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AG/AB/767

LA CINQUIEME COMMISSION SAISIE DE LA REFORME DU CORPS COMMUN D’INSPECTION

07/10/03
Communiqué de presse
AG/AB/767


Cinquième Commission

2ème séance – matin


LA CINQUIEME COMMISSION SAISIE DE LA REFORME DU CORPS COMMUN D’INSPECTION


Ouvrant ce matin les travaux de sa cinquante-huitième session, la Cinquième Commission (administrative et budgétaire) a entendu le Corps commun d’inspection rendre compte de ses activités et, au-delà, du vaste processus d’examen qu’il a engagé à la demande de l’Assemblée générale pour déceler les obstacles qui l’empêchent de bien exercer ses fonctions.  Le CCI, qui dispose pour l’exercice biennal 2002-2003 d’un budget de 8,15 millions de dollars, a les plus larges pouvoirs d’investigation dans tous les domaines qui intéressent l’efficacité des services et le bon emploi des fonds dans le système des Nations Unies.  Il est composé de 11 inspecteurs désignés en raison de leur expérience particulière des questions administratives et financières à l’échelon national ou international. 


Présentant les propositions de réforme du statut du Corps commun d’inspection, M. Armando Duque-González, son Président, a évoqué la méthode de choix des inspecteurs, le ratio inspecteurs/attachés de recherche ou l’établissement du programme de travail.  En dépit de ces propositions visant à améliorer son fonctionnement, le CCI a été la cible de nombreuses critiques des délégations.  Ainsi, le représentant des Etats-Unis a estimé que le rapport d’activité de 2002 ne comporte que peu d’informations utilisables, il a également jugé que les 12 études prévues pour 2003 sont trop ambitieuses.  Il a été relayé par son collègue du Canada, au nom du groupe CANZ, qui s’est demandé s’il est judicieux de fonder la structure de surveillance sur 11 personnes qui travaillent individuellement, sans que l’on exige d’elles des compétences particulières avec très peu de soutien technique, qui choisissent leurs sujets plus ou moins librement et qui ne sont régies par aucun mécanisme interne de contrôle de la qualité et de la pertinence.  Les deux représentants, rejoints par la Suisse, ont estimé que le processus est trop coûteux.


Concernant le choix des inspecteurs, les Etats-Unis ont critiqué un processus de sélection qui ne peut donner de bons résultats car il ne retient que des diplomates.  Pour sa part, le représentant de la Sierra Leone a mis en garde contre le recrutement d’auditeurs extérieurs au système des Nations Unies.


M. Jaime Sevilla, représentant du Conseil des chefs de secrétariat, a présenté le rapport du Conseil des chefs de secrétariat sur cette question.


La Cinquième Commission a également entamé l’examen des états financiers vérifiés de l’exercice clos le 31 décembre 2002 ainsi que les rapports du Comité des commissaires aux comptes (CCC) présentés ce matin par M. Alain Gillette, Directeur de l’audit externe.  C’est avant tout la situation du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) qui


a retenu l’attention des délégations, lesquelles se sont toutes dites préoccupées par les faiblesses rencontrées en matière de gestion des ressources humaines et financières.  De nombreux appels ont donc été lancés pour une meilleure application, par le HCR, des recommandations du CCC et pour la rédaction d’un rapport sur la question. 


Comme l’estime le Comité pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) dont le rapport a été présenté ce matin par son Président, M. Conrad Mselle, les réformes planifiées concernant le HCR doivent être mises en oeuvre plus rapidement et ce, dans un cadre transparent.  Le représentant du Japon a demandé plus de clarté dans la présentation des dons et des contributions.  Toujours en ce qui concerne les contributions volontaires gérées par le HCR, la représentante de l’Afrique du Sud a réitéré l’importance, pour le HCR, de se soumettre au Règlement du personnel des Nations Unies et aux normes du système de comptabilité.  Le représentant de l’Australie au nom du groupe CANZ a pour sa part souhaité que le HCR gère ses dépenses dans le cadre réaliste des revenus escomptés afin d’éviter l’épuisement des réserves.  En écho à ces remarques, Mme Alida Ferrena-Mahmud, Chef du Groupe de l’appui aux activités de contrôle, qui présentait ce matin le rapport du Secrétaire général sur la mise en oeuvre des recommandations du CCC, a fait savoir que des mesures avaient été prises pour réagir aux observations du CCC et que des études concernant la gestion des ressources humaines par le HCR seraient prochainement achevées. 


Les rapports relatifs à l’examen de l’efficacité du fonctionnement administratif et financier de l’ONU ont été présentés par M. Andrew Tho, Sous-Secrétaire général pour les services centraux d’appui, ainsi que par MM. Duque-Gonzales, Jaime et Mselle. 


La Cinquième Commission a également adopté son programme de travail pour cette session.  Le représentant de la République arabe syrienne a indiqué que sa délégation accepterait le programme de travail révisé sous réserve que soient prévues davantage de séances sur l’administration de la justice, le plan des conférences ainsi que sur les ressources humaines.  Il a également demandé que le rapport sur la discrimination soit soumis à l’examen de la Cinquième Commission.  Le représentant de l’Egypte a quant à lui demandé que la documentation sur l’administration de la justice soit publiée à temps.


Outre les représentants déjà cités, les délégations suivantes ont pris la parole: l’Italie (au nom de l’Union européenne, des pays associés et des pays candidats), la Fédération de Russie, la Suisse et le Pakistan.


La Cinquième Commission poursuivra ses travaux le mercredi 8 octobre avec l’examen de l’efficacité du fonctionnement administratif et financier de l’ONU.  Elle entamera également l’examen du budget-programme pour l’exercice biennal 2002-2003 ainsi que le barème des quotes-parts de l’Organisation.


ORGANISATION DES TRAVAUX


Le document A/C.5/58/1 contient la liste des questions renvoyées à la Cinquième Commission, et le document A/C.5/58/L.1/Rev.1 l’état d’avancement de la documentation destinée à la Cinquième Commission pour cette session.


RAPPORTS FINANCIERS ET ETATS FINANCIERS VERIFIES, ET RAPPORTS DU COMITE DES COMMISSAIRES AUX COMPTES


Le rapport A/58/5/Add.5, portant sur les contributions volontaires gérées par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, indique que les réserves non affectées disponibles à la fin de 2002 (50 millions de dollars) étaient insuffisantes pour couvrir le passif correspondant aux sommes payables à la cessation de service, dont le montant est estimé à 263 millions de dollars environ.  En dépit des progrès réalisés, les biens durables indiqués dans les états financiers au 31 décembre 2002 étaient encore sous-évalués de quelque 70 millions de dollars (soit 25% des 289 millions de dollars représentant la valeur d’acquisition), selon les estimations du HCR. Cette situation est imputée à des erreurs dans la saisie des données et à la non-comptabilisation d’éléments d’actifs.  L’incorporation dans les états financiers de 2002 de dépenses non valides, estimées à 5,9 millions de dollars par le Comité, témoigne de la nécessité d’adopter des conventions comptables adéquates.


En période de diminution des ressources, le rapport suggère de revoir la part dans les dépenses totales de celles qui ne sont pas liées au programme (28%), compte tenu du déficit de 50 millions de dollars enregistré en 2002.  De 1998 à 2002, le nombre d’employés a été constamment supérieur au nombre de postes, l’excédent s’élevant à 952 en 2002 (20% de plus que les postes approuvés).  Alors que le tableau d’effectifs officiel comptait 4 553 postes au 1er juillet 2002, le nombre réel d’employés était supérieur à 6 600 personnes. Le nombre d’administrateurs qui sont restés sans affectation de 1998 à 2002 représente quant à lui plus de 350 années de travail d’une personne. 


Enfin, le rapport indique que le Comité a fait des recommandations visant à améliorer la gestion financière et la présentation de l’information, la gestion des ressources humaines et la gestion du programme.  Il a constaté que, sur la plupart des points, le HCR s’était employé à y donner suite, mais que certaines n’avaient pas encore été appliquées.


Rapports sur la suite donnée aux recommandations du Comité des commissaires aux comptes pour l’exercice biennal 2000-2001


Le rapport A/58/114, qui fait le point au 25 juin 2003 de l’application des recommandations figurant dans les rapports du Comité des commissaires aux comptes relatifs à l’exercice biennal 2000-2001, porte sur les 15 organismes dont les comptes sont vérifiés tous les deux ans.  On y trouvera également les observations du Comité sur la suite que la Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies a donnée à ses recommandations suivant les informations qu’elle a communiquées directement au Comité et aux recommandations du Bureau des affaires juridiques concernant un rapport du Comité de mars 2001 sur le traitement des arbitrages et des réclamations. 


On trouvera dans le rapport A/58/97 une mise à jour des renseignements relatifs aux mesures prises ou à prendre pour donner suite aux recommandations formulées par le Comité des commissaires aux comptes dans son rapport sur les comptes de l’Organisation des Nations Unies pour l’exercice biennal terminé le 31 décembre 2001.  Il en ressort que la majorité des recommandations du Comité ont été dûment appliquées ou que des mesures sont prises pour donner suite à celles qui ne l’ont pas encore été.  Aucun renseignement supplémentaire n’est donné en ce qui concerne les recommandations du Comité qui ont été pleinement appliquées depuis la publication du précédent rapport du Secrétaire général.


Le premier additif à ce rapport, A/58/97/Add.1, présente une description des mesures prises par les chefs de secrétariat de 12 fonds et programmes des Nations Unies et du Tribunal pénal international pour le Rwanda afin de donner suite aux recommandations du Comité des commissaires aux comptes concernant les états financiers pour l’exercice clos le 31 décembre 2001.


Le rapport A/58/384 récapitule l’examen, par le CCQAB, des rapports du Comité des commissaires aux comptes sur les contributions volontaires gérées par le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés pour l’exercice clos le 31 décembre 2002 et sur la suite donnée à ses recommandations relatives à l’exercice biennal 2000-2001.  Le CCQAB a en outre reçu communication d’un rapport spécial sur la gestion des activités de formation du personnel de l’ONU et des fonds et programmes des Nations Unies.


M. ROBERTO MARTINI (Italie), au nom de l’Union européenne, des pays associés et des pays candidats, a déclaré partager les préoccupations du Comité des commissaires aux comptes lorsque ce dernier attire l’attention sur les faiblesses rencontrées au Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) en matière de gestion des ressources humaines et des programmes.  Ces faiblesses doivent être examinées et réglées et toutes les recommandations du Comité doivent être mises en oeuvre.  Nous attendons à cet égard un rapport sur la mise en oeuvre des recommandations, en particulier concernant les problèmes relatifs à la gestion du personnel.  Comme l’estime le CCQAB, les réformes planifiées doivent être mises en oeuvre plus rapidement pour garantir la transparence et un meilleur contrôle des activités.  Le système de subventions doit assurer une plus grande souplesse mais il faut également s’assurer que le principe de transparence est respecté.  L’Union européenne souligne l’importance de la recommandation concernant le respect des normes comptables du système des Nations Unies et se félicite que les 16 organismes des Nations Unies listés par le Comité des commissaires aux comptes dans son rapport aient pris des mesures pour mettre en oeuvre les recommandations qui leur ont été formulées mais regrette que la note du Secrétaire général à cet égard ne présente pas clairement la situation et son évolution actuelle.


M. DAVID DUTTON (Australie), au nom du Groupe CANZ, a fait remarquer que la Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies a le plus faible taux de mise en oeuvre des recommandations formulées par le Comité des commissaires aux comptes en 2000-2001.  Selon le rapport, sept recommandations – 33% au total – n’ont pas été mises en œuvre.  L’Australie demande donc des renseignements plus à jour de la part du Comité à ce sujet.  Le représentant s’est également dit préoccupé du fait que les réserves non affectées disponibles à la fin de 2002 de nombreuses entités de l’ONU – le HCR, le PNUD, l’UNICEF, l’UNITAR, le FNUAP, l’UNOPS soient insuffisantes pour couvrir le passif correspondant aux sommes payables à la cessation de service.  Le Groupe CANZ est en outre préoccupé par les graves problèmes en matière de gestion des ressources financières et humaines rencontrés au cours de ces dernières années par le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).  Dans ces conditions, le HCR doit agir d’urgence et devrait faire rapport régulièrement à son Comité permanent sur les efforts mis en œuvre à cet égard afin de maintenir la confiance des donateurs.  Nous souhaitons également que le HCR gère ses dépenses dans le cadre réaliste des revenus attendus afin d’éviter l’épuisement de ses réserves.  De même, le représentant a demandé que le HCR explique pourquoi il a décidé de donner à son personnel autant de contrats à durée indéterminée et quelles conséquences cela a sur la gestion d’une organisation qui repose en premier lieu sur les fonds volontaires et doit agir dans un environnement dont les conditions changent rapidement.


Mme KAREN LOCK (Afrique du Sud) a regretté que seulement 35% des recommandations formulées par le CCC pendant l’exercice biennal 2000-2001 aient été pleinement mises en oeuvre.  Elle a exhorté le Secrétariat et les organisations auditées, notamment les chefs des fonds et programmes, à mettre en oeuvre ces recommandations.  Elle a demandé au Comité son avis sur ces mécanismes de contrôle et de suivi des recommandations qui ont été mis en place.  La représentante a approuvé la proposition du Comité visant à présenter un rapport consolidé.  Concernant les contributions volontaires gérées par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, elle a réitéré l’importance que le HCR se soumette au Règlement du personnel des Nations Unies et aux normes du système de comptabilité.  Elle a en conclusion demandé où en était l’examen de la gouvernance requis dans la résolution 57/278.


M. CHRISTOPHER WITTMAN (Etats-Unis) s’est déclaré préoccupé par les sérieuses lacunes mises à jour dans la gestion du HCR, notamment en ce qui concerne les irrégularités dans la gestion du personnel: par exemple, le fait que le nombre de personnes employées dépasse le nombre de postes approuvés, le nombre toujours plus élevé du personnel temporaire qui, de fait, est permanent; et le pourcentage élevé de personnel sans affectation.  Par ailleurs, il a demandé au HCR d’intensifier ses efforts afin d’améliorer l’inventaire de la propriété durable.  Le représentant s’est dit confiant que le projet de renouvellement des systèmes de gestion de base de données (MSRP) que son pays a contribué à financer, permettra d’améliorer les capacités de gestion du HCR. 


M. VLADIMIR A. IOSIFOV (Fédération de Russie) a regretté que malgré les progrès accomplis ces derniers temps en matière d’application des recommandations du Comité des commissaires aux comptes, le nombre de celles qui ont été appliquées reste faible, certaines n’ayant pas du tout été mises en oeuvre.  Il a donc lancé un appel pour une accélération des efforts pour la mise en oeuvre de ces recommandations.  Pour ce qui est de l’audit financier du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), nous estimons que la décision de fournir une allocation spéciale pour les effectifs travaillant dans des conditions difficiles doit se prendre conformément aux normes en vigueur, a-t-il ajouté. 


M. SHINICHI YAMANAKA (Japon) a estimé qu’il faut poursuivre les efforts pour améliorer la situation du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.  La présentation des dons et des contributions doit également être améliorée.


M. ALAIN GILLETTE, Directeur de l’audit externe, a fait remarquer que l’analyse de la mise en oeuvre des recommandations concernant la Caisse commune des pensions dépend de l’examen des procédures comptables prévu dans un avenir proche.  Le CCC suivra ce qui se passe en matière de présentation des états financiers vérifiés et fera le moment voulu des recommandations.


M. NAJIB ELJY (République arabe syrienne) a souhaité que dans l’annexe du rapport concernant le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés les pays ne soient pas classés par région mais alphabétiquement. 


Mme ALIDA FERRENA-MAHMUD, Chef du Groupe de l’appui aux activités de contrôle, a fait savoir que des mesures ont été prises pour réagir aux observations du CCC et que des études ont été faites concernant les ressources humaines au HCR.  Elle a aussi indiqué que les personnes en attente d’affectation le sont du fait de l’augmentation des activités.  Le HCR connaît des mouvements de personnel et certaines personnes ne sont pas nommées au moment voulu.  Cependant, a précisé Mme Mahmud, cette situation est rare.  


CORPS COMMUN D’INSPECTION


Le rapport A/58/34 contient des informations sur le Corps commun d’inspection: fonction, composition, principales actvités.  On apprend que le Corps commun se compose de 11 inspecteurs désignés par l’Assemblée générale en raison de leur expérience particulière des questions administratives et financières à l’échelon national ou international.  Les inspecteurs sont nommés pour cinq ans, leur mandat pouvant être renouvelé une fois.  Les inspecteurs ont les plus larges pouvoirs d’investigation dans tous les domaines qui intéressent l’efficacité des services et le bon emploi des fonds et ils peuvent à cette fin faire des enquêtes et des inspections sur place.  Le rapport présente en outre: la liste des organisations participantes, le CCI exerçant ses fonctions dans les programmes, fonds et bureaux de l’ONU; la liste de ses membres et la liste des rapports et notes du CCI publiées du 1er janvier au 31 décembre 2002.  Il indique que le budget du CCI est de 8,15 millions de dollars pour l’exercice biennal 2002-2003.


Le rapport A/58/64 présente le programme de travail du CCI pour 2003.  Ce programme comprend notamment : l’harmonisation des pratiques administratives des organismes des Nations Unies concernant le personnel en poste hors siège, la gestion des ressources humaines dans le système des Nations Unies, les progrès de la gestion axée sur les résultats dans le système des Nations Unies, la gestion des connaissances pour de meilleurs résultats.


La note A/58/291 contient une liste préliminaire des questions pouvant faire l’objet de rapports du Corps commun d’inspection en 2004 et au-delà.


Le rapport du Secrétaire général A/58/220 porte sur l’application des recommandations du Corps commun d’inspection figurant dans trois de ses rapports (renforcement des moyens dont dispose le système des Nations Unies pour prévenir les conflits; partage des responsabilités en matière de maintien de la paix entre l’ONU et les organisations régionales; les voyages à l’ONU, problèmes d’efficacité et de réduction des coûts).  Le rapport révèle que le Secrétaire général et les chefs de secrétariat du système des Nations Unies continuent d’accorder la priorité à l’application des recommandations du CCI et que, pour toutes les questions considérées, des faits importants sont intervenus depuis la publication et l’examen des rapports du CCI.


Dans le rapport A/58/343, le Corps commun d’inspection, seul organe de contrôle externe indépendant qui soit compétent dans tout le système, fait le bilan des faiblesses et problèmes à régler concernant son statut et ses méthodes de travail.  Le CCI formule des recommandations sur, entre autres, la méthode de choix des inspecteurs, le ratio inspecteurs/attachés de recherche, le suivi de l’application des recommandations et l’établissement du programme de travail.  Il note que certaines de ses difficultés de fonctionnement sont liées au fait que les pouvoirs accordés par le Statut à son président sont limités.


M. ROBERT MARTINI (Italie), au nom de l’Union européenne, des pays associés et des pays candidats, a rappelé que dans les dernières années l’Assemblée générale avait à plusieurs reprises soulevé un certain nombre de problèmes concernant le CCI, portant sur le contenu des rapports, leur publication tardive, la pertinence des recommandations et le besoin d’améliorer la coordination avec les autres organes de contrôle.  Notant avec satisfaction que le CCI a présenté un rapport sur la réforme de son statut et de ses méthodes de travail, le représentant a indiqué que l’Union européenne est disposée à discuter des réformes nécessaires.


M. THOMAS REPASCH (Etats-Unis) a regretté que le rapport annuel du CCI ne contienne que peu d’informations utilisables et en dise peu sur sa capacité à améliorer l’efficacité de l’Organisation.  Pour ce qui est du programme de travail 2003, le représentant a jugé qu’il inclut 12 études qui sont trop ambitieuses et souhaité que le CCI se concentre sur des études bien ciblées et mette l’accent sur l’amélioration de l’efficacité.  Notant des recoupements et des chevauchements entre les rapports proposés, le représentant a estimé superflu que le CCI consacre une étude au multilinguisme.  Pour ce qui est de la mise en œuvre des recommandations, le représentant a regretté que le rapport ne fasse que répéter l’importance des efforts qui ont déjà été entrepris.  Estimant qu’il faudrait présenter moins de rapports car leur traduction est trop coûteuse, le représentant a souhaité que les fonds soient affectés à des activités jugées plus prioritaires.  Au niveau de la réforme, le représentant a mis l’accent sur la qualification des inspecteurs; à son avis, le processus de sélection ne donne pas de bons résultats car les inspecteurs ont une expérience uniquement diplomatique.  Concernant la sélection des sujets d’enquête, le représentant a en conclusion demandé que le CCI se concentre sur des sujets mieux ciblés et permettant d’obtenir des résultats satisfaisants.


M. IOSIFOV (Fédération de Russie) a estimé que la réforme des méthodes de travail du Corps commun d’inspection (CCI) est essentielle, surtout pour que cet organe travaille de façon plus efficace. 


M. JERRY KRAMER (Canada), au nom du Groupe CANZ, s’est déclaré préoccupé: trop souvent, a-t-il estimé, les rapports ne sont pas remis en temps opportun, traitent de sujets très vastes et contiennent des recommandations qui ne donnent pas lieu à des mesures concrètes.  Malgré l’intérêt que présente, a-t-il poursuivi, un organisme de surveillance externe indépendant chargé de surveiller l’efficacité du système des Nations Unies, la situation actuelle soulève des doutes réels quant à la valeur qu’en retirent concrètement les organisations participantes.  M. Kramer s’est demandé s’il est judicieux de fonder la structure de surveillance sur 11 personnes qui travaillent individuellement, sans que l’on exige d’elles des compétences particulières avec très peu de soutien technique, qui choisissent leurs sujets plus ou moins librement et qui ne sont régies par aucun mécanisme interne de contrôle de la qualité et de la pertinence.  Il a par ailleurs estimé que ce modèle ne permet par d’assurer une surveillance efficace et qu’il s’avère très coûteux.  Conscient cependant de ce que les Etats Membres souhaitent une réforme du CCI plutôt que la prise de mesures plus radicales, le représentant s’est déclaré prêt à collaborer pour apporter des correctifs qui viendront, au moins, rehausser la qualité des rapports.


Mme ZOBRIST RENTENAAR (Suisse) a souhaité que le Corps commun d’inspection revoie ses méthodes de travail pour assurer l’efficacité de son contrôle car ses recommandations sont souvent trop vastes et théoriques.  Les domaines traités ne sont pas d’une importance cruciale pour le système des Nations Unies et, en raison de la lourdeur de ses procédures, ses conclusions sont souvent dépassées lorsqu’elles arrivent à l’Assemblée générale.  En raison des sommes considérables consacrées au CCI, à savoir 8 millions de dollars par an, la Suisse a l’intention d’examiner la réforme du CCI sous le point 129 de l’ordre du jour mais également dans le contexte du budget-programme 2004-2005.


M. YAMANAKA (Japon) a dit accorder une importance particulière au rôle du CCI et apprécier sa réflexion sur la réforme, qui doit viser à produire des rapports de haute qualité et intéressants et à améliorer les méthodes de travail.  Concernant le rapport entre l’effectif du personnel et le nombre d’inspecteurs, mentionné au paragraphe 11 du rapport A/58/343, il a demandé que le rapport soit plus précis.  Il a voulu savoir quel est généralement ce ratio dans les organes de contrôle publics et privés.  Il a demandé que les rapports soient concis et ciblés au lieu d’être généraux et politiques.  Concernant le paragraphe 22 du même rapport, qui envisage de renforcer le statut du Président du CCI, le représentant a déclaré attendre des propositions concrètes le plus tôt possible. 


M. AIZAZ AHMAD CHAUDHRY (Pakistan) s’est réjoui de ce que le CCI ait présenté un rapport sur la réforme de son statut.  Le processus d’examen lancé est salutaire, a-t-il indiqué, notamment en ce qui concerne la sélection et la nomination, même si en cette matière il a jugé qu’il n’est peut-être pas indispensable que les inspecteurs aient des compétences en audit.  Pour ce qui est du ratio inspecteurs/attachés de recherche, le représentant a indiqué qu’on ne pourrait remédier à cela qu’en changeant les effectifs.  Il a demandé au CCI de développer l’esquisse de cadre stratégique présentée en annexe du rapport A/58/343 et a affirmé qu’il est important d’élaborer des critères pour choisir les questions abordées.  Il a ensuite fait des remarques sur le programme 2003 et souhaité que ce programme fasse preuve d’une plus grande cohérence. 


M. JONAH (Sierra Leone) s’est dit surpris par les critiques adressées au CCI et rappelé la contribution utile du CCI.  Concernant les qualifications requises pour être inspecteur, le représentant s’est félicité de ce que tous les membres aient une longue expérience des Nations Unies et a mis en garde contre les dangers d’employer des “experts” venus de l’extérieur.


M. YASSER ELNAGGAR (Egypte) s’est prononcé en faveur du renforcement des organes de contrôle externe et interne.  Concernant les compétences des inspecteurs, le représentant a souligné qu’ils ont besoin d’une connaissance générale de l’ONU.


M. JAIDEEP MAZUMDAR (Inde) a demandé que l’on réforme le mandat, les méthodes de travail et la composition du CCI pour améliorer son statut et son utilité.  Le rapport du CCI est à cet égard un excellent début.  La question de la qualification des candidats aux postes d’inspecteurs est importante de même que celle du rajeunissement de ce corps. 


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