surpris de voir que l’Union européenne et la Commission européenne prendraient des dispositions relativement à un règlement et qu’elles apporteraient leur aide à ces efforts. Le problème existe entre deux communautés, et entre les deux pays, la Grèce et la Turquie, qui attendent, dans les coulisses. Et il y a une puissance garante, le Royaume-Uni. Vous êtes connu comme le numéro un parmi les hommes d’Etat de ce monde, et vous êtes un très fin diplomate. Qu’est-ce que vous ne réussissez pas à obtenir pour insister ainsi – pour que certaines parties insistent ainsi – pour amener l’Union européenne à participer? Est-ce parce que vous ne pensez pas avoir la compétence pour cela? Vous ne pouvez pas gérer cette question?
Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Prenons ce problème pas à pas. D’abord, il faut qu’il y ait les négociations entre les parties pour arriver à un règlement. Le processus politique et les négociations politiques ont lieu essentiellement entre les deux parties : les Chypriotes turcs et les Chypriotes grecs, avec mon représentant. Ensuite, s’il y avait impasse, pour pouvoir sortir de cette impasse, je demanderais à la Turquie et à la Grèce de travailler avec moi de façon intensive pour essayer de sortir de cette impasse - disons, pour une session intensive d’environ une semaine. Et si cet effort échouait, j’aurais alors le droit de mettre le plan à exécution et de convoquer les référendums.
L’Union européenne n’est pas impliquée à ce stade clef des négociations. Elle n’intervient que dans certains aspects techniques qui viendront. Après tout, ils adhéreront à l’Union européenne. Ils auront donc droit à son aide économique et financière. Le plan et sa mise en œuvre auront un impact économique et financier qu’il faudra également prendre en charge. Bien sûr, lorsque je serai parti, Alvaro de Soto pourra répondre à quelques autres questions sur ce point et vous donner plus de détails. Donc, il faut voir le rôle de l’Union européenne comme un rôle technique, dans le cadre de la mise en oeuvre. Et lorsque l’on dit que l’Union européenne prendra des mesures vis-à-vis d’un plan, n’oublions pas que le train a continué d’avancer. Les Chypriotes grecs pourront entrer dans l’Union européenne le 1er mai. Espérons que c’est une Chypre unie qui adhérera à l’Union européenne. De son côté, l’Union européenne devra adapter son processus et ses règles d’adhésion à l’accord qui est en passe d’être conclu. Les choses doivent être examinées dans leur contexte. Comme je viens de l’indiquer, M. de Soto donnera des détails.
Question (interprétation de l’anglais) : Monsieur le Secrétaire général, hier soir, vers vingt heures, vous avez quitté le Siège des Nations Unies pour rentrer chez vous. Tout le monde a alors cru à un échec. Pourriez-vous nous dire ce que vous pensiez à ce moment-là? et qu’avez-vous fait, vous-même et M. de Soto, pour sortir de l’impasse?
Le Secrétaire général (interprétation de l’anglais) : Bien évidemment, je suis très heureux que nous en soyons là où nous en sommes. J’espère que les parties rentreront chez elles, elles aussi satisfaites. J’espère également que les Chypriotes sont satisfaits et qu’ils encourageront leurs dirigeants à continuer d’agir d’une façon aussi énergique et avisée qu’au cours des trois derniers mois, afin que nous puissions travailler de façon durable et dans un bon esprit et que ce soit une Chypre unie qui adhère à l’Union européenne. Hier, quand j’ai quitté le Siège des Nations Unies, à vingt heures, nous disposions d’un texte que les parties étaient en train d’examiner, chacune étant installée dans une salle au trente-troisième étage. M. Alvaro de Soto faisait la navette entre les quatre délégations pour voir si elles approuvaient les propositions que je leur avais soumises. Certains membres des délégations n’ont peut-être dormi que deux heures, mais ils sont beaucoup plus jeunes que moi. Pour eux, ce n’est pas un problème. En fin de compte, nous sommes arrivés à un accord. Nous nous sommes revus ce matin à 10 h 30 et tout le monde a signé l’accord. Nous sommes donc satisfaits et ravis du résultat obtenu.
Bien sûr, les parties ont été encouragées par le monde entier à ne pas laisser échapper cette occasion. Nous avons bénéficié d’un vaste soutien à l’échelon mondial. Par conséquent, il y a une très forte volonté politique et de grands espoirs pour le peuple chypriote de voir une Chypre unie accéder à l’Union européenne. Je pense que nous ne devons pas décevoir la population et que nous ne devons pas laisser les dirigeants manquer cette chance historique.
Question (interprétation de l’anglais) : Monsieur de Soto, je voudrais revenir sur le rôle de l’Union européenne. Il semblerait qu’avant votre départ pour Nicosie, vous allez passer par Bruxelles. Est-ce que cela est vrai? Si oui, quelle est la raison de votre visite à Bruxelles?
M. de Soto (interprétation de l’anglais) : Cela ne se sait peut-être pas, mais, en fait, la collaboration avec l’Union européenne a été très intense tout au long des trois ou quatre dernières années. Je me suis rendu plusieurs fois à Bruxelles et dans les capitales de la présidence de l’Union européenne. Il est évident que certaines questions présentent un grand intérêt pour l’Union européenne, et en particulier pour la Commission européenne. Ces consultations étaient donc nécessaires. Ce que l’on ne sait peut-être pas, c’est que, durant les négociations, en particulier lors des réunions des comités techniques chargés d’étudier les législations à mettre en place au moment de l’entrée en vigueur de l’accord global, il y avait du personnel de la Commission européenne pour nous aider. Les parties en étaient bien évidemment informées. Nous voulons non seulement poursuivre notre collaboration, mais aussi la resserrer. D’ailleurs, le Secrétaire général m’a demandé de m’arrêter à Bruxelles avant de me rendre à Chypre, la semaine prochaine, afin de m’assurer de la poursuite de cette collaboration. Nous y tenons et nous savons qu’elle sera utile pour toutes les parties.
Question (interprétation de l’anglais) : Monsieur de Soto, vous avez déclaré qu’en dernier ressort, s’il était impossible de sortir de l’impasse, les parties ont autorisé le Secrétaire général à utiliser son pouvoir discrétionnaire pour organiser un référendum sur la base de son plan. Cela signifie-t-il que c’est le Secrétaire général qui aura le dernier mot?
M. de Soto (interprétation de l’anglais) : Il faut bien souligner « en dernier ressort ». Nous espérons vivement que les parties parviendront à s’entendre rapidement. Dans le cas inverse, il faudra alors mettre en place un mécanisme impliquant la Grèce et la Turquie. Si aucun accord n’est trouvé, ce n’est vraiment qu’en tout dernier ressort que le Secrétaire général assumera, à contrecœur, les responsabilités qui lui ont été conférées par les parties. Comme vous l’avez dit, le Secrétaire général aura alors le dernier mot : il y aura un référendum.
Question (interprétation de l’anglais) : Monsieur de Soto, pouvons-nous dire que la question chypriote est réglée?
M. de Soto (interprétation de l’anglais) : Je pense que le Secrétaire général a indiqué très clairement notre position sur ce point. Nous sommes d’avis que régler la question chypriote est du domaine du possible. Compte tenu de la détermination manifestée par les parties, ainsi que par la Turquie et la Grèce, qui ont accepté la procédure dont le Secrétaire général vient de donner lecture, tout porte à croire que la question pourra être réglée si tous tiennent leurs engagements et travaillent dur. Nous avons de bonnes raisons d’être optimistes.
Au stade actuel des choses, ce qui est clair pour toutes les parties, c’est qu’un règlement de la question est non seulement inévitable mais surtout hautement souhaitable, et ce dans leur propre intérêt.
Question (interprétation de l’anglais) : Qu’est-ce qui a convaincu les parties d’approuver le plan Annan qu’elles rejetaient auparavant? Deuxième question : le référendum aura-t-il une incidence sur les idées et les décisions du Secrétaire général ou sur les décisions des dirigeants?
M. de Soto (interprétation de l’anglais) : Je ne suis pas sûr d’avoir compris votre deuxième question. Mais pour ce qui est de la première, dans la mesure où il s’agit d’une question analytique, je préfère que les éditorialistes ou les Gouvernements eux-mêmes se chargent d’y répondre. Ce qui est clair, c’est que des événements ont eu une incidence sur ce qui se passe maintenant. Pour ma part, je suis plus que jamais convaincu que tous les dirigeants concernés ont pris conscience du fait qu’il est impératif de régler dans les plus brefs délais la question chypriote sur le fond parce qu’on ne peut pas laisser ce problème perdurer.
Question (interprétation de l’anglais) : Dans la lettre d’invitation, il était indiqué que l’Organisation des Nations Unies attendait une réponse de la Turquie et de la Grèce avant le référendum et avant la signature de l’accord afin de s’assurer qu’il serait accepté par la Turquie et par la Grèce. Dans notre pays, ce point a soulevé un véritable débat. Est-ce que cette question a bel et bien été résolue? Que se passera-t-il en cas d’un retard de deux ou trois jours par rapport au calendrier fixé? Si la diplomatie devait tomber dans une impasse, de quelle marge de manœuvre disposez-vous?
M. de Soto (interprétation de l’anglais) : Ce que vous souhaitez savoir, c’est de quelle marge de manœuvre nous disposons.
Question (interprétation de l’anglais) : En effet, mais je voudrais savoir si vous avez pu résoudre le problème concernant les garanties de la patrie.
M. De Soto (interprétation de l’anglais) : Le Secrétaire général a dit à plusieurs reprises, d’abord dans le cadre du rapport au Conseil de sécurité le 1er avril de l’année dernière après le revers de La Haye, que pour qu’il puisse s'impliquer de nouveau dans ce processus, pour qu’il puisse continuer à jouer ce rôle de bons offices, il devait absolument s’assurer qu’il existait une véritable volonté politique de la part des parties. Il voulait être sûr qu’il bénéficiait d’un appui sans équivoque de la part de la Grèce et de la part de la Turquie. Le Secrétaire général ne s’est pas écarté de sa position. Celle-ci est restée la même. Il a maintenant décidé de s'impliquer de nouveau dans ce processus et de continuer ce rôle de bons offices et ce, parce qu’il s’est rendu compte qu’il existait une véritable volonté politique et que les conditions qu’il avait fixées avaient été respectées. En d’autres termes, nous estimons que par cet accord que le Secrétaire général vient de lire, les conditions ont été respectées et que le Secrétaire général peut aller de l’avant.
La force du Secrétaire général, c’est l’autorité morale qu’il représente. Il n’a pas d’autorité politique dans le sens où on l’entend en général. En fait, nous nous basons sur le fait que les parties impliquées ont intérêt à résoudre cette question. Cela étant dit, le Secrétaire général dispose d’un réseau d’amis assez important. Il travaille avec eux afin d’aider les parties à bien comprendre qu’elles ont tout intérêt à trouver un règlement à ce problème.
Question (interprétation de l’anglais) : M. De Soto, vous avez parlé de ce que faisait le Secrétaire général et vous avez dit que s’il n’y avait pas accord d’ici le 22 mars, il allait convoquer une réunion entre les deux parties avec la participation de la Grèce et de la Turquie. Le Secrétaire général lui-même participera-t-il à cette réunion? Celle-ci se tiendra-t-elle à Genève ou à New York? Et qu’est-ce que cela signifie? Y aura-t-il des négociations quadripartites? Des négociations à cinq avec l’Union européenne? Ou des négociations entre Denktash et Papadopoulos avec l’aide de la Turquie et de la Grèce? Que va-t-il se passer exactement?
M. De Soto (interprétation de l’anglais) : Vous avez soulevé ici un certain nombre de questions. Premièrement, nous n’avons pas encore prévu de programmes précis en ce sens car, comme je l’ai dit tout à l’heure, nous espérons que ces négociations ne seront plus nécessaires. Nous espérons qu’il ne sera plus nécessaire d’avoir recours à ce genre de programmes. Nous avons l’impression que cette fois-ci, il y a une véritable prise de conscience et nous estimons que les négociations seront fructueuses surtout par rapport aux négociations qui se sont tenues au cours des trois ou quatre dernières années. Donc nous ne savons pas exactement ce qui va se passer à l’avenir. Il sera grand temps d’y penser à ce moment-là.
Pour en revenir aux autres questions que vous avez posées, quant à la façon dont les négociations se tiendraient, je pense que dans le paragraphe où il en est question, il est indiqué très clairement qu’il s’agira d’une réunion entre les parties et que la Grèce et la Turquie auront également un rôle à jouer. Elles participeront et peuvent participer pleinement à ces négociations. Je pense que cela serait une excellente occasion d’avoir une véritable interface, ce qui ne s’est pas fait par le passé, et nous pensons qu’il s’agit là d’un outil très précieux si on doit en arriver là.
Vous avez souhaité savoir s’il s’agirait d’une conférence quadripartite ou d’une conférence à cinq. En fait, il s’agit tout simplement d’une conférence diplomatique, d’un outil diplomatique dont dispose le Secrétaire général. Ce dernier peut réunir les quatre parties directement concernées, donc les deux Etats et les représentants des deux parties de l’île afin qu’ensemble, elles puissent se concentrer sur le règlement du problème, problème qui n’a pu être résolu entre les deux parties.
Question (interprétation de l’anglais) : Vous participez aux négociations sur la question chypriote et vous avez participé également aux négociations sur la question du Sahara occidental. Voyez-vous un parallèle entre ces deux questions maintenant que vous avez obtenu des succès?
M. De Soto (interprétation de l’anglais) : C’est là une question que je laisse aux universitaires.
Question (interprétation de l’anglais) : La nuit dernière – toute la nuit, je pense – la délégation des Etats-Unis était dans le salon attenant au Conseil de sécurité, et les deux parties étaient en contact avec cette délégation. Mais je n’arrive pas très bien à comprendre quel a été le rôle de cette dernière car vous n’en parlez pas dans votre déclaration, ni dans le plan.
M. De Soto (interprétation de l’anglais) : Comment savez-vous que les deux parties posaient des questions à la délégation des Etats-Unis? Vous étiez à côté, vous avez pu les entendre? Je n’arrive pas à très bien comprendre votre question.
Question (interprétation de l’anglais) : Pourquoi n’avez-vous pas inclus le Gouvernement des Etats-Unis dans ce processus?
M. De Soto (interprétation de l’anglais) : Les Etats-Unis et le Royaume-Uni sont considérés comme étant des Amis du Secrétaire général et ils accordent une aide très précieuse de différentes façons, y compris une assistance diplomatique en vue de nous rapprocher des objectifs qui nous sont communs. Toutefois, ce sont l’ONU, le Secrétaire général et moi-même en tant que Conseiller spécial sur cette question qui avons un mandat du Conseil de sécurité pour mener cet exercice. Et ils conviennent, comme tous ceux qui étudient les questions de diplomatie et de prévention des conflits qu’il vaut mieux avoir une seule entité ou personne responsable d’un dossier pour un effort de ce genre. Trop de cuisiniers risquent de gâcher la sauce.
Question (interprétation de l’anglais) : J’allais poser la même question mais je vais essayer de la formuler autrement. Hier soir, M. Weston était très actif entre les deux parties, plus que les fonctionnaires de l’ONU. Souhaitez-vous parler de leur rôle futur?
M. De Soto (interprétation de l’anglais) : Vous étiez au trente-troisième étage à un moment donné? J’essaie de voir comment vous avez pu établir ces comparaisons. Tom Weston et moi-même ne sommes pas en concurrence, mais j’aimerais savoir comment vous êtes parvenu à cette conclusion…On était peut-être en train de dormir tous les deux !
Question (interprétation de l’anglais) : M. De Soto, vous êtes dans ce bâtiment depuis tellement d’années. Vous savez comment manipuler tous les processus. Pouvez-vous nous dire comment vous pensez que les choses vont se dérouler? Pouvez-vous faire une prévision?
M. De Soto (interprétation de l’anglais) : Je suis assez optimiste, je le sens.
Question (interprétation de l’anglais) : J’aimerais poser une question sur le référendum. Quelle est la portée de ce référendum dans le processus? Et est-ce que ce sera un exemple à suivre pour d’autres conflits?
M. De Soto (interprétation de l’anglais) : Le référendum est non seulement important, il est décisif car, en fin de compte, ce sont les Chypriotes eux-mêmes qui vont décider si oui ou non ce règlement verra le jour. Cela fera-t-il boule de neige? Nous l’espérons en tout cas? Chypre est le mandat le plus long qu’ait eu le Secrétaire général et plusieurs de ses prédécesseurs. Et ce serait donc un événement d’une grande portée.
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