KOFI ANNAN APPELLE LE COMITE SPECIAL DE LA DECOLONISATION ET LES PUISSANCES ADMINISTRANTES A TRAVAILLER ENSEMBLE A LA REDYNAMISATION DU PROCESSUS DE DECOLONISATION
Communiqué de presse AG/COL/205 |
Comité spécial chargé d’étudier la situation AG/COL/205
en ce qui concerne l’application de la Déclaration 12 février 2003
sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples
coloniaux
1ère séance – matin
KOFI ANNAN APPELLE LE COMITE SPECIAL DE LA DECOLONISATION ET LES PUISSANCES ADMINISTRANTES A TRAVAILLER ENSEMBLE A LA REDYNAMISATION DU PROCESSUS DE DECOLONISATION
Décrivant le Comité comme le catalyseur de ce processus, son Président
prône une approche au cas par cas pour chacun des 16 territoires non autonomes
Invité, ce matin, à inaugurer la session annuelle du Comité spécial chargé de la décolonisation, le Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan a appelé ce dernier et les puissances administrantes à travailler ensemble à la recherche de moyens novateurs et concrets pour dynamiser le processus de décolonisation des 16 territoires non autonomes restants et permettre à l’ONU de clore ce chapitre inachevé de l’histoire. Le Secrétaire général s’est, en conséquence, félicité qu’au cours de ces dernières années, le Comité spécial ait suscité un dialogue « créatif et transparent » avec les puissances administrantes. Il a particulièrement salué le fait que le Comité ait cherché à établir un programme de travail au cas par cas, avec la pleine participation des peuples des territoires non autonomes, pour promouvoir leur développement politique, économique et social et déterminer le statut de chaque territoire dans le contexte de la décolonisation.
Soulignant la situation unique de chacun de ces territoires, le Secrétaire général a jugé essentiel que le choix entre les trois options – libre association, intégration à un autre Etat et indépendance – soit le résultat d’un souhait librement exprimé par les peuples eux-mêmes. M. Annan a invoqué le cas du Timor oriental qui, pendant de longues années s’est servi de la tribune du Comité spécial, pour attirer l’attention sur le fait que depuis la création du Comité spécial plusieurs des 16 territoires non autonomes ont fait des progrès considérables vers l’autonomie en développant leur système constitutionnel, politique et économique.
Moins optimiste, le Président nouvellement élu du Comité spécial, M. Earl Stephen Huntley de Sainte-Lucie, a jugé regrettable que certains territoires non autonomes se bercent de l’illusion de l’autonomie en se montrant prompts à légitimer l’autorité unilatérale d’un pays plus important. Loin d’avoir disparu, le colonialisme a pris de nouvelles formes plus sophistiquées, à savoir le déni de l’existence d’un statut pour les territoires non autonomes, a-t-il insisté. A l’instar du Secrétaire général, le Président a invité les puissances
administrantes à être de véritables partenaires et, ce, à l’image du travail accompli par la Nouvelle-Zélande sur la question des Tokélaou. Concernant le renforcement des capacités des territoires non autonomes, le Président a plaidé pour des consultations entre les différentes commissions chargées de l’autodétermination, des droits de l’homme et du développement économique et social.
Le Président a ensuite souligné la pertinence des séminaires régionaux organisés simultanément dans les Caraïbes et dans le Pacifique ainsi que du plan d’action adopté dans le cadre de la deuxième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme. Toutefois, a-t-il poursuivi, il ne suffit d’adopter des résolutions et de formuler des recommandations. Il est temps de mettre en œuvre l’ensemble des résolutions et recommandations adoptées au sein de ce Comité et de l’Assemblée générale, a dit M. Huntley. Le Comité, a-t-il conclu, doit être un catalyseur pour engager le processus de décolonisation des 16 territoires non autonomes encore inscrits sur sa liste. Il a prôné un traitement au cas par cas par la mise en place de groupes de travail spécifiques à chaque territoire et a souhaité que le Séminaire régional des Caraïbes qui sera organisé cette année contribue à préciser ce projet. M. Huntley a ensuite indiqué que le Comité a besoin des ressources du système des Nations Unies pour mettre en œuvre les conclusions des études menées sur les différentes options définies concernant chaque territoire.
A la suite de ces déclarations, plusieurs membres du Comité ont pris la parole. Ainsi, le représentant d’Antigua-et-Barbuda, s’exprimant également au nom de la Grenade, est intervenu pour exhorter le Comité à combler le déficit d’informations dans les territoires non autonomes quant aux trois options retenues par le Comité spécial. Pour sa part, la représentante de la République-Unie de Tanzanie a souhaité que le Président du Comité spécial fasse connaître les préoccupations de cet organe au Mouvement des pays non alignés qui se réunit les 24 et 25 février prochain à Kuala Lumpur (Malaisie). La Côte d’Ivoire soutient, entre autres, la proposition consistant à intensifier la coopération entre le Comité spécial et les puissances administrantes, a précisé son représentant.
Son homologue de Cuba a, à son tour, insisté sur la nécessité de faire avancer le processus de décolonisation au sein du système des Nations Unies au cours des prochains mois, ainsi qu’au sein du Mouvement des pays non alignés. Les représentants du Venezuela et de Fidji ont, quant à eux, apporté leur appui à la dynamique de consultations entre le Comité spécial et les puissances administrantes dans le contexte de la deuxième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme.
Créé par la résolution 1654 (XVI) adoptée par l’Assemblée générale le 27 novembre 1961, le Comité spécial est chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration du 16 décembre 1960, sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. Le Comité poursuit ses travaux dans le cadre de la deuxième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme proclamée par l’Assemblé générale pour la période 2001-2010. Les territoires suivants dont les Puissances administrantes sont la France, les Etats-Unis, la Nouvelle-Zélande ou le Royaume-Uni, sont inscrits à l’ordre du jour du Comité: Anguilla, Bermudes, Guam, îles Caïmanes, îles Turques et Caïques, îles Falkland, îles Vierges américaines, îles Vierges britanniques, Montserrat,
Nouvelle-Calédonie, Pitcaïrn, Sainte-Hélène, Samoa américaines et Tokélaou. Le Sahara occidental est également inscrit à l’ordre du jour du Comité. Ce dernier, qui a prévu de tenir sa session de fond entre mars et juin 2003, a fait paraître son programme de travail sous les cotes A/AC.109/2003/L.1 et A/AC.109/2003/L.2.
Outre le Président, le Bureau du Comité est composé de deux Vice-Présidents, MM. Bernard Tanoh-Boutchoué de la Côte d’Ivoire et Bruno Rodriguez Parilla de Cuba ainsi que d’un Rapporteur, M. Fayssal Mekdad de la République arabe syrienne. Le Comité comprend les 23 membres suivants : Antigua-et-Barbuda, Bolivie, Chili, Chine, République du Congo, Côte d’Ivoire, Cuba, Ethiopie, Fédération de Russie, Fidji, Grenade, Inde, Indonésie, Iran, Iraq, Mali, Papouasie-Nouvelle-Guinée, République arabe syrienne, Sainte-Lucie, Sierra Leone, Tanzanie, Tunisie et Venezuela.
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