AG/SHC/3779

TROISIÈME COMMISSION: SOLIDARITÉ ET PARTAGE DES RESPONSABILITÉS SONT IMPÉRATIFS POUR GÉRER L’IMPACT SOCIAL DE LA MONDIALISATION

06/10/2004
Communiqué de presse
AG/SHC/3779


Troisième Commission

5e séance - matin


TROISIÈME COMMISSION: SOLIDARITÉ ET PARTAGE DES RESPONSABILITÉS SONT IMPÉRATIFS POUR GÉRER L’IMPACT SOCIAL DE LA MONDIALISATION


Les obstacles à la réalisation des objectifs de développement social ont été au cœur des débats des délégations de la Commission ce matin au cours de leur dernière réunion sur la suite à donner au Somment mondial pour le développement social.  Les conflits, les maladies et un environnement économique international défavorable ont été particulièrement mis en avant par différentes délégations pour expliquer les difficultés de certains pays à créer une société juste et équitable.


Les guerres et les conflits ethniques ou religieux limitent les ressources qui auraient autrement pu être allouées à des programmes sociaux.  Les pays confrontés au double défi de la résolution des conflits et du développement socioéconomique doivent notamment bénéficier d’une attention particulière de la communauté internationale, comme l’a remarqué le représentant du Népal qui a, par ailleurs, fait valoir les avancées de son pays.  Avec 35 à 40% de son budget national dédié à la couverture de prestations sociales, il a réussi à réduire la mortalité infantile, développer l’accès à l’éducation et renforcer les services publics dans leur ensemble –performances particulièrement importantes pour un pays enclavé, en conflit et faisant partie des pays les moins avancés.  Avec une stratégie équivalente, le Viet Nam a réussi à réduire de moitié en 10 ans le nombre de ménages pauvres et à accorder la gratuité des soins médicaux à 14,3 millions de personnes vivant dans la pauvreté.


Alors que 3 millions de personnes ont été nouvellement infectées en Afrique sub-saharienne en 2003, la menace que fait peser le VIH/sida sur le développement économique et social a également été soulignée, en particulier du fait de son impact sur la jeunesse, groupe essentiel au dynamisme des sociétés.  Face à ces multiples menaces, les gouvernements doivent être plus efficaces et remédier aux faiblesses de leurs infrastructures économiques et sociales.


Ainsi, même si la responsabilité première du bien-être des citoyens revient à l’Etat, un environnement économique international déséquilibré et interdépendant crée plus que jamais une responsabilité partagée.  Fort de ce constat, a rappelé le représentant tunisien, le Président de la Tunisie a proposé la création d’un Fonds mondial de solidarité en vue d’aider les pays actuellement exclus de la mondialisation ou qui souffrent de ses effets.


Clôturant le débat sur le développement social, plusieurs délégations ont demandé que l’examen en 2005 de la mise en œuvre du Programme de Copenhague et de la Déclaration du Millénaire reflète concrètement la volonté des États Membres d’œuvrer en faveur d’un ordre économique international basé sur la solidarité et l’équité –l’enjeu étant de permettre aux pays en développement, et en particulier aux pays africains, de tirer parti à leur tour de la mondialisation.


La Troisième Commission se réunira vendredi 8 octobre et entendra M. Antonio Maria Costa, Directeur exécutif de l’Office des Nations Unies pour la prévention du crime et le contrôle des drogues, à l’occasion de l’ouverture de son débat sur ce thème.


DOCUMENTATION


La Troisième Commission (affaires sociales, humanitaires et culturelles) s’est réunie aujourd’hui pour poursuivre son débat général sur les questions de développement social.  Pour la documentation y relative, voir notre communiqué de presse GA/SHC/3777: http://www.un.org/News/fr-press/docs/2004/GASHC3777.doc.htm.


Déclarations


M. ADAM AXELSSON (Suède), représentant de la jeunesse, a cité des exemples de jeunes engagés dans des actions diverses à travers le monde.  Cela montre, d’après lui, le rôle essentiel que la jeunesse peut jouer dans la réalisation des Objectifs du Millénaire.  Il faut considérer les jeunes comme une ressource pour le développement et non pas comme une source de problèmes.  Par leur esprit critique, leur créativité et leur engagement, les jeunes sont une ressource illimitée, a-t-il insisté, et si on leur fournit l’occasion, les jeunes feront la différence.  Mais il a ajouté qu’il faut également, pour relever les défis du développement, oser regarder les choses de manière courageuse et radicalement différente et, dans cette perspective, il a proposé de remplacer le slogan « penser globalement et agir localement » par l’expression « agir et penser localement ainsi que globalement ».


Il a exhorté tous les pays à inclure des représentants de la jeunesse dans  leurs délégations, en particulier pour l’année 2005, puisque c’est en 2005 que l’Assemblée générale se penchera sur un plan d’action de la jeunesse.  Il a également encouragé les pays qui en ont les moyens de faciliter la participation de la jeunesse d’autres États.  Il a enfin souligné qu’il n’y avait pas de bonne gouvernance sans participation des jeunes.


M. ISMAEIL AL-ZAABI (Émirats arabes unis) a affirmé que la famille est la cellule la plus importante de la société civile.  Elle fournit la stabilité psychologique nécessaire à la productivité et constitue la base d’un bon développement économique et social.  Aux Émirats arabes unis, il existe un Haut Conseil pour l’enfance et la maternité, a-t-il ajouté.  Il a précisé que des lois dérivées de la Sharia islamique protègent les droits des individus dans le cadre de la religion islamique et des traditions sociales.  Sur la question du mariage, M. Al-Zaabi a déclaré que des mesures prises au niveau national sont destinées à faciliter la fondation de jeunes familles, en les aidant financièrement par exemple.  Les lois de son pays protègent également les femmes qui travaillent, afin de les aider à trouver un bon équilibre entre leur vie de famille et leur vie professionnelle étant donné le rôle essentiel des femmes dans l’intégrité et la stabilité de la famille.


Se penchant ensuite sur l’illettrisme, il a déploré les chiffres alarmants concernant les pays pauvres et appelé la communauté internationale à fournir des ressources pour combattre ce fléau efficacement.  À cet égard, il a cité les initiatives prises aux Émirats arabes unis, comme la création de centres d’alphabétisation, qui ont permis de réduire de 10% l’illettrisme.  Pour conclure, M. Al-Zaabi a souligné l’importance d’atteindre un développement social et de trouver des solutions définitives aux conflits armés et à l’occupation étrangère, conformément à la Charte des Nations Unies et au droit international.


Mme MARIA LOURDES V. RAMIRO LOPEZ (Philippines) a précisé que son pays avait récemment amendé la loi sur les personnes âgées pour maximiser la contribution des citoyens seniors à la construction de la nation.  S’agissant de la famille, elle a indiqué que les manifestations organisées dans le cadre de l’Année internationale de la famille étaient coordonnées par un Comité national qui est également chargé de préparer le plan décennal pour la famille 2005-2015.  Les Philippines, a-t-elle poursuivi, poursuivent des politiques inspirées du souci de construire une société pour tous, fondée sur le respect de la dignité et des droits de l’homme de tous les individus, y compris les plus vulnérables.  Ces politiques, a-t-elle poursuivi, sont notamment centrées sur l’éducation, sur la création d’emploi, la lutte contre la pauvreté et l’amélioration des services de santé.  Pour aller de l’avant et faire davantage de progrès dans la mise en œuvre du Programme d’action de Copenhague, les pays en développement doivent remédier aux faiblesses dans le secteur économique et en matière de fiscalité; poursuivre des politiques axées sur l’émancipation des pauvres et l’élimination des disparités entre les zones urbaines et rurales; s’atteler à créer un environnement favorable au plein emploi et promouvoir les programmes gérés au niveau local et l’établissement de partenariats avec la société civile.


Mme ILIA DIB (Autriche), représentante de la jeunesse, a déclaré que loin d’être « facilement influencés », les jeunes ont souvent l’esprit plus ouvert, compte tenu des nombreuses expériences auxquelles ils sont soumis.  Elle a estimé que cette ouverture d’esprit pouvait constituer une ressource pour les États ainsi que pour les Nations Unies, et que leurs idées nouvelles devaient être utilisées, tout en évitant qu’elles ne soient appauvries par un processus traditionnel.


Elle a regretté la faible participation des jeunes dans les processus électoraux à travers l’Europe, mais elle a suggéré que ce phénomène s’explique par le fait que les jeunes sentent souvent que leurs points de vue ne sont pas pris en compte, et qu’ils ne sont pas considérés comme des partenaires à part entière dans la vie publique.  Elle a cité les expériences menées dans son pays afin de surmonter les conflits et les incompréhensions interethniques, telles « les écoles sans racisme », où des ateliers sont organisés dans les écoles primaires afin de discuter des questions de préjugés.  Elle a ajouté que l’illettrisme touche en particulier les jeunes filles et les femmes, et que de ce fait elles étaient les premières victimes de la pauvreté ou du trafic des êtres humains. Il faut donc donner de meilleures perspectives aux filles et aux femmes pour lutter contre ces fléaux.


Mme CATHERINE OTITI (Ouganda) a énuméré les mesures prises par son gouvernement pour répondre aux besoins des personnes âgées et des handicapés, dans la ligne du Plan d’action de Madrid.  Elle a signalé une mesure future qui consistera à créer une commission nationale d’égalité des opportunités pour les personnes âgées.  Citant ensuite les actions prises pour combattre le virus du VIH/sida, elle a regretté que, malgré tous les efforts menés, les accomplissements en la matière soient modestes.  Pour atteindre un jour l’objectif d’éradication de cette pandémie, elle a considéré comme essentielles les participations qui viennent de la Banque Mondiale, de la région des Grands Lacs, du plan d’urgence du Président des États-Unis, des institutions des Nations Unies et du Gouvernement ougandais lui-même.  Elle s’est accordée avec le directeur général de l’UNESCO, pour qui l’alphabétisme et l’éradication de la pauvreté sont deux objectifs à traiter ensemble.  En ce qui concerne la scolarisation, Mme Otiti a expliqué que son pays est en voie d’atteindre une scolarisation secondaire universelle.


M. BEDU RAM BHUSAL (Népal), reconnaissant que la responsabilité du développement social revient aux gouvernements nationaux, a pourtant fait remarquer que les engagements pris au niveau international n’ont pas été respectés, avec pour résultat une marginalisation sociale dans les pays moins avancés (PMA) et les pays en développement.


La mise en ouvre des objectifs de développement, a-t-il poursuivi, nécessite un nouveau partenariat et un accroissement des ressources financières, un accroissement des investissements directs, une meilleure transparence dans l’accès au marché et une réduction de la dette.  Il a en outre demandé à ce que le flux de travailleurs qui partent des pays en développement vers des pays où il y a un manque de main-d’œuvre soit encouragé pour garantir des possibilités aux chômeurs des pays en développement.  Il a aussi estimé que les négociations de Doha doivent être poursuivies afin de faciliter l’accès aux marchés des produits venant des pays en développement.


Il a rappelé que le Népal prend des politiques en faveur des groupes vulnérables et a mis en place un système de quota dans l’éducation, l’emploi et au sein du gouvernement.  Il a souligné que son pays consacre 35 à 40% de son budget à des versements sociaux et que cela s’est traduit par une amélioration de l’espérance de vie, une réduction de la mortalité infantile et une alphabétisation accrue, éléments inclus dans les objectifs de développement social.


Mme RANIA AL HAJ ALI (République arabe syrienne) a regretté qu’il existe encore de nombreux obstacles qui empêchent les pays pauvres de bénéficier sur un pied d’égalité de la mondialisation.  Elle a indiqué que son pays, dans le cadre du suivi des engagements pris à Copenhague, accorde une haute priorité aux politiques pour la jeunesse.  Le Gouvernement syrien s’efforce de promouvoir l’éducation pour tous, l’emploi et l’égalité entre les sexes.  Il s’efforce également de répondre aux besoins des personnes âgées, notamment en matière de santé.  Elle a signalé la création d’une commission de la famille dans le cadre des efforts menés pour préserver et promouvoir l’unité de base de la société.  Le gouvernement s’est également attelé à promouvoir le bien-être des personnes handicapées et à encourager la finalisation dans les meilleurs délais de la Convention internationale sur leurs droits fondamentaux.  Enfin, elle a souligné les efforts entrepris pour encourager l’alphabétisation et l’éducation.  Revenant aux obstacles au développement, elle a appelé la communauté internationale à mettre un terme à l’occupation étrangère des Territoires arabes occupés, à l’exploitation par la puissance occupante des ressources des territoires et à la catastrophe humanitaire que connaît la population.


M. LE LUONG MINH (Viet Nam) a souligné l’impact négatif que les guerres et les conflits ethniques ou religieux font peser sur le développement social, du fait de l’utilisation de ressources qui auraient autrement pu être allouées à des programmes sociaux.  La nature et l’ampleur des problèmes qui se posent à la communauté internationale, a-t-il dit, requiert l’adoption de politiques économiques axées sur la réalisation des objectifs sociaux, tant au niveau national qu’international, et le renforcement de la coopération internationale.  Elle a qualifié d’essentiel la réforme des institutions intergouvernementales, notamment financières, de même que l’ouverture des marchés, les transferts de technologies, la réduction de la dette et le traitement préférentiel des pays en développement sur les marchés.  Quant à la situation de son pays, elle a indiqué que le gouvernement consacrait 36,9% de son budget général aux programmes sociaux, dont 8% au secteur de l’éducation et 6,3% au secteur de la santé.  Sa stratégie pour la croissance et l’élimination de la pauvreté pour la période 2001-2010 mettait l’accent sur l’emploi et les soins de santé et se concentrait sur les besoins des plus vulnérables. De 1993 à 2003, le nombre de ménages vivant dans la pauvreté est passé de 58,1% à 27%, et 14,3 millions de personnes vivant dans la pauvreté bénéficient de la gratuité des soins de santé.  Elle a également insisté sur la priorité donnée par son gouvernement à l’amélioration de la situation des jeunes, qui représentent 50% de la population.  Elle a ajouté que l’accent été mis sur l’emploi et la formation, les maux sociaux et la participation des jeunes au développement économique et social.


M. DUMISANI S. KUMALO (Afrique du Sud) a souhaité que l’examen en 2005 de la mise en oeuvre du Programme d’action de Copenhague trace la voie à suivre afin de faire en sorte que tous les pays et tous les peuples, en particulier ceux d’Afrique, tirent parti de la mondialisation.  Il estimé qu’il ne fallait pas envisager la Convention sur les droits des personnes handicapées comme isolée des principaux instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme, mais plutôt comme venant les compléter.  Le handicap n’est pas une affaire de choix, a-t-il dit, et tous les états doivent exercer leur responsabilité en matière de protection des personnes handicapées et de promotion de leur pleine participation à la vie de la société.  Il a tout particulièrement insisté sur la nécessité de mettre l’accent sur la lutte contre les discriminations dont les personnes âgées font l’objet.  M. Kumalo a par ailleurs souligné l’importance de célébrer le dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille.  En Afrique du Sud, a-t-il dit, la famille est considérée non seulement comme un puissant agent de changement politique, économique, social et culturel mais aussi comme creuset de soin, de protection et de développement pour ses membres.  Enfin, s’agissant de la situation des jeunes, il a signalé la création d’un réseau de services pour la jeunesse, destiné à venir en aide aux jeunes et à faciliter leur intégration et leur participation sociales. 


M. RENE NSEMI (Congo) a constaté les défis qui restent à relever pour atteindre les objectifs du Sommet mondial de Copenhague –les crises financières sévères, l’insécurité, l’exclusion, les problèmes de santé auxquels sont encore confrontés un grand nombre de pays et en particulier les PMA.


Son pays, où 70% de la population vit en dessous du seuil de la pauvreté, était victime des transformations de l’économie mondiale qui modifient les paramètres de développement social dans tous les pays.  Il a noté l’effet négatif du poids de la dette sur la situation socioéconomique, en particulier pour ce qui est de l’emploi des jeunes et le développement de phénomènes comme le trafic des enfants et les enfants des rues.


Pour faire face à cette situation difficile, son gouvernement a mis au point un programme « La nouvelle espérance » qui accorde la priorité à l’éradication du chômage, la réduction de la pauvreté et l’augmentation à l’accès aux services sociaux.  M. Nsemi a également noté les négociations en cours avec les institutions financières de Bretton Woods pour les stratégies de réduction de la pauvreté.  Quant à l’emploi des jeunes, il a cité le programme décennal agropastoral et halieutique 2004-2013, qui vise la création d’emplois durables et l’amélioration des conditions de vie des paysans.  Il a également évoqué le plan de démobilisation et de réinsertion des ex-combattants qui s’exécute malgré les difficultés.  Pour ce qui est de la lutte contre le VIH/sida, une stratégie de lutte nationale a été mise en place.  Il a pourtant déclaré que cette tâche ne peut être accomplie sans l’engagement de la communauté internationale et l’avènement d’un ordre mondial plus démocratique et plus inclusif. Pour ce faire, il a souligné l’importance des travaux de la Commission de l’Organisation mondiale du travail sur la dimension sociale de la mondialisation


M. ALEG IVANOU (Bélarus) a regretté que les documents de la Commission ne mettent pas davantage en avant des propositions pratiques et des stratégies concrètes de promotion du développement social.  Il a également insisté sur la nécessité pour le Conseil économique et social (ECOSOC) et pour les gouvernements de prendre davantage en compte les travaux de la Commission dans l’élaboration de leurs politiques.  S’agissant de la situation dans son pays, il a indiqué qu’à l’heure actuelle, moins de 2% de la population vivait sous le seuil de pauvreté et moins de 2% de la population était touché par le chômage, et que 14% du budget de l’Etat était consacré à l’aide sociale.  Une des priorités du Gouvernement, a-t-il poursuivi, est d’améliorer la santé des personnes touchées par les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl –un adulte sur cinq et 500 000 enfants sont concernés. 


Le représentant du Bélarus a par ailleurs encouragé les États Membres à tout mettre en œuvre pour ne pas prolonger le processus d’élaboration de la Convention sur les droits des personnes handicapées.  Il a précisé que son Gouvernement s’efforce d’améliorer la situation des 480 000 Bélarussiens souffrant de handicaps, en éliminant les obstacles à leur participation à la vie économique et sociale.  La priorité, a-t-il dit, est d’améliorer leur statut social grâce à l’emploi.  Pour ce faire, a-t-il ajouté, le Gouvernement a adopté des mesures incitatives à l’emploi en direction des entreprises et a crée des centres d’accueils pour les personnes handicapées.  Quant à la problématique du vieillissement, il a demandé à ce que la Division des affaires sociales et économiques du Secrétariat appuie davantage les Etats Membres dans le domaine de la réforme des systèmes de pension.  


Mme MUNA RADHI (Bahreïn), réaffirmant l’importance de placer l’homme au centre du développement social, a déclaré que la famille était le pilier de la société et qu’à partir de ce noyau il était possible d’intégrer tous les individus dans le développement.  C’est dans ce sens que le Gouvernement de Bahreïn a adopté des lois qui renforcent le rôle de la famille et qui garantissent les droits de tous les membres de la famille. Elle a souligné le rôle important des associations de société civile qui s’occupe de groupes vulnérables et de la famille.  Elle a rappelé que son pays adhérerait prochainement au pacte civil et politique.


       Elle a souligné l’importance des jeunes dans le processus de développement social, ajoutant que l’ouverture politique de son pays se reflétait dans la participation des jeunes dans le processus démocratique et aux commissions de jeunes dans les organismes gouvernementaux.  Elle a notamment cité la création d’un parlement des jeunes, ainsi que le rôle efficace des organisations non gouvernementales (ONG) dans le renforcement de la conscience politique des jeunes. Enfin, elle a parlé du plan 2006 à 2009 destiné à régler le problème du chômage des jeunes.


M. GRANVILLE BUTLER (Bahamas), représentant de la jeunesse de son pays, a mis l’accent sur le problème de la drogue parmi les jeunes.  Même si son pays constituait un lieu de transit pour le trafic des stupéfiants et non pas un pays de destination, il n’en était pas moins devenu un marché.  Le développement de ce marché, a-t-il dit, a entraîné un accroissement de la criminalité parmi les jeunes et menace le développement économique et social en raison du développement du trafic d’armes.  Dans ce contexte, il a déclaré que le meilleur moyen de lutter contre la drogue était l’éducation.  Il a par ailleurs insisté sur la menace que fait peser le VIH/sida sur le développement économique et social.  La tragédie, a-t-il dit, est l’impact de l’épidémie sur la jeunesse.  Son gouvernement a mis en place des programmes pour lutter contre la transmission de la mère à l’enfant et sensibiliser les jeunes aux risques encourus du fait de l’épidémie.  Concluant, il a engagé les délégations à prendre conscience que sans une plus grande participation des jeunes à la recherche de solutions aux maux de la planète, ces derniers, que ce soit la drogue, le sida ou encore le terrorisme et les conflits, ne pourraient être résolus.  La nouvelle perspective qu’apporteraient les jeunes en participant activement aux discussions nationales et internationales sur ces questions permettrait de construire un monde plus viable.


Mme LAXANACHANTORN LAOHAPHAN (Thaïlande) a souligné l’importance des partenariats qui ont été tissés dans son pays avec tous les acteurs de la société civile afin de réduire les disparités sociales, de créer des emplois et d’améliorer les systèmes de protection sociale.  Malgré tous ces efforts, elle a insisté que la réussite de son pays dépendait énormément de la mise en place d’un environnement international stable et favorable.  Elle a également noté l’importance des efforts collectifs pour mieux gérer les effets de la mondialisation.  En énumérant les initiatives et les mesures prises par son pays afin de protéger les groupes les plus vulnérables, elle a notamment souligné que le nombre de personnes âgées augmente rapidement, et que de ce fait des mesures devaient être prises afin de mieux préparer le pays à cette réalité.  Elle a remarqué que la situation des personnes âgées dans les pays en développement pouvait être particulièrement difficile, compte tenu du manque de ressources et d’expérience dans ce domaine.  Elle a insisté sur le soutien que les Nations Unies pouvaient apporter aux programmes nationaux dans ce domaine, notamment dans l’échange des expériences.  Enfin, elle a cité la coopération nouée avec le Gouvernement japonais dans le cadre de la promotion et du soutien aux personnes handicapées.


Mme NICOLE ROMULUS (Haïti) a déclaré que la crise sociopolitique dans son pays ralentit le développement, et que cela aura des conséquences pendant des années sur la dynamique de relance.  Elle a indiqué que de nombreuses infrastructures avaient été détruites ou endommagées par les ouragans récents, et que la situation s’était encore dégradée à la suite des inondations dans lesquelles 3 000 personnes sont mortes.  Pour faire face à ces nouveaux défis, le Gouvernement intérimaire haïtien a mis en place un programme de développement social qui met l’accent sur l’habitat, l’insertion des jeunes, la  protection des droits de la femme et la réduction du chômage.  Elle a fait appel à la solidarité internationale afin d’atténuer les effets négatifs de la pauvreté sur les couches les plus vulnérables de la société.  Elle a salué l’initiative du Brésil pour le sommet contre la faim et pauvreté, et a souligné l’importance de la création d’emplois productifs, car le travail, a-t-elle dit, est un facteur d’égalité entre citoyens et permet de mener une vie digne de l’être humain.


Notant que les femmes constituent plus de 50% de la population haïtienne, elle a insisté sur leur rôle cléf dans la stabilisation de la société et dans l’éducation.  Dans ce cadre, elle a souligné que l’illettrisme était un obstacle majeur dans l’exercice des libertés économiques et politiques, et que ce fléau touchait également les familles les plus pauvres dans les pays développés.


M. KHIN THANDAR (Myanmar) a reconnu le lien entre le développement social et la croissance économique, et a noté que selon les projections des Nations Unies, la croissance économique mondiale devait s’accélérer de 3,5% en 2004 et le commerce mondial de 7% -mais que malheureusement les perspectives n’étaient pas aussi bonnes pour le développement social.


Il a souligné les efforts entrepris par son pays pour atteindre les objectifs de développement social, en créant notamment des sous-commissions chargées de s’occuper de dossiers particuliers, comme le VIH/sida, la jeunesse, et l’éducation.  Il a également fait part de la Déclaration de Pagan, adoptée en novembre dernier avec le Cambodge, la Thaïlande et le Laos, et qui vise à renforcer la coopération pour créer des emplois et réduire les disparités régionales.


Mme ELIZABETH BUCKNELL (Fidji), représentante de la jeunesse, a remercié le Gouvernement de Fidji de son action politique et ses programmes en faveur de la jeunesse.  Elle a demandé que les plus âgés se concertent pour créer un environnement propice aux jeunes, afin que ceux-ci prennent les bonnes décisions.  Elle a souhaité que les structures et les institutions soient revues afin de préparer une bonne transition pour le passage des jeunes à l’âge adulte.  Soulignant le rôle essentiel joué par la famille comme base de la nation, elle a appelé les adultes à faire en sorte que les jeunes puissent se former grâce au modèle des parents.  Pour les programmes visant la jeunesse, une continuité est nécessaire, a-t-elle estimé, ainsi que des ressources suffisantes pour leur mise en oeuvre.


M. MOHAMED SAMIR KOUBAA (Tunisie) a appuyé les conclusions de la Commission mondiale sur la dimension sociale de la mondialisation, et a souligné la nécessité de tirer parti de la mondialisation pour construire un monde plus sûr, plus juste, plus éthique, et où la prospérité serait mieux partagée à l’intérieur des pays et entre les pays.  Les progrès enregistrés par la Tunisie, grâce à une politique de développement inscrite dans cette vision, ont poussé le Président Ben Ali à proposer la création d’un Fonds mondial de solidarité consacrant le principe de responsabilité partagée en vue d’aider les pays actuellement exclus de la mondialisation ou qui souffrent de ses effets.  M. Koubaa a par ailleurs estimé que la réaffirmation par les États Membres des engagements énoncés dans la Déclaration du Millénaire et leur mise en œuvre devrait illustrer la volonté de la communauté internationale d’œuvrer en faveur d’un ordre économique international basé sur la solidarité et l’équité, à même de permettre aux pays en développement –et en particulier aux pays africains– de faire face aux défis de la mondialisation.  Il s’agit pour tous les États de s’engager à consolider la coopération et la concertation multilatérales et pour chacun d’honorer les engagements pris lors des grandes conférences. 


M. MARTIN BELINGA-EBOUTOU (Cameroun) a rappelé qu’il y a un peu moins de 60 ans les peuples des Nations Unies avaient proclamé leur engagement en faveur de l’égalité de tous et du progrès social.  Ce faisant, il a souligné l’importance de la Troisième Commission, la seule Commission selon lui où toutes les décisions et tous les débats sont centrés sur l’homme.  La garantie des droits permet d’éviter les conflits, a-t-il dit, en mettant en garde contre la tentation de réduire les droits de l’homme aux seuls droits civils et politiques, sans tenir compte également des droits économiques et sociaux.  Il a regretté l’instrumentalisation des droits de l’homme et a mis l’accent sur la diversité des hommes.  S’ils ont tous les mêmes droits, que ce soit le droit à l’alimentation, à un logement ou autre; la diversité des situations dans lesquelles ces droits s’exercent ne doit pas être oubliée.  Il a ainsi engagé les délégations à placer concrètement l’homme au centre de leur réflexion. 


M. SYED SHAHID HUSAIN, Observateur permanent de l’Organisation de la Conférence islamique, a salué les initiatives prises par les états et les organisations intergouvernementales en vue de célébrer le dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille.  Il a tout particulièrement reconnu la contribution de la Division des affaires économiques et sociales qui a mis en place un Programme pour la famille.  Il a indiqué que, pour les États de la Conférence, la famille représentait l’unité de base et le pilier fondamental de la société, et qu’il convenait par conséquent de renforcer cette institution, la famille naturelle, pour qu’émergent des efforts de développement un environnement social sain.  Le dixième anniversaire doit être l’occasion de développer et de renforcer les institutions nationales et internationales chargées d’identifier les obstacles et les forces qui vont à l’encontre de la préservation de la famille.  Il a finalement souligné le rôle crucial que doit jouer le Secrétariat dans cet exercice et a engagé le Secrétariat à renforcer le Programme pour la famille.


Droits de réponse


Le représentant d’Israël a déclaré que les agressions et les critiques proférées par la Syrie à l’encontre de son pays n’avaient pas de place dans le débat de la Commission sur le développement social et laissaient des doutes sur la sincérité de l’appel pour la paix lancé par la représentante.  Montrer du doigt Israël et adopter des textes déséquilibrés ne favorisent pas la reprise des négociations et la réalisation de la paix, a-t-il lancé. 


La représentante de la République arabe syrienne a déclaré qu’Israël constituait une puissance occupante au regard du droit international et a estimé que ceux qui souhaitaient la paix devaient faire des pas dans cette direction.  Or, la réalité sur le terrain, a-t-elle dit, ne va pas dans ce sens.  Pour réaliser la paix, a-t-elle affirmé, il faut mettre fin à l’occupation et aux violations des droits de l’homme des Palestiniens. 


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