En cours au Siège de l'ONU

AG/AB/776

LE SECRETAIRE GENERAL PROPOSE UN BUDGET DE 2,9 MILLIARDS DE DOLLARS POUR L’EXERCICE BIENNAL 2004-2005

28/10/03
Communiqué de presse
AG/AB/776


Cinquième Commission

10e séance- matin


LE SECRETAIRE GENERAL PROPOSE UN BUDGET DE 2,9 MILLIARDS DE DOLLARS

POUR L’EXERCICE BIENNAL 2004-2005


Le Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, a ce matin présenté devant la Cinquième Commission (administrative et budgétaire) le projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2004-2005.  D’un montant de 2,9 milliards de dollars, ce projet s’inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre de la Déclaration du Millénaire et des textes issus des grandes conférences internationales.  Le Secrétaire général a en particulier rappelé que la finalisation du budget intervient à un moment où les Nations Unies doivent relever un certain nombre défis liés, entre autres, à la guerre en Iraq, à l’échec des négociations de Cancun et au bombardement du siège des Nations Unies à Bagdad.  Sur ce point, il a fait savoir que la question de la sécurité du personnel exigerait une attention supplémentaire, au-delà même des sommes acceptées dans le budget actuel.  Des augmentations importantes de ressources seront nécessaires si l’on veut que les Nations Unies s’acquittent de leur obligation à protéger leur personnel, a-t-il déclaré.


Plaidant pour l’adoption de cette proposition de budget, M. Annan a rappelé que le budget de l’ONU connaît une croissance nulle depuis près de 10 ans.  En réponse au Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), dont le rapport a été présenté par son Président, M. Mselle, et qui contient des propositions de réduction des coûts, le Secrétaire général a demandé aux délégations d’approuver les montants demandés et de ne pas utiliser la réforme comme prétexte à des coupes budgétaires.


Concernant le personnel, le Président du CCQAB a recommandé que seulement 59 des 115 postes demandés par le Secrétaire général soient effectivement créés.  Il a en outre demandé qu’à l’avenir soient clairement indiqués les progrès accomplis dans l’exécution des projets ayant trait aux technologies de l’information.  Pour sa part, M. Sayed Morteza Mirmohammad, Président du Comité du programme et de la coordination, a salué la méthode de présentation révisée du projet de budget-programme, laquelle représente, selon lui, une étape vers la mise au point d’un mode de présentation plus concis et mieux ciblé réclamé par l’Assemblée générale.


Le projet de budget-programme a été accueilli favorablement par la majorité des délégations dont, notamment l’Italie, au nom de l’Union européenne, et le Groupe des 77 et de la Chine.  Les délégations se sont notamment félicitées du format plus concis de la présentation du budget, ce qui accroît sa transparence, et du fait qu’il reflète bien les priorités définies par la Déclaration du Millénaire.  Elles ont également salué les progrès enregistrés par la budgétisation axée sur les résultats: ce sont en effet quelque 900 indicateurs de succès qui ont été élaborés afin d’évaluer la capacité de l’Organisation à atteindre des résultats concrets.


Quelques réserves ont néanmoins été formulées.  Ainsi, le Groupe des 77 et de la Chine s’est inquiété du fait que des domaines prioritaires qui devraient être financés sur le budget ordinaire soient de plus en plus largement financés sur des ressources extrabudgétaires.  Ces ressources, non prévisibles, sont le plus souvent utilisées pour mettre en oeuvre des politiques et des programmes définis par les donateurs, a-t-il indiqué. 


C’est aussi davantage de rationalisation et d’économies qu’ont réclamées les Etats Membres.  Le représentant des Etats-Unis a dans cette optique souhaité que le projet de budget-programme pour 2004-2005 enregistre un taux de croissance nominal nul.  Il a en outre proposé une réduction du nombre des réunions de 5%, ce qui permettrait d’affecter 4,3 millions de dollars à des domaines plus prioritaires, et a plaidé en faveur de l’élimination des postes vacants depuis plus de deux ans.  Le Groupe CANZ a quant à lui a souhaité qu’on mette fin à la budgétisation « additive », où on ne fait qu’ajouter de nouvelles activités et ressources à la grande base et a demandé que les activités périmées ou inefficaces soient abandonnées.  Rappelant que le personnel représente déjà 80% du budget ordinaire, le représentant de l’Union européenne a affirmé que les créations de postes pour le prochain exercice biennal devaient être examinées avec soin et toujours après avoir considéré les possibilités de redéploiement.


En début de séance, la Commission a tenu un débat sur la situation financière de l’Organisation, présentée le 21 octobre par Mme Bertini, Secrétaire générale adjointe à la gestion.  Cette situation, et notamment le montant des arriérés de 2,38 milliards de dollars, a été jugée préoccupante par la majorité des délégations qui ont pris la parole.  Ainsi, selon le représentant de l’Italie, l’ONU n’en est pas encore au point où elle pourrait mener à bien ses tâches sur une base financière stable et prévisible.  Le Groupe des 77 et de la Chine a quant à lui attiré l’attention sur le fait que la situation précaire des liquidités du budget ordinaire oblige à recourir aux emprunts croisés avec le budget du maintien de la paix, ce qui entraîne des retards dans les remboursements aux pays contributeurs de troupes et de matériel.  Le Groupe de Rio a exprimé la même préoccupation.  Mme Bertini avait en début de séance mis à jour les statistiques relatives aux paiements des Etats Membres précisant notamment que deux Etats s’étaient ajoutés à la liste des bons payeurs, le Liechtenstein et la Sierra Leone.


Les représentants des pays suivants ont également pris la parole: Nouvelle-Zélande, Ghana, Fédération de Russie, Japon, Inde et Venezuela, Canada et Nouvelle-Zélande, au nom du Groupe CANZ, Botswana, au nom du Groupe africain, Pérou, au nom du Groupe de Rio et Arabie saoudite.


La Cinquième Commission reprendra son débat sur ces deux points de l’ordre du jour demain à 9 h 30.


Amélioration de la situation financière de l’Organisation


La présentation de la situation financière de l’Organisation faite par la Secrétaire générale adjointe à la gestion, Mme Catherine Bertini, figure dans notre communiqué de presse AG/AB/772 en date du 21 octobre 2003.  Elle a en outre été publiée sous la cote A/58/531.


M. ALDO MANTOVANI (Italie), au nom de l’Union européenne et des pays associés, s’est inquiété de la diminution de la capacité à recourir aux emprunts croisés. Il a souligné qu’il était important que tous les Etats Membres s’acquittent de leurs arriérés et demandé que les principaux contributeurs fassent leurs versements en début d’année.  Préoccupé par la situation de la trésorerie des Tribunaux, le représentant a tout de même noté avec satisfaction que les arriérés au titre de maintien de la paix ont diminué passant de 1,78 milliard de dollars l’année dernière à 1,3 milliard de dollars.  La situation est meilleure qu’en 2002, a conclu le représentant, mais nous ne sommes pas encore au point où les Nations Unies pourraient mener à bien ses tâches sur une base financière stable et prévisible.


Mme AICHA AFIFI (Maroc), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a noté avec préoccupation la situation précaire des liquidités et le montant élevé des arriérés (2,38 milliards de dollars).  Mme Afifi a également fait observer qu’il était regrettable que les emprunts croisés à partir des liquidités du budget du maintien de la paix aient pour conséquence des retards dans les paiements aux pays contributeurs de troupes et de matériel.  Ces retards pénalisent doublement les pays contributeurs de troupes qui, en dépit de leur situation financière difficile, s’acquittent de leurs contributions, a-t-elle estimé. .


M. MARCO BALAREZO (Pérou), au nom du Groupe de Rio, a exprimé son inquiétude face à la situation financière de l’ONU, en particulier du nombre élevé d’Etats qui ne se sont pas acquittés de leurs contributions par rapport à l’année dernière et de la situation des tribunaux internationaux.  Il a estimé que le paiement intégral, dans les délais et sans condition des contributions était la seule façon de régler les problèmes financiers de l’ONU.  Cependant, il est aussi important à son avis d’analyser le cas des Etats qui ne peuvent pas s’acquitter de leurs contributions financières en raison de leurs problèmes économiques.  Le Groupe de Rio, a-t-il précisé, est conscient des efforts considérables déployés par des Etats qui, malgré leurs difficultés, s’acquittent partiellement de leurs contributions.  Enfin, le représentant a déploré la pratique consistant à prélever des fonds sur les activités de maintien de la paix dans la mesure où elle a des conséquences sur les remboursements aux pays contributeurs de troupes et de matériel. 


M. DON MACKAY (Nouvelle-Zélande), au nom du Groupe CANZ, a estimé que si les Etats Membres ne payent pas leurs contributions, les objectifs partagés de l’Organisation ne peuvent être traduits en action.  Il s’est dit inquiet face à la situation financière de l’ONU, en particulier en raison du fait que certains Etats Membres se permettent de ne pas payer leur part alors qu’il s’agit d’une obligation légale.  La situation des tribunaux est particulièrement préoccupante, a-t-il ajouté et le fait qu’ils fonctionnent avec des déficits depuis le mois de juin mérite des explications supplémentaires.  La situation du maintien de la paix n’est pas satisfaisante non plus à son avis, en particulier en ce qui concerne le remboursement des pays contributeurs de contingents et d’équipement.  Le représentant a également estimé que la pratique des emprunts croisés n’est pas une prudente et ne peut être soutenue à moyen terme.  Enfin, il s’est demandé quelles étaient les conséquences des paiements tardifs sur les activités des Nations Unies et dans quelle mesure ces retards affectaient-ils la mise en œuvre des programmes de l’organisation.


M. HAROLD ADLAI AGYEMAN (Ghana) a regretté que la situation financière de l’Organisation n’ait pas connu de modification profonde par rapport à l’année dernière.  Inquiet des problèmes constants des liquidités, le représentant a estimé qu’il incombait à chaque Etat de s’acquitter intégralement et en temps de ses contributions.  Le représentant s’est dit en outre déclaré être préoccupé par le niveau de la dette à l’égard des pays contributeurs de troupes et de matériel, faisant observer que ces retards ont une influence négative sur la capacité des Etats Membres à participer à de futures missions. 


Mme PAVLOVSKAYA (Fédération de Russie) a déclaré être préoccupée par les paiements tardifs au budget ordinaire et le fait que l’endettement des Etats au titre du budget ordinaire représentait en fait près de la moitié du montant du budget.  La représentante a demandé que les pays qui ont des arriérés s’acquittent de leurs contributions rapidement.  Elle a en outre indiqué que son pays avait procédé au paiement de ses arriérés. 


M. SHINICHI IIDA (Japon) a indiqué que son pays avait effectué des paiements record cette année, soit plus de 244 millions au titre du budget ordinaire et de 502 millions de dollars pour le maintien de la paix.  Il a affirmé qu’un nombre croissant de contribuables japonais était mécontent de la façon dont le Japon est traité aux Nations Unies et que le paiement des contributions au budget des Nations Unies était devenu une question hautement politique.  Concernant le budget du maintien de la paix, M. Iida a à nouveau demandé que soit établi un mécanisme de dialogue entre le Conseil de sécurité et les contributeurs les plus importants afin d’assurer la transparence.  Concernant les Tribunaux, le représentant a estimé que leurs budgets ne devaient pas dépasser les plafonds et qu’ils devraient être rationalisés afin de dissiper le profond scepticisme du Japon à leur égard.


M. KOVIND (Inde) a regretté que la situation financière des Nations Unies ne retienne pas l’attention qu’elle mérite.  Il a rappelé que le budget ordinaire a connu trois mois consécutifs de bilan déficitaire et qu’il risque de se trouver dans cette situation en fin d’année.  Les contributions non acquittées ont atteint un record historique de 117 millions de dollars et les prélèvements effectués sur les comptes du maintien de la paix demeurent élevés.  Le représentant a estimé en outre que les prélèvements de fonds sur les comptes du maintien de la paix ont des répercussions sur les remboursements aux Etats Membres et qu’ils représentent par conséquent une pratique peu souhaitable.  Par ailleurs, a-t-il indiqué, certains Etats souffrent de véritables difficultés économiques et il faut en tenir compte.  En revanche, il y a aussi, à son avis, un grand nombre d’Etats qui ne prennent pas au sérieux leurs obligations.  Le représentant a appelé le Secrétaire général à fournir un rapport annuel relatif aux répercussions de contributions en souffrance sur les travaux de l’Organisation. 


Mme PARIS PARRA (Venezuela) a estimé que la situation financière préoccupante de l’ONU n’était pas due au manque d’engagement des Etats Membres vis-à-vis de l’Organisation mais à la crise économique actuelle que subissent nombre d’entre eux, notamment en raison des montants élevés de la dette extérieure.  L’Amérique latine n’a quasiment bénéficié d’aucun flux positif net de capitaux privés, alors que de tels apports pourraient améliorer leur situation financière, a-t-elle souligné.  La paralysie de la situation économique du Venezuela, a poursuivi la représentante, fait suite à la crise politique qui a érodé la capacité de paiement du pays.  Il ne s’agit pas de justifier nos retards, a-t-elle expliqué, mais exposer les difficultés auxquelles nous sommes confrontés et les efforts déployés pour sortir de la crise.  La représentante a toutefois rappelé que son pays était disposé à s’acquitter des sommes qui lui restent à verser. 


Projet de budget-programme pour l’exercice 2004-2005

Planification des programmes

Présentation par le Secrétaire général du projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2004-2005


La documentation sur le Projet de budget-programme pour l’exercice 2004-2005 est publiée dans notre communiqué de presse AG/AB/775 en date du 27 octobre 2003.


M. KOFI ANNAN, Secrétaire général de l’ONU, a déclaré que le budget 2004-2005 revêt une importance toute particulière dans la mesure où il s’inscrit dans le cadre de la réforme initiée au début de son mandat.  Il reflète les efforts déployés pour aligner les activités de l’Organisation sur les priorités définies lors du Sommet du Millénaire et lors des grandes conférences mondiales qui se sont déroulées depuis.  Sa finalisation intervient en outre à un moment où les Nations Unies ont à faire face à un certain nombre de questions fondamentales découlant, entre autres, de la guerre en Iraq, de l’échec des négociations de Cancun et du bombardement du siège des Nations Unies à Bagdad. 


Le budget attribue une allocation de ressources supplémentaires pour le financement du développement et pour la satisfaction des besoins spécifiques de l’Afrique, a indiqué M. Annan.  Il prévoit également des augmentations aux programmes de lutte contre les stupéfiants, de prévention du crime et des droits de l’homme.  M. Annan a par ailleurs annoncé que le budget prévoyait une réallocation de ressources d’un montant de 100 millions de dollars et un redéploiement de 810 postes.  Il prévoit en outre l’interruption de 900 activités obsolètes et incorpore les résultats d’un examen global de l’information et des droits de l’homme.  Ce budget, a poursuivi le Secrétaire général, reflète en particulier les efforts déployés pour moderniser le service des conférences et renforcer le Département des affaires économiques et sociales.  Ce budget prévoit également les ressources nécessaires pour mettre en œuvre la nouvelle stratégie en matière de technologies de l’information et de la communication, y compris une amélioration du site Internet et un recours amélioré à la technologie dans le cadre des réunions de l’ONU.  Le budget propose également plus de fonds pour la formation, a indiqué M. Annan avant de préciser qu’il représente aussi une nouvelle étape

dans la mise en œuvre de la stratégie de la budgétisation axée sur les résultats fondée sur l’expérience acquise par le Secrétariat.  Pour chaque programme, a poursuivi le Secrétaire général, le document prévoit un énoncé clair des objectifs, des résultats escomptés et la façon dont ils peuvent être mesurés.


Le budget global proposé est de 2,9 milliards de dollars avant le recalcul annuel, a indiqué le Secrétaire général, ce qui reflète une croissance réelle minima absolue de 15 millions de dollars.  Il projète une augmentation nette de 117 postes nouveaux, en majorité des P2 et des P3, permettant en particulier un rajeunissement de l’Organisation.  Concernant les recommandations formulées par le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires, le Secrétaire général a formulé l’espoir qu’elles ne représenteraient pas des contraintes trop lourdes et ne conduisent pas à une réduction du niveau global du budget.  Il a aussi rappelé que l’Assemblée générale a estimé que les efforts de réforme ne devaient pas constituer prétexte à des coupes budgétaires et que l’ONU se trouve dans un environnement à croissance zéro depuis près de 10 ans.  Il a également formulé l’espoir que la Cinquième Commission ne rejetterait pas la demande de création de deux postes de Sous-secrétaire généraux formulées par le Département des affaires économiques et sociales et par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires. 


Le Secrétaire général a par ailleurs indiqué que le budget à l’examen cette année reflète les propositions formulées pour rendre sa préparation et son examen plus simples, plus stratégiques et moins redondants.  Ce budget traduit aussi les changements apportés au plan à moyen terme, à l’esquisse budgétaire et au rôle du Comité du programme et de la coordination.  Enfin, la question de la sécurité du personnel exigera une attention supplémentaire au-delà même des sommes acceptées dans le budget actuel, a précisé M. Annan: des augmentations importantes de ressources seront nécessaires si l’on veut que les Nations Unies s’acquittent de leur obligation à protéger leur personnel.  En conclusion, le Secrétaire général a plaidé en faveur de l’adoption d’un budget ni trop modeste, ni trop serré, mais répondant aux aspirations de la communauté internationale.


M. MARCELLO SPATAFORA (Italie), au nom de l’Union européenne, des pays associés et des pays candidats, s’est félicité de l’amélioration de la présentation du projet de budget-programme 2004-2005, qui met davantage l’accent sur les directions stratégiques.  Si le montant total du budget dépasse les trois milliards de dollars, un niveau jamais égalé, la raison en est la multiplication de nouveaux mandats, l’amélioration de la sécurité, l’adaptation des salaires du personnel ainsi que la réévaluation des coûts.  Rappelant que l’Union européenne s’acquittera de 37% du budget, le représentant a estimé que le budget devait être clair et cohérent et que toutes les affectations devaient être entièrement justifiées et liées aux objectifs stratégiques de long et de moyen terme de l’Organisation afin de permettre à l’Assemblée générale de mener des négociations bien informées et constructives.  Notant qu’un document plus court et plus facile d’accès permettrait d’accroître la transparence, M. Spatafora a regretté que certains éléments du projet de budget-programme 2004-2005 ne soient pas clairs.  C’est ainsi qu’il a demandé qu’une distinction plus systématique soit faite entre les dépenses ordinaires et les dépenses ponctuelles et a demandé au Secrétaire général de redoubler d’efforts pour mettre en place la budgétisation axée sur les résultats.  Concernant le programme, le représentant a indiqué que l’Union européenne l’examinerait à l’aune de la Déclaration du Millénaire, particulièrement dans les domaines de la paix et de la sécurité internationales, des missions politiques, du renforcement des droits de l’homme, de l’égalité entre les sexes et de la protection des réfugiés.  Concernant les priorités, le représentant a approuvé la priorité accordée aux technologies de l’information et de la communication ainsi qu’aux mesures de rationalisation du Département de l’information et du Département des services de conférence.  Passant au personnel, qui représente 80% du budget total de l’ONU, le représentant a estimé que les besoins pour le prochain exercice biennal devaient être examinés attentivement, en cherchant à exploiter davantage la possibilité de redéployer les postes existants.


M. MOHAMED BENNOUNA (Maroc), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a accueilli favorablement le projet de budget-programme présenté par le Secrétaire général et s’est félicité des efforts déployés en vue de mettre en place la budgétisation axée sur les résultats (BAR).  Il a cependant estimé que la BAR n’est pas une fin en soi et qu’elle devrait être mise en oeuvre de façon graduelle et respectueuse de la nature intergouvernementale, multilatérale et internationale des Nations Unies.  Le représentant a par ailleurs affirmé qu’il était très important que les Etats Membres reçoivent des informations adéquates pour justifier toutes les dépenses.  Notant que le projet de budget-programme contient des réallocations significatives de ressources, le représentant a réitéré l’importance de respecter le Plan à moyen terme, les objectifs de développement inscrits dans la Déclaration du Millénaire et les décisions des grandes conférences.  Il s’est félicité des ressources mobilisées pour la mise en oeuvre du NEPAD mais a noté avec préoccupation que les montants alloués au compte de développement n’ont pas changé depuis sa création.  Il s’est aussi inquiété de tendance alarmante qui consiste à compter sur les ressources extrabudgétaires pour financer des domaines prioritaires qui devraient être financés sur le budget ordinaire.  Ces ressources, a-t-il fait observer, ne sont pas prévisibles et sont souvent liées et utilisées pour mettre en oeuvre des politiques et des programmes définis par les donateurs.  M. Bennouna en en conclusion rappelé la préoccupation de son Groupe face au taux élevé de vacances dans certains lieux d’affectation et demandé qu’on ne recourre à des consultants et à des prestataires indépendants de services qu’en dernier ressort.


M. GILBERT LAURIN (Canada), au nom du Groupe CANZ, a accueilli avec satisfaction la récente proposition du Secrétaire général de créer un groupe de travail de haut niveau ayant mandat de recommander des moyens de renforcement de la capacité des institutions onusiennes à neutraliser les menaces contre la paix et la sécurité.  Il a en outre déclaré que le Groupe CANZ se féliciterait de la philosophie du budget, qui se concentre sur les priorités suivantes: la réaffectation comme source de financement des nouveaux besoins; l’abandon d’activités dont l’utilité est marginale; l’allocation de davantage de ressources aux programmes relatifs aux droits de l’homme et certaines fonctions humanitaires, et les dispositions pour soutenir le développement de l’Afrique.  Le représentant s’est aussi félicité de l’approche axée sur les résultats et de la référence à la spécificité des genres qui y est donnée. 


Le Groupe CANZ estime néanmoins que les Etats Membres et le Secrétariat ont encore du travail à faire pour aligner les ressources sur les priorités et les déployer efficacement.  Le représentant a estimé qu’il faut d’abord mettre un terme à la budgétisation « additive », où on ne fait qu’ajouter de nouvelles activités et ressources à la grande base.  En outre, a-t-il poursuivi, il faut abandonner les activités périmées ou inefficaces.  Selon lui, il faut aussi recourir à la réaffectation comme première solution aux nouvelles demandes.  D’autres mesures sont nécessaires pour améliorer la gestion, l’efficacité et la productivité, et pour moderniser les méthodes de travail, a estimé le représentant, affirmant que la part des frais généraux semblait très élevée.  L’utilisation rentable de l’investissement fait dans les technologies de l’information et de la communication est également un sujet de préoccupation, a déclaré le représentant, qui a ajouté que pour passer d’une culture centralisatrice à une culture d’habilitation axée sur la responsabilité, il importait de décentraliser les pouvoirs dans les processus administratifs.  En conclusion, le représentant a estimé que le rythme de croissance budgétaire était inquiétant et a fait savoir que le Groupe CANZ demanderait de substantielles réductions au-delà des montants recommandés par le CCQAB.


M. ALFRED M. DUBE (Botswana), au nom du Groupe africain, s’est félicité de la rationalisation du projet de budget.  Le groupe africain, a –t-il poursuivi, estime que toute réduction de la documentation ne doit pas priver les Etats Membres des détails pertinents dont ils ont besoin pour prendre leurs décisions.  Pour assurer la pleine mise en œuvre des mandats approuvés, le Secrétariat doit disposer des ressources à la hauteur des mandats, a-t-il dit.  La répartition des ressources doit quant à elle refléter les priorités de l’ONU telles qu’identifiées par les Etats Membres, en particulier en matière de développement et maintien de la paix, a insisté M. Dube, avant de souligner que les économies identifiées ne devaient pas entraver le fonctionnement du mécanisme intergouvernemental.  En ce qui concerne la budgétisation axée sur les résultats, le représentant a indiqué que le Groupe africain convenait qu’il était prématuré de s’attendre à des résultats concrets mais qu’il attendait de pouvoir analyser les tendances dans ce domaine.  En outre, le Groupe africain est favorable à des investissements accrus dans les technologies de l’information et à une allocation de ressources supplémentaires pour la formation du personnel, a-t-il indiqué, affirmant par ailleurs que le budget devrait prévoir les ressources nécessaires à la coopération internationale et régionale en matière de droits de l’homme et de droit humanitaire.  Le représentant s’est aussi dit préoccupé par les taux élevés de vacance de postes, en particulier au sein de la Commission économique pour l’Afrique, et a salué les efforts pour accroître progressivement le budget alloué au bureau des Nations Unies à Nairobi.


M. BALAREZO (Pérou), au nom du groupe de Rio, a accueilli favorablement les changements intervenus dans la présentation du projet de budget-programme et l’accent mis sur les résultats obtenus.  Le Groupe de Rio, a-t-il déclaré, est disposé à participer de façon constructive aux négociations qui prendront place; il estime en outre que la plus grande attention devrait être accordée aux points suivants du projet de budget-programme: le désarmement, la Cour internationale de Justice, les affaires

politiques, notamment l’aide électorale et les missions politiques spéciales liées à la paix et à la sécurité, les questions juridiques, en particulier le fonctionnement de la Commission des Nations Unies sur le droit commercial international.


M. FAWZI BIN ABDUL MAJEED SHOBOKSHI (Arabie saoudite) a appuyé le projet de budget-programme 2004-2005, adapté, selon lui, à la réalisation des objectifs définis par l’Assemblée générale.  Il s’est félicité en outre des efforts déployés par le Secrétaire général pour renforcer et réformer l’Organisation.  Le représentant a indiqué que sa délégation appuyait la budgétisation axée sur les résultats; et s’est félicité de l’utilisation du Système intégré de gestion pour accroître la productivité et mettre en place une liste d’indicateurs permettant de mieux mesurer les performances et les déviations par rapport aux objectifs établis en début de programme.  Il a également salué le renforcement des systèmes de contrôle sur le matériel sur le terrain, notamment pour les missions de maintien de la paix.


M. JOHN NEGROPONTE (Etats-Unis) a estimé qu’un budget simplifié permettant moins de dédoublement des activités était un élément important de la mise en œuvre de la réforme des Nations Unies.  En la matière, il a particulièrement salué la décision de l’Union européenne et du Département de l’information d’établir un bureau central d’information à Bruxelles.  Dans le même ordre d’idées, le représentant a formulé l’espoir que les pays hôtes de centres d’information aborderaient cet aspect de la réforme dans le même esprit de collaboration.  Il est clair, a-t-il ajouté, que le Secrétariat a besoin de définir des pratiques de gestion saines et transparentes combinées avec un mécanisme de redéploiement flexible des ressources.  Il faut également réformer le processus de budgétisation car il prend beaucoup de temps, est coûteux et laisse de nombreux Etats Membres frustrés et déçus. 


Durant les années 90, a indiqué M. Negroponte, le budget de l’ONU a été stable, en partie grâce à des facteurs techniques tels que des taux de change favorables.  Cependant, la récente combinaison d’un dollar faible et de la définition de nouvelles priorités urgentes pour les Nations Unies a contraint l’Organisation à accepter des augmentations sélectives du budget, a-t-il dit.  Pour leur part, a précisé le représentant, les Etats-Unis feront en sorte que les responsables de programmes respectent les règlements les obligeant à identifier les activités inefficaces ou obsolètes.  A cet égard, l’élimination de 912 de ces activités ne représente qu’une petite fraction des quelque 40 000 contenues dans le budget actuel, a regretté le représentant.


Les Etats-Unis proposent une réduction des réunions de 5%, dégageant ainsi 4,3 millions de dollars à d’autres priorités plus importantes, a dit M. Negroponte, qui a également plaidé en faveur de l’élimination des postes vacants depuis plus de deux ans.  La fermeture du Centre d’information des Nations Unies à Washington permettrait également de dégager 1 million de dollars, a-t-il ajouté.  La réduction des pratiques administratives qui se chevauchent pourrait par ailleurs faire économiser à l’ONU presque quatre

millions de dollars, tandis que l’élimination de l’Administration postale de l’ONU libérerait près de 1,5 million de dollars.  M. Negroponte a en outre souligné que le niveau du personnel de soutien dans les commissions économiques régionales demeurait remarquablement élevé malgré l’augmentation du volume d’investissements en technologie de l’information et de la communication; il a demandé qu’une attention particulière soit accordée à ce problème.  Enfin, le représentant a fait savoir que son pays appuyait un budget fondé sur un taux de croissance nominal 0.  


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