LES GOUVERNEMENTS ET LE SECTEUR PRIVÉ SE PRÉPARENT À DÉBARRASSER LA PLANÈTE DES PCB TOXIQUES
Communiqué de presse PNUE/124 |
LES GOUVERNEMENTS ET LE SECTEUR PRIVÉ SE PRÉPARENT À DÉBARRASSER
LA PLANÈTE DES PCB TOXIQUES
(Publié tel que reçu.)
GENÈVE, 10 juin -– Des représentants des gouvernements, des organismes donateurs et des milieux économiques du monde entier se réunissent deux jours à Genève pour soutenir l’effort international visant à débarrasser la planète des PCB, l’un des produits chimiques hautement toxiques dont l’élimination est prévue par la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POP).
Les PCB, ou polychlorobiphényles, sont une classe de produits chimiques organiques de synthèse figurant parmi les polluants environnementaux les plus répandus dans l’air, l’eau, le sol et la nourriture – facilement absorbés dans les tissus adipeux des êtres humains et des animaux.
« Éliminer les PCB de la surface de la terre représente un enjeu technique et financier qui exigera un solide partenariat public-privé », a déclaré Klaus Toepfer, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), sous les auspices duquel la Convention de Stockholm a été adoptée.
« Les donateurs internationaux et les gouvernements nationaux seront appelés à établir des priorités et à investir des dizaines de millions de dollars, tandis que des entreprises possédant l’expertise et la technologie nécessaires procéderont à l’élimination sur le terrain » a-t-il ajouté.
En raison de leur faible degré d’inflammabilité, les PCB ont été très couramment utilisés dans les équipements électriques tels que transformateurs et condensateurs pour lignes à haute tension et autres équipements lourds, et comme additifs pour la peinture, le papier autocopiant et les plastiques.
Plusieurs centaines de milliers de tonnes ont été produites dans le monde depuis 1929 ; la production mondiale a atteint son apogée vers la fin des années 1960, avec un volume annuel avoisinant les 60 000 tonnes.
Bien que la Convention interdise leur production, ces substances toxiques subsistent dans de très nombreux équipements électriques encore en service et elles continuent à présenter des dangers pour la santé humaine et l’environnement. Qui plus est, des tonnes de déchets contenant des PCB ou contaminés par de telles substances sont entreposées dans des centres de stockage provisoires, tout particulièrement dans les pays en développement.
Au fil des ans, de grandes quantités de PCB se sont accumulées dans les sols, les cours d’eau et les lacs. Et des PCB continuent d’être libérés par les décharges sauvages et les fûts toxiques mal scellés, et au cours d’accidents, de la réparation et de la mis hors service d’équipements, et de la démolition de bâtiments.
Aux termes de la Convention, entrée en vigueur le 17 mai 2004, les équipements existants contenant des PCB peuvent être maintenus jusqu’en 2025, cependant d’une manière qui prévienne les fuites. La Convention leur accorde un délai supplémentaire de 3 ans pour assurer une gestion écologiquement rationnelle des déchets contaminés aux PCB.
La Convention reconnaît que, pour des raisons économiques et pratiques, l’élimination complète des PCB ne se fera pas du jour au lendemain. On trouve du matériel contenant des PCB disséminé dans toute la campagne, notamment le long des lignes de transport d’électricité. Le remplacement immédiat de tout ce matériel serait impraticable et onéreux, surtout pour les pays en développement à court de liquidités.
Maintenant que la Convention est en vigueur, on s’attend à une augmentation spectaculaire des besoins en financement et en services commerciaux pour détruire les PCB. La réunion des 9 et 10 juin 2004, organisée par le PNUE et financée par le Gouvernement helvétique, offre aux donateurs et aux industries concernées par les PCB l’occasion de discuter des besoins futurs liés à la gestion et à l’élimination des PCB, du cadre politique international, des problèmes logistiques et des capacités disponibles en matière de stockage, de gestion, de transport et d’élimination des PCB.
La gestion de la plupart des fonds internationaux destinés à l’identification et à la destruction des PCB incombera au Fonds pour l’environnement mondial, qui sert provisoirement de mécanisme financier à la Convention. Quantités de personnes ont été exposées aux PCB du fait de la contamination des aliments. La consommation d'huile de riz contaminée au Japon en 1968, et à Taiwan en 1979, a entraîné une pigmentation des ongles et des muqueuses, ainsi qu'un gonflement des paupières, accompagnés de fatigue, de nausées et de vomissements.
Du fait de la persistance des PCB dans le corps de leurs mères, des enfants nés jusqu'à sept ans après l'accident de Taiwan ont présenté des retards de croissance et des problèmes de comportement. De même, les enfants nés de mères ayant mangé une grande quantité de poisson contaminé du lac Michigan ont eu des troubles de la mémoire à court terme. En outre, les PCB ont un effet immunodépresseur et sont classés parmi les agents probablement cancérigènes pour l'homme.
Les PCB sont également toxiques pour les poissons: en grandes quantités ils sont mortels et en petites quantités, ils peuvent causer un arrêt de la reproduction. Des recherches ont également établi une corrélation entre les PCB et les problèmes d’infertilité et d’immunosuppression dont souffrent de nombreuses espèces sauvages, notamment le phoque et le vison.
Tout être humain dans le monde est porteur de traces de POP dans son corps. Les POP sont des éléments très stables qui peuvent persister des années ou des décennies avant de se dégrader. Ils circulent dans le monde entier par le biais d’un phénomène appelé « effet sauterelle »: les POP libérés en un endroit de la planète peuvent, par l'évaporation et des dépôts répétés, être transportés dans l'atmosphère jusque dans des régions très éloignées de leur source initiale.
Avis aux journalistes: Pour de plus amples renseignements, veuillez contacter Eric Falt, porte-parole du PNUE, tél.: +254 20 623292, mobile: +254 (0) 733 682656 ou eric.falt@unep.org; Nick Nuttall, Chef de la division des médias du PNUE, tél: +254 20 623084, mobile: +254 733 632755 ou nick.nuttall@unep.org; Michael Williams, tél: +41-22-917 8242, mobile: +41-79-409 1528 ou michael.williams@unep.ch. Vous pouvez aussi consulter le site www.pops.int.
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