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AG/DSI/326

RENFORCEMENT DU MULTILATERALISME ET RESPECT DES TRAITES DE DESARMEMENT AU CENTRE DU DEBAT GENERAL QUI S’ACHEVE AUJOURD’HUI

16/10/2003
Communiqué de presse
AG/DSI/326


Première Commission

10e séance – après-midi


RENFORCEMENT DU MULTILATERALISME ET RESPECT DES TRAITES DE DESARMEMENT AU CENTRE DU DEBAT GENERAL QUI S’ACHEVE AUJOURD’HUI


La Commission du désarmement et de la sécurité internationale (Première Commission) a achevé cet après-midi son débat général en entendant les représentants de la Bulgarie, de Haïti et de la Somalie qui ont axé leurs interventions sur le multilatéralisme, en perte de vitesse, et les autres questions pressantes de désarmement.  Aussi ont-ils lancé des appels pour que soient respectés les traités de désarmement portant aussi bien sur les armes de destruction massive que sur les armes classiques.  Au plan nucléaire, il a été souligné que la meilleure manière d’éliminer cette menace réside simplement dans l´élimination de ces armes. Les ravages causés par les armes classiques ont également été dénoncés, 60 personnes étant tuées toutes les heures par des armes légères.


Tout au long du débat général qui s’était ouvert le 6 octobre dernier, la perte de vitesse du multilatéralisme et le non-respect des traités de désarmement sont apparus comme une préoccupation majeure pour l’ensemble des délégations.  S’il est vrai que certaines avancées ont été réalisées, comme par exemple la ratification par Cuba du Traité sur la non-prolifération nucléaire et la signature du Traité de Moscou entre les Etats-Unis et la Fédération de Russie, il n’en demeure pas moins que de nombreux engagements sont encore au point mort.  Tel a été l’avis de nombreuses délégations qui ont exhorté les Etats nucléaires à tenir l’engagement qu’ils ont pris d’éliminer leurs arsenaux nucléaires.  L’inertie des institutions consacrées au désarmement a également constitué une autre source de préoccupation.  A cet égard, il faut rappeler en effet que, depuis cinq ans, la Conférence du désarmement, unique organe de négociations multilatérales, n’est pas parvenue à s’entendre sur son ordre du jour.  De même, aucun consensus ne s’est dégagé au sujet de l’organisation d’une quatrième session spéciale de l’Assemblée générale consacrée au désarmement.


La Commission abordera lundi 20 mai à 10 heures la deuxième partie de ses travaux consacrés au débat thématique et à la présentation de projets de résolution.


DEBAT GENERAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR RELATIFS AU DESARMEMENT ET LA SECURITE INTERNATIONALE


M. LUBOMIR IVANOV (Bulgarie) s’est joint à la déclaration faite par l’Italie au nom de l’Union européenne et a souligné que les nouveaux défis posés par la prolifération des armes de destruction massive avaient profondément modifié la politique et la sécurité internationales.  Pour les relever, la communauté internationale doit redoubler d’efforts en adoptant une approche plus générale centrée, d’une part, sur la compréhension commune des menaces posées et, d’autre part, sur le renforcement des traités multilatéraux.  A ce titre, la Première Commission joue un rôle prééminent et ses méthodes de travail, tout comme l’organisation de son travail, gagneraient à être renforcés.  Il en va de même pour les autres organismes s’occupant des questions de désarmement, a-t-il ajouté.  En outre, les régimes de contrôle des exportations doivent également être consolidés, et il appartient à la communauté internationale de s’assurer que tous les Etats s’acquittent de leurs obligations en matière de non-prolifération, de contrôle des armements et de désarmement.


La Bulgarie réitère son soutien aux efforts de la communauté internationale en vue de prévenir la prolifération des armes de destruction massive et de minimiser le risque que celles-ci ne tombent aux mains de terroristes.  Dans ce contexte, elle préconise l’introduction de normes strictes de contrôle des exportations et du commerce international des armes et des technologies à double usage.  Le système bulgare actuel concernant ses exportations répond déjà aux critères européens et internationaux en la matière, a souligné son représentant.  La liste de contrôles appliquée par son pays a été élaborée en tenant compte de sa complémentarité avec la liste de contrôle des Nations Unies, de l’Union européenne, de l’Organisation de coopération et de sécurité en Europe (OSCE) et des Accords de Wassenaar, a-t-il ajouté.  En outre, le représentant bulgare a rappelé l’initiative de son gouvernement qui a procédé à des amendements de la loi sur le contrôle des biens et des technologies à double usage. 


La prolifération des armes légères et de petit calibre est également l’un des défis posés aujourd’hui à la communauté internationale, a estimé le représentant bulgare.  A ce titre, son pays participe activement au débat sur la lutte contre leur commerce illégal.  La Bulgarie appuie les recommandations du groupe d’experts gouvernementaux chargés d’étudier la faisabilité d’un instrument de traçage de ce type d’armes.  L’environnement actuel est favorable au lancement de négociations en vue de la création d’un tel instrument, a souligné son représentant, appelant l’Assemblée générale à prendre une décision en ce sens. 


M. JEAN. C ALEXANDRE (Représentant d’Haïti) a posé à nouveau la question de savoir s’il est utile de multiplier les conférences internationales alors que les engagements qui s’y rapportent ne sont pas tenus.  Il a également demandé pourquoi la possession des armes de destruction massive doit rester l’apanage de certains Etats?  Nous ne saurons adhérer à une politique de deux poids, deux mesures qui permet à certains de garder et de perfectionner leurs armes nucléaires et interdit à d’autres de s’en procurer.  Toute politique de désarmement nucléaire doit être pratiquée dans le cadre de la renonciation de la politique de dissuasion et de la doctrine de l’emploi de la force.  L’élimination de ces armes est la seule garantie contre l’emploi ou la menace de leur emploi.  Nous plaidons donc à nouveau pour la mise en œuvre des 13 mesures adoptées en 2000 lors de la Conférence de révision du TNP.  Malheureusement, a constaté le représentant, le multilatéralisme, pierre angulaire de la préservation de la paix est en pleine crise.  Cette vision commune de sécurité collective née à San Francisco ne doit pas céder la place à d’autres doctrines.


Après avoir brossé un tableau sombre du désarmement dans le monde, le représentant s’est toutefois félicité de certains développements favorables, comme la ratification du Traité de Moscou par les Etats-Unis et la Fédération de Russie, la ratification par Cuba du TNP et la conclusion d’accords de garanties avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  Cette ratification est venue en effet consolider le statut de la région d’Amérique latine et des Caraïbes comme zone exempte d’armes nucléaires.  Il s’est également félicité de la ratification de l’Algérie, de l’Afghanistan et du Kirghizistan au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.  Le représentant a par ailleurs indiqué que son pays souscrit aux initiatives sur le marquage des armes légères, précisant que 60 personnes par heure sont abattues par ces armes dont 550 millions sont encore en circulation.


M. IDD BEDDEL MOHAMED (Somalie) a souligné les obstacles érigés par le commerce illicite des armes légères et de petit calibre contre le processus de développement des conditions de vie de la population somalienne.  Saluant la signature de la déclaration de cessation des hostilités, lors de la Conférence de réconciliation tenue en octobre 2002 au Kenya, le représentant de la Somalie a toutefois fait état de violations flagrantes de l’embargo sur les armes imposé par le Conseil de sécurité.  Des armes légères et de petit calibre continuent d’être importées dans le pays par des sources extérieures, violant de ce fait la résolution 751 du Conseil et constituant dès lors une grande menace à la paix et la sécurité, a-t-il précisé.


La destruction de ce type d’armes préoccupe grandement la Somalie mais, à elle seule, elle ne suffira pas à résoudre le problème, a estimé son représentant.  Un enfant soldat sera prêt à rendre son arme à partir du moment où il y aura des possibilités de travail dans le pays, a-t-il observé.  Dans ce contexte, la Somalie souhaite que les projets spécifiques destinés à réduire et éliminer la circulation de ces armes incluent des stratégies de développement qui ne soient pas remises en question par le haut niveau d’insécurité et de violence.  En outre, une attention particulière devrait être accordée au désarmement, à la démobilisation, la réhabilitation et la réintégration des milices, a souligné le représentant somalien.  A ce titre, une participation accrue de la société civile, par l’intermédiaire de programmes d’éducation sur le danger des armes légères, devrait être développée. 


La Somalie a également appelé la communauté internationale à lui porter une assistance technique et financière afin de favoriser la mise en œuvre du Programme d’action des Nations Unies pour la lutte contre le commerce illégal des armes légères sous tous ses aspects.  Réduire et détruire le nombre de ces armes en circulation évitera qu’elles ne tombent entre les mains de terroristes, et les ressources dont dispose la Somalie sont insuffisantes face à l’amplitude du problème, a-t-il souligné, ajoutant qu’une telle aide pourrait être accordée au Gouvernement somalien par l’intermédiaire des Nations Unies et d’accords bilatéraux.  


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