CPSD/251

LE SECRETARIAT EST INVITE A PRENDRE DES MESURES CONCRETES POUR LE REMBOURSEMENT RAPIDE DES PAYS CONTRIBUTEURS DE CONTINGENTS ET D'EQUIPEMENTS

22/10/2002
Communiqué de presse
CPSD/251


Quatrième Commission

14ème séance - après-midi


LE SECRETARIAT EST INVITE A PRENDRE DES MESURES CONCRETES POUR LE REMBOURSEMENT RAPIDE DES PAYS CONTRIBUTEURS DE CONTINGENTS ET D'EQUIPEMENTS


La signature d’un accord avant tout déploiement de contingents dans le cadre d'une mission de maintien de la paix est essentielle pour garantir le remboursement à temps des contributions faites par les Etats Membres, a souligné le délégué roumain cet après-midi lors de la reprise du débat sur l'étude d'ensemble de toute la question des opérations de maintien sous tous leurs aspects par la Quatrième Commission.  Lui faisant écho, les représentants de la Thaïlande et du Kenya ont estimé que le Secrétariat devait trouver des modalités pratiques pour procéder au remboursement rapide des pays contributeurs de contingents et d'équipements.  A cette fin, ils ont appelé les Etats Membres à régler leurs contributions, intégralement, à temps et sans condition.  Le représentant de l'Inde a ajouté que ce sont les pays en développement qui souffrent le plus du retard accusé dans les remboursements dans la mesure où ils contribuent 70% du personnel des forces de maintien de la paix. 


Soulignant l'importance de la consolidation de la paix, le délégué norvégien a proposé que le mandat du Comité spécial des opérations de maintien de la paix soit élargi afin d'y intégrer cette composante.  Dans ce contexte, les délégations de l'Australie et de la Zambie ont rappelé le rôle crucial des programmes de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR), et ont déploré le manque de fonds alloués à ces activités, rappelant que le succès ou l'échec d'une opération de maintien de la paix est parfois déterminé par le processus de DDR.  Un certain nombre de délégations, dont l'Inde et la Thaïlande, ont noté que les postes de haut niveau au sein du Département des opérations de maintien de la paix sont souvent occupés par des ressortissants de pays développés.  A cet égard, le représentant de la Zambie a fait remarquer que c’est le cas depuis cinq ans pour  le poste de Conseiller militaire.  Il a donc proposé qu'il y ait une rotation des postes de commandement entre les groupes régionaux.


Les représentants des pays suivants sont intervenus: Bangladesh; Cuba; Tunisie; Brésil; Pologne; Nouvelle-Zélande; Ouganda; Croatie; Turquie; République démocratique populaire lao; Pakistan; Mali, Jamahiriya arabe libyenne; Koweït et Ethiopie.


La Quatrième Commission (questions politiques spéciales et décolonisation) se réunira de nouveau, jeudi 24 octobre, à 15 heures.


ETUDE D'ENSEMBLE DE TOUTE LA QUESTION DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX SOUS TOUS LEURS ASPECTS


Débat général


M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a d’emblée déclaré que la restructuration et l’amélioration de nombreux domaines du Département des opérations de maintien de la paix ont pu renforcer les capacités de ce dernier en matière de planification et de déploiement des opérations de maintien de la paix et de l’appui qui leur est apporté.  Il a affirmé que les six points soulevés par le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix sont ceux qui doivent être examinés de plus près.  Il s'est associé à la déclaration faite par la Jordanie, au nom du Mouvement des pays non alignés.


Le représentant a souligné en outre les trois sujets qui continuent de préoccuper le Bangladesh, et qui sont d’une importance considérable pour le succès des opérations de maintien de la paix.  Il s’agit en premier lieu de la nécessité de la volonté politique des Etats Membres concernant l'appui politique et financier aux efforts de maintien de la paix déployés par les Nations Unies.  Parvenir à un consensus politique reste d'une importance vitale pour toute opération de maintien de la paix.  Le deuxième point abordé par M. Chowdhury s'est articulé autour de la disponibilité et la nécessité d’une contribution universelle à des contingents bien formés et bien équipés.  La disponibilité de contingents en faveur du maintien de la paix est un préalable à tout déploiement rapide des troupes sur le terrain, et à d’autres questions telles que la formation adéquate et un équipement approprié.  Une reconnaissance manifeste des efforts déployés par les pays fournisseurs de contingents aiderait ces derniers à maintenir leur niveau de contribution.  Le dernier point évoqué par le représentant portait sur la stratégie de consolidation de la paix, de l’importance cruciale de réussir le processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion, et de la nécessité de disposer des ressources nécessaires pour ce faire.  Nous appuyons fermement les recommandations faites récemment par le Secrétaire général au sujet de la situation dans la République démocratique du Congo, a-t-il conclu.


M. CARLOS AUGUSTO SUANES FLEXAS (Cuba) a affirmé que la délégation de son pays s'associe à la déclaration faite par la Jordanie, au nom du Mouvement des pays non alignés.  Le Département des opérations de maintien de la paix reste un instrument utile entre les mains des Nations Unies pour assurer la paix et la sécurité internationales.  Les opérations de maintien de la paix ne doivent pas s'écarter des principes de base de maintien de la paix, à savoir un mandat bien défini qui tienne compte du consentement des parties, l'impartialité, le non-recours à la force, le respect de la souveraineté des Etats et la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats souverains.  La délégation de Cuba estime qu'il faut doter les Nations Unies de mécanismes nécessaires pour permettre aux opérations de maintien de la paix d'être opérationnelles dans les meilleurs délais.  Le représentant a par ailleurs affirmé que sa délégation partage les préoccupations déjà exprimées quant au retard dans le remboursement de pays fournisseurs de contingents, surtout lorsqu'il s'agit des pays en développement.


Les opérations de maintien de la paix ne sont pas des solutions définitives, a-t-il fait remarquer, soulignant la nécessité pour la communauté internationale de lutter contre les causes réelles qui sous-tendent les conflits.  De même, nous ne pouvons pas dissocier les conflits du développement.  Si nous ne faisons pas face au défi du développement, nous serons condamnés au cercle vicieux des conflits.  La délégation de Cuba se dit enfin préoccupée par la politique des «deux poids, deux mesures» et regrette qu'il y ait des zones privilégiées et des zones oubliées, a conclu M. Suanes Flexas.


M. KAIS KABTANI (Tunisie) s'est associé à la déclaration faite par la Jordanie, au nom du Mouvement des pays non alignés.  La Tunisie salue les efforts déployés par le DOMP, et insiste sur le fait que ces efforts doivent s'accompagner de soutien de tous les autres acteurs et partenaires.  Elle souhaite qu'il y ait plus de consultations entre le Secrétariat, le Conseil de sécurité et les pays fournisseurs de contingents et que celles-ci ne se limitent pas aux grands pays contributeurs de troupes.  La Tunisie encourage, par ailleurs, la collaboration des Nations Unies avec les organisations régionales.  Dans ce contexte, le délégué a cité l'exemple de l'Afrique, affirmant que les pays africains sont décidés à se prendre en charge en s'attaquant aux causes sous-jacentes des multiples conflits, mais qu'il  faut toutefois que la communauté internationale et les Nations Unies leur apportent le soutien nécessaire.  Il faut en particulier renforcer le mécanisme de prévention des conflits de l'Union africaine.  La Tunisie a participé aux opérations de maintien de la paix depuis les années 60 et entend poursuivre sa participation.


M. JOSE ALBERTO ACCIOLY FRAGELI (Brésil) s'est associé à la déclaration faite par Costa Rica, au nom du Groupe de Rio.  Les opérations de maintien de la paix ont connu des changements profonds qui répondent à la nécessité d'adapter le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) à des réalités nouvelles et complexes, a-t-il ajouté.  Il a souligné l'importance de la planification stratégique, d'un déploiement rapide et efficace, du remboursement des pays fournisseurs de contingents.  Ces derniers rencontrent des problèmes qui les empêchent de mieux s'acquitter de leurs tâches.  Nous sommes persuadés, a-t-il poursuivi, de l'utilité de cette réforme de gestion et du renforcement des efforts de coopération entre le DOMP et les pays fournisseurs de contingents.  Soulignant l'importance d'un dialogue souple et efficace entre les organes chargés du maintien de la sécurité internationale, le représentant s’est félicité de la coopération entre le Conseil de sécurité et les pays fournisseurs de contingents.  Il s'est dit convaincu que les échanges de vues entre le Comité spécial des opérations de maintien de la paix et le Groupe de travail du Conseil de sécurité chargé de la même question contribueront à un meilleur déroulement de ces opérations.  Le représentant a par ailleurs souligné la nécessité de réviser et de mieux définir le rôle de la police civile, et s'est félicité des efforts visant à améliorer la formation du personnel.  Nous réaffirmons notre solidarité avec les Casques bleus et avec le personnel civil des opérations de maintien de la paix, et nous rendons hommage à ceux qui ont payé de leur vie pour assurer la paix et la sécurité dans le monde, a-t-il conclu.


M. ALEXANDRU NICULESCU (Roumanie) s'est associé à la déclaration faite hier par le représentant du Danemark, au nom de l'Union européenne et des pays associés.  Il a rappelé que sa délégation a participé avec beaucoup d'intérêt à la réunion commune entre le Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les opérations de maintien de la paix et les pays fournisseurs de contingents.  Ce type de réunions constitue un mécanisme supplémentaire pour la coopération avec les pays fournisseurs de troupes.  La Roumanie soutient l'importance du respect d'un code de conduite par le personnel de maintien de la paix.  Pour ce qui est de la mauvaise conduite, il faut que l'ONU fasse la promotion de la politique de tolérance zéro et, dans ce contexte, la Roumanie encourage la création du poste de médiateur des Nations Unies en tant que premier pas vers une solution globale à ce problème.  En ce qui concerne la sécurité et la protection du personnel des Nations Unies et personnel associé, la Roumanie estime qu'il faut poursuivre les discussions sur ce point et encourage les Etats Membres à devenir parties de la Convention sur la sécurité et la protection du personnel des Nations Unies et personnel associé. 


Reconnaissant les progrès réalisés dans le cadre de la parité entre les sexes au sein du DOMP, la Roumanie souligne la nécessité de répondre aux besoins particuliers des femmes et des enfants dans les situations de conflit.  Elle est également préoccupée par le fait que l'année dernière, la participation des femmes aux opérations de maintien de la paix a baissé.  Pour ce qui est des aspects financiers, le représentant a indiqué que la signature d’accord avant tout déploiement de contingents dans le cadre d'une mission de maintien de la paix est essentielle pour garantir le remboursement à temps des contributions faites par les Etats Membres.  Il a encouragé également le Secrétariat à trouver des mesures concrètes pour le paiement régulier du personnel, dès le premier mois de prise de fonction.  La Roumanie estime qu'il faut accorder une attention particulière à la question du remboursement de manière à alléger le fardeau de certains pays contributeurs de contingents.  La Roumanie a l'intention de poursuivre sa participation aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies.


Mme BEATA PEKSA-KRAWIEC (Pologne) a confirmé que son pays se tenait prêt à déployer un bataillon motorisé dans le cadre de la Brigade multinationale d’intervention rapide (SHIRBRIG); pour elle, un déploiement rapide (dans les trente jours), une autorité disposant d’un pré mandat clair et le déploiement de stocks stratégiques sont des éléments qui amélioreront de façon significative la capacité du Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) à lancer ses opérations dans de courts délais.  Par ailleurs, elle s’est félicitée de la préparation par le DOMP d’un guide sur les opérations de paix multidimensionnelles qui exposera en détail les procédures militaires.  De même, les efforts visant à normaliser les entraînements au maintien de la paix dans des centres nationaux et régionaux permettront aux troupes d’être mieux préparées à leur mission.  S’agissant de la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales, la représentante a jugé que dans le domaine du maintien de la paix, de la prévention des conflits et de la reconstruction, elle permettrait à la fois d’éviter des doubles emplois et de renforcer l’efficacité des opérations.  Enfin, elle a précisé que son pays, la Pologne, soutenait le déploiement d’opérations multidimensionnelles et a fait valoir le rôle croissant des opérations de police, comme au Kosovo.  Par ailleurs, elle a souligné la nécessité d’intégrer une perspective sexospécifique aux opérations de paix, conformément à la résolution 1325 (2002) du Conseil de sécurité, se disant convaincue que la présence de conseillers sur la question des femmes et sur la protection des enfants au sein de certaines missions en garantirait le succès.


M. BOB F JALANG'O (Kenya) s'est dit préoccupé par le niveau d'engagement des Nations Unies dans les conflits en Afrique.  A l'occasion du Sommet du Millénaire, le Conseil de sécurité a réaffirmé sa détermination à donner une priorité égale au maintien de la sécurité et de la paix internationales dans chaque région du monde et, étant donné les besoins particuliers de l'Afrique, à accorder une attention spéciale à la promotion d'une paix et d'un développement durables en Afrique.  Nous avons accueilli très favorablement cet engagement mais aurions souhaité qu'il soit suivi d'actions concrètes.  Le déploiement des troupes en République démocratique du Congo (RDC) à travers les différentes phases de la Mission des Nations Unies a été trop lent.  Nous regrettons que les Nations Unies n'aient pas tenu compte des appels répétés des Etats Membres pour qu'une action appropriée soit prise afin de remplir le vide créé par le retrait des troupes étrangères.  Nous sommes à présent alarmés d'apprendre que des incidents ethniques attribués au récent retrait des troupes ougandaises et rwandaises en respect des Accords de paix de Lusaka se multiplient dans l'est de la RDC. 


Les délais dans le remboursement des sommes dues aux pays contributeurs de troupes créent de grandes difficultés, en particulier dans les pays en développement.  Nous lançons donc un appel à tous les Etats Membres pour qu'ils s'acquittent de leurs obligations et paient leurs contributions à l'Organisation dans les délais impartis.  En ce qui concerne la question du commandement des missions, le Kenya déplore que des troupes issues de pays en développement soient commandées par des responsables originaires de pays développés.  Mon pays appuie en outre les accords relatifs aux forces en attente qui peuvent permettre un déploiement plus rapide des troupes.  Nous appuyons également la proposition formulée par le Secrétariat en 1998 visant à créer un groupe de travail sur le renforcement des capacités africaines en matière d’opérations de maintien de la paix. 


M. SELWYN HEATON (Nouvelle-Zélande) a souhaité ajouter aux six priorités proposées par M. Guéhenno pour ce débat, les questions relatives au remplacement des postes-clefs des missions, à la clarification des chaînes de commande et du contrôle (internes et externes) des opérations de consolidation de la paix, et de la transparence des relations à la fois avec le Secrétariat et le Conseil de sécurité.  Cela ne signifie pas que ces questions sont plus importantes que celles relatives notamment à la sécurité du personnel de maintien de la paix, ou à l'intégration d'une perspective sexospécifique dans le recrutement du DOMP.  La Nouvelle-Zélande fait désormais partie des accords des forces et moyens en attente des Nations Unies et encourage tous les Etats Membres à en faire de même.  M. Heaton a estimé que pour pouvoir mettre en oeuvre les nouveaux mécanismes créés par le DOMP, il faut que les membres de la Cinquième Commission comprennent bien les impératifs du soutien à apporter aux opérations de maintien de la paix.  Il a souhaité également que la Cinquième Commission examine plus en détail le document relatif à la chaîne de commande et de contrôle des opérations de maintien de la paix qui avait été distribué par le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Guéhenno, en octobre dernier, de manière à mieux comprendre les différents niveaux hiérarchiques et de responsabilité.


Le représentant s’est félicité des progrès significatifs réalisés dans le cadre de la coopération entre le Conseil de sécurité et les pays fournisseurs de contingents et a souhaité que cette tendance se poursuive à l'avenir.  Dans le même esprit, il serait utile, d'après  M. Heaton, que le Secrétariat tienne plus de réunions informelles pour fournir des informations actualisées aux Etats Membres et en particulier aux pays fournisseurs de contingents.  En outre, la Nouvelle-Zélande appuie pleinement l'appel lancé par M. Guéhenno en vue de renforcer les stratégies en faveur de la primauté du droit dans le cadre des opérations de consolidation de la paix.  Elle s'associe également à la déclaration faite au nom du Mouvement des pays non alignés pour ce qui est du code de conduite que le personnel de maintien de la paix doit respecter, et insiste sur la nécessité pour les pays fournisseurs de personnel de donner une formation adéquate à ce personnel.


M. WEGGER C. STROMMEN (Norvège) a salué les réformes qui ont eu lieu au sein du DOMP, et soutient les priorités définies par M. Guéhenno.  La Norvège est d'avis que la consolidation de la paix est une composante essentielle de l'approche actuelle des conflits.  Elle encourage l'élargissement du mandat du Comité spécial des opérations de maintien de la paix en vue d'inclure cette composante.  Il a cité l'exemple des programmes de désarmement, démobilisation et réinsertion, qui illustre la complexité croissante des opérations actuelles de paix comprenant à la fois une composante militaire et une composante civile.  Il faut pouvoir disposer de personnel militaire qualifié, mais également des moyens de planification et des ressources matérielles et financières sans quoi on ne sera pas en mesure de créer de situation permettant le retrait des forces de maintien de la paix.  La Norvège insiste sur l'importance des programmes de DDR qui doivent faire partie de la mission de planification des équipes spéciales intégrées.  La Norvège propose également que la phase initiale de réinsertion des combattants démobilisés soit financée par des contributions.  Elle soutient en outre toute initiative favorisant l'égalité entre les sexes dans le cadre des opérations de maintien de la paix. 


La Norvège participe activement aux programmes de réforme du secteur de la sécurité et de renforcement de l'état de droit dans un certain nombre de pays.  Ce type d'intervention nécessite une bonne coordination entre les responsables militaires et les institutions de développement dont les philosophies sont souvent très différentes.  Il est important d'améliorer les mécanismes actuels du DOMP, se basant sur les conclusions et recommandations faites par le Groupe des pratiques optimales qui devrait être pleinement opérationnel d'ici à la fin de l'année.  La Norvège accorde également une importance particulière au renforcement des approches régionales dans le cadre de la gestion des conflits.  Depuis 1995, elle a contribué au renforcement des capacités de l'Afrique du Sud de maintien et de consolidation de la paix. 


M. MWELWA C. MUSAMBACHIME (Zambie) a félicité le Département des opérations de maintien de la paix des succès réalisés au Timor oriental, en Sierra Leone et dans les Balkans.  La Zambie s'associe à la déclaration faite par la Jordanie, au nom des non-alignés.  Il se félicite également des recommandations faites par le Comité spécial des opérations de maintien de la paix, notamment pour ce qui est des stocks de matériel logistique, du nouveau système de la Base logistique de soutien des Nations Unies à Brindisi.  En revanche, sa délégation souhaite une répartition géographique équitable.  Il a fait part du mécontentement de son pays quant à la manière dont les postes de haut niveau sont attribués.  Bien que les pays en développement fournissent plus de contingents, ils ne se voient pas confier des postes de haut niveau.  Est-ce que ces pays ne sont pas capables de fournir des commandements ?  Il a également demandé pourquoi la position de conseiller militaire au sein du DOMP est occupée depuis ces cinq dernières années par des personnes issues des pays développés.  Il est temps de discuter de la rotation de postes au sein des groupes régionaux, a-t-il souligné.  Sa délégation regrette qu’en raison de l’absence de ressources nécessaires, les programmes de désarmement, de démobilisation et de réinsertion, notamment dans la République démocratique du Congo ne puissent être mis en oeuvre.  M. Musambachime a exprimé l'espoir de passer à la phase II de la Mission des Nations Unies en RDC. 


M. FRED BEYENDEZA (Ouganda) a mis l’accent sur la question de l’alerte rapide et de la prévention, insistant sur le fait que dans bien des cas, un déploiement plus rapide des opérations de maintien de la paix aurait permis d’éviter que des atrocités se perpétuent.  Si l’on ne parvient pas à empêcher les guerres, il importe au moins d’adopter des mécanismes de déploiement rapide.  C’est ce qu’il faudrait en République démocratique du Congo, a-t-il insisté, regrettant que la communauté internationale et le Conseil de sécurité semblent se faire prier alors qu’il y a un besoin urgent de personnel pour que la MONUC puisse s’acquitter de son mandat sur le terrain. 


Le représentant a ensuite attiré l’attention sur la question de la prévention.  À cet égard, il a fait observer que, pour être efficace, la prévention se doit d’identifier les causes des conflits.  Ainsi, on remarque que les régions qui ont généré les plus gros flux de réfugiés sont également celles qui enregistrent les plus faibles progrès économiques, celles où les armes légères prolifèrent et celles où les conflits ethniques prévalent.  Il importe d’agir pour endiguer la pauvreté endémique de ces régions et favoriser le développement, a-t-il martelé, rappelant que l’on n’avait pas besoin d’opérations de maintien de la paix dans les pays développés.  Le représentant a donc appelé à un renforcement de l’assistance économique en vue de consolider les démocraties et d’assurer une bonne gouvernance et la primauté du droit.  Il convient aussi de mobiliser ces ressources à temps pour mener des actions préventives qui permettront de changer le visage du maintien de la paix, a-t-il ajouté.   


M. JASNA OGNJANOVAC (Croatie) a réaffirmé l’attachement de son pays à la mise en oeuvre des recommandations du Rapport Brahimi, et plus particulièrement au processus de réforme portant sur la composition et le mandat des opérations de maintien de la paix; ainsi qu’au renforcement des relations entre les trois organes principaux des Nations Unies, à savoir l’Assemblée Générale, le Conseil de sécurité et l’ECOSOC.  Il nous paraît tout d’abord nécessaire d’augmenter le nombre d’observateurs militaires dans les missions de maintien de la paix, a déclaré le représentant, puis d’inclure une petite unité militaire dans l'une de ces missions.  A cet égard, le Gouvernement de Croatie prend actuellement des mesures pour accroître le soutien financier, matériel et logistique des opérations de maintien de la paix.  Il a récemment approuvé le Mémorandum d’accord sur les forces en attente des Nations Unies, en fournissant de nombreux personnels militaires et experts pour renforcer la capacité de l’Organisation à se déployer rapidement.  La Croatie, enfin, s’implique aussi dans les “modules de formation générique standardisés” pour les opérations de maintien de la paix, avec un intérêt particulier pour les programmes de démobilisation, de désarmement et de réinsertion. 


M. MEHMET KEMAL BOZAY (Turquie) s'est associé à la déclaration faite hier par le représentant du Danemark, au nom de l'Union européenne et des pays associés.  Son pays, a-t-il rappelé, participe activement à un certain nombre d'opérations de maintien de la paix en Asie, en Afrique et en Europe.  Le représentant s’est félicité des progrès récents accomplis dans le cadre de la réforme du DOMP, sur la base des recommandations du rapport Brahimi.  Compte tenu des développements rapides sur la scène internationale, la Turquie est favorable à toute mesure permettant de renforcer la capacité de déploiement rapide des Nations Unies.  Dans cet esprit, elle fait désormais partie du système des forces et moyens en attente et de la liste de personnel militaire sous astreinte.  Tout en se félicitant de la mise en place de la base logistique pour les stocks stratégiques des Nations Unies, la Turquie  encourage la coopération entre le Secrétariat et les Etats Membres faisant partie du système des forces et moyens en attente des Nations Unies.  Soulignant l'importance de la composante police civile des missions, la Turquie est en faveur du renforcement des capacités de la Division de police civile et accorde un intérêt particulier par la mise en application d'une liste de personnel de police civile sous astreinte.  Par ailleurs, elle met l'accent sur la formation des forces de maintien de la paix et salue les efforts déployés en ce sens, notamment les programmes de formation standardisés et les centre de formation nationaux et régionaux.  Soutenant également les efforts de renforcement des capacités de maintien de la paix de l'Afrique, la Turquie a dépêché une équipe chargée de la formation de la police civile auprès de la MONUC.

M. MADAN PRASAD JAISWAL (Inde) s'est associé à la déclaration faite hier par le représentant de la Jordanie, au nom des non-alignés.  L'Inde considère que les activités de maintien de la paix des Nations Unies sont une obligation internationale à assumer par tous les Etats Membres en mesure d'y participer.  Pour sa part, l'Inde a contribué à hauteur de 58 000 personnes au personnel de maintien de la paix, dont 109 ont trouvé la mort.  En tant que membre du Comité spécial des opérations de maintien de la paix, l'Inde appuie pleinement les recommandations qu’il a faites.  Abordant la relation triangulaire qui existe entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat et les pays contributeurs de troupes, M. Jaiswal a salué l'augmentation du nombre de réunions d'information à l'attention des pays fournisseurs de contingents, tout en insistant sur ce qui reste à faire.  Ces réunions doivent être plus utiles, notamment en les convoquant bien avant que le Conseil mandate ou renouvelle une opération, et doivent se tenir régulièrement.  En ce qui concerne les capacités de déploiement rapide des Nations Unies, l'Inde fait sienne la recommandation du rapport Brahimi qui prévoit que l'Organisation doit être en mesure de déployer une opération traditionnelle ou complexe dans un espace allant de 30 à 90 jours respectivement.  Dans cet esprit, l'Inde a affecté une brigade de 60 officiers à la liste du personnel sous astreinte.  Elle soutient également les initiatives allant dans ce sens pour ce qui est de la composante civile des opérations de maintien de la paix. 


Soulignant que les difficultés rencontrées par de nombreux pays en développement pour déployer rapidement leurs contingents sont dues à un manque de moyens matériels, l'Inde lance un appel afin de trouver une solution rapide à ce problème.  Ceci est d'autant plus urgent que les contingents fournis par les pays en développement représentent 70% des effectifs globaux de maintien de la paix.  Par conséquent, l'Inde est en faveur de la mise en place de la base logistique de soutien des Nations Unies à Brindisi.  Elle se félicite également du développement de programmes de formation standardisés par le DOMP, indiquant que l'objectif doit être de définir des normes internationales pour les opérations de paix, qui soient acceptables et réalisables par tous les Etats Membres et par les organisations internationales.  Les Nations Unies sont les mieux placées pour développer ces normes, en consultation étroite avec les Etats Membres, même si la responsabilité première de la formation des troupes leur revient.  L'Inde lance également un appel au Secrétariat afin que ce dernier procède rapidement aux remboursements des pays fournisseurs de contingents et de matériel, soulignant le poids du fardeau que devront supporter les pays en développement.  L'Organisation doit environ 65 millions de dollars à l'Inde, qui continue malgré tout à lui fournir des contingents.  Abordant la question de la transparence dans le processus de recrutement du DOMP, la délégation indienne insiste pour que cette transparence s'applique également aux postes de haut niveau.  Elle déplore le manque de volonté politique de la part de certaines délégations de participer inconditionnellement aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies, limitant leur participation aux opérations ayant lieu en Europe.  Cela témoigne non seulement d'une politique des  “deux poids ,deux mesures”, mais pénalise également les capacités de l'Organisation dans la mesure où ces mêmes pays sont souvent les seuls à disposer de certains moyens essentiels, qu'ils devraient être tenus de fournir aux opérations de maintien de la paix au nom de leur caractère international et de la responsabilité qui incombe à tous les Etats.


M. SOMKHIT VANKHAM (République démocratique populaire lao) a réitéré sa position selon laquelle les opérations de maintien de la paix doivent, pour être couronnées de succès, respecter les buts et objectifs de la Charte des Nations Unies ainsi que les principes comme ceux du consentement des parties, de l'impartialité, du non-recours à la force, sauf en cas de légitime défense.  Il ne fait pas de doute que des progrès ont été réalisés dans les domaines du déploiement rapide, notamment avec la création des stocks de déploiement rapide.  Nous soutenons les efforts consentis par le Département des opérations de maintien de la paix pour accroître l'efficacité des accords relatifs aux forces en attente et soutenons les efforts du Secrétaire général pour développer le concept de siège de missions ainsi que pour faire passer la capacité de déploiement à 90 ou 30 jours. 


Nous sommes également attachés au remboursement dans les temps des pays contributeurs de troupes et donc au versement par tous les Etats Membres de leur quotes-parts.  Sur la question du recrutement au sein du Département des opérations de maintien de la paix, le représentant a estimé que le Secrétariat devrait prendre les mesures qui s'imposent pour accroître une représentation géographique équitable, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies.  Les pays en développement, qui représentent la majorité des pays contributeurs de troupes, devraient être plus impliqués dans les opérations de maintien de la paix.


M. BRUCE SCOTT (Australie) s'est félicité des développements positifs intervenus dans le cadre du maintien de la paix, en particulier pour ce qui est des accords relatifs aux forces en attente et des stocks de déploiement rapide.  Abordant plus précisément le fonctionnement du Comité chargé des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects, le représentant a estimé que ce dernier est plus efficace et créatif quand il est en mesure de coopérer avec le Secrétariat.  Nous devons éviter d'imposer au Secrétariat un fardeau administratif et de nouvelles recommandations tant que celles qui existent déjà n'ont pas été mises en œuvre.  Nous devrions fournir au Secrétariat des directives et conseils et évaluer avec franchise les progrès accomplis.  Pour faciliter ce rôle, le Secrétariat devrait de son côté évaluer régulièrement les questions de fond qui devraient exiger l'intervention du Comité.  Il pourrait s'agir des processus de recrutement par exemple.


Il est en outre nécessaire que le Comité soit informé de la question de la coordination entre les efforts de prévention des conflits, de maintien de la paix et de consolidation de la paix qu'examinent le Conseil économique et social, le Conseil de sécurité et le Groupe de travail sur l'Afrique.  Dans ce contexte, nous devons accorder une attention particulière au processus de démobilisation, de désarmement et de réinsertion (DDR) qui détermine parfois le succès ou l'échec d'une opération de maintien de la paix.  Nous devons disposer d'un répertoire des meilleures pratiques dans ce domaine.  Il serait utile de demander au Département des opérations de maintien de la paix, au Département des affaires politiques et peut-être au Programme des Nations Unies pour le développement ce qu'ils pensent des directives qu'ils appliquent dans le processus de DDR.  Par ailleurs, une approche globale devrait régir les questions relatives à la primauté du droit et à la justice.  Nous sommes préoccupés de constater que le poste de conseiller sur les questions de police est encore vacant.


De plus, le Comité spécial des opérations de maintien de la paix devrait tenir compte des recommandations formulées par la Sixième Commission au sujet de l'inclusion des dispositions clés de la Convention sur la protection du personnel des Nations Unies et du personnel associé dans les accords sur le statut des forces et moyens en attente.  Il est important dans ce contexte d'élaborer un mécanisme permettant au Secrétaire général de faire rapport à l'Assemblée sur cette question.  Sur le long terme, il est important de poursuivre le travail sur "la déclaration d'un risque exceptionnel" contenue dans l'article 10 de la Convention sur la protection du personnel des Nations Unies qui ne reconnaît pas à la majorité des opérations de maintien de la paix une protection juridique.


M. KULKUMUT SINGHARA NA AYUDHAYA (Thaïlande) a estimé que la mise en oeuvre et le respect de normes universelles pour l’entraînement des troupes au maintien de la paix allaient permettre aux pays fournisseurs de contingents de mieux préparer leurs personnels militaires et policiers aux opérations de maintien de la paix.  Mais le succès de telles missions dépend de plusieurs facteurs, a-t-il souligné, notamment de la capacité à répondre à une crise rapidement et avec des troupes bien équipées.  Il s’est félicité de la création de listes de forces en attente et du nouveau «niveau de déploiement rapide», ainsi que des progrès dans la fourniture des stocks de déploiement rapide et des plans visant à développer l’analyse et la diffusion de l’information à l’échelle du système.  Néanmoins, a-t-il souligné, l’engagement des Etats Membres ainsi que la fourniture de matériels adéquats et d’un soutien financier approprié demeurent cruciaux dans ce domaine. 


Par ailleurs, le délégué a réitéré les préoccupations de son pays concernant un remboursement rapide des frais et équipements engagés lors de la fourniture de contingents et appelé les Etats Membres à régler leurs contributions, intégralement, à temps et sans condition.  Il a également souhaité être informé des progrès réalisés dans les procédures d’indemnisation en cas de décès ou de handicap.  Enfin, le délégué a jugé crucial que les populations locales aient accès à une information adéquate sur les opérations en cours, de maintien, restauration ou consolidation de la paix, estimant qu’une opération réussie dépend aussi des capacités à gagner les cœurs et les esprits des habitants.


M. MASOOD KHALID (Pakistan) a réaffirmé son soutien à une meilleure coopération entre les pays fournisseurs de contingents, le Conseil de sécurité et le Secrétariat.  Si des progrès ont été accomplis au sein du Conseil de sécurité, nous attendons du Secrétariat qu’il mette en oeuvre le concept de mission intégrée que le Pakistan a toujours soutenu et qui impliquerait davantage les pays contributeurs.  Cette mission doit redéfinir l’engagement des Etats Membres pour appuyer les Nations Unies politiquement et financièrement.  Si l’un des moyens de restaurer la paix et la stabilité est de stimuler l’économie, alors les pays donateurs doivent tenir leurs engagements en faveur de la reconstruction et du redressement, comme par exemple en Afghanistan.


Les principes qui devraient prévaloir à l’avenir dans l’organisation des futures missions devraient être les suivants : en premier lieu, il faudrait assurer la pleine mise en oeuvre de la résolution du Conseil de sécurité qui définit le mandat de la mission.  Ensuite, les critères objectifs -ou points de référence- sur la base desquels l’opération a été mandatée doivent être clairement établis. 


Ainsi, les risques d’enterrer des opérations de la paix moribondes sont énormes.  Le conflit du Jammu-et-Cashemire l’illustre bien.  L’échec de la communauté internationale à s’acquitter de ses engagements à l’égard des peuples de ces régions a porté cette année à son paroxysme le conflit entre l’Inde et le Pakistan.  Bien que le Groupe d’observateurs militaires des Nations Unies sur l’Inde et le Pakistan (UNMOGIP) ait été diligenté il y a cinquante ans déjà, aucun effort substantiel n’a été fait par l’ONU pour déterminer les causes profondes de ce conflit.  Il est temps de donner à l’UNMOGIP les moyens de jouer son rôle, de prévention et de rétablissement de la confiance, a ajouté, en conclusion, le représentant. 

M. IBRAHIM OUOLOGUEM (Mali) a expliqué que son pays espère que le cadre de concertation entre le Conseil de sécurité et les pays fournisseurs de contingents permettra une réelle prise en compte des préoccupations des Etats contributeurs de troupes lors de prises de décisionS de l’organe principal dE maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Rappelant que les Chefs d’Etat et de gouvernement ont, en juillet 2002 à Durban, adopté le Protocole portant création du Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine, il a jugé qu’il s’agissait là d’un instrument approprié pour appuyer les efforts du Conseil de sécurité et du Comité spécial des opérations de maintien de la paix dans leur responsabilité principale de maintien de la paix et de la sécurité internationales. 


Le représentant a plaidé pour le renforcement des capacités dans le cadre de la coopération avec les mécanismes régionaux et appuyé la recommandation du Comité spécial, relative à la création d’un poste de directeur de la gestion au sein du Bureau du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix.


M. ELASHI (Jamahiriya arabe libyenne) s'est réjoui des progrès réalisés en matière de maintien de la paix au cours des années écoulées, notamment au Timor oriental, en Sierra Leone, en Bosnie Herzégovine, en République démocratique du Congo et en Afghanistan.  Nous espérons que la paix règnera dans le monde, a-t-il ajouté.  Le représentant s'est félicité du fait que le Conseil de sécurité et le Comité spécial des opérations de maintien de la paix œuvrent en faveur d'une meilleure collaboration avec les pays fournisseurs de contingents.  Il s'est déclaré également satisfait de l'intérêt accordé par le Conseil de sécurité, et le Comité spécial au continent africain, notamment en ce qui concerne le renforcement des capacités des pays africains en matière de maintien de la paix.  Sa délégation est en faveur de la création en Afrique, d'une deuxième base logistique pour les stocks stratégiques, et d'un bureau de liaison régional.  L'Afrique doit également bénéficier d'une formation de ses contingents en matière de maintien de la paix.  C'est parce que nous accordons une place particulière à la paix aussi bien en Afrique que dans d'autres régions du monde que nous soulignons les responsabilités qui incombent au Conseil de sécurité dans ce domaine.  A cet égard, il a rappelé la nécessité de rétablir la paix aussi bien dans les territoires palestiniens, que dans les territoires libanais et syriens occupés.


M. AL-OTAIBI (Koweït) a réaffirmé l'importance des opérations de maintien de la paix dont le rôle est primordial pour la paix et la sécurité collective.  Il a toutefois fait part des domaines dans lesquels sa délégation souhaiterait voir des améliorations, à savoir la définition claire des mandats, la coopération entre le Conseil de sécurité et les pays contributeurs de troupes, l'amélioration et le renforcement du rôle des Nations Unies en matière de capacité d'alerte rapide et de diplomatie préventive, et un examen global des besoins en matière de formation.  En outre, tous les Etats Membres doivent s’acquitter de leurs obligations financières à l’égard de l'Organisation.  Rappelant la présence sur le territoire koweïtien de la Mission d'observation des Nations Unies pour l'Iraq et le Koweït depuis 1991, il a indiqué que le non-respect par l'Iraq des résolutions du Conseil de sécurité crée une certaine instabilité dans la région.  C'est la raison pour laquelle le maintien de la MONUIK au Koweït se justifie toujours, ajoutant que le Koweït assume lui-même les deux tiers du financement de cette mission et lui fournit tout l'appui logistique.  Le représentant s’est félicité des efforts déployés par le personnel de maintien de la paix et a insisté sur la nécessité de veiller à sa protection et à sa sécurité.


M. Abdulmejid Hussein (Ethiopie) s’est déclaré convaincu que la coopération entre le Conseil de sécurité, les pays fournisseurs de contingents et le Secrétariat est un pas dans la bonne direction qui a besoin d'être davantage renforcé.  A cet égard, il a rappelé que les opérations de maintien de la paix doivent respecter les principes de base, énoncés dans la Charte des Nations Unies, à savoir le consentement des parties intéressées et l'impartialité du personnel de maintien de la paix.  La mauvaise conduite du personnel de maintien de la paix des Nations Unies, notamment au niveau des responsables politiques et militaires, menace de porter atteinte à la crédibilité et à l'efficacité des activités de l'Organisation.  Si l'on ne fait pas face à cette mauvaise conduite, celle-ci pourrait entraîner l'échec des missions, y compris celles destinées au succès.  L'Ethiopie estime que ces individus accusés de fautes graves doivent être traduits en justice dans le pays d'accueil ou dans le pays fournisseur de contingents.


Soulignant l'importance de la formation du personnel de maintien de la paix, le représentant a exprimé l'appui de son pays aux efforts déployés par le Secrétariat afin de créer des programmes de formation spécifiques ainsi que des modules de formation génériques normalisés.  En tant que pays fournisseur de contingents, l'Ethiopie se déclare satisfaite des séminaires organisés par le Service de formation et d'évaluation du Département de maintien de la paix aussi bien en Afrique, en Asie-Pacifique qu'en Europe.  Le représentant a par ailleurs abordé la question de la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales, notamment l'Union africaine.  A cet égard, il s'est déclaré satisfait de l'initiative entreprise visant à assurer la formation et l'échange d'informations pour améliorer le déroulement des opérations de maintien de la paix en Afrique.  Pour conclure, il a lancé un appel aux Nations Unies et à la communauté internationale dans son ensemble afin d'augmenter l'aide financière et technique destinée aux pays africains en vue de consolider les capacités de l'Union africaine, notamment au niveau du mécanisme de prévention, de la gestion et du règlement des conflits.   


*   ***   *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.