En cours au Siège de l'ONU

CPSD/256

LES DELEGATIONS AFFIRMENT QUE L’UNRWA DEMEURE UNE INSTITUTION HUMANITAIRE INDISPENSABLE QUI DOIT AVOIR UNE BASE FINANCIERE SOLIDE

04/11/2002
Communiqué de presse
CPSD/256


Quatrième Commission

19ème séance - matin


LES DELEGATIONS AFFIRMENT QUE L’UNRWA DEMEURE UNE INSTITUTION HUMANITAIRE INDISPENSABLE QUI DOIT AVOIR UNE BASE FINANCIERE SOLIDE


«L’UNRWA fait face à l’un des moments les plus critiques de son histoire», a déclaré ce matin devant la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) M. Peter Hansen, Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), office créé en décembre 1949 et qui est devenu l’un des programmes des Nations Unies les plus importants, avec quelque 22 000 employés et une population bénéficiaire de plus de 4 millions de réfugiés, enregistrés en Jordanie, en République arabe syrienne, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.  M. Hansen a fait état des conditions difficiles dans lesquelles l’Office a opéré au cours de l’année passée.  Qualifiant la situation humanitaire d’alarmante, il a expliqué que les incursions militaires effectuées par Israël dans le Territoire palestinien occupé ont entraîné une détérioration soutenue des conditions de vie des réfugiés palestiniens dont témoigne le niveau de pauvreté qui a dépassé 60%; le taux de chômage qui se situe autour de 50%, et le fait que l’Office a rencontré des problèmes considérables pour pouvoir accéder à la population civile à cause du régime de bouclage et de couvre-feux qui s’est intensifié au cours d’une bonne partie de l’année.  Face à cette situation, l’Office a lancé un programme d’aide d’urgence tout en appelant les autorités israéliennes à lever le bouclage et le couvre-feu.  L’UNRWA doit relever une situation humanitaire accablante, et ne dispose pas des ressources suffisantes pour ce faire.  C’est ce qui justifie les appels de fonds d’urgence de cette année, et la nécessité pour l’Office de disposer d’un budget ordinaire régulier tenant compte de la réalité sur le terrain.  M. Hansen a lancé un appel à la communauté des donateurs pour qu’ils donnent suite à leurs engagements financiers pris envers l’Office dans les délais impartis.  Plus d’un demi-siècle après sa création, l’UNRWA demeure une institution humanitaire indispensable. 


Pour sa part, l’Observatrice de la Palestine a déclaré que, suite à l’escalade de la violence dans le Territoire palestinien occupé du fait des interventions militaires israéliennes, les services de l’UNRWA sont plus indispensables que jamais, et représentent une question de survie pour de nombreux réfugiés palestiniens.  Forte de ce constat, la représentante du Danemark, prenant la parole au nom de l’Union européenne, a insisté pour que la liberté de mouvement des personnes et des biens, y compris du personnel de l’UNRWA, soit immédiatement restaurée dans le Territoire palestinien occupé et a demandé à Israël d’agir conformément au droit humanitaire international et de respecter la neutralité et la sécurité des installations et du personnel de l'Office.  En réponse à cette position largement partagée par les délégations, le représentant d’Israël a expliqué que les attentats terroristes perpétrés par des Palestiniens depuis septembre 2002 sont à l’origine de la dégradation économique et des conditions de vie de tous les peuples de la région, y compris des réfugiés eux-mêmes ainsi que des problèmes rencontrés par l’Office dans l’accomplissement de sa tâche.  Reconnaissant que les mesures de sécurité qu’Israël a été forcé de mettre en place ont parfois limité les activités de l’UNRWA, il a fait valoir qu’il s’agit là d’une conséquence, et non de la cause de la situation difficile que connaît la région.


M. Hans Brattskar (Norvège) a présenté le rapport du Groupe de travail chargé d’étudier le financement de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient.


Outre les délégations sus-citées, sont intervenus les pays suivants:  République arabe syrienne; Egypte; Chine; Jordanie; Turquie; Malaisie; Suisse; Cuba; Tunisie, Viet Nam; Indonésie et Norvège.


La Quatrième Commission poursuivra son débat sur ce point demain, mardi 5 novembre, à 10 heures.  Elle a également décidé de repousser l’examen du point relatif au rapport du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés au lundi 11 novembre.


OFFICE DE SECOURS ET DE TRAVAUX DES NATIONS UNIES POUR LES REFUGIES DE PALESTINE DANS LE PROCHE-ORIENT


Rapport du Commissaire général de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (A/57/13)


Le rapport présente les activités de l'UNRWA pendant la période allant du 1er  juillet 2001 au 30 juin 2002.


Le rapport donne d'abord un aperçu de la situation financière de l'Office et des faits nouveaux intervenus dans la région du point de vue du fonctionnement de l'UNRWA dans ses cinq zones d'opérations, en Jordanie, au Liban, en République arabe syrienne, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza..  Il indique que les estimations de l'Office pour le programme d'urgence pour 2002 étaient basées sur l'expérience de l'année précédente.  Toutefois, l'intensification considérable des dommages et de la destruction depuis mars 2002  a créé une situation dans laquelle les conditions humanitaires en Cisjordanie et dans la bande de Gaza se sont détériorées plus gravement que durant les dernières décennies.  En conséquence, l'Office a été contraint de prendre des mesures d'urgence pour fournir des secours immédiats et d'établir un plan en vue de satisfaire les besoins à plus long terme.


Outre les besoins en matière de réparation et de reconstruction, l'augmentation immédiate du nombre de réfugiés sans abri constitue un nouveau fardeau qui pèse lourdement sur les ressources de l'Office.  Ce dernier a estimé que les mesures supplémentaires, qui viendraient s'ajouter au programme d'urgence pour 2002, nécessiteraient un financement s'élevant à 55,7 millions de dollars.  Des appels ont été faits à l'assistance de la communauté internationale en octobre et novembre 2000, puis en mars et mai 2001.  Ce dernier appel, couvrant la période de juin à décembre 2002, était d'une valeur de 76,8 millions de dollars.  Il y a eu ensuite un appel pour l'année 2002, d'une valeur de 117 millions de dollars.  La réponse à cet appel a été plus lente et à la fin de la période considérée, des contributions d'un montant total de 53,5 millions de dollars avaient été annoncées ou versées.


Au cours de la période considérée, des faits encourageants ont été notés s'agissant du budget ordinaire.  Au cours du dernier trimestre de 2001, le niveau des contributions des donateurs au budget s'était amélioré, au point que le montant total des contributions avaient atteint 282,4 millions de dollars alors que les dépenses s'élevaient à 267,4 millions de dollars.  Cela a permis à l'Office de disposer d'un fonds de roulement de 8,5 millions de dollars à la fin de décembre 2001.  L'Assemblée générale, à sa cinquante-sixième session, a examiné et approuvé le projet de budget de l'Office pour l'exercice biennal 2002-2003, d'un montant de 674 820 000 dollars.  Les annonces de contributions des donateurs au budget pour 2002 s'élevaient à 263, 9 millions de dollars à la fin de la période considérée.  Cela laisse un déficit de 37,9 millions de dollars qui, à moins d'être comblé au cours des derniers mois de l'année, risque de mettre l'Office dans une situation financière très délicate au moment où ses services sont plus vitaux que jamais.  Le rapport traite de l'évolution générale des programmes de l'Office dans les domaines de l'éducation, de la santé, de l'aide d'urgence et des services sociaux, du micro-financement et de la micro-entreprise, ainsi que des projets et appels d'urgence financés par les donateurs.  Sur les 95 établissements gérés par l'Office en Cisjordanie, 39 ont été fermés pendant 152 jours.  En fonction des jours manqués par les étudiants, il a été entre autre décidé de maintenir les écoles ouvertes pour une période supplémentaire allant de 9 à 27 jours.  De plus, au cours de la période considérée, les consultations médicales ont augmenté de 29,8% dans la bande de Gaza et de 15,7% en Cisjordanie.  En raison des opérations militaires israéliennes et des restrictions à la liberté de mouvement imposées par Israël, le programme de santé a perdu 2 545 heures de travail dans la bande de Gaza au cours du premier semestre de 2002 et 9 934 en Cisjordanie.  Ces perturbations mettent en péril les progrès constants réalisés par l'Office en matière de soins de santé primaires et pourraient provoquer une épidémie ou la transmission transfrontière d'infections dans la région.  Le programme d'aide d'urgence et de services sociaux indique qu'au 30 juin 2002, 3 973 360 réfugiés palestiniens étaient immatriculés auprès de l'Office, soit une augmentation de 2,54% par rapport au chiffre de juin 2001.


S'agissant de la situation socioéconomique de la communauté des Palestiniens réfugiés au Liban, le rapport indique qu'au cours de la période considérée; la plupart des réfugiés palestiniens enregistrés au Liban, qui sont plus de 370 000, dépendent presque entièrement de l'Office pour les services de base.  A l'Appel spécial d'urgence pour le Liban que l'Office a lancé en 1997, visant à recueillir des contributions supplémentaires d'un montant de 11 millions de dollars, huit pays et une organisation non gouvernementale ont répondu généreusement et fait des annonces de contributions qui s'élevaient à un montant total de 9,3 millions de dollars à la fin de juin 1998.  A la fin de juin 2002, l'Office avait reçu 9,2 millions de dollars et avait engagé 9 millions de dollars.


Le rapport traite en outre des questions juridiques, en ce qui concerne en particulier le personnel, les services et les locaux de l'Office, et les circonstances qui restreignent les opérations de l'Office.  De l'avis de ce dernier, les restrictions accrues imposées par les autorités israéliennes au déplacement de ses agents et de ses véhicules et à l'acheminement des marchandises au cours de la période considérée sont incompatibles avec les principes établis du droit international, notamment la Convention de 1946 sur les privilèges et immunités des Nations Unies et l'Accord Comay-Michelmore de 1967.


Offres de subventions et de bourses d’études supérieures et de formation professionnelle faites aux réfugiés de Palestine par les Etats Membres (A/57/282)


Le rapport fait état des subventions et bourses offertes par les Gouvernements japonais et suisse aux réfugiés de Palestine par l’intermédiaire de l’Office, ainsi que celles offertes par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, l’Organisation mondiale de la santé, les Collèges du monde uni, le Centre de recherches pour le développement international et d’autres organisations non gouvernementales.


Durant l’exercice 2002, le Gouvernement japonais a offert 12 bourses de perfectionnement par l’intermédiaire de l’Office à des réfugiés palestiniens travaillant dans les huit centres de formation professionnelle que l’Office anime dans sa zone d’opérations.  Le Gouvernement suisse a versé une contribution de 1 703 581 dollars entre 1989 et 1996, et de 338 000 dollars en 1997 au programme de bourses universitaires mis en place par l’Office à l’intention des diplômés de l’enseignement secondaire.  L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, a pour sa part accordé 37 bourses à des étudiants palestiniens au cours de l’exercice biennal 2000/2001.  Durant l’exercice biennal 2001/2002, l’Organisation mondiale de la santé a accordé 37 bourses de perfectionnement ou de voyage d’étude à des étudiants palestiniens inscrits dans différentes disciplines.  Les Collèges du monde uni n’ont offert aucune bourse pour 1997/1998.  Toutefois, l’un d’entre aux, le Lester B. Pearson College of the Pacific (Canada), a offert une bourse pour les années scolaires 1998/1999, 1999/2000 et 2000/2001, qui a été attribuée chaque année.  En juillet 2000, le Centre de recherche pour le développement international a annoncé une contribution de 1 314 607 dollars à l’Office devant servir à financer pendant une période de six ans le Fonds pour l’octroi de bourses aux réfugiées palestiniennes au Liban.  M. Samer Hamada a annoncé une contribution de 80 000 dollars à l’Office devant servir à financer, au niveau universitaire, pendant une période de quatre ans 20 étudiants particulièrement nécessiteux.  En 2000/2001, dans le cadre d’un projet conjoint mené en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, le Cisco Learning Institute et la Fondation internationale pour la jeunesse ont financé 60 bourses de formation au titre du partenariat mondial entre Cisco et divers organismes du secteur public et du secteur privé.


Rapport de la Commission de conciliation des Nations Unies pour la Palestine (A/57/294)


Cette note indique que le cinquante-sixième rapport de la Commission de conciliation des Nations Unies pour la Palestine, qui porte sur la période allant du 1er septembre 2001 au 31 août 2002, a été transmis par le Président de la Commission pour être communiqué aux Etats Membres de l’Organisation des Nations Unies.


Le texte du rapport de la commission figure en annexe de la note.  La commission y rappelle le rapport qu’elle a présenté le 31 août 2001 (A/56/290, annexe) et indique qu’elle n’a rien de nouveau à signaler depuis la parution de ce texte.


Rapport du Secrétaire général sur les personnes déplacées du fait des hostilités de juin 1967 et des hostilités postérieures (A/57/338)


Le présent rapport porte sur la correspondance échangée entre le Secrétaire général et le Représentant permanent d’Israël au sujet des mesures adoptées par le Gouvernement israélien en application de la résolution 56/54 du 10 décembre 2001, dans laquelle l’Assemblée générale a réaffirmé le droit de toutes les personnes déplacées du fait des hostilités de juin 1967 et des hostilités postérieures de regagner leurs foyers et approuvé les efforts que faisait le Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) pour continuer à fournir toute l’aide humanitaire possible, en tant que mesure d’urgence et provisoire, à ces personnes.  Il renferme également les renseignements communiqués au Secrétaire général par le Commissaire général de l’Office sur le retour en Cisjordanie et dans la bande de Gaza de réfugiés immatriculés auprès de l’Office se trouvant à l’extérieur du territoire palestinien occupé.


Ainsi, le Représentant permanent d’Israël, dans une note verbale du 15 août 2002, adressée au Secrétaire général  indique qu’Israël déplore que les résolutions concernant l’UNRWA soient toujours encombrées de questions politiques sans rapport avec les tâches confiées à l’Office et ne tiennent donc pas compte de la situation réelle de la région.  Tout en continuant d’appuyer la mission humanitaire de l’UNRWA, Israël reste préoccupé par certains aspects du comportement de ce dernier, notamment certaines déclarations qu’il juge partiales dénotant une méconnaissance totale du contexte dans lequel opère Israël en matière de sécurité et de son droit légitime de prendre les mesures voulues pour défendre ses citoyens et le fait que l’UNRWA soit resté muet lorsqu’une importante infrastructure du terrorisme palestinien a été mise en place dans les camps de réfugiés palestiniens.  Par ailleurs, l’UNRWA doit faire en sorte que ses installations, ainsi que les manuels scolaires et autres matériels pédagogiques utilisés dans ses écoles, ne glorifient pas le terrorisme, n’incitent pas les jeunes à commettre des actes de violence et ne propagent pas des idées et des images antisémites.  Israël demeure persuadé que l’UNRWA peut jouer un rôle de premier plan dans la promotion du progrès socioéconomique prévu dans les accords entre Israël et les palestiniens, dans les limites de son mandat humanitaire, et espère donc continuer à coopérer avec l’Office et maintenir avec lui une bonne relation de travail.  Israël demande instamment au Secrétaire général et à l’UNRWA d’examiner, avec les parties concernées, les moyens qui pourraient permettre à l’Office d’exécuter son mandat de façon transparente et responsable en servant au mieux les intérêts de ceux dont il a la charge.


Il est d'autre part indiqué dans le rapport que le Secrétaire général a obtenu du Commissaire général de l’Office les renseignements que celui-ci possédait sur le retour des réfugiés immatriculés auprès de l’Office, qui sont fondés uniquement sur les demandes reçues de réfugiés immatriculés rentrant dans leurs foyers, qui souhaitent que les services auxquels ils ont droit soient transférés dans la région où ils s’installent.  Entre le 1er juillet 2001 et le 30 juin 2002, à la connaissance de l’Office, 1101 réfugiés immatriculés se trouvant à l’extérieur du territoire palestinien occupé sont revenus s’installer en Cisjordanie et 173 dans la bande de Gaza.  Ainsi le nombre total de réfugiés déplacés immatriculés qui, à la connaissance de l’Office, sont rentrés dans les territoires occupés depuis juin 1967 est d’environ 22900.


Rapport du secrétaire général sur les biens appartenant à des réfugiés de Palestine et produits de ces biens (A/57/455)


Le 27 juin 2002, le Secrétaire général a adressé à Israël et à tous les autres Etats Membres une note verbale appelant leur attention sur les dispositions pertinentes des résolutions 56/52 à 56/58, en particulier du paragraphe 5 de la résolution 56/57, et leur demandant de lui communiquer des renseignements sur toute mesure qu’ils auraient prise ou envisageaient de prendre en application de ces dispositions.  Le 15 août 2002, une réponse portant sur divers points des résolutions 56/52 à 56/58 a été reçue d’Israël dont le texte est reproduit dans ce rapport.  Il n’a pas été reçu de réponses d’autres Etats Membres.


Dans sa réponse Israël déplore que les résolutions relatives à l’UNRWA contiennent encore de nombreuses références politiques sans rapport avec les travaux dont l’Office est chargé, et ne correspondent donc pas à la réalité sur le terrain.  C’est pourquoi Israël s’est abstenu de voter sur la résolution 56/55 et a voté contre les résolutions 56/52, 56/54; 56/56; 56/57 et 56/58.


Rapport du Secrétaire général sur l’Université de Jérusalem “al qods” pour les réfugies de Palestine (A/57/456)


En application de la résolution 56/58 de l’Assemblée générale, le Secrétaire général a demandé une fois de plus au Gouvernement israélien de faciliter la visite d’un expert afin de mener à bon terme l’étude de faisabilité concernant la création de l’Université de Jérusalem “El Qods” pour les réfugiés de Palestine.  Dans une note verbale datée du 15 août 2002, adressée au Secrétaire général, le Représentant permanent d’Israël a déclaré qu’Israël avait constamment voté contre cette résolution et que sa position demeurait inchangée.  Etant donné la position prise par le Gouvernement israélien, il n’a pas été possible de mener à terme comme prévu l’étude de faisabilité.


Rapport du groupe de travail chargé d’étudier le financement de l’office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (A/57/462)


      Le présent rapport du Groupe de travail présente les activités du groupe en 2002 et fournit un tableau détaillé de la situation financière actuelle de l’UNRWA.


Le Groupe de travail est une fois de plus profondément préoccupé par l’avenir financier de l’UNRWA surtout du fait que les déficits répétés ont affecté son aptitude à continuer de fournir les mêmes niveau et qualité de services aux 4 millions de réfugiés palestiniens.  Il souligne qu’il incombe à la communauté internationale de faire en sorte que les services de l’Office restent suffisants sur le plan de la qualité et de veiller à ce que les niveaux de ses services suivent le rythme soutenu de l’accroissement naturel de la population réfugiée.  Le Groupe félicite le Commissaire général et tout le personnel de l’Office de leurs efforts inlassables pour préserver les activités de base de l’Office, malgré ses difficultés financières, en particulier des efforts du Commissaire général pour mobiliser des fonds et de son souci de tenir les principaux donateurs et les autorités des pays d’accueil informés et de conserver leur concours, de trouver de nouvelles sources d’appui et de financement et d’élargir le cercle des donateurs.  Le Groupe note également avec satisfaction que l’Assemblée générale a approuvé l’établissement dans le budget de 2002-2003 des cinq postes supplémentaires demandés. 


En vue de pouvoir couvrir tous les aspects des difficultés financières de l’Office, le Groupe demande qu’il soit intégralement et rapidement donné suite aux annonces de contributions et aux autres engagements pris envers l’Office, en particulier le remboursement par l’Autorité palestinienne et le Gouvernement israélien de la taxe à la valeur ajoutée et des droits portuaires ainsi que le versement des fonds correspondant au transfert du siège de l’Office dans la zone d’opération.  A propos de la question de la taxe de valeur ajoutée, le Groupe de travail se félicite de ce que l’Autorité palestinienne ait introduit un taux zéro pour la TVA dans la bande de Gaza et envisage de le faire également en Cisjordanie.  Le Groupe est par contre préoccupé par le refus des autorités israéliennes concernées de verser directement à l’UNRWA 15 millions de dollars sur les fonds palestiniens que détient Israël pour régler une part importante de la TVA qu’elle doit à l’Office.


Au terme de son rapport, le Groupe de travail demande instamment, entre autres aux gouvernements qui ont toujours manifesté un intérêt particulier pour le bien-être des réfugiés palestiniens de commencer à verser des contributions ou d’en accroître le montant. 



Débat général


M. PETER HANSEN, Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), a déclaré que la Commission examine les activités de l’Office à un moment de grande tension et de troubles dans la région qui connaît la deuxième année consécutive du cycle de la violence dans le Territoire palestinien occupé et en Israël.  Il y a eu peu de progrès politiques qui puissent inspirer un peu d’optimisme quant à l’avenir, et les perspectives sont plutôt sombres, a-t-il regretté.


Dans son rapport qui a suivi sa visite de la région, l’Envoyée personnelle du Secrétaire général chargée des affaires humanitaires, Mme Catherine Bertini, a fait état d’une situation humanitaire alarmante: la destruction à grande échelle de l’infrastructure civile dans les centres de population palestiniens à la suite des incursions militaires effectuées par Israël au cours du printemps et été derniers, et l’occupation continue de villes, villages, camps en Cisjordanie ont entraîné une plus grande  détérioration des conditions de vie d’une population déjà appauvrie.  Les niveaux de pauvreté dans le Territoire palestinien occupé ont dépassé 60%, avec plus de 55% en Cisjordanie et 70% dans la bande de Gaza.  Le taux de chômage se situe autour de 50%, voire au-delà lorsque les couvre-feux sont imposés, comme c’est souvent le cas.  Comme l’a souligné Mme Bertini, le manque d’accès aux populations dans le besoin est dû au régime de bouclage et de couvre-feux qui s’est intensifié au cours d’une bonne partie de l’année en cours.  Il constitue la raison principale du déclin grave des conditions économiques.


M. Hansen a souligné que les principaux centres de population palestinienne en Cisjordanie ont été réoccupés, la circulation dans les rues principales et secondaires a été interdite, des barrières ont été érigées, notamment aux alentours des colonies de peuplement juives.  En Cisjordanie, il y a environ 73 points de contrôle permanents et 100 temporaires a-t-il précisé.  Il a ajouté que le régime de couvre-feux a été étendu, et les régimes de bouclage étranglent tout mouvement et empêchent l’accès au travail, à l’éducation, et aux services de santé.  Ce qui préoccupe de façon directe l’UNRWA, a affirmé M. Hansen, c’est le fait que les fournitures humanitaires et véhicules ne parviennent pas à accéder aux personnes dans le besoin, et que le personnel de l’Office ne peut pas se rendre sur ses lieux de travail.  Par conséquent, l’économie palestinienne, autrefois productive, se trouve aujourd’hui en état d’effondrement.  Il a précisé que sa survie dépend entièrement de l’aide externe.  Face à cette situation, l’Office a lancé un programme d’aide d’urgence tout en appelant les autorités israéliennes à lever les mesures de bouclage et couvre-feux.  Il a affirmé que peu de progrès notables ont été enregistrés dans ce domaine.  M. Hansen a par ailleurs déclaré que l’UNRWA fait face aujourd’hui au moment peut-être le plus critique de toute son histoire.  Il a affirmé qu’il n’existe pas de solution humanitaire pour mettre fin à cette tragédie, parce que les causes profondes de ce conflit sont de nature politique.


A cet égard, M. Hansen a rappelé que l’Office a lancé en début d’année des appels d’urgence dont l’objectif est de collecter 117 millions de dollars pour couvrir l’année en cours, et un appel supplémentaire de 55,7 millions de dollars lancé en mai dernier.  Il s’est toutefois dit déçu de la réponse des donateurs : sur les 89 millions dollars annoncés, seuls 48,9 millions ont été versés.  Il est impératif d’entreprendre une action internationale pour prévenir une crise humanitaire sans précédent, qui peut conduire au désastre, a-t-il affirmé.


M. Hansen a exhorté les Etats Membres et les principaux donateurs qui contribuent aux activités de l’Office à augmenter le niveau de leur contributions aux appels d’urgence afin de subvenir aux besoins urgents qui se font ressentir cette année.  Tous les indices font état de l’aggravation de la crise malgré les efforts du Quartet.  L’Office a besoin d’un budget ordinaire financé de manière appropriée.  Il a également déclaré que si l’on n’annonce pas des contributions supplémentaires dans les deux mois à venir, l’Office risque de connaître une baisse de 3% par rapport aux contributions de l’année dernière.  A cet égard, il a insisté sur la nécessité d’augmenter de 5% les contributions et ce, de manière régulière.  Il a rappelé que les ressources dont dispose actuellement l’Office représentent 70 dollars par personne alors qu’elles étaient de 200 dollars en 1973.


Mme FEDA ABDELHADY NASSER (Observatrice de la Palestine auprès des Nations Unies) a réaffirmé les droits inaliénables des réfugiés palestiniens, qui, à l’instar de tous les autres réfugiés du monde, ont un droit naturel à leurs maisons et leurs biens.  Ce principe ne saurait être désuet en vertu du temps qui passe, et tout réfugié garde son droit individuel à sa propriété et à sa terre.  Elle a réaffirmé également le droit des réfugiés palestiniens ayant quitté leurs terres en 1967 de rentrer dans le Territoire occupé, droit qui aurait dû être respecté depuis quelques années pendant la période de transition entre les deux parties.  Mme Nasser a également insisté sur le fait qu’il fallait distinguer entre le droit qu’a tout réfugié palestinien à rentrer chez lui, ou à être compensé pour les biens perdus, et le droit de tout Palestinien à la nationalité palestinienne et de pouvoir devenir citoyen palestinien une fois l’Etat palestinien établi.


Mme Nasser a ensuite évoqué les conditions actuelles des réfugiés palestiniens, et a rendu hommage au rôle joué par l’UNRWA pour alléger le sort de ces réfugiés, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et des secours d’urgence.  Elle a affirmé que l’UNRWA a permis d’éviter aux quatre millions de réfugiés palestiniens de vivre une crise humanitaire encore plus grave.  Les services de l’UNRWA restent toujours indispensables, et sont une question de survie pour de nombreux réfugiés.  Elle a mis l’accent sur la situation difficile des réfugiés palestiniens au cours de l’année dernière qui a été marquée par la pauvreté extrême, la destruction des abris, des taux de chômage élevés et des infrastructures insuffisantes, en particulier dans le cas des réfugiés du Liban. 


Mme Nasser a souligné que la situation des réfugiés palestiniens dans le Territoire occupé s’est particulièrement aggravée, compte tenu des agressions militaires multiples et sans précédent perpétrées par Israël, Puissance occupante.  Ces actes se sont traduits par un nombre important de pertes en vies humaines, de blessures, la destruction des maisons, des infrastructures locales et des biens de la population civile palestinienne.  En outre, Israël a continué à imposer des blocages militaires et des restrictions importantes, y compris un couvre-feu continu, sur la libre circulation des personnes et des biens.


Mme Nasser a expliqué que cette réalité sur le terrain s’est traduite par une dégradation sérieuse de la situation socioéconomique des réfugiés palestiniens, et a également directement eu des répercussions sur le travail de l’UNRWA.  Elle a ajouté que les blocages et restrictions à la circulation imposés par les forces d’occupation israéliennes ont, à maintes reprises, empêché l’Office de mener à bien ses activités, en particulier pour ce qui est d’acheminer rapidement des secours d’urgence.  Le personnel de l’Office a également fait l’objet de harcèlement soutenu aux postes de contrôle israéliens, et certains membres du personnel ont même perdu leur vie.  Mme Nasser a également indiqué que même les immeubles, écoles, dispensaires, centres de formation et les véhicules de l’UNRWA n’ont pas été à l’abri de destruction, et de fouilles par les forces israéliennes.  Elle a tenu à réaffirmer ici que l’UNRWA, à l’instar des autres institutions des Nations Unies, doit pouvoir s’acquitter de son mandat librement.  Israël doit respecter les dispositions de la quatrième Convention de Genève ainsi que les obligations qui découlent de la Convention de 1946 sur les privilèges et immunités du personnel des Nations Unies, ainsi que son propre Accord avec l’UNRWA.  Israël doit indemniser l’Office pour les dommages qu’il lui a causés. 


Dans ce contexte, Mme Nasser a mis l’accent sur le fait que la situation sur le terrain a également engendré des besoins financiers supplémentaires pour l’Office qui doit désormais faire face à la crise humanitaire.  Elle remercie la communauté des donateurs pour sa réponse généreuse aux appels de fonds de secours que l’Office a lancés l’année dernière, tout en lançant un appel pour que les donateurs maintiennent leurs contributions, voire les augmentent, de manière à permettre à l’UNRWA de sortir de la crise financière qu’il traverse et de continuer à s’acquitter de son mandat.


M. FALLOUH (République arabe syrienne), s’est félicité des efforts déployés par le Commissaire de l’UNRWA, M. Peter Hansen, afin d’alléger les souffrances des réfugiés de Palestine.  Les conditions de travail de l’Office qui ne cessent de se détériorer, et les attaques perpétrées contre ceux qui portent le drapeau de l’ONU, employés comme ambulances, sont contraires aux principes de la Charte des Nations Unies et à la Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, a-t-il fait observer. Il a ajouté que Israël qui a intensifié ses opérations, menace ainsi la vie et la liberté de mouvement du personnel et des biens de l’Office est bel et bien l’agresseur. Par conséquent, la population palestinienne continue de résister à l’occupation, un droit qui lui est reconnu par le droit international et les résolutions des Nations Unies, a-t-il affirmé.


La Syrie pour sa part continue de fournir une assistance aux réfugiés palestiniens pour qu’ils vivent sur son territoire en toute dignité.  Il a par ailleurs souligné la responsabilité internationale vis-à-vis des réfugiés palestiniens.  L’UNRWA doit assurer leur bien-être en attendant de parvenir à une solution du problème, de même que vu l’augmentation du nombre de réfugiés palestiniens, les pays donateurs doivent augmenter leurs contributions, a-t-il poursuivi.  Le représentant a affirmé en outre que l’Office ne doit pas faire porter aux pays hôtes ou aux réfugiés eux-mêmes davantage de poids financiers.  Il a conclu en soulignant instamment qu’il faut trouver une solution pour contrer la force brutale déployée par Israël qui ne semble pas disposé à accepter une paix juste et durable.


M. ELLEN MARGRETHE LOJ (Danemark) a estimé, au nom de l'Union européenne, que la situation actuelle que connaît l'UNRWA est inacceptable.  L'Union européenne réitère son appel à l'attention d'Israël pour qu'il lève le couvre-feu, mette un terme aux bouclages et aux destructions de l'infrastructure économique dans les territoires occupés.  La liberté de mouvement des personnes et des biens doit être immédiatement restaurée.  Israël doit agir conformément au droit humanitaire international et respecter la neutralité et la sécurité des installations et du personnel de l'UNRWA.  Les organisations médicales et humanitaires doivent être en mesure d'avoir un plein accès à la population civile palestinienne.  L'Office doit également être en mesure de fournir ses services de base à la population palestinienne réfugiée qui augmente rapidement.  


Les activités de l'UNRWA font de plus en plus l'objet de pressions.  Près de 74% des écoles de l'Office fonctionnent sur la base d'un roulement.  L'on compte une moyenne de 43,5 élèves par classe tandis que les consultations médicales des docteurs de l'Office excèdent les 100 par jour.  Malheureusement, le budget de l'Office cette année connaît un déficit et les appels de contributions d'urgence n'ont pas généré autant de revenus que les années précédentes.  La situation financière actuelle de l'UNRWA exige une action de la part de tous.  La Communauté européenne demeure le plus grand contributeur à l'UNRWA avec une contribution de 237 millions d'euros pour 2000-2005.  Nous accueillons positivement l'accord conclu avec l'Autorité palestinienne sur les exemptions fiscales à Gaza et souhaitons qu'un tel accord soit passé en Cisjordanie.  Nous demandons instamment à Israël de garantir le transfert des taxes à l'Autorité palestinienne ce qui lui permettrait de rembourser 21 millions à l'Office ainsi que de transférer les taxes perçues sur des biens humanitaires, ce qui est inacceptable.


M. ABU ZEID (Egypte)a rendu hommage aux efforts continus déployés par l’UNRWA en faveur des réfugiés palestiniens.  Il estime que l’étude des activités de l’UNRWA ne peut se faire sans prendre en compte la détérioration de la situation sur le terrain au cours de la période considérée, qui a fait que tout espoir des réfugiés de pouvoir rentrer chez eux s’est littéralement volatilisé.  L’Egypte est préoccupée par la grave détérioration de la situation humanitaire dans les territoires occupés, tel que reflété dans le rapport de Mme Bertini, du fait de certaines pratiques israéliennes contraires au principe des droits de l’homme et au droit international.  Israël, la Puissance occupante, continue à défier les principes de la Charte et des résolutions pertinentes de l’ONU, a-t-il ajouté en soulignant que la période couverte par le rapport a été marquée par la détérioration des conditions de vie de la population palestinienne du fait des attaques israéliennes, qui ont également contribué à un exode du territoire occupé.


Le représentant a également soulevé les problèmes rencontrés par l’UNRWA dans l’exercice de ses fonctions déclarant que, nonobstant ces difficultés, l’Office a tout de même réussi à fournir une aide dans les domaines de l’éducation, de la santé et des secours d’urgence ainsi que de la micro-entreprise aux réfugiés palestiniens.  L’Egypte est préoccupée par le fait que l’UNRWA manque de ressources, ce qui l’empêche de pleinement s’acquitter de son mandat.  Elle se félicite des réformes en cours au sein de l’UNRWA, qui devraient donner une nouvelle impulsion aux activités de l’Office.  En ce qui concerne les activités de l’Office dans les pays voisins qui accueillent un grand nombre de réfugiés palestiniens, l’Egypte partage les inquiétudes qui ressortent du rapport de l’UNRWA.  Il ne fait pas de doute que l’occupation qui perdure et les attaques répétées du Gouvernement israélien à l’encontre du peuple et des infrastructures palestiniens ne sont pas de bonne augure pour l’avenir.


M. HARON HASSAN (Jordanie), a déclaré que la question des réfugiés palestiniens était de la plus haute importance pour la Jordanie.  La Jordanie presse les pays contributeurs d'honorer leurs promesses de contributions à l'UNRAW.  Nous nous félicitons à ce propos de la décision de l'Union européenne de verser 237 millions d'euros à l'Office pour la période 2002-2005.


Les activités de l'UNRWA sont perturbées sur le terrain à cause des pratiques illégales d'Israël, a poursuivi le représentant.  Le personnel de l'Office est ainsi victime des mesures qui limitent la liberté de mouvement de la population palestinienne dans les territoires occupés, et qui conduisent à la destruction d'installations rattachées à l'Office.


Nous rappelons que la Jordanie accueille 42,3 pour cent du nombre total de réfugiés palestiniens et 90 pour cent des personnes déplacées depuis 1967.  La Jordanie continue d'endosser l'énorme coût social et économique de cette présence.  Et tandis que le budget général de l'Office pour la Jordanie en 2002 est de 71,1 millions de dollars, notre Gouvernement a consacré cette année environ 403 millions de dollars à la santé, à l'éducation et à la sécurité des réfugiés. 


M. WANG DONGHUA (Chine) a indiqué qu’au cours de cette année le cercle vicieux  de la violence entre Israël et la Palestine s’est traduit par une aggravation de la situation humanitaire dans le Territoires occupé, ainsi que par des difficultés accrues pour l’UNRWA d’apporter assistance et secours aux réfugiés palestiniens.  La Chine rend hommage aux efforts incessants de l’Office en dépit de difficultés récentes, et estime que la communauté internationale doit continuer à appuyer les activités de l’Office, notamment en lui fournissant des ressources suffisantes pour faire face aux nouveaux besoins des réfugiés de Palestine.  Elle estime que le règlement de cette crise passe à la fois par une solution politique et par une amélioration des conditions économiques de manière à redonner espoir au peuple palestinien.  La Chine espère que la communauté internationale répondra positivement à l’appel de contributions supplémentaires lancé par le Commissaire général de l’UNRWA, et demande à Israël de permettre à l’Office de s’acquitter de son mandat sans entraves.  Il espère que les parties au conflit renonceront à la violence et que les négociations de paix pourront rapidement reprendre.


M. Arye Mekel (Israël) a affirmé que son pays appuie pleinement les activités de l’UNRWA, et apprécie les  services importants que l’Office fournit aux réfugiés palestiniens, notamment dans le domaine de la santé et de l’éducation.  Israël tient à maintenir une relation de travail productive avec l’Office afin de faciliter sa tâche, a-t-il ajouté.  Le représentant a affirmé que son pays a pris connaissance du rapport du Commissaire de l’UNRWA dont la Commission est saisie, et qu’il soumettra au Secrétaire général une réponse par écrit qui sera publiée en tant que document officiel.  Il a par ailleurs fait observer que la  décision prise par les Palestiniens de s’engager dans le terrorisme a eu un effet négatif sur l’économie, la sécurité et les conditions de vie de tous les peuples de la région, y compris les réfugiés eux-mêmes et les activités de l’Office.  Les mesures de sécurité prises que son pays a été forcé de mettre en oeuvre ont dû dans certains cas limiter les activités de l’UNRWA, mais ne sont que la conséquence, non la cause, de la situation difficile que connaît la région.


M. Mekel a rappelé que dans le cadre du processus de paix, Israéliens et Palestiniens s’étaient mis d’accord pour que la question des réfugiés soit examinée dans le cadre des négociations sur le statut final.  Par conséquent, Israël n’acceptera pas que l’on se dérobe à cet accord bilatéral.  Nous nous opposons à la politisation flagrante des résolutions adoptées chaque année par les membres de cette Commission. 


Le représentant a par ailleurs affirmé qu’Israël est prêt à trouver une solution humanitaire pragmatique, à long terme humanitaire au problème des réfugiés palestiniens dans le cadre des négociations sur le statut permanent; une solution qui doit respecter les droits légitimes et les besoins aussi bien des réfugiés juifs que des réfugiés palestiniens.  Les circonstances à l’origine de la population réfugiée palestinienne avaient aussi amené des centaines de milliers de Juifs à fuir les terres arabes sur lesquelles ils vivaient depuis des siècles.  Mais ces réfugiés juifs ne vivent dans les conditions de pauvreté que connaissent les Palestiniens, ils ont été absorbés et réhabilités par Israël. Aujourd’hui, ils sont des citoyens actifs.


Le représentant a en outre déclaré qu’il considérait bouleversants certains aspects des activités de l’UNRWA.  Ainsi, selon lui, les terroristes palestiniens auraient entre autres utilisé les camps de réfugiés et autres établissement gérés par l’Office comme base de leur opérations.  Ils se seraient également servis des résidents comme boucliers humains.  Ces pratiques qui constituent une violation du droit international, des résolutions du Conseil de sécurité et des dispositions du droit international n’ont pourtant pas été condamnées par l’Office, a-t-il regretté.  Nous espérons que l’UNRWA prendra les mesures qui s’imposent afin de prévenir de telles activités et d’attirer l’attention de la communauté internationale sur le danger auquel sont exposées les personnes civiles.  Il a poursuivi en affirmant qu’au cours des deux dernières années, dans certains cas, son pays a même pris connaissance du fait que des terroristes auraient utilisé des ambulances appartenant à des organismes tels que le Croissant-Rouge, pour transporter des armes, des munitions, voire des auteurs d’attentats-suicide à la bombe.


Le représentant s’est également inquiété de la contribution de l’UNRWA au boycott arabe d’Israël.  Il a déclaré qu’en outre, certaines activités de l’Office qui paraissent sous forme de déclarations, communiqués de presse publiés par l’UNRWA, vont au-delà de son mandat humanitaire et ne prennent pas en compte l’ensemble du contexte sécuritaire dans lequel Israël opère.  A lumière de ces faits, il est à peine surprenant que le débat sur l’UNRWA, et les résolutions annuelles adoptées par cette Commission soient marqués par la partialité.  Nous espérons que ces résolutions seront regroupées en une seule, dépouillée de toute référence politique incitant à la haine, a-t-il conclu.


M. MURAT KARAGOZ (Turquie) a renouvelé son attachement au mandat de l’UNRWA et s’est dit convaincu que les services fournis par ce dernier en ces temps difficiles sont essentiels au rétablissement de la stabilité.  Il a déploré, à cet égard, les fermetures, les couvre-feux et autres restrictions imposés par les autorités israéliennes en Cisjordanie et à Gaza.  Ces restrictions, a-t-il insisté, compromettent la capacité de l’UNRWA à mener ses opérations humanitaires auprès des réfugiés palestiniens.  Le représentant a lancé un appel à Israël pour qu’il lève ces mesures restrictives en qualifiant d’inacceptables les obstacles posés au personnel médical et les actes de violence infligés au personnel de l’UNRWA. 


Le représentant s’est ensuite attardé sur les programmes d’éducation de l’UNRWA en raison, a-t-il dit, de leur lien étroit avec l’avenir des Palestiniens.  Il a ainsi regretté que la situation actuelle sur le terrain ait conduit à un recul de ce secteur essentiel.  Citant les chiffres de l’UNRWA selon lesquels 200 écoles ont été détruites et plus de 170 étudiants arrêtés, le représentant a jugé cette situation inacceptable et susceptible d’aggraver la haine et la colère parmi les jeunes générations.  Concluant sur la situation financière de l’UNRWA, il a rappelé à la communauté internationale que les problèmes humanitaires exigent une responsabilité collective et des mesures pragmatiques.  Il a donc, en tant que Président du Groupe de travail sur le financement de l’UNRWA, attiré l’attention sur les recommandations du Groupe. 


M. RANI ISMAIL HADI ALI (Malaisie) a fait part de son soutien à l'UNRWA et a condamné les opérations militaires lancées par les Forces de défense israéliennes qui ont détruit des infrastructures civiles et des installations appartenant à l'UNRWA comme des écoles, des centres de formation et des centres de santé.  Nous sommes également consternés de constater que les Israéliens ont transformé les écoles en centres de détention et d'interrogation.  Nous sommes également gravement préoccupés par les restrictions de mouvement imposées à la population qui ont affecté négativement les opérations de l'UNRWA, perturbé le quotidien des Palestiniens et aggravé la récession de l'économie palestinienne.  Nous sommes également préoccupés de constater que les livraisons de produits humanitaires sont souvent bloquées ou retardées.  La fermeture et les retards aux points de passage ont souvent empêché les médecins, les infirmières et le personnel de l'UNRWA de se rendre sur leurs lieux de travail.


Nous demandons à Israël d'agir conformément à la Convention des Nations Unies de 1946 sur les privilèges et immunités et l'Accord de 1967 entre l'UNRWA et le Gouvernement israélien.  Nous sommes également préoccupés par les contraintes budgétaires que connaît l'Office.  Nous relevons que cette situation exige que les pays donateurs prennent des mesures concertées pour maintenir, au moins, le taux de croissance des contributions.  De son côté, la Malaisie continuera de fournir une aide à l’Office.


M. PIERRE HELG (Suisse) a salué le travail fourni sur le terrain par l’UNRWA afin de s’acquitter du mandat complexe qui lui a été confié par l’Assemblée générale, affirmant que plus d’un demi-siècle après sa création cet office demeure une institution humanitaire indispensable.  En fournissant des services de base à plus de 3,8 millions de réfugiés palestiniens, l’UNRWA traduit en actes concrets la solidarité de la communauté internationale en faveur des réfugiés de Palestine.  La Suisse appuie sans réserve les efforts visant à identifier et à cibler l’assistance d’urgence allouée aux personnes les plus vulnérables, en particulier dans les territoires occupés.


Elle maintient son engagement en faveur des opérations de l’UNRWA par des contributions au budget ordinaire ainsi que, suivant l’étendue des besoins, par des appuis additionnels en réponse aux appels d’urgence de l’Office.  A ce titre, elle souhaite une prise de conscience de l’ensemble des donateurs traditionnels et potentiels de l’UNRWA, de l’étendue des besoins supplémentaires causés par la détérioration de la situation sur le terrain. 


Par ailleurs, la Suisse rend hommage aux pays hôtes de populations palestiniennes réfugiées depuis plus de cinquante ans.  Dans ce contexte, elle soutient toute mesure qui puisse contribuer à améliorer durablement les conditions de vie des réfugiés palestiniens sur les plans légal et matériel.  M. Helg a également abordé la question des bouclages et autres restrictions imposés par les Autorités israéliennes aux territoires occupés, dont les conséquences ont été dramatiques pour la population civile palestinienne, et en particulier sur la population de réfugiés.  Il déplore le fait que cela rende difficile l’accès aux personnes nécessitant une assistance humanitaire pour l’ensemble des organisations humanitaires, et que, de ce fait, l’évaluation des besoins spécifiques et le suivi des programmes s’avèrent de plus en plus ardus.  La Suisse accorde une haute importance à la coordination de l’aide humanitaire, et s’engage résolument en


faveur d’une action d’urgence respectueuse des principes humanitaires, notamment l’impartialité et la neutralité.  A cet égard, elle engage les agences et programmes des Nations Unies à continuer la mise en oeuvre d’une stratégie fondée sur la complémentarité des compétences et sur la non-compétitivité des activités opérationnelles.  De même, l’UNRWA doit assurer un dialogue continu avec les autres acteurs humanitaires présents comme le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).


M. Helg a déclaré que les actes répétés des forces de défense israéliennes sont incompatibles avec le droit international et contraires aux obligations découlant de la Convention de Genève de 1946 sur les privilèges et immunités des Nations Unies ainsi qu’à l’Accord bilatéral conclu par le Gouvernement israélien et l’UNRWA en 1967.  La Suisse invite en conséquences les autorités israéliennes à garantir l’accès sans entrave des organisations humanitaires aux populations civiles dans les territoires occupés, et par conséquent aux réfugiés.  Cet appel s’étend à l’importation et au transport de biens d’assistance ainsi qu’au transfert de malades et blessés, et tient compte des impératifs de sécurité.


M. ORLANDO REQUEIJO (Cuba) a salué les efforts fournis par l'UNWRA dans un contexte de conflit où les deux parties sont aujourd'hui loin d'un compromis.  La situation terrible des Palestiniens est devenue intenable du fait des agressions israéliennes et des pertes économiques imputables au quadrillage des territoires occupés, a-t-il déclaré.


Cette situation interdit tout optimisme quant à l'établissement d'un possible accord visant à solutionner les problèmes rencontrés par les 4 millions de réfugiés palestiniens qui vivent au Proche-Orient.


Notre délégation voudrait souligner sa profonde inquiétude à l'égard des problèmes budgétaires et financiers que connaît l'Office et qui limitent sa capacité d'action.  L'UNWRA doit recevoir de la communauté internationale, et notamment des pays développés, toute l'aide requise pour qu'elle puisse mener à bien ses activités sur le terrain.


De son côté, et malgré les contraintes économiques qu'il continue de subir, Cuba a accueilli, depuis 1961, 351 jeunes Palestiniens qui ont tous pu bénéficier d'un cursus universitaire gratuit.


M. NOUREDDINE MEJDOUB (Tunisie) a fait part de l’appréciation de la Tunisie pour les efforts que l’UNRWA, et notamment son personnel, déploient dans des conditions difficiles pour apporter secours et assistance aux réfugiés palestiniens, de même que pour les pays d’accueil des réfugiés et les donateurs qui contribuent au budget de l’Office.  Le rôle que joue l’UNRWA est d’une importance capitale pour ce qui est des services de base à apporter aux réfugiés palestiniens a affirmé M. Mejdoub, expliquant que c’est la raison pour laquelle la Tunisie appuie pleinement l’Office.  Indiquant que les difficultés financières de l’UNRWA ont eu une incidence négative sur la qualité et l’importance de ses services, M. Mejdoub a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle lui garantisse les ressources nécessaires à son bon fonctionnement, tout en encourageant l’UNRWA à élargir le champ de sa coopération et à poursuivre la réforme en cours.


La Tunisie condamne fortement les pratiques d’Israël qui visent les activités et le personnel de l’UNRWA, en particulier ce qui s’est passé dans le camp de Jenin, et demande que des mesures d’urgence soient prises pour permettre à l’Office de s’acquitter librement et sans entraves de ses fonctions.  M. Mejdoub a souligné le caractère dangereux de la situation qui prévaut dans le Territoire occupé du fait des actes israéliens qui sont contraires au droit international.  Il a réaffirmé le soutien de la Tunisie à l’UNRWA et souligné qu’il est nécessaire que la question des réfugiés palestiniens reçoive toute l’attention qu’elle mérite tel que prévu par les Convention internationales.  Cela devrait permettre de renforcer les bases de la paix et de la sécurité pour toute la région.


M. NGUYEN VAN BAO (Viet Nam) a souligné qu’au cours des cinquante dernières années les Palestiniens sont devenus des réfugiés sur leur propre terre.  Quelque 4 millions de réfugiés palestiniens vivent misérablement dans un effort constant de joindre les deux bouts, leur économie dévastée et la pauvreté répandue à 50% d’entre-eux.  Le Viet Nam appuie les efforts inlassables de l’UNRWA pour apporter aide et assistance aux réfugiés de Palestine en dépit de la crise financière que connaît l’Office. 


Le Viet Nam est préoccupé par l’escalade de la violence dans le Territoire occupé en particulier par les opérations militaires israéliennes à Ramallah qui ont détruit les bureaux du Président Arafat et coûté la vie à de nombreux innocents.  Ces actions empêchent la poursuite du processus de paix et alimentent la haine et la violence dans les deux camps, compromettant ainsi tout espoir de paix et de stabilité pour la région du Moyen-Orient.  Le Viet Nam se joint à l’appel lancé par d’autres nations pour qu’il soit mis fin immédiatement à toute activité de peuplement dans les territoires occupés, et demande instamment aux deux parties de revenir à la table de négociations pour trouver une solution pacifique au conflit.  Le sort des Palestiniens ne peut s’améliorer que si toutes les résolutions pertinentes des Nations Unies sont pleinement appliquées, estime M. Van Bao qui a également réaffirmé le soutien du Viet Nam au peuple palestinien et à ses droits inaliénables, y compris le droit d’établir un Etat souverain et indépendant sur leur territoire national, y compris Jérusalem.


Mme DESRA PERCAYA (Indonésie) notant les conditions hostiles dans lesquelles opère l’UNRWA, a souligné les défis considérables qu’il doit relever pour assurer le maintien et la qualité de ses institutions d’aide aux réfugiés.  Elle a donc émis l’espoir que les donateurs prendront les mesures qui s’imposent d’autant plus, a-t-elle rappelé à l’instar du Haut Commissaire, que l’UNRWA est devenu le symbole de l’engagement de la communauté internationale en faveur du bien–être des réfugiés palestiniens.  Elle a jugé important que les donateurs offrent un appui politique, économique et humanitaire à la lutte du peuple palestinien pour l’autodétermination et l’indépendance et s’assurent, à cet égard, que l’UNRWA dispose des délais nécessaires à la réalisation de son mandat.  Le travail de cet organisme est une fondation viable pour la paix et la stabilité au Moyen-Orient.  L’UNRWA a gagné le respect de tous et le droit à un appui inconditionnel, a conclu la représentante.


M. HANS BRATTSKAR (Norvège) a souligné la détérioration de la situation dans le Territoire palestinien au cours des deux dernières années, ajoutant que les confrontations ont sapé le processus de paix au Moyen-Orient ainsi que le développement économique et social dans la région.  Il a remarqué qu’il a fallu des contributions substantielles aux programmes d'urgence pour pouvoir faire face à cette situation économique et sociale difficile, qui touche particulièrement les réfugiés palestiniens.


A ce stade il est plus important que jamais de donner les moyens et ressources nécessaires à l’UNRWA pour lui permettre de s’acquitter de son mandat, et de maintenir le niveau actuel de ses services et de leur qualité.  Une situation financière saine de l’Office est essentielle pour les réfugiés et les pays d’accueil, ainsi que pour les progrès dans le processus de paix.  Permettre à l’Office de s’acquitter de sa tâche représente une responsabilité collective internationale, et la Norvège apprécie et soutient toute initiative qui se traduirait par des contributions additionnelles à l’UNRWA.


Elle tient à rendre hommage aux efforts inlassables du Commissaire général de l’Office et de son personnel qui, en dépit des difficultés financières et la crise sur le terrain, n’ont pas cessé d’apporter leur secours aux réfugiés palestiniens.  M. Brattskar a rappelé au Gouvernement israélien son devoir de respecter le droit humanitaire international dans le Territoire palestinien.  Dans ce contexte, tout effort de bloquer le travail de l’UNRWA constitue une violation des normes humanitaires que tout Etat doit respecter.  Le personnel de l’UNRWA doit pouvoir accéder sans entrave à toutes les zones ayant besoin d’une aide humanitaire, et les installations de l’Office doivent être à l’abri de toute intervention militaire, de même que l’immunité internationale de l’UNRWA, en tant qu’institution humanitaire internationale, doit être respectée.


M. Brattskar est d’avis que le conflit du Moyen-Orient ne peut se résoudre par la force, et que la seule façon pour les Palestiniens et les Israéliens d’assurer la sécurité et la paix à leurs peuples est de s’engager sur la voie de la paix.  Ce chemin risque d’être dur et pénible pour les deux parties mais la Norvège considère que toute solution de ce conflit passe par le respect des résolutions 242, 338 et 1397 du Conseil de sécurité.  Elle s’engage à maintenir le niveau de soutien actuel à l’UNRWA, et, à condition d’obtenir un accord parlementaire, accordera 13 millions de dollars au budget général de l’Office pour l’année 2003.


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