RENFORCEMENT DU SYSTEME DES NATIONS UNIES: CERTAINES DELEGATIONS ENCOURAGENT LA POURSUITE DES REFORMES DANS LES DOMAINES DE L’INFORMATION ET DES DROITS DE L’HOMME
Assemblée générale AG/1352
40e et 41e séances plénières – matin et après midi 31 octobre 2002
RENFORCEMENT DU SYSTEME DES NATIONS UNIES: CERTAINES DELEGATIONS ENCOURAGENT LA POURSUITE DES REFORMES DANS LES DOMAINES DE L’INFORMATION ET DES DROITS DE L’HOMME
Au deuxième jour du débat sur le renforcement du système des Nations Unies devant l’Assemblée générale, certaines délégations ont insisté sur la nécessité de poursuivre le processus de réforme du Département de l’information en instaurant une politique de contrôle et d’évaluation de l’impact du secteur de l’information sur les activités de l’Organisation. A cet égard, la part de budget alloué par le Département de l’information au fonctionnement des centres d’information des Nations Unies situés dans les pays développés, qui absorbent à eux seuls 40% des ressources, a été jugée préoccupante par la plupart des délégations qui ont appuyé la recommandation visant à procéder à leur regroupement au sein de pôles régionaux. Le représentant de la Suisse a par exemple proposé que l’Office des Nations Unies de Genève puisse assumer à l’avenir le rôle central de pôle européen de l’information de l’Organisation. Arguant que les centres d’information constituaient de puissants outils au service de l’Organisation, le représentant de la Pologne s’est demandé si le représentant des centres européens en un seul pôle régional était la meilleure solution.
Pour leur part, les représentants africains ont plaidé, à l’instar du Sénégal, pour une refonte lucide, méthodique et prudente de ces centres d’information situés en Afrique en raison notamment de la modicité relative de leurs coûts de fonctionnement et de leur impact positif sur l’environnement médiatique des pays couverts. Le Sénégal a également plaidé pour le renforcement du Département de l’information en ressources budgétaires et en moyens de fonctionnement adéquats nécessaires, entre autres, à l’enrichissement quotidien du site Web de l’ONU dans toutes les langues officielles.
D’une manière générale, des économies substantielles pourraient être réalisées dans le domaine des publications et de la documentation, ont jugé la plupart des délégués, prônant en conséquence une réduction de la quantité et de la taille des rapports. Cependant, ainsi que l’a fait observer la délégation du Liechtenstein, chaque nouvelle résolution adoptée par l’Assemblée générale et qui enjoint le Secrétaire général de produire un rapport annuel sur tel ou tel sujet ne contribue, en définitive, qu’à alourdir la documentation de l’Organisation, le représentant soulignant la responsabilité qui incombe aux États Membres à cet égard.
Dans le domaine des droits de l’homme, la rationalisation et la modernisation du système des traités et des procédures spéciales de la Commission des droits de l’homme ont également été suggérées. En effet les obligations complexes et rigides, qui découlent de ces mécanismes et demandent, entre autres, aux États parties de présenter régulièrement des rapports sur la situation des droits de l’homme dans leurs pays, ont été jugées inadaptées aux enjeux contemporains. Le représentant de l’Inde a proposé aux États Membres d’engager des consultations sur les voies et moyens de réformer les traités relatifs aux droits de l’homme afin d’alléger les procédures de soumissions de rapports devant la Commission des droits de l’homme. Il s’est également inquiété de la proposition faite par le Secrétaire général visant à intégrer le volet Droit de l’homme aux prérogatives des coordonnateurs résidents des Nations Unies dans les pays en développement. Compte tenu des ressources limitées dont disposent les coordonnateurs résidents pour mettre en œuvre les objectifs de développement du Millénaire et assurer le suivi des grandes conférences, le représentant a mis en garde contre toute volonté de réaffecter une partie de ces ressources à des programmes de protection des droits de l’homme et de bonne gouvernance.
Les représentants des pays suivants se sont également exprimés au cours du débat: Ex-République yougoslave de Macédoine (ERYM), Bélarus, Kenya, Soudan, Indonésie, Malaisie, Uruguay, République de Corée, Croatie, Brésil, Suriname, Mozambique, Israël, Jamahiriya arabe libyenne, Jamaïque, Éthiopie, Népal, Grenade, République-Unie de Tanzanie, Sainte-Lucie, Ukraine, Argentine, Qatar, Botswana, Iraq et Malawi.
Le débat général sur ce thème se poursuivra demain, vendredi 1er novembre, à partir de 10 heures.
RENFORCER L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES: UN PROGRAMME POUR ALLER PLUS LOIN DANS LE CHANGEMENT.
Déclarations
M. SRGJAN KERIM (ex-République yougoslave de Macédoine) a rappelé que la Déclaration du Millénaire et le plan de route défini par le Secrétaire général pour atteindre les objectifs de développement ont constitué deux repères de taille pour ancrer la communauté internationale dans le nouveau Millénaire. Il a salué le plan de route présenté par le Secrétaire général qui propose une série de mesures visant à réformer les opérations de paix, à renforcer la cohérence dans le fonctionnement de l'Organisation, et à ériger des partenariats pour remplir les objectifs de développement du Millénaire. Toutefois, a-t-il jugé, le renforcement du système des Nations Unies ne peut être assuré qu'au prix d'une réforme des principaux organes de l'Organisation et par la définition d'un calendrier d'action précisant les objectifs et l'échéancier concernant les grandes questions d'actualité au sein des Nations Unies. Il s'est félicité des progrès réalisés dans des domaines clés tels que le renforcement de la protection des droits de l'homme ou la revitalisation du Département de l'information, avant de souligner également certaines avancées dans la lutte contre le terrorisme et dans les domaines du financement du développement et de la promotion d'un développement durable. Il a indiqué ensuite que la réforme des Nations Unies ne sera effective que grâce à la revitalisation du rôle de l'Assemblée générale, à la réforme de la composition et des méthodes de travail du Conseil de sécurité, au renforcement du rôle du Conseil économique et social et à la modernisation de l'administration. L'Assemblée générale doit assumer un rôle central dans la définition des politiques de l'Organisation et dans le suivi des mesures prises par les Nations Unies pour relever les défis du Millénaire. A cet égard, M. Kerim a plaidé pour une coopération et une coordination plus étroites entre l'Assemblée et le Conseil de sécurité et estimé que le processus de réforme des principaux organes, notamment le Conseil, devait se faire graduellement.
M. JANUSZ STANCZYK (Pologne) a espéré que les nouvelles initiatives contenues dans le rapport du Secrétaire général constitueraient une étape importante dans le processus de réforme et permettraient de se concentrer sur des objectifs bien définis, réalisables et quantifiables. Pour ce faire, il faut promouvoir et renforcer la confiance mutuelle, la coopération et les consultations entre les Etats Membres et le Secrétariat: c'est une condition sine qua non, a insisté le délégué, pour qui le document du Secrétaire général reflète correctement l'état des affaires de l'ONU et dresse un diagnostic convainquant des faiblesses existantes. La Pologne, a-t-il assuré, s'alignera de tout cœur le moment venu sur les actions proposées.
Le représentant a néanmoins estimé qu'à ce stade, il serait utile d'étudier comment les nouveaux besoins, programmes et activités pourront être couverts par un budget et un planning resserrés. Il conviendrait aussi d'identifier les activités et projets existants qui ne sont pas de première importance ou dont l'impact est moins crucial et qui pourraient être repoussés ou confiés à d'autres organisations ou à la société civile. Par ailleurs, le délégué a apporté son plein soutien à la proposition visant à renforcer les capacités du Bureau du Haut Commissaire aux droits de l'homme. En revanche il a exprimé ses doutes sur la création de noyaux régionaux pour les centres d'information, en commençant par l'Europe occidentale: cette initiative de rationalisation et de réduction des coûts, si une décision est prise à la hâte, risque de faire plus de mal que de bien a-t-il jugé en faisant valoir que les centres d'information constituaient de puissants outils au service de l'Organisation.
M. ALYAKSANDR SYCHOV, vice-Ministre des affaires étrangères du Bélarus, a déclaré que la tâche la plus importante à laquelle devait s’employer aujourd’hui l’Organisation résidait dans la mise en œuvre des recommandations de la Déclaration du Millénaire, des documents finals de la Conférence internationale sur le financement du développement et du Sommet mondial pour le développement durable. Dans cette perspective, nous espérons que le Secrétaire général soumettra pour l’année 2004-2005 un projet de programme budgétaire révisé qui tienne compte de ces priorités. Sa délégation a salué avec intérêt les propositions du Haut Commissaire aux droits de l’homme pour développer et implanter, en coopération avec le Groupe de développement et le Comité exécutif des affaires humanitaires, un plan pour renforcer les actions onusiennes dans le domaine des droits de l’homme au niveau national. Le représentant a par ailleurs exprimé son intérêt devant les questions relatives au développement social et économique, en particulier dans un contexte de mondialisation menaçant pour les pays en développement, ainsi que devant la question de la réforme de l’information. Il a ajouté que le besoin d’une réforme structurelle des Nations Unies ne doit toutefois pas occulter celui d’une rationalisation du fonctionnement de l’Organisation et de sa budgétisation. Sur ce dernier point, le représentant a exprimé son désaccord avec la proposition du rapport de donner au Secrétaire général la possibilité de réaffecter les ressources entre programmes à hauteur de 10% sur un seul exercice budgétaire, ce qui pourrait se traduire par une perte de contrôle par les Etats Membres des ressources de l’Organisation.
M. BOB F JALANG’O (Kenya) s’est dit préoccupé par le financement inadéquat du PNUE et de UN-Habitat au titre du budget ordinaire des Nations Unies et a insisté sur la nécessité de renforcer ces deux agences et de leur permettre d’exercer efficacement leur mandat en les dotant de ressources suffisantes. Par ailleurs, il a réclamé que des mesures soient prises pour renforcer la coordination entre le Siège et les bureaux régionaux, afin d’éviter les chevauchements et les doubles emplois. A ce titre, il a salué la proposition de renforcer et de développer la présence des Nations Unies dans les pays en développement, estimant que pour être efficace, cette proposition devait s’accompagner des ressources suffisantes, aussi bien en ce qui concerne le budget que le personnel. En outre, le représentant a estimé que le mandat du Conseiller spécial pour les questions de l’Afrique ainsi que son rôle vis-à-vis du suivi du nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique devaient être précisés, ajoutant qu’un tel poste devait être permanent au sein du système des Nations Unies afin que les intérêts africains soient pris en compte de façon constante.
Commentant par ailleurs les propositions du rapport, il a salué l’initiative de rationaliser les travaux des organes des traités relatifs aux droits de l’homme. Rappelant que le Kenya avait mis en place un Conseil national de contrôle du VIH/sida et avait vu le niveau de prévalence baisser depuis l’adoption de programmes de sensibilisation, le représentant a affirmé que son pays appuyait les efforts des Nations Unies dans la lutte contre la pandémie. Par ailleurs, le représentant a appelé le Secrétaire général à renforcer l’efficacité des services de conférence au sein des diverses antennes de l’Organisation, notamment au sein du Bureau des Nations Unies à Nairobi, se félicitant des premiers résultats déjà obtenus à ce sujet.
M. ELFATIH MOHAMED AHMED ERWA (Soudan) a salué les progrès réalisés par les Nations Unies dans le processus de réforme visant à faire en sorte que l'Organisation mondiale puisse relever les défis qui se posent à la communauté internationale. Il a estimé que les réformes doivent avant tout répondre à un processus étalé dans le temps qui doit permettre aux Nations Unies d'atteindre les objectifs qui leur ont été assignés en 1997. Il a plaidé pour le renforcement des liens entre l'Assemblée générale, le Conseil de sécurité et le Conseil économique et social, afin de revitaliser ces organes et, partant, de consolider l'Organisation. M. Erwa a demandé au Secrétaire général de préciser si, dans son rapport, il s'était borné à fixer de nouvelles priorités, le représentant observant ensuite que les priorités de 1997 n'avaient pas véritablement fait l'objet d'une évaluation. Il s'est prononcé en faveur d'une réforme en profondeur du Conseil de sécurité avant d'exhorter les Nations Unies à prendre en considération dans leurs stratégies de développement les résultats obtenus lors des conférences de Bruxelles sur les PMA, de Monterrey sur le financement du développement, et de Johannesburg sur le développement durable. S'agissant du Secrétariat, il a estimé que des ressources humaines supplémentaires doivent être affectées à certains dossiers, en particulier sur les questions de développement, et il a exhorté l'Organisation à rationaliser les moyens humains et matériels pour les réaffecter à d'autres tâches. Il a plaidé ensuite pour le respect de la règle de représentation géographique équitable lors des élections à la Commission des droits de l'homme, et pour le respect de l'impartialité et du multilatéralisme par les organes relevant des traités relatifs aux droits de l'homme. M. Erwa a toutefois soutenu les propositions du Secrétaire général concernant l'introduction de programmes "droits de l'homme" dans les stratégies de développement mais a estimé que ces règles devaient être identiques pour tous les États. Le représentant a souhaité que soit accordée une priorité à l'information et a proposé que l’on réfléchisse aux mesures pour redéployer des ressources vers des investissements appropriés en matière de publications et de gestion du Département de l'information. Le représentant a prôné une certaine souplesse dans les affectations budgétaires et souhaité que le projet de budget biennal 2004-2005 soit moins rigide et réponde mieux aux enjeux contemporains.
M. JENÖ STAEHELIN (Suisse) a observé que l'Organisation des Nations Unies doit réexaminer ses activités pour s'assurer qu'elle se concentre sur ses priorités et qu'elle ne gaspille ni son temps ni son argent. La Déclaration du Millénaire traçant la voie à suivre pour restructurer l'Organisation, analyser les activités de l'ONU sous cet angle permettra de les recentrer et de mieux utiliser les ressources humaines et financières limitées. D'autres suggestions du rapport du Secrétaire général vont dans la même direction, a-t-il poursuivi, en citant l'application de clauses-couperets, des publications mieux ciblées, des rapports moins nombreux mais plus utiles pour les Etats Membres, des réunions moins
fréquentes mais plus productives. Le représentant a également indiqué que les constats et propositions du Secrétaire général sur les droits de l'homme répondaient aux préoccupations de son pays de renforcer encore davantage les outils de promotion et de protection des droits de l'homme. La Suisse partage, a-t-il dit, la préoccupation du Secrétaire général quant aux risques que court une Commission des droits de l'homme de plus en plus polarisée; elle approuve aussi la suggestion d'alléger le système actuel de rapports aux organes de contrôle créés par les traités et plaide pour un rapport étatique unique.
S'agissant de l'information du public, le délégué s'est dit préoccupé par les coûts des centres d'information situés dans les pays développés, qui absorbent 40 % des ressources disponibles et saluent la proposition du Secrétaire général de restructurer le réseau autour de pôles régionaux. L'Office des Nations Unies de Genève pourra jouer dans l'avenir un rôle central en matière de pôle européen de l'information de l'ONU, a-t-il estimé. Il a également reconnu que le mécanisme de planification et de budgétisation restait inutilement complexe, mobilisant un personnel nombreux: il doit être réformé en profondeur pour gagner en efficacité. Le représentant a souhaité un budget plus condensé, plus stratégique, qui reflète les priorités et le programme de travail de l'Organisation. Enfin, il a estimé que l'ECOSOC devait être renforcé pour être en mesure de fournir le travail d'orientation qui lui est demandé: il importe de recentrer le travail de l'ECOSOC sur sa mission clé, qui est d'assurer le suivi des conférences de l'ONU et notamment le Sommet du Millénaire.
M. MOCHAMAD S. HIDAYAT (Indonésie) a affirmé qu’une revitalisation du système des Nations Unies devait prendre en compte une réforme conjointe du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale, ainsi qu’un renforcement des liens qu’entretient cette dernière avec les autres organes principaux. Soulignant la relation qui existe aujourd’hui entre paix et développement, le délégué a insisté pour que l’Organisation intègre à sa réforme les objectifs définis dans la Déclaration du Millénaire, afin de ne pas constituer une fin en soi. A cet égard, la création d’un poste de Secrétaire général adjoint au Département des affaires économiques et sociales, comme d’un poste de conseiller pour la situation particulière de l’Afrique sont les bienvenus. Sur la question des droits de l’homme, tout en apportant son soutien à la proposition d’amélioration des procédures, le représentant a exprimé son inquiétude sur la tendance à adopter une approche globale qui ne tiendrait pas compte des réalités particulières de chaque pays, et serait contraire aux principes souverains des nations à mettre en œuvre par elles-mêmes les activités pour d’assurer leur développement. A propos de l’amélioration de la budgétisation et de la planification, l’Indonésie a affirmé que le mécanisme de rationalisation ne devrait pas se mettre en place au détriment des propositions de programmes prioritaires faites par les Etats Membres. Enfin, si M. Hidayat partage les vues du Secrétaire général sur la nécessité de recruter un personnel de qualité au service de l’Organisation, il a demandé à ce que la gestion des ressources humaines intègre davantage à l’avenir les critères de la diversité géographique et de la parité.
M. HASMY AGAM (Malaisie), commentant les propositions du rapport du Secrétaire général, a affirmé qu’en tant que futur membre de l’ECOSOC, la Malaisie travaillerait au renforcement de cet important organe. Le représentant a également appuyé le processus de dialogue entrepris avec les institutions de Bretton Woods ainsi qu’avec l’Organisation mondiale du commerce, estimant qu’il permettait à l'ONU de remplir le rôle qu’elle mérite en matière de politiques et de stratégies socioéconomiques. Par ailleurs, estimant que l’Organisation avait “beaucoup à dire”, et qu’elle devait le faire de manière à promouvoir le prestige, la crédibilité et la confiance en l’Organisation, le représentant a insisté sur le rôle essentiel du Département de l’information, “canal d’information entre l’Organisation et son public”, soutenant à ce titre les propositions de repositionnement du DPI.
Par ailleurs, le représentant a salué le plan de mise en œuvre qui va bientôt être proposé sur le renforcement de l’efficacité de l’Organisation dans les pays en développement, estimant qu’il contenait un certain nombre de mesures concrètes qui rendrait plus efficace le système des Nations Unies. Il s’est également prononcé en faveur de la mise en place d’un conseiller du Secrétaire général pour les missions spéciales en Afrique ainsi que du transfert des ressources du Bureau du coordinateur spécial pour l’Afrique et les PMA à ce conseiller. Sur la question des droits de l’homme, le représentant a déploré que la proposition d’intégrer des normes des droits de l’homme dans les programmes des agences spécialisées ne mentionne pas le fait que ceci devait se faire à la demande des pays eux-mêmes ou avec leur collaboration. Enfin, rappelant la difficulté à gérer les changements dans une bureaucratie très volumineuse, il a estimé que ces réformes nécessiteraient le plein soutien des Etats Membres pour aboutir.
M. PAPA LOUIS FALL (Sénégal) a déclaré que pour mieux répondre aux ambitions affichées, qui visent à rendre les interventions des organes et institutions des Nations Unies mieux coordonnées et performantes, les réformes à impulser devront se conformer à un critère fondamental, celui de l'efficience. La mise en commun des ressources et la programmation concertée des activités des différents démembrements des Nations Unies ne sauraient se traduire par un délitement de l'action de l'Organisation, a mis en garde M. Fall, ni induire un goulet d'étranglement dans les relations entre l'ONU et ses différentes zones d'implantation. Plaidant pour que le souci d'efficience et de clarté soit aussi de rigueur au Siège des Nations Unies, le représentant a souhaité que le Conseiller chargé de fonctions spéciales pour l'Afrique, que le Secrétaire général se propose de nommer, loin de se confiner à la préparation de réunions routinières sur l'Afrique, s'attelle à la promotion et à la coordination de l'appui de tous les partenaires dans la réalisation des objectifs du NEPAD. S'agissant du système des traités et des procédures spéciales de la Commission des droits de l'homme, M. Fall a reconnu que les États parties aux instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme ploient sous le fardeau d'obligations complexes, rigides et rébarbatives comme en témoigne l'exigence de présenter des rapports périodiques et dans des délais requis, mais il a indiqué qu'il appartient aux États parties, dans le cadre d'instances statutaires compétentes, d'examiner cette problématique et d'envisager un amendement à ces traités.
Le représentant a prôné, à l'instar de la position exprimée par le Groupe africain, une rationalisation du dispositif institutionnel et juridique relatif aux droits de l'homme et une modernisation des mécanismes relatifs à ce domaine. Soulignant ensuite le rôle crucial du Département de la presse et de l'information, tant dans la promotion des objectifs et stratégies de l'Organisation, que dans le suivi régulier de ses programmes, M. Fall a approuvé la recommandation relative à l'instauration d'une politique de contrôle et d'évaluation de l'impact du secteur de l'information sur les activités de l'Organisation. Il a estimé que la refonte justifiée des centres d'information des Nations Unies doit, dans les pays en développement et plus singulièrement en Afrique, s'opérer de manière lucide, prudente et méthodique en raison de la modicité relative de leurs coûts et de leur impact positif sur l'environnement médiatique des pays couverts. En revanche, M. Fall a recommandé la réduction sensible du nombre de réunions officielles organisées par les Nations Unies et du volume effarant de la documentation. Il a ensuite plaidé pour le renforcement du Département de l'information en ressources budgétaires et moyens adéquats, nécessaires entre autres à l'enrichissement quotidien du site Web de l'ONU dans toutes les langues officielles, M. Fall stigmatisant le fossé croissant entre l'anglais et les autres langues officielles de l'Organisation. Le représentant s'est ensuite inquiété de la fragilité financière des Nations Unies en raison d'un montant exorbitant d'arriérés de contributions qui se chiffrent, au 30 septembre, à 2,4 milliards de dollars, dont la moitié serait due par un seul État Membre, notamment au titre des opérations de maintien de la paix. Une telle situation, a poursuivi le représentant, compromet gravement la capacité des Nations Unies à s'acquitter de leur mandat et à rembourser les pays fournisseurs de troupes et de contingents. Il a invité le Secrétaire général à résoudre l'équation rédhibitoire posée aux pays en développement qui, comme le Sénégal, souffrent de ces arriérés et retards de remboursement, à tel point que certains États courent le risque de devoir affronter des situations de révolte, d'instabilité, voire de rébellions armées. M. Fall a également demandé au Secrétaire général d'intégrer dans le budget-programme révisé, qui sera soumis en 2003, les objectifs de développement fixés par les Sommets du Millénaire, de Monterrey et de Johannesburg, ainsi que les autres priorités déclinées dans le cadre du NEPAD.
M. FELIPE H. PAOLILLO (Uruguay) a indiqué que son pays partageait pleinement les propositions du Secrétaire général, notamment les initiatives visant à renforcer les institutions et mécanismes de protection des droits de l'homme; il conviendra aussi, selon lui, de renforcer les mécanismes de surveillance et de développer les moyens de faire rendre compte aux auteurs de violations. Saluant le fait que le Secrétaire général fonde ses propositions de changements dans le domaine de la planification et du budget sur la nécessité de leur faire mieux refléter les préoccupations de la communauté internationale formulées dans la Déclaration du Millénaire, il a estimé qu'elles devront aussi tenir compte des résultats des conférences de Monterrey et de Johannesburg. Mais concentrer nos efforts sur les thèmes prioritaires exigera, a-t-il prévenu, des changements dans les méthodes de travail et le fonctionnement de l'Assemblée générale.
Il a en revanche émis des réserves sur la suggestion du Secrétaire général en faveur de davantage de flexibilité budgétaire, qui permettrait de réassigner les ressources entre les programmes et souhaité sur ce point des informations plus détaillées. De même, le délégué s'est dit préoccupé par le fait que certains fonds destinés à des pays en développement puissent être réassigner au financement d'autres activités que le Secrétaire général jugerait prioritaires: il pourrait arriver que ses priorités ne soient pas les nôtres, a-t-il indiqué. Enfin, toujours dans le domaine du budget, il a déploré que des ressources allouées aux opérations de paix puissent être affectées à d'autres activités de l'Organisation, alors que les retards de paiement du personnel de ces opérations et les retards de remboursement pour le matériel utilisé créent parfois des problèmes sérieux.
M. SUN JOUN-YUNG (République de Corée) a affirmé qu’il lui paraissait bienvenu d’augmenter le nombre de sièges des membres non permanents au Conseil de Sécurité, comme de renforcer le rôle du Conseil économique et social pour lui permettre de mieux répondre aux défis de la globalisation. De façon générale, les conférences mondiales tenues sous l’égide de l’ONU ont mis en évidence la nécessité de promouvoir une coopération internationale sur des sujets de grande importance, en tête desquels celui du développement. A cet égard, l’adoption d’un programme budgétaire révisé pour l’exercice 2004-2005 doit tenir compte des priorités énoncées dans la Déclaration du Millénaire et des autres conférences majeures. Concernant la réaffectation des ressources aux domaines prioritaires, le représentant approuve l’idée de rationalisation présentée par le Secrétaire général. Toutefois, la réforme du Plan à moyen terme, comme la redéfinition des fonctions de la CPC et de la Cinquième Commission devront être précédées par les consultations des différents organes délibérateurs compétents. La Corée estime enfin bienvenu le nouveau système de gestion des ressources humaines, effectif depuis mai 2002, qui devrait permettre de revaloriser le processus des carrières du personnel au sein de l’Organisation et de répondre aux exigences de partialité sur les critères d’âge et de nationalité.
M. IVAN SIMMONOVIC (Croatie)a salué le processus de rationalisation du travail de l’ECOSOC et de revitalisation de l’Assemblée générale. A ce titre, il a estimé que le large consensus trouvé sur certains objectifs permettrait de mettre en route les réformes relativement rapidement, avec les efforts combinés du Président de l’Assemblée générale. Le processus de réforme du Conseil de sécurité prendra, lui, sans doute plus de temps, a-t-il estimé, et nécessitera une réflexion créative afin d’aboutir à une sorte d’accord “paquet d’ensemble” dans lequel chacun gagnera plus qu’il ne perdra.
Le représentant s’est par ailleurs félicité de la coopération croissante entre les différents organes des Nations Unies, saluant, entre autres, la pratique établie de la participation du président de l’ECOSOC aux délibérations du Conseil de sécurité lorsqu’elle est nécessaire. Il a en outre fait valoir la nécessité de mieux coordonner les travaux de l’Assemblée générale –en particulier celui des Deuxième et Troisième Commissions avec ceux de l’ECOSOC. Le représentant a également appuyé la suggestion du Secrétaire général de faire davantage participer les ONG et le secteur privé au travail de l’Organisation. S’agissant des droits de l’homme, il a estimé que leur promotion et application ne devaient pas être détournées par des arrangements politiques, et que la crédibilité de la Commission des droits de l’homme ne devait pas être compromise. Enfin, il a insisté sur la nécessité d’aborder la question de la taille et la complexité du système de la Commission de façon plus coordonnée, notamment en ce qui concerne les procédures spéciales.
M. VIJAY K. NAMBIAR (Inde) a estimé que les reformes engagées au sein des Nations Unies doivent répondre à un processus graduel et permettre de revitaliser tous les organes, que ce soit le Secrétariat, le Conseil de sécurité ou encore l'Assemblée générale et le Conseil économique et social. Renforcer l'efficacité des Nations Unies et la pertinence de ses programmes afin qu'ils soient conformes aux orientations définies par les États Membres est une démarche qui correspond pleinement aux attentes exprimées par l'Inde depuis quelques années déjà. Mais l'objectif premier de ces réformes ne doit pas être de procéder à des coupes budgétaires, a mis en garde M. Nambiar, avant de déclarer que même si les efforts visant à renforcer l'efficacité et les performances de l'Organisation devaient entraîner des dépenses budgétaires additionnelles, les États Membres devaient s'entendre sur les moyens de consentir à de telles dépenses. Il a encouragé le Secrétaire général à engager les réformes qui ne nécessitent pas d'autorisation expresse de l'Assemblée générale et celles sur lesquelles un consensus a d'ores et déjà été atteint. Le représentant a prôné ensuite une réforme du Conseil de sécurité qui passe nécessairement par un élargissement du nombre de ses membres permanents et non permanents en accordant une place importante aux pays en développement. Il a insisté également sur la place centrale qui doit être accordée aux questions de développement économique et social et au suivi des objectifs de développement du Millénaire dans les programmes de l'Organisation et de ses fonds et programmes. M. Nambiar a invité le Secrétaire général à présenter des propositions aux États Membres concernant la réduction du nombre de réunions et de rapports pour déterminer ce qui doit être inclus dans et exclu de ce processus.
Dans le domaine des droits de l'homme, le représentant a recommandé une rationalisation et une réduction des rapports présentés par les pays en développement devant la Commission des droits de l'homme et a prôné des consultations entre États parties quant à une éventuelle réforme des traités. S'agissant de la proposition faite par le Secrétaire général visant à intégrer le volet des droits de l'Homme aux prérogatives des coordonnateurs résidents chargés de la coopération au développement, il s'est dit préoccupé par les risques de voir les ressources de ces coordonnateurs, qui sont déjà limitées, réaffectées vers des programmes des droits de l'homme et de bonne gouvernance. Il a encouragé la poursuite des efforts déployés dans le domaine de l'information et de la revitalisation du Département de l'information. Mettant en avant la trop forte concentration de ressources déployées par le DPI vers les centres d'information localisés en Europe, il s'est dit favorable à leur regroupement mais a mis en garde contre toute volonté d'étendre ces regroupements aux centres localisés dans les pays en développement car leur utilité a été maintes fois constatée, a dit M. Nambiar. Un domaine qui mérite d'être examiné en profondeur est le nouveau système de planification budgétaire, a poursuivi le représentant de l'Inde, interrogeant le Secrétaire général sur le type de structure qui remplacerait le Comité du programme et de coordination dans le cadre de la réforme qu'il propose, et s'interrogeant également sur la possibilité pour les États Membres d'autoriser le Secrétaire général à réaffecter jusqu'à 10% de certains postes budgétaires vers d'autres sans consulter les organes compétents.
M. LUIZ TUPY CALDAS DE MOURA (Brésil) a constaté que les propositions du Secrétaire général pouvaient être divisées en trois parties: la première concerne les initiatives qui pourront être développées par le Secrétariat sans autorisation explicite de l'Assemblée générale; la deuxième, celles qui visent à renforcer le système des Nations Unies telle la proposition sur le renforcement de ses capacités dans le domaine des droits de l'homme. A ce sujet, le représentant a appuyé la suggestion demandant au Haut commissariat aux droits de l'homme de consulter directement les organes de traités et les pays concernés pour établir des rapports. Mais, a-t-il fait valoir, le fait que des consultations se tiennent en ce moment même et que par conséquent, les Etats Membres ne disposent ni de plan ni de rapports sur les initiatives qui leur seront ultérieurement présentées, ne permet pas pour l'heure une analyse approfondie.
Enfin, la troisième catégorie, a-t-il poursuivi, concerne les recommandations du Secrétaire général et des mesures pour lesquelles il devra obtenir le feu vert de l'Assemblée générale. M. Tupy Caldas de Moura a réclamé davantage de temps pour les Etats Membres, de façon à ce qu'ils étudient les effets de ces mesures; pour ce faire, il sera nécessaire de maintenir un dialogue continu entre le secrétariat et eux. Quant à la réforme du budget et de la planification, il a exprimé ses doutes sur les mesures présentées - réduire de moitié le Plan à moyen terme - ou suggérées - supprimer le Comité du programme et de la coordination-, estimant que ce n'était pas forcément la meilleure façon d'atteindre les objectifs escomptés.
M. IRMA LOEMBAN TOBING-KLEIN (Suriname) a souligné que la réforme proposée dans le rapport du Secrétaire général sera efficace si elle intègre à sa mise en oeuvre les objectifs de la Déclaration du Millénaire. Il s’est félicité de la volonté du Secrétaire général de vouloir entreprendre respectivement la réforme de l’Assemblée générale, du Conseil de sécurité et du Conseil économique et social, comme de placer la question des droits de l’homme au centre des priorités de l’ONU, spécialement dans ses liens avec le développement. Le représentant a par ailleurs affirmé qu’une amélioration qualitative du Département de l’information, un renforcement du partenariat avec la société civile, le secteur privé et d’autres acteurs, la réaffection des ressources aux domaines prioritaires, l’investissement dans le personnel de l’Organisation, sont autant d’actions qu’il convient, en effet, de mettre en oeuvre. Il s’est dit particulièrement touché par le fait que le Secrétaire général doit être conscient des difficultés que rencontrent des petites nations comme la sienne, pour participer plus activement aux travaux de l’Organisation. Enfin, il a noté que le rapport du Secrétaire général examine des sujets aussi divers que la situation de l’Afrique; la concentration des fonctions vitales de l’ONU; une meilleure coordination dans les domaines économique et social, particulièrement au regard du développement; l’amélioration de l’information et des technologies de la communication.
M. CARLOS DOS SANTOS (Mozambique) a salué les propositions d’envergure du rapport du Secrétaire général. Jusqu’ici, les réformes visaient les structures internes des Nations Unies, a-t-il affirmé. Aujourd’hui, il faut veiller à ce que l'ONU se concentre sur les priorités définies par les Etats Membres, et sur l’amélioration des services fournis par le Secrétariat. Les activités du système des Nations Unies doivent avoir pour but la mise en œuvre complète des objectifs de développement du Millénaire et des diverses grandes conférences, a-t-il poursuivi, insistant par ailleurs sur le traitement spécial que méritait l’Afrique et les pays les moins avancés. Le représentant a également insisté sur la nécessité d’axer le cadre politique commun qui devra être adopté par consensus sur des mesures concrètes et des objectifs de résultats précis.
Commentant les propositions du rapport, le représentant a appelé l’Organisation à éviter la tendance actuelle qui consiste à attribuer des ressources selon des mesures politiques. Il a également soutenu la proposition d’un Conseiller spécial sur les questions africaines, à condition qu’il soit doté de toutes les ressources financières appropriées, a-t-il affirmé. Le représentant a également appelé à renforcer les bureaux des Nations Unies dans les pays, notamment en les dotant de ressources essentielles suffisantes. Il a jugé important de promouvoir les liens entre la société civile et les Nations Unies, et s’est dit favorable à la création d’un groupe de personnalités chargées de revoir la nature de ces rapports. Le représentant a estimé qu’il fallait améliorer la mobilité du personnel au sein des Nations Unies, en garantissant impérativement la représentation géographique équitable parmi les fonctionnaires de l’Organisation. Le processus de réforme ne réussira que si les Etats Membres font preuve d’une volonté politique collective, a-t-il conclu.
M. AARON JACOB (Israël) a salué la concision et la précision du rapport du Secrétaire général et a estimé, s’agissant du programme de travail de l’Assemblée générale, qu’il fallait éviter les redondances et le double emploi tant dans les sujets abordés que dans le nombre de résolutions adoptées. Il a recommandé à cet égard un véritable travail d’édition qui permette de regrouper les documents par thème et économiser ainsi du temps, de l’énergie et de l’argent. Israël considère que certaines questions ne devraient plus être abordées au fil des années, a déclaré M. Jacob, exhortant par ailleurs l’Assemblée générale à concentrer ses efforts sur des thématiques telles que le développement reposant sur des technologies modernes, l’assainissement, la promotion de la bonne gouvernance, ou le renforcement du rôle des Nations Unies dans la lutte contre le terrorisme. La démultiplication des efforts déployés par le Département de l’information, dont les mandats et les missions sont trop nombreux, ont affaibli cette structure, a-t-il fait valoir ensuite, regrettant que les moyens du Département aient parfois été détournés pour des campagnes d’information politiquement orientées. Enfin, M. Jacob a apporté tout son soutien aux efforts du Secrétaire général pour développer et intensifier les échanges avec la société civile et a estimé que le Groupe de travail qui devrait être mis en place pour examiner cette question devrait proposer une refonte des procédures d’accréditation des organisations non gouvernementales.
M. ADOLFO AGUILAR ZINSER (Mexique) estime que le rapport est opportun et nécessaire, non seulement sur le terrain administratif, mais aussi parce qu’il exige des Etats Membres qu’ils réaffirment leur intérêt pour le multilatéralisme. Les propositions contenues dans le rapport participent d’un ensemble d’actions qui vise à revitaliser non seulement le Secrétariat, mais aussi les organes principaux des Nations Unies. De toute évidence, la mise en œuvre de ces propositions nécessitera de larges consultations et une volonté politique des Etats Membres. C’est pourquoi nous approuvons la création d’un groupe de haut niveau qui travaillera de manière officieuse. En matière de budgétisation, nous estimons que des progrès ont été accomplis, comme en ce qui concerne la rationalisation des travaux de l’Organisation et de ses ressources. Si le Mexique s’accorde par ailleurs avec le Secrétaire général sur la nécessité d’inscrire les priorités de la Déclaration du Millénaire au budget, il craint cependant que l’on fasse passer la lutte contre les stupéfiants et la question du désarmement au second plan. Il estime par ailleurs qu’il faut examiner la proposition 21 D, qui permet au Secrétaire général de jouir d’une certaine latitude en matière budgétaire, des mécanismes de contrôle devant clairement établir la marge exacte dont il bénéficie en ce domaine. La délégation mexicaine a exprimé son accord avec le rapport sur la question des droits de l’homme, considérant qu’il faut renforcer le Haut Commissariat aux droits de l’homme. Estimant enfin que les ressources humaines sont le bien le plus précieux de l’Organisation, le délégué s’est attardé sur le fait qu’il fallait responsabiliser le personnel.
M. JUMA AMER (Jamahiriya arabe libyenne) a d'abord rappelé que la Charte avait consacré la tâche de tous les organes des Nations Unies; la Déclaration du Millénaire a constitué un progrès également, mais il faudrait rendre les principaux organes de l'institution beaucoup plus efficaces pour continuer d'avancer et, pour commencer, renforcer le rôle de l'Assemblée générale: ceci nous incombe à nous, les Etats Membres, a-t-il estimé. Il a souhaité également une analyse des échecs et des raisons qui font que certaines résolutions de l'Assemblée générale n'ont jamais été appliquées. En revanche, il s'est dit hostile à la suppression de certains points de l'ordre du jour, mais le fait que les résolutions concernées n'aient jamais été mises en œuvre ne doit pas constituer un critère de sélection. Puis le représentant a évoqué la réforme du Conseil de sécurité et celle de l'ECOSOC, estimant que des efforts supplémentaires devraient être déployés pour renforcer cet organe qui doit devenir plus transparent, plus neutre et objectif et pour qu'il ne subisse pas la politique des deux poids, deux mesures.
Au moment où nous reconnaissons la nécessité d'accroître la conscience internationale, a-t-il poursuivi, les Etats Membres doivent faire preuve de discipline et s'abstenir de tenir un certain nombre de conférences, à l'exception de conférences de haut niveau sur des questions très spécifiques. De même il a souhaité des rapports moins longs, plus efficaces, en collaboration avec les pays concernés. Pour lui, il faut approfondir la réflexion sur les causes des conflits. Le rôle des Nations Unies est aussi d'aider les pays à renforcer leur cadre législatif et administratif, a-t-il estimé. Mais surtout il faut éviter la répétition et alléger les fardeaux qui pèsent sur l'ONU, humains et financiers. A propos de la question si sensible des droits de l'homme enfin, il en a appelé à l'impartialité, à l'équité et au respect des autres peuples et des autres cultures.
M. STAFFORD NEIL (Jamaïque) a souligné la nécessité de faire coïncider les activités de l'Organisation avec les objectifs de développement du Millénaire. Il s’est dit plus favorable à l’adoption d’un plan stratégique à moyen terme portant sur une période de deux ans plutôt que quatre, ce qui permettrait une orientation plus pragmatique. Il a par ailleurs soutenu l’idée d’une simplification des instruments dont dispose le Haut Commissariat aux droits de l’homme qui favoriserait une coopération efficace entre le bureau et les Gouvernements et réduirait le coût très onéreux des rapports. Le représentant s’est également prononcé en faveur d’une réforme du Département de l’information, soulignant le rôle important joué par les centres d’information régionaux dans la diffusion de l’information et la sensibilisation des populations sur le rôle et le fonctionnement des Nations Unies. A ce titre, il a mis en garde contre le risque de trop régionaliser ces centres d’information par soucis d’économie. La création de systèmes électroniques multilingues pour accéder aux documents et aux informations est un élément positif, a-t-il poursuivi, mais il ne faut pas oublier les pays qui n’ont pas les capacités techniques pour accéder à ces informations, notamment les pays en développement.
Par ailleurs, le représentant a soutenu la proposition de développer un plan qui contienne des programmes joints et des ressources communes pour les bureaux des Nations Unies, mais il a craint que des ressources soient détournées des domaines traditionnels de la coopération technique. A ce titre, nous attendons des précisions sur les rôles et les responsabilités dans le domaine de cette coopération, a-t-il affirmé. Enfin, le représentant a soutenu la proposition du Secrétaire général d’encourager la mobilité du personnel des Nations Unies.
M. ABDULMEJID HUSSEIN (Éthiopie) a jugé que les réformes en cours viennent à point nommé pour permettre à l’Organisation des Nations Unies de relever les défis posés par la mise en oeuvre des objectifs de développement du Millénaire. La Déclaration du Millénaire doit demeurer notre ligne directrice, a dit M. Hussein, regrettant que par le passé de nombreux objectifs de développement n’aient jamais été atteints faute de mobilisation collective. Aussi le représentant a-t-il encouragé le Secrétaire général à présenter comme prévu en 2003 un projet de budget-programme révisé qui intègre les priorités de développement arrêtées par l’Assemblée du Millénaire. De même, le nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) devrait-il être intégré parmi ces priorités, a jugé M. Hussein, encourageant le Secrétaire général à poursuivre ses efforts pour intensifier la coordination entre le Secrétariat et le Conseil économique et social dans le suivi des questions relatives à l’Afrique. Il a apporté son appui à la proposition du Secrétaire général de redéployer certaines ressources vers des programmes plus concrets et a recommandé qu’un effort financier soit fait en faveur des centres d’information situés dans les pays en développement et qui peuvent jouer un rôle central dans la diffusion d’informations et de données sur le travail de l’Organisation.
M. MURARI RAJ SHARMA (Népal) s’est accordé avec le Secrétaire général sur le fait que l’Assemblée générale doit rationaliser son programme de travail; et que l’Assemblée, le Conseil économique et social et les différentes commissions doivent coordonner leurs tâches respectives. Nous pensons par ailleurs que la réforme des Nations Unies serait incomplète sans celle du Conseil de sécurité, actuellement au point mort, a-t-il ajouté. Concrètement, il est impératif de rationaliser le budget en tenant compte des priorités des Nations Unies et revoir le lien entre celui-ci et le Plan à moyen terme de façon à les rendre pertinents. Les Etats Membres devraient par ailleurs réfléchir au problème de la flexibilité de la réaffectation des ressources pour mieux les contrôler. Sur la réforme du Département de l’information, le représentant a estimé que la restructuration des centres d’information serait préjudiciable aux pays pauvres ou en développement. Il a fait également savoir qu’il y avait un besoin tangible de mieux planifier les réunions et conférences. Concernant la mise en œuvre des propositions de Monterrey et Johannesburg, le Népal approuve notamment la création d’un Conseiller pour l’Afrique. Enfin, le Népal a fait savoir qu’il soutenait la plupart des mesures contenues dans le rapport à propos de la gestion des ressources humaines, bien qu’il lui semble toutefois indispensable de rétablir le déséquilibre en matière de répartition géographique.
M. SAMUEL STANISLAUS (Grenade) a jugé qu'afin de renforcer les Nations Unies, il faut s'engager dans une auto-analyse et une autocritique sans passion, en respectant le modus operandi et le modus vivendi de l'Organisation. Pour lui, le moins douloureux et le plus économique des changements que les Nations Unies puissent entreprendre serait, en premier lieu, de réduire le nombre et le volume des interventions et des rapports. Pour cela, a-t-il poursuivi, il nous faudra surmonter notre goût de la rhétorique répétitive et superflue. Surtout, considérons l'argent et le temps qui peuvent être économisés si nous changeons notre modus operandi sur ce point, a-t-il plaidé. Pour le représentant, l'Organisation tirerait des bénéfices considérables en regroupant des points récurrents de l'ordre du jour dans le but d'économiser temps, talents et finances. Il a également suggéré que les différents points à l’ordre du jour de l'Assemblée générale et des six commissions, qu'il s'agisse de débat, de vote ou d'adoption par consensus, soient davantage resserrés et qu'ils ne soient pas renvoyés devant l'Assemblée générale pour approbation: ceci paraît redondant dans la mesure où les délégations changent rarement d'avis d'un jour à l'autre, a-t-il fait valoir. Rationaliser le travail de l'Assemblée générale et celui des six commissions peut permettre d'éviter les répétitions, la confusion et les redondances qui réduisent l'utilisation appropriée de notre temps. Le temps est un outil précieux, pas un sofa, a-t-il souligné en paraphrasant le Président Kennedy.
M. DAUDI N. MWAKAWAGO (République-Unie de Tanzanie) a souhaité la tenue de consultations officieuses plénières à la suite de ce débat, appelant les délégations à ne pas trop rentrer dans le détail pour l’instant. Il a insisté sur la nécessité pour les Etats Membres et pour le système des Nations Unies de faire des objectifs de développement du Millénaire une priorité constante. S’agissant de la réforme du Département de l’information, il a insisté sur la nécessité de renforcer les centres d’information dans les pays en développement, aussi bien en ce qui concerne le personnel que les ressources financières, rappelant que ce sont les peuples des pays en développement qui ont le plus besoin des Nations Unies.
Par ailleurs, le représentant a affirmé qu’il soutenait la réforme et le renforcement du Secrétariat dans les grandes lignes, soulignant néanmoins que l’Afrique avait besoin d’autre chose que d’une attention “cosmétique” au sein du Secrétariat. Les problèmes liés aux conflits, aux maladies et au développement sont réels, a-t-il poursuivi, estimant que la coordination au niveau du Secrétariat était indispensable pour que les ressources allouées au continent africain par une myriade de canaux différents aient l’effet escompté. En outre, il a affirmé qu’il fallait trouver le juste équilibre entre le renforcement de la bureaucratie et la participation active des Etats Membres, estimant que la réduction du nombre de réunions ne devait pas se faire aux dépens de la participation démocratique des Etats Membres.
M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a jugé que dans le contexte actuel de mondialisation la réforme constitue un impératif si l’on veut permettre aux Nations Unies de jouer un rôle moteur pour accompagner ce processus irréversible qui est appréhendé avec beaucoup de suspicion aux quatre coins du monde. Le processus de réforme en cours, inspiré depuis 1997 par le Secrétaire général, doit se poursuivre sur la base des propositions contenues dans son dernier rapport, a dit M. Wenaweser, exhortant M. Annan à engager d’ores et déjà les réformes qui sont de son ressort et qu’il envisage de faire en matière de gestion de l’Organisation avant que les États Membres ne se mettent d’accord sur les mesures à prendre dans d’autres domaines. A cet égard, le représentant a fait valoir aux États Membres que, contrairement au Secrétariat qui a déjà engagé des réformes, eux n’étaient pas parvenus, malgré leur enthousiasme de départ, à faire progresser le débat sur la réforme des organes de l’Organisation. M. Wenaweser a ensuite suggéré une réduction de la documentation mais a exhorté les États Membres à prendre conscience que tout projet de résolution qui demande au Secrétaire général de présenter un rapport sur une question ne fait qu’alourdir la documentation en question. Il a estimé que les États Membres devaient s’employer à redéployer certaines ressources vers le développement durable et la mise en oeuvre des objectifs de développement du Millénaire, domaine dans lequel nous avons déjà pris du retard eu égard aux échéanciers que nous nous sommes fixés, a-t-il ajouté.
M. EARL STEPHEN HUNTLEY (Sainte-Lucie) a axé son intervention sur la nécessité de rationaliser non seulement le fonctionnement du Secrétariat, mais aussi celui des organes intergouvernementaux. Demandant à ce que l’on évite à l’avenir de perdre du temps et de surcharger les ordres du jour, et recommandant de mieux cibler les priorités de l’ECOSOC, le représentant a fait quelques propositions pour y parvenir. Il a notamment avancé l’idée que l’on répartisse sur un calendrier annuel l’ensemble des réunions qui se succèdent lors de la seule période de l’Assemblée générale, afin de permettre aux délégations de faire face aux nombreuses séances plénières et réunions des différentes commissions. Par ailleurs, celles-ci se réunissant trop tard, cela contraint à adopter les résolutions lors de la session suivante, et a pour conséquence de reconduire les ordres du jour d’une année sur l’autre. Ne pourrait-on pas créer un système dans lequel une seule résolution serait adoptée chaque année, puis discutée la suivante, a suggéré le représentant?
M. VALERIY KUCHINSKY (Ukraine) a souligné que l'efficacité de cette Organisation est et sera toujours jugée sur sa capacité à répondre de manière adéquate aux défis qui confrontent l'humanité, aussi difficiles et compliqués qu'ils soient. Ceci met en lumière le besoin, pour les Etats Membres et pour le Secrétariat d'examiner régulièrement ce fonctionnement et d'y apporter en temps voulu les ajustements et améliorations requis. L'Ukraine, a-t-il poursuivi, encourage le Secrétaire général à mettre en œuvre les propositions et recommandations qui tombent sous sa responsabilité exclusive et se tient prêts à travailler efficacement à l'élaboration de celles qui nécessitent des actions appropriées des organes intergouvernementaux. Il est important d'agir avec ouverture et transparence, avec un réel dialogue entre les Etats Membres et le Secrétariat. Le représentant a ensuite rappelé qu'il était important pour son pays que les activités de l'Organisation soient alignées sur les priorités et objectifs définis par la Déclaration du Millénaire et des grandes conférences de la dernière décennie.
A cet égard, il a souhaité un programme budgétaire soigneusement révisé pour la période 2004-2005, qui reflèterait les nouvelles priorités des Nations Unies et prendrait en compte les points de vue des Etats concernés sur d'autres mandats en cours. De son point de vue, a-t-il insisté, de telles décisions requièrent l'accord préalable des Etats Membres. Concernant les droits de l'homme, les propositions du Secrétaire général sont tout à fait d'actualité, a observé le délégué, notamment celles préconisant une approche plus coordonnée des activités des organes créés en vertu de traités internationaux, la standardisation des différents rapports demandés et la possibilité pour chaque Etat de fournir un seul rapport résumant son adhésion à l'ensemble des traités sur les droits de l'homme. Le représentant a enfin appuyé le Secrétaire général quand il recommande la réforme des procédures budgétaires, de planification et d'évaluation. Une telle réforme donnerait un budget plus transparent, à orientation stratégique et plus resserré qui non seulement affecterait les ressources aux domaines prioritaires mais serait aussi plus flexible, de façon à s'ajuster aux changements de besoins de l'Organisation et aux conclusions des évaluations.
M. CAPPAGLI (Argentine) a espéré qu'une fois les consultations informelles convoquées par le Président de l'Assemblée générale, il sera possible de travailler à l'élaboration d'une résolution adoptable par consensus de façon à mettre en route les réformes les plus urgentes. Il a jugé les propositions du Secrétaire général sur les droits de l'homme positives, parce qu'elles visent à renforcer leur protection internationale et parce que les mécanismes actuellement en vigueur sont pour le moins dispersés et trop nombreux, ce qui rend le système moins opérationnel. Sur ce sujet, le représentant a souhaité connaître les propositions qui seront faites par le Haut Commissaire pour les droits de l'homme s'agissant des activités futures des organes créés en vertu des traités et les procédures exceptionnelles. S'agissant de l'information, il a plaidé pour le renforcement des circuits bilingues ou multilingues, ainsi que sur la radio et la télévision, le public des pays en développement ne connaissant pas toujours l'anglais ni n'ayant accès aux médias électroniques.
S'agissant du budget et de la planification, M. Cappagli a souhaité davantage de réflexion sur le sujet avant qu'une décision soit prise: avant de supprimer le Comité du programme et de la coordination, il faudrait savoir quels sont les organes qui seraient amenés à le remplacer. Enfin, il a exprimé son accord sur le besoin d'un système de contrôle et d'évaluation plus rigoureux, car aujourd'hui plusieurs organes sont chargés de cette tâche.
M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a affirmé que son pays participerait activement aux travaux de réformes des organes des Nations Unies, afin que l’Organisation puisse répondre aux défis de son époque. A ce titre, il a appelé la communauté internationale à déployer d’énormes efforts pour que l’Organisation puisse atteindre tous les objectifs de développement du Millénaire. En outre, le représentant a insisté sur la nécessité de revitaliser l’Assemblée générale et de rationaliser les travaux du Conseil de sécurité et de l’ECOSOC, appelant également le Secrétariat à adopter de meilleures pratiques en matière de gestion. A ce titre, il a invité les Etats Membres à entreprendre un dialogue stratégique de manière à trouver le meilleur moyen de renforcer l'Organisation. La réformes des Nations Unies est un processus en évolution et n’est pas une fin en soi, a-t-il pris soin d’ajouter.
Par ailleurs, le représentant a appuyé la proposition du Secrétaire général de renforcer les liens des Nations Unies avec les organisations de la société civile, rappelant cependant qu’il était matériellement impossible de faire participer toutes les ONG aux travaux des Nations Unies. A ce titre, il s’est dit préoccupé par le décalage de participation entre celles qui proviennent de pays en développement et celles qui proviennent de pays développés, appelant à limiter la pression de ces dernières. Il a insisté sur la nécessité d’améliorer la productivité de l'Organisation, sans oublier néanmoins les difficultés économiques des pays en développement, et insistant sur la nécessité de ne pas exercer de pression sur ces pays qui ont des ressources financières modestes et limitées.
M. A. M. DUBE (Botswana) a affirmé qu’un proche partenariat entre le Secrétariat et les Etats Membres était indispensable à la réforme du système des Nations Unies. Il faudra opérer cependant une distinction entre les actions qui relèvent de la compétence du Secrétariat et celle des Etats Membres. C’est pourquoi nous pensons qu’il sera nécessaire de consulter ces derniers avant de mettre en œuvre certaines propositions du rapport du Secrétaire général. Le Botswana a attiré l’attention sur le cas de l’Afrique, et a rappelé à cet égard que le débat de la récente réunion plénière sur le NEPAD a mis à jour la nécessité de recourir à une approche intégrée, en coopération avec l’Afrique pour l’aider à atteindre les objectifs du développement. Le délégué supporte également le renforcement des droits de l’homme partout dans le monde, et plus particulièrement au niveau régional, en étroite collaboration avec les Etats Membres.
Par ailleurs, le représentant soutient la rationalisation du fonctionnement des Nations Unies, de même que la simplification de la documentation, tant qu’elle ne se fait pas au détriment de la qualité de l’information. S’exprimant sur la question de la budgétisation, il a souligné que le raccourcissement du Plan à moyen terme de quatre à deux ans demandait une réflexion supplémentaire, car, fournissant le cadre de travail pour le programme de planification, de budgétisation, de surveillance et d’évaluation des Nations Unies, le Plan devait être d’une durée raisonnable pour permettre à l’Organisation de prévoir ses activités. Enfin, M. Dube a déclaré que les ressources financières octroyées par le Secrétaire général doivent prendre en compte les besoins des Etats Membres et que sa marge de manœuvre en matière de gestion des ressources devait être encadrée par des mesures de suivi.
Pour M. MOHAMMED A. ALDOURI (Iraq), les principes et valeurs sur lesquels repose l'Organisation nécessitent une intervention et une action communes et constantes de la part de tous. Il est vital de comprendre les obstacles et difficultés actuels, notamment que quelques Etats puissants aujourd'hui continuent de faire passer leurs intérêts avant ceux de l'humanité. L'Assemblée générale, a-t-il remarqué, est le seul organe où tous les Etats Membres des Nations Unies peuvent intervenir sur toute question évoquée et elle doit être maintenue en tant que telle. En revanche, il a déploré que les résolutions qu'elle adopte n'aient pas de force contraignante et a appelé à réfléchir au moyen qu'elles le soient davantage. Il a également souhaité que l'Assemblée puisse prendre part à des questions traitées par le Conseil de sécurité, qui devrait être plus démocratique, plus transparent et plus responsable. Il a souhaité que les ressources soient à la hauteur des mandats pour assurer un système des Nations Unies beaucoup plus efficace et que l'Organisation reçoit toutes les contributions financières à temps, regrettant que son pays n'ait pas été en mesure de régler les siennes. Il y a une raison politique à tout cela qui ne rend pas justice aux Nations Unies, a-t-il estimé.
Le représentant a par ailleurs souhaité une approche intégrée sur la question des droits de l'homme, dans laquelle droits civils, politiques, économiques et sociaux seraient inséparables. Puis il a rappelé la grave dégradation des conditions de vie de la population iraquienne en raison de la politique et de la guerre livrées par les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Il a donc appelé l'ONU à s'écarter des intérêts de certains Etats qui sont Membres de l'Organisation et y exercent une certaine influence et a souhaité la mise au point d'une stratégie de prévention des conflits qui en identifie les causes.
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