LE COMITÉ DES 24 APPELLE LES ÉTATS-UNIS À PERMETTRE AU PEUPLE PORTORICAIN D’EXERCER PLEINEMENT SON DROIT A L’AUTODÉTERMINATION
Communiqué de presse AG/COL/218 |
Comité spécial chargé d’étudier la situation
en ce qui concerne l’application de
la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance
aux pays et aux peuples coloniaux
5ème & 6ème séances – matin & après-midi
LE COMITÉ DES 24 APPELLE LES ÉTATS-UNIS À PERMETTRE AU PEUPLE PORTORICAIN D’EXERCER PLEINEMENT SON DROIT A L’AUTODÉTERMINATION
Prenant note avec satisfaction de la décision adoptée par le Gouvernement des États-Unis de mettre fin aux bombardements et aux manœuvres militaires sur l'île de Vieques à compter du 1er mai 2003, le Comité des 24 a adopté aujourd'hui sans vote et tel qu’amendé oralement un projet de résolution par lequel il prie instamment ce même Gouvernement de restituer au peuple portoricain l'ensemble du terrain occupé, de prendre en charge l'exécution et les coûts du processus de dépollution ainsi que les répercussions négatives sur la santé des habitants de l'île de Vieques. Ce texte, présenté par la délégation du Cuba et intitulé « Décision du Comité spécial en date du 9 juin 2003 concernant Porto Rico »* demande aussi au Président des États-Unis de libérer tous les prisonniers politiques portoricains qui purgent des peines dans des prisons américaines pour leur rôle dans la lutte pour l'indépendance de Porto Rico et ceux qui purgent des peines dans des prisons américaines pour leur rôle dans la lutte pour la paix à Vieques.
Le Comité chargé d'étudier la situation en ce qui concerne l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux – Comité des 24 -, a par ailleurs réaffirmé le droit inaliénable du peuple portoricain à l'autodétermination et à l'indépendance. Il réaffirme également que le peuple portoricain est une nation d'Amérique latine et des Caraïbes dotée manifestement de sa propre identité nationale. À cet égard, le Comité demande au Gouvernement des États-Unis d'assumer la responsabilité qui lui incombe d'engager un processus permettant au peuple portoricain d'exercer pleinement son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance.
Avant l'adoption de ce texte, le Comité des 24 a entendu une vingtaine de pétitionnaires dénoncer le caractère colonial des rapports politiques, juridiques et économiques entre Porto Rico et les États-Unis. Tout en se félicitant de la décision du Gouvernement américain de mettre fin aux bombardements et aux manœuvres militaires sur l'île de Vieques, de nombreux pétitionnaires, à l'instar du porte-parole du Front socialiste de Porto Rico, M. Jorge Farinacci Garcia, ont exhorté les États-Unis à assumer les conséquences écologiques de leur présence militaire pendant 60 ans et à rendre la zone occupée à ses habitants. Par ailleurs, après avoir rappelé que les deux chambres de l'Assemblée législative de Porto Rico avaient recommandé en 2003 la convocation d’une assemblée constituante dans le cadre de la recherche de moyens d'engager le processus de décolonisation, plusieurs pétitionnaires, dont M. Fernando Martin-Garcia, Président du Parti indépendantiste de Porto Rico, ont dénoncé le blocage exercé par les Gouvernements portoricain et américain contre la création effective de cette assemblée. D'autres intervenants, moins nombreux, ont en revanche plaidé en faveur de l'admission par le Congrès des États-Unis du territoire autonome de Porto Rico comme son 51ème État fédéré. Plusieurs intervenants ont enfin estimé intolérable la volonté manifestée par les États-Unis de rétablir la peine de mort à Porto Rico et ont dénoncé la mobilisation d’un nombre important de Portoricains pour soutenir les efforts de guerre des États-Unis.
*Le texte de ce projet de résolution est publié dans le document A/AC.109/2004/L.7
AUDITION DES PÉTITIONNAIRES DE PORTO RICO
M. CAROS MONDRIGEZ-TORRES, Président de l’ordre des avocats de Porto Rico, a rappelé que la loi qui régit les rapports entre Porto Rico et les États-Unis définit beaucoup d’aspects de la vie de son peuple. Pendant des décennies, des Présidents et des représentants des avocats de Porto Rico ont comparu pour dénoncer le caractère colonial des rapports politiques, juridiques et économiques entre Porto Rico et les États-Unis. Ces rapports entraînent de grands maux dont la participation de douzaines de milliers de Portoricains dans la guerre en Iraq. En mars 1917, les États-Unis ont imposé leur citoyenneté aux Portoricains et, immédiatement après, plus de 17 000 d’entre eux ont été recrutés pour se battre sur le front européen. En outre, 65º034 Portoricains ont servi lors de la seconde guerre mondiale et 61º000 ont participé à la guerre de Corée. Comme conséquence aussi de la relation coloniale, les États-Unis tentent d’imposer la peine de mort dans certains cas criminels. Imposer cela au peuple de Porto Rico représente une atteinte à ses valeurs morales, religieuses, culturelles et démocratique. Les tribunaux se sont montrés jusqu’à présent inefficaces pour mettre un terme à cette relation coloniale. La tenue d’une assemblée constitutionnelle sur le statut de Porto Rico pour permettre de recueillir l’opinion quant à un changement des relations entre Porto Rico et les États-Unis représente aujourd’hui une issue au problème colonial de Porto Rico, a conclu le pétitionnaire
M. ANGEL ORTIZ GUZMAN, Président de l’organisation autonomiste de Porto Rico, a appelé le comité à envoyer à Porto Rico une mission d’évaluation qui puisse vérifier la situation sur place la situation. Il a également transmis au Comité l’idée selon laquelle les trois partis politiques de Porto Rico puissent être invités ici même pour faire part de leur point de vue.
M. JORGE FARINACCI GARCIA, Porte-parole du Front socialiste de Porto Rico, a rappelé que depuis 1898 ceux qui défendent l’indépendance de Porto Rico ont dénoncé le régime colonial que subit son pays. Depuis 1999, le pétitionnaire a rappelé que le groupe qu’il représente se rend à l’ONU pour dénoncer l’injustice imposée par les États-Unis à Vieques par la présence de leur marine de guerre. Il a salué le départ de ce groupe de mercenaires mais a souligné qu’il restait à rétablir l’écologie et que la zone envahie devait être rendue à leurs propriétaires. Le pétitionnaire a aussi salué la lutte héroïque des étudiants en faveur de la démilitarisation des universités. Cependant, la tension s’accroît, a-t-il estimé, car les États-Unis essaient d’imposer la peine de mort à Porto Rico. La lutte du peuple va pour une pleine reconnaissance du droit à l’autodétermination et à l’indépendance, a précisé le pétitionnaire, qui a aussi demandé que cesse la persécution contre les dirigeants autonomistes ou indépendantiste en exil. Les États-Unis détiennent toujours des prisonniers politiques qui n’ont droit à aucun avocat, a-t-il précisé, en soulignant le sort de José Padilla, incarcéré depuis trois ans sans avoir été mis en accusation. Il n’existe aucun doute que cette situation est due au fait que Padilla est Portoricain, a regretté le pétitionnaire en conclusion.
M. FERNANDO MARTIN-GARCIA, Président du Parti indépendantiste de Porto Rico, a rappelé qu’en 2003 les deux chambres de l’Assemblée avaient approuvé des rapports dans lesquels on évaluait favorablement l’élection d’une Assemblée de statut. Cependant, le gouvernement actuel de Porto Rico a refusé d’approuver une loi permettant de consulter le peuple afin d’élire une telle assemblée, a-t-il affirmé, précisant que le Parti populaire estimait que la situation actuelle à Porto Rico n’est pas de nature coloniale. Ce parti interdit de prendre des mesures concrètes vers la décolonisation, a-t-il déclaré. Cependant, des progrès ont été faits pour discuter de la question de l’Assemblée de statut car l’appui de l’opinion publique est de plus en plus prononcé en se cens. C’est pourquoi, a estimé le pétitionnaire, il faut dénoncer les pratiques du parti au pouvoir.
Mme ROSA MENESES ABIZU-CAMPOS, représentante du Parti nationaliste de Porto Rico, a dénoncé les États-Unis, dont le comportement détruit l’esprit du peuple de Porto Rico. Seuls les intérêts de l’envahisseur sont servis, a déploré Mme Abizu-Campos. Elle a également lancé un appel contre les manœuvres de ceux qui sont les véritables terroristes et qui perpétuent l’attaque culturelle, économique mais aussi psychique contre le peuple de Porto Rico. Ceci est un crime contre l’humanité, a-t-elle lancé. Les États-Unis doivent donner une impulsion au véritable processus de décolonisation et notamment libérer tous les prisonniers politiques. À son avis, il faut aussi fournir une assistance économique et sociale à Porto Rico et élire une assemblée constituante pour définir l’avenir politique de Porto Rico. Dans ce contexte, l’appui de ce Comité est essentiel, a déclaré le pétitionnaire.
M. FERNANDO MORENO, Front universitaire pour la démilitarisation et l’éducation, a lancé un appel pour que l’armée américaine retire ses recruteurs. Les procédures de recrutement vont à l’encontre des idéaux de l’Université, à savoir la promotion d’une culture de paix, a-t-il affirmé. La présence des forces armées a un fort caractère colonial et la loi Salomon met en danger l’exercice des droits fondamentaux. La volonté des étudiants de surmonter le colonialisme est sans faille, a prévenu le pétitionnaire.
Mme NILDA LUZ REXACH, Comité national pour l’avancement de la culture portoricaine, a dénoncé le fait que les Portoricains ne disposaient pas des mêmes droits que tous les Américains. Ils n’ont pas le droit de vote et le congrès, où les Portoricains ne sont pas représentés, peut envoyer nos hommes à la guerre, a dénoncé la pétitionnaire, qui s’est prononcée pour que Porto Rico soit déclaré en tant qu’État américain
M. JOSE L. ADAMES, Al Frente, a estimé que le problème majeur qui se pose aujourd’hui est que les Portoricains sont considérés comme des citoyens de deuxième classe aux États-Unis. L’île reste en effet sans représentation au Congrès ou au Sénat américain et n’a pas la même protection fédérale, a-t-il dit. L’évolution politique en est au point que les Portoricains qui résident aux États-Unis ont les mêmes droits que les Américains, tandis que les insulaires ne disposent pas de ces droits. Ceci représente à son avis une contradiction, a-t-il déploré
M. FRANSISCO VELGARA, Vieques Support Campaign, s’est félicité de ce que la marine américaine ait fermé le champ de tir de Vieques et y a cessé les bombardements. Cependant, c’est un endroit où l’on enregistre des taux de cancers élevés et une pollution anormale des eaux, a-t-il affirmé. Le 7 mai 2004, un rapport concernant les conditions sanitaires a été publié, qui fait état d’une situation médicale catastrophique. Le taux de cancer est de 27% supérieur à celle des autres habitants de Porto Rico. En outre, a déclaré le pétitionnaire, depuis le 1er mai 2003, le combat se poursuit et la campagne de désobéissance civile reste d’actualité. Le mépris que les autorités ont pour les organisations de Vieques est illustré par les tentatives faites pour faciliter la vente de Vieques aux intérêts américains. Cependant, Vieques n’est pas à vendre, a précisé M. Velgara, avant de proposer que de véritables alternatives vers la décolonisation soient étudiées dans la mesure où la situation dans laquelle se trouve Vieques est à son avis due à la colonisation.
M. EDUARDO VILLANUEVA MUÑOZ, Comité des droits de l’homme de Porto Rico, a lancé un appel pour la libération de tous les prisonniers politiques Portoricains et s’est félicité du processus de démilitarisation lancé avec succès par le peuple de Vieques. Toutefois, a-t-il déploré, les prisonniers politiques Portoricains subissent des peines disproportionnées ainsi que des tortures psychologiques et ce traitement va à l’encontre de la politique des droits de l’homme que les États-Unis prétendent défendre. Porto Rico a vu bien souvent son intégrité en tant que peuple remise en cause et exige aujourd’hui que des prisonniers politiques soient libérés, a conclu le pétitionnaire.
M. BENJAMÍN RAMOS, représentant de la campagne pour la liberté, a estimé que la détention de prisonniers politiques constitue une violation du droit international et un acte de répression contre la lutte pour l’indépendance. Les Portoricains sont victimes de discrimination, a-t-il estimé, et ils sont notamment les premiers à être envoyés à la guerre. Ils n’ont en outre pas le droit d’être représentés ni de jouir du fruit de leurs terres, a-il ajouté. Le pétitionnaire a défendu la cause des neuf prisonniers politiques détenus, dont quatre depuis plus de 20 ans. Ces sentences punitives sont excessives, a estimé M. Ramos.
Mme BETTY BRASSEL, représentante de Unis pour Vieques, Porto Rico, a souhaité susciter une prise de conscience par la société civile de la nécessité d’être informée sur les dangers pour la santé et l’écologie provoqués par la présence de la marine des États-Unis à Vieques pendant des années et sur la situation depuis son départ. En effet, si la marine a cessé toute activité de bombardement, il faut encore décontaminer les eaux et rendre leurs terres à la population locale, a-t-elle déclaré. Les États-Unis doivent en outre cesser d’américaniser le peuple de Vieques et de Porto Rico, a conclu la représentante.
Mme WILMA REVERON COLLAZO, Présidente du Comité Porto Rico aux Nations Unies, a rappelé que depuis la création du Comité en 1960, ses membres ont souligné les grands problèmes auxquels doit faire face le peuple de Porto Rico. L’absence de pouvoir politique entrave l’identité de Porto Rico, a-t-elle poursuivi en se félicitant du fait que l’idée de créer une assemblée constitutionnelle de statut pour trouver une solution démocratique fasse son chemin. Le rôle que le Comité doit jouer dans le processus est le plus important dans toute l’histoire de Porto Rico, a-t-elle observé. Porto Rico est le peuple colonisé qui compte le plus grand nombre d’habitant, a fait remarquer Mme Collazo, avant de demander au Comité d’aider Porto Rico à jouir des droits politiques que confère la souveraineté.
Mme VANESA RAMOS, Secrétaire générale de l’association américaine de juristes, a estimé qu’une bonne partie des conflits dans le monde vient de la politique impériale des États-Unis. Passant au cas de Vieques, elle a souligné que ce territoire pâtissait de graves problèmes provoqués par l’accumulation de produits toxiques. La situation en matière de santé est difficile et le Gouvernement des États-Unis doit assumer les coûts de santé impliqués par leur présence. En outre, la pétitionnaire a exigé que les terres auparavant occupées par les autorités soient rendues au peuple de Porto Rico.
Mme SONIA IVETTE DUEÑO, Coordinatrice du bureau de Washington D.C. sur Vieques, s’est félicitée de ce que la population de Vieques, par la désobéissance, ait gagné la victoire sur les États-Unis. Cependant, elle a regretté que ces derniers ne soient pas conformés à toutes les dispositions de la résolution, les États-Unis n’ayant pas rendu les terres de Vieques et ayant incarcéré certains des militants locaux. Les États-Unis n’ont pas en outre prêté non plus l’attention nécessaire aux conséquences de leurs bombardements sur la santé des habitants. Enfin, la volonté d’appliquer la peine de mort est une manifestation intolérable de la colonisation, a conclu la pétitionnaire.
Mme ANITA VELEZ-MITCHELL, représentante de Prima Vida, a rappelé que le 1er mai 2003, la marine des États-Unis a mis fin aux manœuvres de guerre sur Porto Rico. Le jour où les marines ont retiré leurs bombes, a-t-elle dit, quelques citoyens ont exprimé leur joie en coupant les barbelés qui symbolisaient 60 ans d’occupation américaine. Ces jeunes gens ont toutefois été accusés de faire des dégâts la propriété des États-Unis et ont été condamnés à de peines de prison et des amendes. La représentante a demandé leur libération immédiate.
Mme MARY ANNE GRADY FLORES, représentante du Groupe de soutien catholique de Vieques, a déclaré que les habitants de Vieques représentaient un exemple pour d’autres peuples qui se battent pour la libération de leurs terres. Elle a demandé le nettoyage immédiat des toxines et des zones contaminées à Vieques qui sont le résultat de 60 années de tirs de la part de l’armée américaine. La pétitionnaire a aussi demandé la restitution de toutes les terres aux habitants de Vieques. Des milliards de dollars devraient être versés aux victimes de la pollution de l’île de Vieques, a-t-elle conclu.
M. DIEGO INIQUEZ, représentant de la Brigade Venceremos, a déclaré que Porto Rico, tout comme Cuba par le passé, avait le droit de devenir une nation souveraine et indépendante. Il a aussi dénoncé la transformation de l’économie portoricaine en faveur des États-Unis, l’émigration massive de la population et son pouvoir limité en matière d’administration en estimant que ces phénomènes ne sont que la manifestation du rapport de domination coloniale exercé par les États-Unis. En conclusion, le représentant a dénoncé le fait que des associations en faveur de l’autonomie de Porto Rico soient toujours assujetties à une grave répression.
Mme NICOLE SARMIENTO, représentante du parti socialiste des travailleurs, a estimé que la victoire remportée par le peuple de Vieques dans la lutte contre la mainmise coloniale des États-Unis représentait un exemple pour tous ceux qui luttaient contre la domination coloniale. Elle a également exhorté les États-Unis à libérer tous les prisonniers politiques ainsi qu’à nettoyer l’île qu’ils ont occupée pendant 60 ans. Porto Rico, a regretté Mme Sarmiento, n’est qu’un tremplin utilisé par les despotes américains pour organiser l’invasion d’autres pays. Les Portoricains sont quant à eux utilisés comme chair à canon, a-t-elle ajouté. Tant que Porto Rico demeurera une colonie, les Portoricains resteront des citoyens de seconde zone, a conclu la pétitionnaire.
M. ISMAEL GUADALUPE, Comité pour le développement de Vieques, a estimé que les États-Unis portaient toujours préjudice à la population de Vieques en dépit de leur retrait militaire. Le 1er mai 2003, la marine a retiré ses troupes mais, un an après, a regretté le pétitionnaire, elle n’a toujours pas commencé son programme de décontamination. Le Gouvernement des États-Unis a conservé le contrôle sur un tiers de l’île, a ajouté le représentant, qui a aussi demandé la libération des prisonniers politiques. Nous continuons d’être étrangers sur notre propre terre, a-t-il déploré. Il a aussi dénoncé le fait que les autorités américaines maintenaient à Vieques la présence d’explosifs, de balles, d’uranium appauvri et d’autres matières toxiques. Les États-Unis ont toujours l’obligation de décontaminer l’ensemble de l’écosystème ainsi que la responsabilité d’assumer les coûts liés aux soins dont a besoin la population, a conclu M. Guadalupe.
M. FELIX COLON MORERA, représentant du mouvement fédéral indépendantiste, s’est félicité du retrait de Vieques de la marine américaine après près de 60 ans de tirs. La décontamination des terres reste dans ce contexte une tâche prioritaire, a-t-il ajouté, avant d’aborder la question de la création d’une assemblée constituante qui rallie, selon lui, l’appui de toutes les mouvances idéologiques. À cet égard, il a souhaité que les responsables des trois grands partis appuient ce projet. M. Morera a enfin plaidé en faveur de la libération des prisonniers politiques.
M. MIGUEL OTERO CHAVEZ, représentant de la loge du Grand Orient national de Porto Rico, a demandé au Comité de renouveler la demande de libération immédiate et inconditionnelle des prisonniers politiques qui ont combattu de manière pacifique contre la présence des États-Unis sur l’île de Vieques. En outre, a estimé M. Chavez, l’intention manifestée par les États-Unis d’appliquer la peine de mort à Porto Rico est une expression supplémentaire de l’utilisation abusive du pouvoir colonial des États-Unis. Dans ce contexte, seule une assemblée élue au suffrage universel serait en mesure, selon le représentant, de négocier les conditions de la décolonisation de Porto Rico. En conclusion, il a dit attendre du Comité qu’il donne une suite favorable à la demande de création d’une telle assemblée.
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