En cours au Siège de l'ONU

CPSD/288

FIN DU DÉBAT SUR LA DÉCOLONISATION: LES DÉLÉGATIONS INSISTENT SUR L’IMPORTANCE DE LA FORMATION POLITIQUE DES POPULATIONS

08/10/2004
Communiqué de presse
CPSD/288


Quatrième Commission

6e séance – après-midi


FIN DU DÉBAT SUR LA DÉCOLONISATION: LES DÉLÉGATIONS INSISTENT

SUR L’IMPORTANCE DE LA FORMATION POLITIQUE DES POPULATIONS


Le Maroc et l’Algérie s’opposent au sujet du Sahara occidental


La Quatrième Commission (politiques spéciales et décolonisation) a achevé cet après-midi son débat général sur toutes les questions relatives à la décolonisation.  Le représentant du Maroc s’est exprimé sur la question du Sahara occidental, déclarant que son pays s’engagera résolument, le moment venu, dans la négociation d’une solution politique définitive et mutuellement acceptable par tous.  Le différend sur la question oppose le Maroc et l’Algérie, a-t-il dit, affirmant que cette dernière, qui se dit seulement pays observateur, est responsable du blocage du processus de recherche d’une solution politique.


En réponse à cette intervention, le représentant de l’Algérie a déclaré que le Maroc maintient en réalité sous son autorité un peuple en arguant d’une souveraineté qu’aucune institution juridique internationale ne lui reconnaît.  Il a affirmé que son pays ne voyait comme parties au différend que celles déjà identifiées par l’ONU, à savoir le Maroc et le Front POLISARIO.  Au cours des deux jours précédents, la Commission avait entendu 19 pétitionnaires exprimer « leur soutien au peuple sahraoui ».


Dans le cadre du débat général, les délégations ont encore insisté sur la nécessité de diffuser une meilleure information auprès des peuples des territoires non autonomes afin qu’ils prennent librement conscience des trois options politiques qui s’offrent à elles -libre association, intégration à un autre État et indépendance.  Insistant sur l’importance d’intensifier la coopération entre le Comité spécial et les Puissances administrantes, plusieurs représentants ont invité ces dernières à prendre exemple sur la Nouvelle-Zélande, qui a permis d’accomplir de grands progrès dans le cas des Tokélaou.  Le représentant du Pakistan a quant à lui déclaré que les 16 territoires non autonomes sur la Liste du Comité des Vingt-Quatre ne sont pas les seuls à subir le joug d’une autorité étrangère, citant les exemples du Cachemire et de la Palestine.


Les délégations suivantes ont pris la parole: Congo, Lesotho, Dominique, Bolivie, Timor-Leste, Angola, Burkina Faso, Pakistan, Chine, Équateur, Bénin, Soudan, Zimbabwe, Guinée, Maroc.


Les représentants de l’Algérie et du Maroc ont exercé leur droit de réponse.


La Quatrième Commission entamera lundi 11 octobre, à 10 heures, l’examen de la question de la coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l’espace.



Débat général sur la décolonisation


M. LUC JOSEPH OKIO (Congo) a insisté sur le besoin de mesures concrètes pour accélérer le progrès économique et social dans les territoires non autonomes et sur la nécessité d'un partenariat actif entre le Comité et les Puissances administrantes.  M. Okio a appelé à appliquer d'année en année et de bonne foi les résolutions adoptées.  Il a ensuite estimé que l'approche au cas par cas proposée dans l'application du Plan d'action pour la Deuxième décennie internationale de l’élimination du colonialisme nécessitait un suivi plus rigoureux.  Il a également réclamé une meilleure information des populations des territoires non autonomes afin qu'elles soient en mesure de choisir leur destin.  L'information, actuellement déficitaire, mais aussi la formation sont à la base des évolutions des territoires non autonomes, a-t-il affirmé.  Appelant le Département de l’information à renforcer les moyens qui sont consacrés à ce secteur, il a tenu à saluer les Etats qui avaient attribué des bourses d'études et de formation aux ressortissants des territoires non autonomes.  Il a demandé que les missions de visite y soient plus fréquentes.  Le représentant s'est inquiété du blocage actuel de la situation au Sahara occidental et a encouragé les parties et les pays voisins à poursuivre le dialogue avec le Représentant spécial du Secrétaire général.


M. LEBOHANG MOLEKO (Lesotho) a fait remarquer qu’à mi-parcours de la deuxième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme, nous devons admettre que le processus de décolonisation a été très lent.  Il a ensuite fait part de la préoccupation de son pays au sujet du Sahara occidental, et a affirmé que seule la tenue sans délai d’un référendum libre et juste permettra de parvenir à une solution durable de ce conflit qui dure depuis près de 3 décennies.  Le  peuple sahraoui a suffisamment souffert, a-t-il ajouté.  Nous soutenons par ailleurs toutes les résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale relatives au processus de décolonisation du Sahara occidental.


M. CRISPIN GREGOIRE (Dominique) a appuyé la déclaration faite par le représentant de Sainte-Lucie au nom de la CARICOM.  Il a souligné que sept des seize territoires non autonomes étaient localisés dans les Caraïbes.  Il a jugé qu'il fallait accorder une plus grande urgence au processus de décolonisation et a appelé à une meilleure application des résolutions adoptées en ce sens.  Dans le cas contraire, nous devrons proclamer une troisième Décennie internationale pour l'élimination du colonialisme en 2011, a-t-il averti.  Il a ensuite souligné l'inadéquation des informations diffusées aux populations des territoires non autonomes pour leur expliquer les trois options politiques qui s'offrent à elles - libre association, intégration à un autre État et indépendance.  Seul un programme coordonné de diffusion d'une information impartiale permettra de réaliser des progrès, a-t-il affirmé.  Il a notamment souligné l'utilité des séminaires régionaux et s'est déclaré impatient que le prochain s'ouvre dans les Caraïbes.  Il a également apporté son appui à la proposition du Président du Comité, visant à évaluer à mi-chemin l'application de la deuxième Décennie.  De même, il a appuyé la mise en place de mécanismes permettant de réviser chaque année l'application des recommandations émanant de l'Assemblée générale ainsi que le Plan d'action pour la deuxième Décennie.


M. ERWIN ORTIZ GANDARILLAS (Bolivie) a demandé pourquoi, alors que nous nous trouvons déjà à mi-parcours de la deuxième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme, les efforts n’ont toujours pas été couronnés de succès.  Nous sommes bloqués dans ce travail, et peut-être manque-t-il de la part de chacun d’entre nous un peu de bonne volonté, a-t-il suggéré.  Il a regretté que, malgré la masse d’informations disponibles, qu’en dépit des différents textes juridiques sur la question, la plaie du colonialisme reste ouverte.  Un espoir existe cependant, si l’on prend comme exemple le travail remarquable mené en toute transparence aux Tokélaou par la Puissance administrante, la Nouvelle-Zélande.  Ce pays pourrait faire office de modèle dans la diffusion de l’information auprès des populations des territoires non autonomes et les programmes de formation politique qui leur sont offerts.  Pour le représentant, il est inacceptable que certaines populations locales ne connaissent pas de manière précise leurs droits, ce qui est un obstacle à un exercice d’autodétermination libre. 


M. JOSE LUIS GUTERRES (Timor-Leste) a rappelé qu'il était jadis venu parler devant cette Commission comme pétitionnaire.  Soulignant que le meilleur moyen d'empêcher les peuples de sombrer dans le terrorisme est de leur permettre d'exercer leur droit à l'autodétermination, il a souligné qu’un trop grand nombre de territoires demeuraient non autonomes.  Il a ensuite insisté sur l'importance de leur apporter un soutien économique et social.  Il s'est félicité de l'avancée du cas des Tokélaou, des efforts de la CARICOM pour renforcer l'intégration des territoires non autonomes des Caraïbes, et a félicité les États qui ont offert des bourses d'études aux Nations Unies.  Évoquant ensuite le cas du Sahara occidental, il a rappelé que des représentants de son pays se rendaient en Algérie depuis 1976.  Soulignant que son propre peuple avait connu les souffrances de l'exil, il a exprimé sa solidarité avec le peuple sahraoui.  Nous avions salué l'adoption d'un accord entre le Front POLISARIO et le Maroc il y a une dizaine d'années mais nous sommes très perturbés par les difficultés enregistrées aujourd'hui par le processus, a-t-il déclaré.  Il a cependant salué les quelques améliorations survenues telles que la libération de prisonniers de guerre par le Front POLISARIO.


M. ISMAEL ABRAAO GASPAR MARTINS (Angola) a exprimé l’inquiétude de son pays à l’égard de la situation au Sahara occidental et rappelé son soutien à une solution pacifique.  L’Angola est d’avis que le Plan de règlement et le Plan Baker en établissent les fondements, a poursuivi le représentant.  Nous encourageons les parties concernées à travailler ensemble.  Nous ne constatons pas de véritables progrès dans le règlement de cette question, a-t-il regretté.  En ce qui concerne la décolonisation de manière plus générale, l’Angola soutient la tenue des séminaires régionaux et l’envoi de missions de visite de l’ONU dans les territoires, celles-ci devant être facilitées par les Puissances administrantes. 


M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) a déploré que des millions d'hommes et de femmes n'aient donc toujours pas pu jouir de leur droit fondamental à l'autodétermination.  Les Nations Unies doivent relever ce grand défi, a-t-il affirmé, avant d'appeler au renforcement de la collaboration entre le Comité des Vingt-Quatre et les Puissances administrantes, dont il a rappelé les devoirs.  Il a ensuite évoqué le cas du Sahara occidental.  Après avoir rendu hommage aux efforts déployés pour parvenir à un règlement définitif de cette question, il a souligné l'ampleur de la tâche qui reste à accomplir.  Le seul objectif des Nations Unis doit être le bien-être de la population sahraouie et le retour de la paix, a-t-il déclaré.  Tout en rappelant l'importance du rôle joué par l'ONU, l'Union Africaine et surtout le Conseil de sécurité, il a rappelé les devoirs des parties de la région.  Elles doivent coopérer avec le Secrétaire général et son Représentant spécial pour trouver une solution durable, juste et acceptable, a-t-il affirmé.  Il faut travailler sur la base de négociations politiques entre toutes les parties et sans aucune interférence car il faut en finir avec ce douloureux conflit, a-t-il conclu.


M. TARIQ SALIM CHAUDHRY (Pakistan) a déclaré que les 16 territoires non autonomes sur la Liste du Comité des Vingt-Quatre ne sont pas les seuls à subir le joug d’une autorité étrangère, comme le montrent les exemples du Cachemire et de la Palestine.  À ce titre, le Pakistan appuie fermement une solution négociée à la question du Cachemire qui soit acceptable pour son peuple, le Pakistan et l’Inde.  Le 24 septembre dernier, le Président Mucharraf et le Premier Ministre indien Manmohan Singh ont ainsi fait une déclaration commune réitérant leur volonté de poursuivre un dialogue bilatéral en vue de restaurer entre le Pakistan et l’Inde des relations normales de coopération, ce dont nous nous félicitons.  Nous demandons, dans ce cadre, que l’ONU s’engage le plus avant possible pour résoudre ce différend qui a causé à ce jour trop de souffrances à nos populations.


Un représentant a lu la déclaration de M. ZHANG YISHAN (Chine) a d’abord salué les succès historiques remportés par les Nations Unies en matière de décolonisation.  La communauté internationale doit mener ce processus à terme, a-t-il invité.  Chaque État Membre des Nations Unies doit s’attacher à soutenir les droits et intérêts des peuples des territoires non autonomes et offrir leur aide pour préparer ces derniers à exercer leur droit inaliénable à l'autodétermination, conformément à la Charte des Nations Unies.  Le représentant a appelé les Puissances administrantes à renforcer leur coopération avec l'ONU.  Il a enfin affirmé que la Chine est déterminée à contribuer activement aux travaux dans ce domaine.


M. LUIS GALLEGOS CHIRIBOGA (Équateur) a déclaré que son pays soutient pleinement la Charte des Nations qui proclame le droit à l’autodétermination de tous les peuples sous domination étrangère.  Nous soutenons les différentes résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité qui défendent les principes que nous venons de rappeler, a-t-il poursuivi.  Dans ce contexte, nous sommes préoccupés par la stagnation de certaines questions relatives à la décolonisation, cela malgré l’évidente efficacité des activités conduites sous l’égide de l’ONU.  Car comme vous le savez, 16 territoires non autonomes sont encore listés par le Comité spécial.  Pour en finir avec cette situation inacceptable, véritable anachronisme de notre temps, l’Équateur appuie toutes les initiatives visant à donner aux peuples de ces territoires les moyens réels d’exercer pleinement leur droit à l’autodétermination et à choisir leur avenir, y compris l’option de l’indépendance.


M. KARIMOU ALFA ZERANDOURO (Bénin) a évoqué la question du Sahara occidental et a souligné que le fait que le différend n’avait toujours pas été réglé faisait obstacle au développement social et économique harmonieux dans la sous-région du Maghreb.  Cette question constitue également un problème pour l'Afrique tout entière, a-t-il dit.  À son avis, seule une solution politique permettra de mettre un terme aux souffrances du peuple sahraoui.  Le représentant a estimé que le dialogue devait permettre d'aboutir à une solution politique réaliste qui prenne en compte les intérêts de la population sahraouie et l'intégrité du Maroc.


M. ANAS ELTAYEB ELGAILANI MUSTAFA (Soudan) a demandé que soient fournis davantage d’efforts pour convaincre les Puissances administrantes de préserver les ressources des territoires dont elles ont la responsabilité et de faciliter en premier chef, le développement économique de ces derniers ainsi que l’éducation et la formation politique des populations locales.  Les ressources naturelles des territoires appartiennent à leurs populations et doivent donc être protégées, a-t-il affirmé.  Le représentant a aussi abordé la situation des Palestiniens alors que la puissance qui occupe leur territoire, au mépris du droit international, poursuit sa politique d’oppression, commet des meurtres et déplace la population.  Il a déploré que le Conseil de sécurité demeure impuissant face à cette situation.  Dans ce cadre, peut-on croire l’ONU quand elle affirme vouloir aider tous les peuples du monde à exercer leur droit à l’autodétermination? a-t-il interrogé.


M. FRANCIS MUTISI (Zimbabwe) a salué les efforts des organisations internationales, régionales et nationales pour permettre aux 16 territoires non autonomes d'accéder à l'indépendance.  Il a néanmoins recommandé à la Commission d'entreprendre un effort plus concerté.  Rappelant qui son propre pays souffrait toujours des conséquences du colonialisme, il a appelé les Puissances administrantes à intensifier leurs efforts.  Il a cependant tenu à saluer les progrès notables accomplis par certaines d’entre elles dans l'application des résolutions des Nations Unies.  Concernant la question du Sahara occidental, le représentant a affirmé le besoin immédiat pour les parties d'appliquer les résolutions du Conseil de sécurité soutenant le Plan de paix élaboré par James Baker et de les appliquer.  Le peuple sahraoui doit pouvoir exercer son droit inaliénable à l'autodétermination et nous nous engageons à ce que cet objectif soit atteint, a-t-il affirmé.


M. ALPHA IBRAHIMA SOW (Guinée) a noté avec satisfaction les progrès notables réalisés dans le règlement de la question des îles Tokélaou et a invité les Puissances administrantes des autres territoires à intensifier leur coopération avec le Comité spécial de la décolonisation.  Poursuivant, le représentant  a déclaré que sur le Sahara occidental, il était en faveur d’une résolution politique du conflit dans le cadre de la légalité internationale.  Il a dans ce sens encouragé les parties concernées à renforcer leur coopération avec le Représentant spécial du Secrétaire général en vue de trouver une solution juste, définitive et mutuellement acceptable à ce différend.  Dans ce cadre, le représentant a salué le discours prononcé le 21 septembre 2004 par Mohamed VI dans lequel celui-ci a réitéré la bonne disposition de son pays à coopérer de manière sincère et déterminée avec les Nations Unies et les parties concernées. 


M. MOHAMED BENNOUNA (Maroc) a déclaré que le différend régional sur le Sahara opposait le Maroc et l'Algérie.  Le Maroc, décolonisé seulement partiellement en 1955, avait pourtant soutenu la lutte du Front de libération nationale algérien en faveur de l'indépendance; malheureusement l'Algérie a alors opté pour la conquête du leadership régional au lieu de s'engager dans la construction d'un Maghreb uni et solidaire, a-t-il expliqué.  Il a affirmé que  l'Algérie dressait tous les obstacles à sa disposition contre le processus pacifique dans lequel le Maroc s'est engagé pour parachever son intégrité territoriale.  Il a affirmé que c'est la recherche du leadership régional qui avait conduit l'Algérie à proposer à M. James Baker le 2 novembre 2001 à Houston la division du territoire du Sahara.  Le représentant a soutenu que cette proposition de partition, qui faisait peu de cas de la population concernée, était destinée à mettre en échec l'accord-cadre proposé par James Baker en 2001, plan accepté par le Maroc et recommandé par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1359 comme base de négociation.


Pourtant le Maroc, encouragé par de nombreux pays proches, n'a ménagé aucun effort pour améliorer ses relations avec l'Algérie, a affirmé M. Bennouna.  Nous sommes en effet persuadés que l’assainissement de l’atmosphère des relations bilatérales favoriserait à terme le règlement de tous les différends, y compris celui du Sahara.  Malheureusement, malgré tous nos gestes de bonne volonté, nous nous sommes heurtés à une fin de non-recevoir de la part d'un pays qui fait de la question du Sahara un préalable au développement de relations bilatérales, a-t-il dit.


Le représentant a rendu hommage à M. Baker mais a souligné que celui-ci avait proposé un Plan de paix sans consultations préalables.  Chacun a pu se prononcer à ce sujet depuis et le Maroc a émis une réponse finale, a-t-il précisé. Si certains ont choisi leur position en fonction de leur tuteur, le Maroc a souligné les aspects de ce plan qui lui sont acceptables et ceux qui ne le sont pas, a affirmé le représentant, qui s'est déclaré disposé et ouvert à la négociation sur un statut définitif d'autonomie.


Le représentant du Maroc a rappelé que M. de Soto, Représentant spécial du Secrétaire général, a, à son tour, entrepris des consultations dans la région afin de préparer le terrain à une réelle négociation entre toutes les parties concernés.  Le représentant marocain a fait remarquer que le mandat du Représentant spécial ayant été élargi, l’Assemblée générale se doit d’appuyer son action.  Il a indiqué que M. De Soto avait été reçu en septembre 2004 par le roi Mohammed VI, qui avait réitéré son engagement à participer à tout moment à une négociation sous les auspices des Nations Unies afin de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable.  En cherchant à ignorer M. de Soto dans son projet, au risque de rompre le consensus, l'Algérie prend la lourde responsabilité de bloquer le processus de recherche d'une solution politique, a averti M. Bennouna.


Rien ne sert de s’adonner à des actes désespérés et illégaux comme la reconnaissance d’une entité fantoche, a  poursuivi le représentant.  À son avis, les affirmations particularistes, en Afrique comme ailleurs, doivent pouvoir s’autodéterminer par la garantie à la population concernée de ses droits individuels et collectifs dans le respect des souverainetés existantes.  Il appartient à l’Afrique de faire des particularismes existants des deux côtés d’une frontière des facteurs de rapprochement, et non la source de guerres et de conflits.  Le Maroc est prêt à engager ce débat avec l’Algérie.


Le représentant a déclaré solennellement que le Maroc s’engagera résolument, le moment venu, dans la négociation d’une solution politique définitive et mutuellement acceptable par toutes les parties concernées.


Droits de réponse


Le représentant de l’Algérie a déclaré que l’Ambassadeur du Maroc vient de tenter d’essayer de vendre ici à la Commission, et sans succès, ce que son gouvernement avait essayé de vendre au Secrétaire général.  Le représentant algérien a demandé si le Maroc savait qu’il occupe illégalement un territoire inscrit sur la Liste des territoires non autonomes du  Comité spécial des Vingt-Quatre.  Personne n’a jamais reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, qu’il s’agisse de l’Assemblée générale, du Conseil de sécurité ou encore de l’Union africaine, a-t-il souligné.  Ce que l’on sait en revanche du Maroc, a poursuivi le représentant, c’est que ce pays a accepté puis rejeté le Plan de règlement, accepté puis rejeté encore le Plan Baker et accepté puis rejeté enfin les Accords de Houston.  Comment le Maroc peut-il affirmer sérieusement que ce territoire lui appartient et que la population du territoire veut être marocaine alors même que le Gouvernement marocain redoute les résultats d’un référendum d’autodétermination.  La question du Sahara occidental n’est qu’une question parmi d’autres pour l’Algérie, alors qu’à l’ONU, le Maroc n’a à s’occuper que de celle-ci, a dit le représentant.


Le représentant du Maroc a affirmé que la preuve que l'Algérie était partie venait d'être administrée par le fait que son Ambassadeur s'était déplacé personnellement pour répondre et qu'il était le seul à répondre.  Le représentant a proposé à l'Algérie de travailler avec son pays et de renoncer à l'idéologie des années 60 et poursuivie par une équipe qui n’a pas changé depuis cette époque.  Il ne s’agit pas de vérité lorsqu'on fait référence à des documents que l’on déforme, a-t-il dit.  Le représentant marocain a noté que l’Algérie a voté en faveur de la résolution 1541, le 29 avril, au Conseil de sécurité.  Je souhaiterais savoir s'il revient sur son vote qui est un appui à la solution politique mutuellement acceptable, a-t-il ajouté.  Il a ensuite relevé que l’Algérie avait déclaré que personne ne reconnaissait le territoire au Royaume chérifien.  Nous n'avons pas besoin de reconnaissance, comme l'Algérie n'a pas besoin qu'on lui reconnaisse la Kabylie, a-t-il affirmé.  Le Maroc est dans ses droits et l'Algérie a créé artificiellement un différend que nous souhaitons régler pacifiquement en la mettant devant ses responsabilités.  Il a conclu en affirmant que la Mauritanie était un pays frère avec lequel le Maroc allait continuer à coopérer et que cette coopération s'étendrait jusqu'au Sénégal.


Reprenant la parole, le représentant de l’Algérie a affirmé que l’intervenant du Maroc vient de montrer à quel point il était désemparé.


Le représentant du Maroc a déclaré interpréter le dernier droit de réponse du représentant algérien comme la preuve que ce dernier avait épuisé son argumentation.


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