AG/PAL/822

JOURNEE DE SOLIDARITE AVEC LES PALESTINIENS - LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE APPELEE A ASSUMER SES RESPONSABILITES ET SES OBLIGATIONS

29/11/02
Communiqué de presse
AG/PAL/822


Comité pour l’exercice des droits

inaliénables du peuple palestinien

268e séance - matin


JOURNEE DE SOLIDARITE AVEC LES PALESTINIENS - LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE APPELEE A ASSUMER SES RESPONSABILITES ET SES OBLIGATIONS


Cette Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien est un “jour de deuil et de tristesse”, a déclaré, ce matin, le Secrétaire général adjoint et Chef de Cabinet du Secrétaire général, M. Iqbal Riza, qui s’est exprimé, au nom de Kofi Annan, devant le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, organisateur de la commémoration.  Après deux ans de soulèvement populaire, a constaté M. Riza, il est devenu pratiquement impossible, pour les parties israélienne et palestinienne, de considérer leurs interlocuteurs comme des partenaires véritablement soucieux de trouver une paix juste.  Le Secrétaire général adjoint a néanmoins mis l’accent sur les avancées que constituent la résolution 1397 du Conseil de sécurité et le plan de campagne du Quartet des médiateurs en prévenant qu’il ne peut y avoir de progrès durable sans l’adoption de mesures visant à régler les aspects du conflit touchant à la sécurité et à la situation économique, humanitaire et politique.  Aucun progrès ne peut être accompli sans un objectif clair à l’horizon, à savoir un règlement final sans ambiguïté et acceptable par les deux parties, a encore déclaré le Chef de Cabinet, en faisant également référence aux résolutions 242 et 338 et au principe “terre contre paix”. 


Devant la validité de ces textes, les extrémistes des deux camps ne devraient plus être autorisés à bouleverser l’ordre des priorités et à tenir le processus de paix en otage, a dit, en écho, le Président du Comité, M. Papa Louis Fall.  Ses propos ont été appuyés par le Président de l’Assemblée générale, le Président du Conseil de sécurité, le Président du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et l’Observateur permanent de la Palestine, au nom du Président de l’Autorité palestinienne, M. Yasser Arafat.  “L’objectif du Gouvernement israélien actuel est de détruire la paix des braves conclue avec Itzahk Rabin, notre partenaire”, a affirmé l’Observateur palestinien.  Cette “guerre féroce”, a-t-il souhaité, doit conduire la communauté internationale à agir et aller au-delà des condamnations et des déclarations d’intention.  La communauté internationale, a-t-il insisté, doit contraindre Israël à revenir à la table des négociations et à mettre en œuvre les accords signés.  Pour sa part, a affirmé l’Observateur, le peuple palestinien réaffirme son choix stratégique pour la paix et voit dans l’initiative du Sommet de la Ligue de Beyrouth, la vision énoncée par le Président des Etats-Unis et les propositions du Quartet, une “voie vers cette paix”.  L’Observateur s’est, une nouvelle fois, prononcé en faveur de la convocation d’une conférence internationale et du déploiement d’observateurs internationaux.


L’appel au déploiement d’observateurs internationaux a été réitéré par la représentante de l’Afrique du Sud qui s’est exprimée au nom de son Président, Thabo Mbeki, en sa qualité de Président du Mouvement des non-alignés et de Président de l’Union africaine.  Notre vision de la paix ne peut se réaliser qui si nous agissons simultanément sur tous les fronts, s’est expliquée la représentante, qui a mis ainsi l’accent sur la nécessité de protéger le peuple palestinien et d’assurer la stabilité dans le territoire occupé.  La responsabilité de la communauté internationale, à cet égard, a été soulignée par le représentant du Soudan qui a donné lecture d’un message de son Ministre des affaires étrangères, en sa qualité de Président de la vingt-neuvième session des Ministres des affaires étrangères de l’Organisation de la Conférence islamique.


Combien de fois, a demandé le représentant de la Ligue des Etats arabes, en revenant sur la responsabilité internationale, la Ligue n’a-t-elle pas mis en garde contre le péril représenté par la politique d’agression d’Israël qui a commencé en 1996 et qui constitue une menace à la sécurité et à la stabilité dans l’ensemble de la région mais aussi aux intérêts vitaux d’autres Etats.  La région arabe, a-t-il assuré en livrant le message de son Secrétaire général, ne serait pas hostile aux Etats-Unis s’ils tournaient le dos à cette politique qui privilégie toujours Israël, a-t-il dit de manière plus précise.  Le monde attend que ce pays se conforme à la légalité internationale et fasse appliquer ces principes à Israël. 


La position américaine a été largement commentée par la représentante du Réseau internationale des ONG qui, faisant part de son scepticisme, a qualifié le Quartet des médiateurs de “Soliste + trois choristes”.  Elle a donc appelé l’Assemblée générale et l’Union européenne à reprendre l’initiative.  Il faut surmonter la menace du veto au Conseil de sécurité, a-t-elle insisté, en appelant l’Assemblée à se doter des moyens de déployer une force d’observation pour protéger le peuple palestinien et à se joindre aux ONG pour faire respecter toutes les résolutions relatives à la situation au Moyen-Orient. Concluant le débat, le Chef du Département des affaires politiques de l’Organisation pour la libération de la Palestine (OLP) a remercié les Etats pour leur appui à la cause palestinienne en les appelant à maintenir leur engagement en faveur de la paix.


JOURNEE INTERNATIONALE DE SOLIDARITE AVEC LE PEUPLE PALESTINIEN


DECLARATIONS


M. PAPA LOUIS FALL,  Président du Comité pour l’exercice inaliénable des droits du peuple palestinien (Sénégal), a ouvert la célébration de la Journée  internationale de solidarité avec le peuple palestinien en invitant les délégations à observer une minute de silence en mémoire de tous ceux qui ont perdu leur vie dans la recherche d’une solution à la question de la Palestine.  Il a ensuite rappelé que l’Assemblée générale avait institué la célébration de cette Journée en vue de mettre fin au calvaire du peuple palestinien, victime de décennies de souffrances et de toutes sortes de calamités du fait du non-respect de toutes les résolutions appelant à la création d’un Etat palestinien qui vivrait côte à côte avec l’Etat juif d’Israël.  La seule ambition des Palestiniens est de vivre une vie normale sur leurs terres, a déclaré M. Fall.  Si le processus de Madrid avait pu aboutir à la création de l’Etat palestinien, les évènements qui ont cours en ce moment ne se seraient pas produits.  Nés de la «visite-provocation» de M. Sharon, alors chef de l’opposition israélienne au Haram al Hariff, les évènements actuels sont dus à l’occupation illégale par Israël, des terres palestiniennes.  Les assassinats ciblés, la destruction des cultures et des exploitations palestiniennes sont inacceptables.  Les agressions d’Israël, auxquelles il faut désormais ajouter les attaques contre les représentants des organismes internationaux, sont une violation flagrante de la Quatrième Convention de Genève.  Il y a quelques jours encore, la mort brutale d’un fonctionnaire international de l’UNRWA est venue rappeler au monde la brutalité des méthodes israéliennes.  Les Palestiniens luttent pour leur survie, et des millions de personnes, confirme la FAO, vivent dans des conditions exécrables en Cisjordanie et à Gaza.  Mais aujourd’hui, les personnels de l’ONU portent assistance au peuple palestinien au risque de leur propre vie.


Cependant, la communauté internationale s’accorde aujourd’hui à réaffirmer que toute solution durable viendra de la mise en œuvre d’un plan et de principes qui aboutiraient à la création d’un Etat de Palestine en 2005.  Les modalités de ce plan, qui a été clairement énoncé, tardent cependant à se traduire dans les faits.  Les mesures sécuritaires doivent s’accompagner d’un processus politique et économique et les extrémistes des deux camps ne doivent plus jamais avoir la latitude de prendre en otage le processus de paix.   La communauté internationale doit aider les parties en présence à retrouver le chemin des négociations sur la base des résolutions pertinentes adoptées par le Conseil de sécurité.  La création d’un Etat palestinien ayant pour capitale Jérusalem-Est doit être clairement réaffirmée et une présence internationale de contrôle doit exister sur le terrain.  Nous proposons que ce processus fasse l’objet d’une résolution se référant au chapitre 7 du Conseil de sécurité.   Le Comité poursuivra pour sa part le mandat qui lui est dévolu en espérant ardemment que l’Etat de Palestine sera bientôt une réalité et qu’il sera membre à part entière de la communauté


internationale.  Nous nous réjouissons de la présence parmi nous des  Présidents de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité.  Nous remercions aussi le Secrétaire général pour les efforts inlassables qu’il déploie pour une résolution de la question de la Palestine et nous remercions tous les Groupes d’Etats, dont l’Organisation de la Conférence islamique et l’Union africaine, qui célèbrent avec nous cette Journée de solidarité avec le peuple palestinien, Journée qui est le signe de la reconnaissance de son martyr.


M. JAN KAVAN, Président de l’Assemblée générale, a rappelé que la question de la Palestine demeure le problème le plus ancien de l’ordre du jour de l’Assemblée.  Il a ainsi souligné que le plan défini par l’Assemblée en 1947 n’a jamais été mis en œuvre, mais il a fait observer néanmoins que la vision de deux Etats soit aujourd’hui largement acceptée comme en témoigne la résolution 1387 du Conseil de sécurité.  Au cours des années 90, a aussi rappelé le Président de l’Assemblée générale, les Accords d’Oslo et les accords ultérieurs, porteurs de grands espoirs, n’ont pu apporter la paix en raison des actes successifs de provocation qui ont abouti à l’Intifada de septembre 2000.  Depuis, a-t-il regretté, la spirale de la violence a conduit à la souffrance, à la douleur et à la destruction avec son lot de pertes en vies humaines.


L’Assemblée, a poursuivi son Président, est extrêmement préoccupée par l’évolution de la situation sur le terrain.  Au cours des douze derniers mois, elle s’est réunie à trois reprises pour dénoncer les mesures prises par Israël dans le territoire occupé.  Elle a aussi reconnu, a précisé le Président, que les actes terroristes ne peuvent être que contre-productifs.  La spirale de la violence ne peut apporter la paix et la sécurité, a-t-il insisté.  Passant au chapitre humanitaire, il a appelé la communauté des donateurs à honorer les engagements pris en faveur de l’UNRWA. 


Il n’est pas d’autres choix que la reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens fondées sur la reconnaissance de leurs intérêts mutuels, a encore dit le Président de l’Assemblée.  Il est temps, a-t-il ajouté, de surmonter la défiance et la suspicion, d’éviter la provocation et de mettre un terme à la violence.  La reprise des négociations de paix doit être l’impératif du moment.  A cet égard, le Président de l’Assemblée a souligné la pertinence des résolutions 242, 338 et 1397 du Conseil de sécurité ainsi que du principe “terre contre paix”.  Concluant sur l’importance des tierces parties, le Président s’est félicité de la contribution du Secrétaire général et du Coordonnateur spécial ainsi que du Quartet des médiateurs.  Le Président a particulièrement mis l’accent sur le plan de campagne du Quartet qui prévoit la création d’un Etat palestinien dans trois ans.  Il a, pour finir, évoqué, la situation économique des territoires occupés pour en appeler à la générosité des donateurs.


M. WANG YINGFAN (Chine) a pris la parole en sa qualité de Président du Conseil de sécurité, pour déclarer que le Conseil de sécurité s’emploie, depuis plusieurs décennies, à trouver une solution équitable à la question du Moyen-Orient.  L’escalade de la violence a préoccupé tous les membres de la communauté internationale au cours de l’année qui s’achève.  Le Conseil de sécurité a approuvé la résolution 1397 dans laquelle il a endossé la vision de deux Etats, palestinien et israélien, qui vivraient en paix à l’intérieur de frontières sûres et reconnues.  Le Conseil, qui a apporté son appui à la mise en œuvre du Plan Tenet, a appelé au cessez-le-feu et à la fin de l’occupation, par Israël, des localités palestiniennes.  Le Conseil a appuyé les efforts du Quartet et  a salué l’initiative des pays arabes, prise lors du Sommet de la Ligue arabe tenu à Beyrouth.  Le Conseil espère que le plan présenté par le Quartet sera accepté par les deux parties, et nous réaffirmons le soutien du Conseil à la vision de la création d’un Etat de Palestine.   Nous demandons que des efforts soient déployés en vue d’atténuer les souffrances du peuple de Palestine et soutenons à cet égard le rôle joué par le Secrétaire général de l’ONU.  Le Conseil continuera à assumer le mandat que lui confère la Charte en matière de paix et de sécurité, dans la recherche d’une solution à la question palestinienne.


M. IQBAL RIZA, Secrétaire général adjoint et Chef de Cabinet du Secrétaire général, s’exprimant au nom de M. Kofi Annan, a qualifié la Journée de solidarité de “jour de deuil et de tristesse” en jugeant catastrophiques les pertes en vies humaines et les pertes matérielles subies par le peuple palestinien depuis deux ans.  En raison de la situation déplorable dans le territoire palestinien occupé, a souligné M. Riza, toute la région est plongée dans une crise qui dure depuis deux ans.  Déplorant les pertes en vies humaines du côté palestinien et aussi du côté israélien, le Chef de Cabinet a reconnu que les mesures prises par les autorités israéliennes ne peuvent qu’exacerber la rage, le désespoir et le désir de vengeance tout en précisant que les attentats terroristes contre des civils israéliens ne peuvent que nuire à la cause palestinienne.  Pour chacune des parties, a regretté le Chef de Cabinet, il est devenu pratiquement impossible de voir en l’autre un partenaire véritablement soucieux de trouver une paix juste.


Malgré ce cycle apparemment sans fin de massacres et de destructions, M. Riza a rappelé une série de progrès diplomatiques et politiques.  Il a évoqué, à cet égard, la résolution 1397 du Conseil de sécurité sur la vision de deux Etats et le plan de campagne du Quatet des médiateurs prévoyant la création d’un Etat palestinien dans les trois ans.  Toutefois, a prévenu le Chef de Cabinet, il ne peut y avoir de progrès durable sans l’adoption de mesures visant à régler les aspects du conflit touchant à la sécurité et à la situation économique, humanitaire et politique.  Il ne peut y avoir aucune solution imposée par la force, a insisté le Chef de Cabinet en ajoutant qu’aucun progrès ne peut être accompli sans un objectif clair à l’horizon, à savoir un règlement final sans ambiguïté et acceptable par les deux parties.


Aussi, a-t-il estimé que, pour être bien implantée, la réforme des institutions palestiniennes doit s’accompagner d’initiatives israéliennes propres à instaurer des conditions propices à la reprise de l’économie palestinienne.  Cela suppose, s’est expliqué le Chef de Cabinet, la conclusion, entre Palestiniens et Israéliens, d’un accord de sécurité garantissant la fin de toutes les formes de violence, le retrait des Israéliens des zones sous contrôle palestinien, la cessation immédiate des activités de peuplement, la levée des restrictions à la circulation des personnes, des biens et des services essentiels et le versement de toute les taxes à la valeur ajoutée et les recettes douanières dues à l’Autorité palestinienne. 


Lançant un appel humanitaire, le Chef de Cabinet a appelé le Gouvernement israélien à honorer ses engagements, lever les restrictions et permettre aux convois humanitaires et aux missions de secours d’accéder sans restriction à la population civile du territoire occupé.  Elle a conclu en réitérant la détermination du Secrétaire général à travailler avec toutes les parties jusqu’à ce qu’un règlement complet, juste et durable de la question de Palestine soit atteint sur la base des résolutions 242, 338 et 1397 du Conseil de sécurité et du principe “terre contre paix”.  


M. NASSER AL-KIDWA (Observateur permanent de la Palestine) a déclaré, au nom de M. Yasser Arafat, Président de l’Autorité palestinienne, que la célébration de cette Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, décrétée par l’Assemblée générale, marque aussi la célébration  de la lutte juste que mène le peuple palestinien pour l’affirmation de son droit national à la souveraineté.  Ce peuple traverse en ce moment une période extrêmement difficile, les politiques menées par Israël ayant transformé le territoire palestinien en bantoustans.  Les Palestiniens n’ont même plus accès à leurs lieux les plus saints.  Israël fait usage de toutes sortes d’armes, y compris celles qui sont interdites au niveau international.  L’objectif visé est de détruire toute chance de paix.  Depuis les pourparlers menés avec Itzak Rabin, qui a été leur dernier véritable partenaire de paix et qui en est mort, les Palestiniens n’ont connu que destructions.  Israël a détruit toutes les infrastructures de l’Autorité palestinienne, même les installations sanitaires et l’économie palestinienne est complètement détruite.  70% des Palestiniens sont au chômage à Gaza et 50% sont sans travail en Cisjordanie.  Israël refuse d’autre part de verser à l’Autorité palestinienne ses revenus fiscaux et attaque aujourd’hui  les fonctionnaires travaillant au service de l’aide internationale en faveur des Palestiniens.  Il est temps pour la communauté internationale de prendre des mesures concrètes, car les seules condamnations verbales ne suffisent plus. 


Si l’on veut parvenir à la paix des braves et mettre fin à l’occupation et aux activités de colonisation d’Israël, nous savons tous ce qu’il faut prendre comme mesures.  Il suffit d’appliquer toutes les résolutions adoptées sur la question du Moyen–Orient.  Des plans et des initiatives proposés par tous les acteurs de la scène internationale existent.  Le Plan proposé par le Prince héritier Abdallah d’Arabie saoudite est là pour montrer la volonté de paix des Etats arabes.  Le Président des Etats-Unis a lui-même proposé la vision de deux Etats au Moyen-Orient, son plan étant renforcé par celui des membres du Quartet.  Il faut reprendre les négociations pour parvenir à la mise en œuvre des résolutions de la communauté internationale.  La paix doit être notre objectif commun.  Nous demandons à tous ceux qui ont été solidaires de notre peuple de continuer à le faire.  Il est temps que soit convoquée une grande conférence internationale sur la Palestine.  Nous remercions le Secrétaire général de l’ONU pour ses efforts en faveur d’une résolution juste de la question palestinienne. Notre peuple doit pouvoir exercer ses droits inaliénables sur la terre de Palestine. 


M. CHITHAMBARANATHAN MAHENDRAN, Président du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés, a souligné que les territoires occupés subissent une occupation qui dure maintenant depuis 34 ans.  Les conditions dans lesquelles vivent les habitants des territoires occupés sont contraires au droit international, en général, et à la Convention de Genève, en particulier, a-t-il insisté.  L’impression générale est troublante.  En effet, les autorités israéliennes ont mis en place un système élaboré de lois, de réglementations et de mesures administratives pour accroître le contrôle sur le territoire occupé et le peuple palestinien.  Ces lois, réglementations et mesures ont été conçues de telle sorte que les fonctionnaires israéliens ont une marge de manœuvre énorme et un pouvoir important. 


Le respect rigoureux de ces lois, réglementations et mesures engendre la crainte, la frustration et le désespoir parmi la population palestinienne.  La situation actuelle s’explique par le fait que le processus de paix se trouve dans l’impasse, a ajouté le Président du Comité.  Le Comité, a-t-il conclu, se félicite de la formation du Quartet des médiateurs et espère qu’un véritable dialogue pourra s’instaurer entre les parties.  M. Mahendran a appelé la communauté internationale à rester fermement engagée dans la recherche de la paix au Moyen-Orient.  Il a suggéré au Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme d’établir un système de communications permanent avec les autorités israéliennes pour alléger les souffrances dans lesquelles vivent les Palestiniens dans les territoires occupés et qui alimentent la violence.


Mme JEANETTE NDHLOVU (Afrique du Sud) a pris la parole au nom de M. Thabo Mbeki, Président de l’Afrique du Sud, de l’Union africaine et du Mouvement des Non-Alignés.  Elle a déclaré que le droit d’un peuple à choisir son propre destin est un droit inaliénable qu’aucune considération politique ou de développement social ne saurait diminuer.  Aucun intervenant extérieur ne peut s’arroger le droit de décider du moment et des conditions dans lesquelles un autre peuple a droit à sa liberté.  Il incombe à l’ONU et à la communauté internationale de faire de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien un moment de réaffirmation de l’autonomie et du droit des Palestiniens à choisir leur propre destin et leurs propres dirigeants.  Les Palestiniens ont droit à un Etat libre et souverain ayant pour capitale Jérusalem.  L’Afrique du Sud condamne le recours démesuré à la force et les activités de colonisation menées par Israël.  L’arrêt du processus de Madrid doit être condamné, tout comme la réoccupation des localités qui devraient être sous contrôle de l’Autorité palestinienne.  Il est d’autre part inacceptable que le personnel des Nations Unies devienne la cible des violences israéliennes.   Rien ne justifie le meurtre de civils innocents.  Nous exprimons nos condoléances aux familles palestiniennes et israéliennes qui ont perdu l’un des leurs dans le cycle de violence qui déchire les territoires occupés.  Nous regrettons l’extrême désespoir dans lequel ont sombré les jeunes Palestiniens.  L’envoi d’une présence internationale au Moyen-Orient serait un signe positif de soutien à la paix, et nous demandons que la communauté internationale prenne cette mesure.  L’Afrique du Sud partage les vues du Secrétaire général quand il estime que la vision de la paix au Moyen-Orient ne peut se réaliser que si la communauté internationale agit vite et sur tous les fronts de la question palestinienne.


M. ELFATIH MOHAMED AHMED ERWA, Représentant du Soudan, au nom du Ministre soudanais des affaires étrangères en sa qualité de Président de la vingt-neuvième session des Ministres des affaires étrangères de l’Organisation de la Conférence islamique, a dénoncé Israël pour avoir sciemment exploité l’Intifada de septembre 2000.  Il a réitéré sa solidarité pleine et entière avec le peuple palestinien dans sa lutte pour restaurer son “âme nationale” et exercer sa souveraineté dans un Etat ayant Jérusalem pour capitale.  Il a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle assume ses responsabilités devant les souffrances du peuple palestinien.  Il est temps, a-t-il conclu, de forcer Israël à respecter les résolutions adoptées jusqu’à présent. 


M. SAID KAMAL (Sous-Secrétaire général aux affaires de la Palestine de la Ligue des Etats arabes) a déclaré, au nom de M. Amr Moussa, Secrétaire général de la Ligue arabe, que le peuple palestinien a plus que jamais besoin du soutien et de la solidarité de la communauté internationale.  Nous remercions le Comité pour les droits inaliénables du peuple palestinien et l’ONU pour la coopération qu’ils entretiennent avec la Ligue arabe.   Israël a fait voler en éclats tous les espoirs de paix au Moyen-Orient en détruisant systématiquement tout ce qu’entreprennent les Palestiniens et en mettant fin à tout processus de paix digne de ce nom.  Les politiques menées par Israël depuis le gouvernement du Premier Ministre Netanyahou sont contre-productives.  Elles reposent sur l’arrogance et sur l’usage de la force.  Elles portent atteinte aux espoirs qu’avait le peuple israélien lui-même d’être un jour accepté par ses voisins arabes.  La sécurité et la stabilité d’Israël ne sortent pas renforcées par la mise en œuvre de ce type de politique. 


Les deux dernières années ont vu les agressions systématiques de la part d’Israël, qui espère qu’un nouvel ordre international va redessiner la carte du Moyen–Orient.  Israël calque ses politiques sur les desseins américains dans la région du Moyen-Orient.  Il espère qu’un conflit contre l’Iraq  jouera à son avantage.  Les Etats-Unis doivent agir dans le strict respect du droit international.  Nous espérions que les Etats-Unis participeraient à la Journée que nous célébrons aujourd’hui.  Après le 11 septembre, les Américains et leur gouvernement se sont demandés pourquoi le monde arabe les haïssait.  S’il y a des rancœurs contre l’Amérique, elles ne sont dues qu’à la politique systématique de deux poids deux mesures en faveur d’Israël.  Les Arabes n’ont aucune haine envers les Etats-Unis en tant que tels.


Mme PHILLYS BENNIS, s’exprimant au nom du Réseau international des ONG, a rappelé qu’il y a deux mois, 400 personnes représentant les ONG se sont engagées, ici au Siège de l’ONU, à mettre fin à l’occupation israélienne en Palestine.  Les dangers auxquels se heurtent les Palestiniens n’ont jamais été aussi importants, a souligné la représentante des ONG en arguant que la priorité aujourd’hui doit être de mettre fin à l’occupation et de protéger la population palestinienne.  Dénonçant les mesures prises par Israël et les conséquences qui en découlent, Mme Bennis s’est déclarée surprise par l’échec de la communauté internationale à œuvrer en ce sens.  Nous sommes en colère et déçus, a-t-elle dit, avant de rappeler les Nations Unies à leurs responsabilités et obligations, dont la protection d’un peuple en danger.  Lorsque le Conseil est paralysé, il revient, a-t-elle insisté, à l’Assemblée générale d’agir. 


Israël bénéficie de l’appui de la seule superpuissance mondiale, ce qui doit renforcer l’engagement de tous à mettre fin à l’occupation et à protéger les Palestiniens.  Les Nations Unies, qui ont la légitimité, l’universalité et l’autorité requises, doivent redevenir un acteur majeur dans la recherche d’une solution pour mettre fin à l’occupation.  Aujourd’hui, le monde assiste à une escalade de la violence au Moyen-Orient et le danger est qu’Israël exploite les tensions avec l’Iraq pour mettre en pratique sa politique de transfert.  S’attardant sur cette politique qui consisterait à contraindre à l’exil les Palestiniens en Jordanie ou dans d’autres pays arabes, la représentante des ONG a exprimé sa profonde préoccupation au sujet de véritable danger qu’elle représente.  Les parties politiques qui demandent ce transfert siègent au sein du Gouvernement d’Ariel Sharon, a-t-elle indiqué.  Des transferts ont eu lieu en 1948, en 1967 et ils reviennent aujourd’hui à l’ordre du jour. 


L’ONU, a insisté la représentante des ONG, doit condamner et rejeter toute politique de transfert pour prévenir les violations des droits de l’homme.  Au sujet du Quartet des médiateurs, elle a déclaré qu’il s’agirait plutôt d’un soliste accompagné par trois choristes.  Elle a lancé un défi aux Nations Unies et à l’Union européenne, leur demandant de faire en sorte que l’engagement en faveur de la paix devienne reálité.  Il faut surmonter la menace du vote au Conseil de sécurité, a-t-elle dit, en appelant l’Assemblée générale à se doter des moyens de déployer une force d’observation pour protéger le peuple palestinien.  L’ONU doit se joindre aux ONG pour faire respecter toutes les résolutions pertinentes relatives à la situation au Moyen-Orient, a-t-elle conclu.


M. FAROUK KADDOUMI, Chef du Département politique de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a remercié les participants à la célébration pour leur appui à la création d’un Etat indépendant de Palestine et au retour des Palestiniens exilés sur leurs terres ancestrales et a dit que la multitude de messages envoyés par des Chefs d’Etats, de gouvernements, d’organisations intergouvernementales et d’ONG est le signe de l’importance accordée par la communauté à la cause du peuple palestinien.  Nous prions Dieu pour que triomphent la justice et le droit du peuple palestinien.  Nous savons qu’il y a un souhait, du coté israélien, de mettre fin à la juste lutte de libération des Palestiniens.  Mais nous savons que Dieu et le destin sont de notre côté.


Intervenant en fin de séance, M. Papa Louis Fall, Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a remercié les délégations membres du Comité et les services de l’ONU, dont le Département de l’information, et celui des services de conférences, qui ont permis ce jour la célébration de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien. 


*   ***   *


À l’intention des organes d’information. Document non officiel.