QUATRIÈME COMMISSION: LES TECHNIQUES SPATIALES DOIVENT ÊTRE MISES AU SERVICE DU BIEN COMMUN DE TOUS LES PAYS
Communiqué de presse CPSD/289 |
Quatrième Commission
7e séance – matin
QUATRIÈME COMMISSION: LES TECHNIQUES SPATIALES DOIVENT ÊTRE MISES
AU SERVICE DU BIEN COMMUN DE TOUS LES PAYS
La Quatrième Commission dont les travaux portent sur les questions politiques spéciales et de décolonisation a entamé ce matin son débat sur la coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique. Le Président du Comité des Nations Unies chargé de ces questions a notamment expliqué que l’application des recommandations d’UNISPACE III contribue à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.
L’ONU a organisé trois conférences mondiales majeures sur l’espace extra-atmosphérique, dont la dernière a fait une large place au développement de la coopération dans ce domaine dès l’avènement de l’ère spatiale, marqué par le lancement de Spoutnik I en 1957. Elle eu lieu en 1999. UNISPACE III, qui avait pour thème « L’espace au XXIe siècle: retombées bénéfiques pour l’humanité », avait notamment pour objectif d’encourager une utilisation efficace des techniques spatiales pour résoudre les problèmes d’importance régionale ou mondiale et de renforcer la coopération régionale à cette fin.
Le Président de la Quatrième Commission, KYAW TINT TSWE (Myanmar), a souligné que l’utilisation des techniques spatiales devait se faire au profit du développement durable et du bien-être de l’humanité. Le représentant du Burkina Faso a ainsi rappelé qu’il était important de faire bénéficier tous les États de l’utilisation pacifique de l’espace. Les délégations ont souligné le rôle de celles-ci dans la gestion des ressources naturelles, notamment des ressources hydriques, ainsi que dans la prévention des catastrophes naturelles. Au chapitre des risques de militarisation de l’espace, le représentant de la Chine a demandé à la communauté internationale de s’entendre pour élaborer un instrument juridique chargé de légiférer sur cette question.
Les délégations suivantes ont pris la parole: Iran, Burkina Faso, Kazakhstan, Chine.
La Quatrième Commission poursuivra ses travaux demain mardi 12 octobre à 10 heures. Elle examinera les projets de résolutions relatifs à la décolonisation et poursuivra le débat général sur les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique.
COOPÉRATION INTERNATIONALE TOUCHANT LES UTILISATIONS PACIFIQUES DE L’ESPACE (A/59/20)
Débat
Le Président du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, M. ADIGUN ADE ABIODUN (Nigéria), a tout d’abord rappelé que le 20 octobre, l’Assemblée générale conduira en plénière une évaluation de l’application des recommandations d’UNISPACE III. Il a souligné que le texte adopté par la Conférence, « Le Millénaire de l’espace: la Déclaration de Vienne sur l’espace et le développement humain », définissait une stratégie pour relever des défis mondiaux en matière de développement au moyen des sciences et techniques spatiales et de leurs applications. Le Président du Comité a d’autre part salué l’initiative des Équipes d’action dirigées, de leur propre initiative, par des gouvernements en vue d’appliquer les recommandations d’UNISPACE III. Ce mécanisme innovant favorise la participation des entités gouvernementales et des ONG tout en préservant le rôle pivot des États Membres, a-t-il précisé. Il a en outre indiqué que, lors de sa dernière édition, le Comité avait examiné pour la première fois la question intitulée « L’espace et l’eau ». À ce titre, le Comité a noté que les données fournies par les techniques spatiales pouvaient être mises au service de la gestion des ressources en eau et permettre de renforcer la coopération internationale dans ce domaine.
M. HOSSEIN MALEKI (République islamique d’Iran) a souligné qu'il était important de garantir l'accès de tous les États aux technologies spatiales afin de favoriser leur développement économique, social et culturel. De même, il a insisté sur l'importance de lutter contre une course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique. L'espace doit être utilisé au bénéfice de tous les pays, quel que soit leur degré de développement économique ou scientifique, a-t-il affirmé, rappelant que les Nations Unies avaient reçu pour mandat en 1971 de fournir une assistance aux pays en développement pour leur permettre d'accéder aux technologies spatiales. Pourtant nombre de pays ne disposent d'aucun moyen pour développer ne serait-ce que les activités les plus basiques liées à l'espace, a déclaré le représentant, qui a appelé à une meilleure coopération. Il a rappelé la création de l'Agence spatiale iranienne en 2003 et il a souligné le rôle joué par son pays dans la coopération régionale et internationale, notamment avec des pays d'Asie et du Pacifique. Il a également évoqué l'organisation de plusieurs conférences consacrées à l'espace à Téhéran.
M. Maleki a ensuite estimé que les techniques spatiales devaient favoriser une meilleure gestion des ressources naturelles et notamment de précieuses ressources hydriques, qu'il ne faut pas laisser s'épuiser. Rappelant que de nombreux pays, dont l'Iran, étaient victimes de catastrophes naturelles, il a insisté sur le rôle important joué par les technologies spatiales dans la prévention de ces fléaux. En conséquence, il a apporté son appui à la création d'un groupe ad hoc permanent qui aurait pour vocation de rassembler les dernières évolutions de la recherche consacrée à cette question. Il a indiqué que l'Iran était prêt à participer à une telle initiative et a appelé les États Membres à y apporter un soutien financier.
M. PAUL ROBERT TIENDREBEOGO (Burkina Faso) a déclaré que si, pendant longtemps, d’aucuns ont pu penser que les questions touchant l’espace extra-atmosphérique n’intéressaient qu’une poignée de pays ayant le privilège et les moyens d’accès à cet espace, l’évolution des connaissances et de leur application montre aujourd’hui que tous les pays sont concernés. Les pays en développement n’auront jamais de cesse de réclamer non seulement que l’espace extra-atmosphérique soit utilisé à des fin pacifiques, mais également et surtout que cette utilisation soit faite au bénéfice de toute l’humanité, y compris les États n’ayant pas de programme spatial, a-t-il poursuivi. Le représentant a encore réaffirmé la pertinence des principes définis par les traités des Nations Unies relatifs à l’espace et la nécessité de les appliquer de bonne foi. Nous voudrions en particulier souligner notre attachement à la coopération régionale et internationale, à même de nous aider à renforcer nos capacités nationales et à tirer profit des activités spatiales pour faire face aux défis du développement.
M. YERZHAN KH. KAZYKHANOV (Kazakhstan) a estimé que l’utilisation des techniques spatiales avait eu un impact positif sur le développement socioéconomique de nombreux pays. Il a rappelé la participation du Kazakhstan aux activités spatiales internationales avec, sur son territoire, le centre de lancement de Baïkonour. Il a indiqué que son pays avait adopté un programme national pour le développement de ces activités de 2005 à 2007, établissant notamment les fondements pour la production de navettes spatiales. Il a évoqué le prochain lancement du satellite national de communication et de retransmission géostationnaire « KAZSAT ». Rappelant l'attachement de son pays à l'utilisation exclusivement pacifique de l'espace, le représentant a rappelé que le Kazakhstan participait aux travaux du Conseil interétatique de la Communauté des États indépendants (CEI) pour la recherche et les utilisations de l'espace extra-atmosphérique. Ce conseil a décidé de construire une navette spatiale habitée, « Clipper-Zenith ».
Le représentant a ensuite insisté sur l'importance considérable de la coopération internationale en matière de protection de l'environnement et sur l'importance des techniques spatiales dans ce domaine. Il a rappelé que son pays souffrait de l'assèchement de la mer d'Aral, phénomène qui entraîne une dégradation de la santé des populations environnantes mais qui a également un impact mondial car le sel de cette mer a longtemps été présent dans l'air respiré en Europe et en Asie. M. Kazykhanov a déploré que la communauté internationale n'apporte qu'une aide sporadique malgré l'importance de cette catastrophe écologique. De même, il a évoqué les graves difficultés socioéconomiques héritées de l'ancien site d'essais nucléaires de Semipalatinsk. Il a ensuite souligné l'importance de partager les connaissances en matière de satellites de télédétection. Il a conclu en espérant que l’examen des progrès dans l'application des recommandations d'UNISPACE III donnerait un nouvel élan à la coopération internationale.
M. QI DAHAI (Chine) a souhaité que les discussions qui se tiendront dans le cadre de ce débat permettent d’intensifier la coopération internationale en matière d’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique. À ce titre, nous nous félicitons de ce que la Thaïlande et la Libye soient devenues membres du Comité des Nations Unies chargé de la question, a dit le représentant.
S’agissant des risques de militarisation de l’espace, M. Dahai a déclaré que son pays s’opposait farouchement à cette dérive, et il a demandé à ce que la communauté internationale s’entende sur l’élaboration d’un instrument juridique chargé de légiférer sur cette question.
Le représentant a poursuivi en affirmant que le Gouvernement chinois était très attaché à la mise en œuvre des recommandations pertinentes d’UNISPACE III. À cet égard, la Chine fera part de ses propres avancées dans le cadre du débat qui se tiendra la semaine prochaine à l’Assemblée générale sur l’examen de la mise en œuvre des recommandations de la conférence.
Rapport du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (A/59/20)
Dans son rapport, le Comité indique qu’au cours de sa quarante-septième session, qui s’est tenue à Vienne du 2 au 11 juin 2004, le point de vue avait été exprimé selon lequel l’un des meilleurs moyens d’assurer que l’espace continue d’être utilisé à des fins pacifiques était de renforcer la coopération internationale et, ce faisant, la sécurité des équipements spatiaux de tous les pays. Le Comité a en outre souligné l’importance que revêtait l’application des recommandations sur l’exploration et les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (UNISPACE III). Le rapport indique encore que le Comité s’est accordé à penser qu’il importait d’établir le lien entre ses propres travaux et les grandes priorités internationales en matière de développement durable.
Le Comité a par ailleurs pris note du rapport du Sous-Comité scientifique et technique sur les travaux de sa quarante et unième session. Le Sous-Comité avait examiné les activités du Programme des Nations Unies pour les applications des techniques spatiales. Le Comité a ainsi noté avec satisfaction que le Sous-Comité avait continué de renforcer le Service international d’information spatiale et le site Internet du Bureau des affaires spatiales (www.oosa.unvienna.org). Il a également noté avec satisfaction que le Secrétariat avait crée un site Internet sur la coordination des activités spatiales au sein du système des Nations Unies (www.uncosa.unvienna.org).
Lors de sa session, le Comité a en outre pris note du rapport du Sous-Comité juridique sur les travaux de sa quarante-troisième session. Le Sous-Comité avait notamment examiné l’état et l’application des cinq traités des Nations Unies relatifs à l’espace, les informations concernant les activités des organisations internationales dans le domaine du droit spatial et l’examen et révision éventuelle des principes relatifs à l’utilisation de sources d’énergie nucléaires dans l’espace.
Au titre de son examen des retombées bénéfiques de la technologie spatiale, le Comité est convenu qu’il faudrait encourager l’application de ces retombées car les technologies nouvelles et novatrices contribuent à la croissance économique et à l’amélioration des conditions de vie. Au chapitre des questions espace et société, le Comité s’est félicité de l’importante contribution des centres régionaux de formation aux sciences et techniques spatiales, affiliés à l’ONU, d’Afrique, d’Asie et du Pacifique, d’Amérique latine et des Caraïbes en matière d’éducation et de renforcement des capacités dans le domaine des sciences et techniques spatiales.
Le rapport contient en annexe un projet de résolution par lequel l’Assemblée recommanderait aux États qui se livrent à des activités spatiales ayant contacté des obligations en vertu des traités des Nations Unies relatifs à l’espace, d’envisager d’adopter et d’appliquer des législations nationales autorisant les activités dans l’espace d’organismes non gouvernementaux relevant de leur juridiction et prévoyant la surveillance continue de ces activités.
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