AG/10272

L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE PREND NOTE DU RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR L’ACTIVITÉ DE L’ORGANISATION

08/10/2004
Communiqué de presse
AG/10272


Assemblée générale

23e séance plénière – matin


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE PREND NOTE DU RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR L’ACTIVITÉ DE L’ORGANISATION


L’Assemblée générale a pris note, ce matin, du rapport du Secrétaire général sur l’activité de l’Organisation (A/59/1) que les États Membres avaient examiné, puis commenté depuis hier.


Ce rapport avait été présenté par le Secrétaire général, M. Kofi Annan, lors de la séance d’ouverture du débat général, le 21 septembre dernier.


Parmi les sept orateurs de la matinée, le représentant du Gabon a estimé que si les capacités des Nations Unies dans la diplomatie préventive et dans le déploiement des opérations de maintien de la paix s’étaient très sensiblement améliorées, les ressources allouées à ces opérations devraient être augmentées de façon substantielle afin de permettre à l’ONU de faire face avec efficience aux nombreuses sollicitations.


Selon le représentant de la Chine, le terrorisme et la prolifération d’armes de destruction massive demeurent les enjeux actuels les plus importants.  Mais ce n’est qu’en s’attaquant aux causes du mal que le combat pourra être efficacement mené, a-t-il assuré. 


De son côté, le représentant de la Barbade a souligné l’importance que l’Organisation devait accorder, selon lui, au développement durable.  Constatant les progrès réalisés par la Commission des Nations Unies pour le développement durable, il a cependant jugé qu’elle devait davantage donner la priorité aux questions de changement climatique et de vulnérabilité aux catastrophes naturelles. 


Outre les orateurs cités, les représentants du Paraguay, du Venezuela, de l’Équateur et du Cameroun ont également pris la parole.


La prochaine séance plénière de l’Assemblée générale aura lieu lundi 11 octobre, à 10 heures.


RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR L’ACTIVITÉ DE L’ORGANISATION (A/59/1)


Déclarations


M. ZHANG YISHAN (Chine) a souligné l’importance du rôle du développement dans la résolution des différents problèmes auxquels la planète est actuellement confrontée.  Estimant que le développement était une condition préalable à tout progrès, il a plaidé pour une mondialisation qui serait profitable au monde entier.  Pour ce faire, a-t-il expliqué, il faut davantage impliquer les pays en développement dans le processus de décision.  Indiquant que seul l’établissement d’un système commercial « juste » permettrait aux pays en développement de faire des progrès en ce sens, il a enjoint les pays développés à les aider davantage dans des domaines tels que l’accès aux marchés et le paiement de la dette. 


Le représentant a également indiqué que le terrorisme et la prolifération d’armes de destruction massive demeuraient les enjeux actuels les plus importants.  Il a cependant estimé que ce n’est qu’en s’attaquant aux causes du mal que cette lutte pourra être efficacement menée.  Il a par ailleurs observé que le nombre d’opérations de maintien de la paix de l’ONU était actuellement en augmentation, mais que les ressources nécessaires à l’ampleur de cet effort n’étaient pas disponibles, exhortant dès lors la communauté internationale à dégager des moyens supplémentaires.  Le représentant a également jugé que les Nations Unies devaient être réformées afin de pouvoir mieux répondre aux défis actuels et de mieux refléter les besoins des pays en développement.  Dans cet ordre d’idées, il a indiqué que la Chine était favorable à l’élargissement du Conseil de sécurité, au sein duquel les pays en développement devraient avoir un accès prioritaire.


M. ALFRED M. MOUSSOTSI (Gabon) a estimé que les capacités des Nations Unies dans la diplomatie préventive et dans le déploiement des opérations de maintien s’étaient très sensiblement améliorées.  Selon lui, des innovations louables ont eu lieu dans la taille et dans les mandats des missions de maintien qui sont devenus dorénavant multiformes, les rendant ainsi plus efficaces, plus réalistes et plus opérationnelles sur le terrain, avec des résultats.  Il conviendrait toutefois que les ressources allouées aux opérations de maintien de la paix connaissent une augmentation substantielle afin de permettre à l’ONU de faire face avec efficience aux nombreuses sollicitations, a-t-il ajouté.


Le représentant a également considéré que les Nations Unies se devaient de faire preuve d’innovation dans la mobilisation du soutien international en faveur du développement des pays du Sud afin d’éliminer les risques des conflits.  S’agissant de l’Afrique, il a mis l’accent sur les profondes réformes entreprises par les Africains eux-mêmes en vue d’améliorer la gouvernance, d’instaurer la démocratie et la stabilité, de lutter contre la pauvreté et la maladie et de jeter les bases d’une intégration régionale véritable comme le témoigne le Nouveau partenariat pour le développement économique de l’Afrique (NEPAD).


M. CHRISTOPHER HACKETT (Barbade) a estimé que la multiplication des opérations de maintien de la paix des Nations Unies témoignait de la confiance renouvelée dont bénéficie l’Organisation.  Il a salué à cet égard la mise en place de la Mission de stabilisation en Haïti et a espéré qu’elle recevrait les ressources nécessaires pour mener à bien sa tâche.  Il a reconnu que le terrorisme international représentait une grave menace pour la sécurité mondiale.  Il a cependant estimé que, pour la majorité de la population mondiale, les menaces les plus immédiates avaient pour nom pauvreté, faim, eau non potable, dégradation de l’environnement et maladies endémiques.


Le représentant a souligné l’importance que l’Organisation doit accorder, selon lui, au développement durable.  Constatant les progrès réalisés par la Commission des Nations Unies pour le développement durable, il a cependant estimé qu’elle devrait davantage donner la priorité aux questions de changement climatique et de vulnérabilité aux catastrophes naturelles.  Rappelant les dégâts causés dans les Caraïbes par la récente série de cyclones, il a appelé la communauté internationale à réfléchir aux moyens d’atténuer à l’avenir les effets de ces catastrophes naturelles.  En conclusion, il s’est félicité des réformes déjà mises en œuvre depuis 1997, afin d’améliorer l’efficacité des Nations Unies.  Il a notamment cité la mise en place d’un système Internet et d’une base de données commune.


M. ELADIO LOIZAGA (Paraguay) a remarqué que l’émergence de nouveaux problèmes tels le terrorisme international, la prolifération d’armes de destruction massive ou la résurgence de conflits régionaux retenait actuellement l’attention de l’Organisation et faisait passer à l’arrière plan des problématiques bien plus immédiates pour la majorité des peuples du monde, comme la faim, la pauvreté ou le manque d’accès à l’éducation.  À cet égard, a-t-il estimé, la poursuite des Objectifs du Millénaire pour le développement a conduit à certains résultats positifs, bien que ses avancées soient inégales.  S’attacher à réaliser ensemble ces objectifs, a-t-il expliqué, permettrait de réduire la violence à travers la planète et d’éviter que certaines personnes n’utilisent la situation à des fins politiques.


Affirmant que la lutte contre le terrorisme devait être menée collectivement, il a cependant remarqué qu’elle devait cependant s’opérer en respect avec les libertés individuelles et l’état de droit.  Afin de traiter au mieux ces nouveaux défis, a-t-il ajouté, les Nations Unies doivent s’adapter aux réalités du siècle nouveau.  À cet égard, il a plaidé pour que l’ensemble des pays Membres puissent assurer leur pleine participation, dans des conditions équitables et transparentes, tout en rappelant que les Nations Unies étaient au service des États Membres, et pas l’inverse.


M. FERMIN TORO JIMENEZ (Venezuela) a estimé que la ligne principale de l’action de son pays était la promotion de la coopération internationale afin de renforcer la coopération Sud-Sud avec l’objectif de combattre la pauvreté et l’exclusion sociale.  Il a constaté que les progrès dans la réalisation des Objectifs du Millénaire étaient inégaux, soulignant la nécessité d’appliquer des mesures politiques et économiques concrètes, avec une gouvernance sage et le concours de la population.  Il a également insisté sur la nécessité d’une concertation plus importante entre les pays en développement et les pays développés.


Pour éliminer la pauvreté, il faut donner un pouvoir au peuple, a ajouté le représentant, citant le Président du Venezuela, Hugo Chavez.  Il a énuméré ainsi quelques programmes mis en œuvre dans son pays et allant dans ce sens, notamment dans les domaines de l’éducation et de la santé.


M. LUIS GALLEGOS CHIRIBOGA (Équateur) a constaté que les conflits et les catastrophes humanitaires affectaient d’abord les plus vulnérables.  Quand on donne aux froides statistiques un visage humain, on mesure mieux l’ampleur du drame, a-t-il témoigné, en référence à une mission qu’il a effectuée en République démocratique du Congo pour le compte de l’UNICEF, au cours de laquelle il a pris conscience, a-t-il expliqué, du phénomène des enfants soldats ou de la cible que représentent les femmes dans les guerres civiles.  Il a par ailleurs attiré l’attention sur les millions de personnes contraintes de partir de chez elles pour aller chercher un travail dans un pays d’accueil, pour lequel, a-t-il précisé, elles produisent d’importantes richesses.  Il a souhaité à cet égard que plus d’investissements soient dirigés vers les pays d’émigration, afin d’y améliorer le bien-être des populations.  Il a parallèlement appelé au respect des droits des migrants dans tous les pays.  La lutte contre le terrorisme ne doit pas être menée aux dépens des libertés fondamentales, a-t-il ajouté. 


Concernant les problèmes environnementaux, il a souhaité qu’une plus grande attention soit accordée aux changements climatiques.  Il a estimé à cet égard qu’il fallait donner plus de moyens à l’organisme scientifique chargé d’observer le phénomène El Nino, afin de mieux connaître ce problème aux dimensions mondiales.


M. BELINGA EBOUTOU (Cameroun) a salué le Rapport du Secrétaire général sur l’activité de l’Organisation et s’est félicité qu’une grande partie du document ait été consacrée à l’Afrique.  Estimant que le continent africain connaissait une situation relativement stable, ce qui n’était pas le cas il y six ans, il a affirmé que le travail de l’ONU était pour beaucoup dans cette stabilité recouvrée.  Il a notamment souligné les progrès sensibles accomplis par le Cameroun et le Nigéria, avec l’aide de l’ONU, en vue de l’application de l’arrêt rendu en octobre 2002 par la Cour internationale de Justice concernant la frontière terrestre et maritime entre les deux pays.


Le représentant a cependant déploré que l’Afrique subsaharienne soit incapable d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici 2015, et que certaines projections indiquaient que ces Objectifs ne pourraient être atteints avant 2147.  Il s’est par contre félicité du renforcement continu de la coopération entre les Nations Unies et des organisations régionales, telles la CEDEAO, la CEDEA et l’IGAD.  Soulignant par ailleurs la résurgence actuelle du fanatisme, il a plaidé pour un monde où l’homme serait libéré de la peur et du besoin, et donc un monde de paix, a-t-il conclu.


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