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AG/SHC/628

SELON LES DELEGATIONS DE LA TROISIEME COMMISSION LES DIFFERENTES FORMES DE VIOLENCE A L’EGARD DES FEMMES CONSTITUENT UN FREIN A L’EGALITE DES SEXES

15/10/03
Communiqué de presse
AG/SHC/628


Troisième Commission

11e & 12e séances – matin & après-midi


SELON LES DELEGATIONS DE LA TROISIEME COMMISSION LES DIFFERENTES FORMES DE VIOLENCE A L’EGARD DES FEMMES CONSTITUENT UN FREIN A L’EGALITE DES SEXES


L’égalité entre les femmes et les hommes doit faire partie intégrante de toutes les politiques et les Etats doivent prendre davantage de mesures concrètes pour assurer la promotion de la femme et le respect de ses droits.  C’est ce qu’ont affirmé aujourd’hui les intervenants à l’ouverture du débat de la Troisième Commission consacré à la promotion de la femme. 


La Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, Mme Angela King, a souligné la nécessité d’intégrer une démarche soucieuse de l’égalité entre les sexes dans toutes les initiatives intergouvernementales et a particulièrement insisté sur l’importance de prendre des mesures pour lutter contre la violence à l’égard des femmes, et notamment la traite dont elles font l’objet.  Elle a par ailleurs appelé les Etats Membres à redoubler d’efforts pour lutter contre la pandémie de VIH/sida à laquelle les femmes et les filles sont particulièrement vulnérables en raison de leur statut dans la société et des violences dont elles sont les victimes.  La Directrice de la Division de la promotion de la femme, Mme Carolyn Hannan, a quant à elle souligné que les efforts visant au développement et à l’éradication de la pauvreté étaient intimement liés à l’émancipation de la femme et à l’égalité entre les sexes. 


Si la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et la Plate-forme d’action de Beijing ont été qualifiées «d’ambitieuse feuille de route» par la Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour le développement de la femme (UNIFEM), Mme Noeleen Heyzer. De son côté, la Présidente du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, Mme Feride Acar a regretté que l’objectif de la ratification universelle en l’an 2000 de la Convention n’ait pas été atteint.  Les Etats parties, 174 aujourd’hui, obligent à adopter des mesures législatives interdisant la discrimination pratiquée à l’égard des femmes.  Le représentant du Canada a exhorté les Etats à adhérer à la Convention et à respecter tous les instruments, normes et engagements jusqu’ici en vue de garantir le respect des droits des femmes. 


Au cours du débat général, les délégations ont insisté sur les domaines dans lesquels des progrès devaient être accomplis.  Nombre de délégations ont souligné que les femmes et les filles étaient les premières victimes de la traite et de l’exploitation sexuelle, phénomène amplifié par les migrations et les conflits.  A l’instar de la délégation des Etats-Unis, qui a indiqué que chaque année entre 800 000 et 900 000 personnes font l’objet de la traite transnationale, plusieurs participants ont fait état des mesures législatives prises pour poursuivre les responsables et protéger les victimes de la traite et de l’exploitation des femmes et des enfants à des fins sexuelles.  A cet égard, plusieurs représentants, dont celui de l’Italie et du Soudan, ont souligné que la traite se nourrissait des situations de conflits.  L’Observateur du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a souligné que les violences sexuelles ne devaient pas être banalisées et considérées comme une conséquence inévitables des conflits. 


Autre forme de violence dont font l’objet les femmes, la violence domestique a également retenu l’attention de plusieurs délégués qui ont souligné la nécessité de s’attaquer aux causes profondes de ce phénomène, notamment au statut socioéconomique et politique des femmes, au manque d’accès à la justice et à l’impunité des auteurs des actes de violence.  Dans ce cadre, plusieurs délégations, dont la Norvège et le Venezuela, ont condamné les pratiques de mutilations génitales féminines. 


Il est par ailleurs apparu essentiel de favoriser la participation des femmes à la vie politique.  A cet égard, le représentant de la Fédération de Russie a estimé que c’était dans les domaines économique et politique que subsistaient les discriminations les plus patentes à l’encontre des femmes.


Outre les délégations déjà citées, les représentants des pays suivants ont pris la parole: Pérou (au nom du Groupe de Rio), Chine, Brésil, Maroc (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Malawi (au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe - SADC), République islamique d’Iran, Egypte, Ukraine, Indonésie, Afrique du Sud, Oman, Argentine, Japon, Singapour, République-Unie de Tanzanie, Emirats arabes unis, Equateur, Qatar, et Croatie.  Les représentants et observateurs du Fonds international pour le développement agricole (FIDA), de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et de la Banque mondiale ont aussi pris la parole.


La Troisième Commission poursuivra ses travaux demain, jeudi 16 octobre à 10 heures.


Promotion de la femme


Suite donnée à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale intitulée «Les femmes en l’an 2000: égalité entre les sexes; développement et paix pour le XXIe siècle»


Documentation


Rapport du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (A/58/38)


Le rapport présente les travaux des deux dernières sessions du Comité cours desquelles ce dernier a notamment examiné les rapports soumis par les Etats parties à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes suivants: Albanie, Suisse, Congo, Kenya, El Salvador, Luxembourg, Canada, et Norvège ; Costa Rica, Brésil, Maroc, Slovénie, France, Equateur, Japon et Nouvelle-Zélande.  Le rapport contient également d’autres chapitres portant sur les activités menées au titre du Protocole facultatif se rapportant à la Convention, et sur les moyens d’accélérer les travaux du Comité. 


Rapport du Secrétaire général sur la violence à l’égard des travailleuses migrantes (A/58/161)


Il est relevé dans ce rapport qu’un certain nombre de pays ont pris des mesures destinées à combattre ce phénomène, en adoptant des réformes législatives appropriées pour faciliter l’accès des travailleuses migrantes aux services de sécurité sociale et s’assurer qu’elles ne soient pas victimes de discrimination dans les questions liées à l’emploi.  Des stratégies de prévention ont été mises en place dans un certain nombre de pays d’origine; les pratiques des agences de recrutement ont été réglementées et des ateliers de sensibilisation et de formation aux droits de l’homme ont été proposés aux forces de police et aux différents fonctionnaires appelés à être en contact avec des migrants ou des victimes de violence dans un certain nombre de pays.  Des bureaux de médiation ont aussi été créés pour défendre les droits des migrants, de même que des programmes de réadaptation et de réinsertion pour ceux ayant été victimes de violences. De plus, un certain nombre de pays d’origine et de destination ont conclu des accords bilatéraux pour garantir le rapatriement des migrants dans des conditions de sécurité et réglementer les conditions d’emploi. 


Il est toutefois constaté que le manque de données détaillées et actualisées sur le nombre de travailleuses migrantes, et notamment sur la violence et la discrimination dont elles sont victimes, empêche d’appréhender l’ampleur du phénomène et rend difficile l’élaboration de politiques appropriées. Le Secrétaire général recommande de poursuivre les efforts pour améliorer la base de connaissances dans ce domaine. 


Afin de mener une action préventive plus efficace et d’éliminer la violence contre les travailleuses migrantes, le Secrétaire général recommande entre autres d’évaluer systématiquement les effets des mesures législatives et autres mesures; d’échanger les informations sur les enseignements tirés de l’expérience et les bonnes pratiques; de fournir un accès plus large à une protection juridique aux femmes désireuses d’émigrer pour des raisons économiques.  Pour s’attaquer aux problèmes liés à la migration et à la traite en connaissance de cause, il recommande d’étudier plus avant le lien qui existe entre ces deux éléments; d’encourager les gouvernements et les autres acteurs à fournir des informations sur les mesures législatives ou autres qu’ils ont prises en tenant compte  du lien entre ces deux phénomènes; d’encourager d’autres acteurs, en particulier les organismes des Nations Unies et les entités concernées de la société civile, à mettre davantage l’accent sur cette corrélation.  Le Secrétaire général recommande en outre d’encourager les gouvernements à ratifier les instruments internationaux relatifs aux migrations; d’inviter les rapporteurs spéciaux de la Commission des droits de l’homme chargés des migrants et la question de la violence à l’égard des femmes ainsi que tous les organes de suivi des traités internationaux relatifs aux droits de l’homme, à continuer d’accorder une attention particulière à la situation des travailleuses migrantes. 


Suivi et état d’avancement de l’application de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing et des textes issus de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/58/166)


Le rapport met notamment l’accent sur les mesures prises en vue de l’égalité des sexes dans le cadre du suivi de la Déclaration du Millénaire et lors des manifestations importantes organisées durant l’année écoulée.  Il évalue également l’action du Conseil économique et social et analyse le rôle de catalyseur que joue la Conseillère spéciale pour l’égalité des sexes et la promotion de la femme en appuyant l’intégration d’une démarche soucieuse d’égalité entre les sexes dans tous les programmes et politiques de l’ONU. 


Il est recommandé que l’Assemblée générale adopte de nouvelles dispositions afin que l’on prête davantage attention au suivi et à la mise en application des résolutions et décisions relatives à l’égalité entre les sexes et à la promotion de la femme.  Il est essentiel que, dans le cadre du Sommet mondial sur la société de l’information, une réflexion soit menée sur la prise en compte du souci d’égalité entre les sexes dans l’accès aux technologies de l’information et de la communication. 


Amélioration de la condition de la femme dans les zones rurales (A/58/167et Add.1)


Le rapport du Secrétaire général fait le point sur la situation des femmes rurales qui représentent jusqu’à 70% de la population rurale, en particulier dans les pays en développement.  Il est noté que les politiques nationales de développement durable tiennent rarement compte de l’importance de leur rôle dans le développement agricole et rural, un phénomène qu’il s’agit d’inverser.  Malgré le cadre légal censé protéger les femmes rurales -à commencer par l’article 14 de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes– il est reconnu qu’elles font toujours l’objet de discriminations. 


Le rapport reprend une série de recommandations faites par le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, entre autres: l’autonomisation économique et le droit à la propriété foncière, l’accès aux services sociaux et aux soins de santé, à l’éducation et à la formation agricole, la participation des femmes à l’élaboration des lois. 


Activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) (A/58/168)


La note du Secrétaire général fait le point des programmes et activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) pour l’année 2002, de l’état d’avancement du Plan d’exécution du Fonds pour 2000-2003, et des résultats concrets obtenus au cours de l’année écoulée.  Afin de renforcer les programmes d’UNIFEM, son Comité consultatif recommande la poursuite de l’étude des moyens d’appliquer la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité; le renforcement de son rôle de catalyseur dans les domaines de la lutte contre le VIH/sida, du règlement des crises au lendemain des conflits, et plus généralement de la violence à l’égard des femmes.  Il encourage UNIFEM à redoubler d’efforts évaluer, en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement(PNUD), le degré de réalisation des Objectifs du Millénaire ayant un lien avec l’égalité entre les sexes et la promotion des femmes.  Enfin, il recommande de trouver des moyens créatifs et économiques de recourir plus largement et plus efficacement aux médias et aux moyens de communication et d’étudier la possibilité d’obtenir des entités du secteur privé des contributions à certaines de ses activités.


Rapport du Secrétaire général sur les pratiques traditionnelles ou coutumières affectant la santé des femmes et des fillettes (A/58/169)


Ce rapport, le quatrième à être présenté à l’Assemblée générale sur cette question, fournit des éléments d’information fondés sur les renseignements transmis par les Etats Membres et les organismes des Nations Unies ainsi que sur les initiatives mentionnées par les organisations de la société civile.  Il est indiqué dans le rapport que les initiatives prises aux niveaux national, régional et international, en particulier dans les sociétés où les femmes sont victimes de pratiques traditionnelles nocives, montrent que la nécessité de prévenir et d’éliminer ces pratiques à tous les niveaux se fait de plus en plus évidente.  Celles fondées sur la consultation et la participation des hommes et des femmes, et notamment des dirigeants communautaires et des chefs traditionnels, ainsi que du personnel judiciaire, des professionnels de la santé, des enseignants et des représentants des médias, ont donné de bons résultats dans ce type de société.


A la lumière des informations contenues dans ce rapport, le Secrétaire général préconise en particulier de faire évoluer les mentalités qui permettent à ces pratiques de perpétrer et d’améliorer la place qu’occupent les femmes dans la société dès leur plus jeune âge grâce à des mesures législatives, notamment l’adoption et l’application de lois interdisant ces pratiques, ainsi que des activités de sensibilisation, d’éducation et de formation.  Le Secrétaire général suggère également de recueillir des informations et des données sur les tendances et l’ampleur des pratiques traditionnelles préjudiciables dans les sociétés où elles existent. 


Rapport du Secrétaire général sur l’état de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (A/58/341)


Ce rapport indique qu’au 31 juillet 2003, 174 Etats sont parties à la Convention, avec quatre nouvelles ratifications depuis le dernier rapport, et que 75 Etats parties ont signé le Protocole facultatif, onze nouvelles ratifications étant intervenues depuis le dernier rapport.  Il aborde la question du retard de certains pays à présenter leurs rapports. 


Rapport du secrétaire général sur l’amélioration de la situation de la femme dans les organismes des Nations Unies (A/58/374)


Il est noté dans le présent rapport que la condition de la femme au sein du système des Nations Unies ne s’est pas suffisamment améliorée pour certaines catégories et certaines classes, alors que l’Assemblée générale et le Secrétaire général demeurent résolus à atteindre la parité.  La situation est particulièrement préoccupante pour les postes de rang élevé et de direction.  Il est indiqué que les mesures à prendre pour atteindre la parité passent par: l’incitation à rester, la multiplication des nominations aux postes de rangs supérieurs et de direction, la formation et la sensibilisation des cadres supérieurs aux questions de parité hommes-femmes, la compilation de données, la réévaluation de la classe de début des agents des services généraux, les transferts latéraux et l’élimination des restrictions du nombre d’agents des services généraux pouvant être promus à la catégorie des administrateurs.  Enfin, il exhorte les Etats Membres à soumettre des noms de femmes qualifiées, faire connaître à leurs ressortissant(e)s les sites de vacances de postes spécifiques aux femmes ou aux Nations Unies et les encourage à postuler et coopérer plus étroitement avec l’ONU pour faciliter l’emploi des conjoints à tous les principaux lieux d’affectation du Secrétariat de l’ONU et des organismes des Nations Unies.


Rapport du Secrétaire général sur les activités futures de l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (A/58/417)


Il est indiqué dans ce rapport que l’Institut reste confronté à une situation financière critique qui interdit toute planification et toute programmation à long terme dans les domaines administratif et technique.  Il est précisé qu’un rapport séparé du Secrétaire général donnant des renseignements plus détaillés sur la situation financière de l’Institut doit être présenté à l’Assemblée générale conformément à sa résolution 57/311. 


Déclarations liminaires


La Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, Mme ANGELA KING, a expliqué que le défi pour la Commission était de faire en sorte qu’une démarche soucieuse de l’égalité entre les sexes soit adoptée dans toutes les initiatives intergouvernementales et notamment à l’occasion de la conférence de 2005 sur le suivi des engagements de la Déclaration du Millénaire et des objectifs fixés à cette occasion..  A cet égard, elle a souligné l’importance d’assurer le suivi du Consensus de Monterrey.  Elle a indiqué que depuis la Conférence de Beijing, 23 Etats parties ont accédé ou ratifié la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes amenant le nombre d’Etats parties à 174, les quatre plus récents étant l’Afghanistan, la République arabe syrienne, le Timor Leste et Sao-Tomé-et-Principe.  Elle a indiqué que 56 Etats étaient parties au Protocole facultatif.  Venant à la question de la violence à l’égard des femmes, elle a rappelé que les documents finaux de Beijing+5 avaient lancé un appel pour la tolérance zéro de ce type de violence et a exhorté les Etats à prendre des mesures concrètes pour lutte contre ce phénomène.  S’agissant de la traite des femmes et des filles, elle s’est félicitée de l’entrée en vigueur de la Convention des Nations Unies contre la criminalité organisée le 29 septembre dernier et de la future entrée en vigueur du Protocole s’y rapportant, relatif à la traite, le 25 décembre prochain.  Elle a estimé que la communauté internationale disposerait ainsi d’instruments efficaces pour combattre ce fléau. 


La Sous-Secrétaire générale a également évoqué les proportions catastrophiques que prend la pandémie de sida chez les femmes et a souligné le lien entre la propagation rapide de l’épidémie chez les femmes et les filles et le statut qu’elles ont dans la société ainsi qu’avec la violence à laquelle elles sont confrontées.  Elle a signalé que pour le moment les efforts pour inverser la pandémie n’avaient pas été couronnés de succès et a appelé les Etats Membres à appuyer l’initiative prise par l’Organisation mondiale de la santé visant à fournir des antirétroviraux à 3 millions de personnes touchées par le virus.  Elle a par ailleurs souligné la nécessité de faire davantage pour assurer la participation des femmes aux processus de prise de décisions et aux processus de paix.  Elle a conclu en rappelant qu’il incombait à tous les Etats Membres d’initier les changements qui permettront de réaliser l’égalité entre les sexes. 


Mme CAROLYN HANNAN, Directrice de la Division de la promotion de la femme, présentant les rapports, a souligné la nécessité d’obtenir et de regrouper des données complètes concernant la violence à l’égard des femmes migrantes afin de réduire leur vulnérabilité à l’exploitation et au trafic.  Faisant référence aux femmes rurales, qu’elle à qualifiées d’épine dorsale de la production agricole et de la sécurité alimentaire, elle a indiqué que la mondialisation continuait d’avoir tant des effets positifs que négatifs sur leurs conditions de vie et a invité à accorder une plus grande attention au rôle central des femmes en milieu rural.  La question de la parité entre les hommes et les femmes doit être partie intégrante de la mise en oeuvre de la Déclaration du Millénaire et des décisions du Sommet mondial sur le développement durable ainsi que du processus de préparation du Sommet mondial sur la société de l’information, a-t-elle poursuivi.  La lutte pour le développement et pour l’éradication de la pauvreté, la protection de l’environnement ainsi que la promotion des droits de l’homme, de la démocratie et de la bonne gouvernance, a-t-elle conclu, sont intimement liés à l’émancipation de la femme et à l’égalité entre les sexes.


Mme NOELEEN HEYZER, Directrice exécutive de l’UNIFEM, a fait état des références que sont la Plate-forme d’action de Beijing et la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) et qui établissent  une ambitieuse feuille de route contenant une série d’engagements à mettre en oeuvre dans le souci d’assurer l’égalité des sexes, consacré comme l’un des Objectifs du Millénaire.  Elle a indiqué que le rapport de l’UNIFEM identifie trois domaines d’action: le renforcement de la sécurité économique et des droits des femmes dans ce domaine; la participation accrue des femmes aux efforts de bonne gouvernance et à la consolidation de la paix; ainsi que la promotion des droits fondamentaux des femmes et l’élimination de la violence à leur égard, en mettant l’accent notamment sur les effets que la pandémie du VIH/sida a sur elles. 


Elle a expliqué que l’UNIFEM met particulièrement l’accent dans son travail sur la participation des femmes aux processus de paix afin d’assurer la prise en compte d’une démarche soucieuse d’égalité entre les sexes dans la reconstruction post-conflit.  Elle a donné l’exemple de l’action de l’UNIFEM en République démocratique du Congo où 67 femmes ont participé à l’élaboration des accords de paix.  Elle a par ailleurs insisté sur la situation des femmes dans les conflits et sur les violences qui sont perpétrées à leur encontre dans ce contexte.  Elle a réaffirmé la nécessité de prendre en considération la question de la violence à l’égard des femmes.  Mme Heyzer a également évoqué le problème de la protection des droits des femmes migrantes.  Elle a rappelé que la pandémie de sida s’alimente du manque d’égalité entre les sexes et a évoqué les partenariats mis en place pour ralentir la propagation de la maladie.  La Directrice exécutive de l’UNIFEM a souligné la nécessité de promouvoir l’accès des femmes aux nouvelles technologies de l’information.  Elle a conclu en expliquant qu’UNIFEM était conscient que son efficacité était liée à sa capacité à mettre en place des partenariats. 


Mme FERIDE ACAR, Présidente du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, a indiqué que, même si 174 Etats étaient désormais parties à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) et 56 étaient parties au Protocole additionnel, l’objectif de ratification universelle pour 2000 n’avait pas été atteint et elle a exhorté les Etats qui ne l’ont pas encore fait à ratifier cet instrument international pour l’égalité des femmes et la non-discrimination.  Elle s’est félicitée de la présence d’experts dans les délégations, des réformes entreprises pour éliminer les législations discriminatoires envers les femmes, et de la coopération accrue existant entre Etats et organisations non gouvernementales.  Toutefois, elles s’est inquiétée du manque de données et de la légèreté des peines concernant la violence à l’égard des femmes et du trafic, ainsi que de la situation des femmes en Iraq.  Elle a aussi fait part de sa préoccupation au sujet du retard dans la soumission des rapports par les Etats parties à la CEDAW.  Elle a souligné à cet effet l’adoption d’une approche élargie de la part du Comité qui favorise désormais la communication de rapports périodiques à des groupes de travail parallèles.


Dialogue interactif


Au cours d’un dialogue interactif, Mme Angela King, répondant à une question de la représentante de l’Italie, a indiqué que la Commission de la condition de la femme disposait pour l’évaluation des progrès en vue de l’examen de 2005 des rapports des Etats sur la mise en oeuvre du Plan d’action et de la Déclaration de Beijing et des rapports présentés dan le cadre des actions prises pour assurer le développement durable et le développement social.  Elle utilisera également les plans de réduction de la pauvreté présentés par les pays.  En complément, a-t-elle indiqué, il y aura un questionnaire préparé en collaboration avec les commissions régionales.  Elle a précisé que l’accent serait mis sur l’identification des problèmes qui se posent à la réalisation de la parité entre les sexes et sur les meilleures pratiques identifiées pour favoriser la promotion de la femme. 


Répondant à une question du représentant du Canada à propos du nouveau système de dotation de personnel et de l’augmentation de la participation des femmes dans le système des Nations Unies, Mme King a indiqué que le système avait été mis en place au mois de mai dernier et qu’il semblerait que les résultats attendus ne se sont pas réalisés.  Elle a indiqué qu’un suivi rigoureux devait être mis sur pied ainsi qu’un programme de formation du personnel pour améliorer l’utilisation de ce nouveau système et les résultats.  Elle a notamment évoqué les préjugés qui vont à l’encontre de l’embauche des femmes, notamment dans le Département des opérations de maintien de la paix et a indiqué que les Etats Membres devaient faire davantage pour faire évoluer les consciences.  Elle a indiqué que le nouveau système de recrutement électronique n’était pas parfaitement utilisé et nécessitait un plan de formation. 


La représentante de Singapour, revenant sur un rapport du Secrétaire général, a précisé que les femmes qui ont été l’objet de violences dans son pays pouvaient intenter un procès et continuer à travailler ou chercher un travail sans faire l’objet de discriminations et donc qu’on ne pouvait pas dire que les travailleuses qui ont été victimes de violence sont victimes de discriminations. 


La représentante de la République arabe syrienne a regretté que le rapport relatif aux pratiques traditionnelles ayant des effets nocifs sur les femmes ne reflète pas la réponse de son pays et comporte des mentions imprécises rejetées par son pays.  Elle a demandé que le Secrétariat corrige le rapport.  Elle a fait valoir que son pays a adhéré à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.  S’agissant du rapport sur le suivi du Plan d’action de Beijing, elle a regretté que mention n’ait pas été faite de la situation des femmes palestiniennes lors de l’examen de la situation des femmes dans les conflits armés.  Elle a dénoncé l’apparente sélectivité des choix.  L’Observatrice de la Palestine a demandé pourquoi l’examen de la situation des femmes palestiniennes n’était pas reflété dans le rapport du Secrétaire général. 


La représentante de Cuba a indiqué que le rapport sur le suivi du Plan d’action de Beijing ne mentionnait pas les progrès ou les régressions constatés au cours de l’année écoulée.  S’agissant de la situation de l’INSTRAW, elle a demandé que soit précisé quand le Secrétariat pensait pouvoir nommer un nouveau directeur et comment il envisageait l’avenir de l’Institut.  Elle s’est inquiétée des changements prévus dans l’examen des rapports à la CEDAW. 


Mme Carolyn Hannan a pris note des préoccupations soulevées par la République arabe syrienne.  Répondant à la représentante de la Croatie concernant le pourcentage de rapports des Nations Unies ne prenant pas en compte une démarche soucieuse d’égalité entre les sexes.  Elle a indiqué que pour le moment le Secrétariat n’avait procédé qu’au décompte des mentions faites à la promotion de la parité entre sexes dans les résolutions proposées par les pays à l’Assemblée générale et a indiqué qu’il serait intéressant de comptabiliser les mentions faites aux mesures prises pour assurer la parité entre les sexes dans les rapports. 


En réponse au représentant du Pérou concernant ce qui était fait pour garantir une plus grande participation des femmes aux opérations de maintien de la paix, Mme King a indiqué qu’elle entretenait des contacts réguliers avec les Représentants spéciaux du Secrétaire général et avec le personnel de haut niveau des missions.  Elle a insisté sur l’importance de disposer d’un conseiller sur la parité dans les missions et a indiqué que cette question figurait en bonne place dans les priorités du Secrétariat.  S’agissant de l’INSTRAW, elle a indiqué qu’aucune décision n’avait été prise pour le moment pour la nomination du nouveau directeur que des vacances de postes avaient été mises en circulation.  Elle a indiqué que les contributions volontaires n’étaient pas suffisamment nombreuses. 


Mme Ferida Acar a indiqué que les conséquences du nouveau système d’examen des rapports périodiques seront examinées au cours de la prochaine session du CEDAW et a insisté sur la nécessité de faire évoluer les méthodes de travail du Comité pour qu’il soit en mesure de réagir plus rapidement aux rapports soumis.  Répondant à une observation du représentant de l’Afghanistan, Mme Noeleen Heyzer a indiqué qu’UNIFEM travaillait à l’élaboration d’un cadre juridique relatif à la participation des femmes à la reconstruction de l’Afghanistan. 


La représentante de l’Espagne, au nom du Groupe de travail sur la situation de l’INSTRAW, a indiqué que le groupe  avait officiellement reçu quatre actes de candidature au poste de directeur de l’INSTRAW et qu’il avait demandé que la représentation géographique soit respectée.  Elle a indiqué que des progrès avaient été réalisés dans le domaine du statut et des contributions volontaires et a précisé qu’il avait demandé au Secrétariat des précisions quant au futur budget de l’Institut.  Elle a précisé que le rapport du Groupe de travail n’avait pas encore été distribué car le Groupe de travail n’avait pas été en mesure de l’adopter officiellement.  Mme King a reconnu qu’il y avait eu des progrès concernant la situation de l’INSTRAW.  Elle a émis l’espoir que des fonds puissent être levés par le biais de nouvelles contributions volontaires. 


Déclarations


M. OSWALDO DE RIVERO (Pérou), au nom du Groupe de Rio, a signalé qu’un des progrès significatifs réalisés dans sa région a été le développement d’indicateurs sexospécifiques et la création de statistiques sociales au niveau régional.  Dans le cadre de la mise en oeuvre de la Plate-forme de Beijing, les pays de la région ont mis l’accent sur la promotion de l’égalité des chances pour les femmes ainsi que sur la reconnaissance et le respect de leurs droits fondamentaux.  Il a indiqué que le défi principal auquel faisait face la région était le grand nombre de femmes vivant dans la pauvreté et que des progrès devaient être faits dans le domaine de l’accès à l’enseignement primaire et secondaire, de l’accès à la protection sociale, de la lutte contre la discrimination sur le marché du travail, et de la participation des femmes à la vie politique.  Pour répondre à ces défis, a-t-il précisé, nos pays ont adopté le Consensus de Cuscu dans lequel ils s’accordent sur la nécessité d’intégrer l’égalité des sexes dans leurs politiques de développement et  de renforcer les programmes à l’intention des femmes des groupes vulnérables, en particulier des peuples autochtones.  Il a souligné que le défi le plus sérieux auquel font face les pays de la région est la pandémie du VIH/sida, obstacle le plus grave à la mise en oeuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing.  Le représentant du Pérou a réaffirmé l’appui du Groupe de Rio au travail de l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW) et a appelé le Secrétaire général à nommer un nouveau directeur et à assurer sa revitalisation. 


Mme STEFANIA PRESTIGIACOMO, Ministre pour l’égalité des chances de l’Italie, au nom de l’Union européenne, des pays associés et des pays candidats, a rappelé la nécessité de prendre en compte la question des sexospécificités dans la mise en oeuvre de la Déclaration du Millénaire.  L’égalité des sexes dans le processus de prise de décisions est une condition à la démocratie, mais aussi à un véritable développement durable, a-t-elle dit.  Elle a appelé à des efforts accrus pour assurer l’accès des femmes aux services de santé essentiels, notamment dans les domaines de la médecine sexuelle et reproductive et relative au VIH/sida.  Soulignant que les femmes étaient les premières victimes des conflits, elle a exhorté les Etats Membres à ratifier le statut de la Cour pénale internationale et soutenu la résolution omnibus présentée par les Pays-Bas sur la violence à l’égard des femmes.  Elle a conclu en demandant une ratification par tous de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes ainsi qu’un retrait des réserves des Etats relatives à certaines dispositions, rappelant que les Etats de l’Union européenne s’étaient engagés à revoir leurs propres réserves de manière constante, en vue de les retirer.


M.OMAR KADIRI (Royaume du Maroc), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a rappelé que ces derniers avaient déposé un projet de résolution sur l’application du Plan d’action de Madrid relatif au vieillissement mettant l’accent sur les femmes âgées et demandant en leur faveur un effort de coopération accru au niveau intergouvernemental et du système des Nations Unies.  La coopération internationale, indispensable dans le contexte actuel de la mondialisation, doit porter, a-t-il souligné, sur le transfert de technologies, l’échange d’informations et de données, l’assistance technique, la mobilisation des ressources et l’accroissement de l’aide officielle au développement.  Il s’est alarmé de la féminisation de la pauvreté en milieu rural, tout en soutenant l’attention donnée à la question de la femme au sein des organes principaux des Nations Unies.  Il a insisté sur l’importance d’un soutien politique et financier de la communauté internationale pour assurer la pérennité de l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme.


Mme MEIFANG ZHANG (Chine) a déclaré que la communauté internationale avait encore à fournir des efforts solides en faveur des femmes, notamment pour parvenir à l’élimination de la pauvreté à laquelle elles sont confrontées, mettre fin au trafic des femmes et des fillettes et promouvoir l’adoption d’une politique soucieuse de l’égalité entre les sexes dans tous les domaines.  La Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, la Convention relative aux droits des enfants et son Protocole additionnel on été ratifiés par la Chine dont le Gouvernement prépare une loi visant à punir les auteurs de violences à l’égard des femmes et des filles et à former le personnel chargé de l’application des lois.  Le Programme d’action pour le développement de la femme en Chine de 2001 à 2010 s’attache, en collaboration avec les organisations de la société civile, à promouvoir une série d’objectifs, à savoir: l’égalité entre les sexes, la participation politique des femmes, l’élimination de la violence à leur égard, l’emploi, l’éducation, la santé et la réduction de la pauvreté chez les femmes.


M. FREDERICO S. DUQUE ESTRADA MEYER (Brésil) a déclaré que le nouveau Gouvernement de son pays avait donné la priorité aux questions sociales et mis en place de nouveaux mécanismes institutionnels pour lutter contre les discriminations fondées sur la race ou le sexe.  Il a précisé que le Secrétariat spécial pour les politiques en faveur des femmes avait notamment pour mission de créer un mécanisme de planification permettant d’adopter une approche soucieuse de l’égalité entre les sexes à tous les niveaux de gouvernement, fédéral et local, ainsi que de contrôler l’application de mesures de discriminations positives.  Il a indiqué que le rapport transmis par son pays en juillet dernier au CEDAW faisait état des progrès constitutionnels et législatifs accomplis dans la lutte contre les discriminations à l’égard des femmes, notamment dans les domaines de l’emploi, de la santé, de l’éducation, et de la violence dont elles sont les victimes.  Il a souligné que les progrès dans ces domaines étaient tributaires de ressources, notant parmi les obstacles, la situation budgétaire difficile de son pays de même que la fragmentation des politiques et de la discontinuité de l’administration.  Il a par ailleurs rappelé que le Brésil accueillerait la semaine prochaine une réunion d’experts sur le rôle des hommes et des garçons dans la promotion de la femme, initiative visant à faire avancer la lutte contre les stéréotypes.  Il a indiqué que l’objectif principal de son Gouvernement était la lutte contre la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie de la population.  Il a évoqué l’initiative «Fome zero» visant la lutte contre la faim et la garantie de la sécurité alimentaire. 


M. HASTING AMURANI-PHIRI (Malawi), au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADEC), a indiqué que la SADEC souhaitait atteindre d’ici à 2005 l’objectif minimal de quotas de 30% pour ce qui est de la participation des femmes à la politique et aux prises de décision.  Il a réaffirmé l’attachement de la SADEC à l’accès des femmes aux ressources productives comme la terre, le bétail, le crédit ou les technologies modernes comme moyens de réduire la pauvreté.  A cet égard, il a indiqué que la SADEC tenait tous les deux ans un Forum pour l’investissement et la participation des femmes dans les affaires.  Evoquant l’impact de la pandémie de VIH/sida sur les femmes, il a signalé que le 4 juillet dernier les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la SADEC avaient adopté la Déclaration de Maseru sur la lutte contre le VIH/sida dans laquelle ils lancent un appel pour la création d’un environnement favorable à la parité et au développement économique et social permettant de s’attaquer aux facteurs de propagation de l’épidémie.  Ils ont insisté, a-t-il précisé, sur l’accès aux soins de santé reproductive des jeunes, femmes et enfants.  S’agissant de pratiques coutumières allant à l’encontre des droits des femmes, il a indiqué que l’élaboration de la Charte de l’Afrique pour les droits des femmes revêtait une importance cruciale et constituait un instrument innovant pour le développement.  La SADEC, a-t-il dit, condamne toutes les pratiques traditionnelles ou coutumières affectant la santé des femmes identifiées lors de la vingt-troisième session spéciale de l’Assemblée générale.


M. GHOLAM HOSSEIN SEYED SALEHI (République islamique d’Iran) a déclaré que la discrimination posait un problème sérieux au développement de la société, et que face à la lenteur des progrès accomplis pour la promotion des droits des femmes partout dans le monde, des efforts collectifs étaient indispensables..  La participation des femmes aux sphères sociale, économique et culturelle est une priorité de la République islamique d’Iran, a-t-il expliqué, notant des progrès en ce qui concerne les taux d’espérance de vie, d’alphabétisation et d’inscription en université.  Le quatrième Plan quinquennal pour le développement économique, social et culturel s’attache à accélérer l’émancipation des femmes dans le pays.  Il a conclu en citant certaines des mesures prises dans ce domaine, à savoir: l’augmentation quantitative et qualitative d’organisations non gouvernementales oeuvrant pour les femmes, la réforme continue des lois favorisant la promotion des droits des femmes, l’allocation de 25% du budget annuel des organes exécutifs au renforcement des capacités et à la participation sociale et culturelle des femmes et la collecte de données sur les femmes.


M. DUMISANI S. KUMALO (Afrique du Sud) a déclaré que le Parlement sud-africain avait passé des lois progressives sur les conditions de travail pour assurer justice et équité pour les femmes, et s’attachait à éradiquer la féminisation de la pauvreté, notamment en milieu rural grâce à la gratuité des soins de santé de base pour les femmes enceintes et les enfants de moins de six ans, et la gratuité des traitements des maladies opportunistes.  Rappelant que son pays avait investi plus de 20 millions de rands dans l’Initiative sud-africaine de vaccin contre le sida, il a indiqué que deux tiers des 90% de femmes ayant accès aux soins anténataux bénéficiaient de conseils et de tests sur le risque de transmission de mère à enfant.  L’Unité chargée de la question des violences sexuelles et d’affaires communautaires s’attaque à cette priorité nationale, alors qu’un quota assure une représentation des femmes dans l’administration publique à hauteur de 30%.  Le représentant a enfin rappelé le rôle à jouer par le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique pour accélérer l’intégration économique des femmes et combler le fossé existant entre les femmes du monde développé et du monde en développement.


Mme GURO KATHARINA HELWIG VIKOR (Norvège) a souligné qu’il ne pouvait pas y avoir de développement si la sécurité humaine n’était pas assurée et que l’escalade des conflits et de la criminalité générait un environnement plus défavorable aux femmes qui sont les victimes d’exploitation et d’abus sexuels.  A cet égard, il s’est félicité de l’établissement du Groupe de travail interinstitutions sur les femmes, la paix et la sécurité.  Il a souligné que la violence à l’égard des femmes était un problème multi-facettes qui n’avait pas de solution simple.  Le défi, a-t-il dit, est de s’attaquer aux causes profondes de ce phénomène, notamment au statut socioéconomique et politique des femmes, au manque d’accès à la justice et à l’impunité des auteurs des actes de violence perpétrés à leur encontre.  Il a indiqué que le nouveau plan d’action national de la Norvège lancé en novembre dernier met l’accent sur les hommes ainsi que sur les enfants éduqués dans des familles connaissant des situations de violence.  Il a souligné l’importance de lutter contre le trafic de femmes et d’enfants et de juger les criminels tout en protégeant les victimes.  Il a annoncé que la Norvège a ratifié le 23 septembre dernier la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et son protocole relatif à la traite de personnes, en particulier de femmes et d’enfants. Il a ajouté que son pays avait lancé un plan international d’action pour lutter contre les mutilations génitales féminines qui devrait avoir une enveloppe budgétaire annuelle de 3 millions de dollars d’ici à 2005. 


Mme Mai Taha Mohamed Khalil (Egypte) a présenté le projet de réforme de la loi sur la nationalité égyptienne, projet lancé en vue de parvenir à l’égalité entre l’homme et la femme.  Le Conseil national de la femme, a-t-elle poursuivi, formule des politiques sociales générales et plus particulières pour l’autonomisation des femmes.  Elle a en outre indiqué que le centre de documentation du Conseil recueillait des données sur la femme.  Le Conseil va soumettre une loi sur les parlements familiaux, a-t-elle précisé, et le bureau de l’Ombudsman évalue les plaintes et fournit une assistance juridique aux femmes.  La représentante a annoncé la nomination de la première femme à la Cour suprême, première instance juridique de l’Egypte.  La femme rurale étant particulièrement vulnérable à la pauvreté et au chômage, fait l’objet de politiques particulières visant à renforcer ses capacités, améliorer son niveau de vie et juguler l’exode rural.


Mme OKSANA BOIKO (Ukraine) au nom de l’Azerbaïdjan, de la Géorgie, de la République de Moldova, et de l’Ouzbékistan (GUUAM), s’est félicitée des mesures prises pour améliorer les méthodes de travail du Comité pour l’élimination de la  discrimination à l’égard des femmes et a regretté que la Commission de la condition de la femme n’ait pas pu parvenir au consensus sur le projet de texte relatif à la violence à l’égard des femmes.  Elle a indiqué que l’exploitation à des fins sexuelles et la traite des femmes constituaient la pire forme de violence perpétrée à leur encontre.  Elle a indiqué que les pays du GUUAM ont pris des mesures législatives et conclu des accords de coopération pour lutter contre ce phénomène.  Elle a souligné que la nature multidimensionnelle du phénomène de la traite nécessitait une approche globale et intégrée mise en oeuvre au travers d’une coopération internationale et régionale.  Elle a particulièrement insisté sur le fait que le phénomène de la traite se nourrissait des situations de conflits armés.  Elle a souligné la situation spécifique des femmes réfugiées et déplacées à la suite de conflits.  A cet égard, il a regretté que la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes et la paix ne soit pas mise en oeuvre dans son intégralité, y compris au niveau du système des Nations Unies.


Mme YUNI SURYATI (Indonésie) a indiqué que l’émancipation de la femme était une priorité nationale de son Gouvernement qui travaille en collaboration avec la société civile en vue de réaliser l’égalité entre les sexes à tous les niveaux de la vie de la société.  Elle a indiqué que son pays attachait une importance particulière à la question de la traite des femmes et des enfants et à l’exploitation sexuelle des enfants.  Les deux décrets présidentiels adoptés en 2002 forment la base des plans d’action nationaux relatifs à l’élimination de la traite des femmes et des enfants et à l’élimination de l’exploitation sexuelle des enfants, a-t-elle expliqué.  Elle a par ailleurs indiqué que son pays avait pris des mesures pour encourager la participation des femmes à la vie politique et aux processus de décision et notamment mis en place des quotas de 30% pour la représentation des femmes au niveau des élections générales.  Elle a également insisté sur l’importance d’assurer l’émancipation des femmes rurales, notamment dans le cadre du processus de décentralisation en d’autonomisation régionale en cours.  Elle a conclu en soulignant l’importance de la coopération internationale en soutien aux efforts de son pays pour renforcer ses institutions. 


Mme ELLEN SAUERBREY (Etats-Unis) a rappelé que son pays avait présenté une résolution sur la participation politique des femmes et regretté que, malgré leur volonté de comprendre le processus démocratique, les femmes n’aient souvent pas les outils pour y participer.  Elle a cité certaines des actions de son Gouvernement visant à former les femmes à l’exercice politique et à la direction d’organisations non gouvernementales en Iraq, en Afghanistan, au Moyen-orient, en Afrique, en Serbie et en Russie.  Insistant sur le trafic des personnes, un crime dont les victimes, a-t-elle fait remarquer, sont d’abord les femmes et les enfants et qui déplace internationalement chaque année entre 800 000 et 900 000 personnes, elle a dit que le Président américain avait signé l’acte PROTECT faisant de l’entrée sur le territoire américain ou du déplacement à l’étranger à des fins de tourisme sexuel impliquant des enfants, un crime.  Elle a aussi détaillé l’activité du groupe de travail présidentiel inter-agences, des Ministères du travail, de la justice et de la santé dans les domaines de l’application de la loi, de l’information, de l’aide aux victimes et de la coopération internationale.


M. AL-HARTHY (Oman) a souligné que son pays est passé d’une société rurale à un Etat moderne et a indiqué que les femmes et les hommes ont équitablement participé à ce processus.  Il a fait remarquer que pour la première fois il y avait une femme Ministre dans le Cabinet.  Il a fait observer que les femmes prenaient part aux décisions dans les institutions nationales et qu’elles avaient le droit de vote.  Les femmes, a-t-il poursuivi, constituent la clef de voûte de la famille et ont besoin de protection pour soutenir le développement de la société.  A cet égard, il a indiqué que son pays oeuvrait pour mettre en place un environnement familial favorable.  Il a assuré que les femmes jouissaient de l’égalité de droit dans tous les domaines.  Il a par ailleurs souligné que son Gouvernement accordait la priorité à l’éducation en vue de permettre à tous les Omanais de servir leur pays.  Il a précisé que son pays avait conçu des programmes spécifiques pour les femmes et les filles dans le domaine de l’éducation, de la santé, de la formation et de l’emploi. 


M. GILBERT LAURIN (Canada) également au nom de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, a déclaré que cette session présentait l’occasion pour les Etats de s’assurer qu’ils sont sur la bonne voie pour continuer d’accomplir des progrès significatifs en faveur de l’égalité des femmes et des droits fondamentaux de la femme.  Le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande réaffirment leur volonté commune de protéger l’intégrité des normes, instruments et engagements internationaux pris jusqu’ici, notamment la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes.  Ils engagent tous les Etats Membres à adhérer à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et à redoubler d’efforts pour remplir toutes les obligations qu’elle leur impose.  Ces normes représentent des buts réalisables, dont l’accomplissement transformerait notre monde en un monde où toutes et tous, femmes et hommes, filles et garçons seraient libres d’atteindre leur plein potentiel dans un contexte d’égalité, a insisté le représentant.


Constatant que l’année a été difficile à certains égards, et faisant part de son souci du fait que l’on s’efforce actuellement de renégocier ou de miner des engagements et des normes adoptés de longue date, M. Laurin a exhorté les délégations à ne pas se laisser détourner de leur tâche dans ce domaine par les nombreux problèmes politiques et économiques du monde qu’elles tentent de résoudre au cours de leurs discussions sur la violence à l’égard des femmes.  Travaillons ensemble à son élimination, a-t-il dit, se déclarant encouragé par la nouvelle résolution sur la participation à la vie politique des femmes, proposée par les Etats-Unis. 


Mme ILHAM IBRAHIM MOHAMED AHMED (Soudan) a indiqué que les femmes et les petites filles ne jouiraient de leurs droits que si l’ensemble de la société jouit de ses droits humains.  Elle a regretté l’impact négatif de la mondialisation sur les populations marginalisées et notamment les femmes et les filles.  La violence contre les femmes doit faire l’objet d’une approche globale, a-t-elle poursuivi, notamment au niveau des législations nationales.  Il faut, a-t-elle dit, étudier les raisons de cette violence estimant que l’insuffisance de statistiques constitue une entrave.  Elle a indiqué que son pays accordait une grande importance à la participation des femmes à la société, notamment dans les domaines de l’éducation et de la paix.  Elle a souligné que la promotion de la femme passait par l’élimination de la pauvreté et en particulier par la lutte contre toutes les formes de violence à l’encontre des femmes et des filles, notamment dans les pays occupés et en guerre.


M. MARTIN GARCIA MORITAN (Argentine) a indiqué que la problématique de la femme rurale, qui constitue la moitié des 4 millions de personnes vivant en milieu rural en Argentine, devait être intégrée à celle du développement rural en général.  Bien que les femmes constituent 20% de la force de travail rurale, a-t-il ajouté, leur rôle économique n’est souvent pas reconnu, c’est pourquoi elles font l’objet d’un travail particulier de la part de la Secrétaire à l’agriculture.  Le représentant a établi un lien entre la migration et la traite des femmes contre laquelle les récentes Premières journées interdisciplinaires de Buenos Aires sur la traite des femmes visent à initier des stratégies d’information publique et une prise en compte dans les politiques nationales.  A cet effet, il a souligné la pertinence de la coopération avec la Bolivie, le Paraguay et le Pérou et au sein du MERCOSUR, et conclu en réitérant que son pays ne considérait pas la défense de l’honneur comme une circonstance atténuante aux crimes commis à l’encontre d’un membre de la famille, que la victime soit un homme ou une femme.


Mme KAY FUSANO (Japon) a constaté qu’aux Nations Unies, la proportion de femmes dans des postes décisionnels devrait augmenter de 30% pour atteindre l’égalité et a  donc encouragé les institutions du système des Nations Unies à nommer des femmes à ces niveaux, en favorisant les femmes issues de pays sous-représentés géographiquement.  Elle a également indiqué que son pays avait révisé sa Charte de l’aide publique au développement afin d’inclure la prise en compte obligatoire d’une démarche soucieuse de l’égalité entre les sexes dans les programmes de développement.  Elle a précisé que son pays avait consacré 10% de son aide publique au développement à des programmes liés à la promotion de la femme.  Le Japon, a-t-elle poursuivi, s’est attaché à renforcer sa coopération avec les autorités d’immigration et de l’application de la loi des pays de la région Asie-Pacifique en vue de lutter efficacement contre la traite de personnes.  Elle a fait remarquer que le problème des mutilations génitales féminines était lié à quatre des huit Objectifs du Millénaire que sont respectivement la promotion des femmes et des filles et l’égalité entre les sexes, la réduction de la mortalité infantile, l’amélioration de la santé maternelle et la lutte contre le VIH/sida.


Mme ANAMAH TAN (Singapour) a souligné la nécessité de redoubler d’efforts en vue de la mise en oeuvre de législations nationales propres à lutter contre la violence domestique à l’égard des femmes.  Elle a indiqué que son pays avait renforcé sa législation dans ce domaine et notamment érigé les cas d’actes violents dans le cadre familial, avec blessures ou intention de blesser, en infraction pénale reconnue par le Code pénal et le Code de procédure pénale.  Elle a précisé que les tribunaux pouvaient ordonner des mesures de protection et que la peine pour violence domestique pouvait allait jusqu’à 1200$ de contravention et 6 mois de prison.  Faisant état du lien entre violence domestique et éducation, elle a par ailleurs souligné la nécessité de s’attaquer aux préjugés sociaux et aux pratiques qui encouragent la violence à l’égard des femmes.  A cet égard, elle a précisé que les efforts pour combattre la violence domestique et faire connaître les droits des femmes devaient cibler tous les secteurs de la société, y compris le personnel d’application des lois, les magistrats, les professeurs, les médecins et les infirmières, les fonctionnaires, les enfants. 


Mme ADRIANA P. PULIDO-SANTANA (Venezuela) a indiqué que dans son pays une loi sur la violence contre la femme dans le cadre familial visait à éliminer les pratiques traditionnelles ou coutumières portant atteinte à l’intégrité et à la santé de la femme et de la fille.  Le Plan national de prévention et d’attention à la violence pour 2000-2005 a instauré un service téléphonique d’orientation pour les femmes victimes de violences ainsi que des centres d’accueil.  La Constitution du Venezuela, a-t-elle indiqué, garantit l’égalité des hommes et des femmes dans l’emploi et le mécanisme national de défense des droits de l’homme garantit une approche sexospécifique dans la rédaction de projets de loi.  En vue d’atteindre l’objectif de diminution de la pauvreté, le Gouvernement du Venezuela, a-t-elle souligné, a mis en place une série de politiques pour la promotion de l’emploi, l’accès au crédit et pour encourager la  participation des femmes à des secteurs non traditionnels.  En conclusion, elle a émis des inquiétudes quant à la situation de l’Institut international de recherche et de formation sur la promotion de la femme.


Mme CHRISTINE KAPALATA (République-Unie de Tanzanie) a souhaité que des mesures supplémentaires soient prises pour assurer la parité des femmes ainsi qu’une meilleure représentation géographique dans le système des Nations Unies.  S’agissant de la situation dans son pays, elle a fait état de progrès réalisés en matière de participation politique des femmes.  Elle a précisé que 22,5% des parlementaires étaient des femmes, 20 sièges leur étant garantis par la Constitution, et que la représentation des femmes à l’échelon local du gouvernement était de 33%.  Elle a par ailleurs fait valoir que son pays était en passe de réaliser l’objectif de l’égalité des sexes dans l’accès à l’enseignement primaire.  Elle a d’ailleurs précisé que son Gouvernement avait pris des mesures pour lutter contre l’abandon précoce des études par les filles.  Elle a aussi expliqué que son pays, qui est partie à la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, était engagé dans le processus de ratification de son protocole additionnel.  Mme Kapalata a enfin évoqué la situation des femmes dans les zones rurales où elles sont responsables de 80% de la production alimentaire et constituent des acteurs clefs du développement rural.  Dans ce contexte, elle a appuyé l’idée de convoquer une consultation de haut niveau sur le rôle des femmes rurales afin d’identifier et d’échanger les bonnes pratiques et d’élaborer un cadre de partenariat dans ce domaine. 


Mmme MARIAM AL-SHAMISI (Emirats arabes unis) a déclaré que son pays avait mis en oeuvre une série de législations concernant l’égalité des chances au travail, l’éducation et la justice sociale et  avait récemment étendu la durée du congé maternité de 45 jours à 6 mois.  Elle s’est félicitée du fait que le taux d’analphabétisme féminin soit descendu au dessous de 10%, que les femmes constituent 57% des étudiants en université et qu’elles occupent 18% des postes décisionnels.  L’Union générale des femmes fournit une assistance sociale et humanitaire aux femmes vulnérables et la Nouvelle stratégie nationale pour le développement de la femme met en oeuvre les recommandations de la Conférence mondiale sur les femmes de Beijing.  Elle a conclu en insistant sur l’importance de la participation des femmes dans les médias, thème développé lors du Forum sur les femmes arabes et les médias qui s’est tenu dans son pays en 2002, et remarqué à cet égard que la Société des médias de Dubai était dirigée par une femme.


M. Andrey K. Nikiforov (Fédération de Russie) a souligné que la mondialisation et l’accroissement du fossé entre riches et pauvres avaient eu des conséquences néfastes sur la condition de la femme.  Il a indiqué que c’était dans les domaines économique et politique que subsistaient les discriminations les plus patentes à l’encontre des femmes et a estimé que la Convention pour l’élimination de toutes les discriminations à l’égard des femmes et les documents finaux de la Conférence de Beijing devaient continuer d’être les documents de référence dans la lutte contre ces discriminations.  Il a  indiqué que la Fédération de Russie mettait la dernière main à la ratification du protocole additionnel à la Convention.  Il a regretté que la Commission de la condition de la femme n’ait pas pu mener ses travaux dans un esprit plus constructif.  La Fédération de Russie, a-t-il poursuivi, travaille sur un projet de loi sur la traite d’être humains et a actualisé son Code pénal pour incriminer notamment la traite et l’exploitation des femmes à des fins sexuelles .  Il a souligné l’importance de la collaboration de la société civile dans la lutte contre la traite.  


M. LUIS GALLEGOS (Equateur) a déclaré que, son pays étant partie à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et ayant ratifié le Protocle additionnel, il avait soumis ses quatrième et cinquième rapports au CEDAW à cet effet.  Il a indiqué que la réforme approuvée du Code civil et la révision de certaines lois avaient été entreprises en vue de défendre les droits de la femme et que des campagnes d’information étaient développées pour prévenir et sanctionner les actes de violence à l’encontre des femmes et des filles.  Cependant, la pauvreté continue d’être l’un des problèmes majeurs touchant directement les femmes, phénomène amplifié par la migration.  La femme migrante, la femme autochtone et la femme âgée méritent une attention particulière car ce sont les premières victimes des abus et de violations de leurs droits, a-t-il souligné.  A cet effet, l’Equateur s’attache à formuler des politiques et programmes en matière de violence, de santé, d’éducation, de travail et d’accès aux ressources.


Mme NOOR AL-MALKI (Qatar) a indiqué que la Constitution de son pays adoptée par plébiscite au printemps dernier stipulait que tous les citoyens sont égaux devant la loi.  Elle a précisé que les règles pour la composition de la Choura prévoyaient qu’aucune discrimination liée au sexe n’est possible.  Elle a indiqué que la vie de la femme qatarienne avait été améliorée grâce à la volonté politique dont a témoigné le Gouvernement.  Elle a signalé la nomination de femmes aux postes de Ministre à la famille et Présidente de l’Université du Qatar d’autres institutions.  Elle a indiqué qu’il s’agissait pour le Gouvernement d’amener des changements dans société tout en promouvant l’Islam et ses valeurs.  Rappelant l’importance de l’éducation dans la promotion de la condition de la femme, elle a fait état de la création d’un Conseil supérieur de l’éducation qatarien.  Elle a par ailleurs précisé que son pays avait créé un fonds d’aide à l’éducation pour l’Iraq. 


Mme DUBRAVKA SIMONOVIC (Croatie) a indiqué que son pays accordait un rang de priorité élevé à la question de l’égalité entre les sexes comme en témoignent les deux lois adoptées récemment sur la parité et sur la violence domestique.  Elle a précisé que la loi sur la violence domestique avait introduit un certain nombre de mesures préventives visant à assurer la protection de la santé et la sécurité des victimes de violence ainsi que l’obligation pour les professionnels de la santé et du secteur social de rapporter les cas de violence domestique aux autorités compétentes.  Elle a indiqué que la loi sur l’égalité entre les sexes comportait des dispositions visant à promouvoir la participation équitable des femmes et des hommes dans les institutions législatives, judiciaires et de l’exécutif.  S’agissant des deuxième et troisième rapports présentés par son pays au Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, elle a fait valoir que son pays avait impliqué les organisations non gouvernementales dans leur préparation.  Elle a conclu en évoquant l’initiative conjointe du Gouvernement croate et du Fonds des Nations Unies pour le développement des femmes en vue de la mise en oeuvre de la CEDAW en République tchèque, en Hongrie, en Pologne, en Roumanie, en Slovénie et en Croatie. 


Mme CECILIA VALDIVIESO (Banque Mondiale) a affirmé que les Objectifs du Millénaire en matière de développement ne pourraient être réalisés sans une reconnaissance centrale de l’égalité des sexes et sans l’émancipation des femmes, citant en exemple l’Afrique sub-saharienne, où la production agricole totale augmenterait de 20% si les femmes avaient le même accès que les hommes aux ressources productives.  La Banque mondiale est déterminée, a-t-elle insisté, à faire de l’égalité des sexes un élément clé de la lutte contre la pauvreté, via sa nouvelle stratégie sexospécifique axée sur les pays, au Partenariat sur l’éducation pour tous qui a permis de prêter 6,5 milliards de dollars pour l’éducation des petites filles et aux programmes de santé dans les pays en développement.  Cependant, beaucoup reste à faire alors que, par exemple, les femmes en Asie du Sud vont deux fois moins longtemps à l’école que les hommes, et que le nouveau défi que représente le VIH/sida touche six fois plus les femmes âgées de 15 à 24 ans que les hommes dans la même tranche d’âge.


Mme XENIA VON LILIEN-VALDAU (Fonds international de développement agricole – FIDA), a rappelé que les femmes rurales assurent la plus grande partie des travaux dans les entreprises agricoles de petite taille et à forte intensité de travail et qu’en Afrique 70% des femmes ont des activités agricoles.  Elle a ensuite souligné l’évolution de la situation des femmes rurales, possibilités et contraintes changeant rapidement.  Pour des raisons biologiques et culturelles, la propagation du HIV/sida a aggravé la vulnérabilité des femmes rurales, a-t-elle noté.  Elle a fait état dans ce cadre de la diminution de la main-d’œuvre disponible et d’un projet commun entre le FIDA ET L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation  et l’agriculture (FAO)en vue de remédier à ce problème.  La représentante a indiqué que les femmes rurales étaient un groupe-cible des politiques et programmes du Fonds international de développement agricole, qui les considère à la fois comme des agents et des bénéficiaires des changements.  Le FIDA œuvre donc depuis longtemps pour garantir aux femmes rurales l’accès aux ressources productives qui, selon le Fonds, ouvre la voie à l’amélioration de leur situation.  La représentante a indiqué que le FIDA œuvre également en faveur de la participation des femmes au processus décisionnel, pour l’élargissement des services sociaux de base dans les zones rurales ainsi que pour le renforcement des organisations de femmes, car, a-t-elle averti, l’accès aux ressources productives n’est pas suffisant, il faut créer un environnement propice à l’utilisation de ces ressources de manière efficace, notamment ouvrir les marchés à leurs produits, leur fournir des informations sur la commercialisation et leur offrir éducation et formation.


Mme LUNTAN BAYARMAA (Fédération des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge) a déclaré que la Fédération tire sa force de sa présence sur le terrain au niveau local avec 178 Sociétés.  Ses volontaires sont des personnes des communautés dans lesquelles ils exercent leurs tâches, a-t-elle dit.  Etant organisées au niveau national, nos opérations sont dans une position unique pour faire le lien entre les femmes qui soufrent ou travaillent en silence et ceux qui sont prêts à les aider et à travailler avec elles pour améliorer leur situation et ainsi celle de toute leur communauté, a-t-elle poursuivi.  Elle a expliqué que de nombreuses Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge gèrent des projets spéciaux en faveur des femmes et fait état dans ce cadre de l’un de ces projets réalisé au Kirghizistan et offrant une formation professionnelle aux femmes dans trois villes du pays.  L’observatrice a aussi fait valoir le lancement récent d’un site WEB sur les questions de parité par la Société du Croissant-Rouge de la République islamique d’Iran, et ciblant les femmes du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.  La Fédération, a-t-elle ajouté, consciente de la nécessité de se montrer dynamique pour promouvoir la démarginalisation des femmes, offre chaque année des stages de formation à la parité entre les hommes et les femmes, tenant compte des sensibilités culturelles.


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