AFR/568

LE REPRESENTANT SPECIAL DU SECRETAIRE GENERAL POUR LES ENFANTS ET LES CONFLITS ARMES SE FELICITE DES PROGRES REALISES POUR LA PROTECTION DES ENFANTS EN SIERRA LEONE

28/02/2003
Communiqué de presse
AFR/568


            AFR/568

            HR/4647

            28 février 2003


LE REPRESENTANT SPECIAL DU SECRETAIRE GENERAL POUR LES ENFANTS ET LES CONFLITS ARMES SE FELICITE DES PROGRES REALISES POUR LA PROTECTION DES ENFANTS EN SIERRA LEONE


Au terme d’une visite d’une semaine en Sierra Leone, du 22 au 28 février, le Secrétaire général adjoint et Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés, Olara Otunnu, a lancé un appel à la communauté internationale afin qu’elle continue d’appuyer le processus de consolidation de la paix engagé dans ce pays afin de consolider les acquis dans le domaine de la réhabilitation et de la protection des enfants affectés par la guerre.  L’objectif de la visite du Représentant spécial, la première depuis la fin du conflit en janvier 2002, était d’évaluer les progrès réalisés dans le domaine de la protection des enfants depuis ses trois précédents voyages effectués en 1998, 1999 et 2000.  Au cours de sa visite, Olara Otunnu a pris conscience des changements considérables intervenus en Sierra Leone depuis ses précédents voyages, notamment dans les domaines de la paix et de la sécurité.  Au nombre des facteurs qui ont permis cette transformation, Olara Otunnu a souligné l’étroite collaboration entre le Gouvernement, la Mission des Nations Unies en Sierra Leone (MINUSIL), l’équipe de pays des Nations Unies et la société civile. 


Le retour de la paix a permis de réaliser des progrès notables en ce qui concerne les enfants de Sierra Leone puisque depuis mai 2001, près de 7 000 enfants anciens combattants ont été démobilisés dont 97% réintégrés dans leurs familles et leurs communautés.  Les enfants et leurs familles qui étaient déplacés à l’intérieur du pays ou réfugiés à l’étranger ont été réinstallés et le taux de scolarisation a augmenté de 43% par rapport à l’année scolaire 2000-2001.  Un réseau constitué d’agences de protection de l’enfant aux niveaux national et local a permis d’apporter une aide considérable aux enfants affectés par le conflit.  La Commission nationale pour les enfants affectés par la guerre récemment mise sur pied aura pour fonction de s’assurer que les préoccupations de ces enfants et des jeunes en général sont prises en compte dans la définition des priorités et politiques nationales, ainsi que dans l’affectation des dépenses publiques. 


Le volet protection des enfants a par ailleurs été intégré à la mission de maintien de la paix de la MINUSIL grâce au déploiement de personnels qualifiés et de conseillers chargés de la protection des mineurs qui ont pour fonction de former les agents chargés du maintien de la paix en matière de droits de l’enfant et de protection.  La Commission vérité et réconciliation et le Tribunal spécial pour la Sierra Leone accorderont une attention particulière à ce qu’ont vécu les enfants durant le conflit et devront mettre en place un dispositif de protection approprié pour les éventuels enfants qui témoigneront.  Au-delà de ces éléments, M. Otunnu a mis l’accent sur les défis qui demeurent pour l’avenir après plus de dix ans de conflit, à savoir la lutte contre la pauvreté, l’accès à l’éducation et la réhabilitation des écoles, la prise en compte des besoins des personnes handicapées, amputées et blessées durant la guerre, et enfin la prévention de l’exploitation des enfants qui travaillent dans les mines de diamants et les prive d’éducation.

Olara Otunnu a indiqué que les phénomènes tels que le travail des enfants, la prostitution impliquant des enfants et l’augmentation du nombre d’enfants des rues –étroitement liés à la pauvreté extrême et aux disparités en termes de développement entre zones urbaines et rurales- avaient été aggravés par les conséquences de la guerre.  Il a également attiré l’attention sur l’extrême vulnérabilité des filles et des fillettes dont certaines ont été intégrées dans les forces combattantes, puis désarmées et démobilisées, mais sont mises au ban de la société par leurs familles ou leurs communautés.  En outre, nombre d’entre elles, victimes de violences sexuelles, n’ont pu recevoir l’attention nécessaire de l’administration judiciaire. 


L’instabilité dans la sous-région a également fait l’objet d’une attention particulière de la part du Représentant spécial qui s’est inquiété de voir les enfants ex-combattants de Sierra Leone enrôlés de nouveau dans les conflits du Libéria et de la Côte d’Ivoire.  Aussi, a-t-il invité la communauté internationale à redoubler d’efforts pour ramener la paix dans la sous-région, notamment au cours d’une visite effectuée auprès d’enfants libériens réfugiés en Sierra Leone.  Au cours de sa visite, Olara Otunnu s’est également rendu dans les villes de Makeni et Magburaka, au nord, dans celles de Koidu et Daru, à l’est, et dans la ville de Bo, au sud du pays.  Il y a visité des écoles, des programmes de réinsertion d’enfants anciens soldats, des comités en charge du bien-être de l’enfance, des organisations de jeunes, de même que des enfants amputés ou blessés au cours de la guerre.  Olara Otunnu s’est par ailleurs rendu dans une mine de diamants et au camp Jimmy Bagbo où sont réfugiés 6 400 Libériens. 


A Freetown, le Représentant spécial a eu des entretiens avec le Président Ahmad Tejan Kabbah et des ministres, de même qu’avec le Secrétaire exécutif et les nouveaux membres de la Commission nationale pour la protection des enfants affectés par la guerre.  Il a participé à l’inauguration de la Commission et au lancement de «Voice of Children», deux initiatives qu’il avait lui-même proposées en 1999 dans l’Agenda pour l’action en faveur des enfants en Sierra Leone.  Il s’est également entretenu avec le Représentant spécial du Secrétaire général en Sierra Leone, Oduyemi Adeniji, ainsi qu’avec de hauts responsables de la MINUSIL, des représentants des institutions des Nations Unies, des représentants du Tribunal spécial pour la Sierra Leone et de la Commission vérité et réconciliation, et des représentants d’organisations non gouvernementales et de la société civile.  A Freetown et dans le reste du pays, Olara Otunnu a eu des échanges avec les enfants et les jeunes sur des thématiques telles que le droit à la participation, la prévention du VIH/sida, les enfants des rues et la prostitution impliquant des enfants. 


Pour de plus amples informations, prière de contacter: A New York: Jean-Victor Nkolo, Fonctionnaire chargé de la communication au Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, tel: +1 212 963 98 79; fax: +1 212 963 08 07; E-mail: nkolo@un.org.  A Freetown: Masimba Tafirenyika, Porte-parole par intérim de la MINUSIL, tel: + 232 22 273183/4, ext. 6817, E-mail: tafirenyika@un.org; ou Margaret Novicki, Chef de liaison du Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, tel: + 232 22 273183/4, ext. 6817 ou 6583, E-mail: novicki@un.org.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.