AG/10268

L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES NATIONS UNIES SE PENCHE SUR LE RÔLE DE LA SOCIÉTÉ CIVILE DANS LES TRAVAUX DE L’ORGANISATION

04/10/2004
Communiqué de presse
AG/10268


Assemblée générale

18e & 19e séances plénières – matin & après-midi


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES NATIONS UNIES SE PENCHE SUR LE RÔLE DE LA SOCIÉTÉ CIVILE DANS LES TRAVAUX DE L’ORGANISATION


Les États Membres, s’ils sont unanimes sur la nécessité de revitaliser l’Assemblée générale et de renforcer le système des Nations Unies, ont montré aujourd’hui leurs divergences d’appréciation sur la place que doivent tenir la société civile et les organisations non gouvernementales (ONG). 


Les représentants des États Membres se sont appuyés sur les propositions développées dans le rapport du Groupe de personnalités éminentes sur les relations entre l’Organisation des Nations Unies et la société civile, ainsi que dans celui du Secrétaire général, rédigé en réponse à ce premier rapport. 


Le rôle joué par les ONG au sein des travaux de l’Organisation est devenu de plus en plus important au fil des années, a estimé Mme Louise Fréchette, Vice-Secrétaire générale des Nations Unies.  Les deux rapports encouragent les Nations Unies à approfondir encore cette collaboration afin de s’ouvrir vers l’extérieur et mieux « lier le global au local », a-t-elle ajouté, notant que leurs recommandations ne remettaient pas en cause le fonctionnement actuel de l’ONU, organisation intergouvernementale où les décisions sont prises par les États Membres.


Pour le représentant du Pakistan, s’il est indispensable en effet de renforcer l’interaction entre l’Organisation et la société civile, laquelle fait partie intégrante aujourd’hui du tissu économique, politique et social de la société tout entière, cet exercice ne doit en aucune manière saper la nature intergouvernementale de l’Assemblée ni compromettre le caractère prédominant des États Membres.  Nous devons faire en sorte que les décisions des Nations Unies soient prises par les États Membres et non par les ONG, a insisté pour sa part le représentant de Singapour.  


Selon le représentant de l’Inde, les dispositions de l’Article 71 de la Charte des Nations Unies sont à cet égard très claires.  Les relations entre les Nations Unies et la société civile doivent s’effectuer par le biais du Conseil économique et social (ECOSOC), a-t-il assuré, jugeant cependant intéressante la création d’un fonds d’affectation spéciale en vue d’accroître la participation de représentants d’ONG de pays en développement, mais à condition d’établir des critères précis.


Rejetant l’idée d’une participation d’ONG aux sessions de l’Assemblée générale, le représentant de l’Ouganda a suggéré la mise en place d’un forum consultatif entre les États Membres et la société civile, lequel se tiendrait en marge de l’Assemblée générale.


Le représentant des Pays-Bas, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne (UE), a souhaité de son côté une plus large participation des ONG de pays en développement, et particulièrement des ONG féminines.  Il y a là une fenêtre d’opportunités pour la réforme des Nations Unies, a-t-il jugé, en prévenant qu’elle ne resterait pas ouverte indéfiniment. 


Auparavant, au cours de sa séance du matin, l’Assemblée générale avait notamment inscrit à son ordre du jour les questions additionnelles intitulées « Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et la Communauté des pays lusophones » et « Octroi du statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest ».  Ces questions seront examinées respectivement en séance plénière et à la Sixième Commission.


Outre les orateurs cités, les représentants de l’Australie, de l’Algérie, du Brésil, du Bangladesh, de la Namibie, de l’Afrique du Sud, de l’Égypte, de Monaco, de la Chine, du Japon, des États-Unis, des Philippines, du Viet Nam, de la Suisse, du Liechtenstein, du Kazakhstan, de la République de Corée, du Kenya, du Bélarus, de la Jamaïque, de la Malaisie, de Cuba, de Saint-Marin, du Zimbabwe, de l’Ukraine, de l’Équateur, du Cameroun, d’Israël, du Maroc et de l’Indonésie ont également pris la parole.


L’Assemblée générale poursuivra ce débat demain à partir de 10 heures.


RAPPORT DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL EN RÉPONSE AU RAPPORT DU GROUPE DE PERSONNALITÉS ÉMINENTES SUR LES RELATIONS ENTRE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET LA SOCIÉTÉ CIVILE (A/59/354)


Le Secrétaire général, M. Kofi Annan, a élaboré ce rapport en réponse au rapport du Groupe de personnalités éminentes sur les relations entre l’Organisation des Nations Unies et la société civile (A/58/817 et Corr.1).  Il a recommandé ce dernier rapport à l’attention de l’Assemblée générale.


En guise d’introduction, M. Annan évoque l’importance croissante du rôle joué par les organisations non gouvernementales (ONG) au sein des travaux de l’Organisation des Nations Unies, et estime qu’en développant et en approfondissant les relations avec les ONG, on renforcera à la fois l’Organisation et les débats intergouvernementaux sur des questions d’importance mondiale.  Rappelant les grandes lignes du rapport du Groupe, qui souligne que l’ONU devrait s’ouvrir plus vers l’extérieur et « lier le global au local », M. Annan affirme qu’impliquer diverses parties prenantes au sein des réunions de l’ONU permettra aux débats de « gagner en diversité tout en étant ancrés dans la réalité » et aidera l’Organisation à trouver « des réponses novatrices à des questions critiques ».


Dans ce document, le Secrétaire général se penche sur les sept rubriques proposées dans le rapport du Groupe, à savoir « Accroître la participation des ONG dans les organes intergouvernementaux », « Créer un fonds d’affectation spéciale en vue d’accroître la participation de représentants d’ONG de pays en développement », « Améliorer le processus d’accréditation », « Améliorer le dialogue du Secrétariat de l’ONU avec les ONG », « Améliorer l’association des ONG à l’action de l’ONU au niveau des pays », « Explorer l’élargissement du Bureau pour les partenariats », et « Gérer le processus de changement ».


Afin de déboucher sur de véritables améliorations des relations entre l’ONU et les ONG, estime M. Annan, il faut établir un dialogue plus organisé et plus soutenu avec la communauté des ONG.  Il incombe donc aux départements, fonds et programmes de faire en sorte que les parties prenantes qui s'intéressent à leur domaine de compétence soient systématiquement consultées, ajoute-t-il.  Il est également nécessaire de former l'ensemble des fonctionnaires – en particulier par le biais de l'école des cadres des Nations Unies - afin qu’ils soient mieux à même de prendre en compte les ONG dans leurs travaux, affirme le Secrétaire général.  Il remarque également que l'application des mesures proposées dans le rapport nécessitera des ressources qui, « bien que modestes, n'en sont pas moins essentielles ».  S'il compte mieux mettre à profit les ressources existantes en ce sens, il estime cependant que « l'élargissement du Bureau pour les partenariats aurait quelques incidences – quoique modestes – budgétaires en 2006-2007 ».


Remarquant par ailleurs que les ONG des pays en développement sont actuellement sous-représentées au sein des travaux de l'Organisation, M. Annan se propose de créer un fonds d’affectation spéciale centralisé qui contribuera au financement des frais de voyage et d’hébergement de leurs représentants.


Enfin, M. Annan indique qu’il est résolu à faire en sorte que ces modifications prennent effet, et qu’il insistera sur leur importance auprès de ses collaborateurs et des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies, en sa qualité de Président du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination.


Déclarations


Mme LOUISE FRÉCHETTE, Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, a évoqué les propositions développées dans le rapport du Groupe de personnalités éminentes sur les relations entre l’Organisation des Nations Unies et la société civile, et celui du Secrétaire général, rédigé en réponse à ce premier rapport.  Le rôle joué par les organisations non gouvernementales (ONG) au sein des travaux de l’Organisation est devenu de plus en plus important au fil des années, a-t-elle estimé, soulignant que ces rapports encourageaient les Nations Unies à approfondir encore cette collaboration afin de s’ouvrir vers l’extérieur et de mieux « lier le global au local », étapes nécessaires pour supprimer le gouffre qui sépare parfois les discussions tenues dans les forums intergouvernementaux et le sort des gens vivant dans des taudis ou des zones de conflit, a-t-elle ajouté.


Soulignant que les recommandations des rapports ne remettraient pas en cause le fonctionnement actuel de l’ONU, organisation intergouvernementale où les décisions sont prises par les États Membres, Mme Fréchette a rappelé que le Secrétaire général suggérait des mesures dans six grands domaines afin d’améliorer la collaboration entre l’Organisation et la société civile.  Tout d’abord, il encourage la tenue d’audiences interactives entre membres et ONG avant chaque session de l’Assemblée générale.  Il annonce également l’établissement prochain d’un fonds d’affectation spéciale qui permettrait de faciliter la participation aux travaux des représentants d’ONG de pays en développement.  Enfin, il propose d’améliorer le processus d’accréditation des ONG et leur dialogue avec le Secrétariat; d’augmenter leur implication au sein du travail de l’ONU au niveau des pays, et d’impliquer le Bureau pour les partenariats dans cet effort, a-t-elle ajouté.


M. DIRK JAN VAN DEN BERG (Pays-Bas) qui s’exprimait au nom de l’Union européenne (UE), a rappelé qu’avec ses 25 États membres, elle représentait 13% des Nations Unies et qu’elle contribuait à hauteur de 36% à son budget ordinaire et près de 50% des contributions volontaires.  Il a salué les réformes institutionnelles « courageuses et constructives » entreprises en 1997 et 2002 par le Secrétaire général, mais a estimé qu’il restait encore beaucoup à faire, imputant la lenteur de la mise en œuvre à l’indécision des États Membres.  Nous ne devons pas nous montrer en retrait par rapport au Secrétaire général, la balle est dans notre camp, a-t-il déclaré.  Concernant les questions de nature intergouvernementale, le représentant a souhaité une rationalisation de l’ordre du jour de l’Assemblée générale et des Commissions, une amélioration des méthodes de travail du Bureau, et une allègement de la documentation.  Il a proposé de revoir la longueur et le nombre des résolutions votées par l’Assemblée (environ 300 chaque année, a-t-il noté), afin de leur donner plus d’impact.  Rappelant que la réforme de l’ONU passait aussi par une réforme du Conseil de sécurité et de l’ECOSOC, il également souhaité une coopération renforcée avec les autres acteurs du système multilatéral, comme les institutions de Bretton Woods et l’OMC.


Commentant le rapport sur les relations entre les Nations Unies et la société civile, il a estimé que le débat sur la réforme de l’ONU se devait pas être confiné à l’enceinte de l’Assemblée générale et devait aussi être mené à l’intérieur de chaque pays Membre.  Il a souhaité une plus large participation des ONG de pays en développement, et particulièrement des ONG féminines.  Il y a là une fenêtre d’opportunités pour la réforme des Nations Unies, a-t-il estimé, en prévenant qu’elle ne resterait pas ouverte indéfiniment.  Il a estimé que les États Membres devraient être blâmés s’ils ne saisissaient pas cette opportunité d’ici à l’année prochaine.


M. JOHN DAUTH (Australie) qui s’exprimait au nom du Canada et de la Nouvelle-Zélande, a déclaré que le prédécesseur de M. Jean Ping, M. Julian Hunte, avait donné un nouvel élan au processus de revitalisation de l’Assemblée générale.  Il faut aller au delà au cours de cette session et des sessions à venir, a-t-il ajouté.  La cause fondamentale du malaise est un ordre du jour surchargé, sans pertinence, a-t-il souligné.  Selon lui, les grandes commissions devraient être rigoureuses et audacieuses dans la formulation de leurs recommandations.  Il faut agir cette année pour endiguer le flot des documents, a-t-il affirmé, précisant que chacune des grandes commissions devait diminuer la quantité des documents qu’elle demande.  Un exercice similaire est nécessaire au Conseil économique et social (ECOSOC) et de ses bureaux subsidiaires, a-t-il considéré. 


Le représentant a en outre appuyé les recommandations formulées par le Secrétaire général dans son rapport, plaidant notamment en faveur d’un renforcement des relations avec les organisations non gouvernementales (ONG).  Un dialogue formel et informel élargi aux ONG serait utile, a-t-il estimé. 


M. ABDALLAH BAALI (Algérie) qui s’exprimait au nom du Mouvement des pays non alignés (NAM), a estimé que le processus de revitalisation de l’Assemblée générale devait viser à augmenter l’efficacité de cet organe afin de lui rendre le rôle central que lui incombe la Charte, a-t-il ajouté.  Rappelant l’importance des résolutions 58/126 et 58/316 dans cet effort de revitalisation, M. Baali a affirmé que le NAM souhaitait voir ces résolutions mises en œuvre dans leur totalité.  À cet égard, le représentant a notamment souligné l’importance de prendre en compte les suggestions faites par certains États Membres lors de la précédente session de l’Assemblée générale.


M. RONALDO SARDENBERG (Brésil) qui s’exprimait au nom du groupe de Rio, a regretté que les États Membres n’aient pas réussi à s’entendre, lors de la dernière session, sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale.  Il a regretté qu’un consensus n’ait pu être obtenu sur ce qu’il considère comme une priorité: une meilleure utilisation du temps disponible pendant toute la durée de la session pour l’organisation du travail dans les grandes commissions.  Il a souhaité qu’un accord soit obtenu cette année sur cette question.  Il s’est également prononcé pour des résolutions plus concises, plus précises et plus tournées vers l’action.  Prenant acte du rapport d’éminentes personnalités sur le renforcement des relations entre les Nations Unies et la société civile, il s’est félicité de la décision du Secrétaire général de créer un fonds destiné à aider les représentants des ONG de pays en développement à assister aux réunions intergouvernementales.


M. REAZ RAHMAN (Bangladesh) a estimé qu’il restait encore beaucoup à faire dans le processus de revitalisation de l’Assemblée générale et de renforcement du système des Nations Unies, lequel, a-t-il dit, ne peut pas être mis de côté.  Il est fondamental d’aller de l’avant, grâce à un effort de concertation de la part des États Membres, a-t-il observé.  Selon M. Rahman, une bonne partie du malaise actuel dans le système vient d’un ordre du jour surchargé, répétitif et non pertinent.  Il faut répondre de manière appropriée aux réalités d’aujourd’hui, a-t-il considéré, soulignant que son pays avait toujours essayé de contribuer à ce processus à la hauteur de ses moyens.


Selon le représentant, l’Assemblée générale doit être au coeur des activités des Nations Unies.  Avec le rôle pris par la société civile, les ONG, les sociétés transnationales, les grandes villes, l’âge des partenaires non étatiques est né, a-t-il par ailleurs jugé.  Il est nécessaire d’évaluer ce rôle, a-t-il ajouté, soulignant la nécessité d’entretenir des relations saines avec la société civile.  L’ONU doit tout faire pour être une organisation plus ouverte, a-t-il poursuivi.  M. Rahman s’est en outre déclaré favorable à une augmentation du nombre des membres du Conseil de sécurité dans un contexte de démocratisation.  Il a préconisé un accroissement de 10% du nombre de ses membres.  Il convient également, selon lui, dans un souci d’efficacité et de crédibilité, de modifier les méthodes de travail du Conseil et de limiter le recours au droit de veto.  Une réforme du Conseil de sécurité devrait refléter les intérêts des petits pays en développement, a-t-il noté.


Mme SELMA MUSAVYI (Namibie) a déclaré qu’une Assemblée générale revitalisée rendrait le système des Nations Unies plus efficace, et que le renforcement de ce système soulignerait le rôle central qu’y joue l’Assemblée générale.  À cet égard, elle a notamment plaidé pour le maintien du débat général au sein des grandes commissions, qui donnent aux délibérations de la substance ainsi qu’un point de mire, a-t-elle estimé.


Concernant le renforcement du système des Nations Unies, Mme Musavyi a estimé que le rôle joué par les organisations non gouvernementales (ONG) au sein du travail de l’Organisation était « incontestable », mais a fait remarquer que leur représentation géographique était déséquilibrée.  L’établissement d’un fonds d’affectation spéciale afin de faciliter la participation des ONG des pays en développement aux travaux des Nations Unies vaut la peine d’être examinée, a-t-elle ajouté, tout en se demandant si ces ressources ne seraient pas mieux consacrées à poursuivre, par exemple, la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  La représentante a par ailleurs estimé que si son pays se réjouissait de l’implication croissante des ONG dans le travail de l’Organisation, il ne fallait pas pour autant en compromettre la nature intergouvernementale, telle qu’elle figure dans la Charte.


M. DUMISANI S. KUMALO (Afrique du Sud) a rappelé que l’objectif du processus de revitalisation de l’Assemblée générale était d’en accroître l’efficacité et de donner plus de substance à ses travaux.  Mais il reste beaucoup à faire, a-t-il estimé, soulignant que le volume trop important de la documentation avait des répercussions directes sur les travaux de l’Assemblée générale et des commissions.  Il a en outre indiqué que son pays attachait un grand prix au rôle et à la contribution des ONG et d’autres membres de la société civile.  Ces organisations ont un rôle important à jouer pour évaluer et façonner le monde où nous vivons, a-t-il dit, jugeant important que l’ONU renforce ses relations à cet égard.  Il faut trouver des moyens de maximiser la contribution de la société civile à tous les organismes des Nations Unies, y compris l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité, a-t-il dit.


M. Kumalo a espéré par ailleurs que les bailleurs de fonds apporteront des contributions généreuses au fonds d’affectation spéciale en vue d’accroître la participation de représentants d’ONG de pays en développement.  Nous ne sommes pas au bout du chemin dans le processus de revitalisation de l’Assemblée générale, a conclu le représentant, préconisant un équilibre entre la volonté et l’enthousiasme d’un côté et le débat sur le fond, en plénière, de l’autre. 


M. ABOUL ATTA (Égypte) a expliqué qu’il rejoignait les propos du représentant de l’Algérie, qui s’était également exprimé au nom du Mouvement des pays non alignés (NAM).  Estimant que la revitalisation de l’Assemblée générale lui permettrait de jouer le rôle central qui lui incombe, il a jugé qu’elle ne peut se limiter aux procédures de travail.  L’ensemble des organes de l’ONU, a-t-il ajouté, doivent être revus afin de rendre cette revitalisation effective.


Par ailleurs, le représentant a exprimé le soutien de son pays à l’égard de du renforcement de la collaboration entre les Nations Unies et les organisations non gouvernementales (ONG).  Le rôle que joue la société civile au sein des travaux de l’Organisation, a-t-il souligné, revêt une importance croissante, ajoutant que l’Égypte étudiait actuellement le rapport du groupe de personnalités éminentes sur les relations entre l’Organisation des Nations Unies et la société civile, ainsi que celui du Secrétaire général, afin de pouvoir mettre en oeuvre les recommandations.


M. GILLES NOGHES (Monaco) a salué le nouvel arrangement de l’ordre du jour autour des priorités de l’Organisation.  Cela permettra aux États Membres, notamment les plus petits, a-t-il estimé, de concentrer leurs efforts dans les domaines où ils sont les plus compétents.  Il s’est également félicité de la mise en place de débats interactifs au sein des grandes commissions, estimant que de tels échanges informels permettraient de donner plus de dynamisme et de transparence.  Il a cependant souligné la « timidité » des réformes entreprises jusqu’à présent et a souhaité un renforcement du rôle du Bureau.  Il a appelé les États Membres à formuler des propositions audacieuses pour la réforme de l’Organisation, parallèlement à celles qui seront présentées par le groupe d’éminentes personnalités mis en place par le Secrétaire général.  Il a apporté son soutien à l’inclusion des contributions des ONG dans les délibérations de l’Assemblée générale.  En conclusion, il a souhaité que les engagements déjà pris par l’Assemblée soient honorés, afin d’éviter la répétition de débats et de certaines résolutions.


M. A. A. CHAUDHRY (Pakistan) a souligné que le renforcement du rôle de l’Assemblée générale était un exercice politique et non de procédure.  Les États Membres devront s’engager à respecter et appliquer les résolutions de l’Assemblée générale, a-t-il par exemple souligné.  Selon lui, la prise de décision par consensus devait être la règle pour faire des progrès.  Une plus grande cohésion entre les trois organes principaux apportera une synergie et un rôle plus central à l’Assemblée générale, tel qu’il est préconisé dans la Déclaration du Millénaire.


Le représentant a rappelé la proposition faite par son pays d’établir un comité spécial avec les représentants des trois organes principaux pour examiner les urgences complexes.  La réforme ne doit pas être entreprise au détriment des principes de l’ONU, a-t-il également considéré.  Selon lui, le renforcement du système des Nations Unions n’aura pas les résultats escomptés tant que celle-ci n’aura pas les ressources nécessaires pour faire face aux tâches nombreuses qui lui sont confiées.  Il a également indiqué que la société civile faisait partie intégrante du tissu économique, politique et social de la société actuelle, et il a appuyé un renforcement de l’interaction entre l’Organisation et la société civile.  Cet exercice ne doit en aucune manière saper la nature intergouvernementale de l’Assemblée ni remettre en cause le caractère prédominant des États Membres, a-t-il affirmé.


M. ZHANG YISHAN (Chine) a marqué l’appui de son pays à l’égard de l’extension éventuelle de la participation de la société civile, y compris les organisations non gouvernementales (ONG), au sein des travaux de l’Organisation, estimant que cette participation était nécessaire pour relever les défis de l’époque.  Il est primordial de tenir compte de l’expérience des ONG dans leurs domaines respectifs, et par conséquent de prendre compte de leur avis lors de consultations, a-t-il estimé.  L’extension de leur participation, a-t-il ajouté, doit être examinée de pair avec la réforme de l’ONU dans son ensemble.


Concernant la revitalisation de l’Assemblée, le représentant a estimé qu’un cadre de base existait déjà, et qu’il fallait dès lors s’atteler à mettre en vigueur les résolutions 58/126 et 58/316.  Dans cet ordre d’idées, il a rappelé l’importance de la rationalisation de l’ordre du jour et de la documentation, ainsi que de développer une collaboration croissante entre le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale.


M. KOICHI HARAGUCHI (Japon) a salué la mise en place d’un panel d’éminentes personnalités chargées de formuler des propositions de réforme de l’ONU, mais il a estimé que c’était aux États Membres d’assumer la responsabilité politique de la réforme.  Nous ne pouvons pas nous permettre d’échouer dans cette tâche, a-t-il déclaré, sauf à faire perdre sa pertinence à l’Organisation.  Pour le Japon, a-t-il indiqué, c’est la réforme du Conseil de sécurité qui doit être au cœur des efforts de revitalisation des Nations Unies.  Concernant l’Assemblée générale, la priorité doit être, selon lui, la rationalisation de l’ordre du jour.  Il s’est félicité des deux résolutions adoptées en ce sens lors de la dernière session et a souhaité qu’elles soient fidèlement mises en œuvre.


Le représentant a estimé que, pour entrer dans une nouvelle ère, les Nations Unies devaient disposer des ressources financières nécessaires.  Il a cependant estimé qu’il y avait des limites aux capacités de paiement des pays membres et a souhaité que la charge soit équitablement répartie.  Il a souhaité à cet égard que les priorités de l’Organisation soient mieux établies et qu’elles se voient attribuer des ressources auparavant dévolues à des activités aujourd’hui dépassées.  Le Secrétariat, a-t-il précisé, doit rendre des comptes, pour chaque activité, et présenter des résultats.


M. SICHAN SIV (États-Unis) a déclaré que son pays avait une longue tradition de la participation de la société civile au niveau local, national et international, en particulier au sein des Nations Unies.  S’il est d’accord sur le fait que les ONG apportent une contribution précieuse au travail des Nations Unies, les arguments donnés pour que cette contribution soit élargie de l’ECOSOC à l’Assemblée générale ne sont pas convaincants, a-t-il considéré.  Il a en outre demandé davantage de précisions sur la création d’un fonds d’affectation spéciale en vue d’accroître la participation de représentants d’ONG de pays en développement qui pose des questions juridiques et de financement.  Les partenariats constituent un outil important pour relever les défis qui nous attendent, a—t-il par ailleurs observé, se félicitant notamment des travaux novateurs de la Commission du développement durable en vue d’établir des partenariats dans ce domaine.


M. LESLIE GATAN (Philippines) a regretté la lenteur dans l’application des résolutions votées lors de la précédente session sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale.  Nous devons démontrer, a-t-il poursuivi, que l’Assemblée n’est pas inutile et inefficace, pour contrer les critiques sur la nonchalance ou l’attitude rhétorique des États Membres.  Il a souhaité que la formulation des nombreuses résolutions de l’Assemblée soit simplifiée de manière à les rendre compréhensibles par le grand public, qui a-t-il rappelé, doit rester l’ultime bénéficiaire du travail des Nations Unies.  Il a souligné que l’Assemblée générale, en tant que principal organe de l’ONU, n’avait pas à rendre compte à une instance supérieure.  Ses résolutions n’ont pas de caractère contraignant, a-t-il rappelé, mais il a estimé que leur mise en oeuvre était suivie par les peuples qui, en fin de compte, a-t-il ajouté, ont le dernier mot.  Le représentant a souhaité un approfondissement des consultations entre l’Assemblée, le Conseil de sécurité et l’ECOSOC, dont il a regretté qu’elles restent encore marginales. 


M. LE LUONG MINGH (Viet Nam) a marqué son accord avec le représentant de l’Algérie, qui s’était également exprimé au nom du Mouvement des pays non alignés.  Estimant que la revitalisation des méthodes de travail de l’Assemblée générale était une priorité, il a salué l’adoption des résolutions 58/126 et 58/316 et des mesures qu’elles comportent, notamment la soumission périodique par le Conseil de sécurité de certains rapports spéciaux à l’Assemblée générale.  Il a également souligné l’importance de réformer le Conseil de sécurité ainsi que la totalité des organes principaux de l’ONU, dont le Conseil économique et social, afin de renforcer l’institution dans son ensemble.


Par ailleurs, M. Le Luong a évoqué les contributions importantes qu’apportent les organisations non gouvernementales (ONG) au développement économique et social de nombreux pays en développement, dont le Viet Nam.  Dans cet ordre d’idées, il a plaidé pour une participation croissante de ces organisations aux travaux des Nations Unies, mais également pour l’établissement d’un « code de conduite » à leur égard, afin d’empêcher certains abus.


M. PETER MAURER (Suisse) a estimé que l’ONU sortirait renforcée d’une association plus grande de la société civile aux travaux de l’Organisation.  Son renforcement passe effectivement par un encouragement aux partenariats entre l’ONU et les organisations régionales, mais aussi les parlements, les organisations non gouvernementales, ainsi que les entreprises privées, a-t-il affirmé.  Dans le cadre des mesures concrètes visant à renforcer l’interaction entre la société civile et les Nations Unies, la Suisse soutient la proposition du Secrétaire général qui vise à organiser des réunions interactives avec les ONG et les parlementaires avant la tenue d’événements majeurs, a-t-il ajouté, appuyant l’idée de tester la faisabilité de telles rencontres avant la réunion à haut niveau sur le VIH/sida prévue le 2 juin 2005.  Cependant, a-t-il poursuivi, les relations avec la société civile ne doivent pas s’effectuer dans le cadre d’une approche bureaucratique et centralisatrice.


Selon M. Maurer, la Suisse est également prête à examiner les formes d’interaction formelles et informelles qui existent à Genève entre la société civile et les ONG et l’ONU, à recueillir les bonnes pratiques et leçons apprises dans ce domaine et à les partager avec les acteurs intéressés.


M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a estimé que l’Assemblée générale n’était plus capable de contrebalancer le Conseil de sécurité, ce qui menace l’équilibre institutionnel et politique de l’Organisation, a-t-il ajouté.  Il a donc rappelé l’importance de revitaliser l’Assemblée générale, pour que cet organe puisse retrouver son rôle central au sein de l’Organisation, et a salué l’adoption des résolutions 58/126 et 58/316, qui devraient permettre d’assurer une meilleure coopération avec le Conseil de sécurité, de tenir plus de réunions informelles, de mieux assurer le suivi des résolutions de l’Assemblée et de réduire le volume de documentation et de résolutions.


Par ailleurs, M. Wenaweser a jugé que l’élargissement du Conseil de sécurité ne permettrait pas seul de rendre l’Organisation plus forte et plus efficace.  Il a également exprimé le souhait de son pays de voir les Nations Unies s’ouvrir vers l’extérieur et assurer le lien entre « mondial et local », processus qui passe par une meilleure interaction avec la société civile, a-t-il ajouté.


M. YERZHAN KAZYKHANOV (Kazakhstan) a estimé que, dans le cadre de la réforme des Nations Unies, il fallait améliorer la coordination avec les organisations régionales qui, a-t-il indiqué, jouent un rôle croissant dans le système de sécurité collective.  Il a proposé à cet effet la création d’un conseil des organisations régionales, qui serait placé sous l’autorité du Secrétaire général.  L’Assemblée générale doit d’abord faire porter la réforme sur ses propres travaux, a-t-il poursuivi.  Prenant acte des progrès déjà accomplis dans le sens de la revitalisation, il a estimé que les efforts devaient porter sur la question sensible de l’ajustement de l’ordre du jour.  Tout doit être fait pour arrêter l’érosion du poids de l’Assemblée générale en tant que principal forum des Nations Unies pour débattre des questions internationales, a-t-il déclaré.  Il a salué les innovations proposées par le Groupe d’éminentes personnalités sur les relations entre l’ONU et la société civile, pour renforcer le partenariat dans les domaines humanitaires et du développement.  Il s’est dit persuadé que le renforcement des relations avec les ONG permettrait d’enrichir les débats intergouvernementaux et d’ouvrir l’ONU vers l’extérieur en faisant de l’Organisation un lien entre « le mondial et le local ».


M. KIM SAM-HOON (République de Corée) s’est réjoui des progrès réalisés dans le processus de revitalisation, par exemple le renforcement du Bureau de l’Assemblée générale et la réorganisation de l’ordre du jour en fonction des priorités établies, rendant les questions plus accessibles.  Il est essentiel de préserver l’élan acquis, a-t-il observé, jugeant important de permettre au Bureau de jouer le rôle principal dans la façon de conseiller l’Assemblée générale.  Selon le représentant, le Bureau doit siéger plus souvent et des discussions sérieuses doivent avoir lieu sur la façon de réduire le volume de la documentation.  Il a demandé à la présidence de l’Assemblée générale de rencontrer régulièrement les Présidents du Conseil de Sécurité et du Conseil économique et social, permettant ainsi une meilleure coordination des principaux organes des Nations Unies.  Il a en outre jugé exhaustives et dynamiques les recommandations du Secrétaire général portant sur le renforcement du système des Nations Unies. 


M. THUITA MWANGI (Kenya) a regretté l’« émasculation » de l’Assemblée générale par d’autres organes des Nations Unies, et a estimé qu’elle devait retrouver son rôle d’organisme principal de décision et de législation.  La revitalisation de cette institution, principal organe représentatif de l’ONU, doit donc être le point de départ de la réforme de l’Organisation, a-t-il ajouté.  M. Mwangi a également jugé que le Conseil de sécurité devait être transparent et démocratique afin de pouvoir faire face aux menaces actuelles à l’égard de la sécurité.  Le Conseil économique et social devrait également connaître une refonte drastique, a-t-il estimé.


M. Mwangi a également plaidé pour un ordre du jour plus court, afin que l’Assemblée générale puisse se consacrer plus longuement aux questions qui y sont inscrites, et donc prendre des décisions plus efficaces.  Par ailleurs, il a salué le travail du Secrétaire général visant à renforcer les relations entre les Nations Unies et les organisations non gouvernementales (ONG), tout en estimant que certaines recommandations nécessiteraient une concertation préalable.


M. ALYAKSANDR SYCHOV, Vice-Ministre des affaires étrangères du Bélarus, a jugé inévitable la réforme des Nations Unies, tout en estimant que les principes de la Charte restaient viables et pouvaient être adaptés à la nouvelle situation internationale.  Il a proposé, dans le cadre de la démocratisation de l’ONU, que l’implication des parlementaires dans les activités de l’Organisation soit renforcée.  Estimant que les résolutions 58/126 et 58/316 constituaient une bonne base pour revitaliser le travail de l’Assemblée générale, il a cependant mis en garde contre la « bureaucratisation » et l’augmentation injustifiée de la charge budgétaire qui pourrait résulter de ces réformes.  Selon lui, les réformes prioritaires doivent porter sur une rationalisation de l’ordre du jour, l’abandon d’une pratique consistant à faire adopter des résolutions redondantes et la réduction de la longueur des débats.  L’accent doit également être mis, a-t-il ajouté, sur la qualité du libellé des résolutions.


M. STAFFORD O. NEIL (Jamaïque) a déclaré que pour renforcer les Nations Unies et le multilatéralisme, il importait de revitaliser l’Assemblée générale.  Il a estimé que ses travaux devaient être répartis tout au long de l’année et non plus concentrés à l’automne, indiquant ainsi sa préférence pour la tenue de deux sessions principales.  Il a en outre plaidé en faveur d’une réforme du mandat et de la composition du Bureau ainsi que de la poursuite de la réflexion sur la rationalisation de l’ordre du jour et de la modification des méthodes de travail.  L’Assemblée générale doit être convoquée plus souvent, a-t-il dit, et ce, afin de permettre à l’opinion mondiale de se prononcer sur les questions d’actualité.  Pour cela, a-t-il ajouté, il faut une volonté politique de la part des États Membres.


Le représentant a déclaré également que son pays appuyait le renforcement des relations avec les organisations non gouvernementales. Toutefois, il a émis des réserves, face à la politisation, de certaines activités d’ONG, sur la participation éventuelle de ces organisations aux deux principaux organes des Nations Unies.  Certaines ONG par leurs agissements, font naître des problèmes au sein de leurs États Membres, ce qui a des conséquences fâcheuses, a-t-il estimé.


M. RASTAM MOHD ISA (Malaisie) s’est joint aux observations présentées par le représentant de l’Algérie, qui s’était également exprimé au nom du Mouvement des pays non alignés, et avait plaidé pour une réforme intégrale de l’ensemble des institutions de Nations Unies.  Estimant que l’Assemblé générale est le principal organe législatif, délibératoire et représentatif de l’Organisation, il a réaffirmé le soutien de son pays à l’égard des propositions contenues dans les résolutions 58/126 et 58/316.


La revitalisation, a-t-il jugé, devrait permettre de renforcer le rôle du Président de l’Assemblée générale, améliorer ses méthodes de travail, rationaliser son ordre du jour, ses résolutions et ses rapports, ainsi que le travail de ses grandes commissions.  Par ailleurs, M. Isa a indiqué que son pays examinerait les recommandations du rapport du Secrétaire général en réponse au rapport du Groupe de personnalités éminentes sur les relations entre l’Organisation des Nations Unies et la société civile, tout en soulignant que les Nations Unies restaient « une institution intergouvernementale ».


M. FRANCIS BUTAGIRA (Ouganda) a souligné le rôle vital joué par les ONG et le secteur privé en général comme partenaires des gouvernements dans le domaine du développement.  Il a cependant estimé qu’il ne fallait pas pour autant élever les ONG au niveau des gouvernements.  N’étant pas, contrairement aux gouvernements, responsables devant les citoyens, leur mandat est limité et leur rôle doit rester consultatif, a-t-il déclaré.  À ce titre, il a rejeté la proposition du Secrétaire général de leur permettre de participer directement aux sessions de l’Assemblée générale.  Il s’est en revanche félicité de la recommandation du Groupe d’éminentes personnalités sur le renforcement des consultations avec les ONG au niveau national.  Au niveau de l’Assemblée générale, il a proposé la mise en place d’un forum consultatif entre les États Membres et la société civile, qui se tiendrait, a-t-il suggéré, en marge de l’Assemblée générale et non pas avant les sessions, comme l’a proposé le Secrétaire général, de manière à limiter les dépenses.  Il a salué le dialogue noué par le Conseil de sécurité avec la société civile, tout en estimant qu’il devait être mené selon des règles très claires.  Il a par exemple souhaité que les rapports des ONG soient distribués non seulement aux membres du Conseil, mais aussi aux États Membres, particulièrement quand ils sont mis en cause dans ces rapports.


M. VANU GOPALA MENON (Singapour) a souligné que l’efficacité et la pertinence de l’ONU présentaient pour les petit États comme le sien une importance primordiale.  Si nous devions enlever l’ONU et son cadre juridique international, un nouvel ordre mondial verrait le jour où régnerait la loi de jungle, a-t-il considéré.  Le représentant, qui a également plaidé en faveur d’une rénovation du bâtiment du siège des Nations Unies, a estimé que l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité devaient travailler ensemble.  Nous ne devons pas nous permettre d’avoir deux pilotes dans le même aéronef, a-t-il observé.  Selon lui, l’Assemblée devrait identifier les créneaux où elle pourrait apporter une contribution importante.  Le représentant a de même préconisé une réduction du débat général de l’Assemblée générale et de son rituel de deux semaines qui, selon lui, n’intéresse plus les médias.  Il a proposé que les dirigeants axent davantage leurs discours sur les questions d’actualité du jour.


Par ailleurs, si, selon lui, le dialogue avec les organisations non gouvernementales doit être accru, celui-ci ne doit pas saper le caractère intergouvernemental fondamental de l’Assemblée.  Nous devons faire en sorte que les décisions des Nations Unies demeurent prises par les États Membres et ne le soient pas par les ONG, a-t-il considéré.  


M. ORLANDO REQUEIJO GUAL (Cuba) s’est joint aux observations effectuées par le représentant de l’Algérie, qui s’était précédemment exprimé au nom du Mouvement des pays non alignés.  Il a donc plaidé pour une réforme « réelle » des Nations Unies, qui reviendrait aux racines de l’Organisation, afin de restaurer la crédibilité de l’institution.  Il a notamment estimé que la revitalisation de l’Assemblée générale, qui réaffirmerait le rôle central de cet organe, était un élément déterminant de cette réforme.  À cet égard, il a déploré que la plupart des résolutions de l’Assemblée ne soient pas implémentées.  Quant au Conseil de sécurité, M. Gual a jugé qu’il devait être démocratisé.


Par ailleurs, M. Gual a estimé que le rapport du Secrétaire général en réponse au rapport du Groupe de personnalités éminentes sur les relations entre l’Organisation des Nations Unies et la société civile devait être prudemment examiné par les États Membres, vu que les initiatives suggérées pourraient avoir un impact énorme sur la nature intergouvernementale des Nations Unies, a-t-il ajouté.


M. GIAN NICOLA FILIPPI BALESTRA (Saint-Marin) a estimé que l’Assemblée générale, si elle veut renforcer son mandat, doit d’abord réduire son ordre du jour.  En limitant le nombre de questions abordées, l’Assemblée pourrait approfondir le traitement de chacun d’entre elles, a-t-il ajouté.  Afin d’alléger et de rationaliser le travail de l’Assemblée et des grandes commissions, il a proposé que certaines questions ne soient examinées que tous les deux ou trois ans.  Il a par ailleurs souhaité que l’on réduise le volume de documentation présenté par le Secrétariat.  Le représentant a estimé que les résolutions adoptées lors de la dernière session n’étaient qu’un premier pas dans la revitalisation de l’Assemblée.  Plutôt que d’adopter de nouvelles résolutions, il a mis l’accent sur l’application des textes existants.  Il a donc proposé la mise en place d’un système d’information sur le degré d’application des résolutions, ce qui permettrait, selon lui, d’éviter de débattre sans cesse les mêmes questions.


M. ANAND SHARMA (Inde) qui s’est félicité des progrès réalisés au cours de la 58e session de l’Assemblée générale, a indiqué qu’il fallait faire preuve de patience pour aboutir à un accord parmi tous les États Membres sur des questions politiques délicates.  Le processus de réformes doit améliorer le prestige et l’efficacité de l’Assemblée générale.  Selon lui, il conviendrait de ramener devant l’Assemblée des questions examinées par le Conseil de sécurité.  Si l’interaction entre l’Assemblée générale et le Conseil économique et social se déroule bien, il reste à remédier à des anomalies entre l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité, a-t-il observé.


Sur la place que doit tenir la société civile dans les travaux de l’Organisation, M. Sharma a rappelé le caractère intergouvernemental de celle-ci.  Selon lui, les dispositions de l’article 71 de la Charte des Nations Unies sont très claires et rendent fallacieuses les interprétations selon lesquelles rien n’interdirait à l’Assemblée générale d’inviter des ONG à ses sessions.  La Charte détermine en effet que les relations entre les Nations Unies et la société civile doivent s’effectuent par le biais du Conseil économique et sociale (ECOSOC).  Il a en outre jugé intéressante la création d’un fonds d’affectation spéciale en vue d’accroître la participation de représentants d’ONG de pays en développement, à condition d’établir des critères très clairs. 


M. B. G. CHIDYAUSIKU (Zimbabwe) a regretté que le débat sur le renforcement du rôle de la société civile repose sur l’idée selon laquelle les gouvernements ne seraient pas assez représentatifs et la société civile pourrait combler ce défaut de représentativité.  Il a souhaité au contraire que soit réaffirmé le caractère fondamentalement intergouvernemental des Nations Unies, menacé, selon lui, par la tendance récente à faire toujours plus de place à la société civile.  Il a rappelé la pratique établie selon laquelle les organisations non gouvernementales participent aux travaux de l’Assemblée générale au travers de tables rondes et de réunion préparatoires, mais pas directement lors des séances plénières.  Il n’y a pas, à ses yeux, de raisons valables de remettre en cause cette pratique.  Le rapport du Groupe d’éminentes personnalités a établi, a-t-il indiqué, que 70% des ONG ayant un statut consultatif à l’ECOSOC étaient issues des pays développés.  Dans cette perspective, donner plus de poids aux ONG reviendrait, a-t-il déploré, à renforcer la voix du monde développé.  Il a salué la proposition de renforcer le rôle des ONG au niveau national, mais il a prévenu que cela devait se faire avec la participation des gouvernements concernés, faute de quoi les Nations Unies pourraient être associées à des pratiques d’ingérence dans les affaires intérieures d’un État Membre.  Il a estimé que le rapport du Groupe d’éminentes personnalités avait surtout eu pour objectif de justifier et d’institutionnaliser un plus grand engagement de la société civile dans le travail des Nations Unies.  Il a regretté que le rapport ait passé sous silence les interrogations sur les motivations, la représentativité, l’intégrité d’un nombre croissant d’organisations non gouvernementales au sein des Nations Unies.


M. OLEH HERASYMENKO (Ukraine) a affirmé que la revitalisation de l’Assemblée générale devait permettre à l’institution de jouer un rôle central au sein de l’Organisation, en tant que principal organe délibératoire, législatif et représentatif des Nations Unies.  Saluant l’adoption des résolutions 58/126 et 58/316, il a souligné l’importance de rationaliser l’ordre du jour, de mêmes que les « discours de routine » qui s’y tiennent.


M. Herasymenko a aussi exprimé le soutien de son pays à l’égard du renforcement du rôle du Président de l’Assemblée et de l’établissement de consultations régulières entre ce dernier et les Présidents du Conseil de sécurité et du Conseil économique et social.  La revitalisation de l’Assemblée générale, a-t-il également fait remarquer, doit s’accompagner d’une réforme des deux organes précités.  Par ailleurs, M. Herasymenko a estimé que l’implication croissante de la société civile dans les travaux des Nations Unies permettrait de renforcer l’efficacité et la légitimité de l’Organisation.


M. GALLEGOS CHIRIBOGA (Équateur) a estimé que le programme de travail de l’Assemblée générale devait pleinement refléter l’état actuel des relations entre les États.  Il faut que les États Membres, a-t-il également souligné, aient à l’esprit l’importance de l’Assemblée générale comme mécanisme de délibération et de concertation avec nos peuples.  La pertinence de l’ONU est entre les mains des représentants des États Membres, a-t-il considéré, ajoutant que la société internationale avait les yeux tournés sur les délibérations de l’Assemblée générale.


M. MARTIN BELINGA EBOUTOU (Cameroun) s'est félicité des résolutions adoptées lors de la dernière session pour restaurer l'autorité de l'Assemblée générale et améliorer ses méthodes de travail.  Il a ainsi salué le nouvel ordonnancement de l'ordre du jour, destiné à mieux épouser les préoccupations du Sommet du Millénaire.  Il a par ailleurs souhaité que le Bureau se montre plus « directif » dans l’organisation du travail de l’Assemblée.  Saluant le rapport du Groupe d’éminentes personnalités sur les relations entre les Nations Unies et la société civile, il a estimé que le renforcement du partenariat avec les ONG contribuerait à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a rappelé à cet égard le rôle décisif joué par les ONG dans la mise en place de la Cour pénale internationale, ou encore dans l'organisation des Conférences sur le financement du développement ou sur le développement durable.  Il s’est particulièrement félicité des propositions en faveur d’une participation accrue des ONG des pays en développement.  Il a rappelé à cet égard que le Cameroun, lorsqu’il présidait le Conseil économique et social, avait soutenu l’initiative du Secrétaire général visant à mettre en place un réseau d’ONG africaines.


Mme HOLGUIN CUELLAR (Colombie) a estimé que la collaboration entre les Nations Unies et la société civile était importante, et devait se poursuivre.  Ce dialogue est constructif, a-t-elle ajouté, car il renforce également les États Membres.  Elle a également plaidé pour une réforme du processus d’accréditation des ONG, qui devrait être régi de manière transparente par un organe intergouvernemental, a-t-elle jugé.  Elle a néanmoins rappelé que c’était bien les États qui constituaient le lien entre « mondial et local », et que leur souveraineté ne devait pas rester lettre morte.  Les États sont les interlocuteurs principaux des Nations Unies, et doivent continuer à jouer ce rôle, a-t-elle ajouté.  Par ailleurs, la représentante a indiqué que son pays appuyait les différents efforts en cours entrepris pour renforcer les Nations Unies.


M. MARCO SERNONETA (Israël) a estimé essentiel d’harmoniser les initiatives visant à revitaliser l’Assemblée générale mais a souligné la nécessité d’éviter de s’acharner sur des éléments constamment à l’ordre du jour.  Il n’y a pas de raison que les mêmes parties discutent sans fin des mêmes sujets dans les mêmes instances, a-t-il déclaré, plaidant en faveur d’une réduction générale du nombre des résolutions ainsi que d’une consolidation de résolutions au sein de résolutions omnibus, comme par le passé.  Plus l’ordre du jour a des défauts, plus nous nous montrerons moins efficaces, a-t-il encore dit.


Le représentant a en outre lancé un appel à l’Organisation pour que soit réexaminée et améliorée la façon dont on procède à l’accréditation et à la participation des ONG aux travaux des conférences des Nations Unies, évoquant les intentions cachées de certains organismes politiques. 


M. ABDESSALAN ARIFI (Maroc) a noté l’intérêt que suscitait, parmi les États Membres, la réforme de l’ONU, en rappelant que, lors du débat général, 121 des 190 orateurs s’étaient exprimés sur le sujet.  Il a d’ailleurs proposé que, dans un souci d’efficacité, le Secrétariat fasse une compilation des propositions qui ont été formulées à cette occasion.  Il a estimé que l’élargissement du Conseil de sécurité constituait l’élément clé de la réforme.  Exprimant le souhait que cet élargissement ne se limite pas à un simple exercice mathématique, il a notamment estimé que les États qui contribuaient le plus aux opérations de maintien de la paix devaient être mieux représentés.  Il a proposé que le président de l’Assemblée générale participe à la réflexion en menant, avec un groupe de travail restreint, la consultation entre les différents groupes régionaux. 


Concernant la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale, M. Arifi a souhaité une plus grande interaction entre le Conseil de sécurité et le Conseil économique et social.  Il a notamment proposé que la séance de l’Assemblée consacrée au rapport annuel du Conseil de sécurité ne soit pas une simple réunion d’information, mais soit suivie de réactions et de décisions de la part des États Membres.  Il a enfin estimé qu’une plus grande participation de la société civile et du secteur privé aux travaux des Nations Unies ne pouvait qu’enrichir les débats.  Il a souligné à cet égard la priorité que représentait, à ses yeux, le renforcement des capacités des ONG des pays en développement


M. IWAN WIRANATAATMADJA (Indonésie) a affirmé que le débat actuel devait permettre de rétablir le rôle central de l’Assemblée générale, principal organe délibératoire, législatif et représentatif des Nations Unies.  S’associant aux propos du représentant de l’Algérie, qui s’était exprimé précédemment au nom du Mouvement des pays non alignés, M. Wiranataatmadja a salué l’adoption des résolutions 58/126 et 58/316.  Ces résolutions indiquent clairement que certains problèmes doivent encore être résolus pour accroître l’autorité de l’Assemblée générale lors de ses relations avec les autres principaux organes des Nations Unies, le Conseil de sécurité et le Conseil économique et social notamment.  Le représentant a également souligné que le renforcement des Nations Unies devait avoir pour but de permettre à l’Organisation de promouvoir efficacement la paix et le développement.


Par ailleurs, M. Wiranataatmadja a estimé que les Nations Unies devaient s’ouvrir vers l’extérieur, comme le recommandaient notamment le rapport du Groupe de personnalités éminentes sur les relations entre l’Organisation des Nations Unies et la société civile et celui du Secrétaire général en réponse à ce dernier rapport.  Il a cependant remarqué que certaines propositions évoquées dans ces rapports, telle la participation d’organisations non gouvernementales au sein d’organes intergouvernementaux, devaient être clairement définies.


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