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AG/1359

L’ASSEMBLEE GENERALE SOULIGNE LA NECESSITE DE DEGAGER UN LARGE CONSENSUS SUR LES MOYENS DE REMPLIR LES OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT DU MILLENAIRE

14/11/2002
Communiqué de presse
AG/1359


Assemblée générale

50ème séance plénière – matin


L’ASSEMBLEE GENERALE SOULIGNE LA NECESSITE DE DEGAGER UN LARGE CONSENSUS

SUR LES MOYENS DE REMPLIR LES OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT DU MILLENAIRE


L’Assemblée accueille avec satisfaction la création

d’une zone de paix et de coopération en Amérique du Sud


Résolue à concrétiser les objectifs de développement énoncés dans la Déclaration du Millénaire et dans les textes finals des grandes conférences des Nations Unies, l’Assemblée générale a souligné ce matin la nécessité de dégager un large consensus concernant les mesures à prendre dans une perspective globale et intégrée en vue d'atteindre les objectifs du développement et de l'élimination de la pauvreté.  Dans une résolution adoptée sans vote sur le rôle des Nations Unies dans la promotion d'un nouvel ordre humain international, l’Assemblée insiste sur la participation de toutes les parties activement concernées à ce processus, à savoir les gouvernements, les organismes des Nations Unies et les autres organisations internationales, ainsi que les éléments actifs de la société civile, y compris le secteur privé et les organisations non gouvernementales.


Se penchant ensuite sur la situation en Amérique centrale et en Amérique du Sud, l’Assemblée générale a, par une nouvelle résolution adoptée sans vote, accueilli avec satisfaction la Déclaration concernant la création d'une zone de paix et de coopération en Amérique du Sud, adoptée par les chefs d’État et de gouvernement d'Amérique du Sud le 27 juillet 2002 à Guayaquil (Equateur).  Aux termes de ce texte, l’Assemblée se félicite de la décision des Etats d'Amérique du Sud d'interdire l'emploi ou la menace de l'emploi de la force entre eux, et de l'engagement pris par ces Etats de mettre en place un système progressif permettant de parvenir à court terme à l'élimination totale des mines antipersonnel.  Par ailleurs, le fait que les Etats d'Amérique du Sud se soient entendus sur la nécessité de promouvoir la transparence et de limiter progressivement leurs achats d'armements a été salué par l’Assemblée générale qui a exhorté les autres Etats, en particulier ceux qui fabriquent des armes, à coopérer résolument à l'élimination du commerce illicite des armes légères dans toute la région de l'Amérique du Sud.


Au cours de l’examen de la situation en Amérique centrale*, de nombreuses délégations ont recommandé le maintien de la Mission de vérification des Nations Unies au Guatemala (MINUGUA) jusqu’à la fin de 2004, sachant que la mise en œuvre des Accords de paix, signés en décembre 1996, n’est effective que depuis 2000 et ne sera pas véritablement achevée à la fin de 2003 comme le prévoit le calendrier révisé.  La présence de la MINUGUA a été un élément clef dans la consolidation du processus de paix, a déclaré à ce titre le représentant du Guatemala qui a souligné notamment les actions menées par les Nations Unies dans les domaines de la vérification, de la facilitation, de l’information du public et des bons offices. 


A plus large échelle et en dépit de la crise économique qui a entraîné une inflation des prix des produits de première nécessité et une augmentation du chômage, l’évolution de la situation en Amérique centrale a été jugée globalement positive, certaines délégations regrettant que le rapport du Secrétaire général minimise les progrès accomplis dans le domaine des droits de l’homme, de la bonne gouvernance ou du renforcement du rôle de la société civile.  Le représentant des États-Unis, tout en se félicitant des progrès accomplis en Amérique centrale au cours de l’année écoulée, a exhorté les États de la région à trouver une solution durable à leurs différends frontaliers, notamment le Belize et le Guatemala, à lutter efficacement contre la corruption, le crime transnational organisé, les trafics d’armes et de drogues, en participant notamment au Mécanisme de suivi de la Convention interaméricaine sur la corruption. 


Le Représentant du Costa Rica a présenté un projet de résolution** sur la situation en Amérique centrale qui sera adopté à une date ultérieure. 


Les représentants des pays suivants ont pris la parole sur le point relatif à la situation en Amérique centrale: Costa Rica (au nom des pays d’Amérique centrale), Mexique, Colombie, Espagne, El Salvador, Guatemala et États-Unis.  Sur la question de la zone de paix et de coopération en Amérique du Sud, les délégations suivantes se sont exprimées: Pérou, Equateur, Brésil, Argentine, Guyana, Chili, Uruguay et Colombie. 


L’Assemblée générale se réunira de nouveau demain, vendredi 15 novembre, à 10 heures, pour l’examen du rapport du Secrétaire général sur l’assistance à l’action antimines. 


* L’Assemblée était saisie sur cette question des rapports du Secrétaire général A/57/384 et A/57/584.

** Le projet de résolution présenté ce matin est publié sous la cote A/57/L.20


LA SITUATION EN AMERIQUE CENTRALE: MOYENS D’ETABLIR UNE PAIX FERME ET DURABLE ET PROGRES ACCOMPLIS VERS LA CONSTITUTION D’UNE REGION DE PAIX, DE LIBERTE, DE DEMOCRATIE ET DE DEVELOPPEMENT.


Présentation du projet de résolution (A/57/L.20)


Consciente que la consolidation de la paix et de la démocratie en Amérique centrale est le résultat d’un processus long et ardu mais que les difficultés rencontrées sont en voie d’être vaincues grâce aux efforts réalisés par les peuples et les gouvernements de la région, l’Assemblée générale, dans une résolution adoptée sans vote, demande instamment aux États Membres du processus d’intégration centraméricain de continuer à unir leurs efforts pour l’améliorer, le renforcer et le dynamiser.  Elle réaffirme l’importance du plan Puebla-Panama, note les progrès accomplis dans son exécution et appelle les gouvernements des pays d’Amérique centrale à continuer d’honorer les engagements pris aux termes d’accords nationaux, régionaux et internationaux pour améliorer la gouvernance dans la région, en particulier ceux qui concernent la promotion et la protection des droits de l’homme, l’exécution de programmes sociaux axés sur la lutte contre la pauvreté et le chômage, l’amélioration de la sécurité, le renforcement de l’appareil judiciaire, le développement d’une administration publique moderne et transparente et l’élimination de la corruption.  L’Assemblée exhorte également les gouvernements des pays d’Amérique centrale à redoubler d’efforts pour lutter contre la délinquance ordinaire et la grande criminalité internationale. 


L’Assemblée générale demande instamment à tous les Guatémaltèques, en particulier au Gouvernement, de relancer l’exécution des engagements énoncés dans les accords de paix, conformément au calendrier révisé pour la période 2001/2004 et aux accords conclus lors de la réunion du Groupe consultatif pour le Guatemala organisée à Washington par la Banque interaméricaine de développement, les 11 et 12 février 2002.  Elle demande au Secrétaire général, aux organismes et programmes des Nations Unies et à la communauté internationale de continuer à appuyer et à vérifier l’application des accords de paix au Guatemala, et de faire de l’application de ces accords signés sous les auspices des Nations Unies le cadre de référence de leurs programmes et projets d’aide technique et financière dans le contexte du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement au Guatemala.  L’Assemblée générale constate qu’il est nécessaire de continuer à suivre de près la situation en Amérique centrale afin d’appuyer les efforts menés aux échelons national et régional pour remédier aux causes profondes des conflits armés, éviter les retours en arrière et consolider la paix et la démocratisation dans la région et réaffirme l’importance de la coopération internationale, en particulier avec les organismes, fonds et programmes des Nations Unies et la communauté des donateurs pour la consolidation de la démocratie et le développement durable en Amérique centrale.


Déclarations


M. BRUNO STAGNO (Costa Rica) a rappelé que lorsque l'Assemblée générale avait examiné pour la première fois, il y a vingt ans, la situation en Amérique centrale, la région connaissait guerres, réfugiés, trafic d'armes, violations massives des droits de l'homme et la préoccupation était d'arrêter les conflits armés.  Vingt ans plus tard, la région est en paix, la démocratie s'est consolidée, les nations ont mis en œuvre de profondes transformations économiques,

politiques et sociales en vue de promouvoir la croissance économique et d'édifier des sociétés justes, démocratiques et équitables.  Cette amélioration est due avant tout à la volonté des peuples et aux efforts des gouvernements.  Mais ces progrès auraient été impossibles sans l'appui de la communauté internationale et des Nations Unies en particulier. 


Les Gouvernements ont établi des programmes sociaux pour éradiquer la pauvreté, consolider l'administration publique, renforcer le pouvoir judiciaire; ils ont redoublé d'efforts pour combattre la délinquance, le crime organisé transnational.  Tout au long de cette période la région a connu une croissance économique, même si depuis l’an dernier la conjoncture est plus difficile, en raison du contexte international et de la chute des exportations, car les économies de la région restent sensibles aux chutes des prix des matières premières.  Malheureusement, l'Amérique centrale est très exposée aux catastrophes naturelles, a rappelé le délégué, en expliquant que les Gouvernements avaient tenté d'en minimiser les effets en adoptant plusieurs plans et cadres stratégiques.  En conclusion, le représentant a présenté le projet de résolution A/57/L.20 soumis par le Costa Rica et invité tous les pays à s'en porter coauteurs, éventuellement en adoptant une version corrigée.


M. ADOLFO AGUILAR ZINSER (Mexique) a rappelé que son pays avait appuyé tous les Gouvernements d’Amérique centrale dans leurs efforts pour renforcer la paix et la réconciliation nationale, consolider les institutions démocratiques et promouvoir le développement économique au cours des périodes qui ont suivi les conflits.  Cet appui s’est traduit par diverses actions concrètes de coopération bilatérale et régionale en matière politique, scientifique et technique, culturelle, économique et par une assistance humanitaire en situation d’urgence, a-t-il fait valoir.  En ce qui concerne la coopération régionale, le Mexique a accueilli le Sommet du mécanisme de dialogue et de concertation de Tuxla en juin dernier, dont l’objectif est, entre autres, de lancer une communauté centro-américaine des nations destinée à améliorer le niveau de vie de la région et promouvoir le développement durable dans le respect des valeurs démocratiques, des droits de l’homme et de la paix.  Le représentant a également affirmé que son pays participait aux initiatives pour établir un corridor biologique dans la région.


Par ailleurs, il a fait valoir la nécessité de faire en sorte que les causes profondes des conflits en Amérique latine soient éradiquées et a insisté sur le rôle essentiel des Nations Unies à ce sujet.  S’agissant du Guatemala, le représentant a estimé qu’il restait encore beaucoup de chemin à faire pour parvenir à une paix ferme, durable et irréversible, tout en exprimant sa préoccupation quant aux multiples violations des droits de l’homme dans le pays.  Il a affirmé que son pays soutenait la demande du Gouvernement guatémaltèque pour que la MINUGUA accompagne le processus d’application des Accords de paix au Guatemala jusqu’à la fin de l’année 2004.  En ce qui concerne la consolidation de la paix en El Salvador, le représentant a salué les mesures adoptées par le gouvernement pour que le Fonds pour les indemnités relatives à la guerre puisse être établi.  Rappelant que le Mexique avait été le siège de la signature des accords de paix il y a 10 ans, il a affirmé que son pays soutenait aujourd’hui les aspirations du gouvernement d’El Slavador pour mener à bien la consolidation de la paix dans le pays.


M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie) a salué l’apport des Nations Unies en Amérique centrale au cours de la décennie écoulée, qui s’est traduit par un renforcement des institutions démocratiques et la consolidation de la paix dans la région, à la lumière de la promotion et du respect des droits de l’homme.  Il a souligné le fait que la Colombie s’était activement associée au processus de paix, malgré le conflit qui déchire son propre pays, et qu’elle s’engageait à renouveler ses efforts en ce sens pour introduire de profondes transformations en vue de susciter le développement social et économique de la région.  Dans cette perspective, le représentant a salué le rôle joué par la MINUGUA et appuie le maintien de cette mission au-delà de la date du 1er janvier 2003. 


M. JUAN LUIS FLORES (Espagne) a observé que les pays de la région s'étaient engagés à consolider l'intégration, la démocratie, les avancées sociales et économiques lors de la Conférence ministérielle entre l'Union européenne et l'Amérique centrale qui s'est tenue à Madrid au mois de mai sous la présidence espagnole.  Le chemin à parcourir reste très long, a-t-il toutefois noté, malgré les progrès effectués au cours des dix dernières années.  Il a regretté la détérioration généralisée de la situation au Guatemala notamment sur les droits de l'homme.  Le représentant s'est déclaré très préoccupé par les menaces et extorsions proférées contre les personnes et institutions engagées dans la défense des droits de l'homme, par la réapparition des patrouilles de défense civile, par le manque d'accord sur les peuples autochtones et par les problèmes juridiques liés à l'application de la peine de mort, alors qu'on attend toujours la mise en œuvre d'un moratoire promis sur les exécutions.


L'Espagne attend toujours la mise en œuvre de tous les aspects des accords de paix, a souligné son représentant.  Tout au long de ce processus, la MINUGUA a été d'une aide précieuse, a-t-il estimé, souhaitant qu'elle propose l'an prochain un plan de transition pour les institutions nationales qui lui succèderont.  L'Espagne préconise donc la prorogation du mandat de la MINUGUA avec une réduction progressive des effectifs, pour consolider les progrès en cours, aider à la transition et à la stabilité du prochain gouvernement, a-t-il conclu.


M. VÍCTOR MANUEL LAGOS PIZZATI (El Salvador) s’est réjoui de constater les changements positifs qui résultent du processus de pacification mis en œuvre en Amérique centrale, et qui sont chaque année soulignés par les rapports successifs du Secrétaire général.  Ces réussites ne sauraient occulter les graves défis que doivent relever les pays de la région, notamment en ce qui concerne le développement et la consolidation des institutions démocratiques, auxquels les Nations Unies et la communauté internationale se doivent de continuer d’apporter leur soutien.  Attirant l’attention sur la situation de son propre pays, le représentant d’El Salvador a rappelé le processus de développement politique, économique et social, dans lequel s’était engagé, sous l’égide des Nations Unies, le peuple salvadorien depuis l’adoption des Accords de paix d’El Salvador du 16 janvier 1992.  Le représentant a estimé que les obligations découlant de ces accords avaient été complètement remplies, félicitant le Secrétaire général et le personnel des Nations Unies pour leur assistance.


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a rappelé que depuis 1994, la Mission de vérification des Nations Unies au Guatemala (MINUGUA) est à pied d’œuvre dans son pays et que son mandat initial a été légèrement modifié en 1997 pour intégrer le suivi des accords de paix conclus en décembre 1996.  La présence de la MINUGUA a été un élément clef dans la consolidation du processus de paix au Guatemala, a-t-il poursuivi, grâce à ses actions dans les domaines de la vérification, de la facilitation, de l’information du public et des bons offices.  Les effectifs de la mission sont réduits d’année en année et ses prérogatives sont transférées progressivement à des institutions locales, a-t-il indiqué ensuite, bien que son mandat ait été prorogé jusqu’en 2003 en raison des retards enregistrés dans la mise en œuvre des accords de paix qui n’est effective que depuis 2000.  Evoquant les rapports soumis à l’Assemblée générale, il a regretté que le rapport sur la situation en Amérique centrale ne reconnaisse pas suffisamment les progrès accomplis dans certains domaines tels que la protection des droits de l’homme ou le renforcement du rôle de la société civile. 


Par ailleurs, a-t-il constaté, les retards dans l’accomplissement des objectifs définis pour l’Amérique centrale se justifient moins par l’absence de volonté politique que par le manque de moyens matériels.  M. Rosenthal a souligné à cet égard la crise économique qui a frappé la région, causant une hausse des prix des produits de première nécessité et une augmentation du chômage.  Toutefois, dans le cas du Guatemala, cette dégradation de la situation économique et financière n’a en rien altéré l’engagement des parties au processus de paix à le mettre en œuvre, a-t-il assuré, soulignant toutefois que les objectifs fixés pour la période 1997/2000, et reprogrammés pour la période 2001-/2003, ne pourraient être totalement atteints.  Dans le prolongement des recommandations du Groupe consultatif, réuni à Washington en février 2002, M. Rosenthal a plaidé pour un renforcement du processus et pour le maintien de la MINUGUA, jusqu’à la fin de 2004.


M. RICHARD BROWN (États-Unis) a salué les progrès réalisés par les pays d’Amérique centrale au cours de l’année écoulée, en particulier dans le domaine de l’intégration économique, et a réaffirmé la volonté des États-Unis d’engager des négociations sur des accords de libre-échange avec la région.  Il s’est félicité ensuite du processus de facilitation engagé entre le Belize et le Guatemala par l’Organisation des États américains (OEA) et a exhorté les États de la région à régler pacifiquement leurs différends frontaliers.  L’Amérique centrale est une illustration de ce que les États peuvent accomplir en unifiant leurs forces, a poursuivi M. Brown, rappelant qu’il y a quelques années encore l’Amérique centrale était déchirée par des guerres civiles sanglantes tandis qu’aujourd’hui, les autorités civiles contrôlent les forces armées.  S’agissant du Guatemala, le représentant a estimé que beaucoup restait à faire dans la mise en œuvre des Accords de 1996 et a encouragé le maintien de la MINUGUA jusqu’à la fin de 2004 pour qu’elle assure le suivi de la mise en œuvre du processus de paix.  Pour finir, M. Brown a exhorté les gouvernements de la région à lutter efficacement contre la corruption, le crime transnational organisé, les trafics d’armes et de drogues, en participant notamment au Mécanisme de suivi de la Convention interaméricaine sur la corruption.


LE ROLE DES NATIONS UNIES DANS LA PROMOTION D’UN NOUVEL ORDRE HUMAIN INTERNATIONAL


Adoption du projet de résolution (A/57/L.10)


Aux termes de cette résolution adoptée sans vote, l'Assemblée générale, résolue à concrétiser les objectifs de développement convenus sur le plan international, notamment ceux énoncés dans la Déclaration du Millénaire, dans les textes finals des grandes conférences des Nations Unies et dans les accords internationaux conclus depuis 1992, souligne la nécessité de dégager un large consensus concernant les mesures à prendre dans une perspective globale et intégrée en vue d'atteindre les objectifs du développement et de l'élimination de la pauvreté, avec la participation de toutes les parties activement concernées, à savoir les gouvernements, les organismes des Nations Unies et les autres organisations internationales, ainsi que les éléments actifs de la société civile, y compris le secteur privé et les organisations non gouvernementales.


L'Assemblée générale décide en outre d'inscrire à l'ordre du jour de sa cinquante-neuvième session la question intitulée "Le rôle des Nations Unies dans la promotion d'un nouvel ordre humain international".


ZONE DE PAIX ET DE COOPERATION EN AMERIQUE DU SUD


Adoption du projet de résolution (A/57/L.7)


En adoptant ce texte sans vote, l'Assemblée générale, convaincue que les accords qui renforcent la confiance mutuelle et favorisent le développement et le bien-être des peuples constituent les fondements de la paix, de la sécurité et de la coopération, accueille avec satisfaction la Déclaration concernant la création d'une zone de paix et de coopération en Amérique du Sud, adoptée par les présidents des Etats d'Amérique du Sud à leur deuxième réunion le 27 juillet 2002 à Guayaquil (Equateur).  Elle se félicite de la décision des Etats d'Amérique du Sud d'interdire l'emploi ou la menace de l'emploi de la force entre eux, conformément aux dispositions et principes pertinents énoncés dans la Charte des Nations Unies et dans la Charte de l'Organisation des Etats américains.


L'Assemblée générale accueille également avec satisfaction l'engagement pris par les Etats d'Amérique du Sud de mettre en place un système progressif qui permette de parvenir à brève échéance à l'élimination totale des mines antipersonnel.  Elle se félicite de l'intention des Etats d'Amérique du Sud de promouvoir la transparence ainsi que la limitation progressive de l'achat d'armements et, enfin, elle exhorte tous les Etats des autres régions, en particulier ceux qui fabriquent des armes à coopérer résolument à l'élimination du commerce illicite des armes légères dans toute la région de l'Amérique du Sud.


Déclarations


M. OSWALDO DE RIVERO (Pérou), en présentant le projet de résolution A/57/L.7, a rappelé la déclaration adoptée en juillet 2002 à Guayaquil, Equateur, les chefs d'Etats latino-américains sur la création d'une zone de paix et de coopération en Amérique centrale et en Amérique du Sud: il s'agit de rejeter les conflits entre les pays démocratiques de la région et non, comme lors de la guerre froide, de créer une zone qui se tiendrait à l'écart des affrontements entre les deux superpuissances, a-t-il expliqué.  L'expérience montre que les démocraties ne se déclarent pas la guerre.  La zone de paix et de coopération vise en premier lieu à promouvoir la transparence et les mesures de confiance sur les questions de sécurité et de défense entre les pays latino-américains.  Son but final est de dégager des ressources pour lutter contre la pauvreté dans la région, qui met en péril les démocraties.  Elle doit aussi permettre de renforcer la coopération, notamment dans les domaines de lutte contre le terrorisme, le trafic de drogues, le crime organisé et la subversion antidémocratique, principales menaces à la sécurité de la sous-région. 


Le projet de résolution "Zone de paix et de coopération en Amérique du Sud" reconnaît donc la ferme intention des pays de la région de prendre en compte la sécurité de chacun, de prendre les mesures effectives pour limiter graduellement les dépenses militaires de façon à dégager davantage de ressources pour le développement économique et social.  Promouvoir la confiance, la transparence et le contrôle des dépenses militaires c'est chercher à prévenir le risque d'une nouvelle course aux armements dans la région, a estimé le représentant.  Loin d'être utopique, cet objectif est réaliste et prudent.


M. LLUIS GALLEGOS CHIRIBOGA (Equateur) a déclaré que l’instauration d’une zone de paix et de coopération en Amérique du Sud reflétait la ferme décision des pays de la région de vivre en paix, et d’affronter ensemble les menaces contre la sécurité internationale comme de collaborer en faveur du développement harmonieux des peuples de la région dans un cadre de démocratie et de justice sociale.  Le représentant a également rappelé qu’il y a quatre ans, l’Equateur et le Pérou ont mis fin, au terme d’un long processus de négociations pacifiques qui a vu la participation de l’Argentine, du Brésil, du Chili et des Etats-Unis d’Amérique, au problème territorial qui les séparait depuis l’acquisition de leur indépendance, saluant la coopération mutuelle, les échanges commerciaux, les liens politiques, culturels et diplomatiques étroits qui en avaient découlé.  Les bénéfices authentiques de la paix, de la sécurité et de la coopération ont une valeur inestimable, a-t-il ajouté en conclusion.


M. LUIZ TUPY CALDAS DE MOURA (Brésil) a rappelé que, réunis en Equateur l'été dernier, les présidents latino-américains ont réaffirmé leur adhésion aux valeurs et principes démocratiques et à la défense des droits de l'homme, piliers essentiels pour avancer vers la création d'un espace latino-américain commun.  Le "Consensus de Guayaquil" reconnaît l'importance de renforcer les infrastructures régionales comme facteur essentiel pour l'intégration économique et le développement des pays, sur la base d'un régionalisme ouvert.  Les Présidents ont convenus que l'intégration optimiserait la mobilisation de l'immense potentiel économique de la région, aiderait à réduire sa vulnérabilité extérieure, à améliorer la répartition des richesses et à abaisser le niveau de pauvreté de la région.  C'est dans ce contexte que se situe la création d'une zone de paix et de coopération que l'Assemblée générale examine aujourd'hui, a expliqué le représentant.  Il s'agit d'exprimer notre vocation à vivre dans la paix et la coopération; la Déclaration réaffirme les principes fondamentaux de la région en matière de désarmement et d'élimination des armes de destruction massive, comme des armes légères. 


M. LOUIS E. CAPPAGLI (Argentine) s’est félicité de la déclaration de Guayaquil sur la création d’une zone de paix et de coopération en Amérique du Sud.  Cette déclaration, a-t-il précisé, est l’annexe du Consensus de Guayaquil, à travers lequel les Présidents des pays de la région ont établi un ambitieux plan de modernisation et de développement de l’infrastructure sous-régionale d’une des zones du monde où les dépenses en ce qui concerne l’armement sont les plus faibles.  A cet égard, le représentant a fait valoir les efforts constants des pays d’Amérique du Sud pour consolider la paix et la sécurité et ainsi promouvoir la démocratie représentative, le respect des droits de l’homme, l’état de droit et l’ouverture économique.  Il a déclaré qu’en éliminant les hypothèses de conflit, les pays avaient pu considérer le pays voisin comme un ami et un partenaire plutôt que comme un ennemi et un danger potentiel.  Soulignant l’importance de la paix pour promouvoir l’intégration économique et commerciale, le représentant a rappelé que son pays soutenait toutes les initiatives destinées à promouvoir le dialogue et la coopération dans la région.  A cet égard, la “zone de paix du Mercosur, Bolivie et Chili” adoptée en Argentine en 1998 constitue une étape essentielle dans l’établissement de la sécurité et la coopération sur le continent, a-t-il estimé.


M. GEORGE TALBOT (Guyana) a déclaré que son pays se réjouit d’être coauteur de la résolution A/57/L.7 sur la zone de coopération et de paix en Amérique du Sud, qui constitue une avancée importante dans les relations entre les pays de cette région.  Nos pays auront à affronter ensemble de nombreux défis, au nombre desquels l'impact dévastateur de la pauvreté et de l'inégalité, le crime organisé, le commerce illicite des drogues et des petites armes et des armes légères et la menace du terrorisme international, a souligné le représentant, qui a par ailleurs affirmé que son gouvernement souscrivait entièrement aux objectifs énoncés dans la Déclaration de Guayaquil.


M. JUAN GABRIEL VALDÉS (Chili) a déclaré que, comme l’affirme la déclaration de Guayaquil, c’est par le dialogue continu, aux niveaux bilatéral et multilatéral, qu’il avait été possible d’établir un climat de confiance et de transparence permettant de préserver la paix et l’amitié entre nos peuples.  Ceci a été particulièrement nécessaire lorsque les crises qui ont affecté certaines économies de la région ont mis à l’épreuve les institutions démocratiques des pays, a-t-il souligné.  En outre, le représentant a rappelé l’engagement de la région de l’Amérique latine et des Caraïbes, à promouvoir la paix et la sécurité, comme le prouve les multiples expériences bilatérales et sous régionales, dont certaines sont sans précédent, comme le démontre le travail de la Commission d’Amérique latine et des Caraïbes établissant des méthodes communes de comptabilisation des dépenses militaires.


Par ailleurs, faisant valoir le lien indissociable entre la paix et le développement, le représentant a rappelé que les Présidents d’Amérique du sud, souscrivant au “Consensus de Guayaquil sur l’intégration, la sécurité et les infrastructures en faveur du développement” avaient ainsi reconnu que les menace à la paix et à la sécurité des pays pouvaient prendre des dimensions politique, économique, sociale ou environnementale, qui dépassaient les menaces traditionnellement militaires.  D’autre part, le représentant a rappelé que les Etats d’Amérique du Sud s’étaient fermement engagés contre la présence de toute forme d’armes de destruction massive dans la région, et, plus récemment, en faveur de l’éradication des mines antipersonnel et des trafics illicites des armes légères et de petit calibre.


Mme SUSANA RIVERO (Uruguay) a estimé que la dynamique à l’œuvre dans les différentes régions devaient s’appuyer sur les pays de chaque région, et elle a affirmé l’appui de sa délégation à la Déclaration de l’Amérique du Sud comme zone de paix et de coopération, qui doit permettre aux pays d’atteindre une meilleure intégration régionale à travers la mise en œuvre d’actions communes en faveur de la paix, de la sécurité, de la coopération et du développement. 


M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie) a rappelé que la Déclaration adoptée par les chefs d'Etats latino-américains en juillet 2002 à Guayaquil était le corollaire du communiqué de Brasilia de septembre 2000, dans lequel ils s'engageaient, dans un esprit de bonne entente et d'harmonie, à approfondir la coopération et la solidarité régionales dans les domaines de la démocratie, du commerce, des infrastructures visant à une meilleure intégration, de la lutte contre les drogues illicites et des délits qui y sont liés, de l'information et de la technologie.  Par cette Déclaration, que nous souhaitons aujourd'hui voir approuvée par l'Assemblée générale, a poursuivi le représentant, les pays de la région entendent construire une zone de paix et de coopération en Amérique du Sud en renforçant les mécanismes de concertation et de coopération dans les domaines de la sécurité et de la défense, face au terrorisme et au trafic des drogues.  La région doit étendre sa coopération dans les domaines du renseignement, des politiques policières, de la lutte contre le commerce illicite d'armes et d'explosifs et du blanchiment d'argent.  Il faut faire un gros effort pour vaincre la drogue dans la région, car jusqu'ici nous n'avons pu neutraliser que 20% des quantités qui sortent de nos pays.  Nous devons assumer nos responsabilités entre pays producteurs, pays de transit et pays consommateurs, a-t-il insisté.  Le représentant s'est ensuite félicité du règlement de différends territoriaux qui subsistaient dans la région, mais de graves menaces subsistent contre la démocratie, dont le terrorisme, la corruption et la pauvreté extrême, a-t-il prévenu.  La démocratie dans la région doit être renforcée par la promotion et la défense de l'état de droit et des droits de la personne.  La sécurité démocratique vise à protéger tous les citoyens, a conclu le représentant.


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