ECOSOC/6021

LES COMMISSIONS REGIONALES DE L’ONU APPELEES A ETRE LE VECTEUR DE LA COOPERATION INTERREGIONALE ET A SE RAPPROCHER DES AUTRES ORGANISATIONS REGIONALES

19/07/2002
Communiqué de presse
ECOSOC/6021


Conseil économique et social

Session de fond de 2002

31et 32èmes séances plénières – matin et après-midi


LES COMMISSIONS REGIONALES DE L’ONU APPELEES A ETRE LE VECTEUR DE LA COOPERATION INTERREGIONALE ET A SE RAPPROCHER DES AUTRES ORGANISATIONS REGIONALES


Etudiant les potentialités de la coopération internationale pour la mise en oeuvre des objectifs de développement contenus dans la Déclaration du Millénaire, les membres du Conseil économique et social se sont entretenus aujourd’hui avec les Secrétaires exécutifs des cinq Commissions régionales des Nations Unies.  A la veille du Sommet mondial pour le développement durable, prévu en Afrique du Sud du 26 août au 4 septembre 2002, le dialogue a surtout porté sur la coopération interrégionale aux fins du développement durable dont pourraient devenir le vecteur la Commission économique pour l’Afrique (CEA), la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), la Commission économique et sociale pour l’Asie de l’Ouest (CESAO), la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), et la Commission économique pour l’Europe (CEE).


Compte tenu de la similarité des difficultés que les pays en développement ou à économies en transition rencontrent, la coopération interrégionale est apparue comme un moyen efficace de lutter contre les problèmes de la pauvreté, de l’accès à l’eau et à l’énergie, des modes de consommation et de production non durables, du changement climatique ou encore des coûts liés à la préservation de la biodiversité.  Quels mécanismes mettre en place pour permettre aux Commissions régionales d’être les catalyseurs en la matière, a été la question autour de laquelle le dialogue s’est articulé.  Des schémas de collaboration ont été présentés notamment entre la CESAP et la CEE sur l’énergie et l’eau ou entre la CESAP et la CESAO sur la désertification et la gouvernance urbaine.


Des appels ont été lancés pour que les commissions régionales impriment un caractère plus pragmatique à leurs activités.  Ces commissions se concentrent trop sur les programmes politiques au détriment des programmes opérationnels, a ainsi estimé le représentant du Népal qui a ajouté «il est grand temps de renoncer à la recherche de nouvelles idées et de nouveaux concepts et de s’attaquer à une mise en oeuvre réelle des objectifs de développement».  Lui faisant écho, de nombreuses délégations ont plaidé pour un rapprochement avec les autres organisations régionales comme l’ANASE, le MERCOSUR ou l’Union européenne, et pour une coopération plus étroite avec les banques de développement régionales ainsi qu’avec le Conseil économique et social, pour le niveau international, et les gouvernements, pour le niveau national.


Etant régionales par définition, les commissions devraient travailler sur le lien entre l’international et le local, a insisté le représentant népalais qui a dit avoir constaté la persistance d’un «chaînon manquant» que les commissions étaient pourtant sensées combler.  A ce propos, d’autres appels ont été lancés pour que ces commissions s’attachent à assurer un certain degré de collaboration avec le Haut Représentant pour les PMA, les pays en développement sans littoral et les petits Etats insulaires en développement.


Ont pris part au débat qui a suivi le dialogue, le Secrétaire exécutif de la CESAP, et Coordonnateur des cinq Commissions ainsi que les représentants du Danemark, au nom de l’Union européenne et des pays associés; de la Roumanie, de la Fédération de Russie, des Etats-Unis, de la République de Corée, de l’Ukraine, du Bélarus, de la Chine et du Mexique.


Toujours aujourd’hui, le Conseil et économique et social a adopté deux projets de résolution* dont le premier porte sur la restructuration de l’appareil de conférence de la CESAP.  Cette Commission comprend désormais un Comité consultatif des représentants permanents, deux organes spéciaux sur les PMA et les pays insulaires en développement du Pacifique, et trois comités thématiques sur la réduction de la pauvreté, la gestion de la mondialisation et les problèmes sociaux émergents.  Par le deuxième projet de résolution, le Conseil économique et social a approuvé la tenue de la trentième session de la CEPALC à Porto Rico durant le premier semestre de 2004.


Le Conseil économique et social poursuivra ses travaux lundi 22 juillet à dix heures.


* Les projets de résolution sont contenus dans le document E/2002/15 Add.3


COOPÉRATION RÉGIONALE


Dialogue avec les Secrétaires exécutifs des commissions régionales: table ronde sur la coopération interrégionale pour le développement durable et les défis régionaux à venir


Exposés


Mme BRIGITA SCHMOGNEROVA, Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Europe (CEE), a présenté les grands défis qui se posent à la région.  Elle a rappelé que les pays d’Europe centrale, orientale et de la Communauté des Etats indépendants sortent de la période de récession mais dans plusieurs d’entre eux, le manque de ressources entrave les progrès vers le développement durable.  Sur le plan social, la pauvreté et le chômage, les disparités accrues de revenus et l’accès inégal à l’éducation et à la santé sont de graves problèmes.  L’espérance de vie a baissé et l’insécurité existe, à la fois sociale et physique.


Concernant les défis qui se posent dans les pays de la CEE, elle a cité en premier lieu la pauvreté, la disparité des revenus, la solidarité entre les générations.  Ensuite, il faut accélérer le processus devant mener à des modes plus viables de production et de consommation.  La préservation des biens communs comme l’eau, l’air et la biodiversité est le troisième défi.  Enfin, il faut renforcer la bonne gouvernance et la démocratie participative.


Pour ce qui est de l’approche et du processus utilisés par la CEE dans son rôle régional, elle a estimé qu’il fallait appuyer les processus régionaux.  Il faut ensuite développer les instruments juridiques.  La troisième approche est le soutien fourni aux pays en économie de transition dans leurs efforts pour le développement durable.


M. KIM HAK-SU, Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a fait part des mesures prises par la Commission pour promouvoir la coopération interrégionale.  Il a, par exemple, indiqué que la Commission a collaboré avec la CEE sur «l’utilisation rationnelle et efficace de l’énergie et de l’eau potable en Asie centrale».  Une autre initiative a porté sur l’élaboration d’une série de directives pour une large participation à la résolution des questions liées à l’environnement en Asie et dans le Pacifique.  L’initiative est menée dans le cadre des partenariats de type II consacrés dans les projets de texte du Sommet mondial pour le développement durable.


Dans ce cadre, la collaboration avec la CEE porte sur l’élaboration d’une convention sur l’accès à l’information, la participation publique dans le processus de prise de décision et l’accès à la justice pour les questions environnementales.  La CESAP étudie les moyens de mener une coopération similaire avec les autres commissions économiques, en particulier la CESAO, sur les domaines de la désertification et de la gouvernance urbaine.  Le Secrétaire exécutif a, en concluant, proposé l’élaboration d’un mécanisme pour promouvoir une coopération interrégionale plus solide entre les régions.  Ce mécanisme devrait permettre des programmes et des projets communs, et l’organisation des forums de discussion.  Cela, a-t-il dit, facilitera non seulement la coopération Nord-Sud mais aussi la coopération Sud-Sud.


M. JOSE ANTONIO OCAMPO, Secrétaire exécutif de la Commission pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a souligné que même si la communauté internationale assume avec enthousiasme ses responsabilités, il y a eu une baisse de cet élan au cours des années 90.  Il a rappelé que l’intégration pleine et effective du Programme de Rio est une tâche importante en Amérique latine.  Les dépenses publiques doivent être stables.  Le Secrétaire exécutif a ensuite relevé une tendance préoccupante, consistant à énoncer de nouvelles conditions en matière de coopération et celle qui tend à remplacer l’aide au développement par le commerce.  Il a fait remarquer que la plupart des politiques environnementales en vigueur sont souvent des politiques qui réagissent à des problèmes existants.  Il a ensuite indiqué que la capacité des institutions gouvernementales est constamment révisée à la baisse.


Selon la CEPALC,l’évaluation de la durabilité du développement requiert de mieux identifier les domaines prioritaires.  D’autre part, il doit y avoir intégration des politiques économiques dans les politiques gouvernementales.  Il faut aussi trouver de nouvelles occasions de production fondées sur les ressources naturelles offertes par la région.  Il faut notamment promouvoir la gestion durable des écosystèmes et protéger la diversité biologique, mettre en place des mécanismes équitables de transfert de technologies.  La gestion des environnements est fondamentale.  Le Secrétaire exécutif a en outre estimé que la dimension régionale offre un espace privilégié pour mettre en oeuvre le programme d’action 21.  Il faut renforcer le rôle des commissions régionales, a-t-il conclu.


M. K.Y.AMOAKO, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a d’abord souligné que si les tendances actuelles se maintiennent, seuls dix pays d’Afrique réaliseront les Objectifs de développement du Millénaire dans les domaines de la réduction de la pauvreté, de l’éducation et de la santé.  Il a donc souhaité que le Sommet mondial pour le développement durable mette l’accent sur les 26 domaines critiques identifiés par la réunion préparatoire régionale tenue au niveau ministériel.  Parmi ces domaines prioritaires, le Secrétaire exécutif en a souligné cinq.  Le VIH/sida, le changement climatique, l’accès à l’eau potable, la désertification et la dégradation des sols.  Compte tenu de ces priorités, il s’est félicité du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique qui insiste sur l’accent sur la bonne gouvernance et les investissements nécessaires pour assurer l’unification de l’Afrique.


Mme MERVAT TALLAWY, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), a indiqué que les préparatifs régionaux du Sommet pour le développement durable ont clairement mis en évidence les corrélations entre l’environnement, le social et l’économique.  D’autre part, les efforts pour parvenir au développement durable requièrent d’aller au-delà des consultations et de la coordination régionale, ce qui est nécessaire, c’est la coopération et l’intégration.


La Secrétaire exécutive a en outre mentionné les obstacles rencontrés: l’absence de paix et de sécurité, la pauvreté, le chômage, l’endettement, les modes de consommation et de production non viables, le manque de technologies écologiquement propres, les capacités limitées de la société civile.  Les solutions, a-t-elle précisé, devront prendre en compte les spécificités des pays membres.  L’approche régionale est certes essentielle concernant le développement

durable mais il faut aussi reconnaître l’importance de la coopération interrégionale pour ce qui est des objectifs de développement durable.  Elle a préconisé un plan d’action et un accord institutionnel interrégionaux, centrés sur le développement durable, ainsi que l’adoption de mécanismes opérationnels pour la mise en oeuvre d’actions et d’accords communs.  Elle a notamment fait observer que 80 % des ressources en eau renouvelable ont pour origine des points extérieurs de la région.


Dialogue


      Ouvrant le débat, le représentant du Chili a salué le travail de la CEPALC dans le domaine économique et dans celui de la promotion sociale tout en lui demandant d’élaborer des objectifs plus ambitieux dans le cadre de la réalisation des Objectifs du Millénaire.  En la matière, le représentant du Pérou a plaidé pour l’adoption d’une approche résolument régionale et sous-régionale.  Il faut, a-t-il insisté, passer des plans internationaux à des plans régionaux dans le but de parvenir à des plans sous-régionaux.  Les Commissions ont un rôle très important à jouer en la matière et d’ailleurs que pensent-elle des mécanismes de mise en oeuvre d’Action 21 et que préconisent-t-elles pour ce qui du pilier «croissance économique» de ce Programme d’action?, a-t-il demandé.


L’année 2002 est la troisième année de récession économique en Amérique latine.  Quelle en sont les raisons?  Sont-elles liées au contexte mondial ou à des erreurs dans le choix des paradigmes économiques? a demandé, à son tour, la représentante du Mexique.  Pour sa part, la représentante du Suriname s’est interrogée sur le degré de coopération entre les Commissions et le Haut Représentant pour les PMA, les pays en développement sans littoral et les petits Etats insulaires en développement.


Répondant aux questions, la Secrétaire exécutive de la CEE a soulevé la question de l’implication de la CEE dans la réalisation des objectifs du développement durable.  Elle a ainsi rappelé les cinq conventions environnementales qui ont été élaborées par la CEE et la coopération en cours avec d’autres commissions régionales pour la mise en oeuvre de ces conventions.  Elle a mis l’accent sur la Conférence organisée, le 5 juillet à Genève, par la CEE qui a permis de traiter de trois secteurs: la santé, les transports et l’environnement.  Revenant à la situation spécifique de sa région, la Secrétaire exécutive a indiqué que la priorité de sa Commission est désormais de s’attaquer aux problèmes de l’augmentation de la pauvreté.


A son tour, le Secrétaire exécutif de la CESAP a répondu à la question sur les mécanismes de mise en oeuvre d’Action 21.  Il a attiré l’attention sur les réunions régionales organisées par sa Commission sur l’énergie et l’eau potable.  La CESAP a aussi un programme sur la gestion des catastrophes naturelles ayant trait à l’eau, a-t-il dit.  S’agissant de la coopération avec le Haut Représentant pour les PMA, il a rappelé que sa région abrite 13 PMA.  L’Asie a le plus grand nombre de pauvres absolus, a-t-il encore rappelé.  Il s’est donc dit impatient de travailler étroitement avec le Haut Représentant.  D’ailleurs, la CESAP est impliquée dans la préparation de la réunion ministérielle sur les PMA et les pays en développement sans littoral, a-t-il encore souligné.


Intervenant également, le Secrétaire exécutif de la CEPALC a estimé qu’Action 21 a permis des progrès dans la région dont le moindre n’est pas le renforcement des institutions chargées de développement durable qui ont connu une évolution significative.  Toutefois, la plupart de ces institutions sont encore des institutions publiques et l’un des résultats importants de Johannesburg serait d’intégrer pleinement ces institutions dans les programmes économiques.  Il faut, a-t-il estimé, de nouveaux instruments multilatéraux qui reconnaîtraient l’importance économique des services environnementaux mondiaux et qui garantiraient aux pays qui consacrent des ressources à la production de ces services le droit à des émoluments.  Pour le Secrétaire exécutif, le Protocole de Kyoto a permis la création d’un marché mondial de services environnementaux mondial.  Ce marché, a-t-il voulu, ne doit pas se limiter au changement climatique mais peut s’élargir à la diversité biologique.  Les pays d’Amérique latine sont différents les uns des autres mais la région a aujourd’hui la capacité de contribuer à la mise en oeuvre des différentes conventions.


Venant à la récession économique dans la région, le Secrétaire exécutif a souligné que même si on exclut l’Argentine, la croissance économique n’est que de 1% pour la région et ce, pour la deuxième année consécutive.  Pour lui, les causes sont liées à la fois au contexte économique et au contexte politique.  Sur le plan économique, il a cité l’impact des incertitudes des marchés financiers depuis la crise asiatique de 1997 qui fait passer l’Amérique latine et les Caraïbes d’une situation positive de transfert net des ressources à une situation de ressources négatives.  L’IED qui a été le moteur de la croissance a chuté en 2001.  Le Secrétaire exécutif a aussi cité l’impact la décélération de l’économie des Etats-Unis, les incidences du 11 septembre sur le tourisme, et la baisse des prix des matières premières. 


Le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a rappelé que l’Afrique a le plus grand nombre de pays les moins avancés, 35 sur les 43.  Il a identifié des domaines prioritaires, comme le commerce, le transport.  Il a souligné qu’il était en train de finaliser un rapport sur les défis à relever pour le développement durable.  Le nombre de pays avec un indice de développement durable faible a augmenté, passant de 16 à 19, la durabilité est donc un défi très important.  Les choses ne s’améliorent pas malgré les efforts consentis.  La coopération interrégionale doit être à l’avant-garde.  Le Secrétaire exécutif a aussi relevé le rôle très important des technologies, notamment pour lutter contre les maladies.  La croissance reste cependant le problème central.


La représentante de la Commission économique pour l’Asie occidentale (CESAO), a indiqué que la CESAO a conduit une étude sur le développement durable dans la région, ce qui est nouveau.  Des mécanismes d’énergie renouvelable ont été créés et l’idée a été avancée de créer un Conseil sur l’eau.  Pour ce qui est de la sensibilisation, elle a précisé que la Commission a produit des documents sur les problèmes clés du développement durable, sur l’eau, l’énergie et les aspects sociaux et économiques du développement.  Elle a fait remarquer que la CESAO n’a qu’un seul PMA.


Le représentant de Grenade a indiqué que la culture des bananes est la principale ressource pour des pays des Caraïbes qui se heurtent donc à des défis du fait notamment que certains pays subventionnent leur propre production.  Comment vouloir promouvoir le développement durable, a-t-il demandé, lorsque, dans le cas des Caraïbes, certaines décisions politiques prises par l’OMC vont à l’encontre des intérêts des pays?  La représentante du Suriname a pour sa part demandé s’il est possible pour les secrétaires exécutifs d’intervenir sur le rôle

des technologies de l’information et de la communication, qui ont été reconnues comme un instrument très important pour parvenir au développement durable.  En outre, elle a mentionné le lien entre les droits de l’homme et le droit au développement.  Elle a également demandé des précisions sur les solutions au problème de l’abandon scolaire des garçons.  Enfin, eu égard à la réalisation des objectifs de la Déclaration du Millénaire, peut-on s’attendre à plus de financements?


Le représentant du Népal s’est dit gêné par l’expression «bureaux périphériques» et a souhaité que les commissions régionales soient considérées comme une partie intégrante du système.  Il a estimé qu’il est grand temps de se concentrer sur une mise en oeuvre réelle au lieu de continuer à chercher de nouvelles idées et de nouveaux concepts.  Les commissions régionales doivent donc trouver des moyens de s’engager plus efficacement avec les acteurs régionaux et améliorer l’interface au sein du système des Nations Unies et notamment avec l’ECOSOC.  Il a estimé que dans la pratique, les commissions régionales ont des bureaux périphériques avec très peu d’interaction avec l’ECOSOC.  Cela devrait changer, a-t-il estimé.  On pourrait travailler beaucoup plus avec les organisations sous-régionales comme l’ANASE, le MERCOSUR qui travaillent déjà sur le terrain.  Une autre méthode serait de coopérer plus étroitement avec les gouvernements nationaux.  Les commissions devraient aussi essayer de travailler sur le lien entre le niveau international et local, a-t-il poursuivi, estimant qu’il y a un chaînon manquant.  Il a souhaité l’établissement d’un cadre qui permettrait à toutes les compétences d’être mises ensemble pour que tout ce qui a été convenu, comme les Objectifs du Millénaire, soit mis en oeuvre au bénéfice de la population.  Il faut des réformes significatives au sein des commissions régionales pour qu’elles renforcent leurs efforts en s’assurant qu’elles mettent en oeuvre ce qui doit l’être.


Le représentant du Chili a demandé si la CEPALC dispose de solutions économiques au diagnostic qui a été fait, notamment au regard de la conjoncture économique actuelle.  Le représentant de la République dominicaine a pour sa part demandé l’incidence de la politique fiscale sur le développement durable.  La représentante des Etats-Unis a estimé que les commissions ont réellement progressé.   Elle a souhaité connaître la collaboration entre les commissions régionales et d’autres organisations régionales.  Elle a aussi demandé la fréquence des réunions entre secrétaires exécutifs des commissions. 


Posant une dernière question, la représentante de l’Inde a dit ne pas comprendre quels types d’indicateurs seraient utilisés pour surveiller les progrès dans la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire.  De quel mandat dispose la CESAP pour entreprendre ces activités?  Quant aux partenariats de type II que la Commission a créés, la représentante a souligné que le Sommet de Johannesburg n’a pas encore eu lieu et que nul ne peut en prédire l’issue?


Répondant à cette dernière série de questions, le Secrétaire exécutif de la CESAP a d’abord répondu aux Etats-Unis et au Népal, en sa qualité de coordonnateur des commissions régionales.  Les Secrétaires exécutifs, a-t-il indiqué, se réunissent trois à cinq fois par an.  Ces réunions permettent de commenter les meilleures pratiques et les dernières fois, un travail a été mené sur le développement de projets interrégionaux.  Les commissions, a poursuivi le

Secrétaire exécutif, sont prêtes à travailler beaucoup plus activement avec le Conseil économique et social et les organismes des Nations Unies dans la mise en oeuvre des Objectifs de développement du Millénaire comme en témoignent les nombreux programmes conjoints avec le PNUD.  A cet égard, il serait faux de dire que les commissions ne se concentrent que sur les programmes politiques au détriment des programmes opérationnels.


Voulant apporter une dernière précision au représentant du Népal, le Secrétaire exécutif a indiqué que le vocable «bureaux périphériques» ne traduit aucunement une distance par rapport aux Nations Unies mais simplement le fait que les bureaux des commissions se trouvent sur le terrain.  Répondant à la question de l’Inde, il a souligné qu’il ne s’agit de contrôle mais plutôt d’examen; ce qui relève de la compétence des Commissions.  Pour ce qui est des partenariats de type II, le Secrétaire exécutif a indiqué qu’il faisait allusion aux financements extrabudgétaires apportés par différents gouvernements dont les Pays-Bas et les Etats-Unis.


A son tour, le Secrétaire exécutif de la CEPALC a répondu à la question du Chili en indiquant que les mesures doivent être prises aux niveaux national et international.  Pour lui, les processus d’intégration régionale fournissent, à cet égard, un degré d’autonomie et d’efficacité aux pays en développement.  S’agissant de l’impact de la politique fiscale sur le développement durable, il a attiré l’attention sur le rapport que sa Commission a préparé en collaboration avec le PNUD.  Quant à la coopération avec les organisations régionales, il a affirmé que sa Commission appuie activement tout programme qui oeuvre pour l’intégration en Amérique latine.  Il a cité, par exemple, la coopération avec le Sommet américano-ibérique ou encore le programme de coopération avec la banque régionale de développement.  S’agissant des nouvelles technologies de l’information et de la communication, le Secrétaire exécutif a indiqué que sa Commission participe activement au débat régional.  Il a en voulu pour preuve l’apport que la Commission apporte à la République dominicaine dans les préparatifs du Sommet mondial sur la société de l’information qui doit se tenir à Genève en 2003.


La représentante de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO)a indiqué que cette dernière a créé une division spécialement pour les technologies de l’information et de la communication.  Un comité consultatif sur les nouvelles technologies a aussi été mis en place pour suivre les derniers progrès en matière de technologies et étudier la façon dont ces dernières peuvent aider à résoudre les problèmes liés au développement.  Elle a fait remarquer que la CESAO apporte une contribution précieuse au PNUD.  Elle a aussi cité la réunion entre la CESAO et la Ligue arabe concernant les technologies.  Pour ce qui est des droits de l’homme, elle a noté la très bonne coopération avec Mme Mary Robinson.


Le secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique a indiqué qu’il prépare une communication sur un plan destiné à 20 pays africains dans le domaine des TIC.  Il a également mentionné un programme de formation de trois mois à l’utilisation de ces technologies et a annoncé que le Gouvernement canadien a voté une allocation pour les TIC en Afrique.  L’approche fondée sur les droits de l’homme est essentielle, a-t-il par ailleurs estimé, et il a indiqué qu’il travaillait en étroite collaboration avec Mme Mary Robinson.  Il a estimé que les ressources disponibles après Monterrey et Doha ne sont pas suffisantes pour satisfaire aux objectifs de développement du Millénaire en Afrique.  Il a ajouté que 25 % des ressources de la Commission sont consacrées aux activités de coopération régionales.


La Secrétaire exécutive de la CEE a souligné, à l’instar du Suriname, l’importance des nouvelles technologies de l’information et de la communication pour le développement.  La CEE, a-t-elle indiqué, entend bien continuer à travailler dans ce domaine comme en atteste l’étude sur les économies fondées sur les connaissances pour aider les pays à formuler des politiques pertinentes en la matière.  La CEE est d’ailleurs le point focal de toutes les autres Commissions dans ce domaine, a encore indiqué la Secrétaire exécutive.  Revenant à la question de la coopération avec les autres organisations régionales, elle a mis l’accent sur la collaboration avec l’Union européenne.


Répondant à la question de Grenade, le Secrétaire exécutif de la CEPALC a indiqué que les économies hautement spécialisées doivent disposer de temps pour s’ajuster du point de vue technologique aux changements des règles internationales concernant le produit dont ils dépendent.  Il s’agit d’une question particulièrement difficile parce qu’il existe des divergences de vues entre les pays en développement membres de la CEPALC.  En effet, la question de la banane touche aussi les pays d’Amérique latine qui ne partagent la position des pays des Caraïbes.


Déclarations


M. KIM HAK-SU, Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) et Coordonnateur des commissions régionales, présentant le rapport sur la coopération régionale, a indiqué que les Secrétaires exécutifs des commissions régionales participent aux travaux du Comité exécutif pour les affaires économiques et sociales et du Groupe des Nations Unies pour le développement en étroite coopération avec la CUNCED et le PNUD


Cette réunion annuelle avec le Conseil permet de développer une interaction sur les questions qui préoccupent la communauté internationale dans la mesure où les commissions jouent un rôle important pour conférer une dimension régionale aux questions mondiales.  Les Secrétaires exécutifs estiment à cet égard que le Conseil doit explorer d’autres moyens d’intégrer les perspectives régionales aux débats mondiaux.  Ils sont en outre très attachés à un suivi efficace de la Conférence sur le financement du développement et du prochain Sommet sur le développement durable.  Un des enjeux de Johannesburg sera de voir comment les critères de la viabilité économique pourront être rendus opérationnels dans les différents domaines de la politique publique selon une approche différenciée.  Ce sommet offre une occasion exceptionnelle pour chaque région de mettre au point son propre programme de développement durable.


M. MORTEN LYKKE LAURIDSEN (Danemark) au nom de l’Union européenne et des pays associés, a attiré l’attention du Conseil sur la stratégie du développement durable que l’Union européenne a adoptée en 2001 et a expliqué que, dans ce cadre, cette dernière a renforcé et intensifié les initiatives interrégionales.  Il a cité la réunion Asie-Europe tenue à Beijing en janvier 2002 et le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne, d’Amérique latine et des Caraïbes, organisée à Madrid en mai 2002.


Les négociations entre l’Union, et ses 77 partenaires d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique sur les accords régionaux de partenariats économiques débuteront en septembre, a indiqué le représentant avant d’expliquer que ces Accords devraient être des instruments souples de développement régional et une contribution substantielle à la coopération interrégionale.  Au niveau régional, l’Union européenne appuie la prise d’initiatives comme le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).


L’Union européenne, a ajouté le représentant, réaffirme l’importance qu’il y a à lancer le cycle de développement initié à la réunion de l’OMC à Doha.  L’Union, a-t-il encore dit, appuie toute action qui peut contribuer au développement durable d’une économie mondiale ouverte et à la consolidation du lien entre le commerce, l’environnement et le développement comme en témoigne l’initiative «Tout sauf les armes».  Le représentant a aussi réitéré l’appui de l’Union européenne au Consensus de Monterrey et à sa mise en oeuvre, y compris au niveau régional.  Il a estimé qu les commissions régionales et les banques de développement doivent activement participer à l’effort.


M. ALEXANDRU NICULESCU (Roumanie) a fait savoir que durant son débat annuel de 2002, la Commission économique pour l’Europe (CEE) a traité des mesures transectorielles à adopter à la lumière de la Déclaration du Millénaire et a souligné les aspects économiques de la sécurité en Europe.  La discussion a également souligné l’importance fondamentale de la coopération en matière de sécurité avec, entre autres, l’OTAN, la Commission européenne et l’OSCE pour

établir des priorités communes au niveau régional.  En 2001, la coopération entre la CEE et la Roumanie a été poursuivie dans le cadre d’actions nouvelles communes telles que le colloque qui a été organisé conjointement avec l’OTAN sur la dimension économique de la prévention des conflits.  Ce colloque était ouvert aux représentants du secteur privé et a permis de formuler des partenariats visant à mobiliser des contributions dans le but d’atténuer les causes économiques premières des conflits.


Le représentant a également évoqué le processus préparatoire régional au Sommet mondial sur la société de l’information en précisant que la Roumanie contribuera à ses travaux en accueillant à Bucarest, du 7 au 9 novembre 2002, en coopération avec la CEE, une conférence ministérielle préparatoire régionale paneuropéenne.


M. PANKIN (Fédération de Russie) a estimé que la pertinence des commissions économiques régionales croît en ce sens qu’elles deviennent les centres régionaux du système des Nations Unies.  Ces commissions doivent transformer le dialogue multilatéral de l’ONU en des stratégies concrètes pour le développement régional.  Elles doivent avoir le rôle directeur dans la coordination des activités régionales des différents organismes des Nations Unies.  Le représentant a appuyé la décision de la CESAP de réformer son appareil subsidiaire pour se conformer au mieux aux défis de la région Asie/Pacifique.  S’agissant de la CEE, il a souligné la nécessité d’actualiser ses activités et de renouveler ses méthodes de travail. 


Il est important que le potentiel de la CEE puisse être exploité par les Etats membres et que les activités répondent à la nouvelle donne dans la région, a insisté le représentant qui a appuyé les propositions de réforme de la Secrétaire exécutive de cette Commission.  La Fédération de Russie étant membre de deux Commissions, le représentant a plaidé pour l’augmentation de leurs ressources financières afin, a-t-il dit, d’aider à l’intégration des pays à économie de transition dans l’économie mondiale et le commerce international.


En concluant, le représentant a appuyé les efforts visant à renforcer la coopération interrégionale.  Il a aussi souhaité une plus grande corrélation entre les Commissions et le reste du système des Nations Unies et souligné le rôle du secteur privé dans la réalisation des objectifs du développement durable.  Il a estimé qu’en la matière, les commissions pourraient déployer davantage d’efforts.


Mme CLAUDIA SERWER (Etats-Unis) a rappelé que les commissions régionales sont des instances utiles pour discuter de tout un éventail de problèmes, mener des études et des échanges d’idées ainsi que pour définir des normes techniques dont les pays membres peuvent tirer parti.  Elles doivent se concentrer sur leurs mandats respectifs et collaborer étroitement avec les autres organisations régionales dans un souci de complémentarité et non pas de concurrence.


La représentante s’est félicitée de l’adoption par la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique d’une nouvelle structure axée sur la pauvreté et sur les nouveaux problèmes sociaux afin de mieux réagir aux priorités de ses membres et l’a encouragée à continuer de rationaliser ses programmes et ses pratiques.  Elle a également salué la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes pour le travail développé pour aider les Etats à saisir les chances offertes par la mondialisation.

Les Etats-Unis sont également heureux des efforts déployés par la Commission économique pour l’Europe (CEE) pour améliorer ses travaux et notamment le processus de consultation avec les Etats Membres afin de tenir compte de leurs besoins et de leurs intérêts et de garantir une meilleure allocation possible des ressources.  La CEE doit continuer à jouer un rôle ciblé dans les domaines où elle a un avantage comparatif.  La Commission économique pour l’Afrique a, quant à elle, fait un travail analytique exemplaire pour appuyer le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  Enfin, les Etats-Unis appuient le plan monétaire révisé de la commission économique et sociale pour l’Asie occidentale qui contribuera à l’établissement d’un environnement propice au développement durable.


M. LEE HO-JIN (République de Corée) a souligné l’importance des commissions régionales et leur double statut de «bureaux périphériques des Nations Unies» et «d’expression régionale de l’ONU dans chaque région».  Le travail des commissions a permis de connaître les perspectives régionales de la mondialisation, d’offrir un espace pour la préparation et le suivi des grandes conférences; et de mettre en place des initiatives régionales sur la consolidation de la paix, a insisté le représentant.  Il s’est particulièrement félicité des initiatives conjointes que la CESAP met en place avec les autres commissions régionales et a cité les programmes spéciaux sur les économies d’Asie centrale avec la CEE ou encore les projets de coopération interrégionaux sur le commerce et les investissements avec la CEPALC.  Le représentant a en outre appuyé la restructuration de l’appareil subsidiaire de la Commission.


M. OLEKSII HOLUBOV (Ukraine) a plaidé en faveur du renforcement des capacités des commissions régionales qui ont continué de développer leurs activités conformément à leurs mandats dans l’objectif de répondre aux besoins particuliers des régions et de représenter une antenne régionale de l’ONU.  Les programmes de travail des commissions doivent être fondés sur les besoins régionaux et refléter les priorités fixées par les Etats Membres afin de les servir au mieux.  Il faut également utiliser les ressources sagement.  Le représentant a également appelé les commissions à améliorer leurs efforts de coordination afin de développer une approche commune face aux problèmes partagés de pays voisins.  La coordination des activités des commissions avec l’ECOSOC, les organes subsidiaires et exécutifs des Nations Unies peut en outre être améliorée.


En tant qu’Etat européen, l’Ukraine est en faveur d’un renforcement des activités de la Commission économique pour l’Europe.  Les progrès qu’elle a réalisés pour intégrer les préoccupations transectorielles à ses activités et s’adapter au nouveau paysage social économique de l’Europe sont encourageants.  Ses Etats Membres devraient continuer de mener leurs actions pour poursuivre la réforme de 1997 et tirer le plus grand parti de ses activités.


M. ANDREI A. POPOV (Bélarus) a souligné l’importance de la coopération dans le cadre des commissions régionales des Nations Unies.  Il a souligné la contribution de la CEE à l’élargissement de la coopération sur le continent européen et s’est félicité que des approches régionales aient pu être trouvées pour résoudre des problèmes communs comme l’accès à l’eau, à l’énergie ou aux réseaux routiers.  Le représentant a néanmoins regretté que l’augmentation du volume de travail des commissions n’ait pas été accompagné d’une hausse des contributions financières.  Il a donc plaidé pour une augmentation de ces ressources avant d’aborder la question des réformes et d’estimer que celle des commissions doit être discutée dans le cadre de la réforme générale du Conseil économique et social.

M. WANG QI (Chine) a réaffirmé la volonté de son pays de contribuer à la coopération économique régionale afin de nouer des liens économiques et commerciaux plus étroits avec d’autres pays sur une base qui soit bénéfique à tous.  Il a également souhaité que la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) contribue davantage au développement économique et social de la région afin que ses Etats Membres tirent un meilleur parti de ses avantages dans le cadre de la mondialisation.  Le thème de la réunion annuelle de cette année de la CESAP a été le développement social durable en période de mondialisation rapide et a représenté une bonne occasion de discuter de la manière de joindre les efforts pour faire face aux défis qui caractérisent ce phénomène.  Le programme de réforme parachevé concentre ses travaux sur la réduction de la pauvreté, la gestion de la mondialisation et les nouvelles questions sociales.  La Chine est en outre prête à améliorer sa coopération avec la CESAP en vue d’arriver à bout, entre autres, de la pauvreté et du VIH/sida.


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) s’est félicitée de la faculté de la CEPALC à saisir l’importance des questions d’intégration régionale et de régionalisme ouvert.  Elle a salué la coopération de la CEPALC avec les autres organisations régionales comme la Banque interaméricaine de développement.  Elle s’est dite convaincue que la CEPALC joue un rôle fondamental dans la préparation et le suivi des grandes conférences organisées par les Nations Unies.  A ce propos, la représentante a rappelé l’importance qu’attache le Brésil au développement durable pour expliquer pourquoi son pays a participé activement aux préparatifs régionaux du Sommet mondial.  Elle a ainsi espéré que ce Sommet permettra de renforcer la coopération interrégionale en tant qu’un des mécanismes les plus prometteurs pour faire avancer l’ordre du jour du développement durable.


M. CARLOS VALERA (Mexique)a exprimé la reconnaissance de son pays pour le travail accompli par toutes les commissions régionales et en particulier par la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes, soulignant le rôle important joué par cette dernière durant la phase préparatoire de la Conférence sur le financement du développement et durant la tenue de la Conférence elle-même.

ECOSOC-12


Mme VIJAY THAKUR SINGH (Inde) a elle commenté le projet de résolution contenu dans le rapport E/2002/39 sur la dernière session de la CESAP.  Rappelant que le paragraphe 5 de la résolution traite du suivi du Sommet mondial pour le développement durable, elle a demandé à la CESAP de ne pas appliquer la résolution tant que les conclusions et les résultats du Sommet ne seront pas connus.


Répondant à cette remarque, le Secrétaire exécutif de la CESAP a rappelé que la résolution a été proposée par le Cambodge qui a accueilli la réunion préparatoire de Johannesburg.  Les Etats Membres présents, a-t-il souligné, l’ont adoptée comme résolution de la session de la CESAP.  Toutefois, le Secrétaire exécutif n’a pas vu d’inconvénients à ce que la résolution soit appliquée après le Sommet de Johannesburg.


A son tour, la Secrétaire exécutive de la CESAO a tenu à attirer l’attention sur la réorganisation de sa Commission qui vient d’arrêter quatre priorités pour son plan à moyen terme.  Il s’agit de l’eau, de la technologie, de la gestion de la mondialisation, et des politiques sociales.  En conséquence, la Commission comprend désormais des divisions sur la mondialisation, la technologie et l’intégration régionale.



DOCUMENTATION


Coopération régionale dans les domaines économique et social et domaines connexes (E/2002/15 et Add.1 à 3 et Corr.1)


Le présent rapport informe le Conseil économique et social de la suite donnée par les commissions régionales, au cours de la période considérée, aux directives qui ont été formulées à l’annexe III de sa résolution 1998/46 du 31 juillet 1998.


Au nombre des thèmes abordés figure l’examen des préparatifs et des activités de suivi des conférences mondiales et autres événements majeurs ayant eu lieu au cours de la période qui s’est écoulée entre les sessions de fond du Conseil de 2001 et 2002 contenu dans l’additif 1 au présent rapport (E/2002/15/Add.1); une étude sur la coopération des commissions régionales avec d’autres organismes régionaux contenue dans l’additif 2 (E/2002/15/Add.2); et les résolutions et décisions adoptées par les commissions régionales au printemps 2002, auxquelles le Conseil doit donner suite ou qui ont été portées à son attention, contenues dans l’additif 3 (E/2002/15/Add.3).  En outre, conformément à la décision 2002/204 du Conseil, en date du 13 février 2002, le rapport examine au chapitre II le thème de la coopération régionale, point de l’ordre du jour à la session de fond de 2002 du Conseil, qui est intitulé «Coopération interrégionale pour un développement durable: défis régionaux à relever».  Enfin, en application des résolutions 1823 (XVII) de l’Assemblée générale et 1817 (LV) du Conseil, on trouvera au chapitre IV le rapport des secrétaires exécutifs axé sur les perspectives régionales concernant le financement du développement et d’autres thèmes intéressant les commissions régionales.


Les additifs du rapport portent sur le suivi à l’échelon régional des conférences mondiales et autres réunions internationales; la coopération régionale dans les autres domaines économique et social et dans les domaines connexes; les questions appelant une décision de la part du Conseil économique et social ou portées à son attention


Résumé de l’étude sur la situation économique de l’Europe, 2002 (E/2002/16)


Outre l’introduction, le présent rapport contient deux parties, l’une consacrée à l’examen de la situation économique en Europe occidentale et en Amérique du Nord, l’autre consacrée aux économies des pays en transition.


Il indique qu’au cours de l’année 2001, le taux d’expansion de l’économie mondiale a connu un ralentissement progressif et les perspectives à court terme ont subi une détérioration parallèle.  La caractéristique principale de la période, dans les trois principales économies – Etats-Unis d’Amérique, Japon et Allemagne- a été un fléchissement cylindrique synchrone, le premier depuis 1974-1975, qui a débouché sur une récession.  Ce ralentissement considérable masque toutefois le fait que l’économie des pays en transition a fait preuve d’une surprenante fermeté face à la dégradation de l’environnement externe.  La force de l’économie russe a été l’un des principaux facteurs de la fermeté globale de l’activité économique dans la communauté d’Etats indépendants.


Les attentats terroristes dont New York et Washington ont fait l’objet le 11 septembre 2001 ont pesé sur l’évolution économique du monde, du moins à court terme.  Cependant, les effets généralement négatifs qu’ils ont eus sur la confiance des consommateurs et des entreprises de par le monde semblent s’être estompés dans les premiers mois de 2002.


Les analystes économiques s’accordent largement à penser que la croissance économique aux Etats-Unis reprendra dans le courant de 2002 et que, dans la foulée, celle du reste du monde connaîtra aussi une relance.  Les perspectives économiques à court terme restent néanmoins fort incertaines, sans compter que la persistance des déséquilibres très marqués, tant intérieurs qu’extérieurs, de l’économie américaine constitue un grand facteur de risque pour une reprise cyclique soutenue.


Récapitulation de la situation économique et sociale en Afrique en 2001 et tendances économiques récentes et perspectives pour 2002 (E/2002/17)


      Selon les prévisions faites peu après les attaques terroristes du 11 septembre 2001, la croissance économique devait stagner en Afrique en raison de la faiblesse des cours des produits de bases, de la réduction de l’investissement étranger direct (IED) et de la diminution des flux de capitaux privés.  Mais la décélération de l’économie mondiale a eu un impact beaucoup moins marqué que prévu.  C’est ce qu’affirme la Commission économique pour l’Afrique (CEA) qui estime que le rythme de progression du produit intérieur brut (PIB) de l’ensemble du continent est passé de 3,5% en 2000 à 4,3% en 2001.  La plupart des pays africains semblent donc tendre vers des taux de croissance supérieurs aux 3% traditionnels, ce qui a des incidences positives sur la lutte contre la pauvreté.


La CEA explique cette capacité de récupération de l’Afrique face au ralentissement de l’économie mondiale par la baisse des prix du pétrole; les améliorations de la production agricole; une gestion économique plus rationnelle; la hausse des exportations au titre de la loi américaine sur la croissance et les potentialités de l’Afrique; l’atténuation des conflits et de l’insécurité; les dévaluations de la monnaie en Afrique du Sud; et l’accroissement de la demande intérieure favorisé par des envois de fonds importants.  En effet, il apparaît qu’en Afrique, la croissance soit soutenue par le tourisme et les envois de fonds.


D’après le Fonds monétaire international (FMI), les envois de fonds auraient dépassé 100 milliards de dollars en 1999.  Mais les chiffres sont probablement plus élevés puisque Western Union estime, par exemple, qu’il est transféré chaque année l’équivalent de 100 millions de dollars en Afrique australe de manière informelle.  Au titre des autres informations, la CEA signale, par exemple, que les flux de capitaux privés font une percée sur les marchés émergents d’Afrique.  Ainsi contrairement aux marchés d’autres régions, ceux d’Afrique n’ont pas été touchés par les effets des attentats du 11 septembre.  En fait, entre 2000 et 2001, le volume net des flux de capitaux privés a presque doublé, passant de 4,9 milliards à 9,5 milliards de dollars.


La CEA constate aussi une évolution dans les tendances de l’IED.  Autrefois, explique-t-elle, l’IED venait essentiellement d’une poignée de pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).  Or au cours des années 90, l’IED provenant du Canada, de l’Espagne, de l’Italie, de la Norvège, des Pays-Bas et du Portugal est passé de moins de 10% à près de 25% du total.  En outre, l’IED intra-africain a progressé.  L’aide publique au

développement (APD) reste elle fluctuante et insuffisante.  L’aide fournie par les pays du Comité d’aide au développement (CAD) est passée de 1,3 milliard de dollars en 1970 à 23,4 en 1991 pour retomber à 11,8 en 1999.  L’aide des organisations multilatérales est plus stable, passant de 0,4 milliard de dollars en 1970 à 9,5 milliards en 1994 pour revenir à 6,6 en 1999.  L’aide provenant des pays arabes est restée pratiquement stable passant de 0,1 milliard en 1970 à 0,3 en 1999.


Au cours des années 90, l’aide accordée à l’Afrique, en proportion du produit national brut (PNB) des pays donateurs n’a augmenté que dans 4 des 21 pays membres du CAD à savoir le Danemark, l’Irlande, le Luxembourg et la Nouvelle-Zélande.  Pour la CEA, l’aide, le commerce et l’IED sont les facteurs qui expliquent la croissance plus lente du PIB de l’Afrique par rapport aux régions en développement.  Ces trois facteurs découlent, ajoute la CEA, des systèmes inadéquats de production et de gestion dus à de longues années de mauvaise gestion économique et d’instabilité sociale et politique ainsi qu’à une absence de progrès technologiques.


Dans ces conclusions, la CEA dit que les perspectives des économies africaines pour 2002 sont assombries par le ralentissement de l’activité économique mondiale qui touche en particulier l’Afrique du Sud, l’économie la plus importante du continent.  Toutefois, les perspectives de ce pays sont positives grâce à des facteurs économiques fondamentaux favorables et à un environnement macroéconomique stable, ce qui devrait permettre une croissance robuste et soutenue à moyen terme.


Résumé de l’Economic and Social Survey for Asia and the Pacific, 2002 (E/2002/18)


      Dans ce rapport, la Commission économique pour l’Asie et le Pacifique (CESAP) indique que pour la région, le taux de croissance du PIB a reculé, en 2001, de 3,9 points de pourcentage dans les économies en développement et de plus de 2 points dans les pays développés.  Cette régression du PIB est due au net ralentissement de la croissance du commerce mondial passée de plus 12% en 2000 à 1% en 2001.  Ce fléchissement, explique encore la CESAP, a été le résultat d’une contraction des importations des technologies de l’information et de la communication (TIC) dont les effets en chaîne se sont rapidement fait sentir dans les pays fournisseurs de composants TIC, surtout en Asie de l’Est et du Sud-Est.  Or le tassement ne s’est pas limité au secteur TIC, il s’est propagé à des activités et services manufacturiers de plus en plus divers.  La CESAP ajoute que la brutalité du ralentissement mondial a fait que les actions correctrices pour stimuler la croissance n’ont pas suffi.


D’après la CESAP, la plupart des économies devraient voir leur PIB augmenter davantage en 2002 mais dans des proportions modestes à savoir 1,1 point de pourcentage de plus pour l’ensemble des pays en développement.  Le redressement dépendra à la fois de facteurs extérieurs et intérieurs.  Or, sur le plan extérieur, la conjoncture économique aux Etats-Unis reste incertaine, le Japon est aux prises avec une autre récession, et l’Union européenne semble incapable de reproduire ses performances de 2001.  Sur le plan interne, la plupart des économies continuent de faire face à des compromis liés au double souci de relance budgétaire et monétaire à court terme et de bonne tenue des paramètres macroéconomiques fondamentaux à moyen terme.


Au titre des recommandations, la CESAP préconise l’adoption de mesures de maintien ou de relance de la dynamique de croissance fondées sur des politiques budgétaire et monétaire anticycliques.  Elle préconise aussi le rééquilibrage du système d’imposition de manière à stimuler la production et les investissements.  La CESAP considère, par ailleurs, que l’augmentation des dépenses publiques peut avoir des retombées très positives en accélérant la croissance ou en la rendant plus équitable pour peu qu’elle s’inscrive dans le cadre d’un plan macroéconomique prudent à moyen terme et sur des programmes sociaux bien ciblés.  La CESAP souligne néanmoins les risques de cette orientation.  Elle met en garde contre le piège de la dette et insiste sur la nécessité de mettre en balance les objectifs à long terme d’assainissement financier et de stabilisation de la dette publique avec la faiblesse des taux d’intérêt et de l’inflation qui offre certes une certaine marge de manoeuvre à long terme.


Résumé de l’étude économique sur l’Amérique latine et les Caraïbes, 2001 (E/2002/19)


      Dans ce rapport, la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) indique qu’en 2001, les économies de la région latine ont dû affronter un climat de plus en plus hostile, avec une décélération rapide du commerce mondial et de l’économie nord-américaine et la chute des prix internationaux des matières premières.  Les turbulences financières liées aux chutes des bourses mondiales et l’incertitude postérieure aux évènements du 11 septembre aux Etats-Unis ont affecté de manière générale l’économie mondiale. 


Certains faits propres à la région se sont ajoutés aux évènements antérieurs comme l’approfondissement de la crise financière en Argentine et ses répercussions sur les autres économies de la région, qui ont eu tendance à s’atténuer dans les derniers mois de l’année; la crise de l’énergie au Brésil, les calamités naturelles au Salvador notamment qui ont obligé les Etats à effectuer des dépenses imprévues; et la réapparition de la fièvre aphteuse dans les pays du sud du continent, déprimant leurs exportations de viande.


Pour ce qui est des prévisions pour 2002, la CEPALC estime que l’incertitude règne toujours quant à la reprise attendue des économies.  Les perspectives de l’économie mondiale continuent à être peu encourageantes, à cause des problèmes des Etats-Unis, auxquels s’ajoutent le ralentissement de la croissance des économies européennes et l’aggravation de la crise japonaise.  Malgré la forte baisse des taux d’intérêt internationaux, aucune tendance au retour des capitaux dans les pays en développement ne se dessine, à cause de l’inquiétude qui persiste.  L’IED, principal moyen de transfert des capitaux dans le monde en développement dans les années 90, est en diminution.


Aperçu de l’évolution économique et sociale dans la région de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale, 2001-2002 (E/2002/20)


Le PIB réel global des pays de la région, à l’exception de l’Iraq, a augmenté de 2,1% en 2001, soit un net ralentissement par rapport au taux de 4,5% en 2000.  De plus, étant donné que le taux d’accroissement démographique de la région est de 2,4% par an, le PIB réel par habitant a reculé de 0,3% en 2001 après avoir progressé de 2,1% l’année précédente.  La Commission économique et sociale

pour la CESAO impute la sérieuse dégradation de la conjoncture économique en général au ralentissement de la croissance économique mondiale qui a eu un impact négatif sur la demande de pétrole.  De plus, les attaques du 11 septembre n’ont pas manqué d’affecter les secteurs autres que le pétrole à savoir le tourisme et les transports.  La violence en Cisjordanie et dans la bande de Gaza a également affecté l’IED.


Selon la CESAO, les perspectives de progrès économique et social en 2002 ne sont pas plus brillantes qu’elles ne l’étaient pour 2001.  Le PIB réel de la région, à l’exclusion de l’Iraq, devrait s’accroître d’environ 2% en 2002, soit un taux semblable à celui de 2001 et à nouveau inférieur au taux annuel d’accroissement démographique de 2,4%.  Ce taux dissimulera néanmoins, prévient la CESAO, une plus faible croissance du PIB dans les pays du Conseil de coopération du golfe (CCG) et une expansion plus dynamique en 2001 dans les pays ayant une économie plus diversifiée.


Au titre des recommandations, la CESAO préconise l’accélération des processus de diversification économique, des réformes économiques structurelles et de la privatisation.  Elle préconise aussi la coopération et l’intégration régionale.  La CESAO recommande, par ailleurs, aux pays d’évaluer les avantages et les inconvénients de monnaies nationales alignées sur le dollar et d’adopter des mesures spéciales dans les domaines monétaire et budgétaire pour encourager les travailleurs à l’étranger et les émigrants à rapatrier une partie de leurs capitaux.  Dans le même ordre d’idées, la CESAO juge important d’encourager le secteur privé à rapatrier une partie des avoirs détenus à l’étranger et à les investir dans l’économie locale et dans les projets régionaux ou sous-régionaux.


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