ECOSOC/6022

LES REPERCUSSIONS ECONOMIQUES ET SOCIALES DE L’OCCUPATION ISRAELIENNE DANS LE TERRITOIRE PALESTINIEN ET DANS LE GOLAN SYRIEN EXAMINEES PAR L’ECOSOC


Conseil économique et social                                ECOSOC/6022

Session de fond de 2002                                     22 juillet 2002

34e séance plénière – après-midi


LES REPERCUSSIONS ECONOMIQUES ET SOCIALES DE L’OCCUPATION ISRAELIENNE DANS

LE TERRITOIRE PALESTINIEN ET DANS LE GOLAN SYRIEN EXAMINEES PAR L’ECOSOC


Entamant aujourd’hui la dernière semaine de sa session de fond de 2002, qui se tient à New York depuis le 1er juillet dernier, le Conseil économique et social (ECOSOC) s’est penché sur les répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la population arabe du Golan syrien occupé.  A ce titre, l’Observatrice de la Palestine, Mme Somaia Barghouti, a dénoncé la détérioration constante de la situation, notamment suite à la réoccupation des principales villes palestiniennes et des camps de réfugiés par les Forces de défense israéliennes.  Elle a exigé le respect par Israël de la liberté de mouvement des agents humanitaires, et exhorté le système des Nations Unies à renforcer son assistance afin d’atténuer les souffrances et de faciliter la reconstruction des infrastructures de base. 


Jusqu’en septembre 2000, les conditions économiques et sociales des Palestiniens s’amélioraient et elles auraient pu encore progresser si un accord avait été obtenu, a observé le représentant d’Israël, pour qui le sort du peuple palestinien «n’est que le résultat du renoncement à la négociation au profit du terrorisme».  Aussi, a-t-il ajouté, face à cette situation, Israël se voit contraint d’exercer son droit à l’autodéfense.  La Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), Mme Mervat Tallawy, présentant le rapport établi par la Commission, a dénoncé les frustrations causées par le chômage et les bouclages des territoires qui ont entraîné une recrudescence du crime, y compris parmi les plus jeunes, Mme Tallawy précisant que 600 enfants avaient été arrêtées par l’armée israélienne depuis le début de la seconde Intifada, dont 150 sont toujours en détention.  Elle a estimé que la question de la sécurité doit être examinée dans un cadre plus politique qui tienne compte de la question des terres et de la fin de l’occupation.


Le Conseil économique et social a également pris connaissance aujourd’hui du projet de résolution intitulé «Application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux par les institutions spécialisées et les organismes internationaux associés à l’Organisation des Nations Unies»*.  En présentant ce texte, le Président du Comité des Vingt-Quatre, M. Earl Stephen Huntley (Sainte-Lucie) a insisté sur l’importance d’une aide accrue de la communauté internationale en faveur des territoires non autonomes et recommandé au Conseil économique et social de jouer le rôle de catalyseur de cette aide.  Ce projet de résolution sera mis aux voix à une date ultérieure.


L’ECOSOC a par ailleurs adopté une série de projets de décisions, présentés par le Comité chargé des organisations non gouvernementales (ONG)**, dont le premier concerne l’octroi du statut consultatif à 93 ONG, le reclassement de trois et la clôture de l’examen des demandes de trois autres.  Par l’adoption du second projet de décision, l’ECOSOC prend note du fait que le Comité des ONG a pris acte de 20 rapports quadriennaux soumis par les ONG ayant le statut consultatif, a ajourné la discussion sur un rapport spécial et a décidé de classer les plaintes introduites par des États contre quatre autres organisations.  Par l’adoption du troisième projet de décision, l’ECOSOC autorise la reprise, du 8 au 24 janvier 2003, de la session de 2002 du Comité des ONG.  Enfin, le dernier projet de décision adopté vise à demander au Secrétaire général de créer un fonds général de contributions volontaires aux fins d’appuyer les activités du Réseau régional informel ONU-ONG.  L’ECOSOC a renvoyé à une reprise de session le projet de décision prenant note du rapport du Comité sur les travaux de sa session ordinaire de 2002 car ce dernier n’était pas disponible dans sa totalité.


En début de matinée, le Conseil s’était penché sur l’évaluation des travaux de ses commissions techniques et sur les conclusions de la réunion spéciale de haut niveau de l’ECOSOC avec les institutions de Bretton Woods et l’Organisation mondiale du commerce présentées par son Président.


Les représentants des pays suivants se sont exprimés au cours du débat : Iraq, Qatar, Égypte, Bahreïn, Israël, Jamahiriya arabe libyenne, République arabe syrienne, Tunisie, République islamique d’Iran, Soudan et Jordanie.  Les Observateurs de la Palestine et de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) ainsi que le représentant de l’Organisation internationale du Travail (OIT) ont également pris la parole. 


Le Conseil économique et social poursuivra ses travaux demain, mardi 23 juillet, à partir de 10 heures.


*  Le projet de résolution est paru sous la cote E/2002/L.15

** Les cinq projets de décision sont contenus dans le rapport E/2002/71 (Part.1)


APPLICATION DE LA DECLARATION SUR L’OCTROI DE L’INDEPENDANCE AUX PAYS ET AUX PEUPLES COLONIAUX PAR LES INSTITUTIONS SPECIALISEES ET LES ORGANISMES INTERNATIONAUX ASSOCIES A L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES


Déclaration


Le Président du Comité des Vingt-Quatre, M. EARL STEPHEN HUNTLEY (Sainte-Lucie), a insisté sur l’importance d’une aide accrue de la communauté internationale en faveur des territoires non autonomes, recommandant au Conseil économique et social de jouer le rôle d’intermédiaire et de catalyseur de cette aide.  L’autodétermination et le développement sont des exercices parallèles et complémentaires, a-t-il observé, car l’objectif de la décolonisation doit s’accompagner d’un renforcement des capacités afin de réduire la dépendance des territoires.  Faisant état des réalisations du Comité des Vingt-Quatre au cours de l’année écoulée, il a rappelé que le Timor oriental était devenu indépendant le 20 mai dernier et que ce pays avait été rayé de la liste des territoires non autonomes qui restent au nombre de 16 à ce jour.  Ces territoires sont pour la plupart de «petits territoires insulaires en développement» qui sont très vulnérables et M. Huntley a exhorté l’ECOSOC à tenir compte des préoccupations de ces territoires.  L’objectif premier du Comité des Vingt-Quatre est de s’assurer que leurs peuples sont en mesure d’exercer leur droit à l’autodétermination, a poursuivi le représentant qui a souhaité à cet égard une collaboration accrue avec les puissances administrantes.  S’agissant de Tokélaou, le représentant a attiré l’attention sur l’implication de la Nouvelle-Zélande dans le processus d’autodétermination et a souhaité que toutes les puissances administrantes prennent exemple.  M. Huntley s’est félicité de la collaboration des agences et institutions spécialisées des Nations Unies qui ont, dans leur ensemble, accru leurs efforts pour intégrer dans leurs mandats les questions de développement des territoires non autonomes. 


Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la population arabe du Golan syrien occupé


Déclarations


M. JOHN LANGMORE (Organisation internationale du Travail-OIT) a fait savoir que le Directeur général de l’OIT a envoyé une mission dans les territoires occupés pour analyser les conditions de travail de la population.  Le rapport de cette mission est disponible sur le site Internet de l’OIT.  Il montre que la pauvreté, le chômage et la misère économique progressent à une vitesse alarmante et que le revenu et emploi se sont effondrés.  Le chômage touchait 43% de la population au premier trimestre 2002.  L’incidence de la pauvreté s’est étendue et touche à présent 62% de la population.  La situation a également porté atteinte à l’économie israélienne: le PNB a baissé et le taux de chômage est passé de 8,8% en 2000 à 10% en 2002.  Dans ce contexte, les mesures suivantes pourraient être prises par l’OIT: réévaluer les programmes de coopération technique existants à la lumière de la situation actuelle; prendre de nouvelles initiatives en matière de promotion de l’emploi des jeunes Palestiniens; à cet effet, apporter un appui institutionnel pour la mise en place d’un fonds.


M. SAID SHIHAB AHMAD (Iraq) a estimé que le rapport sur les répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y est très riche en information.  Il a dénoncé les agressions perpétrées par l’entité sioniste contre les civils palestiniens, le déplacement des populations, et les violences en tous genres commises en toute impunité sous les yeux de la communauté internationale, et au mépris du droit international humanitaire.  Il a dénoncé le silence de certains pays membres du Conseil de sécurité qui s’expriment uniquement lorsque les Palestiniens lassés de l’occupation résistent et attaquent l’occupant sioniste.  Un tel comportement de la part de certains membres de la communauté internationale risque de remettre en cause la crédibilité et le prestige du Conseil de sécurité et des Nations Unies. 


M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a indiqué que depuis que les pourparlers arabo-israéliens ont commencé, la position de son pays est claire: les négociations doivent obtenir gain à la cause arabe et palestinienne et ce, conformément à la légalité internationale et aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Il a exigé un retrait total d’Israël des territoires arabes occupés, y compris Jérusalem et le Golan syrien afin de permettre aux peuples de la région de réaliser leur développement.  Il faut également leur garantir une liberté de mouvement et faire cesser les actes militaires arbitraires.  Le représentant a dénoncé les pratiques de l’expansionnisme, de la destruction de l’environnement, du blocage des routes, de la spoliation des ressources en eau et de l’encerclement des communautés palestiniennes.  Les politiques israéliennes sont des actes qui défient la volonté de la communauté internationale, et la Palestine connaît une dégradation de sa situation sanitaire, économique et financière à cause, notamment, des politiques de bouclage et de taxation menées par Israël.


Mme SOMAIA BARGHOUTI, Observatrice de Palestine, a souligné que, depuis la parution du rapport en mars 2002, la situation n’a cessé de se dégrader sur le terrain, notamment suite à l’invasion et à la réoccupation des principales villes palestiniennes et des camps de réfugiés par les forces de défense israéliennes qui ont contribué à la détérioration de la situation humanitaire et des conditions de vie.  Les forces israéliennes ont continué durant tout ce temps à enlever et à détenir des civils palestiniens, à détruire les infrastructures, à pratiquer les exécutions extrajudiciaires et à entraver l’accès aux soins pour les populations palestiniennes en bloquant, entre autres, les ambulances.  La crise humanitaire devient de plus en plus grave jour après jour et l’aggravation de la situation devient préoccupante, a souligné Mme Barghouti, car l’accès aux soins de base, voire même la fourniture de lait pour les enfants, ont été entravés par Israël.  Les Palestiniens font souvent l’objet d’humiliation et de harcèlement aux points de contrôle mis en place par les forces de défense israéliennes et, à ce jour, 1 680 palestiniens ont été abattus par l’armée israélienne depuis le début de la deuxième Intifada, sans parler des milliers de blessés et des traumatismes psychiques en tous genres.  Il est urgent d’avoir un accès sans entrave aux populations palestiniennes, a déclaré Mme Barghouti, et nous exhortons le système des Nations Unies à renforcer son aide humanitaire afin d’atténuer les souffrances et de faciliter la reconstruction des infrastructures de base de l’Autorité palestinienne. 


M. AMR MOHAMED ROSHDY (Egypte), a fait remarquer que tout le monde sait qui est responsable de la situation en Palestine et du niveau de violence que connaît la région.  Tant que l’occupation continuera, les souffrances continueront et tant que les souffrances continueront, la résistance continuera d’être un droit des Palestiniens appuyé par la communauté internationale.  C’est pourquoi il faut que la force occupante cesse ses exactions.  Le représentant a fait savoir que l’Egypte prend les mesures nécessaires afin de présenter un projet de résolution concernant les répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne.  Enfin, le représentant a estimé que ce qui se passe dans le conflit israélo-palestinien remet en cause le prestige des Nations Unies dans la mesure où elles sont incapables de contraindre la puissance occupante à mettre fin à ses violations.


M. MOHAMMED SALEH MOHAMMED SALEH (Bahreïn) a déploré la dégradation des conditions de vie du peuple palestinien en raison des pratiques israéliennes qui s’apparentent à du terrorisme d’État.  Il a dénoncé le recours excessif à la force contre les civils palestiniens et le bouclage des territoires qui vise à étrangler le peuple palestinien dans les domaines économique, social et psychologique.  Les politiques de bouclage ont fortement affecté le peuple palestinien et ont eu des répercussions néfastes sur l’économie du territoire, a-t-il constaté, dénonçant également les entraves à la liberté de mouvement des agents humanitaires.  Il a dénoncé la poursuite de l’implantation des colonies de peuplement qui abritent des terroristes israéliens qui tuent des civils palestiniens.  Dans ce contexte, il a rappelé que la majorité des 1 600 morts et des milliers de blessés palestiniens depuis le début de la deuxième Intifada se comptent parmi les enfants et les adolescents.  Il a dénoncé en outre les destructions de maisons, les expulsions et la destruction totale des infrastructures de l’Autorité palestinienne.  Plus de la moitié des habitants de Gaza et de la Cisjordanie vivent en dessous du seuil de pauvreté, a-t-il dénoncé, et la fin de l’occupation israélienne de tous les territoires arabes occupés est à nos yeux la seule façon de parvenir à une paix juste et durable, a déclaré le représentant. 


M. ARIE MEKEL (Israël) a regretté que la persistance du conflit fasse obstacle à l’épanouissement de la vie des Palestiniens.  Il est dans ce contexte indispensable de trouver un accord pacifique négocié avec la Palestine.  Israël avait fait, dans le cadre des Accords d’Oslo, des offres de paix généreuses qui n’ont reçu qu’une réaction négative de la part des dirigeants palestiniens qui ont dans le même temps engagé une campagne de terrorisme.  Jusqu’en septembre 2000, les conditions économiques et sociales des Palestiniens s’amélioraient et se seraient encore améliorées si un accord avait été obtenu.  On ne peut pas échapper à la conclusion que le sort du peuple palestinien est le résultat du renoncement à la négociation au profit du terrorisme.  Israël se voit contraint dans ce contexte d’utiliser son droit à l’autodéfense.  Le représentant a indiqué que ces deux dernières années, les attaques terroristes ont tué plus de 500 israéliens.  Ces actes ont été qualifiés par Amnesty International de crimes contre l’humanité.  Israël ne veut pas voir souffrir le peuple palestinien et appuie les efforts internationaux pour améliorer la situation humanitaire qu’il connaît mais ces souffrances sont le résultat du choix de la violence pour laquelle les dirigeants palestiniens ont opté.  La manière la plus directe d’améliorer la vie des Palestiniens est de faire cesser les actes de terreur et la seule raison pour laquelle l’armée impose des bouclages est le droit à la légitime défense contre les commandos suicide palestiniens.  Si les Palestiniens acceptaient le compromis avec Israël, Israël serait un partenaire avide de paix.


M. YUSSEF KANAAN, représentant de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), a déploré la politique israélienne de bouclage et ses incidences multiples sur l’économie et les conditions de vie des Palestiniens.  Les estimations de la Banque mondiale quant au PNB de la Palestine sont alarmantes.  Il serait en effet de plus de 30% plus faible qu’en 1994.  Les informations relatives aux dégâts causés à l’environnement sont également préoccupantes de même que les conditions de travail des Palestiniens qui souffrent d’obstructions à l’emploi.  Il faut dans ce contexte trouver une solution tout en gardant à l’esprit que la poursuite de l’occupation israélienne est au coeur du problème.  Dans l’effort pour trouver un règlement juste et équitable du conflit, il faut garantir la création d’un Etat palestinien indépendant ayant Jérusalem pour capitale et garantir l’application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  L’OCI prône un retour au processus de paix, et estime que l’Autorité palestinienne a fait des efforts pour s’acquitter de sa partie des Accords.  Le Conseil de sécurité doit continuer d’appuyer ces initiatives.  Une solution pacifique exige en outre une compréhension véritable des intérêts du peuple palestinien.  En conclusion, le représentant a appuyé la relance du processus de paix qui serait le tournant positif tant attendu qui profiterait à toutes les parties.  Cependant, pour ce faire, Israël doit changer d’attitude.


M. SHAMINA (Jamahiriya arabe libyenne) a exprimé sa préoccupation face aux chiffres contenus dans le rapport établi par la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO) concernant les répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie des populations palestinienne et arabe.  Il a lancé un appel à la communauté internationale à intervenir pour faire en sorte que ces peuples puissent être libérés de l’occupation et a dénoncé les pratiques de la puissance occupante qui est allée jusqu’à faire pression sur la communauté internationale pour stopper l’enquête sur le génocide perpétré par Israël dans le camp de Djénine.  Le représentant a estimé que la poursuite de cette occupation et de cette répression aura des conséquences durables sur la stabilité dans le Moyen-Orient.  Il a souligné que l’application des résolutions de l’ECOSOC déjà adoptées sur la situation des civils palestiniens doivent être appliquées. 


M. HUSSEIN SABBAGH (République arabe syrienne) a déploré la démolition à grande échelle en pleine nuit et sans préavis de maisons palestiniennes ainsi que la destruction de terres agricoles et de biens.  Le Gouvernement israélien prend des décisions qui ont pour objectif d’augmenter le nombre de colonies, ce qui est illégal.  Malgré la condamnation de la communauté internationale, Israël continue d’assassiner des civils palestiniens innocents et de détruire des infrastructures palestiniennes.  Israël asphyxie la Palestine en imposant un siège et la seule façon d’amener la sécurité est de cesser l’occupation.  Dans le Golan syrien occupé, les souffrances continuent car les forces occupantes violent les principes du droit humanitaire et pratiquent l’intimidation.  Les Arabes sont torturés, leur bétail est confisqué.  Israël viole la Charte des Nations Unies, la quatrième Convention de Genève de 1949 et le droit humanitaire.  Le représentant a exhorté la communauté internationale à ne pas rester silencieuse face à la violation des droits civils et économiques du peuple palestinien.


M. MOHAMED FADHEL AYARI (Tunisie) a regretté que la situation sociale, économique et humanitaire du peuple palestinien qui est victime d’une occupation israélienne injuste et inhumaine, continue de se détériorer.  Plus de 51% des enfants palestiniens souffrent de malnutrition, n’ont pas accès aux  soins de santé primaire, a –t-il constaté.  Il a condamné le recours à la violence et à l’armement lourd par les forces de défense israéliennes pour réprimer la résistance légitime du peuple palestinien.  Il a condamné les exécutions extrajudiciaires et l’usage de la force aveugle et disproportionnée par Israël ainsi que les destructions d’habitations par centaines à Gaza et en Cisjordanie.  Il a également rappelé les exactions et l’incroyable horreur perpétrée par l’armée israélienne dans le camp de Djénine et souhaité la publication d’un rapport sur ce massacre par le Secrétaire général.  Le représentant s’est dit en outre préoccupé par les actes de torture contre les enfants palestiniens durant les interrogatoires ainsi que par les entraves à l’aide humanitaire. 

Il a critiqué la politique de bouclage des territoires qui a un impact dévastateur sur les conditions de vie des Palestiniens.  Il a également dénoncé la poursuite de la colonisation des territoires palestiniens par Israël et a appelé la communauté internationale à mettre un terme à cette situation. 


M. MOSTAFA ALAIE (Iran) a estimé que l’armée israélienne a commis des crimes de guerre.  Dans ce contexte, l’impossibilité d’envoyer une mission d’établissement des faits à Djénine est un coup porté à la crédibilité des Nations Unies.  Il a réaffirmé que l’occupation des territoires palestiniens est au coeur de la crise au Moyen-Orient et que le type de politique pratiquée par Israël est une politique d’humiliation de toute une population.  A la lumière de ce qui s’est passé récemment, les Nations Unies doivent forcer Israël à respecter les exigences de la communauté internationale. 


M. ELTAYEB (Soudan) a estimé que la situation dans laquelle vivent les civils palestiniens est indescriptible tant l’occupation israélienne est féroce et destructrice aux plans social, économique et humain.  Il a condamné l’utilisation excessive de la force contre les civils par les forces de défense israéliennes qui violent les dispositions de la quatrième Convention de Genève.  Il a rappelé les recommandations de la dernière réunion ministérielle de l’Organisation de la Conférence islamique de Khartoum qui a demandé la création d’un État palestinien.  Il a jugé qu’Israël devait se soumettre aux résolutions du Conseil de sécurité et aux dispositions du droit international humanitaire. 


M. MU’TAZ HYASSAT (Jordanie) a estimé que la souffrance du peuple palestinien est le résultat de la politique israélienne.  Les entraves à la liberté imposées par Israël représentent une violation du droit humanitaire international.  Dans ce contexte, on ne peut traiter des questions de sécurité en excluant la situation économique et sociale de la population palestinienne.  Il faut donc apporter une réponse complète aux appels de la communauté internationale. 


DOCUMENTATION


Résumé de la réunion spéciale de haut niveau du Conseil économique et social avec les institutions de Bretton Woods et l’Organisation mondiale du commerce établi par le Président du Conseil (E/2002/67)


La cinquième réunion spéciale de haut niveau du Conseil avec les institutions de Bretton Woods a eu lieu le 22 avril 2002 et avait pour thème le «dialogue sur les conclusions de la Conférence internationale sur le financement du développement et des réunions du Comité monétaire et financier international».  De nombreux intervenants ont souligné qu’il fallait mettre au point des mécanismes d’application des engagements conclus à Monterrey et ont estimé que les futures réunions communes devraient être préparées de manière approfondie par des échanges entre le Conseil et les organes directeurs du FMI, de la Banque mondiale et de l’OMC et entre les secrétariats respectifs.  Les échanges préparatoires devraient en outre avoir pour objet de cerner les questions à examiner lors des réunions futures.  Pour assurer la cohérence des plans d’action au niveau intergouvernemental et au niveau interinstitutions, il a également été dit qu’il faudrait envisager la mise en place d’un mécanisme de coordination qui permette aux secrétariats de travailler ensemble.  Enfin, certains intervenants ont suggéré que le processus de suivi comprenne un plan d’action définissant plusieurs critères et indicateurs de résultats pour toutes les parties prenants concernées et fixant un délai d’application.


Rapport de synthèse sur les travaux des Commissions techniques du Conseil économique et social en 2002 (E/2002/73)


      Le rapport du Secrétaire général vise à aider le Conseil à donner des orientations à ses commissions techniques et à coordonner leurs travaux.  En conséquence, il répertorie les liens et les thèmes communs et les problèmes de coordination concernant les travaux des commissions en 2002.  Les premières sections du rapport portent sur les travaux de fond des commissions qui se sont efforcées de contribuer au débat sur la création d’un environnement favorable à la diffusion des avantages de la mondialisation, tandis que les suivantes fournissent une vue d’ensemble des aspects de procédure, y compris les méthodes de travail et les relations des commissions entre elles et avec le Conseil.  Le rapport analyse également les pratiques des commissions techniques concernant l’élaboration de projets de résolution appelant le Conseil et l’Assemblée générale à l’action.  Le rapport indique que, pour l’année 2001, les commissions ont dans l’ensemble donné suite aux orientations données par le Conseil. 


Le rapport invite le Conseil à attirer l’attention de l’Assemblée générale sur l’utilité des travaux de ses commissions techniques sur les thèmes fondamentaux de la Déclaration du Millénaire et, par voie de conséquence, pour les débats de l’Assemblée consacrés à la mise en oeuvre de la Déclaration du Millénaire.  Il est également invité à prendre note de la contribution de ses commissions techniques à son débat de haut niveau et à s’en inspirer lors de la rédaction de sa déclaration ministérielle.  Les commissions devraient, dans les projets de recommandations et de résolutions qu’elles soumettent au Conseil pour adoption, mettre en évidence les domaines et questions qui ont trait à certains aspects des travaux d’autres commissions techniques et qui présentent de l’intérêt pour ces travaux.  Le rapport recommande également au Conseil d’inviter de nouveau les commissions techniques à élargir encore les possibilités de partage de l’expérience nationale au cours des sessions annuelles et à les encourager à échanger, de façon régulière, des informations et leurs vues sur la suite qu’elles donnent aux grandes conférences et aux réunions au sommet organisées sous l’égide des Nations Unies, en définissant les domines où leurs interventions pourraient davantage se compléter.


Rapport du Secrétaire général sur l’assistance au peuple palestinien (A/57/130–E/2002/79)


Il est indiqué que même si la crise politique s’est aggravée au cours de l’année écoulée, quelques lueurs d’espoir se sont fait jour.  Un consensus se dégage progressivement dans la communauté internationale autour d’une vision de paix au Moyen-Orient, celle de deux Etats – Israël et la Palestine – vivant côte à côte à l’intérieur de frontières sûres et reconnues et dans une région prospère sur le plan économique.  La situation actuelle dans les territoires palestiniens occupés se caractérise néanmoins par une aggravation de la crise économique dont les répercussions sur le plan humanitaire sont de plus en plus importantes.  La communauté des donateurs est confrontée à un défi pluridimensionnel.  Il s’agit pour elle de continuer de soutenir les activités de développement à moyen et à long terme et le renforcement des capacités  de l’Autorité palestinienne et de la société civile, tout en apportant son concours à la réparation des dommages matériels. 


Pour que le peuple palestinien puisse bénéficier de l’aide des Nations Unies, les donateurs devront collaborer étroitement et il sera nécessaire de procéder à un examen continu des priorités qui tiennent compte de l’évolution des circonstances.  Les Nations Unies, qui œuvrent à la fois au sein du Quatuor en collaboration avec la communauté des donateurs, continueront pour leur part de faire campagne pour qu’il soit mis un terme à la violence, y compris au terrorisme.


Rapport du Président du Conseil sur les consultations tenues avec le Président du Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux (E/2002/61)


Ce rapport rend compte des mesures appropriées mises en oeuvre afin de coordonner les politique et les activités des institutions spécialisées et des autres organismes des Nations Unies en vue de l’application des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.  Il regroupe les informations présentées par les institutions spécialisées et les organismes internationaux associés à l’Organisation des Nations Unies sur leurs activités concernant les territoires non autonomes.  Divers organismes ont, à l’instar du PNUD, renforcé leurs programmes d’aide.  Un autre organisme très actif pour les territoires non autonomes et cité dans le rapport est la Commission économique et sociale pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) qui, en collaboration avec le Comité de développement et de coopération des Caraïbes (CDCC), coordonne toutes les activités relative au développement et à la coopération dans la région.  Quatre territoires non autonomes sont des membres associés du CDCC et le Secrétariat du CEPALC/CDCC a élaboré deux documents de travail relatifs pour le premier à l’intégration des territoires non autonomes dans les programmes de coopération technique du système des Nations Unies et autres organismes intergouvernementaux et pour le second à l’évaluation de la participation de ces territoires aux programmes et activités découlant des programmes d’action des conférences mondiales des Nations Unies dans les domaines économique et social. 


Le rapport comprend en outre des informations concernant l’appui aux territoires non autonomes de la part de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), du Programme alimentaire mondial (PAM), du Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID), de l’Organisation internationale du Travail (OIT), de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).


Rapport du Secrétaire général concernant l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux par les institutions spécialisées et les organismes internationaux associés à l’Organisation des Nations Unies (A/57/73)


Le rapport du Secrétaire général liste les institutions spécialisées et les autres organismes internationaux dont les chefs de secrétariat doivent soumettre des renseignements demandés concernant les mesures prises en application des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.  Les résumés des réponses reçues par le Secrétaire général sont reproduits dans le document E/2002/61.


Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien, y compris Jérusalem, et de la population arabe du Golan syrien occupé (E/2002/21)


Le rapport, établi par la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), couvre la période d’avril 2001 à mars 2002.  Il est souligné que l’occupation continue du territoire palestinien par Israël, les retards intervenus dans l’application des accords conclus entre Israël et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), de même que le retard concernant la mise au point d’une solution définitive visant à régler les demandes en suspens entre les deux parties, continuent d’aggraver les conditions de vie du peuple palestinien.  Les Forces de défense israéliennes (FDI) ont recouru à une force excessive, démoli des habitations, renforcé les restrictions touchant la mobilité et la politique de bouclage, autant de mesures qui ont affecté l’économie palestinienne et les conditions de vie des habitants, déplore le rapport.  La CESAO note que les fermetures internes ont divisé la Cisjordanie et la Bande de Gaza en  54 zones séparées et ajoute que fin 2001 l’Aéroport international et le port de Gaza ont été gravement endommagés par l’armée israélienne.  De plus, la politique stricte de bouclage et la restriction de la mobilité imposées par les autorités israéliennes depuis septembre 2000 ont gravement affecté la capacité des organismes d’aide de fournir une assistance humanitaire, déplore la CESAO.


S’agissant du Golan syrien occupé, il est fait remarquer qu’il existe une infrastructure de colonies étendue mais relativement plus petite sur les hauteurs du Golan syrien où habitent quelques 17000 colons israéliens répartis dans 33 colonies (contre 190 colonies recensées en Cisjordanie et à Gaza et occupées par 380 000 colons).  L’échec des négociations entre Israël et la République arabe syrienne en mars 2000 a abouti à des décisions ayant pour but de relancer l’expansion des colonies et les possibilités d’emploi pour la population arabe sur les hauteurs du Golan syrien demeurent restreintes tout comme l’accès aux établissements d’enseignement est limité.


Rapport du Comité chargé des organisations non gouvernementales sur les travaux de sa session ordinaire de 2002 (New York, 13-24, 29 et 30 mai 2002) (E/2002/71 (Partie 1))


A sa session de 2002, le Comité  était saisi de 161 demandes d’octroi du statut consultatif, dont 92 avaient été reportées de ses sessions antérieures.  Il a recommandé à l’ECOSOC d’octroyer le statut consultatif à 93 organisations, a reporté à une date ultérieure l’examen des demandes de 65, a clos l’examen de la demande de deux et a pris acte du retrait de la demande d’une organisation.  Le Comité était également saisi de neuf demandes de reclassement et a donné son aval à trois d’entre elles, reportant à la reprise de session de 2002 l’examen de six autres, précise le rapport.


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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.