SG/SM/8529

LA JOURNEE DE SOLIDARITE AVEC LE PEUPLE PALESTINIEN EST «UNE JOURNEE DE DEUIL ET D’AFFLICTION», DECLARE LE SECRETAIRE GENERAL

29/11/2002
Communiqué de presse
SG/SM/8529


                                                            SG/SM/8529*

                                                            GA/PAL/906*

                                                            OBV/312*

                                                            29 novembre 2002


La Journee de solidarite avec le peuple palestinien est «une journee de deuil et d’affliction», declare le Secretaire general


On trouvera ci-après le texte de la déclaration que le Secrétaire général, M. Kofi Annan, a chargé M. S. Iqbal Riza, Secrétaire général adjoint et Chef de Cabinet, de prononcer en son nom le 29 novembre, à New York, à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien:


Je suis heureux de participer à la célébration de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, tout en regrettant vivement de ne pouvoir y assister en personne.  Je remercie le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien de m’avoir invité et je le félicite du travail important et urgent qu’il accomplit.


Cette Journée de solidarité est une journée de deuil et d’affliction.  Les pertes humaines et matérielles subies par le peuple palestinien ces deux dernières années constituent une véritable tragédie.  La situation dramatique qui règne dans le territoire palestinien occupé maintient l’ensemble de la région dans un état de crise prolongée depuis plus de deux ans, sans qu’on puisse en entrevoir la fin. Des centaines de vies ont été perdues, surtout du côté palestinien, mais aussi du côté israélien.  Il est tragique et inacceptable que beaucoup de ces victimes aient été des enfants.


Les autorités israéliennes ont souvent eu recours à la force de manière excessive et disproportionnée, sans parler des exécutions extrajudiciaires, des détentions arbitraires, des déportations et des châtiments collectifs tels que les démolitions d’habitations.  Ces actes ne font qu’exacerber la colère, le désespoir et la soif de vengeance.  De l’autre côté, les cruels et dévastateurs attentats terroristes contre des civils israéliens, et notamment les attentats-suicide à la bombe, ont fait un grand nombre de victimes innocentes et un nombre plus grand encore de blessés.  Ces actes font plus que nuire à la cause palestinienne.  Ils ont fini par réduire pratiquement à néant le sentiment, chez chacune des parties, que l’autre est un véritable partenaire dans la recherche d’une paix juste.


Depuis mars dernier, les principales villes de Cisjordanie ont été réoccupées à la suite d’opérations militaires israéliennes.  Les multiples destructions ont gelé l’activité économique dans le territoire palestinien occupé, ce qui a provoqué une crise humanitaire dont le monde extérieur commence tout juste à prendre la mesure.  Les stricts bouclages et les couvre-feux n’ont fait que paralyser davantage l’économie palestinienne, réduisant la vie de milliers de ménages palestiniens à une lutte constante pour leur survie quotidienne.  La capacité de fonctionnement de l’Autorité palestinienne a été gravement affaiblie.


Le Président Arafat s’est trouvé confiné dans les derniers bâtiments de son quartier général de Ramallah à n’avoir pas été démolis.  On parle même de plans visant à l’expulser de la Cisjordanie – ce que la communauté internationale ne saurait admettre.


Malgré cette plongée dans un cycle apparemment sans fin d’exécutions et de destructions, un processus parallèle d’avancées diplomatiques et politiques a vu le jour.  Il existe à présent un consensus mondial sur une solution qui devrait répondre aux besoins fondamentaux des deux parties et recueillir un large appui international.  C’est la vision d’une région où coexisteraient deux États qui a été affirmée par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1397 (2002) et acceptée par les deux parties. «La cessation complète de tous les actes de violence, y compris de tous les actes de terreur, de provocation, d’incitation à la violence et de destruction» est indispensable pour parvenir à cet objectif, comme le Conseil l’a à nouveau exigé dans la résolution 1435 (2002) qu’il a récemment adoptée.


Grâce à ses démarches sur le terrain et dans les capitales du monde entier, le Quatuor des médiateurs internationaux s’est efforcé d’aider les parties à renoncer aux affrontements et à renouer avec un processus politique.  Lors de la réunion que nous avons tenue à New York, le 17 septembre, les membres du Quatuor se sont accordés sur un «plan de principe» visant à parvenir d’ici à trois ans à un règlement final qui comprendrait la création d’un État palestinien.  Nous sommes en contact permanent avec les parties pour définir avec elles les divers aspects de ce plan, et nous les exhortons à s’engager sans plus tarder sur cette voie. Nous sommes secondés dans cet effort par les puissances régionales et les autres puissances concernées, et nous avons été encouragés par des initiatives comme celle du Prince héritier Abdullah d’Arabie saoudite, qui a été adoptée par le Sommet de la Ligue des États arabes, à Beyrouth, en mars dernier.


Je tiens à réaffirmer une fois de plus ici que des progrès durables ne pourront être réalisés que si des mesures sont prises simultanément sur le plan de la sécurité et en ce qui concerne les aspects économiques, humanitaires et politiques du conflit.  Aucune solution ne pourra être imposée par la force.  On ne pourra pas réaliser de progrès durables sans un objectif politique précis, à savoir un règlement final clairement défini et acceptable pour les deux parties.


La réforme des institutions palestiniennes est indispensable, d’abord et avant tout dans l’intérêt du peuple palestinien lui-même.  Cependant, pour que cette réforme puisse se concrétiser et donner des résultats tangibles, les autorités israéliennes devront, en contrepartie, prendre des mesures visant à créer des conditions propices à la reprise de l’activité économique en Palestine. Cela suppose, entre autres choses, la conclusion d’un accord de sécurité israélo-palestinien garantissant la fin de toutes les formes de violence, le retrait par les Israéliens des zones placées sous l’Autorité palestinienne, la cessation immédiate de l’implantation de colonies, la levée des restrictions imposées à la circulation des personnes, des biens et des services essentiels, et le remboursement à l’Autorité palestinienne de toutes les recettes tirées de la taxe sur la valeur ajoutée et des droits de douane.

En attendant, le peuple palestinien a cruellement besoin de recevoir une aide humanitaire et des secours d’urgence, comme Catherine Bertini, mon Envoyée personnelle, l’a clairement indiqué dans le rapport qu’elle a établi après s’être rendue dans la région. La communauté internationale des donateurs doit continuer à faire preuve de générosité en cette période de besoin accru, et ceci jusqu’à ce que la crise prenne fin et que la situation se stabilise.  Le Gouvernement israélien devrait donner dès maintenant suite aux engagements qu’il a pris, lever les restrictions et permettre aux convois humanitaires et aux missions de secours d’avoir librement accès aux populations civiles dans le territoire occupé.


Le système des Nations Unies s’est efforcé de jouer son rôle, notamment par le biais du Bureau de la coordination de l’assistance humanitaire, du Programme alimentaire mondial (PAM), du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et de divers autres organismes. Au premier rang d’entre eux, se trouve l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), qui continue de jouer un rôle de premier plan dans la réponse apportée aux besoins croissants des réfugiés.


Dans le cadre des efforts déployés par le Quatuor, le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Terje Roed Larsen, continue de collaborer étroitement avec les parties et avec divers représentants de la communauté internationale pour appuyer le processus de paix et faciliter la coordination de l’aide internationale.


Je saisis cette occasion pour réaffirmer ma détermination à travailler avec les parties jusqu’à la conclusion d’un règlement global, juste et durable de la question de Palestine, fondé sur les résolutions 242, 338 et 1397 du Conseil de sécurité et sur le principe de l’échange de territoires contre la paix. Grâce aux efforts renouvelés de chacun d’entre nous, le jour viendra – et le plus tôt sera le mieux – où les Palestiniens pourront enfin exercer leurs droits inaliénables, y compris leur droit à l’autodétermination et à un État souverain appelé Palestine.


*Nouveau tirage du texte de la déclaration tel qu’il a été prononcé.


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