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AG/AB/697

L’EMBELLIE FINANCIERE DE 2001 RISQUE D’ETRE DE COURTE DUREE, PREVIENT LE SECRETAIRE GENERAL ADJOINT A LA GESTION

13/03/02
Communiqué de presse
AG/AB/697


Cinquième Commission                                        AG/AB/697

49e séance – matin                                          13 mars 2001


L’EMBELLIE FINANCIERE DE 2001 RISQUE D’ETRE DE COURTE DUREE, PREVIENT

LE SECRETAIRE GENERAL ADJOINT A LA GESTION


Pour résumer les choses en un mot, la situation financière de l’Organisation à la fin 2001 est meilleure.  C’est sur cette note positive que le Secrétaire général adjoint à la gestion, M. Joseph Connor, a ouvert, ce matin en Cinquième Commission (administrative et budgétaire) sa présentation de la situation financière de l’Organisation.  En 2001, les trois éléments qui définissent la bonne santé financière, à savoir les liquidités, les contributions non acquittées et la dette envers les Etats Membres contributeurs de troupes et de matériel, ont tous enregistré une amélioration sensible par rapport aux années précédentes.  Ces progrès s’expliquent essentiellement par le fait que des arriérés de contribution dus de longue date ont enfin été payés, notamment par les Etats-Unis et la Fédération de Russie.  Toutefois lorsqu’on y regarde de plus près, la situation n’est pas si rose, les liquidités disponibles au titre du budget ordinaire et des Tribunaux internationaux sont proches de zéro et le niveau des contributions non versées par les Etats Membres demeure élevé.


Malgré un certain nombre de réussites, l’année 2001 a vu l’apparition de nouveaux défis dont on risque de ressentir l’impact dès 2002.  Le premier, a expliqué M. Connor, est dû au fait qu’en termes réels le budget ordinaire est en baisse.  En effet, si le budget 2002-2003 a augmenté de 165 millions de dollars pour prendre en compte l’inflation et les variations de taux de change, le niveau réel des ressources a, lui, baissé de 75 millions de dollars, forçant le Secrétaire général à prendre une série de mesures permettant à l’Organisation de continuer à fonctionner dans la limite des ressources disponibles.  De plus même si les liquidités totales devraient fin 2002 s’élever à 1,328 milliard de dollars, ce montant masque des difficultés potentielles.  En effet, conformément à la résolution 53/241 de l’Assemblée générale, il ne sera plus possible de recourir aux emprunts croisés à partir du budget des missions en cours de maintien de la paix, et le Secrétaire général ne pourra emprunter au fonds de réserve de maintien de la paix que pour des missions nouvelles ou étendues.  Ces restrictions risquent de poser des problèmes pour le financement des déficits des liquidités de court terme, a expliqué M. Connor.  Les réserves venant de missions de maintien de la paix achevées dont dispose aujourd’hui le Secrétariat vont s’épuiser rapidement.  L’Organisation aura alors perdu son filet de sécurité et risque d’être à nouveau confrontée à des tensions financières.


Cet exposé sera publié en tant que document officiel de l’Organisation sous la cote A/56/464/Add.1.  Vendredi matin, les délégations auront l’occasion de s’exprimer sur la présentation faite par M. Connor.


Demain à 10 heures, la Commission examinera entre autres l’exécution du budget-programme 2000-2001.


Présentation de la situation financière de l’Organisation


“Si l’on me demandait de résumer brièvement la situation financière de l’Organisation, je dirais simplement que dans l’ensemble elle est meilleure”, a d’emblée déclaré M. JOSEPH E. CONNOR, Secrétaire général adjoint à la gestion.  Il a expliqué qu’en 2001 la situation s’est améliorée non seulement du point de vue des liquidités mais aussi de la flexibilité financière, ce qui fait que l’Organisation a enfin été en mesure de commencer à mettre de l’ordre dans ses finances.  Toutefois, 2001 n’a pas été sans l’apparition de nouveaux défis dont on risque de ressentir l’impact dès 2002; le premier d’entre eux étant d’assurer le fonctionnement de l’Organisation alors qu’en termes réels son budget ordinaire est en baisse.  A cet égard, M. Connor a prévenu qu’aucune des grandes avancées réalisées en 2001, comme par exemple la responsabilisation des chefs de programmes, l’extension du Système intégré de gestion à tous les lieux d’affectation ou encore le lancement du Plan de rénovation du Siège, ne s’avèreront durables si l’Organisation n’a pas une base financière solide. 


Trois éléments continuent de définir la bonne santé financière : les liquidités, le niveau des contributions non acquittées et la dette envers les Etats Membres, a poursuivi le Secrétaire général adjoint.  En 2001, les résultats ont été meilleurs sur ces trois tableaux.  Ainsi pour les liquidités, budget ordinaire, budget du maintien de la paix et budget des tribunaux combinés, les sommes disponibles (1,326 milliard de dollars) ont augmenté de 32% par rapport à l’année 2000.  Le niveau des contributions non acquittées a lui baissé de 7%, tombant à 2,106 milliards de dollars, et le montant de la dette due par l’Organisation aux Etats Membres contributeurs de troupes et de matériel est désormais de 748 millions de dollars, soit une baisse de 18%.  Ce changement s’explique par le fait que des arriérés de contributions dus de longue date ont enfin été payés.  En 2001, les Etats-Unis se sont ainsi acquittés au total de 1,668 milliard de dollars de contribution.  Cette somme se répartit comme suit : 297 millions de dollars au titre du budget ordinaire pour 2001, 43 millions de dollars pour les Tribunaux internationaux, et 1,328 milliard de dollars de contribution et d’arriérés au titre du maintien de la paix.  Au total, l’Organisation a reçu 4,437 milliards de dollars de contributions de la part des Etats Membres, tous budgets confondus, soit le plus haut niveau de contribution jamais reçu par l’Organisation. 


Avec 1,326 milliard de dollars, la situation des liquidités semble excellente, mais si l’on décompose cette somme par type de budget, le tableau n’est pas aussi rose, a expliqué M. Connor.  La quasi-totalité de ces liquidités provient en effet du maintien de la paix; les Tribunaux ne disposant que de

9 millions de dollars d’encaisse et le budget ordinaire que de 2 millions de dollars, ce qui est une réelle source de préoccupation.  Pour le budget ordinaire, la courbe des paiements reçus continue de montrer la même tendance décourageante, à savoir celle d’un déficit chronique en fin d’année forçant à procéder à des emprunts croisés sur le budget du maintien de la paix.  Cette situation n’est rétablie qu’en toute fin d’année lorsque le premier contributeur de l’Organisation verse ses dus.  De toute manière, la stabilité financière ne sera véritablement atteinte que lorsque les Etats Membres verseront leurs contributions à temps, mais aussi en intégralité, a prévenu M. Connor.  Sur ce point malheureusement, 2001 a enregistré une légère baisse.  Alors que 141 Etats Membres avaient versé la totalité de leurs quotes-parts au budget ordinaire en 2000, seuls 135 l’ont fait en 2001.  Cette baisse semble toutefois n’être que temporaire puisqu’au 31 janvier 2002, 42 Etats Membres se sont acquittés de l’ensemble de leurs dus contre 39, à la même période l’an passé.  S’agissant des liquidités des Tribunaux internationaux (ex-Yougoslavie et Rwanda), la situation n’est guère plus réjouissante, puisque l’on ne dispose que de 9 millions de dollars de réserve alors que l’on doit financer des activités d’un coût de près de 200 millions et payer les salaires de 1 800 personnes.  Le paiement de ces salaires ne pouvant être différé, l’on est obligé de recourir aux emprunts croisés d’un Tribunal à l’autre.  Le problème est qu’avec des liquidités si basses, ce type d’emprunt ne va même plus être possible et il va falloir identifier d’autres sources où puiser, a averti le Secrétaire général adjoint. 


Passant ensuite au niveau des contributions non acquittées, M. Connor a indiqué qu’entre 2000 et 2001, les sommes dues par les Etats Membres ont très légèrement baissé, passant de 2,259 à 2,106 milliards de dollars.  Toutefois ce niveau assez élevé demeure préoccupant.  S’agissant du budget ordinaire, les Etats-Unis, le Brésil et l’Argentine comptent pour 85% des contributions non acquittées; les Etats-Unis devant à eux seuls 69% de ces impayés.  Les sommes dues au titre du maintien de la paix s’élèvent, elles, à 1,823 milliard de dollars, soit 166 millions de moins que l’an passé.  Cette amélioration s’explique principalement par le fait que les Etats-Unis ont versé quelques 453 millions d’arriérés et que la Fédération de Russie a mené à bien son plan de paiement échelonné de ses arriérés ne devant ainsi plus rien à l’Organisation, au titre du maintien de la paix.  Ces versements ont malheureusement été en partie oblitérés par le fait que dans le même temps d’autres Etats Membres ont accumulé de nouveaux arriérés pour 334 millions de dollars.  Pour ce qui est des deux Tribunaux internationaux, les contributions non acquittées s’élèvent à 44 millions de dollars, 81% de cette somme étant dû par trois Etats Membres seulement (33% par les Etats-Unis, 32% par la Fédération de Russie et 16% par le Brésil).


En ce qui concerne la dette totale de l’Organisation envers les Etats Membres, le paiement des arriérés par les Etats-Unis et l’élimination de ceux de la Fédération de Russie ont permis de réduire considérablement les sommes en jeu.  530 millions de dollars ont été remboursés aux Etats Membres contributeurs de troupes et de contingents avant la fin décembre 2001, et 52 millions sont en attente des certifications définitives.  Alors qu’au 1er janvier 2001, l’ONU devait encore aux Etats contributeurs de troupes et de contingents 917 millions de dollars, cette somme n’était que de 748 millions de dollars au 1er janvier 2002 et on s’attend à ce qu’elle tombe à 666 millions en fin d’année.  De même, la dette totale de l’Organisation à l’égard des Etats Membres a été considérablement réduite, passant de 1,1 milliard de dollars en début d’année à 800 millions en fin d’année.  M. Connor a également indiqué que bien que pour le prochain exercice biennal, le budget ait augmenté de 165 millions de dollars pour prendre en compte l’inflation et les variations de taux de change, le niveau réel des ressources en termes réels a baissé de 75 millions de dollars.


En ce qui concerne les prévisions de liquidités du budget ordinaire pour 2002, la situation reste extrêmement précaire, a poursuivi M. Connor: après avoir enregistré plusieurs passages déficitaires pendant l’année, les liquidités devraient se stabiliser autour de zéro à la fin de 2002.  A la même date, le budget des Tribunaux, quant à lui, devrait totaliser 11 millions de dollars de liquidités.  Et, en ce qui concerne le budget des opérations de maintien de la paix, a indiqué M. Connor, il est comme d’habitude très difficile de présenter des projections fiables.  De plus, la situation est contrastée: alors que les


contributions pour la MINUSIL et la MONUC ont augmenté significativement par rapport à l'année dernière, celles  pour l’ATNUTO, la MINUEE, la MINUBH et la MINUK ont décru.  En début d’année 2002, les liquidités s’élevaient à 1,3 milliard de dollars et elles devraient s’établir au même niveau en fin d’année. 


Les liquidités totales devraient donc en fin d’année s’élever à 1,328 milliard de dollars, un niveau plutôt en hausse par rapport aux années précédentes, mais qui masque des difficultés potentielles.  En effet, conformément à la résolution 53/241 de l’Assemblée générale, il ne sera plus possible de recourir aux emprunts croisés à partir du budget des missions en cours de maintien de la paix, et le Secrétaire général ne pourra emprunter au fonds de réserve de maintien de la paix que pour des missions nouvelles ou étendues.  Ces nouvelles restrictions limitant les emprunts croisés risquent d’entraîner des problèmes pour le financement des déficits des liquidités de court terme, a estimé M. Connor.  Aujourd’hui, environ 400 millions, venant de missions de maintien de la paix achevées, sont disponibles mais il est probable que ces ressources seront rapidement épuisées; nous aurons dans ce cas perdu notre filet de sécurité, a conclu M. Connor, et nous risquons d’être à nouveau confrontés à des tensions financières.


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