LE SECRETAIRE GENERAL ADJOINT AUX OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX FAIT LE POINT SUR LES DEVELOPPEMENTS RECENTS AU SEIN DU DEPARTEMENT
Communiqué de presse CPSD/249 |
Quatrième Commission
12ème séance - après-midi
LE SECRETAIRE GENERAL ADJOINT AUX OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX FAIT LE POINT
SUR LES DEVELOPPEMENTS RECENTS AU SEIN DU DEPARTEMENT
La Quatrième Commission (questions politiques spéciales et décolonisation) a entamé cet après-midi l’examen du point relatif à l'étude d'ensemble de toute la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects. A cette occasion, elle a entendu une intervention de M. Jean-Marie Guéhenno, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix. Les délégations ont ainsi été informées des développements récents intervenus au sein du Département des opérations de maintien de la paix et ont eu la possibilité de poser des questions, dans le cadre d’une séance privée, à M. Guéhenno, avant d’entamer leur débat général sur cette question, lundi 21 octobre.
Cette année a été positive pour les opérations de maintien de la paix des Nations Unies, a déclaré M. Guéhenno, rappelant les succès connus par la Mission d’appui des Nations Unies au Timor oriental (MANUTO), la Mission des Nations Unies en Sierra Leone (MINUSIL) et de la Mission des Nations Unies en Bosnie-Herzégovine (MINUBH). Il a souhaité que cette année, avec l’accord des délégations, la discussion ne se limite plus à la restructuration du Département des opérations de maintien de la paix, mais soit axée sur les opérations de maintien de la paix elles-mêmes. A cet effet, il a proposé six domaines de discussion prioritaires, affirmant qu’un dialogue entre le Secrétariat et les Etats Membres, et entre Etats Membres, sur ces questions était particulièrement nécessaire. Ces six domaines sont le déploiement rapide; le renforcement de la capacité de maintien de la paix de l’Afrique; la formation; les réformes du secteur de police et les programmes de désarmement, démobilisation et réinsertion; les stratégies globales en faveur de primauté du droit en matière de maintien de la paix; et les pratiques optimales. M. Guéhenno a fait part des nouveautés dans chacun de ces domaines et a indiqué les objectifs à poursuivre de manière à renforcer la capacité des Nations Unies à faire face aux menaces posées à la paix et la sécurité internationales.
La Commission était saisie à ce titre du rapport du Comité spécial des opérations de maintien de la paix (A/56/863)*, ainsi que de deux résolutions (A/RES/56/225A)** et (A/RES/56/225B)*** qui portent sur l'étude d'ensemble de toute la question des opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects.
* Cf. Communiqué de presse CSPD/237 du 26 avril 2002
** Cf. Communiqué de presse AG/1274 du 24 décembre 2001
*** Cf. Communiqué de presse AG/1291 du 22 mai 2002
ETUDE D'ENSEMBLE DE TOUTE LA QUESTION DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIXDéclaration du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix
M. Jean-Marie GUEHENNO, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, a présenté les développements qui ont eu lieu au sein du Département des opérations de maintien de la paix au cours de l’année passée, ainsi que ceux envisagés pour 2002. Cette année a été positive pour notre Département, a déclaré M. Guéhenno. Les activités de la Mission d’appui des Nations Unies au Timor oriental (MANUTO) se sont achevées le 20 mai 2002, avec l’accession à l’indépendance du Timor oriental. La Sierra Leone a également réussi à mettre fin à des décennies de conflit en parvenant à tenir des élections pacifiques et à mettre en place un nouveau Gouvernement en mai dernier. La Mission des Nations Unies en Sierra Leone (MINUSIL) a jeté les bases pour cette percée, notamment par le désarmement et la démobilisation de plus de 47 000 combattants rebelles. La Mission des Nations Unies en Bosnie-Herzégovine (MINUBH) dont le mandat prendra fin le 31 décembre prochain, sera relayée par la Mission de police de l’Union européenne.
Toutefois, deux opérations de maintien de la paix relativement nouvelles en Afrique ont eu à relever de nouveaux défis, à savoir la MINUEE et la MONUC. Dans ces deux cas, les Nations Unies ont étroitement collaboré avec les organisations régionales et sous-régionales. Cette année, nous avons assisté, en Afghanistan, à la création de la première opération, depuis la publication du rapport Brahimi. Les recommandations de ce rapport ont-elles été appliquées à cette opération, et se sont-elles avérées efficaces, s’est interrogé M. Guéhenno, qui a souhaité engager une discussion sur ce point.
Plutôt que de limiter la discussion à la restructuration du Département,
M. Guéhenno a proposé un échange de vues qui ait trait aux opérations elles-mêmes. Est-ce que l’organigramme du Département est désormais parfait? Probablement pas, a estimé M. Guéhenno, précisant toutefois qu’il ne faut pas permettre au “parfait” d’être l’ennemi du “bien”. En dépit du fait que le Département n’a pas obtenu toutes les ressources supplémentaires qu’il avait demandées, il a eu un soutien financier considérable pour pouvoir créer 184 nouveaux postes. Le Département s’engage à continuer de renforcer les mesures disciplinaires applicables au personnel de maintien de la paix et a mis en place des programmes de formation appropriés. Il intègre également une perspective sexospécifique dans tous les aspects de ses activités.
Pour ce qui est de l’état du recrutement en général, M. Guéhenno a affirmé que la création de 91 nouveaux postes, autorisée par l’Assemblée générale en 2001 s’est avérée très utile, et qu’il aurait été possible de faire encore plus de progrès si le recrutement des personnes destinées aux 91 postes additionnels, autorisés par l’Assemblée en 2002, avait pu se faire plus rapidement. Le retard est essentiellement dû au nombre élevé de candidatures (10 600). L’importance de la réponse, et les délais qui s’imposent pour la sélection des candidatures témoignent de la transparence dans le processus de recrutement qui devra s’achever à la fin de cette année. En ce qui concerne les opérations de maintien de la paix elles-mêmes, M. Guéhenno a suggéré d’orienter la discussion sur un petit nombre de priorités pour lesquelles un dialogue entre le Secrétariat et les Etats Membres, et entre Etats Membres, est particulièrement nécessaire. M. Guéhenno a souligné que les recommandations du Comité spécial des opérations de maintien de la paix et de
leur mise en oeuvre, ainsi que des recommandations du rapport Brahimi, feront l’objet d’un rapport de synthèse qui sera présenté dans le prochain rapport annuel du Secrétaire général au Comité spécial. Les domaines clefs qu’il propose sont le déploiement rapide; le renforcement de la capacité de maintien de la paix de l’Afrique; la formation; les réformes du secteur de police et le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion; les stratégies globales de primauté du droit en matière de maintien de la paix; et les pratiques optimales.
Déploiement rapide
Dans un premier temps, M. Guéhenno a rappelé les domaines dans lesquels des progrès significatifs ont été réalisés en matière de déploiement rapide, notamment la création de stocks de matériel logistique de déploiement rapide dans la base logistique de soutien des Nations Unies à Brindisi, et le développement d’un nouveau système d’inventaire qui sera opérationnel en juillet 2003. En ce qui concerne le déploiement rapide de personnel de maintien de la paix, M. Guéhenno a rappelé la recommandation du rapport Brahimi, à savoir le système de listes de personnel sous astreinte, qui s’inscrit dans les arrangements des forces et moyens en attente. A ce jour, la Division militaire du Département a identifié 154 postes pour un projet de quartier général d’une mission militaire, dont 9 postes clefs. Il a été demandé aux Etats Membres de s’engager à fournir sous sept jours un expert pour pourvoir à l’un quelconque des neufs postes clefs, et sous quinze jours pour pourvoir les 145 autres postes.
Abordant les défis à relever, M. Guéhenno a commencé par évoquer la nécessité d’élargir la base géographique des participants à la “Liste du personnel militaire sous astreinte” et a indiqué qu’il fallait s’engager maintenant vers une “ Liste du personnel civil de police sous astreinte”. En ce qui concerne le personnel civil, il faut parvenir à former le personnel nouvellement recruté de manière à pouvoir dépêcher sur le terrain du personnel qualifié pour assister le personnel local lors des phases de démarrage des opérations, sans pour autant manquer d’effectifs au Siège. Par ailleurs, le Bureau de l’appui aux missions est chargé d’assurer la relève du personnel de maintien de la paix hautement qualifié qui part à la retraite ou prend de nouvelles fonctions. Une fois toutes ces initiatives opérationnelles, il sera possible de mettre en place les quartiers généraux d’une mission en l’espace de semaines, et non plus de mois, et cela devrait se faire au cours de l’année 2003, a affirmé M. Guéhenno. Il a également insisté sur le fait qu’une opération de maintien de la paix parfaite ou encore des quartiers généraux de mission parfaits ne sauraient se passer des contingents qui doivent être fournis dans les délais impartis par les Etats Membres. Le rapport Brahimi soulignait que la plupart des Casques bleus sont actuellement originaires des pays en développement, or ces pays ne peuvent pas et ne doivent pas être les seuls à porter le poids de cette responsabilité.
Renforcement des capacités des pays africains en matière de maintien de la paix
M. Guéhenno a souligné que le personnel du Secrétariat, y compris celui du Département des opérations de maintien de la paix (DOMP), a engagé récemment des consultations avec l’Union africaine et des organisations sous-régionales au sujet de futurs modes d’assistance dans ce domaine. Il a affirmé en outre que les efforts bilatéraux considérables qui sont déployés en vue de former et équiper chaque pays fournisseur potentiel de contingents doivent être harmonisés, notamment lorsque de nombreux contingents doivent se réunir dans le cadre de la même mission de maintien de la paix.
Formation
Il a souligné les efforts considérables accomplis par le DOMP en matière de programmes et de cours de formation standardisés destinés à un personnel national en formation tels que le projet de modules de formation spécifiques et les quatre séminaires organisés par le Service de formation et d’évaluation du DOMP.
La réforme du secteur de sécurité et des programmes de désarmement, démobilisation et de réinsertion (DDR)
M. Guéhenno a d’emblée précisé que bien que la réforme du secteur de sécurité et les programmes de désarmement, démobilisation et de réinsertion (DDR) constituent deux processus distincts, il existe toutefois un lien entre eux. En s’inscrivant dans le même cadre, ils nécessitent par là-même l’intervention de plusieurs acteurs au niveau gouvernemental, intergouvernemental et non gouvernemental, ainsi qu’une approche basée sur une expérience approfondie dans des domaines politiques, militaires, juridiques, et humanitaires. Bien qu’il n’existe pas de désaccord quant à la nécessité d’une approche bien coordonnée, les moyens d’atteindre ces objectifs restent toutefois insuffisants, a-t-il précisé. «Nous ne possédons pas de réponse pour le moment, nous devons les rechercher ensemble au cours de l’année prochaine tout en gardant en vue l’aspect urgent de la question», a-t-il ajouté.
Stratégies de primauté de droit
Le renforcement des capacités nationales en matière de maintien de l’ordre et de la primauté de droit est un préalable à toute réussite de la structure nationale militaire. A cet égard, le Comité spécial appuie la proposition soumise par le Secrétariat en faveur de la création d’une nouvelle unité à capacité modeste au sein de la Division de la police civile pour fournir des conseils en matière de droit pénal, et autres questions juridiques. A la suite d’une recommandation faite par le DOMP au Comité exécutif pour la paix et la sécurité, une équipe spéciale à l’échelle du système, composée de représentants de 11 départements, institutions spécialisées, fonds et programmes des Nations Unies, a été créée au début de l’année en cours afin d’éviter qu’il y ait double emploi dans ce domaine. L’Equipe spéciale vient de soumettre au Comité exécutif pour la paix et la sécurité un rapport détaillé portant entre autres sur la manière dont le système des Nations Unies peut mieux oeuvrer de concert dans l’élaboration et la mise en oeuvre des opérations de maintien de la paix.
Pratiques optimales
Le Groupe des pratiques optimales de maintien de la paix doit être opérationnel d’ici à la fin de l’année, en bénéficiant du personnel requis. Une fois que la mise en place d’une équipe permanente est confirmée, M. Guéhenno a fait part de son souhait de la voir aussitôt engagée dans des consultations avec les Etats Membres. Il a signalé en outre la prochaine parution, prévue pour le début de 2003, du manuel sur les opérations multidimensionnelles de maintien de la paix des Nations Unies destiné principalement à l’ensemble du personnel engagé dans les opérations de maintien de la paix ainsi qu’aux autres partenaires du DOMP. Il a précisé que le premier volume sera imprimé sur papier, alors que le deuxième volume sera publié sous forme de CD-ROM.
Nomination du personnel de haut niveau au sein du DOMP
M. Guéhenno a souligné, entre autres, le retard intervenu dans la nomination d’un certain nombre de postes de direction au sein du Groupe des pratiques optimales de maintien de la paix.
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