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AG/AB/3637

CINQUIÈME COMMISSION: LA SITUATION FINANCIÈRE DE l’ONU MODESTEMENT SATISFAISANTE DANS UN CONTEXTE MARQUÉ PAR UNE CROISSANCE SANS PRÉCÉDENT DE SES ACTIVITÉS

21/10/2004
Communiqué de presse
AG/AB/3637


Cinquième Commission

12e séance – matin


CINQUIÈME COMMISSION: LA SITUATION FINANCIÈRE DE l’ONU MODESTEMENT SATISFAISANTE DANS UN CONTEXTE MARQUÉ PAR UNE CROISSANCE SANS PRÉCÉDENT DE SES ACTIVITÉS


(Publié le 22 octobre)


Présentant, devant la Cinquième Commission (administrative et budgétaire), la situation financière de l’Organisation des Nations Unies, la Secrétaire générale adjointe à la gestion, Mme Catherine Bertini, s’est dit ce matin modestement satisfaite des progrès réalisés.  Même si nous observons des améliorations pour les remboursements, a-t-elle précisé, des préoccupations demeurent quant à l’insuffisance du nombre des États Membres payant leur quote-part intégralement et sans retard.  Ainsi, au 15 octobre, des arriérés de paiement se montaient à 725 millions de dollars au titre du budget ordinaire 2004, 80 millions au titre des Tribunaux internationaux, et 2,54 milliards au titre des opérations de maintien de la paix, soit un total d’arriérés de 3,345 milliards de dollars pour l’année 2004.


Même si la situation des liquidités s’est améliorée pour passer, selon les estimations, de 21 millions de dollars au 31 décembre 2003 à 96 millions au 31 décembre 2004, Mme Bertini a malgré tout attiré l’attention sur les incidences négatives que les arriérés susmentionnés peuvent avoir sur la bonne marche des activités essentielles de l’ONU. 


Se basant sur des tableaux présentant les trois critères représentatifs de l’état de santé financier de l’ONU que sont les contributions impayées, les liquidités disponibles et la dette vis-à-vis des États Membres, Mme Bertini a souligné l’importante augmentation du niveau d’activité de l’Organisation, notamment des opérations de maintien de la paix.  En effet, 2004 aura connu une évolution sans précédent du budget pour le maintien de la paix, passé de 2,26 milliards de dollars au 30 décembre 2003 à 4,147 milliards au 15 octobre 2004.


S’agissant des contributions au budget ordinaire, elle a noté qu’au 15 octobre 2004, 111 États Membres (soit moins de 60% des Membres), contre 118 l’année précédente, avaient versé l’intégralité de leurs contributions; 52 États avaient payé une contribution partielle, et 28 n’avaient encore rien réglé pour 2004.  Sur les 725 millions de dollars d’impayés (35 millions de plus que l’an dernier), 530 le sont par les États-Unis, 75 par le Brésil, 29 par l’Argentine, 13 par l’Iraq, 10 par l’Arabie saoudite. 


En ce qui concerne les deux tribunaux internationaux pour le Rwanda et l’ex-Yougoslavie, seuls 78 pays ont versé l’intégralité de leurs contributions à leurs budgets, ce qui constitue néanmoins une amélioration par rapport à l’année précédente (60 pays).  Entre 2002 et 2003, les montants des impayés avaient doublé, pour passer de 44 à 88 millions de dollars.  Sur les 80 millions restant dus au 15 octobre 2004, 31 le sont par les États-Unis, 19 par le Japon, 10 par le Brésil, 5 par l’Argentine, 3 par le Mexique.  Mme Bertini s’est particulièrement inquiétée que 13 pays n’aient jamais versé aucune contribution à ces tribunaux. 


Concernant le budget du maintien de la paix, elle a précisé que sur les 2,5 milliards de dollars d’arriérés, 881 millions étaient dus par les États-Unis, 567 par le Japon, 153 par l’Ukraine, 107 par l’Italie, tout en se réjouissant que 357 millions de dollars aient été versés depuis le 15 octobre 2004.  Les liquidités disponibles se montent à 1,419 milliards de dollars, somme qui s’explique notamment du fait de coûts inférieurs aux prévisions, en raison de retards dans le déploiement des effectifs.  Cette somme comprend 265 millions de dollars au titre des missions achevées et 152 millions au titre du Fonds de réserve des opérations de maintien de la paix.  Mme Bertini a précisé notamment que le solde des comptes des missions achevées ne devrait compter que 27 millions après remboursements dus aux États Membres, ce qui est bien peu si l’on considère qu’au cours de cette année les Missions ont dû recourir à huit reprises à des emprunts sur ces comptes pour pallier des insuffisances budgétaires. 


La dette de l’ONU envers les États Membres contributeurs de troupes et d’équipement devrait atteindre, selon les estimations, 605 millions de dollars au 31 décembre 2004, une somme dont l’importance s’explique notamment par le déploiement de trois nouvelles missions, au Burundi, en Côte d’Ivoire et en Haïti. Mme Bertini a précisé que l’ONU n’avait que deux mois de retard dans le paiement de ses dettes à l’égard des pays fournisseurs de contingents, et trois à six mois de retard dans celui relatif à l’équipement, contre respectivement trois et neuf mois l’an dernier.  Elle a affirmé que l’ONU pourrait difficilement réduire sa dette à l’égard des États Membres tant que ces derniers ne s’acquitteraient pas de leurs devoirs financiers. 


Le débat sur l’amélioration de la situation financière de l’Organisation aura lieu le jeudi 28 Octobre à 10 heures, alors que la présentation de Mme Bertini paraîtra prochainement sous la forme d’un rapport officiel du Secrétaire général.


La prochaine réunion de la Cinquième Commission sera annoncée dans le Journal. 


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