L’UNION AFRICAINE APPORTE SON APPUI POLITIQUE AU COMITE POUR LES DROITS INALIENABLES DU PEUPLE PALESTINIEN
Communiqué de presse AG/PAL/824 |
Comité pour l’exercice des droits
inaliénables du peuple palestinien
270e séance – matin
L’UNION AFRICAINE APPORTE SON APPUI POLITIQUE AU COMITE POUR LES DROITS INALIENABLES DU PEUPLE PALESTINIEN
L’Observateur permanent de la Palestine qualifie d’injustifiables
Les retards pris dans la publication officielle de la Feuille de route du Quatuor
Le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a approuvé ce matin la demande de l’Union africaine d’adhérer au Comité en qualité d’observateur. Une adhésion qui, selon le représentant de l’Union, Amadou Kébé, vient combler un vide et réparer une absence car la place de l’Union africaine au sein du Comité est une place naturelle qu’elle aurait déjà dû occuper.
Le Comité s’est également penché ce matin sur l’évolution du processus de paix au Moyen-Orient et sur la situation dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem. M. Nasser Al Kidwa, Observateur permanent de la Palestine, abordant la situation intérieure palestinienne, a mis l’accent sur la réunion du Conseil central palestinien qui a eu lieu le 18 mars et qui a permis le remaniement de la loi fondamentale en vue de la création d’un poste de Premier Ministre. Il a souhaité que le nouveau gouvernement que doit former le Premier Ministre, M. Mahmoud Abbas, dans un délai de trois semaines reçoive l’appui de la communauté internationale. Cependant, la position du Gouvernement israélien reste au cœur du problème dans la mesure où il fait preuve d’un refus systématique à s’engager dans la voie d’un règlement politique du conflit.
L’Observateur de la Palestine a indiqué que la partie palestinienne, en dépit de ses réserves, reste pleinement disposée à accepter la Feuille de route du Quatuor (Etats-Unis, Nations Unies, Fédération de Russie et Union européenne) et à la soumettre à un exercice de mise en œuvre immédiat. Cependant, suite aux revendications et exigences de la partie israélienne, il n’a pas été possible de publier le texte de cette Feuille de route, et les retards qui en découlent sont injustifiables. En effet, la date de publication ne cesse d’être repoussée. Quoi qu’il en soit, la partie palestinienne attend patiemment la publication et l’application effective de cette Feuille de route, sans toutefois faire preuve d’un optimisme irréaliste qui ne semble pas se justifier dans les circonstances actuelles, a déclaré M. Al Kidwa. En même temps, la partie palestinienne continue à nourrir l’espoir de voir le Conseil de sécurité, qui, à son sens a toujours la responsabilité ultime et l’autorité légale requise, prendre les mesures nécessaires pour relancer le processus de paix palestino-israélien.
M. Al Kidwa a insisté sur la gravité de la situation humanitaire dans le territoire palestinien occupé en rappelant que le Coordonnateur des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Roed Terje-Larsen, avait lancé un appel devant le Conseil de sécurité mercredi dernier pour que la Feuille de route soit
immédiatement mise en application et sans aucun changement. L’Observateur de la Palestine a également fait part des craintes que suscitent le conflit en Iraq auprès de la population palestinienne qui redoute que le Gouvernement israélien saisisse cette occasion pour remanier la donne sur le terrain.
Le Président du Comité, Papa Louis Fall (Sénégal), a par ailleurs indiqué qu’il avait adressé le 20 février dernier une lettre au Secrétaire général* dans laquelle il a exprimé sa profonde préoccupation concernant un plan des autorités militaires israéliennes ayant pour but d’expulser les résidents palestiniens et de confisquer des terres à Bethléem. Il a précisé qu’il a aussi fait part de l’inquiétude du Comité quant aux efforts faits par le Gouvernement israélien pour mettre en œuvre le “plan concernant la ligne de raccordement”, plan de séparation unilatéral remettant en question la Ligne verte.
Le Comité a, par ailleurs, approuvé le programme de travail préliminaire de la Réunion internationale des Nations Unies à l’appui de la paix au Moyen-Orient qui aura lieu du 13 au 14 mai à Kiev en Ukraine et qui sera suivie d’un Forum public le 15 mai à l’appui de la paix au Moyen-Orient. Ces manifestations permettront de déterminer le coût humain de la violence, les répercussions du conflit sur l’Autorité palestinienne, l’ampleur de la destruction de l’économie palestinienne et de l’aggravation de la crise humanitaire. Il s’agira également d’étudier les moyens de sortir de l’impasse politique et de mettre fin à la violence. Un autre débat d’experts permettra d’œuvrer à un règlement pacifique de la question de Palestine.
Le Président du Comité a également informé les membres du Comité des résultats des travaux de la treizième Conférence des Chefs d’Etat ou de gouvernement du Mouvement des pays non alignés (NAM) tenue du 14 au 26 février à Kuala Lumpur en Malaisie. Cette Conférence a été sanctionnée par l’adoption entre autres d’une déclaration sur l’Iraq et d’une déclaration sur la Palestine. Ainsi les membres du NAM ont réaffirmé leur profonde préoccupation devant la destruction de la société palestinienne et le démantèlement de L’Autorité palestinienne par les Forces israéliennes d’occupation depuis le 28 septembre 2000.
Le NAM a condamné les actes illégaux, les violations systématiques des droits de l’homme et les crimes de guerre perpétrés par ces Forces et a réclamé le retrait immédiat d’Israël des localités palestiniennes. Le Mouvement a insisté sur la nécessité d’une mise en œuvre diligente de la Feuille de route du Quatuor. L’idée de déployer une présence internationale sur le terrain en vue d’assurer une protection des populations civiles palestiniennes a été appuyée.
Le représentant de Chypre a indiqué que son pays vient d’augmenter de 80% la contribution de son pays à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). De son côté, le représentant de l’Indonésie a proposé au Comité d’envisager de dépêcher une délégation afin de rencontrer le Président Arafat à Ramallah, ce qui enverrait un signal clair et vigoureux au peuple palestinien et permettrait de rehausser son moral. L’Observateur de la Ligue arabe a souligné l’importance des travaux du Comité à un moment où l’attention de la communauté internationale est braquée sur la guerre en Iraq.
*lettre parue sous la cote A/ES-10/218-S/2003/202
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