LE « COMITE DES 24 » ACHEVE LES TRAVAUX DE SA SESSION 2003 EN EXHORTANT LES ETATS MEMBRES A LIBERER LE MONDE DU COLONIALISME D’ICI A 2010
Communiqué de presse AG/COL/213 |
Comité spécial chargé d’étudier la situation
en ce qui concerne l’application de la Déclaration
sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples
coloniaux
10e séance – matin
LE « COMITE DES 24 » ACHEVE LES TRAVAUX DE SA SESSION 2003 EN EXHORTANT LES ETATS MEMBRES A LIBERER LE MONDE DU COLONIALISME D’ICI A 2010
Il adopte son rapport final ainsi que trois résolutions
Le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux – ou Comité des 24 – a clôturé ce matin, sous la présidence de M. Earl Stephen Huntley (Sainte-Lucie) sa session de fond 2003, en adoptant sans vote trois résolutions et son rapport final. Aux termes de l’une d’entre elles**, le Comité exhorte les Etats Membres à participer aux efforts déployés par les Nations Unies pour que le monde soit libéré du colonialisme au cours de la deuxième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme (2001-2010).
Aux termes de la première résolution* relative à la question de Tokélaou, adoptée telle qu’amendée oralement, le Comité a demandé à la Nouvelle-Zélande et aux Tokélaou d’envisager l’élaboration d’un programme d’éducation destiné à informer la population des Tokélaou sur la notion d’autodétermination, y compris les trois options que sont l’intégration, la libre association et l’indépendance, afin qu’elle soit plus apte de prendre une décision sur cette question. A cet égard, le Comité spécial a noté que les Tokélaou demeurent foncièrement attachés à l’acquisition de leur autonomie et à la promulgation d’un acte d’autodétermination et a reconnu la nécessité de leur donner de nouvelles assurances.
Par la seconde résolution**, également adoptée telle qu’amendée oralement, le Comité spécial s’est dit préoccupé que plus de 40 ans après l’adoption de la Déclaration, les onze territoires suivants: Anguilla, les Bermudes, Guam, îles Caïmanes, îles Turques et Caïques, îles Vierges américaines, îles Vierges britanniques, Montserrat, Pitcairn, Sainte Hélène et Samoa américaines n’étaient toujours pas autonomes. Dans ce contexte, il a demandé aux Etats Membres de participer aux efforts des Nations Unies en vue de libérer le monde du colonialisme et aux institutions spécialisées des Nations Unies de prendre toutes les mesures pour accélérer le progrès économique et social des territoires concernés.
La troisième résolution*** a porté sur les activités économiques et autres préjudiciables aux intérêts des peuples des territoires non autonomes. Aux termes de cette résolution, le Comité spécial, préoccupé par toutes les activités qui visent à exploiter les ressources naturelles et humaines des
territoires non autonomes au détriment des intérêts de leurs habitants, a prié instamment les puissances administrantes de prendre des mesures efficaces pour protéger et garantir le droit inaliénable des peuples des territoires autonomes sur leurs ressources naturelles.
Le Comité spécial a ensuite procédé à l’adoption de son rapport final**** qui aborde, entre autres, les questions relatives à la tenue d’une série de réunions hors siège, à la représentation des séminaires, réunions et conférences organisés par des organisations intergouvernementales et d’autres organisations. Ce rapport présente également les plans des conférences à venir, la situation en ce qui concerne le contrôle et la limitation de la documentation, la question de la liste des territoires auxquels s’applique la Déclaration, la deuxième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme, et encore la participation de représentants des territoires non autonomes aux travaux du Comité spécial.
Dans le cadre de l’examen de la question de Tokélaou, le Comité spécial a entendu les interventions de M. Faipule Kolouei O’Brien, Ulu-o-Tokelaou, Représentant traditionnel de Tokélaou, et de M. Neil Walter, Administrateur de Tokélaou. Ils se sont félicités des progrès considérables accomplis au cours de l’année écoulée tant pour l’évolution politique que pour la gestion des intérêts économiques. Tous deux ont précisé que la Nouvelle-Zélande a fixé au mois de juin 2004, la passation des pouvoirs aux autorités locales en matière de gestion du service public. En ce qui concerne l’intervention de la Nouvelle-Zélande en direction de Tokélaou, estimée à environ 6 millions de dollars pour 2003 et 2004, ils ont insisté sur la signature d’une déclaration conjointe sur les rapports entre Tokélaou et Nouvelle-Zélande, qui constitue une base pour le développement futur des Tokélaou. S’agissant des autres progrès réalisés sur le territoire, ils ont cité les consultations en cours pour la future constitution, les accords passés avec la Communauté du Pacifique dans des domaines comme la santé, la pêche et le développement culturel, les accords en cours entre la France et la Nouvelle-Zélande pour la délimitation des frontières maritimes entre Tokélaou et Wallis-et-Futuna, mais aussi la constitution d’un programme d’activités annuel commun avec les îles Samoa. En outre, en septembre prochain, pour la première fois, Tokélaou participera à la Conférence générale de l’UNESCO en septembre.
Pour ce qui est du niveau d’autodétermination à envisager, le représentant traditionnel de Tokélaou a souhaité que l’on évite une autodétermination hâtive qui pourrait négliger les intérêts de Tokélaou. C’est pourquoi, il a souhaité la diffusion d’une information de qualité aux habitants de Tokélaou sur les options offertes, en formant le vœu que le Comité spécial reste l’arbitre du processus en cours entre la Nouvelle-Zélande et Tokélaou.
Répondant aux questions des représentants de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Antigua-et-Barbuda, Grenade, Côte d’Ivoire, Bolivie, et Chili qui se sont notamment félicités de l’attitude très positive de la Nouvelle-Zélande, le représentant traditionnel de Tokélaou a tout particulièrement souligné la volonté de chaque village de garder son autonomie et celle des 2 000 habitants de Tokélaou de conserver leurs propre langue et traditions.
En ce qui concerne la situation de Pitcairn, M. Kevin Brian Young, s’exprimant au nom du Maire de Pitcairn******, s’est félicité de cette première occasion donnée au plus petit territoire du Commonwealth de s’exprimer devant les Nations Unies. Il a souligné la nécessité d’informer les habitants sur les options prévues par le processus d’autodétermination, en regrettant que le Royaume-Uni n’ait pas une attitude plus dynamique en ce domaine. Illustrant l’insuffisance d’informations, il a expliqué que Pitcairn n’a eu connaissance qu’en 2000 de l’existence du Comité spécial et des opportunités offertes par le processus de décolonisation. Il a souhaité que l’on saisisse l’occasion unique qui se présente pour le peuple de Pitcairn de se prononcer sur son avenir. Il a souligné la nécessité de réconcilier la population locale, le gouvernement local et la puissance administrante et de définir clairement le rôle des différentes institutions de Pitcairn. S’agissant de la situation économique, M. Young a estimé que Pitcairn était confronté à une crise économique du fait de la réduction d’un Fonds d’investissements, actuellement de 500 000 dollars, en raison de la baisse des recettes publiques provenant essentiellement de la vente de timbres-poste et de l’exploitation du domaine internet « .pn ».
Le représentant de la Côte d’Ivoire, notant la complexité du différend juridique en cours entre le Royaume-Uni et les habitants de Pitcairn, a souhaité que le Comité spécial tienne des consultations avec la puissance administrante pour être éclairé sur la question qui, par sa complexité, semble bloquer toute la vie sociale de l’île.
*A/AC.109/2003/L.11
**A/AC.109/2003/L.13
***A/AC.109/2003/L.8
****A/AC.109/2003/L.14
***** document de travail A/AC.109/2003/10 sur Tokélaou
****** document de travail A/AC.109/2003/16 sur Pitcairn
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