L’ASSEMBLEE GENERALE CLOTURE LES TRAVAUX D’UNE CINQUANTE-SIXIEME SESSION QUI A ETE MARQUEE PAR LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME
Communiqué de presse AG/1305 |
Assemblée générale
112e séance plénière - après-midi
L’ASSEMBLEE GENERALE CLOTURE LES TRAVAUX D’UNE CINQUANTE-SIXIEME SESSION QUI A ETE MARQUEE PAR LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME
Extraordinaire, inhabituelle, sans précédent ont été les termes utilisés par le Président de la 56ème session de l’Assemblée générale, M. Han Seung-soo de la République de Corée, pour décrire une session marquée par la lutte contre le terrorisme, l’assistance à l’Afghanistan, le premier suivi de la Déclaration du millénaire ou encore l’attribution du Prix Nobel à l’ONU et à son Secrétaire général. En clôturant, cet après-midi, les travaux de la 56ème session de l’Assemblée générale, le Président a, en effet, rappelé que cette session a commencé en plein milieu d’une crise déclenchée par les attentats terroristes du 11 septembre 2001. La question de la lutte contre le terrorisme est d’ailleurs revenue lorsqu’il a énuméré les tâches auxquelles devra s’atteler la prochaine session de l’Assemblée générale. Aux côtés de l’élimination du terrorisme, le Président a cité la prévention des conflits, la réforme du Conseil de sécurité et la revitalisation de l’Assemblée générale.
A ce propos, M. Hang Seung-soo a plaidé pour le renforcement et l’institutionnalisation du rôle du Président de l’Assemblée générale en voyant dans l’organisation de “mégaconférences” en dehors des organes des Nations Unies le danger d’une marginalisation de ces derniers. Si nous voulons une humanité plus sûre et le bien-être pour tous, il nous faut au centre de nos efforts une ONU, seule organisation universelle, qui fasse plutôt trop que pas assez. Dans cet ordre d’idées, le Président de l’Assemblée a annoncé la tenue, la semaine prochaine, d’une réunion plénière de haut niveau sur la Nouvelle Initiative pour le développement de l’Afrique (NEPAD).
Avant la déclaration de son Président, l’Assemblée générale a décidé par une résolution* d’examiner à sa cinquante-septième session le rapport du Secrétaire général sur la prévention des conflits armés. Est également transmise à cette session, une série de 55 autres points** qui figuraient à l’ordre du jour de la cinquante-sixième à l’exception du point relatif au budget-programme de l’exercice biennal 2000-2001.
Conformément aux modifications apportées aux règles de procédures concernant l’élection du Président et des autres membres du Bureau de l’Assemblée générale, M. Jan Kavan, Ministre des affaires étrangères de la République tchèque a été élu Président, trois mois avant la cinquante-septième session. A ce titre, il inaugurera demain mardi 10 septembre, à 15 heures, les travaux de la nouvelle session.
* A/56/L.85
** Pour la liste de ces points consulter le Journal des Nations Unies du 9 septembre
Déclaration
M. HAN SEUNG-SOO, Président de la 56ème session de l’Assemblée générale, a souligné que la 56ème session a commencé au milieu d’une crise qui a fait suite aux actes terroristes les plus atroces jamais commis, ceux du 11 septembre 2001. En réaction, a-t-il rappelé, l’Assemblée générale a adopté sa première résolution de la session condamnant fermement les attaques terroristes et appelant à une coopération internationale pour lutter contre ce fléau Le Président de l’Assemblée a estimé que trois mois après cette adoption, l’Assemblée a vécu la période la plus extraordinaire et la plus exigeante de ses annales. Elle a, en effet, consacré une semaine entière à une évaluation de la lutte contre le terrorisme à laquelle, pour la première fois de l’histoire de l'ONU le Maire de New York a pu participer. L’Assemblée, a rappelé son Président, a aussi consacré deux jours au “Dialogue entre les civilisations”.
Le terrorisme, a aussi rappelé le Président, a dominé le débat général de l’Assemblée générale qui s’est tenu au mois de novembre, soit deux mois après sa date habituelle. La sensibilisation à la nature et à la menace du terrorisme a été accompagnée par des progrès dans le renforcement du cadre juridique contre ce fléau, en particulier au sein de la Sixième Commission. Il faut espérer, a dit le Président, que l’élan ainsi créé sera maintenu au cours de la prochaine session en vue d’établir un cadre juridique plus efficace contre le terrorisme. Le Président a aussi évoqué la question de l’Afghanistan en arguant que l’Assemblée générale a su répondre promptement et concrètement aux besoins du peuple afghan en matière d’assistance humanitaire et de reconstruction après-conflit. Tout en répondant à ces nouveaux défis, a-t-il poursuivi, l’Assemblée a su poursuivre les efforts déjà déployés.
En effet, première session après l’Assemblée historique du millénaire, en 2000, la 56ème session a su enregistrer des progrès dans le suivi de la Déclaration du millénaire. Sur le plan économique, l’élan généré par le Sommet du millénaire a été maintenu par les grandes réunions des Nations Unies comme la Conférence internationale sur le financement du développement, la réunion de l’Assemblée sur les technologies de l’information et des communications ou encore le Sommet mondial pour le développement durable qui vient de s’achever à Johannesburg. Dans ce contexte, le Président a dit avoir accordé une attention particulière à l’Afrique. Il a ainsi annoncé la tenue, la semaine prochaine, d’une réunion plénière de haut niveau sur la Nouvelle Initiative pour le développement de l’Afrique. Les travaux de l’Assemblée n’ont pas été moins substantiels dans les domaines des droits de l’homme et des questions sociales, a poursuivi le représentant en invoquant la session extraordinaire sur les enfants et la deuxième Assemblée mondiale sur les personnes âgées.
Pour ce qui est de la réforme des Nations Unies, le Président a rappelé que les règles de procédures de l’Assemblée générale sur l’élection du Président et des autres membres du Bureau prévoient maintenant ces élections trois mois au moins avant le début d’une nouvelle session. L’Assemblée générale, a-t-il aussi rappelé, a également discuté de la réforme du Conseil
de sécurité. Parvenu à sa neuvième session, le Groupe de travail chargé de la question a effectué certains progrès dans le domaine des méthodes de travail du Conseil de sécurité mais la partie la plus difficile, celle de l’élargissement de la composition du Conseil n’a pas connu beaucoup de progrès à l’exception de quelques autres propositions.
Au titre des tâches qui restent à parachever, le Président a cité l’élimination du terrorisme, la prévention des conflits, la réforme du Conseil de sécurité et la revitalisation de l’Assemblée générale. A ce propos, il a souhaité qu’une attention particulière soit accordée aux moyens de renforcer et d’institutionnaliser le rôle du Président non seulement du point de vue de l’Assemblée générale mais aussi en ce qui concerne les réunions de l’Organisation des Nations Unies qui se tiennent en dehors du Siège. En la matière, il a attiré l’attention sur le sentiment partagé par certains Etats Membres selon lequel la tendance à organiser des mégaconférences pourrait conduire à la marginalisation des principaux organes des Nations Unies et partant, compromettrait leur renforcement et leur revitalisation.
Depuis la création des Nations Unies, le monde a changé, a insisté le Président. Les relations internationales sont devenues plus denses compte tenu de la multitude d’acteurs. La composition des Nations Unie est passée, en effet, de 51 à sa création à 189 Etats auxquels il faut ajouter les prochains membres que seront la Suisse et le Timor oriental. De plus, a souligné le Président, le monde ne connaît plus de division idéologique et en cette ère d’après-guerre froide, les Nations Unies sont appelées à jouer un rôle plus affirmé dans le rétablissement et le maintien de la paix. Enfin, la mondialisation a fini par toucher chaque aspect de la vie internationale et par marquer son empreinte sur le travail des Nations Unies. Aujourd’hui, les Nations Unies ont pour défi de combler le fossé entre pays et de mettre la mondialisation au service de tous.
L’avenir de l'Organisation des Nations Unies, a encore dit le Président, dépend de la manière dont elle s’adaptera aux nouveaux défis. Saluant une nouvelle fois l’attribution du Prix Nobel à l'Organisation des Nations Unies et à son Secrétaire général, le Président a rappelé que ce prix doit représenter, aux yeux de tous, les attentes des peuples du monde quant à la capacité des Nations Unies de relever les défis du moment. Evitons l’autosatisfaction et reconnaissons les lacunes de l’ONU. Demandons-nous ce que doit devenir la seule organisation mondiale. Si nous voulons une humanité plus sûre et le bien-être pour tous, nous devons assurer plus de prévisibilité et la règle de droit dans la vie internationale. Au centre de tous ces efforts, il faut que l’Organisation, la seule organisation universelle, fasse plutôt plus que trop peu.
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