LES DELEGATIONS DEPLORENT LA POURSUITE DE L'OCCUPATION DES TERRITOIRES ARABES CAUSE DU CLIMAT DE TENSION ET DE MEFIANCE AINSI QUE DE L'ESCALADE DE LA VIOLENCE DANS LA REGION
Communiqué de presse CPSD/259 |
Quatrième Commission
22ème séance - matin
LES DELEGATIONS DEPLORENT LA POURSUITE DE L'OCCUPATION DES TERRITOIRES ARABES CAUSE DU CLIMAT DE TENSION ET DE MEFIANCE AINSI QUE DE L'ESCALADE DE LA VIOLENCE DANS LA REGION
L’occupation israélienne des territoires palestiniens y compris Jérusalem-Est, du Golan syrien et des fermes du Chebaa au Liban constitue une violation flagrante des droits de l’homme, et une menace pour la paix et la sécurité dans la région, voire même pour la paix internationale a affirmé le représentant des Emirats arabes unis, dans le cadre de la reprise du débat général de la quatrième Commission sur les pratiques israéliennes. Pour sa part, le représentant du Sénégal a soutenu que les violations massives et répétées des droits de l’homme dans les territoires occupés ont contribué à perpétuer et à renforcer le climat de tension et de méfiance des parties concernées. Le représentant du Malawi a exhorté les Nations Unies et la communauté internationale à condamner vigoureusement la violence dans la région, quels qu’en soient l’auteur et la cause et a demandé aux deux parties d’exercer davantage de retenue et de s’engager rapidement dans la voie des négociations.
La plupart des délégations arabes ont regretté qu’Israël n’ait pas donné suite à l’Initiative de paix arabe, proposée en avril lors du Sommet arabe de Beyrouth, Initiative qui, à leur sens, aurait permis de sortir de l’impasse actuelle. Elles ont été nombreuses à dénoncer le fait qu’Israël persiste à ne pas respecter les résolutions pertinentes des Nations Unies, ainsi que les accords bilatéraux qu’elle a signés avec l’Autorité palestinienne dans le cadre du processus de paix. Le représentant de la Libye a regretté qu'à cause d’un seul Etat Membre permanent, le Conseil de sécurité n’est pas en mesure de faire respecter ses propres résolutions, or le droit international ne saurait être appliqué de manière sélective. Face à cet état de choses, la communauté internationale a été appelée à prendre des mesures décisives pour mettre un terme à l’occupation israélienne et engager les parties à reprendre les négociations. En attendant, le Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes dans les territoires occupés doit poursuivre ses activités.
Les délégations suivantes sont intervenues au cours du débat: Bangladesh; Liban; République islamique d’Iran; République démocratique populaire de Corée; Koweït; Zambie; Malawi; Bahreïn et Soudan. Le représentant de l’Organisation de la Conférence islamique a également fait une déclaration.
Par ailleurs, les représentants de la République arabe syrienne, d’Israël et du Liban ont exercé leur droit de réponse, ainsi que l’Observatrice permanente de la Palestine.
La Quatrième Commission se réunira à nouveau le vendredi 15 novembre à 10 heures pour adopter les résolutions relatives à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, et aux pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés.
RAPPORT DU COMITÉ SPECIAL CHARGÉ D'ENQUÊTER SUR LES PRATIQUES ISRAÉLIENNES AFFECTANT LES DROITS DE L'HOMME DU PEUPLE PALESTINIEN ET DES AUTRES ARABES DES TERRITOIRES OCCUPÉS
Débat général
M. ABDULHAMID O. YAHYA (Jamahiriya arabe libyenne) a déclaré qu’Israël a profité de la conjoncture internationale à la suite des événements du 11 septembre pour laisser libre cours à ses pratiques de destruction et d’assassinat dans les territoires palestiniens occupés et les autres territoires arabes occupés sous prétexte de lutte contre le terrorisme. Israël, a-t-il ajouté, a rejeté toutes les résolutions des Nations Unies, il viole le droit international, et fait fi de la Convention de Genève. Il continue de poursuivre sa politique de peuplement dans les territoires occupés. Son objectif est bel et bien d’éliminer le peuple palestinien, de le chasser de sa terre pour faire venir des colons. Il a qualifié les pratiques israéliennes de terrorisme d’état.
Le représentant a affirmé qu’à cause d’un seul Etat Membre permanent, le Conseil de sécurité n’est pas en mesure de faire respecter ses propres résolutions. Or, le droit international ne saurait être appliqué de manière sélective, a-t-il déclaré. Toutes ces pratiques nourrissent la frustration et la colère chez les peuples de toute la région. C'est pourquoi, pour imposer sa volonté et assumer pleinement ses responsabilités, la communauté internationale doit faire pression sur Israël et l’obliger à se retirer de tous les territoires occupés, y compris le Golan syrien occupé. Il a conclu en déclarant que la tragédie du peuple palestinien consiste dans l’occupation qu’il subit depuis des décennies.
M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh), a déclaré qu'au cours de l'année passée Israël s'était employé à détruire le processus de paix en même temps que la sécurité du peuple palestinien. Les rapports du Comité spécial témoignent des effets dévastateurs de la politique israélienne sur la population civile des territoires occupés.
Il est clair que l'occupation illégale israélienne constitue une violation grave des droits de l'homme, a déclaré le représentant, et il est naturel que les Palestiniens en réponse à cette situation opposent une résistance qui, dans ce contexte, est leur droit légitime.
L'occupation étrangère doit être reconnue comme un point central dans toute discussion sur la question palestinienne, a-t-il poursuivi. La quatrième Convention de Genève a stipulé un nombre d'obligations auxquelles Israël ne peut se soustraire. Malgré cela, il demeure, comme le montre le rapport du Comité spécial, que les droits de l'homme les plus élémentaires du peuple palestinien sont systématiquement bafoués en toute impunité par Israël. En outre, la communauté internationale est restée impuissante devant la colonisation continue du territoire palestinien.
Le Bangladesh estime que la communauté internationale ne peut fuir ses responsabilités tant qu'une solution durable au problème du sort des Palestiniens n'a pas été trouvée. Le moins que nous puissions faire dans le cadre de cette commission est de rappeler incessamment à Israël que, comme pays occupant, il doit respecter les obligations de la quatrième Convention de Genève.
M.HAMAD HAREB AL-HABSI (Emirats arabes unis) a réaffirmé que l’occupation israélienne des territoires palestiniens y compris Jérusalem-Est, du Golan syrien et des Fermes du Chebaa au Liban constitue une violation flagrante des droits de l’homme, et une menace pour la paix et la sécurité dans la région, voire même pour la paix internationale. Depuis 2000, Israël persiste à fouler au pied le droit à la vie des Palestiniens puisque près de 2 000 Palestiniens ont trouvé la mort et d’autres ont été physiquement et mentalement blessés à la suite du recours par Israël à des armes internationalement interdites. Israël poursuit en outre sa pratique de punitions collectives et d’expulsions qui se traduit notamment par la destruction massive de maisons et un nombre important de personnes déplacées, comme le cas du camp de Djénine l’illustre bien. Les forces d’occupation israéliennes continuent également d'utiliser des civils palestiniens et du personnel humanitaire comme bouclier humain pendant leurs incursions militaires, et elles se livrent à des arrestations et des détentions de milliers de personnes. Par ailleurs, les couvre-feux et les sévères restrictions de mouvements qu’elles imposent dans les territoires occupés empêchent les civils de subvenir à leurs besoins essentiels, et le personnel humanitaire et médical de fournir leurs services vitaux. L’économie palestinienne a, elle aussi, subi les conséquences des régimes de bouclage, et l'on assiste à un effondrement des revenus, une augmentation accablante du niveau de pauvreté et de malnutrition parmi la population palestinienne. La force occupante a également poursuivi sans relâche ses activités de peuplement, ce qui contrevient aux dispositions des résolutions pertinentes des Nations Unies et à la quatrième Convention de Genève. Les colons sont également en droit d’être armés. Enfin, Israël essaye de judaïser le Golan syrien ce qui a des conséquences graves sur l’identité culturelle et sociale arabe.
Les Emirats arabes unis réaffirment leur appui au peuple palestinien dans sa lutte contre l’occupation israélienne et leur droit à l’autodétermination, ainsi que leur droit à un Etat indépendant avec pour capitale Al qods Al Charif. Ils sont très préoccupés par les problèmes que rencontre l’UNRWA dans l’accomplissement de son mandat. A la lumière de ces faits, les Emirats appellent la communauté internationale, et les donateurs à augmenter leur soutien à l’UNRWA et à s’acquitter dans les délais de leurs obligations financières à son endroit, de manière à permettre à l’Office de subvenir aux besoins croissants des réfugiés palestiniens. La communauté internationale devrait aussi faire pression sur Israël afin qu’elle mette un terme à l’occupation des territoires palestiniens, du Golan syrien et des Fermes de Chebaa et qu’elle respecte les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale. Pour sa part, les Emirats arabes unis ont contribué à hauteur de 27 millions de dollars à l’UNRWA pour lui permettre de reconstruire le camp de Djénine, et ont participé à la reconstruction de mosquées, d’églises, y compris l’Eglise de la nativité à Bethléem, des écoles et des hôpitaux dans la bande de Gaza. Ils envisagent de mettre en oeuvre un plan stratégique “Zayed City” dans la bande de Gaza, qui consistera à y construire une ville avec toutes les infrastructures de base.
M. SOUFAN (Liban) estime que, depuis sa création, le Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes, a accompli un excellent travail, en dépit de l’interdiction d’accès de ses membres aux territoires occupés. Il n’est pas surpris par cette interdiction de la part d’Israël, car, ce pays persiste à mépriser les résolutions adoptées par la communauté internationale. Le Liban déplore qu’il n’ait pas été possible de mettre un terme à l’escalade de la violence qui a marqué les deux dernières années, à la suite de l’Initiative de paix arabe qui a été lancée cette année à Beyrouth.
Le Liban est préoccupé par la détérioration de la situation humanitaire dans les territoires palestiniens occupés, mais également dans le Golan syrien. Il dénonce la politique active de peuplement entreprise par Israël dans le Golan syrien qui a pour objectif de judaïser ce territoire. Il dénonce également la pratique des autorités israéliennes qui consiste à utiliser les Palestiniens comme boucliers humains. Or, a-t-il fait remarquer, l’humiliation est parfois plus difficile à assumer que l’assassinat car elle remet en cause la dignité humaine. Des milliers de Palestiniens ont été directement touchés par les restrictions de mouvement imposées par les forces d’occupation, ce qui a engendré l’effondrement de l’économie palestinienne et un accroissement important du chômage parmi la population palestinienne. Pour le représentant, il ne fait pas de doute qu’Israël a la ferme intention de mener une guerre dévastatrice dans les territoires palestiniens occupés. Pour sa part, le Liban a également été touché par ces pratiques, en particulier dans la région de Chebaa où plus de cinq cents mille mines restent encore dans le sol, et de nombreux Libanais sont encore prisonniers d’Israël. Le rapport du Comité spécial permet de faire la lumière sur un certain nombre de faits qui reflètent le caractère pernicieux des pratiques israéliennes et le Liban souhaite faire siennes les recommandations qu’il contient, ainsi que l’Initiative de paix arabe.
M. MOHAMMAD HASSAN FADAIFARD (Iran), a déclaré que le présent rapport du Comité spécial mettait en évidence une intensification sans précédent des incursions militaires israéliennes dans des zones sous contrôle palestinien. Dans les territoires occupés, la situation humanitaire s'est considérablement détériorée.
L’opération d’envergure menée par l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Djénine et les différents raids ayant entraîné la destruction d’écoles, d’installations médicales et de bâtiments officiels de l’Autorité palestinienne, ont eu des effets dévastateurs sur l’économie palestinienne, a déclaré le représentant.
La situation dans les territoires est aujourd’hui celle d’une crise humanitaire, a-t-il poursuivi. Les Palestiniens qui y résident sont considérés, aux termes de la quatrième Convention de Genève, comme des «personnes protégées». Les exactions dont ils sont victimes de la part d’Israël constituent donc une violation flagrante de la loi humanitaire internationale.
La communauté internationale tout entière, et les Nations Unies en particulier, doivent s’attacher ensemble à mettre fin aux pratiques inhumaines du régime israélien et protéger les civils palestiniens sans défense vivant dans les territoires.
En conclusion, le représentant a dit sa conviction qu'il fallait maintenir les activités du Comité spécial sur la question palestinienne dans le cadre des Nations unies.
M. JON YONG RYONG (République populaire démocratique de Corée) a déclaré que les tirs de roquettes par une armée contre des populations civiles, dont des femmes et des enfants, les arrestations de leaders palestiniens démocratiquement élus, sont des pratiques qui constituent un terrorisme d’Etat. Ces pratiques sont également un exemple de la suprématie de la puissance sur la justice et l’impartialité et de la politique de deux poids et deux mesures. Il a déclaré que le Moyen-Orient ne connaîtra jamais la paix si Israël continue de poursuivre sa politique d’oppression. Israël a-t-il déclaré, doit se retirer immédiatement et sans condition du territoire palestinien occupé. Il doit mettre un terme à la construction des colonies de peuplement juives, et à l’expulsion des populations palestiniennes. Dans le même temps, il faut mettre un terme à cette attitude visant à protéger Israël au sein du Conseil de sécurité. Le représentant a exprimé la solidarité et le soutien de son pays à la juste cause du peuple palestinien, notamment à son droit à un Etat indépendant avec Jérusalem comme capitale et au retour de réfugiés dans leurs foyers.
M. AL-OTAIBI (Koweït) estime que le rapport du Comité spécial reflète le fait que les pratiques israéliennes perdurent dans les territoires occupés, et qu’elles sont en violation flagrante des dispositions du droit international et du droit humanitaire international. Israël continue également de mépriser les résolutions pertinentes des Nations Unies et les accords bilatéraux qu’elle a signé avec l’Autorité palestinienne dans le cadre du processus de paix, notamment par la poursuite de ses activités de peuplement dans les territoires. Il est regrettable que les actes criminels perpétrés par Israël dans les territoires occupés soient pratiqués de façon ouverte sans qu’il y ait une condamnation ferme de la part de la communauté internationale. Israël se situerait-il au-dessus des autres pays, et n’a t-il pas l’obligation de respecter la volonté de la communauté internationale, s’est interrogé le représentant. Cependant, le Koweït rend hommage aux efforts de la communauté internationale, notamment à ceux du Quartet, qui toutefois sont restés lettre morte. Il souhaite insister une fois de plus sur sa position de principe qui consiste à plaider en faveur d’un arrêt de la violence et de la création d’un Etat palestinien indépendant ayant pour capitale Al Qods Al Charif, et invite les parties à reprendre les négociations. Par ailleurs, le Koweït réaffirme son appui aux travaux du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes.
M. MWELWA C.MUSAMBACHE (Zambie) a observé que le Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes n’était pas le seul organe des Nations Unies auquel Israël a interdit l’accès aux territoires occupés, puisque la mission d’enquête que le Secrétaire général voulait envoyer au camp de réfugiés de Djénine a subi le même sort, de même que la mission que la Commission des droits de l’homme avait décidé d’envoyer en avril dernier. La Zambie exige de la part d’Israël qu’elle cesse de faire obstacle aux travaux du Comité spécial et des autres organes des Nations Unies dans les territoires occupés. Elle condamne les assassinats d’innocents civils israéliens à la suite d’attentats-suicides, tout comme elle condamne l’assassinat de civils palestiniens par les forces de défense israéliennes. Israël, en tant que Puissante occupante, est tenu de respecter la Convention de Genève pour ce qui est de la protection des civils palestiniens. La Zambie estime que le temps est venu pour que la communauté internationale prenne des mesures fermes pour mettre fin aux atrocités commises par les forces israéliennes dans les territoires occupés, en particulier pour qu’il n’y ait plus de victimes civiles palestiniennes. La violence ne peut qu'engendrer la violence a affirmé M. Musambache, qui a invité le Gouvernement israélien à arrêter sa politique actuelle de destruction de vies et de propriétés palestiniennes. Seule une solution politique globale et mutuellement acceptable, qui reconnaît les droits inaliénables du peuple palestinien et leur droit à un Etat indépendant et souverain, sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, peut permettre d’aboutir à une paix durable dans la région, a-t-il affirmé.
M. Isaac C. LAMBA (Malawi) a déclaré que sa délégation est préoccupée par la détérioration continue de la situation dans les territoires palestiniens occupés. Il a déclaré que le nombre de réfugiés palestiniens et d’autres réfugiés arabe a tellement augmenté au Liban, en Syrie et en Jordanie et dans d’autres régions du monde qu’il devient difficile à gérer. Il a dénoncé le siège imposé à l’Autorité palestinienne, à Ramallah, par les forces armées israéliennes, mettant ainsi en danger la sécurité personnelle du leader palestinien et de son personnel. Le représentant a déclaré que le recours aux attentats suicide et à d’autres attaques armées contre des civils innocents ne constituent pas non plus une solution. Le Malawi exhorte les Nations Unies et la communauté internationale à condamner vigoureusement la violence dans la région, quels qu’en soient l’auteur et la cause. Nous voudrions exhorter les deux parties à exercer davantage de retenue et à reprendre rapidement la voie des négociations, celle qui les conduira vers une paix durable et vers la stabilité dans la région.
M. AL-ZAYANI (Bahreïn)a souligné la détérioration grave de la situation sur les plans économique, social et humanitaire dans les territoires palestiniens occupés. L’objectif des pratiques israéliennes qu’il a énumérées est de vaincre la volonté du peuple palestinien de résister à l’occupation, a-t-il ajouté. La politique d’annexation, de construction de colonies de peuplement que poursuit Israël depuis 1967 constitue une violation flagrante des accords et instruments internationaux, ainsi que des résolutions des Nations Unies, a-t-il affirmé.
Le représentant a fait remarquer que, une fois encore, Israël a empêché le Comité spécial de se rendre dans les territoires occupés pour constater les activités de répression, de destruction, d’assassinat qui sont devenues arbitraires. Israël vise en outre à paralyser l’Autorité palestinienne en refusant de lui verser les recettes fiscales qui lui dont dues, a-t-il poursuivi. Le Moyen-Orient, le peuple palestinien en particulier ne connaîtra pas de paix tant que Israël n’aura pas mis fin à l’occupation des territoires palestiniens et du Golan syrien arabe occupé. Il a déclaré le plein appui de son pays au droit du peuple palestinien à disposer d’un Etat indépendant, avec Jérusalem comme capitale et au retour des réfugiés dans leurs foyers.
M. HAMID HASSAN (Soudan) estime que le rapport du Comité spécial est impartial dans la mesure où il présente une description factuelle des pratiques israéliennes. Le Soudan tient à insister sur la pertinence de ce Comité qui est le seul organe chargé de suivre au quotidien les crimes commis à l’encontre d’une population qui n’est pas armée et qui a été privée de sa terre. Il s’oppose à toute tentative de mettre fin aux activités de ce Comité. Il dénonce le fait qu’Israël ait toujours refusé de collaborer avec les membres du Comité spécial. Faisant état de la présence militaire israélienne dans les territoires occupés tout au long de l’année passée et de cette année, le représentant a déclaré que cela a pour objectif de déraciner les Palestiniens et d’en faire des réfugiés. La communauté internationale doit aujourd’hui ne plus fermer les yeux devant toutes ces atrocités et y mettre un terme dans la mesure où cela menace la paix et la sécurité de la région et du monde. Le Soudan ne comprend pas l’impuissance de la communauté internationale face à l’attitude israélienne qui consiste à mépriser toutes les résolutions pertinentes des Nations Unies. Il réaffirme le droit du peuple palestinien à la résistance et à la libération de son territoire.
M. MALICK THIERNO SOW (Sénégal) a réaffirmé le rôle éminemment positif accompli par les membres du Comité spécial pour faire la lumière sur les graves violations des droits de l’homme de la population des territoires occupés et démontrer la volonté inébranlable de la communauté internationale de travailler davantage à la sauvegarde de la dignité humaine. Malgré la volonté affichée de la communauté internationale de parvenir à un règlement politique négocié de la crise palestinienne, de sérieux écueils subsistent encore et véhiculent de très forts sentiments d’impuissance, d’amertume et de désespoir. Les violations massives et répétées des droits de l’homme dans les territoires occupés ont contribué à perpétuer et à renforcer le climat de tension et de méfiance des parties concernées. M. Sow a notamment fait état, dans ce contexte, de la construction et de l’extension des colonies de peuplement; des bouclages fréquents des territoires, des expéditions punitives contre des familles palestiniennes; de la torture et des interrogations musclées; de la confiscation des terres palestiniennes. Il estime que, en définitive, les territoires occupés se trouvent morcelés et fragmentés en une mosaïque de zones parcellaires pouvant être fermées à tout moment et contrôlées militairement avec beaucoup de facilité. Il estime que ces nouvelles pratiques de la nouvelle stratégie israélienne de tranchées, de barricades et de bouclages ont fini par atteindre leur objectif, à savoir la séparation définitive entre Israël et la Palestine et la détérioration progressive de la vie quotidienne des populations palestiniennes et arabes, avec des conséquences désastreuses sur l’économie palestinienne.
M. Sow estime que les communautés internationales qui parrainent le processus de paix, au sein du Quatuor et tous ceux qui œuvrent dans le cadre des négociations multilatérales, devraient redoubler d’efforts, de vigilance et de persévérance pour la redynamisation du processus de paix. Pour sa part, le Sénégal insiste sur l’impérieuse nécessité d’appliquer intégralement, sans tarder, les résolutions pertinentes adoptées par le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale sur la question palestinienne.
M. Yussef F. Kanaan (Organisation de la Conférence islamique) a affirmé que le Comité spécial doit poursuivre ses activités conformément à son mandat tant que Israël continue d’occuper les territoires palestiniens et les autres territoires arabes, et persiste dans ses violations flagrantes des droits de l’homme. Les mesures de bouclage, le recours aux punitions collectives, l’imposition des couvre-feux, l’utilisation de la population civile comme boucliers humains, la construction du mur de l’apartheid, la confiscation des terres et des biens appartenant aux Palestiniens sont des pratiques qui relèvent de la politique d’apartheid, a-t-il précisé.
Le processus de judaïsation de la ville de Jérusalem, et la transformation de son statut juridique et de son caractère démographique sont des actes illégaux qui violent de façon flagrante la lettre et l’esprit des accords signés par les deux parties au processus de paix, un processus que Israël remet délibérément en question. L’OCI n’a jamais cessé d’appuyer le peuple palestinien dans sa lutte visant à mettre fin à l’occupation israélienne et à lui permettre de jouir du droit à l’autodétermination, a-t-il affirmé. L’Organisation s’associe également à la position du Gouvernement libanais et exige le retrait d’Israël des Fermes de Chebaa, et la libération des citoyens libanais.
Droits de réponse
L’Observatrice permanente de la Palestine exerçant son droit de réponse à la suite de la déclaration faite hier par le représentant d’Israël, a réaffirmé la pertinence et la nécessité du Comité spécial jusqu’à ce qu’il soit mis fin à l’occupation israélienne et que cessent les violations des droits de l’homme du peuple palestinien qui attend avec impatience l'arrivée de ce jour. En ce qui concerne la dénonciation de “propagande anti-israélienne” des travaux du Comité spécial, elle a fait valoir que bien d’autres organes des Nations Unies et des ONG ont constaté les mêmes faits sur le terrain. En ce qui concerne l’affirmation par Israël d’avoir pris le soin de minimiser les souffrances infligées au peuple palestinien, elle a déclaré qu'à la lumière des faits, et notamment des 2 000 Palestiniens assassinés, il semble difficile de croire à ces propos. Israël ne peut en aucun cas être autorisé à cacher ou à modifier le fait qu’il s’agit bien d’une Puissance occupante et que c’est dans ce cadre qu’il faut juger ce qui se passe sur le terrain. Il s’agit bien d’une occupation qui s’est transformée en une forme brutale de colonisation, a-t-elle affirmé et ce qui explique la résistance farouche qui est à l'origine des attaques-suicides. Ces attaques sont la conséquence et non pas la cause de l’occupation des territoires palestiniens par Israël. Elle a tenu à réitérer le droit à la résistance du peuple palestinien qui ne doit pas être confondu avec des actes condamnables de terrorisme. Aucun argument ne peut justifier les violations graves du droit humanitaire international par Israël.
Le représentant de la République arabe syrienne, exerçant son droit de réponse à la suite de la déclaration du représentant d’Israël, a affirmé qu’il n’est point étonné de la réaction israélienne à l’égard du Comité spécial. Israël n’acceptera aucun Comité sauf s’il parle au nom d’Israël pour défendre ses crimes. Il a ajouté que Israël assimile à tort toutes les formes de résistance comme étant du terrorisme. Ce faisant, il ne tient pas compte du droit des peuples qui vivent sous l’occupation à la résistance, un droit consacré dans la Charte des Nations Unies. Israël tente de justifier son occupation des territoires palestiniens et syriens depuis 1967 sous prétexte d’autodéfense alors qu’il ne fait que défendre son occupation. Est-ce que l’annexion de territoires, l'établissement de colonies de peuplement relèvent des mesures d’autodéfense? s’est-il interrogé. Depuis les Accords d’Oslo, des gouvernements se sont succédé en Israël, glosant sur la paix mais poursuivant imperturbablement une politique d’occupation. Nombre de dirigeants israéliens devraient être traduits en justice pour crime de guerre, a-t-il déclaré. Seule la mise en oeuvre des résolutions des Nations Unies est le meilleur moyen de réaliser une paix juste et durable dans la région.
Le représentant d’Israël, dans le cadre de l’exercice de son droit de réponse, a regretté le nombre de fausses déclarations qui ont été faites à l’encontre d’Israël au cours de ce débat et a invité les délégations à suivre de prés les médias pour réaliser à quel point elles ne sont pas véridiques.
En ce qui concerne le Comité spécial, il estime, qu’à ce jour personne n’a pu déceler un quelconque succès de ses travaux, et il est évident que le fondement même du Comité vise précisément l’Etat d’Israël comme son titre le révèle. Il pense que ce genre de Comité nuit à l’image de l’Organisation des Nations Unies et que son élimination permettrait de faire des économies à l’Organisation.
Pour ce qui est de la déclaration de l’Observatrice de la Palestine, il estime qu’elle confond la cause et les effets. Rappelant qu’en 1984 on espérait sincèrement pouvoir construire ensemble un nouveau Moyen-Orient, et qu’il y a deux ans, le Président Ehud Barak a même été plus loin en faisant une offre très importante proposant la création d’un Etat palestinien. Or, la direction palestinienne a décidé de dire non et d’opter pour les attaques terroristes en lieu et place d'assumer des responsabilités d'Etat. C’est là la cause de la situation actuelle.
En ce qui concerne les propos du représentant syrien, il a rappelé que la Syrie avait fait le choix de se débarrasser d’Israël et que c’est à l’issue de cette confrontation qu’Israël a occupé le Golan. Depuis, Israël n’a cessé d’essayer de trouver des moyens pour faire la paix avec la Syrie, malheureusement sans succès. Il a tenu à rappeler qu’un nombre important d’organisations terroristes palestiniennes sont basées à Damas. Les Libanais et les Syriens continuent également à insister sur le fait qu’Israël est toujours présent au Liban, ce qui n’est pas vrai, et en même temps apportent leur soutien au Hezbollah. En conclusion il a déclaré que l’Etat d’Israël veut vivre en paix avec ses voisins, et essaye depuis 53 ans d’y parvenir. Il est très fier des traités de paix existants avec l’Egypte et la Jordanie et espère pouvoir en faire de même avec le Liban et la Syrie. Il tient également à assurer l’Observatrice de la Palestine qu’Israël veut aussi la paix.
Le représentant du Liban, exerçant son droit de réponse, a déclaré que rien ne justifie que le représentant d’Israël accuse le Comité de partialité. Comment le représentant d’Israël pourrait-il affirmer que l’ONU ne fait pas grand chose pour avancer la cause de la paix, alors que son pays continue à faire fi des résolutions des Nations Unies et du droit international? A l’initiative de paix présentée récemment par les pays arabes réunis au Liban, Israël a répondu par une escalade de violence qui a atteint les pires proportions à Djénine. Il a ajouté que la question de la Palestine est une question centrale et que nombre de problèmes de la région en découlent. Il a par ailleurs rappelé que les Fermes de Chebaa qui sont sous occupation appartiennent au Liban, et que la résistance à l’occupation est un droit consacré dans la Charte des Nations. Le Liban, a-t-il déclaré veut la paix, mais une paix fondée sur les bases des résolutions des Nations Unies.
Le représentant syrien, prenant la parole pour la deuxième fois, a rappelé que la Syrie et le Liban ont accueilli à bras ouverts les réfugiés palestiniens, en attendant qu’ils puissent rentrer chez eux. Il est surpris que le représentant israélien s’attaque précisément à ces Palestiniens-là qui n’avaient pas où aller en attendant de pouvoir rentrer chez eux, conformément aux résolutions de Nations Unies. Tant que cela n’est pas possible, ils ont le droit de pouvoir exprimer leurs points de vue et de faire valoir leur cause, a-t-il soutenu. En ce qui concerne le retrait israélien du Liban, il réaffirme qu’Israël continue d’occuper des territoires syrien et libanais qui ne sont en aucun cas des terres israéliennes, et exige qu'il s’en retire. Il estime qu’il est ridicule que le représentant israélien parle de paix, alors qu'il doit savoir mieux que quiconque que la paix est contraire à l’occupation. Cette année, les Etats arabes ont pris une Initiative de paix conjointe, mais hélas, Israël y a répondu en envahissant les villes de Cisjordanie. La Syrie s’en tient au processus de paix et est disposée à déployer tous les efforts pour réaliser une paix conforme aux dispositions pertinentes des Nations Unies et sur la base du principe de la terre contre la paix.
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