LA CINQUIEME COMMISSION POURSUIT L’EXAMEN DU FINANCEMENT DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX
Communiqué de presse AG/AB/756 |
Cinquième Commission
47e séance – matin
LA CINQUIEME COMMISSION POURSUIT L’EXAMEN DU FINANCEMENT DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX
Poursuivant l’examen du financement de l’ensemble des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, la Cinquième Commission (administrative et budgétaire) s’est penchée ce matin sur les prévisions budgétaires pour la période dans ce domaine allant du 1er juillet 2003 au 30 juin 2004 ainsi que sur le budget des opérations de maintien de la paix des Nations Unies pour l’exercice clos le 30 juin 2002.
Ainsi que l’a indiqué lundi dernier le Contrôleur des Nations Unies, M. Jean-Pierre Halbwachs, les ressources nécessaires au maintien de la paix en 2003-2004 sont, à ce stade, estimées à près de 2,3 milliards de dollars pour le fonctionnement de 11 missions. Notant la diminution de ce budget par rapport à l’exercice budgétaire précédent ainsi que du nombre des missions, le représentant de l’Inde s’est étonné de la recommandation formulée dans le rapport du Secrétaire général visant à faire créer 32 postes supplémentaires au titre du personnel civil au Siège des Nations Unies. En outre, en dépit des progrès enregistrés en matière de remboursement aux pays fournisseurs de contingents, il s’est également dit préoccupé, à l’instar de nombreuses délégations, des retards persistants en la matière. C’est pourquoi, tout en se félicitant de la diminution de 47% du montant total des contributions non acquittées pour l’exercice budgétaire en cours, le représentant de la Grèce (au nom de l’Union européenne, des pays candidats et des pays associés) a lancé un appel pour le versement en temps opportun des quotes-parts dues par les Etats Membres, en particulier parce que les retards nuiront à la capacité de l’ONU de s’acquitter de ses obligations financières envers les pays fournisseurs de contingents.
C’est dans cette perspective que le représentant du Pakistan, s’alarmant des niveaux élevés des montants qui lui sont dus au titre du remboursement des contingents, s’est prononcé en faveur de la consolidation des comptes des opérations de maintien de la paix. Le rapport du Secrétaire général sur la question a donné lieu ce matin à de nombreux commentaires, adoptant pour leur plus grande part le ton du scepticisme. En effet, si cette mesure a pu être perçue par certains comme pouvant avoir une incidence positive sur le remboursement aux pays fournisseurs de contingents, le représentant des Etats-Unis a dit craindre qu’une telle pratique soit incompatible avec les règles financières de l’ONU. Par conséquent, face au risque de voir amoindrie la capacité de l’Assemblée générale à assumer ses responsabilités vis-à-vis de chaque mission, il a exprimé l’intention de son pays de s’opposer à une telle proposition.
Dans le même sens, le représentant de la Chine a douté de la capacité de la méthode de consolidation des comptes à simplifier la gestion des comptes, éliminer les emprunts croisés, accélérer les remboursements aux pays fournisseurs de contingents et rationaliser le paiement des quotes-parts. Globalement, les délégations, à l’instar du Japon, ont demandé que d’autres rapports d’exécution des budgets soient fournis avant toute décision de consolider les comptes.
S’agissant de l’examen du budget des opérations de maintien de la paix des Nations Unies pour l’exercice clos le 30 juin 2002, les délégations se sont félicitées du recours, depuis l’année dernière, à la budgétisation axée sur les résultats. Cependant, les représentants de la Grèceet de l’Afrique du sud ont souhaité que les mesures introduites pour renforcer les techniques de budgétisation axée sur les résultats soient liées aux mandats de chaque mission et que les objectifs soient liés aux demandes de ressources. Les réalisations doivent être mesurées sur la base d’indicateurs clairement définis.
La rédaction d’un code de déontologie à destination des responsables de la Division des achats a également été demandée par plusieurs délégations qui se sont inquiétées des abus et des mauvaises pratiques en la matière, notamment en ce qui concerne la prorogation de contrats sans rédaction de rapports d’exécution. La représentante de l’Afrique du sud a à cet égard formulé l’espoir que l’application du système de gestion de fonds permettra non seulement d’accélérer les procédures d’achat mais aussi d’habiliter les responsables à augmenter les achats aux niveaux local et régional
Les représentants des pays suivant se sont également exprimés : Maroc (au nom du groupe des 77), Serbie-et-Monténégro, République arabe syrienne, Uruguay, Botswana, République islamique d'Iran, Indonésie.
La Cinquième Commission poursuivra ses travaux demain à 10 heures.
FINANCEMENT DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX
Documentation
La documentation a été présentée dans notre communiqué AG/AB/755 en date du lundi 5 mai
Débat général
M. DIMITRIOS ZEVELAKIS (Grèce), au nom de l’Union européenne, des pays candidats et des pays associés, s’est félicité des recommandations du Comité des commissaires aux comptes et du Comité pour les questions administratives et budgétaires ainsi que de l’attitude positive manifestée par l’Administration. Il s’est également félicité de la diminution de 47% du montant total des contributions non acquittées pour l’exercice budgétaire en cours. Cela représente une tendance encourageante. Toutefois, le fait que des Etats Membres n’aient pas versé leur contribution nuit à la capacité de l’ONU de s’acquitter de ses obligations financières. L’Union européenne partage la recommandation du Comité des commissaires aux comptes à ce sujet visant à ce que tous les Etats Membres s’acquittent de leurs contributions dans les délais voulus.
L’Union européenne lance en outre un appel pour une révision des niveaux des fonds de réserve et est préoccupée par le fait que deux grands fonds d’affectation spéciale demeurent inactifs. Nous souhaitons qu’à cet égard une interaction efficace soit établie avec les Etats Membres donateurs. Il faut également mettre en place des mesures pour améliorer le remboursement au titre du matériel appartenant aux contingents et trouver une façon d’optimiser les avantages des visites préalables au déploiement de sorte qu’elles deviennent obligatoires. Les opérations aériennes représentent une part considérable du budget et il est inacceptable que du personnel et des cargaisons non onusiens en profitent et ne doivent aucun remboursement. La sécurité aérienne est d’une grande importance. Nous partageons l’avis du Comité des commissaires aux comptes regrettant de constater la prorogation de plusieurs contrats n’ayant fait l’objet d'aucun rapport sur les fournisseurs concernés. Nous lançons par conséquent un appel pour une révision des activités d’achats. Nous plaidons aussi pour la mise au point d’une politique officielle de prévention de la fraude et d’une promulgation d’un code de déontologie. La budgétisation axée sur les résultats doit se poursuivre.
Mme KAREN LOCK (Afrique du Sud), au nom du Groupe des Etats d’Afrique, est intervenue sur le rapport du Comité des Commissaires aux comptes. Le Groupe africain accorde beaucoup d’importance aux fonctions de contrôle des Nations Unies. Il souscrit aux principales recommandations du Comité et exhorte le Secrétariat à en assurer l’application intégrale. A cet égard, le Groupe africain regrette le faible taux d’application des recommandations pour l’exercice biennal précédent. Le Groupe africain, a poursuivi la représentante, se félicite du fait que la situation financière des opérations de maintien de paix s’est améliorée. Il regrette néanmoins que les remboursements des contingents continuent d’être non acquittés et exhorte tous les Etats Membres à verser leurs contributions afin d’assurer le fonctionnement efficace de toutes les opérations de maintien de la paix.
Pour ce qui est de la fourniture de services aéroportuaires à la MONUC, la représentante a regretté les disfonctionnements et a demandé si des rapports d’exécution ont été transmis à la Division des achats avant le renouvellement des contrats avec les prestataires. Elle a appelé le Secrétariat à contrôler de près les services des prestataires et à imposer des pénalités si cela s’avère nécessaire. Le Groupe africain, a-t-elle aussi déclaré, partage les préoccupations sur le fait que quatre des neuf recommandations relatives à la sécurité aérienne n’avaient pas été appliquées en juin 2002. Elle a donc exhorté le Secrétariat à achever la mise en œuvre intégrale de ces recommandations.
La représentante a aussi souscrit au principe de la budgétisation axée sur les résultats en demandant que ce processus soit mené en axant l’action sur des objectifs pleinement définis. Elle a aussi noté les recommandations sur les achats en disant compter que l’application du système de gestion de fonds permettra non seulement d’accélérer les procédures d’achat mais aussi d’habiliter les responsables à augmenter les achats aux niveaux local et régional. Concernant la gestion des ressources humaines, la représentante a souligné que la pratique actuelle peut compromettre la crédibilité des missions et de l’ONU tout entière. Elle a aussi stigmatisé le taux de vacances trop élevé pour la catégorie des administrateurs en appelant, pour accélérer les choses, à une décentralisation du recrutement.
M. COLLEN V. KEPILE (Botswana), au nom du Groupe des Etats d’Afrique, a réaffirmé l’attachement de ce dernier aux opérations de maintien de la paix. Les ressources suffisantes doivent être dégagées pour assurer un fonctionnement sans heurt de ces missions. Nous estimons que la capacité des Etats Membres à prendre des décisions en pleine connaissance de cause concernant ces missions est un élément clef de leur bon fonctionnement. Nous sommes d’avis, avec le Comité pour les questions administratives et budgétaires, que le rapport du Secrétaire général devrait être de plus vaste portée et poser des questions transversales telles que celles de la gestion des stocks ou encore de la stratégie en matière d’achats.
Le Groupe africain accorde une importance particulière à la question de la gestion des ressources humaines et est en faveur d’une utilisation optimale du système de Galaxie pour réduire les délais de recrutement et d’affectation des candidats choisis. Les taux de vacances élevés entravent le fonctionnement efficace des missions. Il faut élargir les possibilités de recruter des candidats qualifiés dans les régions où opèrent les missions. Nous sommes également en faveur d’un traitement plus rapide du remboursement aux pays fournisseurs de troupes et d’un processus de liquidation des missions plus bref. Nous regrettons également de constater des carences en matière de sécurité aérienne et de gestion des achats. Enfin, la rationalisation des rapports ne devrait pas priver les Etats Membres des informations pertinentes.
Mme KATARINA LALIC-SMAJEVIC (Serbie-et-Monténégro), intervenant sur le financement de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo, a rappelé que dans cette province, un processus de transfert des responsabilités est mis en place avec les assurances que cela se fera de façon progressive, conformément à la résolution 1244.. Elle a rappelé que le transfert de prérogatives étatiques aux institutions intérimaires serait absolument inacceptable. Le respect du cadre établi par le Représentant spécial est un critère important pour la poursuite du transfert des responsabilités, a-t-elle estimé. Reconnaissant les tâches importantes de la Mission, la représentante a souscrit aux propositions faites relatives au budget. Comme le CCQAB, elle a estimé que la mise en œuvre du plan de transition pour la période 2003-2004 n’est pas clairement décrite, en particulier en ce qui concerne la répartition des responsabilités entre les institutions intérimaires et la communauté internationale. Elle s’est également dite préoccupée par les prétendues économies réalisées sur le personnel de sécurité. Ce personnel, a-t-elle dit, doit continuer d’être composé de fonctionnaires des Nations Unies.
M. JAIDEEP MAZUMDAR (Inde) s’est félicité de la nouvelle approche de la budgétisation axée sur les résultats. Il a également approuvé l’observation du CCQAB selon laquelle il n’existe pas de lien entre la taille des missions et le niveau du compte d’appui. Cependant, la diminution du nombre d’opérations de maintien de la paix devrait avoir un effet sur les comptes d’appui afin qu’ils ne deviennent pas une fonction autonome. Le nombre des postes exigés par le Siège devrait baisser mais c’est le contraire qui se passe. En effet, les ressources libérées des missions qui s’achèvent devraient être transférées vers d’autres missions.
Il faut en outre donner la priorité à des formations qui visent à améliorer les compétences et non pas aux formations routinières. Le CCQAB a fait des observations pertinentes en la matière. Nous sommes également préoccupés par les déficiences et les retards constatés en matière de recrutement. Comme l’a recommandé le CCQAB, toute vacance de poste ne donnant pas lieu à un recrutement dans les 12 mois devrait être annulée. Le budget pour les activités de communication ne devrait quant à lui pas montrer une augmentation d’année en année. Nous souhaitons enfin que le remboursement aux pays fournisseurs de contingents soit rationalisé afin de réduire les délais.
M. DAVID DUTTON (Australie), au nom du Canada et de la Nouvelle-Zélande, a commenté le rapport sur le financement de l’Administration transitoire des Nations Unies au Timor oriental. Il a estimé que les propositions de budget 2003-2004 sont essentielles si la Mission veut laisser dernière elle une capacité nationale durable. Le budget est une bonne base pour le travail restant de la MANUTO, a dit le représentant en se félicitant que le CCQAB ait fait de « bonnes » recommandations qui aideront la Commission durant ses négociations. Nous sommes d’accord notamment avec la nécessité d'établir un lien clair entre le cadre axé sur les résultats et le plan existant d’exécution du mandat fixé. La réduction de la MANUTO, a-t-il prévenu, devrait conduire à un budget supérieur au niveau proposé. Appuyant la résolution du Conseil de sécurité qui vise à maintenir un cadre sûr pour le travail qui reste à faire et un transfert ordonné des fonctions importantes de sécurité au Gouvernement du Timor oriental, le représentant a pris note avec satisfaction de l’intention du Contrôleur de présenter une proposition de budget révisé au segment principal de la 58ème session de l’Assemblée générale.
M. SHOBAZ ABBAS (Pakistan) s’est prononcé en faveur de la consolidation des comptes pour les opérations de maintien de la paix afin de réduire les délais de remboursement aux pays fournisseurs de contingents. Les montants dus au Pakistan atteignent des niveaux alarmants et nous demandons des informations supplémentaires sur la possibilité de consolider les comptes et l’incidence de cette mesure sur le remboursement aux pays fournisseurs de contingents
M. SHINICHI YAMANAKA (Japon) a souhaité que pour ce qui est de la budgétisation des opérations de maintien de la paix, l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité prennent en considération la disponibilité financière des Etats Membres. S’agissant du rapport des Commissaires aux comptes, le représentant s’est félicité de la décision de l’Assemblée sur l’utilisation des excédents. Il s’est réjoui des efforts pour clôturer des fonds d’affectation spéciale inactifs et a souhaité qu’ils soient poursuivis. La décision sur ces fonds doit être prise, a-t-il dit, par les seuls Etats Membres concernés. Poursuivant, le représentant a dit avoir noté la proposition de créer sept postes de commandant adjoint de force. Il a donc demandé des clarifications sur la pertinence de certains de ces postes. Il a aussi réclamé des analyses globales sur les besoins fonctionnels des missions en matière de nouvelles technologies de l’information et des communications. Il a, par ailleurs, appuyé la demandé du CCQAB sur la révision des critères de prévisions de dépenses. Il a considéré que le Secrétariat doit faire preuve de sagesse lorsqu’il signe des contrats de prestation de service.
La consolidation des comptes pourrait avoir des mérites, a-t-il poursuivi, en rappelant toutefois, parmi d’autres problèmes, qu’elle n’était pas compatible avec les règles de gestion financière de l’Organisation. Le représentant a jugé important de garantir la transparence dans le financement des opérations de maintien de la paix. Il faut donc d’autres rapports d’exécution des budgets avant toute décision de consolider les comptes. Le représentant a d’ailleurs demandé pourquoi, selon les rapports, la consolidation des comptes rendrait caduques les rapports d’exécution.
M. ADAMANTIOS VASSILAKIS (Grèce), au nom de l’Union européenne, des pays candidats et des pays associés, a souhaité que les rapports futurs sur le financement des opérations de maintien de la paix soient plus complets et posent des questions transversales concernant en particulier les achats et la gestion des stocks. Le montant global des ressources budgétaires est inférieur de 16%, ce qui permettra aux Etats Membres, nous en formulons l’espoir, de verser intégralement et sans délais leurs quotes-parts. Nous nous félicitons en outre de l’amélioration du taux d’exécution des budgets 2001-2002 et sommes en faveur d’une présentation uniforme de l’exécution des budgets à venir pour toutes les missions. Cependant, nous sommes d’accord avec le CCQAB pour ajouter, en ce qui concerne certaines missions, d’autres éléments d’analyse. Les mesures introduites pour renforcer les techniques de la budgétisation axée sur les résultats doivent être liées aux mandats pertinents pour chaque mission. Les objectifs, eux, doivent être liés aux demandes de ressources. Les réalisations doivent être mesurées sur la base d’indicateurs clairement définis.
L’Union européenne plaide en faveur d’une réduction des délais en matière de recrutement et souhaite obtenir une analyse plus claire des ressources nécessaires à la formation qui s’élèvent à 8,2 millions de dollars. Les services aériens représentent quant à eux une part considérable des dépenses et nous notons les observations du CCQAB visant à déterminer s’il existe des capacités suffisantes pour rationaliser l’utilisation des avoirs aériens. Enfin, l’Union européenne souhaite obtenir davantage d’information en ce qui concerne la possibilité de consolider les comptes.
M. CHRISTOPHER WITTMAN (Etats-Unis), intervenant sur le rapport des Commissaires aux comptes, a encouragé le Secrétariat à multiplier ses efforts pour améliorer les pratiques de gestion. Il a, entre autres, souligné la nécessité de réexaminer l’utilisation des fonds d’affectation spéciale avec pour objectif d’éliminer les fonds inactifs. Il a, par ailleurs, souscrit à la recommandation des Commissaires aux comptes relative à la liquidation des missions. L’administration, a-t-il dit en outre, devrait appliquer un code de déontologie pour protéger les membres de la Division des achats des pressions extérieures. Le représentant a aussi soulevé la question de la qualité des prestations de services aéroportuaires en demandant à l’ONU de veiller à ce que les coûts des transports effectués pour des parties n’appartenant pas aux missions soient recouvrés auprès de ces dernières.
Concernant les aspects administratifs et budgétaires du financement des opérations de maintien de la paix, le représentant s’est d’abord dit préoccupé par les retards enregistrés dans la parution des documents. Il a ensuite dit compter que les analyses faites par le Secrétariat pour mieux calculer les budgets prennent en compte les circonstances énumérées dans le rapport étant donné que la tendance aux variations ne fait que se renforcer. Le taux de vacance de postes continue d’être un problème, a, par la suite, reconnu le représentant. Il a espéré que le système galaxie se montrera plus à même d’aider le Secrétariat en la matière. Le représentant a aussi exprimé son appui aux efforts du Secrétariat dans le domaine de la budgétisation axée sur les résultats. Il a pris note des préoccupations du CCQAB selon lesquelles certains objectifs semblent irréalisables ou propres à dépasser le mandat de la mission. Quant à la consolidation des comptes des opérations de maintien de la paix, le représentant a dit craindre qu’une telle pratique soit incompatible avec les règles financières de l’ONU. Pour cette raison et celle liée au risque de voir amoindrie la capacité de l’Assemblée générale à assumer ses responsabilités vis-à-vis de chaque mission, le représentant a dit l’intention de son pays de s’opposer à une telle proposition.
Mme WANG XINXIA (Chine) a estimé que la consolidation des comptes doit être abordée avec prudence. Les comptes distincts peuvent en effet permettre d’améliorer l’efficacité de l’utilisation des ressources et surtout faciliter le contrôle par les Etats Membres. Nous doutons de la capacité de la méthode de consolidation des comptes à simplifier la gestion des comptes, éliminer les emprunts croisés, accélérer les remboursements aux pays fournisseurs de contingents ou rationaliser le paiement des quotes-parts. La consolidation des comptes donnera lieu à d’autres questions complexes. Le fait que certains Etats Membres ne versent pas leurs quotes-parts à temps a plongé l’ONU dans des crises financières graves et a compromis la capacité de l’ONU de payer à temps les pays fournisseurs de contingents. Les retards enregistrés en matière de paiement sont dus à un manque de ressources et la consolidation des comptes ne pourra pas à elle seule régler ce problème.
M. SIGIT WARDONO (Indonésie) a, commentant les rapports du Comité des Commissaires aux comptes, souligné l’importance qu’il y a à signer les mémorandums d’accord avant le déploiement du matériel et des contingents. Pour ce qui est de la possibilité des comptes consolidés, le représentant a rappelé son incompatibilité avec les règles financières actuelles. Demandant des éclaircissements, il a voulu connaître les incidences pour les Etats Membres, en particulier lors de l’application de l’Article 19. Comment le Secrétariat compte t-il mettre en place les mécanismes de contrôle? a-t-il encore demandé en estimant qu’avant des réponses convaincantes à ces questions délicates, aucune décision ne devrait être prise.
S’exprimant sur le financement de la MANUTO, le représentant a exprimé la disposition de l’Indonésie à apporter toutes les contributions qu’il sera en mesure de verser. Il a dit accepter la plupart des recommandations du CCQAB relatives au budget. Il a toutefois demandé des précisions sur l’augmentation proposée pour les effectifs du Groupe spécial pour les crimes graves. Quelle est la raison d’un tel élargissement, a-t-il demandé en soulignant que le renforcement de ce Groupe va à l’encontre du plan de réduction de la Mission. Les efforts de la MANUTO, en général, et ceux du Groupe spécial des crimes graves, en particulier, doivent aider au renforcement des capacités humaines, techniques et institutionnelles du Timor-Leste. En conséquence, a estimé le représentant, ce Groupe doit rester un bureau sous juridiction nationale.
M. HUSSEIN SABBAGH (République arabe syrienne), intervenant sur le financement des forces des Nations Unies chargées du maintien de la paix au Moyen Orient, a estimé que la responsabilité du financement de la FNUOD doit revenir à l’agresseur. Il a également souhaité que soit donnée suite à la demande répétée de l’Assemblée générale d’améliorer les conditions de travail du personnel local en prévoyant des indemnités supplémentaires. Nous appuyons en outre la proposition du Secrétaire général dans son rapport qui demande un poste P-5 et l’annulation d’un poste du service mobile. Nous sommes également en faveur de la proposition visant à faire du poste de commandant de la force un poste D-1.
Notre délégation souhaiterait obtenir davantage d’informations sur la recommandation du CCQAB qui est contraire à la demande du Secrétaire général concernant la création d’un P-5 ainsi que sur les taux de vacance élevés. Le rapport du CCQAB parle de réintégration des deux équipes de la FINUL et de la FNUOD. Nous n’accepterons aucune intégration car cela serait contraire aux mandats des missions. Enfin, nous demandons des informations sur les progrès réalisés dans le domaine de l’utilisation du personnel local pour ce qui est des services généraux.
M. ALIREZA TOOTOONCHIAN (Iran), intervenant sur les aspects administratifs et budgétaires du financement des opérations de maintien de la paix, a, entre autres, jugé important d’examiner avec le plus grand soin le rapport sur la consolidation des comptes pour en déceler les avantages et les désavantages. Il a, à cet égard, souligné le risque de voir augmenter le nombre d’Etats Membres qui ne pourront pas participer pleinement aux activités de l’ONU. Le représentant a, par ailleurs, considéré qu’il n’est pas obligatoire d’adopter tout de suite tous les facteurs qui contribuent à
l’accroissement des ressources proposées pour le compte d’appui. En outre, l’accroissement proposé pour le budget de la Base logistique de Brindisi devrait être réévalué, en raison notamment du montant alloué aux stocks de déploiement stratégique en 2002.
M. SANTIAGO WINS (Uruguay) a rappelé le soutien de son pays, dès le début de l’existence de l’ONU, aux opérations de maintien de la paix. Notre pays est au premier rang des fournisseurs de contingents sur le continent américain. Cependant, nous regrettons qu’au moment de pourvoir les postes de décision, les pays en développement ne soient pas dûment pris en compte. En outre, si nous saluons les efforts déployés pour réduire les délais en matière de remboursement aux pays fournisseurs de contingents, nous exprimons notre préoccupation à l’égard des retards persistants et nous regrettons de devoir mentionner des dettes remontant à plus de neuf années.
En ce qui concerne la consolidation des comptes, nous estimons que les informations fournies sont maigres et présentées à un moment inopportun. Pour ce qui est de la demande de nouveaux postes d’enquêteurs résidents, nous tenons à rappeler qu’au cours d’un passé récent, le BSCI a fait preuve de lenteur pour pourvoir les postes vacants. Enfin, nous appuyons la notion d’un délai maximal d’un an pour pourvoir un poste vacant.
Répondant à une question de l’Afrique du Sud, M. ALAIN GLITTE, Président du Comité des Commissaires aux comptes, a indiqué que, pour la MONUC, les rapports d’exécution n’ont pas été envoyés au Département des opérations de maintien de la paix avant la prorogation des contrats avec les prestataires des services. A son tour, M. JEAN-PIERRE HALBWACHS, Contrôleur des Nations Unies, a répondu à la question sur les fonds d’affectation spéciale en indiquant que des efforts sont faits pour examiner tous les fonds d’affectation en vue de clore ceux qui sont inactifs et de réaffecter les effectifs. Quant à la question de la consolidation des comptes, il a souligné que, pour l’heure, cette consolidation n’est pas possible. Il a demandé à la Commission des directives supplémentaires. Répondant aux questions posées sur les différentes missions de la paix, il a dit son intention de fournir des informations supplémentaires lors des consultations officieuses.
M. THOMAS REPASCH (Etats-Unis) a estimé, au sujet du rapport du CCI sur la réforme du Service mobile, que la plupart des questions posées dans le rapport du Corps commun d’inspection (CCI) étaient déjà prises en compte par le Secrétariat de façon globale et détaillée. Pourquoi le Corps commun d’inspection a-t-il rédigé ce rapport? Pourquoi le CCI continue-t-il de faire fi des demandes répétées pour qu’il axe ses efforts sur des questions étroitement définies? Pour ce qui est de la recommandation visant à créer deux postes d’administrateurs à temps plein pour la réforme du Service mobile, nous souhaiterions obtenir des informations complémentaires. De même, nous souhaitons obtenir l’analyse technique du CCQAB qui l’a amené à entériner cette recommandation.
Répondant à cette question, M. ION GORETTA, Inspecteur au Corps Commun d’inspection, a rappelé que le rapport a été finalisé il y a 18 mois qu’en conséquence, certaines de ses recommandations sont déjà appliquées. C’est la raison pour laquelle, a-t-il expliqué, que le rapport traite des mêmes questions que d’autres rapports du Secrétariat.
M. CONRAD MSELLE, Président du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires, a fait savoir que le rapport du CCQAB pourrait donner l’impression que la recommandation visant à la création de deux postes d’administrateurs a été approuvée mais il a également précisé que cette question n’a pas donné lieu à discussion au sein du Comité. Nous attendons l’examen global qui doit être présenté par le Secrétaire général. Le CCQAB n’a pas entériné l’approbation de postes supplémentaires.
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