LA CINQUIEME COMMISSION OUVRE LES TRAVAUX DE SA CINQUANTE-SEPTIEME SESSION, QUI SERA CONSACREE EN PRIORITE A LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES
Communiqué de presse AG/AB/710 |
Cinquième Commission
1ère séance – matin
LA CINQUIEME COMMISSION OUVRE LES TRAVAUX DE SA CINQUANTE-SEPTIEME SESSION, QUI SERA CONSACREE EN PRIORITE A LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES
Elle élit son Bureau, adopte son programme de travail
et examine les demandes de dérogation à l’Article 19 de huit Etats Membres
La Cinquième Commission (administrative et budgétaire) a ouvert, ce matin, les travaux de sa cinquante-septième session en élisant
MM. Bogdan Dragulescu de la Roumanie, Michel Tilemans de la Belgique et Guillermo Kendall de l’Argentine aux postes de Vice-Présidents. La Commission a également complété son Bureau en désignant M. Haile Selassie Getachew de l’Ethiopie, Rapporteur. On se rappellera que le 17 juillet dernier, l’Assemblée générale a élu M. Murari Raj Sharma du Népal à la présidence de la Commission pour la durée de la cinquante-septième session.
Au titre du barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses de l’Organisation, la Commission a examiné le rapport du Comité des contributions sur les demandes d’exemption de l’application de l’Article 19 présentées par huit pays (Burundi, Comores, Géorgie, Guinée-Bissau, République de Moldova, Sao Tomé-et-Principe, Somalie et Tadjikistan). A l’exception du Burundi, dont la demande n’a pu être examinée en raison de sa présentation tardive, le Comité des contributions recommande que ces pays bénéficie d’une dérogation. L’Article 19 de la Charte dispose qu’un Membre des Nations Unies en retard dans le paiement de sa contribution aux dépenses de l'Organisation ne peut participer au vote à l'Assemblée générale si le montant de ses arriérés est égal ou supérieur à la contribution due par lui pour les deux années complètes écoulées. L'Assemblée générale peut néanmoins autoriser ce Membre à participer au vote si elle constate que le manquement est dû à des circonstances indépendantes de sa volonté. Les représentants des pays suivants ont pris la parole sur ce point : Danemark (au nom de l’Union européenne et des Etats associés), Burundi, Venezuela (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Cameroun, Mali, Afrique du Sud, Jamahiriya arabe libyenne, Ouganda, Egypte, Maroc, Tunisie, Pakistan, Soudan, et Algérie.
La Commission a par ailleurs adopté son programme de travail, étant entendu qu’il sera révisé en fonction des demandes et des préoccupations exprimées par les délégations. Année dite de “personnel”, la Commission aura à son examen toute une série de rapports consacrés à la gestion des ressources humaines. Mais les treize semaines de travaux seront aussi consacrées à un grand nombre d’autres questions, dont l’esquisse budgétaire pour le budget-programme 2004-2005, le premier rapport sur l’exécution du
budget en cours, la budgétisation axée sur les résultats, la révision du Plan
à moyen terme, ainsi que le plan directeur sur la rénovation des bâtiments du Siège (Capital Master Plan). Les représentants des pays suivants ont pris la parole sur ce point: Danemark (au nom de l’Union européenne et des Etats associés), Venezuela (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Mexique (au nom des 20 pays hispanophones de l’Organisation), Etats-Unis, Cuba et République arabe syrienne.
M. Sharma a également informé les Etats Membres de la décision du Bureau de l’Assemblée générale demandant instamment à ses Grandes Commissions de soumettre le 22 novembre au plus tard les projets de résolution qu’elles adoptent ayant des incidences budgétaires, afin de donner au Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires et à la Cinquième Commission le temps de les examiner correctement. L’objectif est pour l’heure d’achever les travaux de la Commission au plus tard le 6 décembre prochain.
La prochaine réunion de la Commission aura lieu cet après-midi à
17 heures, pour examiner le résultat des consultations sur les demandes de dérogation au titre de l’Article 19.
Organisation des travaux
M. THURE CHRISTIANSEN (Danemark), au nom de l'Union européenne et des pays associés, a rappelé que 2002 est l'année du personnel et que des questions essentielles concernant la gestion des ressources humaines devront être examinées; de plus, le plan général du budget 2004/2005 devra être adopté, le Plan à moyen terme pour la même période devra être révisé et le budget 2002/03 examiné sur la base du premier rapport d'exécution. Le représentant s'est déclaré préoccupé par la publication tardive des documents, ajoutant toutefois que l’Union européenne travaillera de manière constructive pour surmonter les problèmes dus à ces retards. Il a indiqué que l'Union européenne travaillera activement avec les Etats Membres et le pays-hôte pour avoir des résultats sur la question cruciale du Plan directeur de rénovation du bâtiment.
M. ASTRUBAL PULIDO (Venezuela), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a indiqué que le programme de travail doit être établi conformément aux résolutions de l'Assemblée générale. Il s'est déclaré vivement préoccupé par la distribution tardive des documents, ce qui est un obstacle grave empêchant un bon fonctionnement des groupes régionaux, et rappelé la règle des six semaines. Il a fait remarquer que certains points de l'ordre du jour qui devraient être examinés lors de cette session ne figurent pas au programme de travail, comme les aspects globaux de la mobilité, les mécanismes d'examen et de contrôle du Bureau de la gestion des ressources humaines, ou la discrimination lors du recrutement. Le représentant a également fait observer que certains rapports déjà publiés ne figurent pas dans le programme de travail. D’autre part, le Groupe entérine les décisions prises par le Comité des contributions sur les demandes d’exemption relatives à l’application de l’Article 19 de la Charte. Il appuie aussi la demande du Burundi. Il appuie sans réserve les recommandations du Comité des contributions relatives à la réduction des contributions de l'Argentine et de l'Afghanistan pour 2003.
M. ADOLFO AGUILAR ZINSER (Mexique), s’exprimant au nom des 20 pays hispanophones de l’Organisation des Nations Unies, a fait part de ses vives préoccupations au sujet de la qualité des services d’interprétation de langue espagnole. L’espagnol est actuellement parlé par plus de 400 millions de personnes dans le monde et les prévisions montrent que ce chiffre passera à 550 millions d’ici à 2050. Paradoxalement cette langue semble perdre de sa force au sein des Nations Unies. L’ONU a été créée pour privilégier le dialogue pour régler les différends et le multilinguisme est précisément l’instrument pour y parvenir, a fait remarquer le représentant. Les 20 pays hispanophones réaffirment leur attachement au multilinguisme et s’inquiètent profondément de la détérioration des services d’interprétation et de traduction en espagnol. Les récriminations individuelles sont insuffisantes pour résoudre le problème et les pays hispanophones ont en conséquences rencontré à plusieurs reprises les chefs des services de traduction et d’interprétation en espagnol. Ce dialogue a été fructueux et à présent l’on sait de manière plus claire quels sont les obstacles auxquels ils se heurtent. Les 20 pays hispanophones demande maintenant que soit présenté un rapport sur ce point pour évaluer la situation actuelle, le volume de travail, la dotation en personnel, la qualité du matériel et la qualité des services produits. Ce rapport devra aussi inclure des propositions concrètes. Dans l’entretemps, le Département de l’Assemblée générale et de la gestion des conférences devrait fournir des efforts particuliers pour remédier aux multiples problèmes rencontrés. En conclusion, le représentant a souligné que sans multilinguisme, il n’y a pas de diplomatie possible.
M. HOWARD STOFFER (Etats-Unis) a, pour sa part, demandé à ce que le plan directeur sur la rénovation du Siège soit inclus dans le programme de travail de la Commission aussitôt que possible afin de passer rapidement aux étapes ultérieures de l’examen et de la réalisation de ce plan.
Mme EVA SILOT BRAVO (Cuba) a demandé s’il était prévu que la Commission examine les dernières propositions de réforme du Secrétaire général, présentées lundi dernier, et en particulier les parties du rapport qui contiennent des incidences budgétaires et administratives, en particulier s’agissant du processus budgétaire. Elle s’est aussi inquiétée de voir que l’examen de questions aussi importantes que la budgétisation axée sur les résultats, le premier rapport d’exécution du budget-programme et l’esquisse budgétaire ne soit prévu qu’en fin de session. La délégation cubaine aimerait également que le rapport général sur l’examen du Département de l’information soit inscrit au programme de travail et que l’on ne se contente pas seulement d’étudier les questions de la page Web et des publications.
Le Secrétariat a indiqué en réponse à la délégation de Cuba que le rapport du Secrétaire général intitulé "Renforcer l'ONU", soit le point 53 de l'ordre du jour, relève de la plénière et qu’il sera donc d'abord examiné en plénière.
Barème des quotes-parts pour la répartition des dépenses de l’Organisation des Nations Unies (point 117)
Documentation
La Commission est saisie du rapport du Comité des contributions, publié sous la cote A/C.5/56/46, transmettant les demandes d’exemption de l’application de l’Article 19, régissant la perte du droit de vote à l’Assemblée générale, formulées par les 8 pays suivants : Burundi, Comores, Géorgie, Guinée-Bissau, République de Moldova, Sao Tomé-et-Principe, Somalie et Tadjikistan. Hormis le Burundi, dont la demande est arrivée trop tard pour que le Comité des contributions l’examine, il a été recommandé que les 7 autres Etats Membres conservent leur droit de vote jusqu’au 30 juin 2003.
Débat général
M. THURE CHISTIANSEN (Danemark), au nom de l'Union européenne et des pays associés, a déclaré attacher une grande importance à l'Article 19 de la Charte, seul mécanisme qui veille au versement des contributions des Etats Membres. C'est pourquoi il importe que l'Article 19 soit appliqué de façon équitable et cohérente. L'Union européenne, soulignant le rôle crucial du Comité des contributions à cet égard, apporte son plein soutien à toutes les recommandations qu'il a formulées.
M. MARC NTETURUYE (Burundi) a indiqué que son pays avait soumis une demande d'exemption du versement des contributions mais que malheureusement cette demande était arrivée en retard du fait des tractations entre l'ambassade et la capitale pour trouver les moyens de s'acquitter de la contribution. Le Burundi est dans une situation financière très précaire: il sort à peine d'une guerre civile de 9 ans et son économie est détruite. De plus, les conditions imposées par le Fonds monétaire international pour le déblocage de prêts sont extrêmement strictes. C'est pourquoi il demande à être exempté du paiement de sa contribution et s'engage à s'en acquitter dès qu'il aura reçu l'aide internationale qu'il attend.
M. PULIDO (Venezuela), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que tous les éléments présentés par son collègue du Burundi aideront grandement la Commission dans son examen de la question. Les raisons évoquées concernant la présentation tardive de la demande d’exemption de ce pays et les circonstances extraordinaires exposées par le représentant justifient de l’avis du Groupe des 77 et de la Chine que ce pays bénéficie de la même exemption que les 7 autres pays mentionnés dans le rapport du Comité des contributions.
Les représentants du Cameroun, du Mali, de l’Afrique du Sud, de la Jamahiriya arabe libyenne, de l’Ouganda, de l’Egypte, du Maroc, de la Tunisie, du Pakistan, du Soudan, de l’Algérie ont appuyé le point de vue du Groupe des 77 et de la Chine ainsi que la démarche du Burundi. Ils ont rappelé qu’accéder à une telle demande ne constituerait pas de précédent pour la Commission qui a pouvoir de décision en la matière.
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