LE BUREAU DÉCIDE DE NE PAS RENVOYER L’EXAMEN DE LA QUESTION DE LA REPRÉSENTATION DE TAIWAN AUX NATIONS UNIES À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
Communiqué de presse AG/10255 |
Assemblée générale
Bureau
1re séance – matin & après-midi
LE BUREAU DÉCIDE DE NE PAS RENVOYER L’EXAMEN DE LA QUESTION DE LA REPRÉSENTATION DE TAIWAN AUX NATIONS UNIES À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
L’Assemblée générale n’examinera pas, au cours de sa cinquante-neuvième session, la « question de la représentation des vingt-trois millions d’habitants de Taiwan à l’Organisation des Nations Unies ». Faute de consensus, et au terme d’un débat au cours duquel plus d’une centaine de délégations ont pris la parole, le Bureau a décidé de ne pas recommander l’examen de cette question en séance plénière.
Le représentant de la Gambie, qui appuyait la demande d’inscription de Taiwan, a qualifié d’anomalie de l’histoire l’exclusion des Nations Unies d’une nation pacifique souveraine de 23 millions d’habitants. La responsabilité en incombe à tous les Membres de l’ONU, a-t-il estimé. Selon ce représentant, le fait que Taiwan soit une nation souveraine ne saurait être contesté. Avec l’exclusion de Taiwan, nous n’avons pas atteint l’objectif de l’universalité des Nations Unies, a-t-il souligné. Taiwan, prête à jouer son rôle dans les affaires du monde, entretient avec les autres pays des relations conformes à la Charte des Nations Unies. Ce n’est donc pas un État paria, a-t-il poursuivi, et les événements dans le détroit de Taiwan devraient susciter une réponse des Nations Unies.
Le représentant de la Chine a considéré pour sa part que la proposition de la Gambie constituait une ingérence dans les affaires internes de son pays. Elle viole, selon lui, les principes de la Charte autant que l’intégrité territoriale et la souveraineté de la Chine, dont Taiwan est une province. Il a souligné que le principe d’une Chine unique avait été reconnu par les 160 pays qui entretiennent des relations diplomatiques avec ce pays et que la question de sa représentation auprès des Nations Unies avait été réglée en 1971 par l’adoption de la résolution 2758 (XXVI). Puisque Taiwan fait partie intégrante de la Chine, la représentation de la Chine auprès des Nations Unies inclut Taiwan, a-t-il affirmé. Il s’est donc catégoriquement opposé à l’inscription de la question de la représentation de Taiwan aux Nations Unies à l’ordre du jour de cette cinquante-neuvième session. Estimant, elles aussi, que la résolution 2758 avait définitivement réglé cette question, nombre de délégations ont à nouveau souhaité qu’elle ne soit plus examinée par le Bureau.
Le Bureau avait auparavant pris note des recommandations du Secrétaire général énoncées dans son Mémoire relatif à l’organisation des travaux de la cinquante-neuvième session de l’Assemblée générale, à l’adoption de l’ordre du jour et à la répartition des questions entre les grandes commissions*.
Selon ces recommandations, l’Assemblée générale consacrera au cours de sa cinquante-neuvième session une journée à la commémoration du dixième anniversaire de la Conférence sur la population et le développement tenue au Caire, ainsi qu’une séance plénière à la célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille. À l’occasion de la Journée des droits de l’homme, le 10 décembre 2004, l’Assemblée tiendra en outre une séance plénière prenant la forme d’un dialogue interactif afin de faire le bilan de la Décennie des Nations Unies pour l’éducation dans le domaine des droits de l’homme (1995-2004).
Pour la première fois, l’Assemblée générale aura un ordre du jour articulé autour de neuf rubriques qui constituent les priorités de l’ONU à moyen terme pour la période 2002-2005: maintien de la paix et de la sécurité internationales; promotion d’une croissance économique soutenue et du développement durable, conformément aux résolutions de l’Assemblée générale et aux décisions prises lors des récentes conférences des Nations Unies; développement de l’Afrique; promotion des droits de l’homme; coordination efficace des opérations d’assistance humanitaire; promotion de la justice et du droit international; désarmement; contrôle des drogues, prévention du crime et lutte contre le terrorisme international sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations; questions d’organisation, questions administratives et autres questions.
Le Bureau a proposé à l’Assemblée générale de suspendre sa cinquante-neuvième session, ouverte hier, le mardi 14 décembre 2004 et de la clôturer le lundi 12 septembre 2005. Il a également recommandé que, pendant la partie principale de la session, la Première Commission, la Quatrième Commission et la Sixième Commission achèvent leurs travaux le jeudi 11 novembre au plus tard; la Troisième Commission, le mercredi 24 novembre au plus tard; la Deuxième Commission, le mardi 7 décembre au plus tard et la Cinquième Commission, le vendredi 10 décembre au plus tard.
Sur proposition du représentant du Burkina Faso, appuyé par celui de la Belgique, le Bureau a décidé de reporter à la soixantième session l’examen du point du Mémoire du Secrétaire général intitulé « Question des îles malgaches Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India ». L’examen de la question de l’île comorienne de Mayotte a également été reporté à la soixantième session.
Le Bureau a accepté la proposition du Costa Rica de déplacer le point portant sur la Convention internationale contre le clonage d’êtres humains à des fins de reproduction, examiné par la Sixième Commission, de la rubrique « Questions d’organisation, questions administratives et autres questions » à la rubrique « Promotion de la justice et du droit international ».
Le Bureau a accepté la proposition de la Chine, appuyée par l’Ouzbékistan, le Kazakhstan, le Tadjikistan, le Kirghizistan et la Fédération de Russie, d’inclure à l’ordre du jour de la cinquante-neuvième session de l’Assemblée générale le point intitulé « Octroi du statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale à l’Organisation de Shanghai pour la coopération », une organisation qui, selon le représentant chinois, a pour but de maintenir la paix et la sécurité internationales et de promouvoir le développement économique régional.
De même, sur proposition de la Tanzanie, appuyée par l’Angola, le Botswana, la République démocratique du Congo (RDC), le Lesotho, le Malawi, Maurice, le Mozambique, la Namibie, l’Afrique du Sud, le Swaziland, la Zambie et le Zimbabwe, tous membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe, le Bureau a décidé de recommander l’inscription à l’ordre du jour de la question de l’octroi du statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale à la Communauté de développement de l’Afrique australe. Selon la Tanzanie, un tel statut d’observateur permettrait à la Communauté de développement de l’Afrique australe et aux Nations Unies de renforcer leur partenariat au niveau régional dans des domaines aussi divers que l’environnement, le développement ou la lutte contre le VIH/sida.
Le Bureau a enfin recommandé l’inscription de la question de l’octroi du statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale à l’Organisation du Traité de sécurité collective, proposition appuyée par le Kazakhstan, la Fédération de Russie et le Belarus. Selon le représentant russe, ce statut permettrait de renforcer les contacts entres les deux organisations et accroîtrait l’efficacité des actions face aux nouveaux défis que constituent le terrorisme ou la lutte contre les extrémismes.
Toute demande d’octroi à une organisation du statut d’observateur devant être examinée en séance plénière après l’avoir été par la Sixième Commission, comme le rappelle le Secrétaire général dans son Mémoire, le Bureau a recommandé à l’Assemblée générale de renvoyer ces trois points devant cette commission.
Par ailleurs, le Bureau a recommandé que la question de la Déclaration des Nations Unies proclamant les 8 et 9 mai, journées du souvenir et de la réconciliation, appuyée par la Fédération de Russie, le Kazakhstan, le Bangladesh, l’Ukraine, soit directement examinée en séance plénière. Il a en outre recommandé que le Secrétaire général présente brièvement son rapport annuel en tant que première question examinée dans la matinée, avant l’ouverture du débat général, le mardi 21 septembre 2004. Le rapport du Conseil économique et social sera directement examiné en séance plénière, comme le rappelle le Secrétaire général dans son Mémoire, étant entendu que les aspects administratifs, budgétaires et relatifs aux programmes doivent être traités par la Cinquième Commission. La question concernant l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux et celle de l’assistance à la lutte antimines seront renvoyées à la Quatrième Commission, la première, chaque année pour examen, la seconde, tous les deux ans. Le point concernant l’assistance économique spéciale à certains pays et à certaines régions et celui des technologies de l’information et des communications au service du développement seront examinés chaque année par la Deuxième Commission. L’application des recommandations de la troisième Conférence des Nations Unies sur l’exploration et les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique sera, elle, examinée en séance plénière.
Par ailleurs, la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale consacrée à l’examen des progrès accomplis dans la réalisation des engagements aux termes de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida se tiendrait le 2 juin 2005.
Au cours du débat relatif à l’inscription de la question de la représentation « des 23 millions d’habitants de Taiwan à l’Organisation des Nations Unies », les délégations suivantes ont appuyé la demande présentée par la Gambie: Belize, Burkina Faso, Grenade, Honduras, Îles Marshall, Îles Salomon, Malawi, Nicaragua, Palaos, Paraguay, Saint-Kitts-et-Nevis, Saint-Vincent-et-Grenadines, Soa Tomé-et-Principe, Sénégal, Swaziland, Tchad,Tuvalu, Costa Rica et El Salvador.
La Chine a, quant à elle, reçu le soutien des pays suivants: République démocratique de Corée, Kazakhstan, Égypte, Ouzbékistan, Mozambique, République populaire démocratique Lao, Espagne, Jamaïque, Myanmar,Cuba, Cambodge, Argentine, Maroc, Turkménistan, Azerbaïdjan, Burundi,Tunisie, République arabe syrienne, Nigeria, Tadjikistan, Ouganda, Zambie, Mongolie, Suriname, Sierra Leone, Guinée équatoriale, Mexique, Guinée, Chypre, République démocratique du Congo, Algérie, Belarus, Venezuela, Sainte Lucie, Afrique du Sud, Ukraine, Maurice, Côte d’Ivoire, Sri Lanka, République de Moldova, Congo, Soudan, Géorgie, Koweït, Jamahiriya arabe libyenne, Bolivie, Malte, Liban, République centre africaine, Madagascar, Fédération de Russie, Bangladesh, Trinité-et-Tobago, Yémen, Djibouti, Angola, Somalie, Namibie, Zimbabwe, République Unie de Tanzanie, Brésil, Gabon, Afghanistan, Erythrée, Colombie, République islamique d’Iran, Guinée Bissau, Italie, Rwanda, Roumanie, Indonésie, Grèce, Cameroun, Kirghizistan, Timor Leste, Chili, Albanie, Cap-Vert, Iraq, Éthiopie, Barbade, Mali, Népal, Lesotho et Pakistan.
Les représentants de la France, de l’Allemagne, du Guatemala et du Royaume-Uni ont quant à eux souligné l’importance du dialogue pacifique entre les deux entités.
Le rapport du Bureau sera examiné en séance plénière le vendredi 17 septembre à 10 h 30.
· Le Mémoire du Secrétaire général est publié sous la cote A/BUR/59/1.* *** *