En cours au Siège de l'ONU

AG/1426

ASSEMBLEE GENERALE: LES PROGRES DANS LA MISE EN ŒUVRE DU NEPAD SONT CONDITIONNES PAR LA STABILITE DU CONTINENT AFRICAIN

16/10/2003
Communiqué de presse
AG/1426


Assemblée générale

34e et 35e séances plénières – matin & après-midi


ASSEMBLEE GENERALE: LES PROGRES DANS LA MISE EN ŒUVRE DU NEPAD SONT CONDITIONNES PAR LA STABILITE DU CONTINENT AFRICAIN


Après quatre décennies d’indépendance et l’échec de nombreuses initiatives de développement, compromises par les guerres civiles, l’affaiblissement des États et la ruine des économies africaines -en dépit des multiples programmes d’aide initiés par les bailleurs de fonds internationaux, le continent africain dispose, avec le Nouveau partenariat pour le développement, d’un mécanisme essentiel à la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire, définis en septembre 2000 par les chefs d’État et de gouvernement de la planète afin d’inverser, d’ici à 2015, la spirale de la pauvreté extrême et des conflits.  L’espoir suscité par l’initiative du NEPAD a été souligné par l’ensemble des représentants africains qui intervenaient aujourd’hui au second jour du débat consacré par l’Assemblée générale à l’évaluation des progrès dans sa mise en œuvre.  A ce titre, ils ont réaffirmé, à l’instar du représentant du Bénin, que la communauté internationale devait assumer sa part de responsabilité et mettre à la disposition des pays africains les financements, l’expertise et les transferts de technologies indispensables à la réalisation des objectifs du NEPAD. 


A l’inverse de ses collègues qui plaidaient pour une augmentation sensible de l’aide publique au développement, évaluée en 2002 à 18,6 milliards de dollars pour l’Afrique, le représentant de l’Érythrée a jugé contradictoire d’exiger d’une part le déblocage de 64 milliards de dollars afin de soutenir les projets initiés dans le cadre du NEPAD et de prétendre, d’autre part, pouvoir disposer des ressources suffisantes si les pays riches acceptaient de supprimer les subventions agricoles et de libéraliser le commerce international.  Insistant à son tour sur l’importance pour le continent africain de disposer de ressources propres, le Cameroun a plaidé pour la levée des diverses barrières commerciales qui frappent les exportations des pays africains et pour la fin des subventions agricoles qui obèrent les efforts de développement africain et, à terme, les perspectives du NEPAD.  Mais, a ajouté son homologue guinéen, le développement et la paix sont deux éléments indissociables et le succès du NEPAD est tributaire des efforts menés dans les domaines de la prévention des conflits et de la consolidation de la paix. 


L’Union africaine s’est engagée fermement à renforcer la bonne gouvernance et à promouvoir une gestion économique saine par les gouvernements, a fait valoir le représentant du Rwanda qui intervenait au nom du Groupe africain, des engagements que le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs récemment mis en place sera chargé d’évaluer sur le terrain.  Dans le domaine de la prévention et de la résolution des conflits, la création par l’Union africaine, d’un Conseil de paix et de sécurité constitue une étape importante dans le renforcement des capacités africaines de maintien de la paix, a déclaré l’Observateur permanent de l’Union africaine, même si, comme l’a souligné le représentant du Sénégal les défis et les dangers demeurent considérables.  Les phénomènes récurrents que sont le trafic illicite des armes légères et son corollaire, le mercenariat, exigent que des mesures urgentes soient prises pour endiguer ce fléau qui alimente les conflits africains, a insisté le représentant du Sénégal.  Le Burundi a souhaité que l’Union africaine fasse preuve d’imagination pour relever les défis posés par l’idéologie génocidaire, la pauvreté, la circulation des armes légères, le VIH/sida, la mauvaise gouvernance, et qu’elle mette en place des mécanismes d’alerte capables de détecter à temps les signaux précédant un conflit.  A ce titre, l’Observateur permanent de l’Organisation internationale de la francophonie a annoncé l’organisation prochaine, en collaboration avec les Nations Unies, d’un séminaire sur l’alerte rapide et la prévention des conflits auquel de nombreux organismes africains seront associés. 


En début de séance, l’Assemblée générale avait décidé, sur recommandation de la Cinquième Commission, que le Burundi, les Comores, la Géorgie, la Guinée-Bissau, le Niger, la République centrafricaine, la République de Moldova, Sao Tomé-et-Principe, la Somalie et le Tadjikistan pourraient participer au vote à l’Assemblée jusqu’au 30 juin 2004 en dépit du non-paiement du minimum requis au titre de leur quote-part.  Elle a par ailleurs décidé de convoquer le 27 octobre 2003, de 15 à 17 heures, un groupe de travail à composition non limitée chargé d’examiner la question des produits de base, groupe qui sera présidé par le Président de l’Assemblée générale et composé d’un maximum de six experts.


Les représentants des pays suivants ont également pris part au débat sur la mise en œuvre du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique: Mexique, Ghana, Kenya, Pakistan, Éthiopie, Sierra Leone, Indonésie, Canada, Zimbabwe, Chine, Haïti, Fidji, Soudan, Malaisie, Philippines, Côte d’Ivoire, Australie, Maurice, Koweït, Guinée équatoriale et Népal.  Les observateurs du Saint-Siège et de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ont également pris la parole. 


Poursuivant ensuite son débat sur la représentation équitable au sein du Conseil de sécurité, l’Assemblée générale a entendu les déclarations de la Thaïlande, de l’Uruguay et de l’Irlande.  L’Assemblée générale achèvera l’examen de ce point demain, vendredi 17 octobre, à 15 heures. 


NOUVEAU PARTENARIAT POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE: PROGRÈS DE LA MISE EN ŒUVRE ET APPUI INTERNATIONAL


Déclarations


M. LUIS ALFONSO DE ALBA (Mexique) a fait part de sa préoccupation en ce qui concerne les perspectives de développement de l’Afrique.  Il a rappelé que le Rapport sur le développement humain pour 2003 a clairement signalé qu’à moins que la situation ne s’améliore rapidement, l’Afrique sub-saharienne ne pourrait atteindre les objectifs d’éducation primaire universelle qu’en 2129; en 2147, elle pourrait réduire de moitié la pauvreté extrême et en 2165, elle pourrait réduire la mortalité infantile des deux tiers. Cette situation est moralement inacceptable et politiquement invivable, a souligné le représentant.  Le développement ne peut être réalisable que dans une atmosphère de paix, de sécurité et de stabilité politique, a-t-il remarqué.  L’Afrique connaît de nombreuses situations de violences combinées avec des problèmes socio-économiques importants alors qu’elle dispose de vastes ressources naturelles.  La démarche de développement pour l’Afrique doit être globale.  Le représentant a salué l’esprit de direction de l’Union africaine et des autres organisations régionales et sub-régionales et il a invité ces organisations à continuer leur collaboration avec les Nations Unies pour trouver des solutions innovantes dans la prévention des conflits, ce qui permettrait de promouvoir le développement économique et social.  Le représentant a estimé que dans les cas de la Sierra Leone, de la République démocratique du Congo et du Burundi, les alliances stratégiques avaient bien fonctionné.  En outre, le représentant a déclaré qu’il fallait alléger le poids de la dette des pays africains et que le commerce devait être un élément moteur du développement.  Enfin, le représentant a réaffirmé qu’il fallait combattre le fléau du VIH/sida et il a offert les capacités de son pays en matière d’institutions publiques et privées pour former des ressources humaines dans les professions dans le domaine de la santé, ainsi qu’une assistance technique pour évaluer l’impact de la pandémie et les réponses globales à apporter.


M. NANA EFFAH-APENTENG (Ghana) a rappelé la fierté de son pays qui a fait figure de pionnier en ayant été parmi les pères fondateurs de l’Organisation de l’unité africaine, aujourd’hui Union africaine.  Sa bataille pour l’unité du continent est un article de foi, une valeur inscrite dans la constitution ghanéenne, a-t-il expliqué.  C’est pourquoi le Ghana a participé activement à la création de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), en 1975, puis de la première force régionale de maintien de la paix, l’ECOMOG, qui s’est interposée lors de la guerre civile libérienne en 1990, puis en Sierra Leone et à nouveau dans le conflit en cours au Libéria, a-t-il poursuivi.  Bonne gouvernance, paix et sécurité sont les piliers d’un bon environnement socioéconomique, a-t-il affirmé, déclarant que le Ghana avait pour sa part opéré une transition politique réussie, le 28 décembre 2000, en acceptant le transfert du pouvoir dans de nouvelles mains.  Par ailleurs, son pays s’est déclaré prêt à intégrer les priorités du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD).  Il a d’ailleurs créé un Ministère de l’intégration régionale, chargé de piloter et de surveiller la mise en œuvre des différents programmes de développement.  Il a cependant estimé qu’il restait encore beaucoup à faire et que l’appui de la communauté internationale était nécessaire pour lutter contre la pauvreté et relancer le développement du continent.  Il faut redoubler d’efforts pour mettre en œuvre ces stratégies de partenariat concerté pour l’Afrique, car de nombreux conflits continuent de faire rage.  Le représentant s’est félicité que des progrès considérables aient été effectués en RDC, au Burundi, en Ethiopie et en Erythrée, en Côte d’Ivoire et en Guinée-Bissau, en Sierra Leone et au Libéria.  Il a dit attendre beaucoup du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, et a affirmé que son pays continuerait à soutenir ses engagements au sein de la CEDEAO pour la recherche d’une paix durable en Afrique.


M. AMOS S. WAKO (Kenya), a relevé que l’avancement de la mise en œuvre du NEPAD était différent selon les pays, et il a appelé tous les pays africains à se doter de points focaux nationaux pour le NEPAD et à souscrire au Mécanisme d'évaluation intra-africaine.  Il est important d’intégrer les principes et objectifs du NEPAD dans des programmes économique de développement nationaux. Le succès du NEPAD dépendra fortement de l’accroissement de l’aide publique au développement, dont le niveau reste inférieur à celui de la décennie 90, du relèvement de la dette et de l’investissement direct.  L’ouverture des marchés est également déterminante.  M. Wako s’est félicité de la création d’un Bureau du Secrétaire général adjoint, Conseiller spécial pour l’Afrique à l’ONU, pour coordonner le soutien au NEPAD.  Il a déploré la poursuite des conflits en Afrique, soulignant les progrès accomplis au Soudan et en Somalie et a rappelé que son pays continue à être le fer de lance de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD).  Il s’est félicité de la préparation par l’ONU d’un projet de protocole humanitaire qui pourrait être inclus dans le processus de paix au Soudan, et de l’assistance du Fonds de développement des Nations Unies pour établir un Centre de ressources pour la femme en Somalie.  Le Kenya a proposé d’aborder la question capitale de la prolifération des armes légères dans le cadre des travaux du Registre des armes classiques des Nations Unies et par le lancement d’un programme de renforcement des capacités de maîtrise des armes légères en Afrique centrale.  M. Wako a rappelé que le Kenya avait récemment accueilli la 13ème Conférence internationale sur le sida et les maladies sexuellement transmissibles (ICASA).


M. EJAZ UL HAQ (Pakistan) a pris note des importantes réformes structurelles entreprises par la plupart des gouvernements africains et a déclaré que si ces réformes ont échoué en matière de paix civile, elles ont cependant réussi dans les domaines de la croissance et de la réduction de la pauvreté.  Ce dont l’Afrique a besoin aujourd’hui est un diagnostic des causes du sous-développement et un soutien international qui devrait inclure un meilleur accès au marché; un allègement, voire une annulation de la dette; des efforts pour augmenter les flux d’investissements étrangers directs; un transfert de technologie aux pays africains; le développement des ressources humaines, en particulier dans les secteurs de l’éducation et de la santé, enfin une action concertée en vue d’endiguer la pandémie de VIH/sida.  Si le représentant a salué ensuite le soutien fourni par les institutions spécialisées des Nations Unies, il n’en reste pas moins que le NEPAD doit être soutenu en particulier par le renforcement de la capacité des communautés économiques régionales, du Secrétariat du NEPAD et de la Commission de l’Union Africaine.  Pour sa part, le Pakistan a soutenu les aspirations de l’Afrique en participant notamment à de nombreuses opérations de maintien de la paix sur le continent et poursuit par ailleurs un programme d’assistance technique en formant de jeunes professionnels dans de nombreux domaines.


M. TERUNEH ZENNA (Ethiopie) a déclaré que les défis de la sécurité alimentaire et de l’agriculture devaient être placés en tête des priorités.  L’insécurité alimentaire en Ethiopie et dans la corne de l’Afrique australe exige toute notre attention.  Nous prenons toutes les mesures nécessaires comme par exemple des recherches pour trouver de l’eau, pour minimiser les effets de la sécheresse récurrente.  Le représentant a par ailleurs souligné les liens inéluctables qui existent entre la paix et le développement.  Nous pensons que les causes des conflits sont multiples, a-t-il expliqué, cependant, la pauvreté et la marginalisation en sont les principales.  La complexité des conflits en Afrique demande l’implication d’un grand nombre d’acteurs pour les résoudre, y compris les organisations régionales et subrégionales.  Le rôle de l’Union africaine et des organisations sous régionales mérite notre appréciation et nécessite un soutien concentré pour renforcer leur capacité dans la prévention et la gestion des conflits, a déclaré le représentant.  Il s’est félicité des liens qui existent entre le Mozambique, l’Afrique du Sud et son pays, l’Ethiopie, ainsi que du soutien du Royaume-Uni et des Etats-Unis.  Il a souligné que la communauté internationale devait accentuer son soutien aux opérations de maintien de la paix sur le continent.  Les défis du développement après les conflits sont énormes et la communauté internationale doit aider les pays qui en sortent à se reconstruire.  Les ressources adéquates doivent être fournies pour assurer l’application des mesures de désarmement, notamment en ce qui concerne la démobilisation et les programmes de réintégration.   Par-dessus tout, il faut assurer un soutien adéquat pour reconstruire les infrastructures détruites par les conflits prolongés, les activités de déminage, les services sociaux et la protection des populations vulnérables.


M. JOEL W. ADECHI (Bénin) a déclaré que les efforts engagés par les pays africains pour assainir et renforcer leurs économies ne sauraient produire à court terme tous les effets escomptés si les partenaires au développement de l’Afrique ne jouent pas comme il se doit, dans un véritable esprit de partenariat, leur partition, notamment en matière de mobilisation des ressources.  Les actions entreprises comportent des coûts transitoires très élevés.  Il y a donc lieu de prendre des mesures d’accompagnement à l’échelle internationale notamment dans le cadre des investissements directs du commerce, a indiqué le représentant.  En outre, il a appelé à ce que les flux d’aide publique au développement soient maintenus afin de permettre aux pays africains de bénéficier des ressources concessionnelles nécessaires à la mise en place d’infrastructures socioéconomiques.  A ce titre, le rôle de coordination des Nations Unies est capital, a ajouté la délégation béninoise, qui s’est félicitée par ailleurs du partenariat instauré entre l’Afrique et le G-8.  Son représentant a toutefois indiqué que les structures chargées de la mise en œuvre du NEPAD prennent en compte le Programme d’action de Bruxelles en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2001-2010 dont le faible taux d’exécution devient de plus en plus alarmant.  En sa qualité de Président du Bureau de coordination des pays les moins avancés, le Bénin en appelle à la responsabilité et à la solidarité de la communauté internationale, des partenaires bilatéraux et multilatéraux.  C’est la coopération internationale soutenant la bonne gouvernance qui permettra de sortir du cercle vicieux de la pauvreté, de la marginalisation et de la déstabilisation prolongée, a conclu M. Adechi.


M. PAPA LOUIS FALL (Sénégal), a déclaré que son pays, l’un des membres initiateurs du NEPAD, était heureux de participer à la réflexion sur le bilan accompli dans sa mise en œuvre.  Depuis que les Nations Unies ont décidé, en septembre dernier, de faire de ce partenariat le cadre unique de leur action en faveur de l’Afrique, ce dernier a réalisé des progrès appréciables dans sa concrétisation, avec le précieux concours notamment du G-8, de l’Union européenne, du TICAD, s’est-il réjoui.  Mais la promotion du développement durable est illusoire tant que perdurent et sévissent les conflits sur le continent, raison pour laquelle M. Fall s’est félicité de la mise en place de structures comme le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.  En jetant un regard cursif sur les chantiers de la paix en Afrique, et plus particulièrement dans la sous-région ouest-africaine, a poursuivi le représentant, force est de reconnaître que, grâce à l’action de la CEDEAO et du Président Kufuor du Ghana, l’espoir semble renaître au Libéria, en Côte d’Ivoire et en Guinée-Bissau, des pays amis meurtris, a-t-il estimé, et qui ont tant besoin du soutien politique et financier de la communauté internationale pour nous aider à relever les défis gigantesques qui s’offrent à eux, ceux de la reconstruction et du redressement économique et social, meilleur gage pour éviter de renouer avec les démons de l’instabilité.  Les dangers sont grands, a-t-il indiqué, causés par des phénomènes récurrents que sont le trafic illicite des armes légères et de petit calibre et son corollaire hideux, le mercenariat.  C’est pourquoi, à la lueur des conclusions de plusieurs séances du Conseil de sécurité, le Sénégal urge de prendre les mesures drastiques préconisées notamment par la CEDEAO, en vue de maîtriser le trafic des ALPC.  Le Sénégal a rendu hommage à la France et aux Pays-Bas pour leur initiative, prise aux fins de l’adoption par la cinquante-huitième Assemblée générale d’un projet de résolution intitulé «Promotion à l’échelle régionale dans l’OSCE du Programme d’action des Nations Unies sur le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects», a-t-il conclu.


M. MARC NTETURUYE (Burundi) a affirmé que la détermination des pays africains à réussir la mise en œuvre du NEPAD se reflète dans la mise en place rapide des mécanismes de coordination et d’élaboration des projets régionaux de développement.  Pour sa part, le Burundi a adopté son programme de développement issu du cadre stratégique intérimaire pour la relance économique et la lutte contre la pauvreté, qui s’inspire largement du NEPAD.  Le représentant a par ailleurs appelé à redoubler d’efforts et d’imagination pour régler les conflits dans les pays africains et créer les conditions pour le développement.  Il faut pour cela que l’Union africaine s’organise pour relever les défis suivants : le génocide, la pauvreté, la circulation des armes légères, le SIDA, la mauvaise gouvernance, et que les mécanismes d’alerte détectent à temps les signes de conflits en devenir pour qu’une action préventive se mette en place rapidement.  Une fois qu’un conflit a éclaté, sa résolution ne sera possible que si des actions politiques sont accompagnées de soutien économique et humanitaire aux populations qui généralement vivent dans des conditions intenables en temps de guerre, a indiqué le représentant.  Or, les donateurs conditionnent parfois leur assistance au rétablissement de la sécurité dans le pays.  Le représentant a souligné que si une mission d’observation du cessez-le-feu ou du maintien de la paix n’est pas déployée rapidement, la situation peut se dégrader très vite.  Ainsi au Burundi, une force africaine est déployée depuis des mois mais elle ne fonctionne pas à plein parce qu’elle manque encore de moyens.  Et pourtant, avec le Protocole d’Accord global signé ce 8 octobre à Pretoria entre le Gouvernement de transition et le principal mouvement rebelle, le besoin se fait sentir de façon encore plus urgente pour qu’une reprise de la guerre ne vienne ruiner les efforts consentis jusqu’ici par les Burundais, la facilitation et la sous-région, a conclu la délégation burundaise.


M. ALPHA IBRAHIMA SOW (Guinée) a salué les efforts déployés par le Secrétaire général pour appuyer les pays africains dans la réalisation des objectifs et priorités du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD).  Son rapport a le grand mérite de mettre en lumière aussi bien les avancées que les obstacles rencontrés, a-t-il estimé.  Il soumet à l’appréciation de l’Assemblée générale une série de propositions pour renforcer la mise en oeuvre du NEPAD et l’appui des différents partenaires, a-t-il poursuivi.  Par ailleurs, il a noté que les pays africains intègrent les priorités du Nouveau Partenariat à leurs politiques et cadres de planification du développement respectifs, en mobilisant des ressources nationales à cette fin.  Le NEPAD a offert aux pays africains et à leurs partenaires l’opportunité de relancer les initiatives de développement de l’Afrique, sur la base d’objectifs arrêtés d’un commun accord et de responsabilités mutuelles, s’est-il félicité.  Sa délégation a toutefois rappelé que le développement et la paix sont deux éléments indissociables.  C’est pourquoi toute action de développement initiée devrait s’accompagner d’efforts de consolidation de la paix, a-t-il recommandé.  Mais s’il s’est réjoui de l’engagement des pays africains en faveur de la paix, le représentant a néanmoins déclaré que la Guinée restait préoccupée par le fait qu’en dépit des efforts déployés par les uns et les autres, les Objectifs du Millénaire étaient encore hors de portée pour la plupart des régions du continent.  Toutefois, il a salué le bilan louable enregistré par le système des Nations Unies en vue de la création d’un cadre opérationnel aux niveaux régional, national et international.


M. JOE PEMAGBI (Sierra Leone) a déclaré que le NEPAD représentait d’immenses espoirs pour son pays détruit par la guerre, précisant qu’il disposait d’un programme national de relèvement.  Il s’est félicité de la mise en place du Conseil de sécurité et de paix de l’Union africaine qui aura la charge de gérer les conflits et les questions relevant du maintien de la paix sur le continent.  M. Pemagbi a insisté sur l’importance de l’éducation, notamment l’éducation universitaire, et plaidé pour un renversement du phénomène de «fuite de cerveaux» dont souffre l’Afrique, en particulier dans les pays ravagés par la guerre comme la Sierra Leone et le Libéria.  Il a proposé un programme spécial pour motiver les professionnels africains à reconstruire leur continent grâce à une coopération entre les gouvernements nationaux et le NEPAD.  Il a plaidé pour l’établissement d’une culture de paix dans la région et souligné la nécessité d’une volonté politique pour remédier à la question de la profusion d’armes légères.


M. AMARE TEKLE (Érythrée) a déploré les guerres civiles à répétition qui ont entraîné des pertes humaines et des destructions sans précédent depuis que la plupart des pays africains ont accédé à l’indépendance.  Les économies ont été ruinées, les États affaiblis, les modes de vie traditionnels bouleversés, sans compter les millions de réfugiés et de personnes déplacées qui ont du quitter leurs terres, a observé M. Tekle.  En dépit des nombreuses initiatives de développement, des programmes d’aide et des plans d’action adoptés dans les conférences, la situation socioéconomique de notre continent est souvent plus désastreuse qu’à l’heure des indépendances, a poursuivi le représentant de l’Érythrée.  Cinquante pour cent de la population africaine vit avec moins de 1. dollar par jour, 140 millions d’enfants et de jeunes sont analphabètes, la grande majorité des Africains n’a pas accès à des soins de santé, a-t-il dit ensuite, avant de souligner le lien crucial entre la paix et le développement et de saluer la prise de conscience récente des responsables africains sur cette question.  Critiquant ensuite les stéréotypes développés par les chercheurs européens sur la «politique du ventre» en Afrique et déplorant leurs conséquences sur les flux d’aide au développement qui ont chuté, M. Tekle a défendu le concept de «renaissance africaine» dont s’inspire le NEPAD.  Avec le NEPAD, l’Afrique s’est engagée dans une nouvelle phase de son développement qui repose sur les priorités qu’elle a elle-même définies.  Faisant part de son scepticisme quant à la volonté des pays riches de soutenir financièrement le NEPAD, le représentant de l’Érythrée a fait valoir qu’il était contradictoire, pour l’Union africaine, de demander une aide globale de 64 milliards de dollars pour financer le NEPAD quand dans le même temps, les gouvernements soutiennent qu’une libéralisation des échanges commerciaux et la fin des subventions agricoles au nord suffirait à elle seule à financer le développement de l’Afrique.


M. DJISMUN KASRI (Indonésie) a déclaré que l’un des plus sérieux obstacles à l’application du NEPAD, est la persistance des conflits en Afrique sub-saharienne.  La paix est nécessaire pour construire le développement, car les conflits détruisent les personnes de qualité, les infrastructures ainsi que les ressources financières.  Il est donc encourageant d’apprendre qu’un Plan d’action a été établi pour relancer les capacités en Afrique, pour prévenir les conflits et construire la paix.  Qui plus est, a souligné le représentant, l’Afrique a besoin de fonds.  La réalisation des Objectifs de développement du Millénaire ne sera pas possible dans la situation actuelle.  Il est impératif que les pays donateurs répondent à l’appel concernant le versement de 22 milliards de dollars chaque année pour permettre aux pays africains d’atteindre les objectifs fixés au niveau international en matière de santé.  Bien que les pays africains se soient engagés eux-mêmes à augmenter leurs budgets de santé de 15%, ces augmentations ne sauront être atteintes tant que ces pays n’auront pas d’argent.  Par extension, cela signifie que les programmes destinés à contrôler et éliminer le VIH/sida en Afrique doivent continuer à être soutenus financièrement par les pays donateurs.  Le représentant a souligné que pour accélérer l’application du NEPAD, une plus grande coopération internationale est nécessaire.  A cet égard, l’Indonésie et l’Afrique du Sud ont coprésidé la première Conférence des organisations sous-régionales Asie-Afrique à Bandung en juillet 2003.  Cette Conférence n’a pas seulement entériné le NEPAD, elle a aussi posé les fondations d’une large coopération entre l’Afrique et l’Asie, a noté le représentant.  La prochaine Conférence prévue en Afrique du Sud l’an prochain développera des programmes de travail spécifiques, les modalités opérationnelles d’approches et les schémas de coopération pour assurer la réalisation de ce Nouveau partenariat stratégique, qui sera lancé en 2005 au cours du Sommet afro-asiatique.


M. GLYN BERRY (Canada) a déclaré que son pays est en train d’honorer les engagements en faveur du NEPAD et a souligné l’ouverture de ses marchés, en franchise et sans contingentement, à presque toutes les importations des pays les moins avancés. Les dispositions transparentes adoptées au sujet des règles d’origine, ainsi que les initiatives de renforcement des capacités liées au commerce, devraient permettre aux autres pays africains de bénéficier d’un meilleur accès aux marchés canadiens. Une majoration annuelle de 8% de l’aide internationale est prévue dans le budget fédéral de 2004 et l’aide à l’Afrique s’élèvera à 6 milliards de dollars dans la période de 5 ans suivant le Sommet du G-8 de 2002.  Le Canada a modifié aussi sa façon d’accorder l’aide publique au développement, et a l’intention de doubler l’aide canadienne à l’éducation de base en Afrique, pour la porter à 100 millions de dollars par an.  Le Canada apporte une assistance en matière de santé et de renforcement des capacités institutionnelles, de recherche et agricoles par l’intermédiaire d’un fonds pour l’Afrique, doté de 500 millions de dollars.  M. Berry s’est félicité de la décision historique de l’Organisation mondiale du commerce concernant l’Accord sur les droits de propriété intellectuelle.  Il a rendu hommage au succès du Mécanisme d'évaluation intra-africaine. «Les manquements persistants de certains gouvernements aux principes du NEPAD et leur refus de gouverner dans l’intérêt de leur peuple ne doivent pas nous empêcher de constater les progrès enregistrés ailleurs dans le continent», a-t-il estimé.


M. BONIFACE G. CHIDYAUSIKU (Zimbabwe) a déclaré que les conflits et le développement sont incompatibles et que les pays africains devaient travailler ensemble et utiliser les mécanismes mis en place par le NEPAD pour éviter et résoudre, tant que faire se peut, les conflits armés et ainsi mettre en place la stabilité politique en Afrique.  Il a salué les étapes franchies dans le chemin de la paix au Libéria, au Soudan, en Somalie, en République démocratique du Congo, et en Sierra Leone.  Les événements récents en Côte d’Ivoire sont préoccupants et démontrent amplement que la consolidation de la paix est importante pour prévenir la récurrence des conflits et constituer les premières étapes du développement.  Le représentant a indiqué qu’il y avait eu des améliorations notables à la paix et à la sécurité dans de nombreuses parties d’Afrique, améliorations dues aux dirigeants africains, eux-mêmes soutenus par la communauté internationale.  Les pays africains devraient consolider la paix, a-t-il déclaré, et mettre une fin aux conflits lancinants du continent afin que les Etats puissent consacrer leurs capacités et leurs ressources à la croissance économique ainsi qu’au développement durable.  Les conflits détruisent les ressources vitales et ont des conséquences à long terme qui ne sont pas compatibles avec le développement, telles que les personnes déplacées, les champs de mines et la prolifération des petites armes qui exacerbent les conflits.  Il a conclu en soulignant que, même si ce sont les Africains eux-mêmes qui doivent diriger leur développement, celui-ci nécessite une large assistance et un partenariat international.


M. ZHANG YISHAN (Chine) a rappelé que le développement de l’Afrique requiert soutien et assistance de la part de la communauté internationale dans la mise en œuvre du NEPAD.  Il a tenu toutefois à souligner que le leadership de l’Afrique doit être respecté, ainsi que la souveraineté de ses choix et de ses stratégies de développement.  Par ailleurs, les engagements pris lors de la Déclaration du Millénaire, du Consensus de Monterrey et du Plan d’action de la Conférence de Johannesburg doivent être transformés en réalité, le développement durable de l’Afrique exigeant la création d’un environnement international juste et équitable.  De même la prévention et la résolution des conflits constituent d’importantes garanties au développement de l’Afrique, a ajouté le représentant qui, s’il s’est félicité des progrès constatés en République démocratique du Congo ou au Libéria, a affirmé que des incertitudes demeurent quant à la stabilité du continent.  Aussi a-t-il appelé la communauté internationale et les Nations Unies à jouer un rôle accru dans la prévention des conflits et le maintien de la paix.  Pour sa part, la Chine a créé un Forum de coopération sino-africain et s’est engagé à signer les protocoles d’annulation de la dette avec 31 pays africains pour un montant total de 1,05 milliard de dollars, qui compte pour environ 60% de la dette cumulée de ces pays.


M. JEAN C. ALEXANDRE (Haïti), a souligné que l’échec des négociations de Cancun soulignait une fois de plus la nécessité de repenser les mécanismes du commerce mondial.  Le NEPAD représente une occasion de rompre avec la tradition et d’inviter l’ensemble des partenaires à coordonner leur soutien en tenant compte des priorités identifiées par les gouvernements et les peuples de cette région et non sur la base de conditions imposées de l’extérieur.  Il a salué les initiatives des différents pays africains pour intégrer ces priorités à leurs politiques nationales.  Il s’est félicité du rebond de l’aide publique au développement en faveur du continent africain, qui est passée de 16,38 milliards de dollars à 18,61 milliards de dollars en 2002, ainsi que de l’allègement de la dette en faveur de 22 pays africains et son annulation pour certains pays dans le cadre de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE).


M. STANISLAS KAMANZI (Rwanda), intervenant au nom du Groupe africain, a rappelé que le continent africain devait aujourd’hui faire face aux divers problèmes sur la voie du développement, notamment la perpétuation des conflits.  Il s’est félicité ensuite des mesures prises par la communauté internationale pour appuyer le NEPAD et aux initiatives de l’Union africaine dans le domaine de la prévention et de la résolution des conflits.  Les gouvernements africains ont adopté des mesures importantes pour mettre en œuvre le NEPAD, a poursuivi le représentant, avant de saluer la contribution du G-8 et de la Conférence TICAD III, tenue il y a deux semaines au Japon, dont l’objectif était de mettre au point la faisabilité du NEPAD.  Il a invité la communauté internationale à déployer des efforts supplémentaires pour aider les pays africains à remplir les Objectifs de développement du Millénaire, mettant en avant les mesures prises au sein de l’Union africaine pour renforcer la bonne gouvernance et la transparence, notamment par le biais du Mécanisme d’évaluation par les pairs.  La mise en œuvre du NEPAD dépendra étroitement des flux d’aide publique au développement (APD), qui restent en deçà des objectifs définis, pour permettre aux pays africains de remplir les objectifs de réduction de moitié de la pauvreté d’ici à 2015.  A cet égard, il a indiqué que l’ouverture des marchés constituait une autre source de financement des programmes du NEPAD et a déploré, au nom du Groupe africain, que les négociations de Cancun n’aient pas abouti.  M. Kamanzi a exhorté les pays du Nord à promouvoir les investissements privés vers le continent africain et à donner un nouveau souffle à l’Initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE) en envisageant un allègement de cette dette afin de libérer des ressources pour financer des projets dans le domaine du développement.


      M. ISIKIA R. SAVUA (Fidji) a souligné l’importance particulière du NEPAD pour les pays en développement du Groupe des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), dont les buts sont basés sur l’aspiration collective à un progrès socioéconomique, en partenariat avec l’Union européenne principalement.  Fidji a rappelé que les Nations Unies devaient continuer d’être le catalyseur de la mise en oeuvreœuvre   du NEPAD afin que l’Afrique contrôle et alimente son propre développement, soutenue dans cet effort par les organisations et les institutions internationales, le secteur privé et les autres mécanismes internationaux et régionaux.  Le renforcement de la coopération Sud- Ssud est aussi de nature à renforcer le succès du NEPAD dans le développement régional et sous-régional.  Le représentant a également salué comme des avancées positives en ce sens la revitalisation de l’Union africaine et la mise en place du mécanisme Mécanisme d’examen par les pairs.  Regrettant l’échec de Cancún, qui démontre l’inconsistance du système multilatéral et de ses institutions, il a appelé pour finir à d’avantage de soutien dans le soulagement depour soulager la dette extérieure des pays africains.

M. ANAS ELTAYEB ELGAILANI MUSTAFA (Soudan) a estimé que le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique est une occasion pour le continent africain de réaliser sa propre vision du développement.  Cependant, la mise en oeuvre du NEPAD est fonction de la stabilité du continent africain, a-t-il dit, mentionnant à ce titre les efforts de l’Union africaine qui a créé une série d’institutions pour prévenir et résoudre ces conflits.  Le cadre de développement prévu par le NEPAD et le Mécanisme de suivi par les pairs permettront d’évaluer régulièrement l’état d’avancement de sa mise en œuvre, a poursuivi le représentant.  Néanmoins, a-t-il dit, le financement du NEPAD, l’assistance technique et les transferts de technologie constituent des éléments essentiels que les pays développés ne doivent pas perdre de vue, a observé le représentant du Soudan.


M. RASTAM MOHD ISA (Malaisie) a noté qu’il soutenait les ini tiatives visant à instaurer les mécanismes appropriés pour la prévention, la gestion et la résolution des conflits en Afrique, aux niveaux tant régionaux régional que sous-régionauxrégional, y compris le Mécanisme d’évaluation par les pairs.  Il a déclaré que son pays continuerait de soutenir toutes les initiatives tendant à assurer un développement durable en Afrique.  A cet égard, il a souligné qu’il que la Malaisie avait participé en tant qu’observateur à la récente troisième Conférence internationale sur le développement en Afrique, de qui s’est tenue récemment à Tokyo, ce qui montrait son engagement à long terme à cet objectif.  Le représentant a noté qu’il que son pays restait entièrement engagé dans la promotion de l’augmentation de laà promouvoir une coopération plus accentuée avec les pays les moins avancés.  Nous avons étendu la coopération et l’assistance pour partager notre expérience, expertise et savoir-faire avec les pays les moins avancés au travers du Programme de coopération technique malais, a-t-il dit.  Au total, quelque 46 pays africains on t bénéficié de ce Programme depuis sa création.  En juin 2003, près de 2 000 participants africains ont reçu des cours dans le cadre du Programme de coopération, notamment dans les domaines de l’agriculture, de la gestion des ressources humaines, de l’information et des technologies de l’information et de la communication, ainsi que de l’administration publique.  Qui plus est, la société malaisienne Ssud-sud Sud (Mascorp), une entité appartenant au secteur privé, mais entièrement dévouée consacréeà la promotionpromouvoir des rapports à la coopération sudSud-sud Sud dans le secteur privé, a ouvert un bureau en Ouganda dans le but de promouvoir le dialogue et les liens entre l’Afrique et la Malaisie dans le monde des affaires.  Le représentant a expliqué que son pays continuait à chercher les différents moyens de promouvoir lela coopération avec l’Afrique.

M. BAYANI S. MERCADO (Philippines) a approuvé les progrès effectués dans l’application du NEPAD.  Il a souhaité que le soutien de la communauté internationale à ce Nouveau Partenariat soit suivi de décisions et d’actions concrètes aux niveaux national et international, pour ancrer le développement de l’Afrique.  Il a insisté sur l’importance de la bonne gouvernance comme outil de développement, et a salué la mise en place du Mécanisme d’évaluation par les pairs, tout comme les mécanismes régionaux de prévention, de résolution et de gestion des conflits, ainsi que les initiatives sous-régionales de renforcement des infrastructures, de l’agriculture, de l’éducation et de la santé.  Les Philippines ont toujours inscrit leurs relations avec l’Afrique comme une priorité de leur politique étrangère, a-t-il rappelé. Par le passé, son pays a ainsi activement participé à la lutte contre l’apartheid, ou contre la pauvreté, le maintien de la paix et de la sécurité.  De plus, il a activement contribué aux Opérations de maintien de la paix des Nations Unies en Afrique, par l’envoi de militaires et de personnel de police.  Les Philippines demeurent en effet convaincues que la paix est une condition indispensable du développement, tout comme le développement est une composante essentielle de la paix, comme l’a souligné le Président Arroyo.  Elles s’apprêtent d’ailleurs à envoyer un contingent de soldats dans la nouvelle mission de l’ONU au Libéria.  De plus, le Gouvernement philippin a proposé son assistance technique à l’Afrique, particulièrement dans le domaine de la construction. Il est en effet convaincu, a conclu le représentant, que les bénéfices du développement de l’Afrique auront des retombées pour tous les pays du monde.


M. IYA TIDJANI (Cameroun), convaincu que la paix est indispensable au développement, a rappelé qu’en élaborant le NEPAD, les chefs d’Etat africains ont eu conscience que la réduction de la pauvreté et le développement durable sont tributaires de la paix, de la démocratie et de l’état de droit.  Il a ajouté que la croissance économique durable dépend de la mise en œuvre de meilleures politiques d’éducation et de santé, du développement des infrastructures, du secteur rural, d’un secteur privé solide et d’un climat adéquat pour les investissements nationaux et étrangers.  De même, le partenariat international à travers l’Aide publique au développement, les réductions de la dette, l’accès aux marchés des capitaux sont indispensables au développement de l’Afrique.  Dans le domaine de la paix et de la sécurité, la création du Mécanisme d’évaluation par les pairs témoigne de l’engagement des Etats africains à renforcer les bases de la démocratie et du respect de l’état de droit, a poursuivi le représentant camerounais, et cet engagement s’est confirmé par la création au sein de l’Union africaine d’un Conseil de paix et de sécurité.  Toutefois les programmes sectoriels déployés dans le cadre du NEPAD sont encore insuffisants, le Cameroun appelant à davantage de partenariat et de solidarité internationale, notamment par l’augmentation de l’Aide publique au développement.  Toutefois, la faveur du Cameroun va à la levée des diverses barrières commerciales qui frappent les exportations des pays africains et à la fin des subventions agricoles qui obèrent les efforts de développement africains.  Sa délégation, si elle s’est ensuite félicitée des efforts entrepris pour résoudre le problème de la dette africaine, soutient que la convocation d’une conférence internationale sur ce sujet constituerait une opportunité inégalée qui permettrait à la communauté internationale de se pencher sur cette question de manière spécifique et positive.


M. PHILIPPE DJANGONE-BI (Côte d’Ivoire) s’est félicité que l’Afrique se soit appropriée son propre développement à travers le NEPAD.  Il a aussi rappelé combien le continent compte sur l’appui de la communauté internationale pour la mise en œuvre de cet instrument.  Concernant la coopération économique, le représentant a affirmé que son pays continuait à jouer son rôle au sein des organismes sous-régionaux de développement.  Il a cependant déploré qu’au-delà de la rareté des ressources financières, des insuffisances institutionnelles et structurelles, les conflits pourraient bien réduire à néant les économies africaines.  Un fléau qui devrait nécessiter une attention spéciale des Etats Membres, a-t-il estimé, au même titre que le terrorisme.  Ces conflits, dont les causes sont diverses, ont des répercussions néfastes sur le développement économique et social, a-t-il dit.  C’est pourquoi la Côte d’Ivoire encourage toutes les initiatives de paix fondées sur le dialogue, a-t-il poursuivi, précisant qu’elle a adhéré pleinement au projet d’élaboration et de mise en place, dans le cadre de la CEDEAO, d’un plan général de stabilisation dans la sous-région, en vue d’un retour de la paix et de la stabilité durables en Afrique de l’Ouest.  De plus, elle a recommandé que les actions préventives en faveur de la paix soient menées aussi bien sur les plans diplomatique, socioéconomique et culturel, avant de rappeler que l’Afrique compte aujourd’hui au moins cinq missions de l’ONU pour le maintien de la paix: la MINUSIL, la MONUC, la MINUSI, la MINUEE et la MINURSO.  «C’est beaucoup», a-t-il conclu.


Mme SUSAN KNOWLES (Australie) a insisté sur les objectifs définis dans le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique dans les domaines de la bonne gouvernance, de la consolidation de la démocratie et de la gestion saine de leur économie.  Elle a salué les États qui se sont portés volontaires dans le cadre de l’évaluation des résultats dans la mise en œuvre du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique et a plaidé ensuite pour une libéralisation des échanges commerciaux.  L’Australie continuera de travailler avec les pays africains, en dépit de l’échec de Cancún, vers une intégration de leurs productions dans le commerce international et pour la suppression des subventions agricoles afin de rendre le commerce plus équitable.  L’Australie apporte une aide humanitaire aux pays africains et entend continuer d’apporter une assistance financière au NEPAD, a-t-elle dit, exhortant les États africains à intensifier leurs efforts vers la bonne gouvernance. 


M. KHEMRAJ JINGREE (Maurice) a attiré l’attention sur la situation des petits Etats insulaires africains en développement, particulièrement vulnérables.  Rappelant que l’une des priorités du NEPAD porte sur la bonne gouvernance, Maurice, qui participe à sa mise en œuvre, a annoncé qu’elle avait adopté un code de conduite à cet égard.  Son représentant a par ailleurs salué la mise en place du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs.  Cependant, en dépit du partenariat avec le G-8, et bien que l’aide publique au développement ait augmenté, trop d’engagements n’ont pas été tenus.  Aussi, Maurice a-t-elle demandé à la communauté internationale de renouveler son appui au processus du NEPAD, soulignant que l’ONU avait un rôle important à y jouer.  Sur ce point, la délégation a salué la mise en place d’un Bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique.  Cependant, si le NEPAD peut aider à la gestion et à la résolution des conflits dans le continent, par ailleurs, les efforts de l’Afrique doivent pouvoir bénéficier de l’aide internationale et du soutien du Conseil de sécurité et de l’ECOSOC.


M. BADER MOHAMMAD E. AL-AWADI (Koweït) a déclaré que jamais son peuple n’oublierait l’aide que l’Afrique leur a fourni par le passé.  Il a en outre rappelé les liens historiques très étroits qui existent entre son pays et les pays d’Afrique, liens fondés sur le respect des peuples.  Il a donc estimé que le NEPAD reposait sur des points de vue auxquels il avait toujours cru. Le Mécanisme d’évaluation intra-africain est une évolution positive, a-t-il noté.  Le représentant s’est félicité que sept pays africains soient parvenus à résoudre leurs problèmes de dette extérieure et que d’autres aient profité de l’annulation de la dette proposée par des pays donateurs.  Cette évolution est positive, a-t-il souligné.  Le représentant a noté que son pays s’était toujours prononcé pour l’annulation de la dette aux pays africains, et ce bien avant la création du NEPAD.  Il a rappelé que le Koweït avait pris la tête des pays qui fournissent de l’assistance aux pays défavorisés dans le monde, avec 8,3% du PNB du Koweït consacré à l’aide.  Le Fonds koweïtien de développement a accordé près de 500 millions de dollars sous forme diverse, notamment à 10 Etats africains qui ont reçu 18% de la somme totale, s’est-il félicité.  Plusieurs pays africains ont pu tirer bénéfice de cette assistance.  Les dirigeants d’Afrique doivent jouer un rôle plus important pour stabiliser le continent, a-t-il déclaré.  La communauté internationale doit aider les pays africains dans leurs efforts pour créer un cadre pacifique, nécessaire au développement.


M. DON LINO-SIMA EKUA AVOMO (Guinée équatoriale) a indiqué que le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique recouvrait tous les domaines clefs du développement, de l’agriculture à la santé, en passant par l’éducation ou l’industrie.  Fondement important du développement africain, sa mise en œuvre est conditionnée par les contributions des bailleurs de fonds mais également par le leadership des pays africains eux-mêmes, a dit M. Ekua Avomo.  Les pays riches doivent remplir les engagements pris à Monterrey et à Johannesburg, en 2002, a poursuivi le représentant, déplorant l’échec des négociations de Cancun qui agrandit les écarts entre pays du Nord et pays du tiers-monde.  La situation politique et économique du monde d’aujourd’hui place l’Afrique en position de déséquilibre et complique le développement durable des sociétés africaines.  Trente millions d’Africains souffrent du VIH/sida et 33% de la population du continent souffre de malnutrition, a-t-il dit ensuite, soulignant ainsi les difficultés qui continuent d’hypothéquer les efforts dans le domaine du développement. 


M. MURARI RAJ SHARMA (Népal) a noté que le continent africain, berceau de l’humanité et de la civilisation, était en difficulté et portait encore les stigmates de la colonisation.  Le NEPAD est un programme africain visant à aider les Africains et c’est une grande vision, jamais essayée ailleurs, qui doit réussir, a-t-il souligné.  Il a félicité les pays africains pour leur volonté de s’émanciper de la pauvreté.  La communauté internationale doit aider l’Afrique à s’aider elle-même, a-t-il dit.  De nombreuses sociétés africaines sont prêtes à changer pour le meilleur.  Le représentant a rappelé que l’Afrique avait connu les violences et les guerres et s’efforçait de retrouver une société normale.  Les Africains ne peuvent mener une vie décente et digne face à toutes les maladies que le continent connaît, notamment le VIH/sida, et en absence d’éducation, et ce en dépit de toutes les richesses naturelles dont le continent regorge.  L’Afrique a souvent connu les conflits. Les famines créent des courants de réfugiés et de personnes déplacées.  Quand il deviendra opérationnel, le NEPAD devra recevoir l’aide de la communauté internationale pour qu’une paix durable existe en Afrique, a-t-il souligné.  Sans investissements importants, le développement de l’Afrique restera une chimère.  Les sociétés occidentales doivent respecter les engagements de Monterrey et les Objectifs de développement pour le Millénaire.  Une aide publique au développement accrue et un allègement de la dette permettraient de résoudre bien des problèmes a indiqué le représentant.


L’ARCHEVEQUE CELESTINO MIGLIORE (Saint-Siège) a souligné que dans l’ordre mondial actuel, l’Afrique semblait de loin être le continent le plus défavorisé.  Face à la marginalisation actuelle de l’Afrique, nous avons un devoir de solidarité pour maintenir les engagements que nous avons pris collectivement afin de nous diriger vers un nouveau mode de solidarité et de coopération entre les nations les plus riches et les peuples d’Afrique.  Ceci requiert une solution rapide et définitive concernant le fardeau de la dette externe des pays africains.  Les solutions partielles se sont révélées inadéquates.  La somme totale de la dette est petite comparée aux normes mondiales.  Il faut trouver des solutions efficaces, générales et rapides, a-t-il remarqué.  Par ailleurs, pour que le commerce extérieur devienne un facteur essentiel du développement de l’Afrique, la communauté internationale devrait défendre les véritables valeurs du commerce en éliminant tout type de compétition inéquitable avec les pays africains.  Etablir des barrières commerciales pour protéger les avantages économiques des producteurs des pays riches, particulièrement dans les domaines où l’Afrique peut être compétitive est incohérent eu égard à toutes les déclarations solennelles d’engagements internationaux.  Mgr Migliore a déclaré que l’Afrique avait besoin de développer une agriculture familiale diversifiée, capable de répondre aux nombreux défis, tels que l’exode urbain, le manque de sécurité alimentaire, le bien-être de la famille et des communautés rurales, la protection de l’environnement et une croissance économique plus importante.  Mais il n’est pas possible d’atteindre ce développement social et économique sans fournir le savoir-faire et les techniques appropriées.  Cependant, cette technologie devrait être spécifiquement dédiée aux réalités économiques, écologiques et sociales de l’Afrique et ne pas être imposée par des programmes scientifiques et technologiques qui sont étrangers à la réalité africaine.  Enfin, l’Observateur a émis l’espoir que la poursuite des objectifs de progrès économiques, sociaux et politiques dans le NEPAD aidera aussi à l’avancement des vraies valeurs authentiques de l’Afrique.  Il espère que l’Afrique ne succombera pas à l’individualisme, si étranger à ses valeurs réelles.  


M. AMADOU KEBE (Observateur permanent de l’Union africaine) a rappelé que le NEPAD faisait partie des principes et des objectifs définis dans l’Acte constitutif de l’Union africaine, qui est basée sur la conviction commune que la paix et la sécurité sont partie intégrante des conditions essentielles d’un développement économique durable du continent.  Se félicitant de sa mise en œuvre, avec l’appui de la communauté internationale, le représentant a souligné que son organisation avait entrepris de faire face à tous les conflits qui ont éclaté sur le continent, en collaboration avec les organismes sous-régionaux existants et les Nations Unies.  Il a constaté que des progrès réels avaient été accomplis en Angola, en Sierra Leone, en Guinée-Bissau, en RDC, en Ethiopie et Erythrée et au Libéria.  Des crises qui, il y a quelques années, étaient encore à leur paroxysme, et qui sont actuellement en phase d’apaisement grâce à l’action conjuguée des instances précitées. Cela signifie que des solutions existent aux situations même les plus difficiles, à la condition que les énergies et les moyens des uns et des autres soient mis en commun dans un partenariat dynamique pour la paix, s’est-il réjoui.  D’autre part, il ne suffit pas de privilégier la signature d’un accord de cessez-le-feu entre belligérants pour établir la paix, a-t-il déclaré. Il faut encore l’accompagner un long moment de mesures de soutien politique et socioéconomique, comme cela aurait dû être le cas en Guinée-Bissau pour éviter que ce pays replonge dans les troubles.  Quoi qu’il en soit, a estimé le représentant, beaucoup reste encore à faire, notamment pour mener au bout les négociations de paix au Soudan, en Ethiopie et Erythrée, au Burundi et en Somalie.  Concernant «l’embryon de paix» au Burundi, il a exhorté le Conseil de sécurité et le Secrétariat général des Nations Unies à le soutenir davantage, notamment lors de la Conférence d’annonces de contributions, prévue début décembre en Afrique du Sud, et qui permettra de collecter les fonds nécessaires au financement du budget de la mission –d’un montant de près de 120 millions de dollars par an. Enfin, M. Kébé a rappelé que le programme de l’UA était aussi basé sur la prévention, notamment à travers le Conseil de paix et de sécurité.  Il devra tenter d’éradiquer les germes des divisions ethniques, religieuses et régionalistes, afin de mieux implanter la démocratie et combattre l’impunité. 


M. ENCHO GOSPODINOV, Observateur de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a évoqué les conflits en Afrique et les initiatives prises par sa fédération pour promouvoir certaines initiatives auprès des enfants et des jeunes en faveur de la paix.  Par ailleurs, nous développons des programmes de bonne gouvernance en Afrique et nous serions disposés à nous inscrire dans la mise en œuvre du NEPAD, notamment pour ce qui est des projets de sécurité alimentaire, de prévention du VIH/sida et de lutte contre l’extrême pauvreté.  La Fédération internationale dispose d’un réseau qui est parvenu à atteindre un million d’Africains en 2002 dans le cadre des campagnes contre le VIH/sida, tandis que 12 millions d’enfants ont été vaccinés contre la poliomyélite et la rougeole en coopération avec l’OMS et les gouvernements, et que des milliers de moustiquaires ont été distribuées pour lutter contre le paludisme.  M. Gospodinov a estimé que des orientations claires pour guider les actions dans le domaine du développement pourraient être définies en décembre prochain à Genève, dans le cadre d’une conférence qui réunira les gouvernements, la société civile, les agences des Nations Unies et les sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.


M. RIDHA BOUABID, Observateur permanent de l’Organisation internationale de la francophonie, a réaffirmé son appui au NEPAD tout en appelant à prendre en considération un certain nombre de paramètres incontournables à son succès.  Tout d’abord, la participation de tous les acteurs à ce projet, qui nécessite un processus continu d’information, de sensibilisation et de mobilisation.  Ensuite, la nécessaire réalisation d’actions immédiates en faveur du mieux-être des populations.  Enfin, la consolidation de la culture démocratique et de la paix, du sens de l’effort et de la responsabilité, par l’exemple et l’éducation.  Dans cet esprit, l’Organisation internationale de la francophonie a formulé des propositions dans plusieurs domaines.  En premier lieu, la paix, la sécurité et la bonne gouvernance, et sur ce point, l’Organisation a contribué à mettre en place en 2002 le Réseau des médiateurs africains et du Réseau interafricain de régulation de la communication.  Toujours à ce propos, M. Bouabid a signalé la création d’une Commission permanente à Dakar, chargée de contribuer à mettre en oeuvre l’appui de la francophonie à l’Initiative internationale pour la démocratie et les droits de l’homme en Afrique.  Enfin, la francophonie envisage d’organiser, avec les Nations Unies, un séminaire sur l’alerte rapide et la prévention des conflits, auquel de nombreux organismes africains seront associés.  Dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et de la communication, l’Observateur permanent a évoqué la tenue à Rabat d’une conférence ministérielle de la francophonie sur la société de l’information, dont les travaux donneront à la francophonie une orientation plus soutenue encore en appui au NEPAD.  Sur l’énergie et l’environnement, le cadre d’action de la francophonie est inspiré par les préoccupations formulées dans le NEPAD et l’Afrique y bénéficie d’une priorité affirmée, a déclaré M. Bouabid.  Enfin, sur les questions relatives à l’éducation et la culture, les programmes sont conçus et déployés en étroite concertation avec les ministres, notamment africains, de l’éducation.  L’Observateur permanent a conclu en annonçant que la solidarité des pays francophones figurerait en bonne place au Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays francophones, qui se tiendra à Ouagadougou à l’automne 2004.


M. JULIAN R. HUNTE, Président de la cinquante-huitième session de l’Assemblée générale, faisant le bilan des deux jours de débat sur les progrès dans la mise en œuvre du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique, a indiqué que les 63 représentants qui ont pris la parole ont dans leur ensemble souligné les progrès réalisés par les États africains dans les domaines de la prévention des conflits, de la bonne gouvernance et de la gestion économique saine.  Les institutions mises en place par l’Union africaine, notamment le Conseil de paix et de sécurité, faciliteront la réalisation des objectifs du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique, a dit M. Hunte, invitant la communauté internationale à relever les défis et contraintes identifiés lors de ce débat, notamment concernant l’aide publique au développement, l’ouverture des marchés, les investissements privés et l’allègement de la dette des pays africains.  Si certains pays développés commencent à faire preuve de souplesse dans le domaine des subventions agricoles, l’échec des négociations de Cancún ne laisse pas présager de progrès en raison de la détérioration croissante des termes de l’échange et de la diminution des prix des produits de base qui ne permettront pas de mobiliser les ressources indispensables au paiement du service de la dette, d’une part, et du financement du développement de l’autre.  M. Hunte a mis l’accent sur la prévention et la résolution des conflits africains en renforçant les capacités régionales de maintien de la paix, jugeant toutefois que l’impact serait plus significatif si l’Union africaine disposait du soutien des Nations Unies.  Le dialogue de haut niveau sur le financement du développement, qui se tiendra à la fin de ce mois, doit nous permettre de progresser et de prendre des mesures sur les questions essentielles liées aux engagements pris lors des rencontres de Monterrey et de Johannesburg, en 2002, afin de réaliser les Objectifs de développement du Millénaire. 


QUESTION DE LA REPRÉSENTATION ÉQUITABLE AU CONSEIL DE SÉCURITÉ ET DE L’AUGMENTATION DU NOMBRE DE SES MEMBRES ET QUESTIONS CONNEXES


M. PRAVIT CHAIMONGKOL (Thaïlande) a fait remarquer que la véritable question était de savoir si les règles et instruments disponibles qui sous-tendent le multilatéralisme, en particulier le Conseil de sécurité sont efficaces, adéquates pour faire face aux défis à la paix internationale et à la paix et la sécurité.  Si la réponse est non, que vont faire les Etats membres ?  Même si le Conseil de sécurité a fait des progrès considérables dans la gestion de ses opérations de maintien de la paix et d’assistance dans le monde entier, par exemple au Sierra Leone, au Timor-Leste et en Afghanistan, et même s’il a galvanisé la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme, il faut cependant reconnaître que ces derniers temps, le Conseil a été incapable d’être à la hauteur des espérances fondées en lui par les membres des Nations Unies.  Cela a créé chez certains Etats membres un sentiment de frustration.  Cela est dû à l’érosion de l’unité du Conseil de sécurité.  De plus, les pratiques récentes de prise de décisions dans le Conseil, en particulier lorsque les membres élus non permanents, ne sont pas consultés, posent la question de la transparence au sein du Conseil lui-même.  Il est temps d’examiner l’urgence des priorités.  Le multilatéralisme est la seule alternative pour résoudre les questions internationales.  C’est là que la réforme du Conseil de sécurité entre en jeu.  Le Groupe ouvert à tous sur la réforme du Conseil n’a pas été en mesure de faire des propositions.  Depuis longtemps, il est au point mort.  Le représentant s’est prononcé pour l’annulation du droit de veto.  A cet égard, dans le cadre d’un élargissement de la composition du Conseil de sécurité, il a proposé une extension du nombre des membres permanents et non permanents sur la base de la représentation géographique équitable et sur leur capacité à faire des contributions politiques et financières aux Nations Unies.  Le représentant a proposé la candidature du Japon en tant que membre permanent.


M. FELIPE PAOLILLO (Uruguay) a rappelé qu’une réforme basée sur l’augmentation simultanée de membres permanents et non permanents n’avait pas jusqu’ici rencontré l’accord de la communauté internationale.  Sans aucun doute l’objectif d’améliorer le caractère représentatif, démocratique et transparent du Conseil de sécurité peut être réalisé par d’autres réformes, qui n’impliquent pas l’élargissement à un groupe réduit d’Etats Membres du droit de veto, institution antidémocratique par excellence.  L’Uruguay estime par ailleurs qu’il convient de traiter chaque aspect de la réforme du Conseil de sécurité indépendamment des autres, pour ne pas empêcher les Etats Membres de participer aux activités du Conseil.  Ainsi l’Uruguay soutient l’idée que l’augmentation de membres non permanents pourrait parfaitement être mise en oeuvre dès maintenant, préalablement à la question de l’augmentation du nombre de permanents.  Le représentant a également émis plusieurs autres suggestions, comme celles de la possibilité de réélection limitée de certains membres non permanents, la mise en place d’observateurs permanents ou la participation plus fréquente de certains pays au travail du Conseil, ainsi que l’avait proposé l’Italie dès 1993.  Toutefois l’élargissement à plus de 25 membres pourraient ralentir les travaux, a prévenu le représentant, qui a par ailleurs souhaité que s’améliorent les rapports entre l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité.


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