LA RESTRUCTURATION DU DÉPARTEMENT DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX ET SES PROCÉDURES DE RECRUTEMENT DISCUTÉES EN CINQUIÈME COMMISSION
Communiqué de presse AG/AB/810 |
Cinquième Commission
43ème séance - matin
LA RESTRUCTURATION DU DÉPARTEMENT DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX ET SES PROCÉDURES DE RECRUTEMENT DISCUTÉES EN CINQUIÈME COMMISSION
La Cinquième Commission (administrative et budgétaire) a entendu ce matin le Secrétaire général adjoint au Bureau des services de contrôle interne (BSCI), M. Dileep Nair, présenter trois rapports portant respectivement sur l'audit des politiques et des procédures de recrutement du personnel du Département des opérations de maintien de la paix; l’évaluation de l'impact de la restructuration récente du Département des opérations de maintien de la paix; et l'administration des fonds d'affectation spéciale relatifs aux opérations de maintien de la paix.
Cette séance a été l’occasion pour les représentants de l’Irlande (au nom de l’Union européenne), de la Nouvelle-Zélande (au nom du Groupe CANZ) et des Etats–Unis d’assurer leur détermination de renforcer les activités de maintien de la paix. Ils se sont félicités unanimement des progrès réalisés dans le fonctionnement du Département des opérations de maintien de la paix (DOMP).
En ce qui concerne les procédures de recrutement, tout en regrettant les retards, ils se sont dits confiants dans la capacité du système Galaxy à améliorer les procédures. En effet, l'audit a montré qu'en 2002, la procédure normale de recrutement d'administrateurs et de fonctionnaires de rang supérieur au Département des opérations de maintien de la paix prenait 347 jours, ce qui était beaucoup plus long que l’objectif visé dans le rapport du Secrétaire général sur la réforme de la gestion des ressources humaines, soit 120 jours. Le plus grand problème rencontré par les directeurs de programme du Département des opérations de maintien de la paix et du Bureau de la gestion des ressources humaines a été l’examen d’environ 13 800 candidatures reçues en réponse à 76 avis de vacance publiés cette année-là.
La représentante de l’Union européenne a appuyé les propositions du Groupe sur les opérations de maintien de la paix visant à améliorer le déploiement de ces opérations. Elle a qualifié d’excellent le concept de groupe de travail intégré pour les missions. Néanmoins, elle a souhaité une évaluation des capacités militaires du DOMP et de la possibilité d’intervenir rapidement, en regrettant l’absence de stratégie à cet égard. Le rapport présenté à ce sujet indique que le DOMP est désormais mieux à même d’élaborer des stratégies, d’analyser et de régler des problèmes multidimensionnels complexes.
La représentante du Groupe CANZ a regretté les problèmes qui subsistent en ce qui concerne la définition d’un plan cohérent en matière d’utilisation des technologies de l’information. Le représentant des Etats-Unis, tout en se félicitant de la budgétisation axée sur les résultats, a souhaité des améliorations quant à la capacité du Secrétariat de répondre aux recommandations de la Commission.
Il a été souligné la nécessité pour le BSCI et le DOMP d’améliorer le suivi des fonds d’affectation spéciale afin de veiller à ce qu’ils soient utilisés au mieux. Des mesures urgentes sont attendues en vue d’utiliser le solde cumulé de huit fonds inactifs, soit 53 177 000 dollars, créés pour la plupart au début des années 90 pour financer des activités ou missions de maintien de la paix qui ont depuis pris fin. La représentante de l’Union européenne a proposé que l’on examine systématiquement la situation de tout fonds resté inactif depuis un an.
La prochaine réunion de la Cinquième Commission sera annoncée dans le Journal.
FINANCEMENT DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX
Rapports du Bureau des services de contrôle interne
* Audit des politiques et des procédures de recrutement du personnel du Département des opérations de maintien de la paix (A/58/704)
L'audit a montré qu'en 2002, la procédure normale de recrutement d'administrateurs et de fonctionnaires de rang supérieur au Département des opérations de maintien de la paix prenait 347 jours. La raison en était essentiellement le travail énorme que nécessitait le traitement du grand nombre de candidatures. Sur les 105 postes vacants de la catégorie des administrateurs et de fonctionnaires de rang supérieur pourvus en 2002, 103 ont été publiés avant la mise en oeuvre du nouveau système de sélection du personnel, intervenu le 1er mai 2002. Les formalités de recrutement pour la plupart de ces postes ont été effectuées au moyen du système Galaxy fonctionnant sur le Web, alors que le système était toujours en cours d’élaboration. Les problèmes rencontrés par le Département et le Bureau de la gestion des ressources humaines pendant cette période ainsi que le nombre de candidatures ont contribué plutôt à ralentir qu’à accélérer la procédure de recrutement.
Le BSCI est d’avis que le Département des opérations de maintien de la paix devrait être en mesure de réduire considérablement les délais de recrutement au cours des prochaines années, en particulier parce qu’il semble peu probable que l’augmentation des vacances de poste enregistrée en 2001 et en 2002 se reproduise à brève échéance.
Ainsi, si l’on considère l’année 2002 en l’absence d’un mécanisme de filtrage dans le système Galaxy qui les aurait aidé à exclure les candidats qui ne satisfaisaient pas les conditions générales requises pour le poste publié, les administrateurs de programme ont dû passer en revue chaque candidature afin de déterminer si le candidat répondait aux critères généraux. Afin de rendre la procédure de recrutement plus efficace et plus rationnelle, le BSCI recommande que le Bureau de la gestion des ressources humaines oeuvre en étroite collaboration avec les directeurs de programme à la mise au point de techniques appropriées de filtrage des candidatures.
Le BSCI a recommandé que, conformément aux propositions du Secrétaire général en vue de la réforme de la gestion des ressources humaines, le Bureau de la gestion des ressources humaines veille à ce que les directeurs de programme au Secrétariat utilisent un barème fondé sur des critères d’évaluation préétablis. Le Bureau a fait observer qu’il tiendrait compte de l’expérience acquise en matière d’utilisation de méthodes d’évaluation par points lorsqu’il envisagera d’autres méthodes, dont l’application exigerait moins de temps, qui ont vu le jour du fait des progrès technologiques depuis la publication du rapport du Secrétaire général il y a trois ans.
En ce qui concerne la répartition géographique, d’une manière générale, les fonctionnaires recrutés par le Département des opérations de maintien de la paix en 2002 semblaient provenir de nationalités plutôt diverses. Le BSCI a constaté que 37 des 105 candidats nommés pour pourvoir les postes de la catégorie des administrateurs et de fonctionnaires de rang supérieur au Département en 2002, soit 35 %, étaient des femmes, ce qui constitue une amélioration. Le Département a expliqué au BSCI les mesures spéciales qu’il
avait prises pour assurer une meilleure répartition géographique et par sexe des effectifs. La poursuite de ces efforts devrait permettre d’améliorer davantage la répartition géographique et par sexe des fonctionnaires dans le Département.
* Evaluation de l'impact de la restructuration récente du Département des opérations de maintien de la paix (A/58/746)
Le rapport rappelle que le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) avait été chargé d’évaluer l’impact de la restructuration du Département des opérations de maintien de la paix sur l’appui que le Département apporte aux opérations sur le terrain. Le BSCI a constaté que la réforme visant à renforcer le Département suivait son cours, et qu’il était trop tôt pour en prendre la pleine mesure. Il estime néanmoins que cette réforme est sur la bonne voie. Disposant d’effectifs plus nombreux, le Département a pu renforcer sa capacité stratégique, ses moyens d’analyse et sa capacité opérationnelle et améliorer les différents types de soutien qu’il apporte aux opérations sur le terrain. Par ailleurs, le Département coopère davantage et plus systématiquement avec ses divers interlocuteurs.
Il faut maintenant que le Département des opérations de maintien de la paix fasse le bilan de sa restructuration, formalise son organigramme et s’attache à rendre ses plans internes plus réalistes, notamment au regard des ressources disponibles. Le Département doit s’attacher à mener jusqu’au bout les éléments de la réforme qui visent à déléguer davantage de pouvoirs aux missions tout en responsabilisant leur encadrement. En matière de gestion du personnel, les pratiques du Département sont encore loin d’être satisfaisantes.
Il est indiqué d’autre part que la capacité de déploiement rapide et le soutien technique des opérations sur le terrain ont été renforcés. Selon le BSCI, le Département doit s’attaquer à quatre principales tâches pour faire progresser la restructuration : l’une consiste à élaborer des textes réglementaires détaillés, clairement définis et susceptibles de modifications, qui regroupent la totalité de ses politiques et directives; en deuxième lieu, il s’agira de mettre en oeuvre le processus consistant à tirer des enseignements de l’expérience acquise et à les traduire dans les politiques et dans la pratique; en troisième lieu, il faut établir une procédure rationnelle et transparente pour ajuster les effectifs qui doivent passer de périodes de pointe à un régime normal et gérer la mobilité du personnel qui en résultera; enfin, le Département doit tirer pleinement parti de la gestion de l’information pour renforcer sa capacité.
* Administration des fonds d'affectation spéciale relatifs aux opérations de maintien de la paix (A/58/613)
Il est rappelé que le BSCI a procédé à un audit de l’administration des fonds d’affectation spéciale relatifs aux opérations de maintien de la paix et a ainsi examiné 31 fonds pour l’exercice terminé le 30 juin 2002. Il est apparu que le Bureau de la planification des programmes, du budget et de la comptabilité et le Département des opérations de maintien de la paix devaient améliorer le suivi des fonds d’affectation spéciale afin de veiller à ce que les fonds confiés à l’Organisation à des fins spéciales soient utilisés au mieux. En outre, le Département des opérations de maintien de la paix devrait donner des instructions plus détaillées aux missions de maintien de la paix afin de les aider à les gérer.
Selon le BSCI, le Département des opérations de maintien de la paix et le Bureau de la planification des programmes, du budget et de la comptabilité devraient prendre d’urgence des mesures en vue d’utiliser le solde cumulé de huit fonds inactifs, soit 53 177 000 dollars. Ces fonds, qui ont été créés pour la plupart au début des années 90 pour financer des activités ou missions de maintien de la paix qui ont depuis pris fin, n’ont enregistré ni dépenses, ni transferts, ni ajustements pendant l’exercice terminé le 30 juin 2002. Six de ces fonds, dont le solde cumulé se chiffre à 12,4 millions, pourraient être utilisés, avec l’accord des donateurs, pour financer des activités politiques, humanitaires ou de développement en rapport avec la mission initiale dans les pays pour lesquels ils avaient initialement été créés. Le BSCI recommande aussi de revoir l’utilisation de trois fonds d’affectation spéciale (dont le solde cumulé se chiffre à 1 749 000 dollars), devenus sans objet, afin de financer les opérations au Siège. Enfin, le BSCI recommande de mettre en service un site Web afin que les États Membres et le public puissent suivre l’utilisation qui est faite des fonds d’affectation spéciale et les réalisations à ce titre.
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