AG/COL/214

ANACHRONISME DU XXI SIECLE, LE COLONIALISME DOIT ETRE COMBATTU AVEC LA COOPERATION DES PUISSANCES ADMINISTRANTES, SELON KOFI ANNAN ET LE COMITE DE LA DECOLONISATION

11/02/2004
Communiqué de presse
AG/COL/214


Comité spécial chargé d’étudier la situation

en ce qui concerne l’application de

la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance

aux pays et aux peuples coloniaux

1re séance - matin


ANACHRONISME DU XXI SIECLE, LE COLONIALISME DOIT ETRE COMBATTU AVEC LA COOPERATION DES PUISSANCES ADMINISTRANTES, SELON KOFI ANNAN ET LE COMITE DE LA DECOLONISATION


Le Secrétaire général de l’ONU a présidé, ce matin, la séance inaugurale de la session 2004 du Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.  Au XXIe siècle, a déclaré Kofi Annan, le colonialisme est un anachronisme.  Il a donc espéré que, cette année, les Puissances administrantes travailleront avec le Comité spécial et les peuples des territoires placés sous leur administration pour trouver les moyens de faire avancer le processus de décolonisation.  Après tout, pour les Nations Unies, la décolonisation est une histoire à succès mais c’est une histoire qui n’est pas terminée, a encore dit Kofi Annan.


Après la déclaration du Secrétaire général et celle de son Président pour cette session, Robert Guba Aisi, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Comité spécial a complété son Bureau en élisant Luc Joseph Okio de la République du Congo et Orlando Requeijo Gual de Cuba, aux Vice-Présidences, et Fayssal Mekdad de la République arabe syrienne, au poste de Rapporteur.  Chargé d’étudier l’application de la Déclaration sur l’indépendance dans les territoires non autonomes suivants: Anguilla, Bermudes, Guam, îles Caïmans, îles Turques et Caïques, îles Vierges américaines, îles Vierges britanniques, Montserrat, Pitcairn, Sainte-Hélène, Samoa, Nouvelle-Calédonie, Tokélaou, Sahara occidental, îles Falkland (Malvinas) et Gibraltar, le Comité spécial a prévu de tenir 23 réunions publiques qui devraient se répartir entre le mois février et le mois de juin.  Parmi ces séances, il faut signaler celle qui sera consacrée à la célébration de la Semaine de solidarité avec les peuples des territoires non autonomes, le 21 mai prochain.*


Seize territoires non autonomes figurent toujours sur la liste du Comité spécial, a rappelé le Secrétaire général en se félicitant, en conséquence, que ce dernier ait tenu des consultations avec certaines Puissances administrantes sur une série de mesures susceptibles de lancer un processus de décolonisation, au cours de cette décennie.  Dans sa déclaration liminaire, Kofi Annan a espéré la poursuite d’un tel partenariat qui doit aussi inclure les peuples des territoires.  Il a souligné que le but ultime doit être de promouvoir le développement politique, économique et social des territoires et de déterminer leur statut futur dans le cadre des trois options envisagées par la résolution 1541, à savoir la libre-association, l’intégration à un autre Etat ou l’indépendance. 


A ce propos, Kofi Annan s’est félicité des progrès enregistrés dans la mise en œuvre du Programme de travail pour Tokélaou dont le peuple travaille étroitement avec la Puissance administrante –Nouvelle-Zélande- pour trouver un accord qui fondera leurs relations futures et déterminera le statut du territoire à la satisfaction de tous.  Le Secrétaire général s’est par ailleurs félicité que pour la première fois, le Comité spécial ait tenu son séminaire annuel dans un territoire non autonome, celui d’Anguilla.  .


Le colonialisme est, en effet, une relique du passé, a renchéri le Président du Comité spécial, à la suite du Secrétaire général.  Il a mis l’accent sur le fait que le Comité a commencé à prendre des mesures concrètes sous la forme d’un programme de travail « novateur ».  Beaucoup reste à faire, a-t-il ajouté, allant dans le sens du Secrétaire général.  Il a donc voulu que le Comité continue son travail d’une manière proactive et dynamique, en se félicitant de la collaboration de la Nouvelle-Zélande et du Royaume-Uni, ce dernier ayant, pour la première fois, participé au Séminaire annuel du Comité qui, tenu à Anguilla, a été organisé avec son assentiment.  Le Président a souhaité que cette évolution positive présage d’une nouvelle tendance dans le travail du Comité spécial ainsi que d’une participation et d’une coopération formelles de la part des autres Puissances administrantes.


A ce stade, a-t-il poursuivi, nous devons garder à l’esprit que nous sommes à la quatrième année de la Deuxième Décennie internationale pour l’élimination du colonialisme.  Le Comité, en a-t-il conclu, doit accélérer son travail et en particulier, chercher à y impliquer les Puissances administrantes et les peuples des territoires.  Exprimant l’honneur de son pays d’accueillir, une nouvelle fois, le Séminaire annuel du Comité, le Président a souligné que ce rassemblement sera l’occasion de discuter des nombreuses questions relatives à la décolonisation, de se concentrer sur les questions spécifiques des territoires non autonomes de la région du Pacifique et de prendre connaissance des positions des peuples concernés ainsi que de celles des experts et des universitaires. 


Les Vice-Présidents et le Rapporteur ont, à l’instar des délégations qui se sont exprimées par la suite, adhéré aux propos tenus par les deux orateurs précédents.  A leur tour, ils ont salué l’évolution des travaux du Comité, notamment de la collaboration avec les Puissances administrantes.  Outre leur adhésion aux propos du Secrétaire général et du Président du Comité, les représentants du Venezuela, de Sainte-Lucie, de Saint-Kitts-et-Nevis, d’Antigua-et-Barbuda, de l’Indonésie , de la Bolivie, du Mali, de Saint-Vincent-et-les Grenadines, de la Côte d’Ivoire, de Fidji, de la Grenade et de la Nouvelle-Zélande ont exprimé leur disposition à participer activement aux travaux du Comité spécial pour assurer des avancées décisives dans le processus de décolonisation. 


Le représentant d’Antigua-et-Barbuda a, par exemple, regretté que le Comité ne dispose pas d’un mécanisme de suivi de ses décisions et de données pertinentes sur l’évolution réelle de la situation des territoires non autonomes de la région du Pacifique.  Il s’est alors proposé d’organiser des séances d’information à son intention.  Faisant écho à ces propos, le représentant de la Bolivie a, néanmoins, insisté sur le manque d’informations et d’éducation de l’opinion publique internationale quant au rôle des Nations Unies dans le processus de décolonisation.  Le représentant de la Grenade a, quant à lui, lancé une mise en garde concernant les trois options proposées dans le cadre de la décolonisation.  Il a souligné l’importance qu’il y a à ce que les peuples des territoires non autonomes aient la possibilité de choisir eux-mêmes leur propre option.  Puissance administrante de Tokélaou, le représentant de la Nouvelle-Zélande a assuré le représentant de la Grenade et le Comité spécial que, de cette relation à trois entre le Comité, la Nouvelle-Zélande et le peuple de Tokélaou, c’est, au bout du compte, ce dernier qui aura le dernier mot.  L’ensemble des délégations s’est aussi félicité de ce que Saint-Kitts-et-Nevis et Saint-Vincent-et-les Grenades soient devenus membres du Comité spécial.  Le Kazakhstan a quant à lui été accepté comme Observateur.


La prochaine réunion du Comité spécial sera annoncée dans le Journal.


* A/AC.109/2004/L.1 et A/AC.109/L.2*


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