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CPSD/267

LES DELEGATIONS DEPLORENT LA SITUATION FINANCIERE PRECAIRE DU COMITE SCIENTIFIQUE POUR L’ETUDE DES EFFETS DES RAYONNEMENTS IONISANTS ET DEMANDENT QU’IL Y SOIT REMEDIE

13/10/2003
Communiqué de presse
CPSD/267


Quatrième Commission

6ème séance – matin


LES DELEGATIONS DEPLORENT LA SITUATION FINANCIERE PRECAIRE DU COMITE SCIENTIFIQUE POUR L’ETUDE DES EFFETS DES RAYONNEMENTS IONISANTS ET DEMANDENT QU’IL Y SOIT REMEDIE


La Quatrième Commission (questions politiques spéciales et de la décolonisation) a commencé ce matin l’examen du point relatif aux effets des rayonnements ionisants.  A ce titre, le représentant du Brésil a présenté le rapport du Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants ainsi que la résolution portant sur ce sujet. 


Soulignant que l’appui financier au budget du Comité scientifique pour l’exercice biennal 2002-2003 n’a pas été suffisant, le représentant du Liban, à l’instar des représentants de l’Ukraine et de l’Uruguay au nom du Mercosur, a déclaré qu’il était impératif de mettre fin à cette précarité financière de manière à permettre au Comité scientifique de concrétiser son nouveau Programme de travail.  Pour sa part, l’Ukraine a encouragé le Comité scientifique à intensifier sa coopération avec la communauté scientifique des pays ayant une expérience dans le domaine des rayonnements ionisants de manière à créer une philosophie de la protection du public et de développer une nouvelle approche du retraitement des déchets nucléaires.  Aux dires du représentant du Kazakhstan les problèmes liés aux effets des rayonnements ionisants sont une question de vie ou de mort pour son pays qui a subi directement les effets des essais nucléaires dans la région de Semipalatinsk.  C’est la raison pour laquelle il accorde un intérêt particulier aux travaux du Comité scientifique et reste disposé à collaborer étroitement avec lui.


La Quatrième Commission a décidé de reporter à demain l’examen et adoption de l’ensemble des projets de résolution et de décision relatifs à la décolonisation demain mardi 14 octobre à 10 heures.  Elle poursuivra également son débat général sur les effets des rayonnements ionisants.


EFFETS DES RAYONNEMENTS IONISANTS


Rapport du Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants (A/58/46)


Le Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants a tenu sa cinquante et unième session à Vienne du 27 au 31 janvier 2003.  Pour avancer l’exécution du nouveau programme de travail approuvé par l’Assemblée générale, le Comité scientifique a examiné de nouvelles informations pertinentes pour l’évaluation des sources de rayonnement, les expositions qui en résultent et les effets de cette radioexposition. Il a mis l’accent sur l’examen de documents établis par le Secrétariat sur les sujets les plus importants dont le Comité scientifique avait jugé devoir poursuivre l’étude, à savoir: l’exposition des travailleurs et du public à diverses sources de rayonnement; une évaluation des sources aux effets du radon dans les foyers et sur les lieux de travail; la radioécologie; les effets épigénétiques de l’exposition à des rayonnements ionisants; les effets sanitaires de l’accident de Tchernobyl; l’évaluation de nouvelles études épidémiologiques sur les rayonnements et le cancer; l’évaluation épidémiologique et la relation dose-réponse pour les maladies autres que le cancer qui pourraient être liées à une exposition aux rayonnements; l’exposition aux rayonnements dans le cadre d’un traitement médical; et des documents récapitulatifs sur les effets sanitaires des rayonnements et les sources de l’exposition aux rayonnements ionisants, en vue à la fois d’orienter l’élaboration des autres documents et de diffuser les conclusions résumées du Comité à un plus large public.


La cinquante et unième session du Comité scientifique, qui devait se tenir du 3 au 7 mai 2002, a été reportée car l’appui financier au budget pour l’exercice biennal 2002-2003 ne suffisait pas pour permettre au Comité de se réunir chaque année et de faire progresser l’élaboration des documents en cours. Le Comité scientifique a donc, informé l’Assemblée générale de sa situation financière critique et a instamment demandé que le problème de l’insuffisance de l’appui budgétaire soit résolu. Par la suite, l’Assemblée a, dans sa résolution 57/115 du 11 décembre 2002, prié instamment le Programme des Nations Unies pour l’environnement d’examiner et de renforcer le niveau de financement actuel du Comité scientifique.  Le Comité scientifique a donc décidé de poursuivre ses travaux en comptant que le soutien manifesté se concrétisera dans le processus de planification budgétaire pour l’exercice biennal 2004-2005. S’il obtenait satisfaction, il pourrait poursuivre son nouveau programme de travail et tenir des sessions annuelles, au titre de l’exercice biennal 2004-2005.  Dans cette optique, le Comité scientifique a décidé de tenir sa cinquante-deuxième session à Vienne du 26 au 30 avril 2004.


Résolution sur les effets des rayonnements ionisants (A/C.4/58/L.5)


Au terme du projet de résolution sur les effets des rayonnements ionisants, l’Assemblée générale prierait le Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants de poursuivre ses activités visant à mieux faire connaître les niveaux, les effets et les dangers de ces rayonnements et de continuer à examiner ce problème.  Elle prierait par ailleurs instamment le Programme des Nations Unies pour l’environnement de renforcer le niveau de financement actuel du Comité afin qu’il puisse assumer ses responsabilités et s’acquitter de son mandat, en application du paragraphe 7 de la résolution 57/115.


Déclarations


Au nom des Etats membres du MERCOSUR, MS. SUSANA RIVERO (Uruguay) a expliqué que le Mercosur attache une importance particulière au fait que la communauté internationale puisse évaluer les effets des rayonnements ionisants sur les populations qui y sont exposées.  A cet égard, elle a souligné la pertinence du rôle du Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des rayonnements ionisants, qui évalue également les niveaux d’exposition aux différentes sources de rayonnements et leurs effets sur l’environnement.  Faisant valoir que les recommandations du Comité scientifique sont souvent utilisées par les organisations internationales, y compris les institutions spécialisées des Nations Unies comme l’AIEA, l’OMS et le PAM, la déléguée a favorablement accueilli le nouveau Programme de travail du Comité, et encouragé la collaboration actuelle avec des scientifiques du Bélarus et d’Ukraine qui ont significativement contribué à faire avancer la tâche du Comité.  Enfin, la représentante a réaffirmé l’engagement des Etats membres du Mercosur à n’utiliser l’énergie nucléaire qu’à des fins pacifiques


M. IBRAHIM ASSAF (Liban) a tout d’abord regretté qu’en raison de problèmes de financement, le Comité scientifique pour l’étude des effets des rayonnements ionisants, dont la mission est d’une grande importance pour l’humanité, n’ait pu tenir régulièrement ses sessions.  M. Assaf a rappelé que dans ses rapports, le Comité scientifique distinguait entre deux sources de rayonnements.  Les rayonnements naturels d’une part, que l’homme ne peut arrêter mais dont il peut limiter les conséquences, en particulier en réduisant les effets des activités humaines sur la couche d’ozone.  La deuxième source de rayonnements est artificielle, a poursuivi M. Assaf, avec les applications civiles de l’énergie nucléaire, positives pour l’humanité mais dont les dysfonctionnements peuvent avoir des effets dramatiques, comme en témoigne l’accident de Tchernobyl.  L’utilisation d’armes atomiques, y compris les armes de destruction massive et les essais qui permettent de préparer leur utilisation représentent eux aussi une source de rayonnements ionisants et ces armes doivent être éliminées, a déclaré M. Assaf.  Concernant les dangers de ces armes au Moyen-Orient et plus particulièrement la présence, aux frontières avec les Etats arabes, d’installations nucléaires israéliennes, M. Assaf a déclaré qu’Israël prétendait à tort que ces rayonnements provenaient des Etats arabes.  Le Liban demande à Israël de se conformer aux résolutions adoptées par l’Assemblée générale et de placer ses installations nucléaires sous la supervision de l’Agence internationale pour l’énergie atomique, a conclu M. Assaf.


M. YURIY VITRENKO (Ukraine) a émis l’espoir que grâce au processus de planification budgétaire du Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants, il sera possible de mettre en application le nouveau programme de travail du Comité.  L’Ukraine attache un intérêt particulier aux découvertes scientifiques et aux conclusions du Comité scientifique, dans la mesure où il se penche notamment sur les effets radiologiques de l’accident de Tchernobyl.  A ce titre, il s’est félicité que le Comité accorde une priorité absolue à l’étude des effets des rayonnements ionisants sur la santé, et a rappelé la coopération de haut niveau qui existe entre des scientifiques ukrainiens et le Comité.  Il a encouragé le Comité à développer des synergies similaires avec d’autres pays qui ont une expertise dans le domaine des rayonnements ionisants.


M. YERZHAN KAZYKHANOV (Kazakhstan) a insisté sur le fait que pour le Kazakhstan, les problèmes liés aux effets des rayonnements ionisants étaient une question de vie ou de mort.  La réhabilitation des zones de catastrophe écologique demeure l’une des grandes priorités pour la communauté internationale, a déclaré M. Kazykhanov.  Il a indiqué que la ratification du Traité de non-prolifération nucléaire avait été un choix naturel pour son pays qui a dû subir les conséquences des essais nucléaires.  M. Kazykhanov a aussi rappelé la décision de son pays de fermer le centre d’essais nucléaires de Semipalatinsk.  Les essais nucléaires pratiqués dans ce centre ont sérieusement affecté la santé des populations de la région, a-t-il affirmé.  Ils ont aussi réduit de façon significative l’activité économique dans la zone.  M. Kazykhanov s’est félicité de l’adoption le 16 décembre 1997 de la résolution qui a permis d’offrir, par le biais des institutions spécialisées des Nations Unies, une assistance au Kazakhstan dans ses efforts pour combattre les effets des rayonnements ionisants dans la région de Semipalatinsk et a signalé que son pays était favorable au renforcement de cette assistance par la communauté internationale.  M. Kazykhanov a appelé les donateurs à fournir l’assistance financière et technique nécessaire à l’application de programmes de long terme et de projets de réhabilitation pour la région de Semipalatinsk.


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